Ma conception de l'instruction

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Message par Mowa Lun 7 Juil 2014 - 22:07

So far away a écrit:Quelle est la part de l'IEF et celle du surdon?

C'est bien la question que je me pose. Et il y en a d'autres. (Quelle est la part du mode de vie atypique par bien d'autres aspects? Quelle est la part du déséquilibre des parents? En quoi une scolarisation extérieure en aurait-elle contrebalancé ou au contraire accentué les effets? Quelle est la part liée à mon "caractère" intrinsèque, si tant est que cela existe hors de l'influence du milieu?) Raison pour laquelle comparer les expériences de ceux qui sont passés par là m'intéresse. Toujours est-il que je n'ai découvert le surdon qu'après avoir largement exploré les difficultés résultant de mes autres singularités.

Pour moi, il est vain de limiter le débat à une dichotomie EN vs. IEF. Il existe de nombreuses formes de scolarisation (pourquoi ne pas militer par exemple pour une refonte du système national selon les principes Montessori / Freinet / Steiner ?) tout comme "IEF" en soi ne veut pas dire grand chose, tellement le cadre peut varier du tout au tout en fonction de chaque famille, de son contexte culturel et socioéconomique ainsi que de son idéologie propre. On n'entend parler à priori que de ceux qui sont fiers d'eux-mêmes et de leurs résultats. Quid des autres?


tchoise a écrit:en France, on considère que les enfants appartiennent à l’État français qui délègue aux parents biologiques le soin de leur donner une éducation.

Ca en revanche, ça fait carrément froid dans le dos. L'être humain en tant que propriété de l'Etat.  pale

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Message par Invité Lun 7 Juil 2014 - 22:35

Quand un enfant et valorisé par un système éducatif alternatif ou au contraire mis au rebut, pris pour un déficient mental malgré un THQI, je pense que la différence est vite vue...

Pour ce qui est de l'enseignement proprement dit, le formatage des enfants par l'apport de connaissances via des sources unidirectionnelles, le manque d'apprentissage et d'ouverture à la réflexion personnelle, impossibilité de remise en question, etc... contribue au fait que l'EN n'est certainement pas le meilleur endroit pour un SD, ne serait-ce que d'un point de vue purement éducatif.

Il existe des écoles pour SD qui à mon sens sont de possibles alternatives à l'IEF et l'EN.
De toute façon, rien ne sera parfait... mais autant éviter le pire quand c'est possible.

Tchoise... tu défends bien ton employeur... c'est très bien, t'auras un bon point Wink

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Message par Rev Hi Hi Hi Hi Lun 7 Juil 2014 - 22:49

@tchoise, de mon expérience attention à ne pas se faire d'illusion sur la hiérarchie de l'EN. M'appuyant sur des cas dont j'ai eu echos ou que j'ai suivi de près (je suis dans une famille avec pas mal de profs, dont mes parents), il existe des cas d'inspecteurs faisant preuve d'un fantasme de toute puissance, d'une vision hyper normée et réductrice du métier de prof, de quoi décourager les éléments les plus motivés. Les recours juridiques, je ne connais pas. Des recours qui marchent encore dans l'EN, les syndicats. Mais les éléments les plus pervers passeront au travers des maillent, et pourront user de ces recours pour semer la confusion entre les acteurs. De plus sans pour autant dysfonctionner de manière visible, il me semble que beaucoup de profs exercent sans se poser vraiment de question sur leur métier, sans mettre les élèves au centre de leur questionnement, et comme dans beaucoup d'environnements professionnels, il représentent la majorité. Or les dysfonctionnement les plus pervers et insinueux sont parfois les plus difficile à détecter et à remettre en cause. Des profs dysfonctionnants par méconnaissance (en majorité, et c'est bien normal de ne pas tout maîtriser) peuvent être accompagnés, si ceux qui sont plus avancés dans certains domaines leur donnent quelques clefs, si il y a un espace de partage de réflexion, comme ici.
J'ai beaucoup globalement apprécié l'EN, pour ne pas devoir supporter que l'éducation lié à mon environnement familial. Je continue à considérer que ce soit une chance que cette institution perfectible existe, ou autre organisme "éducatif" parrallèle, pour que l'enfant bénéficie du choix de s'appuyer sur ses parents ou d'autres ressources extérieures, partant du principe que l'enfant ira naturellement vers ce qui est bon pour lui. L'éducation transmise par les parents reste très prégnante, influente, pléonasmique, et je trouve d'autant plus louable de réfléchir en tant que parent à son rôle dans la conception de l'éducation.


Dernière édition par Rev Hi Hi Hi Hi le Mar 8 Juil 2014 - 18:53, édité 1 fois (Raison : précision sur mon environnement familial)
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Message par tchoise Mar 8 Juil 2014 - 13:53

à Rev4Hi: merci d'avancer dans cette discussion la notion de choix de l'enfant de s'appuyer sur tel ou tel référent adulte; et il me paraît important qu'il y ait dans cette collection des adultes non choisis,non payés par les parents voire non appréciés par les parents.
Pour ce qui est du jugement global des profs...je peux jurer qu'il ne doit y avoir que 2% de zèbres...comme ailleurs...et il faut faire avec les autres 98%...comme ailleurs....et oui c'est très très difficile...plus qu'ailleurs!
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Message par Invité Mar 8 Juil 2014 - 16:06

Donc avancer, c'est aller dans ton sens... bien...

et il faut faire avec les autres 98%

Pourquoi?
C'est une obligation? C'est inéluctable ?
Visiblement, dans ta vision relativement normative, ça l'est...

non payés par les parents voire non appréciés par les parents.

