Je ne suis pas un HQI, je suis un homme libre

Que mets-tu sous le terme d'élite ?
Il y a plein de domaines d'élitisme....

(Je n'aime pas trop l'idée d'élus parmi le troupeau....)

Une élite goute tous les jours une cuisine plus raffinée (les surdoués et le gout pour la gastronomie).
Une élite reste 2 jours sans manger si il le faut (capacité de travail des surdoués).

Pourquoi plus personne ne veut faire partie de l'élite ? Parce que tout le monde a droit au même plateau-repas merdique au nom de l'égalité et du respect de l'autre. Et pointe à Pôle Emploi. Parce que le premier connard venu vous soumet à la Norme, du bas de sa grande intransigeance de contrôleur-qui-vérifie-tout-mais-qui-sert-à-rien.

On en arrive à considérer que faire partie d'une élite est suspect, comme le stade qui précède le national-socialisme.

Faire partie d'une élite n'est pas forcément très enviable.

Il faut accepter la solitude. S'astreindre à respecter son statut. Parler correctement. Accepter que certains ont besoin d'un discours simplifié. Admettre que les bras-cassés vous sont indispensables. Écouter les autres pour réduire le risque de se laisser déborder par le fruit dangereux de nos cogitations.
Sans compter le doute permanent sur les décisions prises, la tentation de laisser la place en permanence.

L'élite d'une équipe n'est qu'une partie de l'équipe.

Mon questionnement est de comprendre comment on est arrivé à ce que l'élite soit aussi suspecte. Aussi peu attractive.

Tout gommer, tout lisser, tout affadir, ne surtout pas dire que l'on est intelligent, parce que cela sous-entendrait que les autres sont idiots.

Les aveugles sont des non-voyants.

Les sourds des mal-entendants.

Les cons des mal-comprenants.

Une société qui laisse les plus futés se considérer seulement comme des a-normaux, cette société est malade.

Bon allez, j'arrête.

Parce que je le vaux bien.

Et que ceux qui trainent sur ce fil risquent de ne pas remonter à la page précédente, qui est pourtant vachement riche.

Pour bien poser les problèmes encore faut-il se donner les moyens de s'entendre.

Alors je vais encore chier dans la soupière en lançant un mot encore plus ordurier aux oreilles de nos raffinés adeptes de la normes.

Je vais plaider pour l'aristocratie. Car depuis le début, il me semble qu'on emploie un mot pour un autre.

On appelle aristocratie, un gouvernement constitué des meilleurs.

On appelle élite, l'ensemble de ceux qui sont au sommet de l'échelle sociale ou de commandement (souvent les deux mon colonel).

Dans un monde en ordre, où chacun est à sa place, les meilleurs, les aristocrates, commandent en mettant leurs vertus et leurs talents au service du plus grand nombre.

Où l'on refuse l'idée qu'ils y ait des plus aptes à gouverner - et gouverner c'est prévoir - on tombe naturellement sous la coupe d'une élite d'usurpateurs obligée à flatter, non le peuple, mais la plèbe moutonnière pour obtenir ses suffrages.

Et voilà pourquoi notre fille est muette!

Andromaque a écrit:Dans un monde en ordre, où chacun est à sa place, les meilleurs, les aristocrates, commandent en mettant leurs vertus et leurs talents au service du plus grand nombre.

Andromaque ma chérie, t'aurais pas pu venir plus tôt ?

Aristocratie.

Voilà.

J'avais pas osé.

Ben quand j'ai dû pointer à Pôle Emploi j'ai adoré faire parti de l'Elite comme tu dis, un pôle emploi cadre ça n'a rien à voir avec les pôle emploi plus classique...
Même fauché la banque me prête de l'argent pour partir en vacance...
etc..
Je ne vois pas les inconvénients de l'élite et de vouloir que tout le monde y ait accès en fait ???

Continue de soulever des sujets tabous et je ne décollerai plus de ton fil, chéri!

Tu sais, je crois aussi qu'il y a du générationnel dans tout ça. Les jeunots ne savent pas à quel point leurs aînés ont été libres... Tout insolence les effraie.

Je comprends que pour toi, l'élite est constituée de personnes acceptant le rôle de "leader'.
Ce n'est pas suspect. Il en faut...sauf que les personnes ne s'imaginent pas tout ce qui accompagne ce rôle.
La solitude est plus grande et il faut faire des choix tous les jours en acceptant de te tromper. Là, il n'est plus question de cogitations infinies....Tu ne peux rien sur le fait que les personnes ne veulent pas se mettre en avant. On a cette envie ou on ne l'a pas. Il faut pouvoir assumer le stress, les risques liés. Une tête bien faite n'implique pas que tu sois en capacité de le faire. Il faut des tripes et le courage de trancher dans le vif s'il le faut.

