A la recherche d'Atoum

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Message par Invité Lun 10 Déc 2012 - 21:36

Salut Smile

Un coquille vide se remplit de nouveau. Au milieu de la route, après avoir parcouru un semblant d'ère glacière, je teste l'existence d'une nouvelle manière.
Il y a de nombreuses choses que je n'ai point apprises. D'autres que je n'ai perçues comme d'autres les perçoivent, d'autres encore que je ne sais recueillir.

Jusqu'à quelques instants d'ici, je croyais encore que la transparence conjointe à l'analyse pouvait montrer au dehors ce qu'il y avait au dedans, et que le retrait affiché afin d'examiner pour comprendre était accepté par tous. Je m’aperçois que j'ai oublié pas mal de paramètres, mais traits décalés à l'origine ne m'aidant pas à comprendre que la recherche d'un chemin n'est pas à montrer sous sa face réelle, mais plutôt à suggérer, comme l'on plante un appât au lieu de simplement donner à manger.

J'ai toujours cru que de laisser simplement des indices forçait l'autre à garder la tête basse, et ainsi le "privait" de pouvoir la lever. Eh bien je dois, à mon grand dam, constater Ique c'est faux. Qu'il est de commune mesure de jouer à ce jeu ...

C'est une gifle dans la manière que j'avais d'offrir, manière qui je le sens à présent, ne fait que dévaluer ce que je propose ...

Cela me conduit à un autre raisonnement, et me fait prendre en compte une des raisons de ma solitude : N'a d'importance que ce qui est équilibré, en dehors même de cette zébritude qui est la mienne. N'a d’important que ce qui est "assis" en soi, et que, malgré tempête et marées, ne doit point être dit, seulement suggéré.

J"ajoute ce comportement au décalage que beaucoup ici mettent en avant sur la manière de faire, de ressentir, d'agglomérer concepts et pensées, d'entrevoir le monde, et cela n'est point facile.

Il m'a fallu un temps faire taire le geyser émotionnel sous peine de me détruire, mais ceci a eu un effet pervers : Celui de me croire en devoir d'acheter de l'affection, quitte à y perdre substance, utilisant par la des instruments qui ne sont pas adaptés à l'essence de l'Homme.

Revenant à la surface de ce que l'on pourrait qualifier comme étant l'océan du sérail, force m'est de constater qu'au lieu de me recentrer sur moi, cet écart - oubli de l'affect - m'a fait ressentir plus avant celui des autres comme s'il était mien, mais cette fois sans le porter. Et que je m'y suis dissout sans pour autant y trouver mon compte ni ma place.

Je suis comme un oiseau maritime survolant une terre infinie, loin de ses bases, loin de ces vagues où je me reposais et me nourrissais fut un temps. les repères sont là mais me sont étrangers et je ne sais pas encore où je les retrouverai.

J'aime donner, je sais maintenant mieux recevoir qu'auparavant, mais je ne comprends toujours pas qu'une vraie franchise, un éclairage non pas sur l'être mais sur des mouvements conjoints et leurs potentialités soit pris pour autre chose que cela est, pour une tentative d'étouffement ou un diktat, alors que ce n'est que le dépôt d'un ressenti qui ne dit que ce qu'il est, expérience, joies et souffrance.

Je dois sans doute apprendre à remettre un peu de fard sur tout ça, partager des rires même factices, jouer à laisser libres des pulsions qui ne sont que dérivées d'un trop plein que l'on ôte de sa propre analyse.

Est-ce cela, vivre ? Ou est-ce aller au fond de soi, seul, vers un espoir à bâtir de ses propres et uniques mains ?

Enfin, on verra bien. Je vais me laisser glisser dans le vent de l'inconnu, et attendre ces pistes que l'on donne, la plupart du temps pour se sentir vivre. On verra alors où elles me mèneront ... peut-être grace à certains d'entre vous qui seront à la fois curieux de savoir ce qui se cache derrière une présentation qui ne dit rien tout en dévoilant tout Razz

EDIT : Le lien vers mon ancien fil, pour ceux qui ont envie de lire mes divagations ... je ne l'ai mis qu'à partir de la page 17, ayant auparavant effacé des posts sous l'impulsion d'un coup de colère. Je les remettrai sans doute un jour ou l'autre ... https://www.zebrascrossing.net/t3345p340-l-ere-mite-age#216175


Dernière édition par L'âne Ubis cuité le Lun 17 Déc 2012 - 12:55, édité 10 fois

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Message par Super PY est rive Lun 10 Déc 2012 - 22:23

Bienvenue!!
Ton pseudo me fait penser à une chanson de nada surf, chantée en Français et en anglais, du coup, je la mets dans les deux versions (ils sont américains à la base):
Français :

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Message par Harpo Lun 10 Déc 2012 - 22:41



Chaque fois que j'écoute le délicat piano de Red Garland, je ne peux m'empêcher de penser que ce bonhomme, avant de devenir ce si fin musicien, a trainé sur des rings, et même croisé les gants d'un certain Sugar Ray Robinson.

Spoiler:
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Message par Invité Mar 11 Déc 2012 - 0:15

Merci PY.
J'ai écouté, plutôt en anglais car l'adaptation de la langue à la musique me parait plus "juste".
Il y a là une complainte qui me semble acceptante, presque résignée. Elle me rapelle mon état fut un temps, et cet arrêt dans les eaux de la mer des Sargasses ...

Merci de me faire prendre ainsi conscience de mon avancée !

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Message par Invité Mar 11 Déc 2012 - 0:23

Hello Harpo

Sacré clin d'oeil que tu fais là ! La boxe agit ici comme une forge. Toute difficulté qui nous confronte à notre moi profond, qui nous oblige à ne compter que sur nous et nous seuls, nous force par là même à chanter l'espoir.

Ce dernier devient offrande, bien plus que d'être appel à l'aide. Inconsciemment, nombre d'humains qui ont souffert savent par là-même ce que porte comme "foi"un geste gratuit, quelle qu'en soit l'expression.

Dans ces derniers, il n'y a pas l'envie d'être, mais plutôt que l'autre soit. C'est le regard qui en fausse l'état, simplement. Et ce chant le dit à sa manière ...


Dernière édition par BrainDrain le Mer 12 Déc 2012 - 12:40, édité 2 fois

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Message par Invité Mar 11 Déc 2012 - 22:56

Il y a quelque part une phrase cachée ici. Une avancée vers un autre espace.

En lisant à la fois des livres traitant de psychologie et de neurosciences, je m'aperçois à quel point les ressentis que nous éprouvons dans nos jeunes années, créent des connexions neuronales qui conditionnent toute notre vie future. Ces connexions sont hyper-rapides, et dépassent même de par leur vitesse, le temps mis à formuler ce qu'elles contiennent.

L'émergence d'une pensée réfléchie vient en collision avec les attendus de ces réactions fulgurantes, provoquant une phénomène de déchirement, lui-même à l'origine des réactions de crainte, de colère ...

Ainsi, la crainte est inhérente à une opposition interne non résolue. Ce vide intérieur dont certains prennent conscience génère une immense peur de solitude et un sentiment d'égarement.

Cette perte de repère peut se traduire par la recherche forcenée de son identité au dehors de soi, par un désir incommensurable de se "faire acheter" par les autres, par un vœu de servir l'humanité toute entière à ses risques et périls, etc ...

Mais on ne trouve jamais son Soi à l’extérieur. Il n'est qu'interne, en se permettant de regarder en face ce qui nous a été donné, et comment cela se traduit dans la vie de tous les jours. Tout ce qui est dogme, crainte, conditionnement (je ne parle pas là de danger physique), n'est que le résultat de conditionnement, la crainte renforçant la crainte, et soulignant les réseaux de neurones qui la génèrent.

Je ne me laisse plus prendre a ses pièges programatiques, refuse de les écouter tant que je n'ai pas refait le pas moi-même.

Ainsi j'ai croyance dans le changement que je peux impulser dans ma vie, et suis décidé à le suivre.


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Message par ♡Maïa Mer 12 Déc 2012 - 2:26


Long hug
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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 8:54

BrainDrain a écrit:je m'aperçois à quel point les ressentis que nous éprouvons dans nos jeunes années, créent des connexions neuronales qui conditionnent toute notre vie future.

