Re: VIOL (témoignages, échanges pacifiques...)

par magicglace Jeu 4 Sep 2014 - 12:03

Attend je test un truc je te dis ça

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 12:41

Un nouveau témoignage, merci à Toi Long hug

Une jeune femme a écrit:J'avais 13 ans, c'était mon petit ami, il avait 14 ans...
On se tripotait comme les ados que nous étions, c'était amusant, c'était excitant, et cela paraissait si normal...
Pourtant, ça a dérapé... Comment ?
A un moment donné, il s'est arrêté, il a mis un préservatif, je n'ai pas compris... Je lui ai dit : "Tu ne crois quand même pas qu'on va le faire ?", et il m'a répondu "Bien sur que non"... Il s'est remis sur moi, il a recommencé à m'embrasser et je ne sais comment, ou du moins je le sais, mais je ne le voulais pas, il m'a pénétrée et c'était fini...
Oh je n'ai pas eu mal, oh je n'ai pas senti grand chose, à un point tel que je me suis demandé ce qui s'était passé et si ça s'était passé... Je le regardais retirer son préservatif tout heureux et j'étais hors de moi, hors de mon corps, hors du temps... Je regardais la scène comme si j'étais un spectateur... J'étais hébétée, assommée...
Je l'ai raccompagné à la porte et je crois que j'ai fait comme si de rien était... J'ai dit à une amie : "Je crois que je ne suis plus vierge"
Je suis désolée de vouloir vous témoigner une expérience bien éloignée de la vôtre...
Là où je me sens proche de vous... C'est que pendant des années, je me suis persuadée qu'il ne s'était rien passé, pendant des années je me suis persuadée que cet événement ne m'avait pas marquée...
Il faut savoir que, par la suite, je me suis jetée à corps perdu dans la sexualité "libérée"... Et pendant des années, j'ai cru me libérer... La réalité m'a rattrapée, je me suis vue misérable, écœurée, overdosée... J'ai compris que je ne me respectais pas et que persister dans ces choix et actes n'allait pas me mener là où je souhaitais... Donc d'un extrême, je suis passée à l'autre... Et puis un jour, grâce au témoignage de quelqu'un, j'ai réalisé que j'avais multiplié les actes sexuels avec différents hommes pour reprendre le pouvoir... Le pouvoir de décider, le pouvoir d'offrir ou non mon corps, parce que ce dont je souffrais, que je n'ai réalisé bien plus tard, c'est que la première fois que j'avais eu un acte sexuel, je ne l'avais pas décidé, on m'avait enlevé le droit de disposer de mon corps, de l'offrir ou non, et d'être respectée.
Toute ma vie j'ai été en quête de me faire respecter, parce que je suis la première à ne pas m'être respectée...
La question m'a hantée, pourquoi ai-je laissé faire ? Pourquoi ne me suis-je pas rebellée ? Pourquoi ai-je accepté sans rien dire ?
Je ne peux pas revenir en arrière, mais je m'efforce chaque jour de faire ce que je n'ai pas eu le courage de faire à ce moment-là...
Et je n'ai pas eu de soucis sexuels à proprement parler avec les hommes, parce que j'ai affronté la "bête" et que j'ai en effet repris le pouvoir... Je n'en ai pas peur, et je l'aime... Mais la blessure était psychologique et cela m'a causé tant de problèmes inconscients avec les hommes, dans mes relations amoureuses...
Aujourd'hui, entre conscience et force acquise par l'expérience, je me fais davantage confiance et je sais que je peux me respecter et me faire respecter... Cela change beaucoup ma vison des choses, des gens... Et mes relations amicales, amoureuses, n'en sont que plus saines, agréables, quand cela me paraissait impossible, il y a encore quelques temps... J'ai accueilli l'adolescente que j'étais, qui était ce qu'elle était, et cela a construit la femme que je suis aujourd'hui... Je ne serais pas la même sans ce parcours de vie, alors j'ai arrêté de me dire "Et SI", pour vivre... maintenant et heureuse...
Il y a sans aucun doute différentes façons de reprendre le pouvoir, mais cela passe par un tout... Traiter le psychologique sans le corps, ou inversement, me paraît vain... Nous ne sommes pas que notre corps ou que notre esprit, nous sommes les deux et même les trois, si on tient compte de l'âme...
Ce qui a préservé mon âme, c'est d'avoir agi sur mon corps et sur mon esprit...
J'aime les plaisirs du corps, parce que si je me focalise sur mes sens, c'est une source de plaisir self-service...
J'ai réparé mon esprit, pour accepter ce qui s'est passé et accepter que c'est passé, il s'agit bien de deux choses différentes...A chaque fois que je me respecte, je soigne mon âme et c'est ainsi que je me suis sauvée...
Je ne sais pas si mon témoignage est mal venu au vu de vos expériences et s'il peut d'une certaine façon vous soutenir et vous apporter, mais je l'espère...

