Surmontant ma mélancolie, je vous offre à lire quelques doses de prose poétique

Merci Prisca pour cette gentille remarque. S'exprimer relève de l'exploit, tant je désire expliquer l'inexprimable.
Et voilà, je place la barre très haut...

Impression n°49

Est-ce qu’un concept imaginaire peut aboutir à une réalité concrète ?

Je vous parle. Que je narre l’histoire d’une fée ou d’un lutin, de l’invention du monstre de Fischer ou  le fait intrinsèque d’en parler lui donne la consistance du réel. Mettre en mots l’imaginaire, c’est le solidifier dans une dimension.[....]

Oh le silence infini des cimes! Le chemin n'en a pas l'air facile!

Cette nouvelle est née de la contemplation de clichés. Merci à jmd qui m'a permis de les admirer.

Impression n°50

A peine avait-il laissé son esprit se poser une question, que le piège s’était refermé. Une question ouvrait la voie chacun à des dizaines d’autres. La nature environnante se plaisait à le troubler. Jean-Jacques était à lui seul toutes les fleurs, tous les arbres et l’entrelacs de racines souterraines n’était pas moins éloigné de son cœur.
[....]

(Althea : Hibiscus Syriacus http://fr.wikipedia.org/wiki/Hibiscus_syriacus )

Bien le bonsoir, gentes dames.

Merci bien vivement à Majorette pour ce bel hibiscus à couleur tendre.

Merci Ours pour ces précisions de détermination. Dans mon jardin de poche, le même a laborieusement (orientation Nord, mi-ombre, terrain lourd), fleuri en septembre pour la première fois depuis sa plantation, voici cinq ans.
De telles images apaisantes, on en redemande...

Merci beaucoup Majorette pour ce cliché de choix! Quel talent!

Impression n°51

Votre état est purement psychologique, lui avait-on dit. Psy-cho-lo-gi-que ! On ne cesse de vous le répéter. Vous ne paraissez pas convaincue. Voici la batterie habituelle des anxiolytiques. Ne vous avisez pas de ne pas les prendre sous prétexte que cela vous alourdit la tête. Vous dormirez un peu en journée. Ce n’est pas grave. [....]

Ce n'est paut-être pas ton genre de musique, quoique le talent traverse les styles...
Je te poste donc, une vidéo que j'aime beaucoup, qui m'a été adressé il y a tout peu (ce n'est pas français, c'est de l'ours dans le texte...) alors que j'abordais un moment très dur.

Paroles ::

Merci Ours pour cette aimable attention!

Impression n°52

Chaque soir, revenir par le pont Saint Michel, après avoir salué d’un air de connaissance les portes monumentales du Palais de Justice. Pourquoi continuer sa marche alors qu’ici bat le cœur de Paris, que les âmes passées se sont tant déchirées, que l’Histoire a brandi des têtes au bout de piques ? Une grosse masse nuageuse se fend suivant une largeur peu épaisse, laissant filtrer les rayons jaune d’or d’un soleil d’automne, ce merveilleux jaune qui souligne les bâtiments de pierre d’un ton chaud et qui laisse devant les hommes une longue ombre qui chemine au couchant.
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Impression n°53
Là où l’on brûle les livres, on finit par brûler des hommes. Heinrich Heine

Cesse de plonger dans la nuance. Tout propos clair ressemble à une marche militaire, ein, zwei, ein, zwei, dans l’harmonie d’une fanfare rythmée par le roulement de leurs tambours. Dès que tu utilises plus de dix mots dans une phrase, tu commences à mentir.
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Impression n°54

Il y a des gens dont on fait le tour en une heure. Ils ne jurent que par les bières entre amis, les matchs de foot du dimanche, les blagues salaces concernant certaines parties rebondies, celles des femmes et celles de leurs équivalents masculins, toujours à mettre en avant leur virilité à bon compte. [....]

Impression n°55

Outre cet individu fat et orgueilleux qui écrit des divagations à haute dose, sans le moindre frein, on compte dans cette ville quelques autres personnages qui ne brillent pas par leur normalité. [....]

Impression n°56

Longtemps je me suis cherchée un père sans aller plus loin dans ces essais. Je savais qu’aucun ne me conviendrait.

[....]

Impression n°57



Je me souviens. Un pâle printemps pointait le bout de son nez. Nous avions tous soif de ce nouveau soleil. Dans le jardin, des airs de flûtes sortaient de minuscules gosiers. Des flots de lumière déferlaient sur le carrelage, mettant en évidence quelques moutons de poussière. La servante passa la matinée à balayer et nettoyer toute la maison tandis que je terminai la broderie d’une taie d’oreiller pour l’anniversaire d’Elisa, ma charmante fillette. Aussitôt après que j’eus fini mes travaux de couture, la chère petite se plaignit que des petits doigts lui couraient dans la tête.