Je ne suis pas sûre qu'il faille valider absolument ce type de raisonnement scientifico-psychanalytico-branchouille-21èsiècledenotreère. Je pense que nous n'éprouvons pas que des choses dans nos jeunes années, mais plutôt tout au long de la vie, et que c'est bien tout au long de la vie que nous effectuons et créons des connexions neuronales (même si cela varie, quantitativement parlant). Je ne crois pas qu'il faille se dire que tout se joue dans l'enfance. Je dirais même qu'il faut nous méfier de ce genre de discours déterminant. Et terminant, aussi.

L'homme naît inachevé, et demeure inachevé. Nous ne cessons de nous former, de nous transformer tout au long de la vie. Rien n'est figé.

Alors oui, le changement, il est là. Tout le temps. Partout.

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 9:51

Bien sur, nous éprouvons toute notre vie. Cependant beaucoup de choses me portent à croire que les premiers circuits crées à l'origine influent fortement sur la perception des événements qui suivront, comme la lumière est réorientée par une lentille. Ce sont des fondements, et si ces derniers sont instables, ou "penchés", la construction qui s'élèvera au dessus le sera également.

Il y aurait donc une partie de déterminisme à l'origine, nichée dans ce que l'on nomme caractère peut-être. Et c'est ce dernier, par la force qu'il confère, par les interrogations permanentes qu'il induit, qui permettrait de remettre en question ces fondements pour mieux les dépasser et ainsi "reconstruire".

Je ne crois pas en la fatalité, mais je crois en l'épreuve comme facteur de remise en cause. Et cela me permet de voir le monde sous un autre angle.

Quand les enfants naissent, il possèdent le même nombre de neurones qu'un être adulte. Tout le long de la vie, des connexions, de synapses se créent fondant une base de connaissance. Heureusement que la capacité de changement liée à la plasticité cérébrale existe. Mais elle nécessite plus d'efforts, tant il est sur que de créer sur un terrain vierge est plus facile à faire que de changer un processus déjà construit sans faire s’écrouler l'édifice ...

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 10:29

Je pense surtout que l'essentiel, là dedans, ça n'est pas de réfléchir encore et encore aux mécanismes, au passé, d'analyser les choses, etc., mais plutôt de VIVRE.

La vie, elle est là, maintenant, tout de suite. Elle est pas dans l'intellectualisation à outrance. Dans l'analyse perpétuelle de tout, et de rien. La vie, c'est comme de l'eau. Il ne s'agit pas d'analyser sa composition, de la regarder. Non. il faut se plonger dedans, se laisser porter, la laisser jaillir, et puis c'est tout.

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 10:38

Certes certes Protée Smile

Mais vivre en prenant des coups n'est pas marrant si je n'analyse pas comment et pourquoi ils sont arrivés en moi, et que je ne comprends pas que je suis aussi partie du problème Wink

Si ce n'est pas un coup mais que je le prends comme tel, c'est qu'il y a une chose que je n'ai pas comprise. Si je fais un acte qui blesse un autre, c'est aussi une chose que je n'ai pas comprise.

En me voyant comme une intersection bi-directionnelle, je m'adapte au monde et en souffre moins. Je deviens spectateur de mes propres émotions et ressentis, comme le démontre le bouddhisme. Et je suis ainsi plus vrai, plus moi, plus serein, plus acceptant du mouvement du monde.

Mais il est vrai qu'ainsi je semble plus détaché, moins dans l'affect, plus éloigné des concepts prônés par notre civilisation occidentale. Et alors ? En quoi cela m'empêcherait-il de ressentir autant de compassion que d'autres ? En quoi cela m'empêcherait-il de vivre ?
J'ai juste gagné un concept de liberté différent, cette liberté de penser sans empiéter sur un territoire qui n'est pas le mien, en gardant comme seul et unique principe premier que l'envahissement est a réfrener, aussi bien en sortie qu'en entrée du Soi.

Ainsi je peux être à moi et au monde ...


Dernière édition par BrainDrain le Mer 12 Déc 2012 - 11:02, édité 1 fois

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 10:47

Lorsque tu convoques le bouddhisme pour évoquer ton mode d'être au monde, en quoi s'agit-il d'une authentique philosophie de vie, plutôt que du camouflage d'un mécanisme de défense ? Wink




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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 11:08

Toutes les réactions que je vois sur ce site me semblent être des mécanismes de défense Protée. Les miennes n'ont pas à faire exception. Il me semble important de trouver une voie qui me permettre de trouver le calme, et ainsi de me refaire en toute sérénité une prévision de route en me sentant déchargé ...

Je ne me voile pas la face sur les mécanismes que j'emploie, et je pense même que c'est en moi que se trouve la complétude en ce sens. Pour une fois que je me permets d'aller en suivant ce que je sens devoir faire au lieu de le remplacer par ce que d'autres ressentent, je me sens moi.

Il se peut très bien que je me trompe encore une fois, mais je ne me refuse plus d'essayer à présent, et n'ai plus de crainte à l'afficher.

Je ne me sens ainsi pas à part, puisque les références externes ne m'appartient plus, ou plutôt ai-je accepté qu'elle n'étaient pas un reflet auquel je devais m'accrocher. J'ai trouvé ma liberté au sein de la multitude, simplement Wink

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 11:29

BrainDrain a écrit:
L'émergence d'une pensée réfléchie vient en collision avec les attendus de ces réactions fulgurantes, provoquant une phénomène de déchirement, lui-même à l'origine des réactions de crainte, de colère ...

Je pense moi aussi à ces coups donnés et reçus, à ce vide sidérant au creux de mon ventre que j'ai cherché des années à combler, à ce décalage entre ce qui me paraissait cohérent et ce qui était réel, ou du moins ce que j'en percevais.
Croire que l'autre va combler ce mal de vide, ce mal de vivre.
Ramper, se vendre, promettre.
Être esclave de l'autre.
Tenter de racheter ce que l'on considère ou ce qu'on nous fait croire comme sa faute originelle, faute qui a essaimé toutes les situations noires et cruelles que l'on a croisé dont on ne peut être que responsable, forcément.
Se soumettre.
"Si je me soumets bien, alors l'autre guidera ma vie et m’empêchera d'à nouveau faire mal", laisser faire plutôt que d'entendre que l'on a fait médiocre.
Construire des artifices, des masques, se façonner un ou des personnages, pour être, pour plaire, pour séduire. Des masques de formes pour adresser le fond, puis des masques de masques pour adresser la forme, tenter de vivre avec la forme, oublier le fond, s'oublier, s'anéantir.

Prendre cette chanson pour une chanson d'amour :



Spoiler:

Et croiser un jour, un regard, une main qui connait, qui comprend, qui pardonne, qui sait ou qui sens...
Et croiser un autre qui refuse ce jeu de soumission, qui laisse ouvert un chemin de rectitude...
Et reprendre le chemin, espérer rassembler ce "soi" que nous avions éparpillé...
Accepter de vivre.

Et cela a l'air vachement bien de vivre !

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 11:43

1ère partie :. Un exemple de méditation bouddhiste sur "l'autre"

Imaginez trois personnes assises devant vous: un ami(e), un ennemi (c'est-à-dire une personne avec qui vous avez une relation conflictuelle), et un inconnu, un étranger.
(Ne vous souciez pas des détails, ressentez simplement leur présence comme s'ils étaient là et que vos yeux étaient fermés). Considérez-les à tour de rôle, en remarquant combien l'image que vous en avez vous met dans un état particulier. Si l'ami(e) vous rend serein et calme, l'ennemi (au cours de cet exposé je vais l'appeler William) vous met mal à l'aise et vous rend nerveux, tandis que l'étranger (par exemple la femme à la caisse du supermarché) ne vous inspire qu'un désintérêt courtois.

