Prof Tournesol ?

Oui, je suis comme ca aussi. Moi je peux être vraiment agressive si on m’interrompt avec insistance dans ce processus (ie on me parle, je répond pas car je suis pas là, et on insiste en montant le ton).

Par contre, ce n'est pas en permanence. J'ai appris à faire l'effort de vivre en dehors de cette bulle lorsque je suis avec des gens. Il faut qu'il n'y ait rien pour capter mon attention par contre, sinon je n'y arrive pas (pas de télé, pas d'ordi qui me tend les bras, pas de trucs rigolos à observer 3m plus loin).

Je ne sais pas si c'est "référencé".

Fata Morgana a écrit:

Voilà le 'blème. La plupart du temps, pour ne pas dire tout le temps, je suis tellement absorbé dans mes pensées (je ne dis pas qu'elles sont toutes brillantes hein !) que finalement je perds vraiment le contact avec l'environnement. Quand les gens s'adressent à moi j'ai un petit sursaut comme si on crevait ma bulle, et je vis ça comme une intrusion douloureuse. D'autre part, j'ai tous les traits d'un paresseux, je n'aime pas sortir, j'oublie d'être seviable, je vis mal quand une nécessité m'oblige à sortir de cette bulle, au point qu'au bout d'un moment je manifeste carrément ma mauvaise humeur. A l'extrême je peux devenir agressif. J'ai la sensation physique d'être dans un halo de pensées, dans une bulle un peu molle qui me tient à l'écart de tout, complêtement pénétré et concentré sur mon truc au point qu'entre ce qui se passe en moi et ce qui se passe au-dehors, c'est de loin ce qui se passe à l'intérieur qui a le plus de présence et de relief, de réalité. Percer brusquement ma bulle, c'est vraiment comme me mettre un coup...Je sursaute souvent, comme si on me réveillait.
Je peux rester immobile sur place perdu dans mes réflexions sans "rien faire" de tangible...Bref, je vis vraiment sous la surface. Y en a t-il d'autres comme ça ? Est-ce "référencé" ?

Ca me parle.

J'ai rdv au mois de septembre pour infirmer ou confirmer un syndrome d'asperger que je suspecte, entre autres pour les raisons que tu évoques.

Je suis comme ça aussi, et on me le reproche très souvent. Ce n'est pas bon à mon âge, faut que j'échange, que je partage avec des gens. Ma mère me le dit tout le temps.
Je fais beaucoup d'effort en ce sens, mais c'est très dur. Il y a toujours quelque chose pour capter mon attention...

Merci Athea ! Mais inverser la vapeur n'est pas simple...

Asperger, j'y ai déjà pensé ici ou là...Mais enfin ça doit quand même être extra-light à mon avis...

J'y ai pensé pour moi quand je me suis reconnue à 100% dans les caractéristiques d'une femme Asperger, écrite par une femme Asperger.

Pourtant quand on connaît le syndrome, je sais bien que je ne le suis pas ( et avec mon Q.I en bois de dépressive, je ne saurais jamais vraiment de quel chiffre maximal je suis, mais je m'en fiche ).

Pourtant je pense qu'on peut être alors zèbre, avec des traits Asperger. Quand je suis sur ce forum, je suis dans ma bulle (= que j'appelle mes obsessions) je n'entends plus rien, je ne veux plus qu'on me dérange, et la réalité extérieure m'intéresse peu. Quand je suis en cours, soit je dors, soit je fais autre chose (sms, jeux, recherches internet, rédaction, lectures...). J'ai dû mal à me concentrer sur un film, donc je fais autre chose en même temps.

J'adore être dans ma bulle, mais je sens que je régresse à ce niveau-là et que ce n'est pas bon, on doit se forcer à se connecter à la réalité, et ne pas rester ce que j'appelle "dans notre tête". Avec mon compagnon " THQI " j'ai inventé cette expression pour qu'on se dise quand on n'est pas concentrés sur ce qu'on se dit par exemple, ou lointains dans les pensées, on se dit "je suis dans ma tête". Je le vois physiquement chez lui, mais j'ai encore dû lui expliquer hier que j'ai besoin d'être dans ma bulle, mais qu'il me réveille et me raccroche à la réalité par un contact physique, une demande, une gueulante. Trouvez des moyens peut être de vous reconnecter à la réalité (un réveil, une gommette de couleur, une activité sportive). On se complaît trop facilement à rester dans son placenta

Pourtant je pense qu'on peut être alors zèbre, avec des traits Asperger.

Et même certains des génies les plus profonds et reconnus sont aspie.

"Placenta ?" Pas mal comme terme !