Ah! Nous y voilà... la défense du service publique... :p
On dévie...
Tu es déjà aller dans une école privée ? Si tu y étais allée, tu saurais que les parents n'ont pas d'influence sur les profs...

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Message par tchoise Mar 8 Juil 2014 - 16:21

Sfa, avancer est transitif dans ma phrase. Je ne me permettrais jamais ce que tu prétends. Pour le reste tu dois avoir raison puisque c'est ce que tu penses.
cordialement.
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Message par Mowa Mar 8 Juil 2014 - 17:41

So far... A moins de fonder une République Autarcique des 2% de la population, je vois mal comment tu veux faire l'économie de "faire avec" les 98% restants. Donc oui, ça me paraît inéluctable, et je trouve très condescendant de ta part de réduire ce réalisme à une "vision relativement normative".

Si tu as des arguments pour étayer la théorie inverse - à savoir que l'on peut se passer de faire avec - je serai ravie de les entendre. Sinon, un peu de respect pour tes interlocuteurs, même si tu ne partages par leurs vues, me paraît de mise. Les attaques personnelles n'ont pas leur place dans un débat de qualité.
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Message par Invité Mar 8 Juil 2014 - 19:04

Faire l'économie... non! mais le minimiser oui. Surtout dans des secteurs qui mettent en évidences cette différence.
Maintenant, je ne suis pas pour l'autarcie, si tu avais lu mes posts (ce que tu avais certainement dû faire, je n'en doute absolument pas) tu te serais aperçu que je suis pour les "rencontres" avec les 98% restants... mais autour d'une passion commune. En général, les différences s'effacent autour d'une passion.

L'école publique d'Etat est très bien pour 98% de la population... un peu moins pour les 2.9% suivant et encore moins pour les derniers 0.1%. Et c'est surtout à ces derniers 0.1% à qui je pense...

Je n'ai jamais rencontré de difficultés d'intégration dans les diverses activités extrascolaires que j'ai pu faire...
l'histoire se répète avec mon fils où les problèmes commencent à apparaître... mais uniquement à l'école publique d'Etat. Dans ses activités sportives, il ne rencontre aucun problème.
Là je ne parlais que des relations avec les autres.

Maintenant, parlons du contenu pédagogique... c'est assez simple à comprendre qu'un gamin qui aurait un QI 150 n'a pas les mêmes besoins qu'un autre qui aurait un QI de 100.

Malheureusement pour ceux qui ont besoin de méthodes d'apprentissage différentes et surtout d'un contenu plus adapté à leur potentiel, hé bien l'école publique d'Etat ne peut pas leur convenir.

Ecole 42

Je rêve que de telles écoles se développent un peu partout, histoire qu'enfin les HP non compatibles avec le système scolaire classique (et ils sont plus nombreux que vous pouvez le penser) puissent enfin s'épanouir dans les études.

Il existe des écoles pour les plus jeunes qui sont basées sur des méthodes d'apprentissages différentes et qui fonctionnent très bien... mais Ô mon dieu, nous touchons au sacro-saint principe d'égalité qui voudrait que nous sommes tous égaux et qui veut que de telles écoles soient marginalisées et montrées du doigt par le corps enseignant classique.

Maintenant, c'est vrai, je me réserve le droit de prendre la décision de mettre mon fils dans une école spécialisée pour les enfants HP dès qu'il aura l'âge pour cela... au nom de quoi? mais d'un autre côté, au nom de quoi il serait absurde de le faire? De l'avis de personnes suffisamment "normées" et "adaptées" pour ne pas pouvoir penser que certains enfants ont des besoins différents?
J'ai vécu de nombreux traumatismes durant ma scolarité, j'ai un peu peur que l'histoire se répète avec mon fils (en tout les cas cela tend vers) d'où ma volonté de prendre les devants et de l'inscrire dès que possible dans une école plus adaptée.

Sinon, Mowa, les attaques personnelles... lesquelles?
Le comportement d'anguille telle que: "Tu as certainement raison puisque tu le penses." extrêmement réducteur ne constituerait-il pas également une sorte de manque de respect?
C'est drôle, mais c'est tout à fait le genre de réplique facile que l'on apprend en communication pour se débarrasser d'un élément gênant... tellement ridicule!
Pour ce qui est du réalisme... quel réalisme?!? Que l'école publique d'Etat soient très appropriée pour le développement des enfants HP...
Sur ce, ma condescendance te salue bien bas Wink


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Message par Mowa Mer 9 Juil 2014 - 0:56

Merci pour cette réponse plus complète qui éclaire ta pensée. Que je rejoins sur bien des points, à ceci près que je me méfie des écoles "spécialisées HP", dans le sens où il n'existe pas vraiment de filière de formation à cet effet (pour les enseignants soi-disant spécialisés, s'entend) ce qui implique que s'ils le sont (spécialisés) c'est purement à titre auto-proclamé, avec tous les risques de dérives et d'à-peu-près que cela implique. Sans penser à mal, s'intituler spécialiste parce que l'on a compris le fonctionnement de certains enfants HP peut faire des dégâts auprès des autres spécimens, disons.

So far away a écrit:Sinon, Mowa, les attaques personnelles... lesquelles?

"Visiblement, dans ta vision relativement normative". Ce n'est pas encore stricto sensu de l'attaque personnelle mais on s'y dirige tout droit avec ce genre de pique réductrice, qui appelle une réponse sur la personne. Disons que je préfère prévenir que guérir. Tu n'étais pas seul visé, désolée si mon message l'a laissé penser.