Qu'est-ce qui, chez eux, provoque ces impressions? Peut-être qu'un incident - quelque chose qu'ils vous ont dit ou fait, la façon dont ils vous ont regardé - devient un instant déterminant, et l'image que vous conservez d'eux se fige en une photographie.
Pour ceux que vous connaissez bien, l'image est retouchée et constamment mise à jour, mais pour ceux que vous admirez ou dédaignez, et ceux auxquels vous n'attachez aucune importance, une brève entrevue peut les réduire à une image qui devient toujours plus inflexible avec le temps.
À chaque fois, votre impression sur les autres se fonde sur la manière dont ils vous ont fait vous sentir: vous aimez ceux qui vous font vous sentir bien, et vous détestez ceux qui vous mettent mal à l'aise. Pour les autres vous n'éprouvez généralement qu'indifférence.

Restez un moment avec ces images et avec les sentiments correspondants. Observez comme la façon de percevoir les gens renforce les sentiments que vous éprouvez à leur égard.
Et remarquez comme ce que vous éprouvez à leur égard renforce la perception que vous en avez.
L'image de l'autre finit par être un mélange flou de faits objectifs (long nez, port de lunettes, calvitie) et d'idées que vous avez à son sujet (arrogant, bête, ne m'aime pas ...).

Ainsi, en plus d'être une personne de plein droit, l'autre joue un rôle dans notre propre psychodrame intérieur. Il est de plus en plus difficile de le dissocier de cette représentation émotionnelle résultant de nos propres désirs et de nos propres peurs.
Comment échapper à ce piège?
Certainement pas en prétendant se sentir autrement.
Mais peut-on essayer d'aborder les choses autrement?
Après tout, nous sommes libres de choisir comment nous percevons les autres et le monde.
Après réflexion, nous allons peut-être réaliser que nos sentiments à l'égard des autres reposent presque entièrement sur l'image que nous avons d'eux. Le préjugé peut être créé par la couleur de la peau, la nationalité, la religion, ou une appartenance politique particulière. Ce type de méditation questionne directement les images figées que nous entretenons à propos des autres. En suspendant nos jugements nous sommes en mesure de les voir sous un jour nouveau. Mais reprenons la méditation.

Commençons par l'amie. Imaginons-la bébé, à la naissance, couverte de sang. Imaginons ce nouveau-né grandir, devenir une enfant, puis une adolescente, une jeune femme, jusqu'au jour où nous la rencontrons pour la première fois. Essayons d'imaginer ses espoirs et ses rêves avant même qu'elle ne se doute de notre existence.

A présent, pensons à elle comme à quelqu'un qui tient à ses idées et à ses sentiments tout comme nous nous accrochons mystérieusement aux nôtres.

Enfin, projetons-nous dans le futur. voyons-la prendre de l'âge, tomber malade, vieillir et mourir.

Maintenant tournons-nous vers l'ennemi et l'étranger, et faisons de même jusqu'à ce que trois êtres humains se trouvent en face de nous, égaux devant la naissance et égaux devant la mort.
Cette perspective affecte-t-elle nos sentiments pour chacune de ces personnes?
Sommes-nous capables, même un instant, de les considérer dans leur autonomie, leur mystère, leur majesté ou leur tragédie?
Pouvons-nous les voir comme des fins en elles-mêmes plutôt que comme des moyens à nos propres fins?
Remarquons-nous combien l'image que nous nous sommes construite d'eux est restrictive et sélective?
Pouvons-nous renoncer à la soif d'étreindre l'amie et de chasser l'ennemi?
Pouvons-nous aimer l'étranger?

Si je trébuche et me cogne le genou sur le trottoir, ma main va instinctivement se porter à ce genou pour soulager la douleur. Je m'assois et je le masse. Je constate les dégâts, puis je me relève et rentre chez moi pour le soigner. Cependant, seul le genou souffre. La main qui s'est portée au secours du genou n'a pas été touchée ; pourquoi s'est-elle portée au secours du genou ? Idem pour l'œil qui a inspecté la blessure …

Autre exemple :
Par sa voix entrecoupée, quand ma compagne m'ouvre la porte, m'accueille d'un sourire et m'embrasse, je sais qu'elle est troublée. À cet instant, son angoisse me transperce, et je crois deviner que c'est à cause de ce que William lui a dit ou fait. Je participe intimement à son angoisse tandis qu'elle me relate les événements. Pourtant, je n'ai pas subi la souffrance qu'il lui a infligée.
Dans ces moments-là, la compassion est naturelle et immédiate : je réponds à la souffrance de ma compagne comme ma main répond à mon genou. Mais lorsque je croise un clochard dans la rue, peut-être ne vais-je éprouver qu'une simple gêne ou de la pitié !
Et si j'apprends que William a subi un revers, peut-être vais-je secrètement me réjouir, même si je prétends être vraiment désolé pour lui !

Ma compassion s'étend volontiers à ceux qui sont de mon côté par rapport à cette barrière invisible m'isolant du reste du monde. Mon genou, mes amis, ma famille, ma communauté, mes collègues, tous relèvent du moi ou du mien. Le besoin d'appartenance et la peur du rejet nous font exagérer les liens qui nous unissent - des aïeux communs ou une préférence arbitraire pour la même équipe de foot -, et cela renforce la perception qu'il y a "nous" et "eux".

En érigeant cette barrière invisible, une fois encore, la perception détermine mon humeur : pour ce qui est de "nous", tout va bien, et pour ce qui est d'eux, j'éprouve de l'aversion ou de l'indifférence.

Mais heureusement ce n'est pas toujours le cas. Parfois, la barrière disparaît. Je m'émeus de la situation de ceux que je ne connais pas et que je ne connaîtrai probablement jamais : l'enfant affamé, le chien abandonné, les colonnes de réfugiés. Mon univers est brusquement transfiguré par le sourire d'une vieille dame assise sur le banc d'un parc; et quand je rencontre finalement William et qu'il me dit combien il a peur d'annoncer à quiconque qu'il est séropositif, tout mon ressentiment à son égard s'évanouit, et je partage son chagrin et sa peur.

Dans ces moments-là, je vis dans un monde où tout ce qui vit est uni par cette même aspiration à survivre et à ne pas être blessé. Je reconnais l'angoisse des autres non pas comme étant la leur, mais comme étant la nôtre. C'est comme si la vie dans sa totalité se révélait être un organisme unique : se porter au secours d'une personne en détresse est tout aussi naturel que ma main qui se porte au secours de mon genou blessé.

Tant que la compassion est sous l'emprise de l'égocentrisme, elle se limite à ceux que nous considérons être de notre côté. La force de cette emprise agit telle une convulsion s'emparant du corps, des émotions et de l'âme. Elle est si familière qu'on ne s'en aperçoit pas et on trouve cela normal.

Quand le regard d'une vieille dame nous libère un peu de cette emprise, le monde est transfiguré, et nous comprenons ce que veut dire ouvrir son cœur. Faire l'expérience, même provisoirement, d'une perspective non égocentrique de la vie s'accompagne d'un élan affectif, d'un sentiment d'euphorie et de chaleur, comme si la convulsion avait disparu.

La pratique bouddhiste consiste à cultiver un chemin de vie où ces instants ne sont pas laissés simplement au hasard. Nous pouvons constamment questionner l'existence de cette boule de soi figée, immuable, au cœur de l'expérience. Nous pouvons remettre en cause la validité des représentations par lesquelles nous définissons les autres. Nous pouvons, par un examen introspectif continu, modifier les perceptions habituelles que nous avons des autres.

La méditation est essentielle à la pratique de la voie, précisément parce qu'elle nous mène au-delà de la sphère des idées pour arriver à celle de l'expérience ressentie. Les idées doivent, par la méditation, être traduites dans le langage muet du sentiment, pour dénouer ces nœuds d'émotions qui nous maintiennent enfermés dans une convulsion égocentrique. En l'absence de désir égocentrique, nous faisons l'expérience de la vulnérabilité d'être exposés à l'anxiété et à la souffrance du monde. La vulnérabilité de la compassion a besoin d'être sous la protection vigilante d'une conscience attentive. Il ne suffit pas de vouloir éprouver de la compassion envers autrui, il faut être vigilant face à l'invasion des pensées et des émotions qui menacent de s'introduire en nous et de briser cette résolution d'ouverture et de bienveillance.

Un cœur compatissant ressent encore de la colère, de l'avidité, de la jalousie. Mais il les accepte avec égalité d'humeur pour ce qu'elles sont.
Il cultive la force d'esprit de les laisser jaillir et disparaître sans s'y identifier.

