Douance et maladie psychique [Sujet sensible]

Bonjour,

J'aimerai vous faire part de mon vécu et de ce pourquoi je me suis toujours sentie en décalage...

A ma naissance, ma mère m'a raconté que le premier cri poussé était un cri de "plainte" comme ci je ne voulais pas être là (ça annonce la couleur :/). Sur l'Île de La Réunion, là où j'ai passé une partie de ma vie : En maternelle, j'étais altruiste, beaucoup même. A l'entrée en élémentaire (CP), un jour, je me suis assise dans la cour de récré et j'ai commencé à créer mon monde avec mes amis, mais pas les amis imaginaires qui s'évaporent quelques années après... Elles sont devenues moi, je suis devenue elles... Puis mon comportement a changé : échec scolaire, pas d'amis, mais toujours autant extraverti...

En rentrant en Métropole à l'âge de 13 ans, j'ai découvert la brutalité des collégiens, l'intolérance, le manque de respect, le manque d'ouverture d'esprit et à quel point ils peuvent être destructeurs... Je me suis renfermée, ma mère m'a "perdu", ce n'était plus sa fille... Mais un monstre... Je me suis fermée aux relations sociales, je ne voulais pas rencontrer des jeunes de mon âge (ils n'avaient rien de bon à m'apporter et étaient tous ennuyants...)

Au lycée, j'ai enchainé les fugues, les changements de comportements (en 5 minutes je pouvais dire à ma mère "je t'aime" mais ensuite lui dire "dégage" ou autre...)
En 2009, en m'engageant dans l'armée, une psychologue m'a demandé "Combien de personnes y a t-il dans la pièce", je ne lui ai pas menti, résultat : rencontre avec une psychiatre qui informe ma mère de l'étiquette de "schizophrène paranoid" et traitement, hospitalisation, et enfin radier de l'armée.

En 2013, je rencontre une autre psychiatre suite à mon intégration au sein d'un ESAT (Travail protégé pour personnes handicapées), elle me fait faire un teste de 567 questions tout ça pour me dire que depuis le début les autres soignants se sont trompés : Bipolaire et trouble dissociatif de la personnalité (personnalités que j'ai moi-même créé donc pas reconnue), changement de traitement, stabilité.

Mais cette stabilité m'a fait ressortir ces questions qui étaient restées en suspend : Pourquoi suis-je différente ? Pourquoi les gens n'arrivent pas à me suivre ou à me comprendre...

2019 : test WAIS IV, le résultat est tombé, les réponses ont été donné, maintenant il s'agit de se reconstruire avec ça. J'ai passé 29 ans à me demander pourquoi. Maintenant je dois avancer. Seule. (Ou pas suivant si on prend en compte les personnalités :/ )

Si ma douance a été reconnu tardivement c'est tout simplement parce que ma maladie psychique a pris le dessus et la tout bonnement caché.

PS : Je m'excuse auprès des personnes que j'ai pu blessé avec mon texte, ce n'est pas volontaire. Je vous fais un câlin virtuel pour m'excuser !

Rien dans ton texte ne me semble blessant, ne t'inquiète pas...

Tu dis que "tu n'étais plus sa fille mais un monstre"... est-ce ton ressenti ou ce qu'elle t'a exprimé ?

Pendant ton entretien de l'armée, tu ne lui as pas menti mais l'as-tu fait par "provoc" ? Ne te doutais-tu pas que ça coincerait ? Ou justement était-ce une sorte d'appel à l'aide..?

(si mes questions te semblent trop indiscrètes, pas de souci, je comprendrais ^^)

SeA* a écrit:Rien dans ton texte ne me semble blessant, ne t'inquiète pas...

Tu dis que "tu n'étais plus sa fille mais un monstre"... est-ce ton ressenti ou ce qu'elle t'a exprimé ?

Pendant ton entretien de l'armée, tu ne lui as pas menti mais l'as-tu fait par "provoc" ? Ne te doutais-tu pas que ça coincerait ? Ou justement était-ce une sorte d'appel à l'aide..?

(si mes questions te semblent trop indiscrètes, pas de souci, je comprendrais ^^)

Pour ma mère c'est mon ressenti... Car entre elle et moi c'était très électrique, y avait cet amour de mère-fille mais y avait aussi ce côté destructeur de mon côté à moi.

Je pense que durant l'entretien, ce n'est pas de la provocation mais un appel "à l'aide", ma mère savait que je n'allais pas bien, mais au vue des tensions entre nous, elle n'a pas agi car elle savait que j'aurai pu être dangereuse avec elle (j'ai failli la frapper...).