« Agenouille-toi et montre-moi tes cheveux », lui ai-je ordonné, tout ennuyée de ne pouvoir me reposer. Honteuse, faisant attention à sa robe dont elle était fière, elle avait obéi.
[....]

Impression n°58

« Tu verras. Tu te sentiras mieux ! »

Ils n’ont cessé de me répéter ce genre de phrase. J’hésite, je doute. Je suis en train d’essayer leur remède : citron vert, sucre et rhum. Au début, beaucoup de citron vert. Progressivement, l’alcool et le sucre entrent en ligne de compte. L’acidité masque le tout.
Il paraît que ce breuvage est divin.
[....]

 A présent, ceux qui m'ont lue, posteront des photographies de la mer..à vous la parole.

Tu vas pas partir dis ?
Moi je préfère poster des illustrations, je peux ?

Moi je ne suis pas d'accord, je venais juste de m'inscrire pour suivre tes impressions, si puissantes...

L'ombre s'enfuit adieu beau rêve
Où les baisers s'offraient comme des fleurs
La nuit fut brève
Hélas pourquoi si tôt fermer nos coeurs
A l'appel du bonheur
L'ombre s'enfuit ma lèvre hésite
A murmurer là près de nos aveux
Des mots d'adieu
Le soleil parait trop vite
Faut-il donc que l'on se quitte
Que m'importe à moi la peur du temps
Je voudrais tant retarder l'aurore
Et t'aimer encore

L'ombre s'enfuit tout n'est que songe
Et tu n'es plus malgré tous nos désirs
Qu'un souvenir
Si l'amour n'est que mensonge
Au parfum triste qui ronge
S'il est vrai qu'à moi ta lèvre ment
Sache pourtant que toujours quand même
Cher amour je t'aime
Eperdument

La Vague de Suzy Lee, un album avec des illustrations simples, belles au fusain et à l’acrylique, sans texte.
L’histoire d’une petite fille fascinée par cette vague qui se renouvelle inlassablement.
L’observer, tenter de l’approcher, vite reculer, recommencer, la défier …
Les illustrations sont justes exquises, tendres. Le jeu, l’enfance, la nature y sont très bien retranscrits.

Merci à tous pour vos encouragements, je m'y remets peu à peu. Dur parfois de reprendre sur son dos ce qu'on aimerait laisser sur le bas côté!

Vibration n°1

Debout. Perplexité.

A ma gauche, des panneaux horizontaux réfléchissent suivant une image parfaitement nette la série d’halogènes blancs implantés sur les deux côtés de la rame. Contemplation d’un tableau contemporain. Des taches d’un blanc dur aux coins arrondis s’étirent, s’effilent de plus en plus en suivant les lignes de fuite.
A ma droite, d’autres panneaux horizontaux diffusent cette même lumière en nuages pointillistes.
[....]

Quelques pensées qui me viennent....
J'aime te lire, même si je ne lis pas tout. Je me trompe peut-être, mais je me dis que le regard que tu portes sur ton discours est qu'il est dire une "désespérance", une colère, un cynisme.

Il n'y a pas de sens, l'absurde semble partout et pourtant tout est merveilleux, et cela tu le dis bien : car je trouve ton regard poétique, moi. Quand je te lis je pense à quelque chose que j'avais lu (peut-être dans "la chambre claire"?) et qui m'avait marqué, à une époque où je m’intéressais aux arts plastiques. Cela disait, bien mieux que je ne le peux, que ce qui importe, c'est la poésie des choses, des instants, du regard porté sur eux.
Ce regard tu l'as, et j'aime son acuité.

Cela me donne la nostalgie aussi, d'un temps où je prenais le temps, d'un temps où peut-être j'avais plus le temps, d'un temps où peut-être je regardais différemment (et si c'est le cas, que je regrette de ne plus regarder ainsi!).
" Suis-je la seule à penser à la disposition des ombres et des lumières en contemplant la couleur beige de ces nouveaux trains ? " m'évoque des souvenirs, en train entre autres, d'observations menées dont on prend conscience que si on désire les partager il sera bien difficile de trouver autour de soi un interlocuteur, un co-contemplateur interrogatif. Même si parfois il n'y a pas besoin de partager.

Bref, j'aime lire tes regards, tes rêveries qui pour moi sont poétiques.
Déjà, cela, je voulais te le dire.

Puis je voulais souligner que déjà les objets voyagent bien plus facilement que les hommes, ce que je trouve absurde et me désole.
Et que même si les corps sont immobilisés on ne peut empêcher les esprits de voyager. Comme le tien, et tes voyages nous transportent.

Bonne soirée

Avec toute ma reconnaissance pour vos interventions si belles sur mon fil, merci à
Majorette, Ours, Prisca, Lemniscate, Relianne, Dreadglance, Nocturne et Deviens.

Tout cliché sur lmr et ciel sont toujours les bienvenus à tout moment!
Bien à vous!