Pour celui qui marche sur la Voie du Bouddha, la compassion et la relation à l'autre sont le cœur et l'âme de l'éveil. Même si la méditation et la réflexion peuvent nous y rendre plus réceptifs, la compassion ne peut être forcée ou fabriquée. Quand elle surgit en nous, c'est un peu comme si elle nous tombait dessus par hasard; et elle peut disparaître aussi soudainement qu'elle est apparue. On l'entrevoit quand l'ego s'efface et que l'existence individuelle capitule devant le bien-être de toute existence. Il est alors parfaitement clair que nous ne pouvons pas atteindre l'éveil pour nous-mêmes : nous pouvons seulement participer à l'éveil de la vie.

Ceci n'est que la première étape, appelée développement de l'équanimité, de la méditation sur l'autre, dont la plus remarquable est sans doute celle qui nous encourage à pratiquer l'échange de soi avec autrui.

Deuxième partie : Le sens de l'autre dans les traditions bouddhistes

Comme nous l'évoquions plus haut, la plus ancienne tradition bouddhiste remonte au temps du Bouddha et se perpétue aujourd'hui au Sri Lanka et dans les pays de l'Asie du Sud-est. On l'appelle "tradition du bouddhisme pali" ou "Bouddhisme des Anciens", ou encore Bouddhisme theravada.
La seconde traditions est apparue environ cinq siècles après le paranirvana [mort physique] du Bouddha, à la suite de dissensions au sein de la communauté bouddhique; elle est connue sous le nom de Mahayana ou Grand Véhicule. Elle recouvre aujourd'hui les pays himalayens, la Chine, le Japon, le Vietnam, la Corée.
Une des raisons principales des divergences de vues entre les Anciens et ceux qui vont se considérer comme des réformateurs est notamment la place accordée à l'autre. Je vais donc examiner comment était perçu l'autre dans chacune de ces traditions pour terminer par quelques considérations sur la perception de l'autre au sein de la communauté bouddhique occidentale.

La quête du prince Siddhartha, le futur Bouddha
Quand on lit la vie du Prince Siddhartha, depuis l'abandon du palais jusqu'au moment de l'Eveil sous l'arbre de la Bodhi, on ne trouve pas beaucoup de références à l'autre. Poussé par les quatre visions (le malade, le vieillard, le mort et enfin le moine ascétique), l'âme de l'aspirant à l'Eveil est tendue vers un seul but: trouver la vérité, comprendre les causes de la naissance et de la mort et, si possible, s'en libérer. Sa quête le pousse à abandonner femme et enfant. Après six années de quête et d'austérités Gotama atteint l'Illumination sous l'Arbre de la Bodhi.

Après l'Eveil
Ce n'est qu'après son Eveil que Gotama, maintenant le Bouddha (qui signifie l'Eveillé), se demande ce qu'il va faire de cette profonde et sublime réalisation qu'il a obtenue. Le Bouddha hésite: l'humanité sera-t-elle capable de comprendre la profondeur de sa réalisation? Alors lui apparaît un dieu, qui lui dit que même si la majorité des gens ne comprendra pas son éveil, il en est dont les yeux ne sont recouverts que d'un peu de poussières et qui comprendront son message, et pour eux il doit révéler la vérité qu'il a découverte. C'est ainsi que le Bouddha s'engage dans la prédication, une prédication qui durera jusqu'à sa mort presque un demi siècle plus tard.

Le bouddhisme des cinq premiers siècles
Pendant les cinq siècles qui suivent la mort du Bouddha, l'idéal bouddhique consiste à atteindre l'état de libération pour soi-même, le nirvana. La préoccupation principale du pratiquant est de comprendre les causes de la souffrance et, les ayant comprises, à agir sur les causes pour surmonter la douleur et ainsi parvenir au nirvana ; l'ascèse est très stricte et elle est indivifuelle. Le Bouddha historique, Sakyamuni, est le modèle à imiter. Etre bouddhiste signifie refaire le chemin que le Bouddha a tracé et lui-même parcouru, dont il est l'aboutissement. L'Arhat est celui qui a vaincu le cycle des morts et des renaissances, qui est libéré de la souffrance et réside dans le nirvana. Mais il est seul.

Cette tradition met l'accent sur la réalisation personnelle. Pourtant l'autre n'est pas totalement absent de sa pratique. Voyons comment la relation à autrui est enseignée et vécue.

En premier lieu, cette forme de bouddhisme porte une grande attention à l'éthique, qui est une manière de régler les rapports à l'autre. Ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas s'engager dans une conduite sexuelle inappropriée, ne pas ingérer de drogue, tels sont les cinq préceptes observés dans tous les pays bouddhistes. D'autre part, moines et laïcs vivent en symbiose. Les laïcs soutiennent les moines en leur prodiguant des dons matériels de nourriture, les robes et autres nécessités. Les moines prêchent la doctrine et assurent la cohésion sociale, morale et spirituelle de la société.
Le but de la pratique, aussi bien pour les laïcs que pour les moines, étant de surmonter les trois poisons de l'attachement, de la haine et de l'ignorance, des pratiques sont enseignées pour contrecarrer ces afflictions négatives. Il s'agit par exemple des méditations appelées les Quatre Demeures de Brahma :
1. Méditation du développement de l'amour bienveillant, de l'altruisme (metta)
2. Méditation du développement de la compassion (karuna)
3. Méditation du développement de la sympathie pour la joie des autres(mudita),
4. Méditation du développement de l'équanimité, de la sérénité, de la non différence (uppekha).

Un des textes de prière les plus souvent récité est le Metta Sutta, le Sutta de l'Amour Bienveillant:

Pour le Bouddha, nous souffrons à cause de notre manière inauthentique d'être au monde, avec nous-mêmes et avec les autres. Nous sommes inauthentiques quand nous nous perdons dans le monde des objets, en laissant libre cours à la convoitise, à l'avarice, au désir sensuel, et chaque fois que nous fuyons notre être essentiel en désirant quelque chose extérieur à nous-mêmes, manifestation de la saisie et de l'appropriation.
Nous sommes également inauthentiques quand, à l'inverse, nous sommes mus par un sentiment de refus, de rejet : c'est la manifestation de l'aversion et de la haine.
Enfin nous sommes inauthentiques quand nous sommes indifférents à ce qui nous entoure, à l'autre, au monde, chaque fois que nous restons ignorants des choses, des êtres ou des situations. C'est le troisième poison: l'ignorance, la fermeture, le repli obsessionnel sur soi-même.
Dans cette forme de bouddhisme, la pratique nous apprend à trouver notre centre, à être authentique, à être seul et à "entrer en amitié avec nous-mêmes" (Pema Chôdron).


Le développement historique du Mahayana (Grand Véhicule)
Au début de l'ère chrétienne ce modèle de pratique commence à se fissurer. Cinq siècles ont passé depuis la mort de Sakyamuni, le Bouddha historique. La communauté ressent probablement le besoin d'une plus grande intégration dans la société de l'époque, imprégnée de culture brahmanique riche d'une métaphysique et d'une cosmologie très développée, incorporant des éléments dévotionnels puissants.

Cela passe par une vision moins ascétique de la vie du Bouddha et une insistance sur son aspect altruiste.
Graduellement le Bouddha va donc être perçu non plus seulement comme un être humain concret qui est né, qui a vécu, qui a souffert et qui est mort comme tout être humain. On va voir en lui un être universel, l'incarnation d'un principe cosmique. Le bouddha Gotama devient une manifestation parmi des millions de manifestations de bouddhas qui régulièrement s'incarnent dans le monde pour le bien des êtres. Dans la cosmologie védique, il n'y a ni commencement ni fin, et l'espace est infini; l'univers est peuplé de milliards de milliards d'univers. Périodiquement, pour le bien des êtres, un Bouddha apparaît, s'incarne dans le monde, pour apporter un message de la lumière et de libération à l'humanité souffrante.
*
Mais on va aussi insister sur un autre aspect du Bouddha historique, un aspect un peu ignoré au cours des premiers siècles: le Bouddha Sakyamuni, après avoir atteint la libération sous l'arbre de l'Eveil, n'est pas passé dans le nirvana. Au contraire il s'est entièrement dédié aux autres et a prêché pendant près d'un demi-siècle. Cet aspect de la vie du Bouddha est maintenant mis en avant pour montrer son immense compassion pour les êtres.

