Que faites-vous de vos photos ?

Coucou,

C'est une question que je me pose à chaque déménagement. Que faire de 30 ans de photos papiers, en vrac ou en album.
15 ans de photo numériques en vrac dans des fonds d'ordi.

J'ai investi il y a quelques années dans un scan photo et diapos et j'ai tout numérisé. Je ne vous raconte pas le temps que j'y ai passé et que j'y passe encore. Puis j'ai commencé à faire des albums à partir de ça.
Le résultat est plus ou moins heureux car ce n'est pas la qualité de la photo qui prime mais le souvenir, l'émotion que dégage la photo.
Je reviendrais plus en détails mais je trouve sympa de laisser cette trace pour mes enfants.

J'aimerais bien partager avec vous ce lien à ce media du souvenir.

Comment vous faites-vous ?

Bon je continue.

J'ai passé de longs moments à trier les photos de mes ancêtres retrouvés dans la maison familiale. Pour la branche maternelle j'ai trouvé de très vieux clichés qui devaient dater de 1920 à peu près, voire un peu avant. J'y trouve mon grand père en soldat mais je sais qu'il n'a pas fait la première guerre mondiale, donc c'est pendant son service peu après 1920 et avant son mariage. J'ai une photo de mes deux arrière-grands-pères et mes deux arrière grands-mères. A partir de ça, j'ai reconstitué en photo un arbre généalogique du coté de ma mère jusqu'à ma naissance. D'un point de vue esthétique, c'est pas transcendant, mais ça m'a permis de tracer en images l'histoire familiale, une histoire banale de petites gens du fin fond de la France, une France oubliée, ou parfois fantasmée comme étant la source de l'authenticité.  On y trouve leurs petits bonheurs, trace de moments partagés, trace de liens familiaux qui faisaient le malheur et le bonheur de leur vie. Ce travail m'a pris trois ou quatre mois pour un livre photo d'une vingtaine de pages. Ça m'a fait beaucoup de bien de m'inscrire dans ces branchages-là. Ça m'a permis d'aller visiter ou plutôt revisiter le concept de transclasse dont il a été quelques temps questions sur les ondes radio ou télé. Ca m'a permis aussi de tracer, via l'image, leurs conditions de vie et d'apprécier de vivre dans le confort matériel que j'ai. J'ai mieux compris (un peu tard) certaines des réactions de mes parents. Ce travail m'a été très bénéfique et peu importe au final le résultat. Puis les photos sont retournées dans leurs cartons. Chacun membre de ma fratrie a une clé usb où elles sont toutes stockées et peut à loisir en faire ce qu'il veut.

En ce moment, je fais pareil avec le stock de photos que j'ai de mes amis. Premières photos vers mes 15 ans. J'essaye de faire un livre avec pour que chacun de mes amies et amis aient une place et un brin d'histoire vécue racontée.

J'ai aussi fait des résumés photos de quelques uns de mes voyages.

Ça commence à me faire quelques livres sympas à regarder.

Par contre avec les photos de mes enfants, je n'y arrive pas. Je les trouve toutes belles. Je les avais mitraillés, je n'arrive pas à faire le tri, ça va me faire des livres aussi épais que le catalogue de la redoute. Mais toutes me réveillent une super émotion... On verra plus tard...
Tout ça c'est pour l'argentique. J'ai scanné photos, négatifs, diapos.

Après eux, le numérique est arrivé dans la famille et c'est affreux toutes ces photos qui trainent au fond de mes ordis. Je n'en viendrai très certainement jamais à bout...

lol j'arrive à peine à dégager les photos floues de mes fichiers numériques...

Ce que je fais des miennes ? Rien. J'en viens à me demander l'intérêt de les avoir fait.

Pour ce qui est de ma jeunesse : des à moi, il y en a très peu. Des de mes amis, encore moi, j'avais pas le droit d'avoir des amis. Des faites par mes parents de nous, yen a, ils sont chez mes parents, et on verra dans quelques années si j'ai envie de les récupérer.
Dans l'immédiat, je suis mitigée à ce sujet.
J'ai des souvenirs sympas de mon enfance, mais encore trop de souvenir de mes différents stress. Et sur les photos, j'ai toujours donné le change, je souris. ça donne l'impression d'une famille aimante, équilibrée toussa, alors que l'envers du décors est quelque peu différent.