So far away a écrit:Le comportement d'anguille telle que: "Tu as certainement raison puisque tu le penses." extrêmement réducteur ne constituerait-il pas également une sorte de manque de respect?

C'est drôle, mais c'est tout à fait le genre de réplique facile que l'on apprend en communication pour se débarrasser d'un élément gênant... tellement ridicule!
Oui

So far away a écrit:Pour ce qui est du réalisme... quel réalisme?!? Que l'école publique d'Etat soient très appropriée pour le développement des enfants HP...

Bien sûr que non. Que lorsqu'on est un minorité, il faut bien "faire avec" la majorité, puisqu'elle peut très bien, elle, par simple effet de masse, se dispenser de s'adapter.

So far away a écrit:Sur ce, ma condescendance te salue bien bas Wink
Je ne pense pas que ce soit nécessaire, mais je comprends ton irritation.  Sans rancune? Tchao
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Message par Plurebati Jeu 10 Juil 2014 - 0:06

"Que lorsqu'on est un minorité, il faut bien "faire avec" la majorité, puisqu'elle peut très bien, elle, par simple effet de masse, se dispenser de s'adapter. "
C'est penser que tous ceux qui ne sont pas HP se ressemblent ? Ont les mêmes besoins ?
Non, l'école est organisée pour ne pas trop dépenser d'argent, tout en essayant de faire en sorte que chacun-e y trouve un minimum de ce dont il a besoin. L'école se présente comme rigoureuse et identique, la hiérarchie recherche cette rigueur, allant de plus en plus vers une comptabilisation de tout, mais plus elle la recherche moins elle la trouve : l'école ne peut pas l'être, parce qu'il s'agit d'humains. L'enseignement est exercé en masse, par une masse de profs à une masse d'élèves. L'effet de masse, certes, mais masse constituée d'éléments tellement disparates qu'elle est fluctuante et imprévisible, qu'elle varie au gré des jours et des heures, au sein de laquelle chacun et chacune s'adapte en permanence au reste des éléments de la masse.
L'école, c'est une fraction d'humanité, des rencontres pendant 900h par an. C'est peu, très peu. La manière dont ces rencontres se déroulent ne dépend pas pour l'essentiel des enseignants mais des parents : ce sont eux qui apprennent à leurs enfants comment réagir aux autres et au monde depuis qu'ils sont nés, ce sont eux qui ont la maîtrise de la manière dont leur enfant occupe son temps durant les autres heures de l'année : ce que devient un enfant HP (ou non) ne dépend pas tant de l'école mais de la manière dont ses parents l'ont préparé à en tirer profit, telle qu'elle est et non telle qu'ils la rêvent, et de tout ce qui se passe lorsqu'il n'est pas à l'école.

"Pour ce qui est de l'enseignement proprement dit, le formatage des enfants par l'apport de connaissances via des sources unidirectionnelles, le manque d'apprentissage et d'ouverture à la réflexion personnelle, impossibilité de remise en question, etc..."
Lorsqu'on sait qu'aucun prof n'a exactement la même formation, donc les mêmes sources de connaissances, la même démarche pédagogique qu'un autre prof, que chacun reconstruit une partie de son cours chaque année, que les programmes changent régulièrement, on imagine bien les "sources unidirectionnelles" des connaissances que ces profs enseignent.
Lorsqu'on lit sur un cahier un texte de 10 lignes, il est naturel de penser que les élèves ont passé les 50mn de leur cours à les recopier, sans à aucun moment faire autre chose pendant la plus grande partie de ce temps, comme un travail de "réflexion personnelle" ou un apprentissage.
Lorsqu'un élève se trouve confronté à des idées, des cultures qu'il n'a jamais rencontrées auparavant, il n'a bien évidemment aucune raison de "remettre en question" ses stéréotypes personnels, ou de "remettre en question" la pensée d'un auteur parce qu'il a lu celle d'un autre. C'est d'ailleurs parce que l'école fait en sorte de formater les élèves que le bac comporte une épreuve de philosophie.
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Message par tchoise Ven 1 Aoû 2014 - 0:35

So far away, la schizophrénie te va mal. Tu as voulu me blesser, cela ne m'atteignait pas car j'ai effectivement pour principe de me tenir à distance des agresseurs inconnus.
Mais là c'est différent , j'ai compris qui tu es et sois heureux, du coup, oui, tu m'as blessée par tes injures déplacées, car tu es quelqu'un que j'apprécie.
Françoise.
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Message par Invité Ven 1 Aoû 2014 - 10:33

Je n'ai pas lu les 12 pages du posts mais je voulais rebondir sur certains points.
Mon fils est déscolarisé, il a 14 ans et rentre en seconde. Scolarité "normale" jusque la CM2. Dans normal je veux dire qu'il a accepté les régles et il me semble qu'il n'a rien appris à part peut être l'injustice et la toute puissance.
Il a ensuite sauté la 6éme, fait la 5éme dans un collége, la 4éme à la maison, la 3éme dans un autre collége.
Il est rentré au lycée et il y ait resté 3 mois puis a décidé de faire le lycée à la maison.

J'ai 2 autres enfants qui sont dans l'EN car c'est leur choix, le jour où elles ne veulent plus y aller, si ça arrive on trouvera une solution.

-J'ai lu "pourquoi l'EN devrait s'adapter pour seulement 2 % d'enfants différents". Je pense que l'école française est adapté à aucun enfant. Et je connais de nombreuses familles qui ont déscolarisé leurs enfants et qui ne sont pas précoces.