En conséquence, l'idéal bouddhique va progressivement se déplacer de l'idéal de l'Arhat à celui du Bodhisattva, puis à celui du Bouddha, le Bouddha représentant le but de l'existence humaine en même temps que sa force d'inspiration. Quant à l'idéal du bodhisattva, c'est le médium de transition entre une existence limitée et une existence pleinement actualisée et optimisée dans la bouddhéité. Historiquement on peut comprendre cet appel vers une intégration plus grande de tous les éléments essentiels de la personne humaine: le pouvoir de la pensée, de la volonté et du cœur. Jusqu'à présent le cœur manquait; même si l'amour et la compassion ne sont pas absents dans le bouddhisme ancien, ils n'entrent pas dans la force motrice de la motivation. Dans le Mahayana, le Bouddha, loin de se reposer dans la quiétude du nirvana, devient un principe cosmique, au-delà des extrêmes du samsara [l'illusion] et du nirvana, et donc toujours accessible à l'humanité, indépendamment du temps et du lieu. Sakyamuni n'est plus qu'une des innombrables incarnations de ce principe cosmique.


L'attention à l'autre dans la pratique mahayaniste

La pratique mahayaniste est incarnée dans la voie du bodhisattva, celui qui renonce au nirvana pour atteindre l'état de Bouddha, et la force motrice pour atteindre l'Eveil est la Bodhicitta.
Avant toute pratique tibétaine, toute prière, toute séance de méditation, le pratiquant génère la motivation altruiste (bodhicitta) en récitant trois fois la formule suivante:

"Je prends refuge dans le Bouddha, le Dharma et la Sangha
jusqu'à l'Eveil.
Par le pouvoir de ma pratique
puissé-je atteindre l'Eveil pour le bien de tous les êtres. "


A la fin de chaque pratique, l'énergie positive générée, appelée "mérites", est dédiée à tous les êtres: on ne garde rien pour soi.

Le Dalaï Lama commence en général ses conférences par la constatation suivante:

"Tous les êtres recherchent le bonheur et tous cherchent à échapper à la souffrance,
c'est là la motivation à la base de toutes les entreprises humaines. "


De cette constatation il déduit que tous les êtres sont égaux (au plan ontologique) et que par conséquent il est absurde de désirer la libération pour soi-même en ignorant les besoins et désirs des autres. En fait, le Dalaï Lama s'inspire d'un texte de Shantideva (chapitre 8 du Bodhisattvacharyavatara) dans lequel ce dernier explique ce qu'il considère être la plus haute pratique mahayaniste : l'échange de soi avec les autres.
En voici un extrait.

"Je dois d'abord m'efforcer
De cultiver l'égalité de moi-même et des autres.
Je dois les protéger tous comme moi-même,
Car nous sommes égaux devant le bonheur et le malheur".

En dépit de la diversité de ses membres, les mains et le reste,
Le corps est à préserver comme un ensemble unique.
De même, dans leurs joies et leurs peines, les différents êtres
Ont tous, comme moi, le désir du bonheur.

Si ma douleur
N'affecte pas le corps d'autrui,
En raison de mon appréhension (de moi-même) comme "je ",
Elle n'en est pas moins mienne et intolérable.

De même, la douleur d'autrui
Ne n’échoit pas.
Néanmoins, en raison de leur conception (d'eux-mêmes)
comme "Je", elle est difficile à supporter.

Je dois dissiper la souffrance des autres
Parce qu'elle est souffrance, comme la mienne.
le dois aider les autres
Parce que ce sont des êtres vivants, comme moi.

Quand moi-même et autrui sommes identiques
Dans notre désir de bonheur,
Qu'ai-je donc de particulier?
Pourquoi devrais-je m'appliquer à mon seul bonheur ?

Et quand moi-même et autrui sommes identiques
Dans notre refus du malheur,
Qu'ai-je donc de particulier?
Pourquoi devrais-je me préserver et pas les autres?

[Vous dites:]
"Face à la souffrance,
On se protège soi-même! "
[je vous réponds :]
La souffrance de la main n'est pas celle du pied
Pourquoi (alors) le protège-t-elle ?

En l'absence de possesseur de la souffrance,
Toutes les distinctions (entre soi et autrui) sont inexistantes.
Il faut la dissiper parce qu'elle est douleur.
Pourquoi suis-je assuré (de la nécessité d'éliminer ma douleur et non celle des autres) ?

De même que la main et le reste
Sont considérés comme les parties du corps,
Ainsi, pourquoi les êtres ne sont-ils pas tenus
Pour les parties de l'humanité?

Quiconque souhaite rapidement devenir un refuge
Pour soi-même et autrui
Devra pratiquer le suprême mystère:
L'échange de soi pour autrui.

Toutes les joies de ce monde
Proviennent du désir du bonheur d'autrui
Tous les malheurs de ce monde
Proviennent du désir de son propre bonheur."


Considérer tous les êtres comme sa propre mère.

Les mondes étant infinis, le temps étant sans commencement ni fin, il en résulte que tous les êtres sans exception ont été une mère pour nous un grand nombre de fois. C'est pourquoi les maîtres tibétains demandent à leurs disciples de considérer tous les êtres comme leur propre mère.

Si toutes les mères qui me chérirent depuis un temps sans commencement
Sont dans la souffrance, comment profiterai-je de mon bonheur ?
Afin de libérer les êtres innombrables
Les bodhisattvas engendrent l'esprit d'Eveil
(Extrait des 37 pratiques des bodhisattvas de Thogme Zangpo)


Tonglen: l'échange de soi avec les autres

La pratique dite de Tonglen : "prendre et donner", est ainsi décrite par Lama Guendune Rinpoché :


" Tout d'abord, laissons notre esprit se détendre complètement et s'établir dans un état de repos total, sans nous arrêter sur aucune sensation ou perception de nous-mêmes et de ce qui nous entoure. Développons la certitude que tout ce qui se manifeste est notre propre esprit, et ne nous attachons plus à saisir le monde extérieur comme séparé de nous. Restons simplement détendus dans cette conscience, l'esprit parfaitement calme et paisible".

Peu à peu. nous prenons conscience du mouvement de notre respiration. Laissons ce mouvement se taire naturellement sans chercher à le modifier ou à respirer d'une manière particulière. Imaginons que, chaque expiration, les mérites et les vertus que nous avons accumulés depuis la nuit des temps et qui sont la cause de notre bonheur présent sortent de notre corps avec l'air que nous expirons et se dissolvent dans tous les êtres de tous les mondes.

Ces mérites et ces vertus ont la capacité de faire disparaître toutes les souffrances, toutes les maladies et tous les obstacles, de la même manière que le soleil dissipe le brouillard lorsqu'il commence à briller. Tous ces êtres ressentent alors un sentiment de grand soulagement et de grande joie.

Nous imaginons ensuite que, au moment de l'inspiration, toutes les difficultés, les maux et les souffrances de tous les êtres sont absorbées en nous et se dissolvent dans notre cœur, et qu'ainsi ces derniers en sont définitivement délivrés. Nous nous réjouissons à l'idée de les savoir libérés de leur souffrance et établis dans le bonheur pour toujours.

Au terme de cette méditation, nous nous établissons dans un état de vacuité dans lequel nous dissolvons toute saisie sur le fait de prendre la maladie et la souffrance en nous comme quelque chose existant réellement. Nous nous affranchissons des notions de sujet, d'objet et d'acte, de toute fixation réaliste."



L'interdépendance et "l'Inter-être" chez Thich Nhat Hanh
clef de la compréhension et de l'amour

Pour le maître vietnamien Thich Nhat Hanh, il n'y a pas de séparation entre moi et les autres; je n'existe qu'en dépendance des autres, pour tout: nourriture, logement, habillement, jusqu'au langage que j'utilise quotidiennement. II n'y a pas d'entité "moi" existante par elle-même. Par conséquent rechercher mon propre bonheur n'a pas de sens et je dois rechercher le bien de la communauté avant mon propre bien. C'est ainsi que Thich Nhat Hanh fonde la pratique de l'amour et de la compassion.