par Invité Jeu 4 Sep 2014 - 12:53

par mrs doubtfull Jeu 4 Sep 2014 - 12:56

Ise a écrit:Bonjour

Perso tout me parle...
Les mots entendus ou lus forment des images dans ma tête et provoquent des réactions physiques et de la pensée
Le message envoyé n'est certainement plus le même à la réception, c'est le B A BA de la communication
Laisser entrer les mots
Certains prendront sens plus tard ou jamais
D'autres tout de suite

Savoir si notre sexualité eût été différente... C'est comme savoir si notre vie l'eût été si l'on s'était su zèbre avant...

Ma devise : ne rien regretter
C'est un moteur à la fois pour réparer mes erreurs, et pour ne pas stagner quand je constate que je suis dans l'incapacité de changer les choses

Merci Ise de ces quelques mots.
Ça me touche car j'ai été très blessée de me sentir "illégitime" sur ce fil.

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 13:05

Merci Jordan Sulli Very Happy

Mon Dieu que c'est maladroit en effet ! Le refrain je ne peux pas
c'est la vie , ah ?
ne pleure pas, ah ?
Bref...

Mais tout le reste voilà c'est ça, nous entraîner dans la valse de la vie heureuse sunny

@ Mrs Doubt : je te comprends ça m'aurait fait pareil Téléportation

Allez un grand sourire et ça repart Pour Toi

par fleurblanche Jeu 4 Sep 2014 - 13:45

Ise a écrit:
Agressions sexuelles, questionnement :

Une ébauche de réponse, sur un site canadien.

Spoiler:

J'avais moins de 10 ans quand un adolescent d'environ 17 ans a essayé de m'embrasser de force. Ce n'est pas un viol car il n'y a pas eu pénétration sexuelle. Mais c'est tout de même une agression sexuelle. Je ne l'ai jamais raconté à mon entourage, et je me suis sentie sale pendant des années. ça a contribué, avec les violences physiques liées au racisme, à me dégoûter des contacts physiques humains. Je me suis soignée seule à l'âge adulte en me pardonnant pour n'avoir pas su me défendre, et en pardonnant à mes agresseurs.

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 13:53

@ FleurBlanche :

par **Darth Lord Tiger Kalthu** Jeu 4 Sep 2014 - 14:04

Ise a écrit:Ben non j'ai que "éditer" et mon sondage n'apparaît pas...

C'est fait Wink

par fleurblanche Jeu 4 Sep 2014 - 14:06

Spoiler:

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 14:07

Hein ?
Ah oui !!!!!
Ben merci alors Very Happy

Magic tu me fais rire, tu vas voter que tu n'es ni un homme ni une femme Rolling Eyes

@ Kalthu

: Euh perso j'avais pensé à une ligne qui dirait "Je suis quelqu'un(e) qui n'a pas vécu ces traumas"

par **Darth Lord Tiger Kalthu** Jeu 4 Sep 2014 - 14:14

Je modifie

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 14:20

Thanks so much Impec !

Spoiler:

par magicglace Jeu 4 Sep 2014 - 14:24

HS ise:

par EmiM Jeu 4 Sep 2014 - 14:29

CENSURE

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 14:36

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 14:45

par EmiM Jeu 4 Sep 2014 - 14:54

CENSURE

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 14:58

par Invité Jeu 4 Sep 2014 - 15:01

par EmiM Jeu 4 Sep 2014 - 15:24

CENSURE

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 15:28

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 15:28

par EmiM Jeu 4 Sep 2014 - 15:41

CENSURE

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 15:44

par LaGamoucheZ. Jeu 4 Sep 2014 - 16:02

Bonjour

J'ai tout lu ajd'hui jusqu'à la page 11, je reprendrai demain la suite.
Vos témoignages sont très touchants.