Comment être effrayer par le discours qu'on entend depuis gosse ???
Présenté comme tabous depuis qu'on est gosse, mais toujours et encore ressorti à toutes les sauces ???

Je sais. On vis dans un système de miroirs brisés se reflétant les uns les autres.

Tout est brouillé à dessein. On croit parler d'une chose et on parle d'une autre.

Rien n'est impossible....Il faut l'envie, le feu dans les tripes. J'en parle en connaissance de cause en partant de très loin.

Andromaque a écrit:Je sais. On vis dans un système de miroirs brisés se reflétant les uns les autres.

Tout est brouillé à dessein. On croit parler d'une chose et on parle d'une autre.

Ah là je ne peux que être d'accord à 200 % !!!

Numero6, je ne comprends pas ta colère...Elle n'est pas justifiée.
J'arrête ma participation à cette discussion.

comme le stade qui précède le national-socialisme

Tu pouvais t'épargner ce point Godwin, surtout que le national-socialisme c'est justement "remplaçons les soi-disant élites actuelles, pourries, "enjuivées", par Nous, l'élite raciale, c'est-à-dire la vraie élite tout court".
Il y a quelques jours, sur un autre topic, des textes grecs ont été cités qui montrent que l'élite a TOUJOURS été suspecte parce que, malheureusement, et cycliquement, les élites qui s'étaient imposées à un moment donné comme légitimes ont toujours fini par trahir. Si la France a mal à ses élites, c'est parce que ses élites en lesquelles elle croyait, avant 1914, l'ont expédiée sur les barbelés boches à Perthes les Hurlus et au Chemin des Dames, l'ont abandonnée à son sort et honteusement trahie en 40-44, et aujourd'hui ne se fait plus élire que pour piller le pays au profit des copains, toute décomplexée.
Alors, on passe à la phase deux du cycle, on crie haro sur les élites et c'est la grande revanche des médiocres. Le national-socialisme, justement, ç'a été les médiocres qui se sont trouvé un artifice (la "race") pour se bombarder nouvelle élite qui allait nettoyer la porcherie. Et, donc, des médiocres enfilent un costard trop grand pour eux, se rétament, et d'autres, plus légitimes, ou juste plus habiles, ramassent le sceptre abandonné et tout le monde est trop heureux de leur céder une couronne que plus personne n'osait ceindre. Et c'est reparti pour un tour.
Comme tu l'as justement exposé, notre époque proclame que ce qui se fait de mieux, ce n'est pas le chevalier, ni le maréchal d'empire, ni l'officier, ni l'instituteur, ni l'Aryen, c'est "Vous, parce que Vous le valez bien", ce qui fait que chacun conçoit la nouvelle élite comme restreinte à sa petite personne. Ce qui, au moins, nous évite de faire face à une milice et contraint les populistes à d'impressionnants grands écarts pour flatter chaque ego dans le bon sens.

Dans un monde en ordre, où chacun est à sa place, les meilleurs, les
aristocrates, commandent en mettant leurs vertus et leurs talents au
service du plus grand nombre.

Oui. "Roi pour servir". Mais... l'aristocratie, c'est bien en théorie. En pratique, les garde-fous qui évitent aux meilleurs de succomber à la tentation de trahir sont minces - le pouvoir corrompt. Dans les faits, ça a l'air aussi difficile d'avoir une aristocratie responsable qu'un peuple qui ne se comporte pas en plèbe prête à se vendre au premier flatteur. C'est peut-être pour ça que le monde ne reste jamais "en ordre"...

Andromaque a écrit:Tu sais, je crois aussi qu'il y a du générationnel dans tout ça. Les jeunots ne savent pas à quel point leurs aînés ont été libres... Tout insolence les effraie.

C'est vrai et c'est incroyable.

Ils gèrent le raisonnable, le correct, le souhaitable.

Mais quand on envoie les CRS pour une rave party en peine campagne, quand un prof va en taule si il soufflette un élève, faut pas s'étonner que juste dire que l'on est supérieur dans un domaine (la cuisine, la comptabilité, le tennis) est une stature intenable.

Dans ma jeunesse, j'étais archi-raisonnable. Je suis toujours raisonnable. Beaucoup trop. La liberté n'est pas mon fort. Le délire encore moins. Mais derrière Égalité, Fraternité, la liberté a complètement été oubliée.