Les 58 préceptes des bodhisattvas en Chine.

Ils ont été écrits par des maîtres chinois vers 450, parce qu'ils avaient l'impression qu'il fallait quelque chose de plus par rapport aux préceptes des premiers temps, il fallait une éthique qui leur corresponde. En voici quelques exemples.
Le premier précepte dit:

Ne pas prendre la vie.
Ne pas le faire soi-même.
Ne pas le faire faire par quelqu'un d'autre.
Ne pas le faire d'une manière détournée.
Ne pas créer les causes et conditions pour que cela apparaisse. Ne pas développer un moyen de le faire.
Et aussi ne pas faire du mal, par exemple en répandant des rumeurs.


Le quatrième précepte : ne pas dire de mensonges.

Prendre sur soi-même la calomnie dirigée vers quelqu'un d'autre.
Partager son bonheur avec les autres.
Ne pas rabaisser les autres pour nous épargner nous-mêmes (par ex. avec les mendiants)
Prendre soin des gens malades et les considérer comme le Bouddha lui-même.
Sauver la vie des êtres vivants, notamment des animaux.
Etre disponible envers l'autre.



Les quatre vœux du bodhisattva dans le zen

Aussi nombreux que soient les êtres, je fais le vœu de les sauver tous.
Aussi nombreuses que soient les passions, je fais le vœu de les trancher toutes.
Aussi nombreux que soient les enseignements du Dharma, je fais le vœu de les connaitre tous.
Aussi insurpassable que soit la voie de Bouddha, je fais le vœu de la réaliser.


Troisième partie : L'autre et le bouddhisme tel qu'il se développe en Occident

Plus de neuf occidentaux bouddhistes sur dix ont adopté le Mahayana, soit sous sa forme zen, soit sous sa forme tibétaine. On pourrait donc s'attendre à trouver l'amour et la compassion au centre de la pratique du bouddhisme en Occident. Or, entre les idéaux très élevés de la doctrine mahayaniste et les faits sur le terrain, il semble parfois qu'il y ait un gouffre. Mais est-ce si étonnant?

En fait les pratiquants occidentaux ont besoin de refaire le chemin parcouru par le Bouddha; aujourd'hui comme hier c'est l'aiguillon de la souffrance qui motive les chercheurs. On en est à la phase de découverte de la première des Quatre Nobles Vérités : la vérité de la souffrance (on aussi dire du mal-être, de l'anciété, de l'angoissse ...).
L'Occident a besoin de redécouvrir les précieuses vérités du Mahayana de l'intérieur, en passant par le stade de l'introspection si chère au bouddhisme ancien,et aux longues retraites solitaires et silencieuses.

Pour ma part, j'ai commencé à réaliser qu'être au monde, c'est ETRE AVEC ; en d'autres termes, que l'être humain est un être de participation. ETRE AVEC ne signifie pas cohabiter avec d'autres êtres humains à la manières des arbres d'une forêt qui poussent côte à côte. Il ne s'agit pas d'ETRE AVEC spatialement mais ontologiquement. Je suis "malgré moi" avec les autres, sans choix et sans échappatoire. D'ailleurs le simple fait de pouvoir dire que je suis seul, seul à la naissance, seul face à la souffrance, et surtout seul face à ma propre mort, implique paradoxalement que je suis en même temps et de façon inextricable avec les autres. Cette réalisation amène une détente, un lâcher prise libérateur.

Quand les maîtres tibétains nous demandent de considérer tous les êtres comme nos mères, quand ils nous demandent de pratiquer l'échange de soi avec les autres, quand Thich Nhat Hanh nous parle de l'interdépendance de toutes choses et de ce qu'il nomme l'inter-être, tous pointent en fait vers la même chose, le même être de participation inscrit dans la structure même de notre être. Il semble bien qu'il nous faudra nous aussi développer nos propres "moyens habiles" avant de pouvoir prétendre à la désignation de "mahayaniste".

Stephen Batchelor exprime bien ce sentiment quand il écrit:

"Ayant compris la non-substantialité du soi - enseignement central de la voie bouddhique - le pratiquant s'engage activement dans le développement d'une culture de l'éveil..."
" La compassion est le cœur et l'âme de l'éveil... On l'entrevoit quand la barrière du soi est levée, et que l'existence individuelle capitule devant le bien-être de toute l'existence. Il est alors parfaitement clair que nous ne pouvons pas atteindre l'éveil pour nous-mêmes: nous pouvons seulement participer à l'éveil de la Vie".


Et Joseph Goldstein, un des leaders du mouvement vipassana occidental, va dans le même sens:

La motivation la plus haute peut embrasser toutes nos bonnes œuvres - nous pouvons donner pour motivation à tous nos actes, et à notre aspiration à l'illumination complète, le bien et le bien-être de tous les êtres. Nous comprenons que notre pratique spirituelle n'est pas faite pour nous uniquement, mais pour l'éveil et la libération de tous. C'est ce qu'on appelle la Bodhicitta.
Je trouve que pratiquer la Bodhicitta a profondément transformé mon chemin spirituel. Avant d'intégrer cette motivation plus élevée à ma pratique, je savais que le fait de mettre soi-même en oeuvre des moyens de purification ne pouvait qu'être bénéfique à ceux qui vous entourent. Si nous sommes plus généreux et plus aimants, plus sages et plus compatissants, moins coléreux et moins peureux, bien sûr, le monde qui nous entoure n'en sera que meilleur. Donc je savais que la pratique spirituelle aide toujours les autres aussi bien que moi-même.
Mais la pratique consciente de Bodhicitta a fait que cela n'a plus été le résultat inévitable de la méditation et de la quête spirituelle, mais aussi la raison même de pratiquer. Aspirer à une vie d'éveil pour faire du bien aux autres rend notre pratique très large et profonde, la faisant sortir de l'ornière d'une lutte plutôt égocentrique. C'est, bien sûr, le but de tout l'ensemble. Un poème de Ryokan, moine Zen du dix-huitième siècle, exprime ce sentiment: "Oh, que ma robe de prêtre soit assez vaste pour rassembler tous les êtres qui souffrent dans ce monde flottant !".

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 11:59

Merci de ta visite ici Ours. Je crois sincèrement que c'est en se trouvant que l'on peut trouver l'autre, en s'acceptant que l'on peut accepter, et en se regardant que l'on peut regarder.

Spoiler:

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Message par Mag Mer 12 Déc 2012 - 12:20

Coucou "le nouveau" Very Happy

ben oui le "témoin intérieur" est toujours nouveau puisqu'il ne s'identifie à rien !

un peu de grains du café que je moud en ce moment, en provenance du cosmos ?
http://vimeo.com/38729802
issu de :
http://www.giulianaconforto.it/?p=1192&lang=fr
lui même issu de :
http://www.giulianaconforto.it/?page_id=12&lang=fr

désolée je ne sais pas coder les viméos pour qu'elle apparaissent autrement que par un lien sec... pourtant que de belles images et de beaux sons...
et puis ce grain de folie inspirée ...
sur cette trame d'union de la science et de la conscience
au delà de l'argent dette

en cette période pré-soltice d'hiver je ressent en moi cet appel de l'ombre vers la lumière il va se faire de plus en plus fort
ne pas se laisser bouffer par les projections d'ombres non assumée par des intérieurs en manque de présence
c'est pourtant pas difficile de lever les yeux au ciel en ressentant le coeur de la terre battre sous ses pieds et de laisser ces mouvements nous faire vibrer...?
si c'est difficile : voir le monde en dépit et au delà de sa médiatisation forcenée par des forcenés, mais c'est jouable...

edit : avec "le truc" de Mjö ... non Brain... skuz j'ai pas encore appris par coeur ton nouveau pseudo Embarassed

" frameborder="0" loading="lazy" allowfullscreen >

génial merci Very Happy


Dernière édition par Mag le Mer 12 Déc 2012 - 14:09, édité 1 fois
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http://www.pearltrees.com/j1p/la-douance-facile/id5027857

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 12:52

Tiens Mag Wink

Ne peuvent être postées que des vidéos Youtube ou DailyMotion suz ZC. Aussi ai-je cherché pour toi si ton lien existait sur Youtube. Je l'ai trouvé et je te donne le code pour que tu puisses le poster.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=DjxAPx_V_6M[/youtube]

Copie/colle la ligne. J'ai trouvé une combine pour qu'elle soit exacte mais ne s'affiche pas en vidéo hihihihihihihih Pété de rire

Ouais on peut voir le monde, j'en suis presque certain maintenant. Il suffit juste d'être en paix avec soi, je commence à le croire ...