Je fais partie des privilégiées qui sont passées à côté, mais mon empathie zébresque me fait éprouver bcp d'émotions à vous lire, sans pour autant pouvoir dire que je comprends, évidemment.

Avez-vous vu l'émission de témoignages de femmes violées? http://www.france2.fr/emissions/infrarouge/diffusions/05-03-2013_12355
C'était extrêmement puissant, et je suis tout de même partagée, car une partie de moi craint que les violeurs qui violent par goût de puissance sur l'autre ne soient confortés en voyant à quel point ça fait mal.
Et en même temps j'admire les femmes qui osent le dire, car devenir victime aux yeux des autres n'est pas simple, ni enviable.

Je voulais surtout vous envoyer plein de chaudoudous.

Il ne faut pas les comprendre, ni chercher des excuses.
Mais un jour un transexuel (f-to-m) a témoigné du bouleversement total que représentait la prise d'hormones mâles. Cette personne a senti son agressivité augmenter énormément, et c'est apparemment très courant. Cela ne sera jamais une excuse, mais moi ça me fait réfléchir.
Les hormones jouent un rôle non négligeable, je m'en suis bien rendu compte (et mon entourage encore plus) pendant mes grossesses. Et du coup, ça me questionne beaucoup sur comment élever mon fils, par rapport à sa gestion de ses colères...

Autre réflexion, puisqu'on parle des enfants. Depuis tout petits, nous leur disons "c'est ton corps, si tu dis non on arrête" et réciproquement. Ca parait une évidence, mais finalement ça ne l'est pas toujours, si on pense par exemple aux parties de chatouilles.
J'ai volontairement cherché à "empower" mes enfants sur leur corps. Jamais nous ne les avons forcé à embrasser ou câliner qui que ce soit. Dire bonjour, au revoir, oui, c'est obligé. Bisoux calins, pas obligé, c'est leur corps. Même bébés.
Je ne vois pas comment un enfant que ses parents forcent à embrasser quelqu'un, ou n'écoutent pas quand il dit arrete pour des bisoux ou des chatouilles, se sentira légitime pour dire non à quelqu'un en d'autres circonstances.

Attention, hein, je n'attaque pas les parents qui ne font pas comme moi, ni ne pense d'ailleurs malheureusement que le NON suffise toujours. Mais j'espère qu'un certains nb d'agresseurs ne s'en prendront pas à ceux qui ont confiance dans leur NON. Pfffff, zut de flute, en disant ça je crains de laisser penser que ça dépend de nous si on se fait agresser, non non non, je ne pense pas ça non plus.
Je suis comme tous les parents, je fais comme je peux.

par une (gaufre) Jeu 4 Sep 2014 - 17:25

ça me fait penser aux prises de sang sur des enfants ...y a même des parents qui, au lieu d'essayer de comprendre la crainte de l'enfant, proposent de le tenir alors qu'il se débat et pleure... je trouve ça monstrueux

par Brunette Jeu 4 Sep 2014 - 17:50

edit : étant donné la sensibilité du sujet (on risque l'affrontement à chaque mot), je ne souhaite finalement plus intervenir sur la question. J'ai livré mon témoignage de façon anonyme et il faudra bien que ça suffise. Le reste, c'est à moi de faire avec.
Ne soyez pas blessés par la froideur de mon ton ; j'essaie juste de ne pas déborder ou de m'effondrer bêtement. J'aurai essayé.

par LaGamoucheZ. Jeu 4 Sep 2014 - 18:08

une (gaufre) a écrit:ça me fait penser aux prises de sang sur des enfants ...y a même des parents qui, au lieu d'essayer de comprendre la crainte de l'enfant, proposent de le tenir alors qu'il se débat et pleure... je trouve ça monstrueux

Oui, c'est monstrueux, mais en même temps tu es bien embêtée quand ton enfant a VRAIMENT besoin de soins que tu trouves violents.
C'est un dilemme que je n'ai pas fini de résoudre.
Je déteste l'expression "c'est pour ton bien" quand tu fais du mal, mais parfois... C'est la seul truc qu'il nous reste (je ne le dis pas, mais aprfois je le pense).
Bon, pardon pour la digression.