Juste la liberté de dire ça ne m'intéresse pas.

Quelle audace, quelle insolence !! Comment oses-tu ne pas te sentir concerné ?

Le problème c'est que les élites (les usurpateurs) ont pour eux tout l'attirail des sciences molles. Ils ont la clefs des esprits et les esprits ce sont les nôtres.

Et puis la ruse de Satan-Machiavel : diviser pour régner. Les hommes contre les femmes, les autochtones vs les étrangers, les médiocres vs les hommes de bonnes volonté, les ceusses qu'ont des bagnoles vs ceux qui n'en n'ont pas, les diplômés vs ceux que l'école rendait fous, les homos contre les hétéros, le bi contre tous, les thons vs danseuses étoiles, le rap contre Glenn Gould...

Andromaque a écrit:Tout est brouillé à dessein. On croit parler d'une chose et on parle d'une autre.

Désolé de pomper Andromaque pour te répondre Fusain.

Tes rappels historiques sont justes. En tout cas, c'est ce que l'on nous a enseigné comme image de l'histoire.

Tout est brouillé à dessein. Rien ne veut rien dire. On a cassé beaucoup de repères, et chacun se démerde avec sa propre morale, seul dans son coin. C'est bon, plus personne n'est dangereux. Tout est équivalent à tout.

Nier l'évidence n'effraie plus. Bien sur que les plus futés sont mieux traités, bien sur que les jolies femmes ont plus de chances, bien sur que la parole des mecs de 110 kg est plus respectée que celle des mecs de 60 kg.

Mais, officiellement, faut faire comme si cela devait être dissimulé, comme une maladie sournoise dont nous allons pouvoir guérir avec le temps.

La suprême ruse de Satan est de faire croire qu'il n'existe pas.

Numero6 a écrit:La suprême ruse de Satan est de faire croire qu'il n'existe pas.

Baudelaire, repris par Dostoïevski.

Oui, il y a l'histoire qui est la clef de tout. Elle est "maîtresse de vie" comme on disait chez les frères.

Encore faut-il que ce soit la bonne. Ton résumé Fusain est cohérent de la cohérence que l'on délivre dans les universités. C'est un palimpseste éhonté. Les bonnes dates, les bons faits mais les fausses interprétations.

L'esprit français fait les reste. On aime bien dénigrer et penser que Hitler n'était qu'un médiocre petit peintre raté et Staline un gentil allumé opportuniste. Quand on a dit un truc comme ça en France, on croit avoir tout dit. Après ça peut se terminer par des chansons.

L'histoire si on veut pouvoir en parler aujourd'hui, c'est dans les livres d'époque qu'il faut puiser.

Si on veut pouvoir encore énoncer autre chose que du consensus, il faut pas hésiter à creuser et s'apprêter à descendre profond.

Mes propos sont sévères, mais ce n'est pas contre toi Fusain que j'en aie. Mais contre ceux qui leurrent les meilleurs dont tu es. Ceux qui cherchent, mais sont condamnés à tourner dans le désert de l'histoire biaisée.

Pas besoin de se tromper sur toute la ligne pour être dedans. Une goutte suffit pour empoisonner un litre et changer la nature du produit. En histoire (au sens large) c'est kif.

Bon vous connaissez l'enthousiasme des surdoués, l'exaltation tout ça, l'esprit qui part en vrille.

Alors quand je vois écrit en clair ce que je voudrais exprimer dans mon mauvais français, je passe la main et je soumets.

Il FAUT aller voir https://www.zebrascrossing.net/t10100-par-le-petit-bout-de-la-lorgnette-ou-le-choc-des-cultures.

penser que Hitler n'était qu'un médiocre petit peintre raté

Je n'ai absolument pas dit ça, vu que je ne le pense pas. Sa troupe, oui. Les médiocres dont je parle, c'est Röhm qui s'imagine Feld-maréchal et sa troupaille. Lui, certes non, mais alors pas du tout même et c'est tout le noeud du truc. Mais bon,

Puisque, visiblement, c'est le problème, je trouve, je persiste à penser que la formule "le pouvoir corrompt" n'est pas qu'un mythe destiné à justifier de lyncher les élites. Ce n'est d'ailleurs pas parce que le pouvoir corrompt que ça justifierait de le laisser à n'importe qui en prétendant que ça sera pareil. Mais ce n'est pas si simple que ça. Si le monde en ordre était un état stable, il existerait depuis longtemps, vu à quel point l'homme, régulièrement, y aspire.

