Et vous, êtes vous passé par là ???

Bonjour,
Je viens juste de m'inscrire... C'est la première fois que je franchis la porte d'un forum... Qui plus est avec la caractéristique "Zèbre"...
Je vis depuis plus d'un demi siècle avec ces caractéristiques mais à part la notion de mon "hypersensibilité" qui m'étais assez claire, j'ai toujours été perçue comme plutôt "bizarre" voire "anormale" par mon entourage... C'est il y a 3 ans au détour d'un bilan de compétences et de l'empathie de la femme avec laquelle j'ai travaillé que j'ai découvert le concept et que je m'y suis reconnue, sans aucun doute...
Depuis, je ne m'en suis guère préoccupée plus que cela...
Mais là je pense que je suis à un moment de mon existence où j'ai sans doute besoin d'échanger avec d'autres "zèbres" car je ne parviens pas à reprendre ma vie qui s'est arrêtée totalement il y presque 5 ans.
J'ai travaillé pendant 25 ans au service des plus démunis et ai fini sur une agression d'une personne délirante qui a tenté de me tuer... S'en sont suivis un effondrement de ma santé mentale et physique et de nombreuses complications dont un burn out.
Depuis j'ai été prise en charge, soignée et j'ai entamé une ré orientation professionnelle...
Mais totalement sur investie professionnellement et négligeant depuis toujours ma vie personnelle, je suis, depuis la fin de mes dernières fonctions totalement isolée.
Je tourne en rond et bien que tout le monde me dise que je sois tout à fait capable de repartir je n'y parviens pas : je n'ai ni enfant ni conjoint et je ne vois plus de sens à ma vie. Pour quoi faire ? Comment ? Comment trouver ce qui me motiverait et pour lequel j'aurai des "talents" ???? Il paraît que je suis intelligente et que je n'ai qu'à y réfléchir pour trouver ! Mais cela ne vient pas !!! Je suis douée pour aider les autres mais manifestement pas pour m'aider moi !
Je n'ai pas peur de la fin de la vie, pour ce qui concerne la mienne en tous les cas, et je sais que cela toujours mieux que de souffrir pendant encore des années...
Don't panic! Ne partez pas tout de suite !
Je parle de cela assez facilement parce que la souffrance pendant mois et années finit par être une bataille pesante qui laisse des traces et finit par lasser...
Et je me bats depuis tellement d'années...
Alors que je voudrais juste "être heureuse"...
Certains d'entre vous ont-ils mis beaucoup de temps à se trouver et à être en paix avec eux-mêmes et avec la vie ?
J'aimerai beaucoup échanger là dessus avec tous ceux qui le voudront bien.
Ne craignez pas de me blesser je n'ai malgré tout pas prévu d'en finir dans les prochains jours... et je suis malgré les apparences plutôt solide...
Je suis surtout dans un grand passage à vide et un grand moment de souffrance dont je cherche à m'extraire grâce à votre aide...

Bonjour et bienvenue.

Je n'ai pas vraiment ton parcours de vie, donc je vais éviter les conseils creux. Je ne peux que te souhaiter bonne chance dans ta quête.

Merci de m'avoir lue malgré tout...

Une première idée serait d'essayer d'être moins isolée. Une seconde de trouver "un projet", capable de te porter vers les autres, quelque chose qui te connecte au monde extérieur, tout en animant tes passions.

Bonnes idées. Je prends.
Merci

Bonjour et bienvenue.

Je ne peux malheureusement pas t'aider des masses, je suis toujours à la recherche de réponses, mais je pense ne pas avoir plongé aussi bas.
Ce qui me tient toujours, même si j'ai cru lâcher au printemps dernier, ce sont mes bestioles (chats, chevaux...). J'en ai la responsabilité, et je me dois de les assumer même s'il se passe quoi que ce soit.
En un sens, c'est ce que tu as fait pendant des années en t'occupant des humains.
Peut-être changer de domaine et retourner vers les autres ? on m'a donné ce genre de conseil. Parait que s'occuper des autres permet de remonter son estime de soi, de se décentrer, des trucs comme ça. Mais tu dois mieux connaître que moi.

Que s'est il passé si ça n'est pas trop indiscret ?

Des fois, les gens mettent du temps pour se remettre d'un burn out, la dépression est une saloperie compliquée à soigner.
Et je pense que Daurinak a mille fois raison sur son conseil.
Si pour l'instant, sortit de chez toi est compliqué, venir sur un forum est une bonne idée pour échanger. Tu as la possibilité de parler directement comme tu le fais sur ton fil, il y a également un tchat où les échanges sont plus immédiats, et tu as le discord où les discussions peuvent être orales voir en visio. Tu as le lien en haut dans la barre de menu sous la bannière.
Sinon, tu peux peut-être tenter une sortie dans ta région. Tu as du bol en IDF il y a pas mal de choses de disponibles. Tu as une section rencontre ICI

Je croise les doigts que tu trouves ton bonheur, que tu arrives un peu à échanger et que tu trouves des personnes sympas dans ton coin.