Je commence mes cours de self defense féminin la semaine prochaine, ce qui me plait c'est que c'est aussi un travail sur l'assertion, la confiance en soi, et c'est dur de faire passer ça à nos enfants.

Bon, je me recentre...

Même les non violées peuvent vraiment avoir de l'empathie et vous envoyer des chaudoudoux, vous n'etes pas seuls

par Rev Hi Hi Hi Hi Jeu 4 Sep 2014 - 19:40

par EmiM Jeu 4 Sep 2014 - 19:51

par Rev Hi Hi Hi Hi Jeu 4 Sep 2014 - 20:11

par calebasse Jeu 4 Sep 2014 - 20:13

@:Emin: je te suis a 100 pour 100 dans ton analyse ci-dessus :impec:

par Invité Jeu 4 Sep 2014 - 21:03

par EmiM Jeu 4 Sep 2014 - 21:42

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 22:06

Bonsoir

Vous savez quoi ?
Après un gros dodo j'ai parlé avec mon mari
Il m'a donné les réponses à mes questions bounce

Questionnement agressions sexuelles :

Et surtout il m'a dit que si je cherchais à comprendre toutes les motivations des agresseurs je n'avais pas fini...

Donc je souhaite recentrer ce fil sur les ressentis des agressés, avant, pendant, après
Un échange pour alléger le fardeau
Un fil plus émotionnel qu'intellectuel

Pourquoi ne pas créer un fil parallèle, qui concernerait la souffrance que l'on a à voir des êtres proches (ou soi-même) employer la violence, sexuelle ou non...
Et là OK on cherche à comprendre...
Perso j'aurais à en dire aussi Rolling Eyes

par david50 Jeu 4 Sep 2014 - 23:00

Ce topic n'est pas propice au débat, c'est un lieu d'échange et de témoignage ou prévaut la parole des victimes, comme l'a souhaité l'auteur et comme l'a validé la modération.
Je laisse chacun(e) éditer de lui(elle)-même ses posts au regard de ce qui est écrit ci-dessus.

Merci

par Ise Jeu 4 Sep 2014 - 23:37

par Sélène-Nyx Jeu 4 Sep 2014 - 23:57

LaGamoucheZébrée a écrit:Avez-vous vu l'émission de témoignages de femmes violées? http://www.france2.fr/emissions/infrarouge/diffusions/05-03-2013_12355

J'ai regardé, aujourd'hui, l'émission de Sophie Davant, ("tout une histoire"), sur l'A2: le thème était, justement, sur le viol. Les témoignages étaient les vôtres, et j'ai beaucoup pensé à vous. Que de souffrances exprimées. (Dont une tentative de suicide ... plus de 20 ans après).

Bisous!

par Ise Ven 5 Sep 2014 - 1:18

par Ise Ven 5 Sep 2014 - 1:19

par Ise Ven 5 Sep 2014 - 1:20

par LaGamoucheZ. Ven 5 Sep 2014 - 9:59

Sélène-Nyx a écrit:
LaGamoucheZébrée a écrit:Avez-vous vu l'émission de témoignages de femmes violées? http://www.france2.fr/emissions/infrarouge/diffusions/05-03-2013_12355

J'ai regardé, aujourd'hui, l'émission de Sophie Davant, ("tout une histoire"), sur l'A2: le thème était, justement, sur le viol. Les témoignages étaient les vôtres, et j'ai beaucoup pensé à vous. Que de souffrances exprimées. (Dont une tentative de suicide ... plus de 20 ans après).

Bisous!

Bonjour

Pour revenir sur l'émission (et le manifeste) organisés par Clémentine AUTAIN, je crois que j'ai oublié de dire aussi à quel point je trouve magnifique la force de ces femmes. On parle de résilience, moi je tire mon chapeau, à toutes celles qui osent en parler, et nous sortent de notre confort de "bouah, faut pas en faire tout un plat, ça n'arrive quasiment jamais, puisque MOI je ne l'ai pas vécu".
Au delà de la douleur, réelle et plus que difficile à visionner quand on est empathique, c'est l'admiration que j'ai pour vous toutes (et tous), qui sachez vous en sortir, que je voulais ammener.
Non qu'il faille être victime pour être fort/e, heureusement!