-Des que je dis que mon enfant et descolarisé on me parle socialisation: mais c'est quoi selon vous la socialisation à part une notion à la mode?

Selon le larousse: 

  • Processus par lequel l'enfant intériorise les divers éléments de la culture environnante (valeurs, normes, codes symboliques et règles de conduite) et s'intègre dans la vie sociale.


C'est un processus long qui s'apprend partout. Et qui est différent d'un pays à l'autre. Par exemple en france les adultes s'adressent peu aux enfants et discutent eu avec eux. Dans un resto on demande aux parents ce que veut manger l'enfant, en quelle classe il est...
Lorsque je voyage en Afrique, les premiers jours je suis constamment en train de dire à mes enfants: "cette personne te parle, il faut que tu lui répondes" car au Sénégal (ou au Burkina par exemple) les adultes parlent aux enfants mais mes enfants ne sont pas habitués et à l'écoute. L'école fait parti d'une toute petite part de la socialisation.


-je lis aussi souvent "c'est dur mais le monde est dur, il faut qu'il y soit confronté pour s'adapter". Mais pourquoi continuer à s'adapter à un monde qui ne convient à plus personne? Le monde peut changer et même si c'est une utopie, les utopies sont importantes et je n'ai pas fait des enfants pour ensuite en faire des petits soldats prêts adapté à un monde cruel. Et l'arme que je leur donne c'est d'avoir passé une enfance dans l'amour et la tolérence. Ils rentreront armés car ils ont confiance en eux, ont de l'estime de soi et des autres. Je parle pour les 2 filles, l'école a fait des ravages sur mon fils.

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Message par Cyril THQI Ven 1 Aoû 2014 - 13:32

Malina, je souscris à tout ce que tu écris. En particulier, je suis toujours étonné qu'on parle aux parents qui ne scolarisent pas de socialisation, alors que la socialisation est justement un des gros points noirs de l'école. A la question "Pourquoi ne le scolarises-tu pas ?", on peut facilement répondre "Pour le socialiser".
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Message par Invité Ven 1 Aoû 2014 - 16:04

Je me rappellerai de cette remarque.
Moi j'ai tendance à prendre cela avec dérision et dire que depuis un an qu'il ne va plus au lycée effectivement il a perdu toute trce de socialisation: il a perdu l'usage de la parole, reste enfermé dans sa chambre et mord pour exprimer son désaccord. ça ne fait jamais rire mais moi si.
Et moi lorsqu'on me demande mais pourquoi mon fils ne va pas au lycée je repose une questions "mais pourquoi mon fils n'a pas de place au lycée?, l'éducation nationale devrait s'excuser et m'aider financièrement puisque je dois m'occuper de son instruction alors que c'est gratuit pour les autres jeunes jusque 16 ans".
 Au lycée je suis souvent allé voir les profs et je demandais aussi de se justifier d'être autant incapable de gérer un enfant calme, doux, intelligent entre autre. Leurs reproche venait du fait que mon fils lisait trop et mangeait seul. ça ne se fait pas de manger seul, sinon on met en branle l'institution tout entière. Et moi aussi je me suis fait fâchée de ne pas vouloir obligé mon fils à manger avec d'autres élèves. 
Le principal voulait absolument que mon fils soit suivi par un psy, ça me faisait rire. Je leur demandais mais pourquoi? Je vais dire quoi au psy: Arthur veut manger seul à midi?
Enfin beaucoup d'énergie dépensée, maintenant la vie est beaucoup plus simple.

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Message par superreeduc Mer 29 Oct 2014 - 2:04

Bonjour,

j'interviens un peu tard dans le débat, il ne me semble pas clos, pour tenter de relancer la discussion.

Tout d'abord, j'aimerais savoir où en est la petite Hortense et qu'en est-il du petit nouveau non nommé.

Je trouve le positionnement de Cyril THQI très intéressant et mûrement réfléchi et raisonné... ce qui l'invalide immédiatement pour plus de 98% de la population parentale, incapable de soutenir la comparaison. Mais en même temps, il est également évident que 98% de la population des enseignants est également incapable de métacognition et que la critique du système éducation nationale est parfaitement fondée.

(de mon expérience des écoles alternatives Montessori et consœurs, j'émettrais quasiment les mêmes critiques, car même si la théorie sous-jacente prône d'autres valeurs que celle de l'EN, la pratique quotidienne est à des lieues de l'épanouissement recherché, bref, beaucoup de bruit pour rien.)

J'aimerais que Cyril nous éclaire sur deux points et demi :
comment envisagez-vous la gestion de la frustration chez vos enfants, en effet, il y a des manières différentes pour un enfant de la gérer, selon l'objet, mais aussi selon le spectateur. Ainsi colère et pleurs n'ont-ils pas la même signification selon qu'ils s'adressent à maman, papa, ma copine de bac à sable ou ma maîtresse.

Découlant de cette question arrive la gestion des conflits : l’intérêt de la présence étrangère (l'enseignant) dans la gestion des conflits entre enfants, avec théoriquement du moins, une neutralité bienveillante de sa part.

Bien sur, l'apprentissage de la frustration est une part de l'éducation et j'ai bien noté que tout le post fait référence à l'instruction de vos enfants, cependant il me semble difficile de ne pas les lier. (L'Education Nationale se faisant un plaisir de reprendre la main sur ces vils parents depuis qu'elle n'est plus "l'Instruction Publique"...) No

La place du jeu, que vous n'avez fait qu'aborder.