Un monde où chacun est à sa place, celle où il exprime son potentiel - et où il ne suffoque pas de la fixité, et où, donc, le gouvernement appartient aux plus aptes à gouverner, je suis d'accord et tout le monde le sera probablement. C'est après que ça se corse. J'aimerais croire qu'elle peut exister, cette aristocratie, et durer. Et là, actuellement, je ne vois pas sur quelles bases repartir pour trouver ces perles rares intègres et incorruptibles à qui remettre les clés en confiance.
Feraient-elles d'ailleurs autre chose que Cincinnatus ou Dioclétien...

Ce n'est pas à toi Fusain que je vais apprendre qu'on vit dans un monde déchu où le bien n'est jamais acquis. Relis saint Augustin.

Que les matérialistes ne s'effraient pas, je parle de culture et non de religion. Donc, on rassemble et on ne divise pas SVP!

Parce que le remède c'est de rassembler et cesser de diviser...

Ce n'est pas à toi Fusain que je vais apprendre qu'on vit dans un monde déchu où le bien n'est jamais acquis.

D'où mes objections

Parce que le remède c'est de rassembler et cesser de diviser

Et sur quelle base proposes-tu de le faire ?

(c'est une vraie question et pas de l'ychinisme )

Je ne peux pas souhaiter que quelques phrases suffisent à contrer un long lavage de cerveau, dont je suis moi-même victime. Quelques remarques de plus vieux, de plus libres m'ont nettoyées les neurones.

Alors je vous propose un contre-lavage de cerveau express :

Est-ce que t'es bon ?

...

Ben alors, de quoi t'as peur ?

De faire des conneries.

Tu prends un cahier imaginaire, tu mets dans la page de gauche tes réussites, les échecs sur la page de droite. Le but est de remplir la page de gauche en premier. Si tu y arrives, tu fais partie des bons. Il te faudra malgré tout accepter que la page de droite ne peut rester vierge.


Tous les soirs, répondez à cette question : est-ce que t'es bon ?

L'idée la plus subversive de notre époque moderne : je suis bon (et vous mettez ce que vous voulez derrière ce bon).

@ Fusain

Partir du réel et de la nature humaine. Se retrouver une paire de couilles. Et puis surtout arrêter de se diviser. Être d'accord pour ne pas être forcément d'accord, mais discuter quand même. Ce qui ne signifie pas dialoguer ou tolérer... Est-ce que tu saisis la nuance? Je pense que oui.

Et puis arrêter à tout pris de vouloir avoir raison. On a raison parce que ce qu'on dit est vérifié par l'expérience. Donc tout le monde ne peut avoir raison en disant des choses contradictoires. Si on ne sait pas on dis je ne sais pas. Si on sait on dit ce qu'on sait de certain. Si on doute, on se renseigne. Et à mort la recherche effrénée du consensus. Il ne sert que les sophistes.

Mais faut pas se leurrer, ça na va pas suffire. Et on ne sera jamais assez nombreux pour faire preuve d'autant de sagesse. Mais ce serai un bon début. Il faut bien partir de quelque part, même si c'est sans grand espoir. Parce qu'il faut bien dire qu'à tout attendre du gouvernement du nombre, on s'est mis dans de bien sales draps, y compris pour le nombre.

Si tu y arrives, tu fais partie des bons

... et tu t'es déjà suffisamment désintoxiqué le regard pour t'évaluer en toute lucidité !
Libéré des tyrans intérieurs et extérieurs qui hurlent à la mort pour que tu reportes des lignes de la colonne de gauche vers celle de droite...

Mais j'aime bien l'idée.

Être d'accord pour ne pas être forcément d'accord, mais discuter quand même.

C'est ce que je me disais; 'pour ça que j'ai poursuivi alors qu'on n'est, je crois, pas d'accord sur les possibilités d'application du modèle - rendu au point où on en est.

C'est ce que je me disais; 'pour ça que j'ai poursuivi alors qu'on n'est, je crois, pas d'accord sur les possibilités d'application du modèle - rendu au point où on en est.

Je crois en effet Fusain qu'on n'est pas forcément sur la même longueur d'ondes, mais je suis certaines que c'est davantage une question de sensibilité, de tempérament et bien sûr de grille de lecture. C'est pourquoi le dialogue mérite d'être maintenu. Si nous divergeons, c'est qu'on nous fait diverger et qu'on nous prive de pouvoir rétablir un dialogue sans biais. Le contre-poison c'est de résister à la tentation de s'anathématiser l'un l'autre connement.