Une réflexion que ça m'amène aussi, c'est que c'est compliqué, mais pourtant essentiel, d'arriver à ne pas réduire la victime qu'à ça. Autant pour elle que pour l'autre, celui qui écoute (ou lit) la parole. Nous sommes tous plus riches que les épouvantes et merdes qui ont pu nous tomber dessus.

Et bien j'avoue que les quelques fois où des amies m'ont parlé de leurs viols, j'ai eu du mal, j'ai eu besoin de temps, pour que cette annonce n'occulte pas le reste de la personne. Je travaille dessus.
Et ces témoignages, et notamment la personne de C Autain (oui, bon, j'avoue, je suis fan) sont pour moi des chouettes exemples, et rappels, de cette richesse qu'on a tous. C'est très porteur d'espoir.

Mon admiration du coup va aussi à vous, qui avez témoigné ici.

Bien à vous!

par Gasta Ven 5 Sep 2014 - 13:15

Certains ont souhaité effacer leurs messages, personnellement je le regrette mais c'est leur choix.
Lire ici des témoignages mais aussi des commentaires comme ceux de Numero6 par exemple me faisait du bien.
Merci en tout cas pour vos participations sur ce fil.

par Ise Ven 5 Sep 2014 - 13:20

Merci Gasta Courbette

Il me manque aussi Numéro6...

Bonjour LaGamouche, merci pour ta riche contribution et ton soutien Bisous

par dedezhu Ven 5 Sep 2014 - 15:37

"Non qu'il faille être victime pour être fort, heureusement!"

Je dirais qu'il n'y a pas restriction à quelque agression que ce soit

Victime, cobaye, oui, claques dans la gueule, humiliation, oui...

Quand je dis "oui", c'est que cela a existé dans mon existence

Tant en tant

On ne cherche pas à être victime, on l'est (certains sans doute cherchent à l'être, rien n'est impossible)

On est victime parce qu'on est pas assez fort (naïf comme je le suis, l'ai toujours été) à un moment donné, on ne comprend pas (on ne voit pas parce qu'on est naïf, gentil, généreux, disponible, ouvert, altruiste) comment et pourquoi on (ce "on" c'est un "je" qui n'engage que moi) est manipulé, utilisé à des fins qui nous échappent...

Le viol du corps, le viol de la pensée (comme la faire glisser peu à peu vers un univers qui n'est pas le sien, se sentir avalé... détourné, perdu, phagocyté, mangé de l'intérieur), on nous "accélère" dans une croyance, dans du mensonge, dans la mythomanie...

Le mal-être d'un autre

On nous fait "complice" de l'innommable

On n'a rien demandé, on est une part de l'autre

Je veux oublier, m'échapper, me détourner

Je veux fuir

L'entourloupe

L'esbrouffe

Le faux. Bien ça connu, le faux. Masque, fausseté, des pierres dans le cœur dont le méchant loup voulait se débarrasser et les jeter dans mon corps. Des pierres creuses, vides, du néant à vouloir m'en gaver... comme les oies.

Le viol, le jeu du "bourreau". Qui a force (le viol est bien le produit de la force) d'asséner que je suis fou, je le deviens... je le crois, à un moment donné, il n'y a pas d'échappatoire, il n'y a qu'un immense océan sans une île... nulle part

Les rayures m'ont toujours sauvé sans que je le sache.

Si fallait que je me rappelle tous les viols de mon existence, à mon égard, à mon intégrité, les paroles déplacées, les gestes inconséquents, les profits générés par l'exploitation de ma personne, les escrocs en tous genre, les moqueries, les coups, l'ironie qui "tue"...

Il n'y a pas de définition à ce "heureusement!"... cet adverbe qui me trouble...

