Comme un coup de tête, un ras le bol qui passait par là

Bonjour à tous

Me joindre à vous, c’est venu comme un coup de tête, comme un ras le bol, comme le besoin impérieux et subit de donner sa réponse – ou plutôt ses réponses – à une question longtemps refoulée, qui a soudain réussi à s'imposer et a refusé de rejoindre les pénates confortables de mon inconscience : « Et si… ? »

Coup de tête : par ce que je suis une impulsive raisonnée, une impatiente. Je procrastine beaucoup mais quand je crois avoir tous les éléments en main, que les tergiversations n’ont plus lieu d’être et que je me décide à me confronter à moi-même en me mêlant à mes contemporains, il faut que tout aille vite au risque de retourner très vite dans la coquille confortable de mes pensées en solitaire.
(mention spéciale à l’Admin’ du site qui semble l’avoir bien compris, merci à elle ou à lui)

Ras le Bol : parce que je traverse une période complexe où le sentiment d’inutilité de mon action écrase tous les autres, où même les personnes chères à ma vie s’étonnent de ma capacité à lire, à analyser objectivement une situation et à écrire de façon étayée et argumentée quand : Normalement, dans ton état, on ne peut pas…

Ras le Bol : parce que au lieu de rebondir sur ce « normalement » je me retrouve à m’excuser de ce truc « pas normal », à essayer de le justifier aussi… ben, peut-être que c’est parce que l’on n’a pas eu à m’apprendre à lire, peut-être que ça m’appartient, peut-être que c’est le truc que je ne dois à personne et que c’est ce qui me préserve des moules et des carcans dans lesquels je me suis laissée engoncer.... Peut-être que je réussis comme ça à rejoindre la bergerie sans être trop moutonneuse ? Peut-être que c'est mon salut à moi, qu'est-ce que j'en sais ?

« Et si… ? »

Et si être autonome en lecture et en écriture (l’orthographe était aléatoire, il ne faut pas pousser non plus) à 5 ans et tester au même âge (faut bien être sûr) n’était pas si anodin ?
Et si cette capacité à mémoriser des dates, des lieux et des auteurs, artistes, réalisateurs, des histoires, des documentaires pour le boulot ou par plaisir, n’était pas donnée à tous ?
Et si tu arrêtais de t’excuser d’être ce que tu es : intarissable quand un sujet te passionne, volage dans tes passions, grande procrastinatrice dans ton action, capable de parler de tout et de rien, d’utiliser le vocabulaire le plus châtié et le plus vulgaire dans la même phrase parce que désolée, mais ce sont ces mots là qui vont bien, vraiment bien ?
Et si, finalement, tu arrêtais de t’isoler de ce monde qui dès le départ, t’a montré que tu n’y avais pas ta place ainsi et qu’il allait falloir que tu la mettes en veilleuse si tu voulais pouvoir exister avec moins de violence et plus de bienveillance ?
Et s’il y avait un endroit où tu pourrais dire et échanger sans crainte et retrouver alors, peut-être, le goût des autres ?
Et si, et si, et si ?

Donc, Tadammm ! Me voilà !
Histad, 45 ans, situation professionnelle faussement stable et réciproquement.

Il faudra me pardonner si je n’ai pas d’emblée l’esprit communautaire, c’est difficile parfois. Je sais malgré tout être sociable quand il faut mais c’est tellement fatiguant que je me suis mise à préférer la solitude fourmillante des histoires que l’on me raconte en mots ou en images à la multitude éclectique des soirées festives. Et là, je me dis que j’ai une chance extraordinaire d’être née à cette ère du 2.0 où je peux surfer dans cet espace multi dimensionnel qu’est la Toile, parce que franchement, quelques décennies plus tôt et je pense que je n’aurais pas fait de vieux os. Quoique… Les livres, le cinéma et les musées étaient plus accessibles, non ?

A très bientôt,
H.

PS : à la question de la zébresse potentielle que je pourrais être, je n’ai pas de réponse. Ou plutôt il m’arrive de me trouver tellement stupide et imbécile que je pense que mon potentiel s’exprime comme ma relation au monde : en points tillés… (!)