Souvenirs de Claude Tillier et de Mon Oncle Benjamin, 1854,

La majorité, vois-tu, mon ami, c'est plus fort que tout le monde, cela. Mets dix philosophes d'un côté et onze imbéciles de l'autre, les imbéciles l'emporteront.

Le roi peut faire vingt marquis par jour, mais je le défie avec sa toute-puissance de faire un médecin. Un médecin a son utilité, tu le reconnaitras peut-être plus tard; mais un marquis, à quoi cela sert-il ?

La majorité, vois-tu, mon ami, c'est plus fort que tout le monde, cela. Mets dix philosophes d'un côté et onze imbéciles de l'autre, les imbéciles l'emporteront.

"Les cons sont les plus nombreux. C'est normal qu'ils gagnent toujours." Céline Destouches

.

Mon Oncle Benjamin

http://www.google.fr/books?id=pixBAAAAcAAJ&hl=fr

C'est un pur délice.

Le film est loin d'être ridicule, avec le Grand Jacques dans le rôle de Benjamin Rathery. http://www.imdb.com/title/tt0122617/?ref_=fn_al_tt_1

Juste pour vous mettre en appétit :

"Mon oncle Benjamin avait des principes; il prétendait qu'un homme à jeun était un homme encore endormi, que l'ivresse eût été un des plus grands bienfait du Créateur, si elle n'eût fait mal à la tête; et que la seule chose qui donnât à l'homme la supériorité sur la brute, c'était la faculté de s'enivrer.

La raison, disait mon oncle, ce n'est rien; c'est la puissance de sentir les maux présents, de se souvenir des maux passés, et de prévoir les maux à venir. Le privilège d'abdiquer sa raison est seul quelque chose. Vous dites que l'homme qui noie sa raison dans le vin s'abrutit : c'est un orgueil de caste qui vous fait tenir ce propos."

Comme si tu ne savais pas que les c------- c'est dans la tête!

Et puis un mec qui a écrit ça, il y a déjà si longtemps (on m'évite le couplet assassin sur les livres maudits SVP) :

" (la télé) C’est un prodigieux moyen de propagande. C’est aussi, hélas ! un élément d’abêtissement en ce sens que les gens se fient à ce qu’on leur montre. Ils n’imaginent plus. Ils voient. Ils perdent la notion de jugement et ils se prêtent gentiment à la fainéantise. La TV est dangereuse pour les hommes. L’alcoolisme, le bavardage, et la politique en font déjà des abrutis. Etait-il nécessaire d’ajouter encore quelque chose ? "

Et ça :

" Il y a très peu de légèreté chez l’Homme. […] Et alors maintenant, ils sont extraordinaires de lourdeur. […] Nous verrons peut-être un jour une révolte d’esprit contre le poids. Mais c’est pas pour demain. […] Alors, voilà si j’avais à mourir, je dirais qu’ils étaient lourds. Oh, ils étaient méchants parce qu’ils étaient lourds. Jaloux d’une certaine légereté […]. Jaloux d’être lourd. C’est tout. Infirmes. […] La lourdeur les rend infirmes. Ils sont prêts à tout. Oh oui, prêts à tout. […] Ils augmentent leur poids, au lieu de se rendre léger. Ah, ils ne sont pas du côté d’Ariel. Ils sont de plus en plus Caliban. De plus en plus… "


Ou ça :

"Une telle connerie dépasse l'homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, une perversion mutilante que rien ne saurait expliquer , sinon que les temps sont venus, que le Diable nous appréhende, que le Destin s'accomplit. Nous crevons d'être sans légende, sans mystère, sans grandeur. Les cieux nous vomissent."


Ou encore ça :

"La fuite vers l'abstrait est la lâcheté même de l'artiste."

On n'en rougit pas.

Andromaque, tu dois avoir une très grosse tête pour loger une aussi grosse paire de C. en compagnie d'un aussi gros cerveau.

Tu vois, pour moi, c'est un compliment.

J'ai toujours peur d'être mièvre lorsque je suis sous le charme.

Juste une dédicace : "La gravité est le bouclier des sots".

L'intelligence m'est toujours apparue comme un simple outil, seule la légèreté représente pour moi la quête du Graal.

Bon, d'accord, il y a des hôtels pour ça, et, oui, si on fait des petits on vous en mettra de côté.

"...Et les hommes sont lourds..."

Ah, quel pied, oh, toi, si correcte Andromaque.