Le viol (d'une femme, d'un homme, de son intégrité, dans sa fragilité momentanée) est tout simplement abject

Une saloperie

La manipulation, l'utilisation (que j'ai bien connu/vécu en Asie cependant consentie celle-là car être utilisé en Asie est un fondement culturel) la zébritude m'en a libéré

Une fois pour toutes

Zèbre est une chance

Un dépassement

Car j'ai bazardé toutes les souffrances (on ne peut les oublier)

A ceux qui savent je les écris, je les transforme dans l'argile, dans la photographie

Dix mille métiers, on avance

par Ise Ven 5 Sep 2014 - 19:04

LaGamoucheZébrée a écrit:
Sélène-Nyx a écrit:
LaGamoucheZébrée a écrit:Avez-vous vu l'émission de témoignages de femmes violées? http://www.france2.fr/emissions/infrarouge/diffusions/05-03-2013_12355

J'ai regardé, aujourd'hui, l'émission de Sophie Davant, ("tout une histoire"), sur l'A2: le thème était, justement, sur le viol. Les témoignages étaient les vôtres, et j'ai beaucoup pensé à vous. Que de souffrances exprimées. (Dont une tentative de suicide ... plus de 20 ans après).

Bisous!

Bonjour

Pour revenir sur l'émission (et le manifeste) organisés par Clémentine AUTAIN, je crois que j'ai oublié de dire aussi à quel point je trouve magnifique la force de ces femmes. On parle de résilience, moi je tire mon chapeau, à toutes celles qui osent en parler, et nous sortent de notre confort de "bouah, faut pas en faire tout un plat, ça n'arrive quasiment jamais, puisque MOI je ne l'ai pas vécu".
Au delà de la douleur, réelle et plus que difficile à visionner quand on est empathique, c'est l'admiration que j'ai pour vous toutes (et tous), qui sachez vous en sortir, que je voulais ammener.
Non qu'il faille être victime pour être fort/e, heureusement!

Une réflexion que ça m'amène aussi, c'est que c'est compliqué, mais pourtant essentiel, d'arriver à ne pas réduire la victime qu'à ça. Autant pour elle que pour l'autre, celui qui écoute (ou lit) la parole. Nous sommes tous plus riches que les épouvantes et merdes qui ont pu nous tomber dessus.

Et bien j'avoue que les quelques fois où des amies m'ont parlé de leurs viols, j'ai eu du mal, j'ai eu besoin de temps, pour que cette annonce n'occulte pas le reste de la personne. Je travaille dessus.
Et ces témoignages, et notamment la personne de C Autain (oui, bon, j'avoue, je suis fan) sont pour moi des chouettes exemples, et rappels, de cette richesse qu'on a tous. C'est très porteur d'espoir.

Mon admiration du coup va aussi à vous, qui avez témoigné ici.

Bien à vous!

Ben moi j'admire les personnes comme vous qui vous intéressez à la souffrance des autres. Vous regardez des émissions dont le premier mot me fait fuir

J'imagine cependant les personnes qui témoignent, sur un plateau, leurs proches dans la salle, et entre elles un lien de solidarité se crée. Le temps d'une émission. Alors oui bravo à elles aussi

C'est un peu cela que nous faisons ici Very Happy

par Ise Ven 5 Sep 2014 - 19:10

dedezhu a écrit:"Non qu'il faille être victime pour être fort, heureusement!"

Je dirais qu'il n'y a pas restriction à quelque agression que ce soit

Victime, cobaye, oui, claques dans la gueule, humiliation, oui...

Quand je dis "oui", c'est que cela a existé dans mon existence

Tant en tant

On ne cherche pas à être victime, on l'est (certains sans doute cherchent à l'être, rien n'est impossible)

On est victime parce qu'on est pas assez fort (naïf comme je le suis, l'ai toujours été) à un moment donné, on ne comprend pas (on ne voit pas parce qu'on est naïf, gentil, généreux, disponible, ouvert, altruiste) comment et pourquoi on (ce "on" c'est un "je" qui n'engage que moi) est manipulé, utilisé à des fins qui nous échappent...

Le viol du corps, le viol de la pensée (comme la faire glisser peu à peu vers un univers qui n'est pas le sien, se sentir avalé... détourné, perdu, phagocyté, mangé de l'intérieur), on nous "accélère" dans une croyance, dans du mensonge, dans la mythomanie...

Le mal-être d'un autre

On nous fait "complice" de l'innommable

On n'a rien demandé, on est une part de l'autre

Je veux oublier, m'échapper, me détourner

Je veux fuir

L'entourloupe

L'esbrouffe

Le faux. Bien ça connu, le faux. Masque, fausseté, des pierres dans le cœur dont le méchant loup voulait se débarrasser et les jeter dans mon corps. Des pierres creuses, vides, du néant à vouloir m'en gaver... comme les oies.