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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 13:20

Hommage à Alan Turing

http://www.dailymotion.com/video/xrn0yi_la-machine-de-turing-realisee_tech#.UMh2DHewQ24

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Message par ♡Maïa Mer 12 Déc 2012 - 13:40

Protée a écrit:La vie, elle est là, maintenant, tout de suite. Elle est pas dans l'intellectualisation à outrance. Dans l'analyse perpétuelle de tout, et de rien. La vie, c'est comme de l'eau. Il ne s'agit pas d'analyser sa composition, de la regarder. Non. il faut se plonger dedans, se laisser porter, la laisser jaillir, et puis c'est tout.
Oui... et non Wink
Il est vrai que les recherches récentes sur la plasticité neuronale et sur l'épigénétique tendent à aller dans ton sens, c'est à dire vers l'idée que l'on peut à tout moment modifier profondément le cours de sa vie et son rapport au monde.
Mais quand le flux de l'eau est bloqué par un barrage, il me semble intéressant de s'attarder un peu sur l'origine et la composition de ce barrage avant de mettre un coup de pied dedans.
Si les neurones d'un enfant se spécialisent très tôt dans une langue plutôt qu'une autre (rendant l'apprentissage d'une autre langue de plus en plus difficile au fur et à mesure qu'il grandit), il n'y a pas de raison pour exclure l'idée qu'ils se spécialisent également sur des schémas émotionnels et relationnels directement issus de son environnement.
Une fois qu'il a poussé dans une région ventée ou trop près d'un congénère, un arbre peut encore évoluer, respirer, vivre, mais sa structure de base ne sera pas modifiée. Il fera juste pousser d'autres branches si l'environnement le lui permet.
Un humain a la possibilité de changer d'environnement, encore faut-il qu'il ait identifié ce qu'il y avait de délétère dans l'environnement qui l'a vu grandir, sinon, le flux d'eau prend irrémédiablement le même chemin, entre les mêmes cailloux, et l'on répète à l'envie des situations difficiles malgré toute la bonne volonté que l'on met à changer de lit Smile
Je crois donc pour ma part que c'est un équilibre subtil entre analyser (et non ressasser) et vivre (c'est à dire imaginer puis créer son nouvel environnement) qui permet d'avancer vers plus d'harmonie...
♡Maïa
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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 13:45

@Mog*why

Sans être capable de la clarté dont tu fais preuve, j'incline fortement vers ce que tu écris.
Bonne journée

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 13:57

Oui Mog*why, oui. Very Happy

Tes mots sont effectivement plus concis et éclairants que les miens.
C'est en substance ce que je cherche, explorer une nouvelle voie, la créer de moi-même, pour moi-même, en admettant profondément que ce lâcher prise n'est un effort que parce que j'ai connu autre chose auparavant.

Si je laisse glisser mes souvenirs comme étant un film et donc ne m'appartenant pas, je me retrouve alors comme un enfant émerveillé par le monde et avide d'apprendre. Il ne me reste plus qu'à contempler ce qui m'entoure désormais ...

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 14:03

Ce que je voulais dire, en substance, et puisque nous évoquions le Bouddhisme, c'est que si le barrage en nous est une construction du mental, il faut prendre garde à ce que ce qui regarde le barrage en nous ne soit pas le mental, justement. Nous ne pouvons nous libérer du mental par le mental.

C'est sans doute ce que tu évoques, BrainDrain, en écrivant : "Si je laisse glisser mes souvenirs comme étant un film et donc ne m'appartenant pas, je me retrouve alors comme un enfant émerveillé par le monde et avide d'apprendre. Il ne me reste plus qu'à contempler ce qui m'entoure désormais ..."

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 14:07

Cet avatar que j'ai choisi parle plus que je ne l'envisageais. Ce n'est point le cerveau lui-même qui s'épand. Bien plus les apprentissages castrateurs et la nocivité du monde comme un reflet de ses propres peurs de faire et d'entrevoir un autre champ de possibles.

Il vient un age où l'on a plus rien à prouver, et parvenir à cet endroit permet de penser à soi en entièreté, à parvenir à être vrai en son essence en quelque sorte.

Notre propre vocabulaire est indicible. Il n'est sans doute de le rejaillissement d'un impact à l'origine non maitrisée, voile irréel parce que capturé avent même que d'être conscientisé.

L'humain naissant est un terrain vierge. Des empreintes y sont laissées par un autre que lui, et acceptées parce qu'elle meublent un vide sans structure. L'avancée dans la vie permet souvent de les remettre en cause, mais confronte à nouveau l'être à un processus de création, ramenant à la surface de la conscience cette horreur qu'a le nouveau né de l'impression d'abandon.

C'est une chose à dépasser, parce que je peux comprendre désormais que le réel créateur de mon "être au monde", c'est moi.

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 14:12

Protée a écrit:Ce que je voulais dire, en substance, et puisque nous évoquions le Bouddhisme, c'est que si le barrage en nous est une construction du mental, il faut prendre garde à ce que ce qui regarde le barrage en nous ne soit pas le mental, justement. Nous ne pouvons nous libérer du mental par le mental.

C'est sans doute ce que tu évoques, BrainDrain, en écrivant : "Si je laisse glisser mes souvenirs comme étant un film et donc ne m'appartenant pas, je me retrouve alors comme un enfant émerveillé par le monde et avide d'apprendre. Il ne me reste plus qu'à contempler ce qui m'entoure désormais ..."

Je comprends maintenant Smile

Le mental est menteur, et s'il ment à ce sujet, c'est qu'il protège son propre paradigme. Nous ne pourrions donc le faire évoluer qu'en le laissant de coté pour un instant, le voyant ainsi comme une anaphorèse, cycle infernal d'agglomération autour d'un concept qui n'est plus nous ...

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 14:40

eh hop, un peu de zik drunken

http://www.youtube.com/watch?v=-lAdZJntj2E

http://www.youtube.com/watch?v=Xuz94ZIPfJk

http://www.youtube.com/watch?v=TFLRHPUWBI8

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 14:46

Encore Fume

http://www.youtube.com/watch?v=4PWzW4t0ns0

http://www.youtube.com/watch?v=zXpulL9ZXGU


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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 15:24

Et une bise, au passage. Amis

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 16:05

Bisou à toi aussi Console

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 16:37

Un autre cœur
(Louise Ackermann)


Serait-ce un autre cœur que la Nature donne
À ceux qu’elle préfère et destine à vieillir,
Un cœur calme et glacé que toute ivresse étonne,
Qui ne saurait aimer et ne veut pas souffrir ?

Ah ! qu’il ressemble peu, dans son repos tranquille,
À ce cœur d’autrefois qui s’agitait si fort !
Cœur enivré d’amour, impatient, mobile,
Au-devant des douleurs courant avec transport.

Il ne reste plus rien de cet ancien nous-mêmes ;
Sans pitié ni remords le Temps nous l’a soustrait.
L’astre des jours éteints, cachant ses rayons blêmes.
Dans l’ombre qui l’attend se plonge et disparaît.

À l’horizon changeant montent d’autres étoiles.
Cependant, cher Passé, quelquefois un instant
La main du Souvenir écarte tes longs voiles,
Et nous pleurons encore en te reconnaissant.


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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 16:40

Élan mystique
(Louise Ackermann)


Alors j’avais quinze ans. Au sein des nuits sans voiles,
Je m’arrêtais pour voir voyager les étoiles
Et contemplais trembler, à l’horizon lointain,
Des flots où leur clarté jouait jusqu’au matin.
Un immense besoin de divine harmonie
M’entraînait malgré moi vers la sphère infinie,
Tant il est vrai qu’ici cet autre astre immortel,
L’âme, gravite aussi vers un centre éternel.