Et enfin, le demi point : la séparation : quand est-ce que vos enfants se retrouvent hors du regard de leur parents pour des périodes supérieures à 3 heures ?


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Message par Cyril THQI Mer 29 Oct 2014 - 7:59

Merci de relancer la discussion.

superreeduc a écrit:Tout d'abord, j'aimerais savoir où en est la petite Hortense et qu'en est-il du petit nouveau non nommé.

Hortense (3 ans et 8 mois) commence à apprendre les rudiments de la lecture et Anselme (1 an et 2 mois) qui marche depuis 3 semaines, vient de faire une randonnée de 500 m dans les bois. L'entente entre les deux est excellente.

superreeduc a écrit:comment envisagez-vous la gestion de la frustration chez vos enfants, en effet, il y a des manières différentes pour un enfant de la gérer, selon l'objet, mais aussi selon le spectateur. Ainsi colère et pleurs n'ont-ils pas la même signification selon qu'ils s'adressent à maman, papa, ma copine de bac à sable ou ma maîtresse.

Je ne suis pas sûr de bien saisir la question. Porte-t-elle sur la frustration ou sur les colères et pleurs ? Si c'est sur la frustration, la frustration de quoi ?

superreeduc a écrit:Découlant de cette question arrive la gestion des conflits : l’intérêt de la présence étrangère (l'enseignant) dans la gestion des conflits entre enfants, avec théoriquement du moins, une neutralité bienveillante de sa part.

En fouillant dans mes souvenirs, je ne me rappelle pas avoir vu souvent un enseignant intervenir dans la gestion des conflits entre enfants. Je l'aurais pourtant souhaité mais ce n'est quasiment jamais arrivé. Les habitudes auraient-elles changé ? Différents témoignages autour de moi me font penser que non. Dans les grands groupes d'enfants règne généralement l'anomie.

superreeduc a écrit:La place du jeu, que vous n'avez fait qu'aborder.
Le jeu est omniprésent. Je suis convaincu qu'il concourt au développement de nombreuses habiletés cognitives. J'aimerais d'ailleurs prendre connaissance d'études sur le sujet. Si certains d'entre vous en connaissent, qu'il n'hésitent pas à me les indiquer.

Nous vivons dans une maison avec un RDC et deux étages. Nous avons deux pièces aménagées exclusivement en ludothèque/bibliothèque, l'une au RDC, l'autre au premier étage. Et les enfants disposent encore de jeux et de livres dans ma bibliothèques personnelle du deuxième étage. Bien entendu, tout cela est en libre service. De plus nous nous rendons à la ludothèque de la ville environ 2 fois par semaine.

superreeduc a écrit:Et enfin, le demi point : la séparation : quand est-ce que vos enfants se retrouvent hors du regard de leur parents pour des périodes supérieures à 3 heures ?
J'accorde beaucoup d'importance à l'autonomie et à la liberté. Souhaiter cette autonomie et cette liberté est d'ailleurs une des raisons de ne pas les orienter vers l'école.

Hortense a déjà passé des journées chez ses grands-parents. Dès que nous aurons dans notre réseau social des personnes qui se proposeront de l'inviter pour quelques heures ou une journée et qu'elle souhaitera accepter l'invitation, elle pourra s'y rendre. D'ici un an, nous l'inscrirons également à différentes activités où elle sera sans nous.
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Message par superreeduc Mer 29 Oct 2014 - 9:42

Merci de répondre,

Ma question sur la frustration est en effet un peu légère, entendons-nous sur ce que je mets derrière ce mot.

L'enfant est à mon sens frustré dès sa naissance et de multiples façons : quand le repas, biberon ou sein tarde, quand il voudrait marcher et n'y arrive pas, quand il réclame l'attention de sa mère et ne l'obtient pas de suite etc., la "gestion" de cette frustration c'est quand il met en place une temporisation et qu'il accepte de retarder son plaisir.

C'est ce qui est difficile dans certaines phases qu'on appelle un peu rapidement de toute puissance et que je qualifierais de besoin de maîtrise, maîtrise de son corps, mais également de l'autre, de son désir et de son avenir immédiat.

Une deuxième phase de la frustration vient de la confrontation à l'autre, celui qui ne vit pas pour moi, mais celui qui a d'autres désirs, parfois contradictoires, parfois les mêmes. Confrontation également au "non" et également à l'injustice et à l'arbitraire. Là encore c'est en délayant le désir qu'on apprend à gérer cette frustration.

Votre éducation m’apparaît comme exclusivement bienveillante, et par la même admirable, mais je me pose la question (sans avoir d'opinion tranchée actuellement) du manque d'inconnu, de variables "négatives, mais pas trop" permettant aux enfants de (pardonnez l'expression) faire avec les cons...

Cyril THQI a écrit:En fouillant dans mes souvenirs, je ne me rappelle pas avoir vu souvent un enseignant intervenir dans la gestion des conflits entre enfants. Je l'aurais pourtant souhaité mais ce n'est quasiment jamais arrivé. Les habitudes auraient-elles changé ? Différents témoignages autour de moi me font penser que non. Dans les grands groupes d'enfants règne généralement l'anomie.

Si, il y en a, heureusement, d'ailleurs souvent ils "gèrent" les conflits alors qu'il faudrait les "intégrer" : en intégrant le conflit, il perd de sa violence et de son effet de surprise il me semble.
Bien sur, on a affaire à des individus, tous ne se valent pas, tous ne sont pas capables d'observer leurs élèves et d'intervenir, mais il y en a, parfois il suffit d'une seule dans une école pour en quelques années changer "l'ambiance".