Le viol, le jeu du "bourreau". Qui a force (le viol est bien le produit de la force) d'asséner que je suis fou, je le deviens... je le crois, à un moment donné, il n'y a pas d'échappatoire, il n'y a qu'un immense océan sans une île... nulle part

Les rayures m'ont toujours sauvé sans que je le sache.

Si fallait que je me rappelle tous les viols de mon existence, à mon égard, à mon intégrité, les paroles déplacées, les gestes inconséquents, les profits générés par l'exploitation de ma personne, les escrocs en tous genre, les moqueries, les coups, l'ironie qui "tue"...

Il n'y a pas de définition à ce "heureusement!"... cet adverbe qui me trouble...

Le viol (d'une femme, d'un homme, de son intégrité, dans sa fragilité momentanée) est tout simplement abject

Une saloperie

La manipulation, l'utilisation (que j'ai bien connu/vécu en Asie cependant consentie celle-là car être utilisé en Asie est un fondement culturel) la zébritude m'en a libéré

Une fois pour toutes

Zèbre est une chance

Un dépassement

Car j'ai bazardé toutes les souffrances (on ne peut les oublier)

A ceux qui savent je les écris, je les transforme dans l'argile, dans la photographie

Dix mille métiers, on avance

Dedezhu merci
A travers tes mots je vois défiler toute une vie riche
Tu écris ? Tu fais de la photo ? De l'argile ?
On te lit ici et je trouve ton style remarquable, tous les mots ont plusieurs sens, et j'y sens une force positive

Plus haut sur le fil quelqu'un disait que L'Aigle Noir n'eût pas été aussi poignant sans souffrance

Du noir sort la lumière

Ca fait un peu messe mon truc là Rolling Eyes

En plus simple alors, euh t'as l'air cool comme mec sunny

par Invité Ven 5 Sep 2014 - 22:14

A voir sur Arte en ce moment, l'enfance volée.
C'est d'actualité ici.

par dedezhu Ven 5 Sep 2014 - 22:47

messe je ne sais
Bien sûr que les mots
Ont des sens d'essences décence

Gentil là dire "cool le mec"
L'est devenu peu à peu
Ah Ah! oui l'écriture que tu sais
L'argile que nous ferons
La photographie un graphisme

(je ris et j'aime ce que tu écris)

c'est beau comme l'eau d'un ruisseau
ça blublute ça glougloute
je resterais des heures
(que dis-je, en Chine,
sous une chaleur de juillet
implacable écrasante
je l'ai vu cette eau)

quant à l'enfance volée
on ne peut pas le dire
que plus tard lorsque la conscience
le cerveau les connexions
se font... pas cette enfance
qui est belle même
dans ces bêtises et les
adultes qui souvent ont
oublié qu'ils l'ont été

à Paris je devais aller à
la banque et à ma maman
je demandais de veiller
à ma fille qui hurlait
dans son berceau tout
en vert repeint au moins
la bercer lui dire une histoire

non, une maman tétanisée
qui ne bouge pas qui ne
fait rien et qui s'étonne

tu m'as mis au monde un
dimanche un treize de mois
à la fin de l'hiver des
premières gelées

je t'ai mise au monde ma fille
un cinq un dimanche
du même mois trente
quatre ans plus tard
tiens c'est l'âge de mon
père mort mort si jeune

je t'ai vu venir dans la
salle de travail quel mot
barbare et la première
photographie plissée
ma fille dix minutes
de vie dans une jaune
grenouillère non pas
de volée que volée de
bois vert quand ils
grandissent les enfants

c'est pourquoi (donner) la
vie c'est sans mots
c'est beau
c'est tendre

dans les après les
salauds se réveillent

tendresse des zèbres
pourtant je les
sens je les vis point
d'envie ni jalousie

juste aimer au cœur
touché aux yeux de
toutes les couleurs

par fleurblanche Ven 5 Sep 2014 - 23:34

Ci-dessous, un article traitant d'une agression sexuelle assez atypique.

Spoiler:

par fleurblanche Sam 6 Sep 2014 - 0:00

Rapport de l'UNICEF à propos des violences sexuelles sur les mineures

Spoiler:

Violences tous types sur les femmes en Europe.

Spoiler:

Trop répandu, trop fréquent.

Et moi ?