L'abécédaire du bourricot

Cette histoire de vache qui rit me fait tout soudain penser à Desproges, procureur chéri, mon Amour.


Le rire, dernier rempart contre la bêtise et le cortège de maux et de fléaux qui l'accompagnent ? C'est pas gagné car ceux qui en rient sont déjà des dissidents et n'ont plus à être convaincus. "La bêtise au front de taureau" ne se moque jamais d'elle-même. Hélas ! L'intolérance, son corollaire le plus indésirable, non plus. Figaro, à la veille de la Révolution, ne fit rire, parmi les aristocrates, que les esprits éclairés.

« Le rire parlons-en (…) Les questions qui me hantent sont celles-ci : premièrement, peut-on rire de tout ? Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ? A la première question, je répondrai « oui » sans hésiter. S’il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir, s’il est vrai que le rire sacrilège, le rire blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout : de la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu’elle se gêne, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu’elle ne pratique pas l’humour noir, elle, la mort ? Regardons s’agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants, boursouflés de leur importance qui vivent à cent à l’heure … Alors ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie et tout d’un coup, ça s’arrête sans plus de raisons que ça n’avait commencé ( . . . ). Tous, tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile et les Droits de l’Homme s’effacent devant les droits de l’asticot. Alors je vous demande, quelle autre échappatoire que le rire sinon le suicide ?(…)

Deuxième point : peut-on rire avec tout le monde ? C’est dur.
Personnellement, il m’arrive de renâcler à l’idée d’inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C’est quelques fois au-dessus de mes forces dans certains environnements humains. La compagnie d’un stalinien pratiquant, par exemple, me met rarement en joie. Prés d’un terroriste hystérique, je pouffe à peine. Et la présence à mes côtés d’un militant d’extrême Droite assombrit ma jovialité. (…) Dans « Une journée particulière », le film d’Ettore Scola, Mastroianni poursuivi jusqu’à son appartement du sixième par les gros bras mussoliniens, s’écrie à l’adresse du spadassin qui l’accuse d’anti-fascisme : « Vous vous méprenez, messieurs ! Ce n’est pas le locataire du sixième qui est anti-fasciste ! C’est le fascisme qui est anti-locataire du sixième ! » « Les racistes sont des gens qui se trompent de colère » disait le président Senghor . »

Vaut bien mieux qu'un "pourquoi".
Parce qu'en dépit des apparences ce n'est pas une interrogation mais une affirmation.
Parce qu'il n'y a pas de raisons à donner. Un "pourquoi" attend et induit presque systématiquement un "parce que". Le "pourquoi pas" ouvre bien grand le domaine des possibles et ne cherche presque jamais à se justifier.
On peut s'en servir pour river un clou.

Longtemps j'ai voulu savoir pourquoi et presque toujours cela a entraîné insatisfaction et frustration.
Aujourd'hui aux carrefours je me dis "Et pourquoi pas?" : certaines directions deviennent beaucoup plus simples à prendre, les voies élargies, les ornières dégagées.

Pour Ygor, un Q R-Ygoureux

Pour Stephanie, le Rubik's - Q

Pour Semama, deux trous du Q

Pour Semama (bis), un Q bien chaud pour ses longues soirées d'hiver

Pour Harpo, le barbe -Q

"Le Q-rat, je connais." le Chat Botté

Pour James, un Q de génie

Pour La Poste, pour qu'elle se bouge le Q pour mon Colissimo !






Que j'accompagne volontiers d'un coup de pied au Q

Pour Ours, le plus mignon des Q-olours ( wif zi english accent, plize )

Pour Grouspitchou, un manuel bien utile " Le Perd Q Temps en dix leçons"

Pour moi, le Q d'or car "Qui dort dîne" !

Fin