Si tu veux, en fait, quand j'étais à la maison, je voulais prévenir ma mère, j'avais ce court instant de lucidité qui me disait : dis-lui de t'aider, que ça va pas, qu'elle est en danger, mais le problème c'est que le temps que j'agisse c'était trop tard...

Depuis que je suis stabilisé, j'ai pu retrouvé ce lien avec ma mère et du coup, ça m'a permise de comprendre, au fil de discussions avec elle, qu'elle et moi, au final, on est pas si différentes au vue de notre vécu. Et cela a un côté "rassurant".

C'est une bonne chose que ta mère et toi vous vous "retrouviez" enfin, ce doit être un soulagement oui...
Heureusement que tu as réussi à trouver un psy qui trouve le souci à traiter et qui t'a permis cette stabilisation.

SeA* a écrit:C'est une bonne chose que ta mère et toi vous vous "retrouviez" enfin, ce doit être un soulagement oui...
Heureusement que tu as réussi à trouver un psy qui trouve le souci à traiter et qui t'a permis cette stabilisation.

J'avoue que malgré tout le vécu enduré, j'ai pu trouvé cette aide qui a apporté la première pierre pour ma reconstruction.

Maintenant je dois avancer. Seule.

Pourquoi seule ? (ceux qui me connaissent se diront que c'est l'hôpital qui se fout de la charité vu que je préfère régler mes soucis seule..! ^^ mais en vrai, je sais que je n'aie jamais été seule, si j'avais besoin d'une aide ou d'un soutien ponctuel, je savais que je pouvais demander, et ça ce n'est pas rien...)

SeA* a écrit:

Maintenant je dois avancer. Seule.

Pourquoi seule ? (ceux qui me connaissent se diront que c'est l'hôpital qui se fout de la charité vu que je préfère régler mes soucis seule..! ^^ mais en vrai, je sais que je n'aie jamais été seule, si j'avais besoin d'une aide ou d'un soutien ponctuel, je savais que je pouvais demander, et ça ce n'est pas rien...)

Parce que je suis la "seule" à pouvoir "m'aider". Hier, j'en été à dire à ma collègue de travail que le seul vrai problème au vue de ce que je traverse c'est "moi".
Je t'avoue que l'annonce tardive de ma douance a été une enclume (comme je l'ai précisé dans ma présentation) m'a fait faire un burn-out début d'année car je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi maintenant, alors que je ne me sens plus à ma place (d'ailleurs j'ai l'impression que où que j'aille ce ne sera pas ma place). J'ai beau travailler en lien avec une psychologue qui essait tant bien que mal de m'aider (vu que pour le psychiatre c'est IMPOSSIBLE qu'une personne en situation d'handicap soit surdouée) je n'arrive pas à trouver quelqu'un, qui puisse m'aider à mieux vivre cela. Je ne vais pas mentir, là où j'habite, y a strictement personne pour faire simple. Même pas d'associations, rien. (D'où le fait que mon seul échappatoir soit les forums). Même ma colocataire se démène pour essayer de m'aider mais j'ai plus l'impression d'embêter qu'autre chose. Je ne veux pas engendrer plus de problèmes pour les autres. Je n'aime pas "déranger" :/

C'est assez contradictoire : je veux être aider, mais je ne veux pas déranger.

Arf... je connais cette contradiction... Et heureusement il y a des forums tels que zc quand on vit, comme toi et moi également, dans des coins déserts, surtout médicalement parlant..! Cet endroit (zc) m'a beaucoup aidé, j'ai beaucoup évoluer et avancer sur mon travail sur moi en lisant, interrogeant, partageant... Je te souhaite au moins la même chose. Ici tu ne dérangeras pas. ^^

SeA* a écrit:Arf... je connais cette contradiction... Et heureusement il y a des forums tels que zc quand on vit, comme toi et moi également, dans des coins déserts, surtout médicalement parlant..! Cet endroit (zc) m'a beaucoup aidé, j'ai beaucoup évoluer et avancer sur mon travail sur moi en lisant, interrogeant, partageant... Je te souhaite au moins la même chose. Ici tu ne dérangeras pas. ^^

Ca me rassure de lire que je ne dérangerais pas . Merci.

Avec plaisir !

J'ai trouvé drôle la scène du psy à l'armée.
Bon courage

L'autre jour, j'étais étonnée par le titre de cet article "Plutôt fou que malade". Ton expérience permet-elle de contribuer à ce débat ?

On y lit :
"Ce modèle conçoit donc que la « folie » mentale (névrotique ou psychotique) protège de la maladie somatique."

source:

Je ne sais pas si ça y contribue :/
Je me suis pas posée la question . J'irai lire l'article tiens