Andromaque a écrit:(on m'évite le couplet assassin sur les livres maudits SVP)

Ici, tu es tranquille, je veille. Pas de grincheux, pas de billevesées, pas de cuistre, et surtout pas de paragraphe dont je ne comprends que le tiers.

C'est quand même plaisant de s'accepter intelligent. Si on ne comprend pas, c'est peut-être parce que c'est incompréhensible.

Votre discussion est passionnante, est j'aime la façon dont tu aimes bien mettre les pieds dans le plat, cher Numéro6.

Je me permettrais bien de faire trois petits commentaires :

- l'armée française a apparemment toujours su quoi faire des HQI, il n'y a qu'à voir comment l'on était courtisé lors des 3 jours, quand nous nous retrouvions une petite dizaine devant un officier nous vantant les mérites des EOR. Par contre, elle s'est surtout servie des gens, suffit de lire par exemple le témoignage de lapin23 sur ce forum.

- cette idée que les zèbres devraient représenter l'élite de la nation pour faire mieux que l'élite actuelle me fait sourire. Mais d'après vous, quel est le QI moyen des gens qui nous gouvernent et font partie de cette fameuse élite ? A moins de considérer comme on peut le lire ici ou là qu'un zèbre c'est un HQI qui va mal, ou raté, et que ceux qui vont bien ou ont réussi, ben c'est pas des surdoués, ni des zèbres, juste des HQI. Après tout, cela se lit assez fréquemment sur ce forum ce type de discours. (et je vous fais grâce de la définition d'aller bien ou mal, ou de rater ou réussir, je pense que vous avez compris de quoi je parle).

- la question de la sensation ou non de faire partie d'une élite est en soi assez fondamentale il me semble. Pour parler de mon cas, je ne l'ai jamais pensé, ce qui n'empêche que dès mon plus jeune âge, j'ai su que j'étais différent, voire supérieur à la plupart de mes petits camarades. Si j'ai tout fait pour éliminer cette différence, je pense que cette recherche d'amour à tout prix par l'inhibition et le déni vient d'un mélange de caractère introverti, d'habitudes familiales et de la position socio-professionnelle "dominée" de mes parents. Ce qui ne m'a pas empêché d'être longtemps un jeune con prétentieux et arrogant, avant de connaître le monde. Ou alors, c'est par humilité que je ne suis pas resté premier de classe longtemps, ce que je ne crois pas une seconde . Il me semble que la particularité de beaucoup de zèbres que l'on rencontre ici, c'est cet étonnant paradoxe d'une faible estime de soi mêlé à un narcissisme élevé. Non ? Et vous ?

En fait, j'ai le sentiment que la discussion qui au début, était plutôt axée sur le souhait d'une société permettant à chacun - et notamment aux surdoués - d'exprimer ses qualités, a rapidement glissé, par le truchement du terme "élite", vers la question de la gouvernance d'une telle société et qu'en bouclant en retour on a fusionné surdoué/élite/gouvernance.

J'ose espérer qu'on peut être surdoué garanti grand teint résistant au lavage, et ne pas avoir d'aptitudes pour la gouvernance; et même qu'on peut avoir une haute intelligence et un sens de la gouvernance et du bien commun sans aller chatouiller les cimes de la douance. En fait, élite en quoi, bon en quoi ?
Et comment, du reste, reconnaître à chacun ses talents, sans retomber dans le travers d'une "société d'experts" ? Est-ce qu'en mettant chacun "à sa place" on ne risquerait pas d'assimiler à l'excès la personne à sa compétence de prédilection ?

L'idée de Numéro6, il me semble, était de dire qu'un surdoué souffrait particulièrement de la normalisation et du processus égalitaire de l'éducation nationale française. En ce sens, parler d'élite devient quasiment un tabou pour la plupart des z, tellement il ont essayé de rentrer dans le rang pour ne pas trop dépasser. D'où ma question : l'humilité, en plus d'être une "qualité" plutôt reconnue, n'est-elle pas aussi le reflet d'un état de dominance (au sens sociologique du terme) ? De plus, ne peut-on pas parler de fausse humilité qui contribue encore une fois à nous placer entre deux eaux ?

Pour moi, la question élite/gouvernance n'a qu'un intérêt relatif car elle se mélange à la notion de recherche du pouvoir, donc à un raisonnement dominant/dominé. Croire en un monde meilleur grâce à une nouvelle élite Z est une douce utopie qui ne résiste pas une seconde à la simple lecture de ce forum.

L'humilité a ceci d'ennuyeux qu'on ne peut pratiquement jamais en sonder la sincérité...