Pour ma vie de jeune adulte.
J'arrive pas à me séparer des photos de mes ex, sans pourtant réussir à les regarder. Je sais pas ce que je dois en faire. L'ambivalence, encore et toujours.

Pour mes animaux, je garde.

Je ne trie pas grand chose.
Mes photos sont classées dans des dossiers par années et par mois. Je garde les fichiers bruts, celles travaillées vont dans des sous fichiers "travaillées".
Celles là, je les expose sur le net (facebook surtout) depuis des années. Pour partager avec des gens qui en somme s'en fichent ^^ (à part quelques amis)

Les photos plus "artistiques" (c'est un bien grand mot, mais vous voyez ptèt l'idée), si je ne les montre pas de suite, ensuite c'est fini. J'ai cette impression de mentir à montrer une photo de ce genre qui a mois de quelques mois. ça n'est pas moi aujourd'hui. Comme si avec le temps qui passe, elles ne m'appartenaient plus.
J'ai du mal à comprendre pourquoi je ressens ça, mais c'est ainsi.

Bref, des tonnes de photos prises, pas grand chose comme résultat. Seul truc : j'ai généralement beaucoup de plaisir à l'instant même où je photographie. Beaucoup moins quand je vois le résultat plus tard sur l'ordi. Je suis souvent déçue. Il me faut qq jours pour réussir à les apprécier et en tirer quelque chose.

Réponse un peu facile : Cela dépend de mes photos et de surtout pourquoi je les avais prises à la base.

Les photos prisent dans des moments où seul l'action de la photo me faisait plaisir, la plupart sont juste développées, numérisées et stockées dans des dossiers, en attente.
Les photos prisent dans la constitution d'un projet :
- développées, numérisées.
- 1er editing
- Traitement de la première sélection
- 2ème editing
- Impression en qualité pas ouf
- Exposées sur un mur, que je vois tous les jours
- Du temps et encore du temps (cela peut être des mois).
- 3ème editing au mur, je garde les photos qui me parlent encore alors que j'ai passé un long temps passif à les voir.
Et après : vrai tirage ou impression en vue de monstration, ou constitution d'un livre. S'il me manque des photos pour mon projet, je vais regarder dans mes stocks, je vais en faire de nouvelles et retour donc à la première étape. Dans tous les cas, c'est un temps long, c'est pour ça que j'ai plusieurs projets en même temps, qui se mettent plus ou moins en pause tout seul.

Après, je ne prends pas de gens en photos, j'ai pas trop cette relation affective à mes images. Quand j'étais adolescent oui, et à la perte d'un proche, j'ai replongé dans 20 000 photos de cette époque pour constituer un livre sur mon adolescence. J'en ai gardé environ une centaine. Comment faire une sélection là dedans ?
Il n'y a pas une seule solution, je pourrai passer ma vie à refaire ce livre. C'est juste que je m'étais donné une direction, le livre peut être vue comme un catalogue ou comme une "œuvre" à part, et qui doit emmener d'un point A à un point B. Dans ce deuxième cas, cela reste difficile, mais plus évident que dans le cas d'une compilation.

Mais dans tout ça, il doit y avoir du plaisir. Chaque étape, forme, a sa part de pénibilité mais aussi de réjouissance.
De plus, je ne hiérarchise pas trop mon affection pour mes photos. Ce n'est pas parce que je n'en ai pas sélectionné une, que c'est une mauvaise photo ou quoi, que si elle n'est pas mise à la lumière, elle ne vaut rien. C'est juste que c'est pas son moment encore, et peut être que cela ne le sera jamais, mais ça je ne le sais pas. Au tout début, je détruisais beaucoup mes photos qui ne me plaisaient pas, mais maintenant je conserve strictement tout (Ce qui peut vite devenir problématique en terme de To et négatifs).

Et après au niveau de la diffusion : insta (pour un peu le flux de ma production), site internet pour des trucs un peu plus construits, ici sporadiquement pour des photos que j'ai envie de diffuser sans vraiment savoir pourquoi, et expositions (même si le covid m'en a annulé et qu'actuellement c'est compliqué pour tout un tas de raisons autre) et le vrai objectif : des livres.
C'est le format qui me conviens le mieux, parce que le livre peut être précieux, les photos à l'intérieur le sont beaucoup moins que l'œuvre encadré collé sur le mur.

Evidemment, tout ça reste très personnel et est le résultat de ma propre relation aux images.