Mais, tandis-que la nuit marchait au fond des cieux,
Des pensers me venaient, graves, silencieux,
D’avenir large et beau, de grande destinée,
D’amour à naître encor, de mission donnée,
Vague image, pour moi, pareille aux flots lointains
De la brume où nageaient mes regards incertains.
— Aujourd’hui tout est su ; la destinée austère
N’a plus devant mes yeux d’ombre ni de mystère,
Et la vie, avant même un lustre révolu,
Garde à peine un feuillet qui n’ait pas été lu.
Humble et fragile enfant, cachant en moi ma flamme,
J’ai tout interrogé dans les choses de l’âme.
L’amour, d’abord. Jamais, le cœur endolori,
Je n’ai dit ce beau nom sans en avoir souri.

Puis j’ai soudé la gloire, autre rêve enchanté,
Dans l’être d’un moment instinct d’éternité !
Mais pour moi sur la terre, où l’âme s’est ternie,
Tout s’imprégnait d’un goût d’amertume infinie.
Alors, vers le Seigneur me retournant d’effroi,
Comme un enfant en pleurs, j’osai crier : « Prends-moi !
Prends-moi, car j’ai besoin, par delà toute chose,
D’un grand et saint espoir où mon cœur se repose,
D’une idée où mon âme, à qui l’avenir ment,
S’enferme et trouve enfin un terme à son tourment. »


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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 16:42

La Coupe du roi de Thulé
(Louise Ackermann)



Au vieux roi de Thulé sa maîtresse fidèle
Avait fait en mourant don d’une coupe d’or,
Unique souvenir qu’elle lui laissait d’elle,
Cher et dernier trésor.

Dans ce vase, présent d’une main adorée,
Le pauvre amant dès lors but à chaque festin.
La liqueur en passant par la coupe sacrée
Prenait un goût divin.

Et quand il y portait une lèvre attendrie,
Débordant de son cœur et voilant son regard,
Une larme humectait la paupière flétrie
Du noble et doux vieillard.

Il donna tous ses biens, sentant sa fin prochaine,
Hormis toi, gage aimé de ses amours éteints ;
Mais il n’attendit point que la Mort inhumaine
T’arrachât de ses mains.

Comme pour emporter une dernière ivresse,
Il te vida d’un trait, étouffant ses sanglots,
Puis, de son bras tremblant surmontant la faiblesse,
Te lança dans les flots.

D’un regard déjà trouble il te vit sous les ondes
T’enfoncer lentement pour ne plus remonter :
C’était tout le passé que dans les eaux profondes
Il venait de jeter.

Et son cœur, abîmé dans ses regrets suprêmes,
Subit sans la sentir l’atteinte du trépas.
En sa douleur ses yeux qui s’étaient clos d’eux-mêmes
Ne se rouvrirent pas.

Coupe des souvenirs, qu’une liqueur brûlante
Sous notre lèvre avide emplissait jusqu’au bord,
Qu’en nos derniers banquets d’une main défaillante
Nous soulevons encor,

Vase qui conservais la saveur immortelle
De tout ce qui nous fit rêver, souffrir, aimer,
L’œil qui t’a vu plonger sous la vague éternelle
N’a plus qu’à se fermer.

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 17:05

Bon ... c'est pas tut ça. Faut que j'aille prendre des calmants pour ne plus sentir ma patte folle, que je finisse des documents pour demain, que je calme le train à vapeur qui tourne en rond dans ma tête (il va bien tomber en panne de charbon un jour, mais j'ai pas la patience d'attendre Razz)

Tout ça fini, je vais quand même aller respirer un peu d'air, parce que rester enfermé comme ça c'est pas trop mon style.

bom

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 17:22

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Message par ♡Maïa Mer 12 Déc 2012 - 17:27

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 18:34

Salut Mog*why Very Happy

Tu crois que je comprendrais quelque chose à ma vie si je me laissais aller à être taquin ? J'ai l'impression que oui, mais ça change tellement les habitudes ...

Pffff Pété de rire

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 19:00

Après avoir douté de tout, et surtout de soi, il est dur chemin de réapprendre la confiance. ET puis, chemin faisant, je m'aperçois qu'avoir confiance en moi c'est aussi aveoir confiance en l'autre.

C'est en quelque sorte une rééducation. Une rééducation qui permet de reprendre un voyage interrompu. EN sachant que l'on peut encore se casser la figure. Oui ... mais aussi que l'on sait mieux, y compris se rééduquer. Et puis ne dit-on pas qu'un os ne se cassera jamais deux fois à la même place ?

En fait je ne me force plus à penser, analyser, dépiauter ... Cela se fait à présent sans charge, comme des bouffées lumineuses arrivant à l'improviste. J'ai laissé l'interrupteur tranquille, ou la gégène non alimentée en fait Razz

Je glisse le long de ce ruisseau de la vie, tranquille sur mon boutre, en sachant que je sais à présent un peu mieux nage. Et si je dois prendre un ban à l'improviste, la mer est chaude, alors, qu'importe en fait, cela sera encore une surprise ...

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Message par Mag Mer 12 Déc 2012 - 19:07

BrainDrain a écrit:
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drunken


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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 19:18

Spoiler:

Et là ?

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 19:36

http://www.youtube.com/watch?v=sCyT6qsFGCc

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 22:39

http://www.youtube.com/watch?v=pruYLmuEbjg

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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 22:49

En utilisant les chiffres 1, 3, 4 et 6 et les opérateurs +, -, / et *, donner 24 comme résultat.

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Message par Super PY est rive Mer 12 Déc 2012 - 23:05

1-3/3+6*4
Mais, j'imagine que ça doit pas être la réponse attendue.
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Message par Invité Mer 12 Déc 2012 - 23:35

Bien essayé Py. Mais on ne peut utiliser qu'une fois les chiffres.

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Message par Super PY est rive Mer 12 Déc 2012 - 23:38

Bah ouais, mais avec 4 opérateurs binaires, ça demande 5 chiffres normalement. (Faut dire que c'était pas précisé dans l'énoncé initial!!)
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Message par Super PY est rive Mer 12 Déc 2012 - 23:47

Allez dans l'ordre :
BrainDrain a écrit:








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Message par Invité Jeu 13 Déc 2012 - 0:44

Hello PY Smile

Déjà merci pour avoir collationné les différentes vidéos que j'ai postées.

Ensuite oui, c'est vrai que j'ai manqué de précision quant à l'énoncé du problème. On ne doit utiliser qu'une fois chaque chiffre, mais on peut utiliser les opérateurs plus d'une fois (sans les utiliser tous).

Bon amusement et bonne nuit Wink

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Message par Invité Jeu 13 Déc 2012 - 1:43

http://www.youtube.com/watch?v=DkdCtqqXafM

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Message par Invité Jeu 13 Déc 2012 - 1:53

Il est tard. Je dois me lever à 7h du matin. Je galère sur des documents à remettre au client. Il y a trop de possibles à aborder parce que j'ai trop d'inconnues par rapport à ce qui se passe là-bas.
Je n'arrive pas à récolter toutes les informations qui me seraient nécessaires, d'une part parce qu'elles m'arrivent de façon contradictoire, d'autre part parce que les gens bricolent dans leur coin sans le dire, et encore plus parce que le temps imparti pour ma mission ne me laisse pas le temps de les chercher de moi-même. Mais allez faire comprendre le temps qu'il faut à quelqu'un qui n'a pas conscience du problème et qui vous demande de régler des choses dont il ne perçoit en rien l'envergure et la portée ...

Je me sens comme un lion en cage, un prévisionniste incompris, un goéland loin de la mer, et tout cela en même temps, plus toute une cohorte d'images que je ne saurais évoquer à cette heure tardive.

Où que je me tourne il me semble ressentir la béatitude des gens qui se disent : j'ai refilé la "patate chaude, c'est plus mon problème" ... une fabrique de fusible en séquence en somme. Mouarf ...

L'est pas belle la vie ?


Dernière édition par BrainDrain le Jeu 13 Déc 2012 - 2:17, édité 1 fois

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Message par Invité Jeu 13 Déc 2012 - 2:14

Un super groupe de musique originaire de Nashville (Tenessee)

http://www.myspace.com/shirock/music/songs?filter=POPULAR

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