Le jeu est omniprésent. Je suis convaincu qu'il concourt au développement de nombreuses habiletés cognitives. J'aimerais d'ailleurs prendre connaissance d'études sur le sujet. Si certains d'entre vous en connaissent, qu'il n'hésitent pas à me les indiquer.
Comme je vous suis !
Le jeu non seulement concourt au développement des habiletés cognitives, mais également des habiletés sociales, il est indispensable à la vie même de l'enfant. C'est mon métier d'ailleurs Very Happy Very Happy  Pour autant, mes enfants n'ont pas toujours apprécié que leur père ait toujours plus de playmobils qu'eux et que je les éclate aux legos technics Laughing

Enfin j'aimerai que vous reveniez sur :
Hortense a déjà passé des journées chez ses grands-parents. Dès que nous aurons dans notre réseau social des personnes qui se proposeront de l'inviter pour quelques heures ou une journée et qu'elle souhaitera accepter l'invitation, elle pourra s'y rendre
Et si elle n'a pas le choix, si vous devez la laisser un jour ou deux ?(alors effectivement pas dans le cadre d'une invitation chez des amis, ça n'aurait aucun sens de mêler le plaisir de l'invitation à la contrainte)

Je vois souvent des parents pleurer au seuil de la porte des maternelles, plus souvent que leurs enfants d'ailleurs.
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Message par Invité Mer 29 Oct 2014 - 21:35

Pourquoi l'école ne permet pas le développement de l'esprit critique ?

Et comment développer son esprit critique sans confrontation avec la médiocrité (genre la télévision) ?

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Message par superreeduc Jeu 30 Oct 2014 - 0:57

L'école oblige à développer seul son esprit critique, il n'y a pas d'enseignement dédié à cela, le dialogue socratique n'y est pas particulièrement encouragé, faute de temps,la philo commence en terminale, les œuvres littéraires sont celles "du programme" et les quelques tentatives d'analyse sont forcément teintées de la subjectivité politique de la "maison mère" éducation nationale et de celle individuelle.
Un des avantages de l'éducation à la maison serait alors d'en faire une "matière" à part entière ou plutôt un ressort sous-jacent de tous les enseignements, encore faut-il que les parents en soient capables, ce dont je ne doute pas pour Cyril vu la profondeur de sa réflexion et le temps qu'il y consacre. (mais je pense qu'il serait un excellent et rare enseignant aussi dans un système collectif)

Quant à la confrontation avec la médiocrité... elle n'attend pas la télévision.
Après tout le "pitch" qui vend l'école, c'est de proposer éducation et instruction dans un milieu "protégé", l'enfant étant censé avoir besoin de protection. C'est ce curseur "protection" qui est mobile et dépend de chaque parent, d'une époque ou d'une culture.

Ceci dit, tout le monde peut-il développer ce qu'on appelle un esprit critique ? Je n'en suis pas certain, mais ce n'est pas vraiment le sujet ici.
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Message par Invité Jeu 30 Oct 2014 - 13:59

...
Il y a l'histoire qui oblige les gosses dès le collège à décrire une image, à comprendre le paratexte, le contexte, le sur et sous texte autrement dit: les oblige à être critique devant une image ou une photo.

Même chose pour le français avec les commentaires de textes.

Avec en plus l'avantage que chaque année, c'est un nouveau prof qui fait cours, donc une nouvelle idéologie, un nouveau point de vu.

J'ai pas d'avis sur l'IEF, mis à part que les échos et les témoignages que j'en ai vu, ça donne dans mon expériences des adultes qui ont un peu de mal à se défaire de l'image parentale jusqu'à donner des troubles (de personnalité, TCA) ou alors endoctrinement à diverses idéologies ou religieux. Ceci étant dit, je ne vois pas en quoi des parents qui sont motivés et travaillant pour l'épanouissement de leur gosse seraient handicapés pour leur inculquer un esprit critique ou le latin si le gamin allait dans une école publique (ou privée avec une pédagogie différente). Et autant je suis prêt à admettre que des parents motivés peuvent s'improviser instit', autant à partir du collège je doute qu'on puisse s’improviser corps professoral.

La réussite scolaire, sociale, à l'école dans la culture les arts, ça passe avant tous par la motivation des parents dans l'épanouissement de leur gosse, école républicaine ou IEF d'hippie Ninja

PS: De plus, à trop s'impliquer, je vois le danger de créer non pas quelqu'un d'épanouis mais un singe savant.

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Message par Invité Jeu 30 Oct 2014 - 14:06

Kramithe a écrit:Pourquoi l'école ne permet pas le développement de l'esprit critique ?

Et comment développer son esprit critique sans confrontation avec la médiocrité (genre la télévision) ?

Ou genre ici.

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Message par Cyril THQI Dim 16 Nov 2014 - 16:01

superreeduc a écrit:Ma question sur la frustration est en effet un peu légère, entendons-nous sur ce que je mets derrière ce mot.

L'enfant est à mon sens frustré dès sa naissance et de multiples façons : quand le repas, biberon ou sein tarde, quand il voudrait marcher et n'y arrive pas, quand il réclame l'attention de sa mère et ne l'obtient pas de suite etc., la "gestion" de cette frustration c'est quand il met en place une temporisation et qu'il accepte de retarder son plaisir.

C'est ce qui est difficile dans certaines phases qu'on appelle un peu rapidement de toute puissance et que je qualifierais de besoin de maîtrise, maîtrise de son corps, mais également de l'autre, de son désir et de son avenir immédiat.