La résilience passe généralement par l'autre.

Bonjour,
Je tente une re-construction de mes moteurs, sans vraiment savoir si ce que je bricole est correctement fait.
Sans m'être totalement arrêtée durant une très longue période, j'ai changé de travail en interne. C'aurait pu (voire dû) être une pause avant d'envisager autre chose, mais là, je stagne un peu.
Il pourrait sans doute y avoir des points similaires dans ce chemin vers le changement.

Bonjour Anne,

Contente de te lire, un témoignage dont on ressent toute la sincérité, j’apprécie.

Aider les autres et y être douée c’est très gratifiant et ça donne du sens à la vie, sa vie. C’est un pilier parmi d’autres, plusieurs piliers sont nécessaires pour ne pas s’effondrer comme ça t’est malheureusement arrivé il y a 5 ans de par cette agression traumatisante. Des gens malades et dangereux, il y en a, on ne soupçonne jamais à quel point ça peut être très dingue un humain.

Est-ce que tu regrettes de vivre sans conjoint et enfants? Je veux dire c’est un choix délibéré? (je suis pareille à ce niveau et c’est un choix).

Aider les autres comme tu l’as fait a suffit à anesthésier tes propres peines, et ce vide de sens existentiel qu’on cherche tous (ou presque) à combler.
Ça fait mal de se rendre compte que le plus grand pouvoir qu’on a, c’est avant tout envers soi-même.

Tu te sens perdue, pour l’instant, et bonne nouvelle, le futur n’est pas encore écrit.
Il faut toute une vie pour trouver de l’apaisement.

Je ne serai pas un modèle sur le comment mieux prendre soin de soi, ce n’est point mon fort. Cela dit, étant actuellement en arrêt maladie (depuis un mois 1/2) j’ai passé plusieurs examens médicaux pour découvrir une pathologie cardiaque qui participe à cette fatigue de la vie depuis des années. Quel soulagement de savoir que tout ne vient pas de ses pensées automatiques… hier, j’ai commencé un puzzle de 1000 pièces, je ne m’autorisais plus ce genre de perte de temps depuis des lustres. Alors que cette fois, je l’ai considéré comme une façon de se détendre, j’ai des tas de choses à expérimenter, aujourd’hui j’ai fait des chicons du gratin pour la premier fois et c’était délicieux. Je cultive des chicons à la cave donc faut trouver des recettes. J’ai aussi fait des pancakes, alors que ça faisait des années que je voulais le faire mais yavait tjrs plus important. Etc etc.
Je ne m’ennuie absolument pas, il y a des tonnes de choses à expérimenter. Je compte refaire de l’escalade et apprendre à tirer avec une arme. Ce sont des hobbies que je ne me permettais pas alors que ça me tente. Je découvre les envies que je pensais absentes. C’est grâce à cette pause carrière évidemment.

Créer est un puissant anti dépresseur. Cultiver son jardin, produire de l’huile de noix, restaurer… whatever. Ça nourrit l’âme, je suis sûre qu’il y a des choses qui t’entraînent, tu en identifies?

Il y a tant de chemins qu’il y a d’individus, c’est plus difficile de mener un chemin différent d’une norme mais quoi qu’il en soit, il est nécessaire de s’écouter soi sans s’encombrer du regard d’autrui.

Be you

Ça me parle. Mais je pense que ça a toujours été là sauf qu’aider ou vouloir sauver les autres permet de mettre sa souffrance à distance, donc un moyen de ne jamais l’affronter. De même que ce vide dont tu parles à toujours été là mais masqué par tout un tas de stratégies visant justement à remplir un puits en réalité sans fond plutôt la encore d’en faire l’expérience.

En farfouillant sur ZC (j’aime bien farfouiller ) je suis tombée la dessus et ça explique bien mieux ce dont je parle.
D’autant que j’ai déjà vécu un «  épisode dissociatif atypique », sorte de dissolution du « moi » évoqué dans ce podcast.

Ça parle aussi du trouble borderline (et il est reconnu qu’il y a des ponts communs entre les caractéristiques attribuées aux HP et aux borderline) et ce qu’elle dit vers la 40ème minute me parle aussi beaucoup. Elle souligne la différence fondamentale entre l’homme et la femme borderline dans la gestion de la colère.
Elle dit observer que la femme la dirigerait contre elle (culpabilité) tandis que l’homme la dirigerait contre l’autre (violence).
Si c’est vrai, C’est bon à savoir

Mais ça veut dire quoi «réussir sa vie» ?
On se met souvent beaucoup trop de pression. Je crois qu'il faut juste se contenter de vivre, accepter ce qui nous fait plaisir.

siamois93 a écrit:On se met souvent beaucoup trop de pression. Je crois qu'il faut juste se contenter de vivre, accepter ce qui nous fait plaisir.