Sinon, je ne suis pas sûr que l'aristocratie d'Andromaque et Numero6 était nécessairement une aristocratie d'hqi, ou bien ? Les meilleurs pour la tâche de gouverner, aux postes de gouvernement.

Ce que j'adore sur ce forum, c'est la variété des réactions que provoquent certains écrits. C'est diablement enrichissant.
Lorsque l'on reçoit une image plus riche, une définition plus concise, la correction d'un égarement, un rappel de faits, et tout ça GRATUITEMENT, c'est rien que du bonheur.
Si les émotions sont indispensables aux surdoués pour activer leurs neurones, je suis par contre moins friands des réponses qui restent limitées aux émotions. Mais il y a du bon à prendre partout.
Si, comme le dit Harpo, "la particularité de beaucoup de zèbres que l'on rencontre ici, c'est cet étonnant paradoxe d'une faible estime de soi mêlé à un narcissisme élevé" il est certain que l'idée de parler d'une élite puisse poser problème.
Élite et gouvernemental ne sont en aucun cas liés pour moi.
Une nation dirigée par les membres de ZC, il est où l’aéroport ?
Aristocratie n'est pas synonyme de sang-bleu déclinant.

Sur le fil "Choses diverses que vous voulez partager/La balise des ténèbres", j'ai été super flatté de me voir citer par Nouménie.

"Une fois pour toute, Numero6 est piégé/e dans la matrice car Numero6 ne peut pas aller contre la puissance de la balise nominative qui lui renvoie sa parano force 12 en pleine tête et qui le motive à envoyer des mps assassins à Nouménie, qui trouvait juste fun le principe, en forumeuse avertie."

Et puis bon, dommage, ce n'était qu'une illustration de l'utilisation de la balise USERNAME.

Une bombe ce truc. Le déferlement d'ego qui a suivi. Déjà que j’appréciai miss Noumenie avant, là, je deviens fan. Comme le chat Dorian Gray, j'aurai voulu inventer un truc aussi simple pour que les caractères se dévoilent. J'adore.

La Nouménie pose des bombes, poliment, gentiment, avec explications de texte et tout et tout. Et après, elle se barre. Il suffit de sourire, ou de ne pas y toucher, mais à chaque fois ça marche. Le roi est nu. C'est son truc.

Bonjour les buveurs de virginité!
Ca a du retour?

Elite? Pour compenser mon intelligence moyenne dans la moyenne des au-dessus-de-la-moyenne, je me suis toujours flattée d'avoir une méthode (presque) scientifique, mais très émotive ('empathy can work as a way of knowing') de tenter d'être lucide et de donner un sens à mes actes. L'intellect seul est invalide et invalidant, non?

J'ai souvent l'impression que l'empathie comme façon d'être et de connaître est sous-estimée, affadie par une connotation de sensiblerie qui ne reflète pas sa puissance, ni la sagesse qu'elle rend possible! Ah, bien sûr, rien de m'agace plus (façon de parler) que le faux zen qui consiste à fuir et nier toutes les émotions 'négatives', alors qu'elles sont fructueuses et nécessaires (dans notre cas, une simple lecture de Dabrowski nous le rappelle, mais on ne l'a pas attendu...). Je ne parle pas non plus d'être tout amour pour le grand tout et les petits riens en permanence, mais je me pose la question, encore et toujours, de la valeur du QI seul. D'ailleurs, il n'existe pas seul. Enfin, j'espère... car le mur se rapproche drôlement, et que fait l'élite? Y a-t-il un pilote dans le bidule?
Amis du soir....
Aux vierges!

NOUVELLES DU FRONT

Agenda

Septembre 2012

Port de semelles pour mon syndrome de déficience posturale.
Libéré de sa saturation proprioceptive, mon cerveau se remet à fonctionner.
Je bouffe du test de QI sur internet.

14 décembre 2012

Mon anniversaire

15 décembre 2012

Inscription sur ZC

16 décembre 2012

Je pleure, je ris.

21 janvier 2013

Première et unique rencontre IRL. Les regards.

29 janvier 2013

Mon premier amour met sa photo comme avatar sur le site copains d'avant : le regard. Un fabuleux regard. Le jour même elle a accepté de figurer sur ma liste d'amis.

30 janvier 2013

Premier message, folie de l'instant. Je vois des rayures partout. Aucune erreur possible, les mails suivants le confirment. Délires répétés, projection de nos modes de défense en premier, ajustement de nos habituels décalages. Un mutant de classe 5. Cyclope n'a qu'à bien se tenir.