Une deuxième phase de la frustration vient de la confrontation à l'autre, celui qui ne vit pas pour moi, mais celui qui a d'autres désirs, parfois contradictoires, parfois les mêmes. Confrontation également au "non" et également à l'injustice et à l'arbitraire. Là encore c'est en délayant le désir qu'on apprend à gérer cette frustration.

Votre éducation m’apparaît comme exclusivement bienveillante, et par la même admirable, mais je me pose la question (sans avoir d'opinion tranchée actuellement) du manque d'inconnu, de variables "négatives, mais pas trop" permettant aux enfants de (pardonnez l'expression) faire avec les cons...
Je crois mieux comprendre votre propos, sans que ce soit tout encore tout à fait clair pour moi. A vous lire, il me semble que vous avez lu ou mené une réflexion personnelle sur les questions que vous abordez. Ce n'est pas mon cas. Je serai heureux de lire ce que vous avez à me dire à ce sujet.

Toujours sous réserve que je comprenne bien les concepts que vous employez, je n'envisage pas de faire quoi que ce soit de particulier au sujet de cette « gestion de la frustration », si ce n'est de ne pas créer un monde inutilement artificiel autour de l'enfant.

Bien souvent, le monde n'est pas ce qu'on aimerait qu'il soit. Heureusement. On se cogne au réel. On s'y adapte. C'est un processus naturel. L'erreur serait de déformer le réel ou son image pour repousser la confrontation. Je ne veux pas dire par là qu'il faille mettre un enfant d'âge X dans les conditions naturelles à l'âge X + n (pratique très fréquente dans notre société), mais qu'il faut éviter de le mettre dans les conditions de l'âge X – n. Par exemple, il me semble néfaste de laisser un enfant de quelques mois pleurer dans la solitude, mais je trouve également inadapté d'accourir systématiquement à son appel lorsqu'il a 8 ans.

Mais alors, me direz-vous, quelles sont ces « conditions naturelles » ? Difficile de le savoir avec précision, mais il est important d'au moins chercher à les estimer. Les divers travaux en sciences humaines ainsi qu'un peu de bon sens peuvent nous y aider. Est-il armé pour faire face à la situation ? Alors qu'il l'affronte. Est-il encore trop démuni ? Alors qu'on lui donne les outils ou qu'on attende que sa maturité soit plus développée pour s'y frotter. En attendant, écartons-le du problème.

superreeduc a écrit:Si, il y en a, heureusement, d'ailleurs souvent ils "gèrent" les conflits alors qu'il faudrait les "intégrer" : en intégrant le conflit, il perd de sa violence et de son effet de surprise il me semble.
Bien sur, on a affaire à des individus, tous ne se valent pas, tous ne sont pas capables d'observer leurs élèves et d'intervenir, mais il y en a, parfois il suffit d'une seule dans une école pour en quelques années changer "l'ambiance".
Je n'ai pas eu la chance de les croiser. Je suis heureux qu'il y en ait ailleurs. Qu'est-ce qu'intégrer un conflit ?

superreeduc a écrit:Le jeu non seulement concourt au développement des habiletés cognitives, mais également des habiletés sociales, il est indispensable à la vie même de l'enfant. C'est mon métier d'ailleurs    Pour autant, mes enfants n'ont pas toujours apprécié que leur père ait toujours plus de playmobils qu'eux et que je les éclate aux legos technics.
Pouvez-vous m'en dire plus ? Ma curiosité est titillée. Le but de ce fil est aussi pour moi d'apprendre des autres, et il me semble que vous avez des connaissances qui pourraient m'être utiles.

superreeduc a écrit:Et si elle n'a pas le choix, si vous devez la laisser un jour ou deux ?(alors effectivement pas dans le cadre d'une invitation chez des amis, ça n'aurait aucun sens de mêler le plaisir de l'invitation à la contrainte)
Cela s'est déjà produit. Cela ne lui a pas posé de problème. A nous non plus.

superreeduc a écrit:Ceci dit, tout le monde peut-il développer ce qu'on appelle un esprit critique ? Je n'en suis pas certain, mais ce n'est pas vraiment le sujet ici.
Peut-être n'est-ce pas accessible à tout le monde, mais le développement de cette pensée critique est au coeur de ma réflexion. Et je pense que bon nombre de ceux qui en sont peu pourvus auraient pu l'être pour peu qu'ils eussent suivi un enseignement adapté. Un certain nombre de savoir faire sont injustement considérés inaccessibles à l'enseignement. L'individu aurait le don ou pas. Il ne pourrait acquérir la compétence par un travail méthodique. Parmi les objets inaccessibles à l'apprentissage selon l'opinion commune, outre l'esprit critique, figureraient par exemple la créativité, le choix de ses émotions ou l'intelligence. J'ai une grande confiance dans les capacités d'apprentissage de l'homme, y compris dans ces domaines.

Concernant la didactique de l'esprit critique, je conseille la lecture de la thèse de Richard Monvoisin.

Kramithe a écrit:Pourquoi l'école ne permet pas le développement de l'esprit critique ?
Peut-être parce qu'elle n'a jamais cherché à s'en donner les moyens. Peut-être parce qu'elle ne le souhaite pas. Que deviendrait une société dont les membres seraient pour la plupart dotés d'un esprit critique acéré ?

Kramithe a écrit:Et comment développer son esprit critique sans confrontation avec la médiocrité (genre la télévision) ?
Pas besoin de cela heureusement. Les premiers objets vers lesquels doit s'orienter l'esprit critique sont nos propres pensées, nos propres croyances.