ça dépend des gens. Certains ont besoin de "plus" que ça.

.

daurinak a écrit:

siamois93 a écrit:On se met souvent beaucoup trop de pression. Je crois qu'il faut juste se contenter de vivre, accepter ce qui nous fait plaisir.

ça dépend des gens. Certains ont besoin de "plus" que ça.

Oui exact, juste vivre et profiter de ce qui nous fait plaisir, c'est assez fade non? Accomplir des choses qui ont demandé du temps, de l'énergie, du courage, c'est quand même quelque chose qui donne un peu plus de saveur à sa propre vie.
Vivre simplement, modestement, modérément, plus proche de l'essentiel, évidemment. Mais attendre que le temps passe, bof.

My_illusion a écrit:Bonjour Anne,


Est-ce que tu regrettes de vivre sans conjoint et enfants? Je veux dire c’est un choix délibéré? (je suis pareille à ce niveau et c’est un choix).

Non pour ma part ce n'est pas un choix, c'est la conséquence d'un mariage raté et de beaucoup d'autres raisons qui ont fait que lorsque le désir d'enfant est venu il était trop tard pour moi...
Aujourd'hui tout cela est très présent dans le sens où ma vie n'a pas de chemin "tout tracé" dans une vie à deux ou une vie de parent qui m'éviterait peut-être de me poser toutes ces questions sur le sens et l'utilité de ma vie...

Chuna a écrit:Bonjour et bienvenue.

Si pour l'instant, sortit de chez toi est compliqué, venir sur un forum est une bonne idée pour échanger. Tu as la possibilité de parler directement comme tu le fais sur ton fil, il y a également un tchat où les échanges sont plus immédiats, et tu as le discord où les discussions peuvent être orales voir en visio. Tu as le lien en haut dans la barre de menu sous la bannière.
Sinon, tu peux peut-être tenter une sortie dans ta région. Tu as du bol en IDF il y a pas mal de choses de disponibles. Tu as une section rencontre ICI

Merci pour ces conseils Chuna, je vais regarder cela de près.

Lunet a écrit:Et souvent c'est la qu'on rencontre des gens un peu comme soi mais sans doute vaut-il mieux choisir une cause sécurisante tout de même. Mes moments de bien-être sont dans l'écoute de la musique ou dans une belle expo, je crois que ça ressemble sans doute un peu au bonheur, en tout cas ce sont les moments où je suis le plus moi et où je me sens en sécurité.  

Tu as mis le doigt dessus Lunet, je ne sais pas ce que c'est que "réussir ma vie" ou "trouver le bonheur" mais ce que j'aimerai c'est "me sentir en sécurité". Peut-être pas tout le temps, mais du moins pas en insécurité perpétuelle avec cette grosse boule dans l'estomac...

Merci à tous de vos réponses, cela fait du bien vous lire.

Aux yeux de certains, quoi que l'on fasse, on sera toujours une vraie merde. Il faut apprendre à ne plus écouter ces gens là.
Au rayon «psychologie à deux balles» il y a aussi la question de savoir ce que l'on fuit, l'hyperactivité pouvant être une addiction.
Ma mère ne m'aime pas vraiment, quoi que je fasse. Mais c'est peut-être moi qui en espère trop.
Pour moi la zébritude ça a aussi été l'occasion d'étudier pas mal de psychologie, ici ou ailleurs, et d'en faire ma propre sauce.
Il y a, heureusement grâce à Internet, beaucoup de ressources en ligne et évidemment aussi des mauvais conseilleurs.

@siamois. Y a aussi des mères qui « aimant trop » provoquent tout autant de dégâts chez leurs enfants. La mère parfaite n’existe pas. Par exemple,  Celle qui par amour donnerait sa vie à ses enfants ferait de ses enfants des orphelins, soit l’exact contraire que ce dont ses enfants ont besoin et souhaitent.
Comme dans tout, ce sont les excès qui provoquent le plus de dégâts.
Quand on est « trop » par crainte de n’être « pas assez ».

Sinon, Réussir sa vie, c’est peut-être simplement ne jamais cesser d’apprendre et n’avoir, le jour de sa mort aucun regret (ni ennemi pour venir pisser sur votre tombe ) tout ça le plus tard possible car pour « réussir sa vie », je crois surtout qu’il faut du temps, du temps et du courage (ce qui signifie qu’il ne faut pas avoir peur de la vivre)

Hirondelle78 a écrit:ni ennemi pour venir pisser sur votre tombe

ouaf. Si on a deux admirateurs / amis fidèles pour chaque ennemi venu uriner là, je pense qu'on peut dire qu'on a quand même bien géré. Je sais me contenter de peu.

bienvenue ,on fait ce qu'on peut!