14 mars 2013

Première rencontre IRL. Une seule constatation : l'évidence. Les couleurs du monde sont de retour. Prendre sa main. Pour le regard, c'est encore trop.

19 mars 2013

Un éminent membre de ZC m'amène à cette évidence : aucun intérêt de se faire tester.

23 mars 2013

Achat d'un smartphone (j'en étais resté au Startak de Matrix).
Forfait illimité heureusement.
A ce jour, plusieurs centaines de message. Des conversations de plusieurs heures, j'ai l'oreille qui chauffe.

25 mars 2013

Je règle en trois jours les six mois de procrastination paperassière.

27 mars 2013

Mes collègues sont informés de mon départ définitif.
Curieusement, ils sont plus touchés par mon histoire que furieux de mon départ.
Apparemment, un zèbre n'est pas fait pour se comporter normalement. Pour la première fois depuis toujours, ils me demandent des avis professionnels. Je n'ai jamais parlé de QI, j'ai parlé d'amour. Les clients n'arrêtent pas de me dire merci, sans que je sache pourquoi.

30 mars 2013

Ma compagne depuis de nombreuses années est informée de mon départ. Là, je ne trouve pas les mots pour décrire ma peine. D'autant que sa réaction reflète son élégance et son intelligence. C'est encore pire.

04 avril 2013

Deuxième rencontre IRL prévue. On va peut-être se prendre les deux mains cette fois-ci.

Vous savez quoi ? Je trouve que ça traine.

Numero6 a écrit: 14 décembre 2012 : Mon anniversaire

comme moi

Numero6 a écrit: Ma compagne depuis de nombreuses années est informée de mon départ. Là, je ne trouve pas les mots pour décrire ma peine. D'autant que sa réaction reflète son élégance et son intelligence. C'est encore pire.

C'est quand même mieux si ça se passe comme ça..

Et puis ? Ben alors la suite quoi... ?!

Le destin du monde.

Des nouvelles du front.

Vivie, ravi de te saluer.

Desperate tu me saoules. Je t'interdis de te montrer plus brillant que moi sur mon propre fil. Si l'intelligence a une odeur, il me semble percevoir des effluves connus sous un autre matricule.

Mais foin d'amabilités. Après que de brillants esprits m'aient fait l'honneur de s'assoir à ma table, j'ai enfin pu, pour la première fois de ma vie, m'accorder le droit de penser que ma pitance était agréable. Épicée, mais consommable.

Fort de cet adoubement, une sensation d'équilibre m'a accompagné là où je ne connaissais que le doute et la remise en cause.
J'ai retrouvé des idées de suicide, c'est bon signe, non ?
J'ai pu assumer mon insolence vis-à-vis de l'autorité, et malheureusement l'incompétence de ladite autorité me l'a rendue insupportable.
Si mes collègues viennent seulement maintenant me demander mon avis, l'éclairage des nombreuses failles de notre organisation ne les fait pas modifier leur trajectoire d'un seul degré. Sauf l'autre zèbre de la bande, qui avait déjà fait la démarche.
La réaction la plus inattendue vient d'évidents zèbres. Au lieu d'envisager leur différence comme un élément de réflexion, je constate qu'ils réagissent comme si je voulais les réduire à cette intelligence. Ben non, tu cuisines aussi très bien, je n'arrive pas à cerner la contradiction.
Je n'en suis qu'à la deuxième étape de prise de conscience décrite par Watsh, celle de la hache de bucheron pour l'entourage et de la solitude. Un texte que j'ai lu et relu. Peut-être les autres en sont déjà à la quatrième étape, celle où Watsh ne se considère pratiquement plus comme un zèbre.

Mais pour l'instant, toutes mes failles et mes vieux démons ressurgissent, tous affublés du même masque, celui de l'échec relationnel. La dissimulation des sentiments est mon activité quotidienne principale. Oui mais voilà, une zébrette voit tout, et tout de suite. Et elle me fourre sous le nez mes failles, comme on fait renifler ses déjections à un chat indélicat. Et elle en souffre, manquerait plus qu'elle fasse cela pour le plaisir.

Jeunes gens, quelqu'un ici pourrait-il m'indiquer le chemin de la litière, parce que moi, je ne demande que ça, faire comme il faut. Comment faire pour que mon visage et mon corps traduisent mon amour, alors que chacune de mes fibres musculaires est curarisée depuis si longtemps.

Je sens que ça va pas être facile.

Kiss