Kramithe a écrit:Il y a l'histoire qui oblige les gosses dès le collège à décrire une image, à comprendre le paratexte, le contexte, le sur et sous texte autrement dit: les oblige à être critique devant une image ou une photo.

Même chose pour le français avec les commentaires de textes.
Mon expérience m'amène plutôt à penser que cet exercice nécessite plus de la part de l'élève de deviner ce qu'attend l'enseignant que de faire preuve d'un réel esprit critique. Là aussi, il est conseillé de le garder pour soi. Le mien a bien souvent déplu aux enseignants.

Kramithe a écrit:Et autant je suis prêt à admettre que des parents motivés peuvent s'improviser instit', autant à partir du collège je doute qu'on puisse s’improviser corps professoral.
Et pourquoi ?  Pourquoi aussi utiliser le mot improviser ? Les parents ont des années pour se préparer. Ma conviction au contraire est qu'il est possible à certaines personnes (pas toutes, j'en conviens) d'accompagner l'élève aussi loin qu'il voudra aller (y compris jusqu'à la thèse, la recherche scientifique, l'oeuvre d'art, le système philosophique et l'épanouissement personnel). Pour cela, nul besoin d'être soi-même un spécialiste des différentes disciplines. Il faut juste savoir comment les aborder, comment se comporter vis-à-vis d'elles et savoir le transmettre. L'entraîneur d'un champion du monde sportif n'a pas besoin d'être lui-même champion. László Polgár n'est pas un grand joueur d'échecs.
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Message par calimero1 Dim 16 Nov 2014 - 16:38

tout est dit
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Message par Invité Jeu 20 Nov 2014 - 15:42

j'aurai dit le laisser décider lui ?

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Message par Cyril THQI Dim 4 Sep 2016 - 13:28

Le 6 octobre 2016, à 20h30, je ferai une conférence sur l'enseignement de la lecture dans le cadre de l'Université Populaire du Pays de Foix. Cela se passera à la salle Jean Jaurès de la mairie de Foix. L'entrée est gratuite.

J'y parlerai de résultats de la recherche utiles aux parents et aux enseignants pour optimiser  l'apprentissage de la lecture. Je parlerai également du travail que j'ai mené avec ma fille et des résultats que nous avons obtenus.

Si le sujet vous intéresse et que vous n'êtes pas trop loin, n'hésitez pas à venir.
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Message par Math Lun 5 Sep 2016 - 9:15

C'est trop loin de chez moi mais j'y serai venue avec plaisir. Mes 3 enfants apprennent avec bonheur à la maison!
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Message par Christophe-L Lun 22 Jan 2018 - 20:01

Bonjour Cyril,

Je suis tombé sur ton post "Ma conception de l'instruction" et c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup même si je n'ai pas d'enfant.
Plus particulièrement, depuis la rentrée je suis facilitateur d'apprentissages 2 jours par semaine en bénévolat dans une école démocratique.
J'ai vu récemment "Être et devenir" qui m'a fait découvrir l'unschooling ; et par là-même que les écoles démocratiques c'était un peu du unschooling dans une école ;-)

Pour le moment je n'ai pas encore assez de recul. A première vue je dirais que l'apprentissage libre et informel c'est génial pour l'épanouissement par contre je me pose des questions annexes sur :
- pour qui ? je dirais top pour des enfants HPI "facilités" par des adultes HPI ayant bien réfléchi à l'éducation et ayant fait un travail sur eux-mêmes ;-) par contre je m'interroge pour des enfants lambdas élevés par des gens lambdas
- le risque de lacunes dans certains domaines vers lesquels l'enfant ne sera pas allé ?

De ce que j'en comprends le programme que tu as prévu pour tes enfants es plus du homeschooling (attente de certains résultats, "cours").
Avec le recul, tu es toujours sur cette ligne ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui ne te convient pas dans l'unschooling ?
Que deviennent tes enfants ?
Quels sont tes conseils, difficultés vécues, changements apportés à tes idées après 4 ans de pratique ?

Un questionnement particulier sur ce passage de ton post : "La punition consiste généralement à apprendre qu'une réponse est fausse. La récompense consiste à apprendre qu'elle est juste."
- Dans ce que je lis ailleurs, il y a souvent l'idée que l'enfant découvre par lui-même les réponses (style matériel Montessori typiquement) ; et que se tromper fait ainsi partie du processus d'apprentissage de manière neutre.
- La notion de vrai ou faux, avec une seule réponse correcte, me paraît très "système" ; dans beaucoup de cas une pensée divergente est possible (plusieurs interprétations de la question, plusieurs réponses envisagées).

Par rapport à mon expérience à l'école (récente), j'ai de plus en plus l'impression (dans la lignée des théories de l'apprentissage libre et informel) que proposer formellement une activité est souvent contre-productif. Et que ce qui fonctionne le mieux est de faire des trucs utiles/intelligents/beaux/drôles à portée de vue des enfants et là ils sautent dessus.
Une anecdote qui m'a marqué : une petite fille de 4 ans qui mange souvent à côté de moi ; 3 jours différents, je lui propose de goûter mon repas, niet ; du coup j'arrête ; et peu après elle me demande de goûter mon plat, qui n'avait rien de plus engageant que d'habitude à priori.
Et l'impression que si on observe et écoute les enfants de manière ouverte, sans attente, ils nous "disent" tout ce dont ils ont besoin.
Qu'est-ce que tu en penses ?
Christophe-L
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