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Message par BrumeBlue Lun 15 Fév 2021 - 13:24

Bonjour,
J'ai choisi de me tourner vers ce forum car je commence à m'intéresser à la psychologie, au psychisme, au cerveau humain et à sa complexité dont on m'a donné un aperçu cette année (terminale), et parce que je ne sais pas vraiment où je pourrais m'exprimer en étant prise au sérieux sinon que par les personnes membres (j'ai lu vos discussions pendant des heures, ça m’a donné l'envie et le courage de me lancer même si je ne suis sûrement pas zèbre).

Je m'excuse par avance du gros pavé que j'ai écrit, j'ai du mal à synthétiser tout ce que je souhaite dire… Vous comprendrez si vous lisez.

J'aimerais avoir des avis extérieurs sur mon cas, pour, peut-être, éclairer ma lanterne sur mon mode de fonctionnement que j'essaye de définir en fonction de celui des autres (constatés via mes relations sociales avec amis, famille, lycée principalement).

Commençons par la pensée, la plus générale. La plupart des gens qui m'entourent semblent constamment assaillis de pensées, que la situation se présentant à eux demande réflexion ou non. Ma pensée, elle, ne se prononce que dans deux cas de figure diamétralement opposés: Premièrement, lorsque je dois réfléchir.

Deuxièmement, quand ce n'est pas le moment pour le faire. En effet, il m'arrive bien souvent de ne penser à rien: pas un concept, pas une image, juste le néant, parfois peut-être accompagné d'un léger bruit de fond lorsque je suis dans un endroit où il y a du bruit (chose qui m'irrite beaucoup, par ailleurs). Pour exemple, si je dois répondre à une question lors d'un contrôle, je vais m'efforcer de penser pour pouvoir réfléchir à la solution et à comment la communiquer. Toutefois, quand je me mets au lit, je vais très fréquemment instantanément penser d'une chose à une autre qui n'ont pas toujours de liens entre elles, voir pas de sens en elle-mêmes: je vais fermer les yeux pour dormir et une petite voix dans ma tête va se poser des tas de questions, en passant par des questions plutôt futiles en soi telles "qu'est ce que je vais dire à un tel?" et "Si je devais dessiner tel concept, à quoi ça ressemblerait?" à d'autres plus importantes pour la recherche de mon identité telles "qui suis-je?" et "Suis-je malheureuse?".

Cependant, si j'assiste à un cours ou à une discussion qui ne m'intéresse pas, je serais absolument incapable, non seulement de résumer le sujet traité, mais aussi de dire quelles ont été les pensées qui m'en ont empêchées puisque je n'ai littéralement pensé à rien. Pour illustrer ceci: puisque je déteste la géographie, les cours traitant de cette matière ne m'intéressent pas. Mais, même si je m'efforce d'écouter le cours de mon professeur, à moins d'essayer de répéter mot à mot dans ma tête ce qu'il prononce, il me sera impossible de dire quel était la problématique du jour, de la semaine, d'avoir un quelconque avis sur le sujet etc. Je serais comme absente, et ce n'est que plus tard en lisant mes prises de notes faites par moments de “lucidité” (enfin, plutôt lorsque je me “reconnecte à la réalité” et que je marque absolument tout ce qui est dit pour plus tard essayer de garder ce que je dois retenir) que je me rendrais réellement compte du cours auquel j'ai assisté.

Ensuite, passons à la réflexion, au sens global du terme. Concernant mon entourage, je vois que la manière de réfléchir dépend des cas. En effet, certains se basent sur leur audition, leur vision ou leurs mouvements pour structurer leur pensée. Par exemple, si je pose un problème de math à voix haute à une classe, les comportements vont différer: certains vont réfléchir dès l'entente de l'énoncé, d'autres vont faire un schéma ou l'écrire pour l'avoir sous leurs yeux, et d'autres encore vont, je ne sais pas, mâcher un chewing gum pour mieux se concentrer sur le problème? (je ne suis pas bien renseignée sur la mémoire kinesthésique, excusez moi.)

De mon côté, je me retrouve à combiner ces trois méthodes pour augmenter mes chances de traiter le problème correctement, mais des obstacles se heurtent à moi: ni la mémoire kinesthésique, auditive ou
visuelle (quoique, cette dernière l'est un petit peu plus que les autres dans le sens ou les traces écrites m'aident à me souvenir des choses quand je les lis) ne me sont véritablement utiles... Ainsi, j'oublie très facilement, j'ai du mal à retenir les choses et je pense que ça m'empêche d'avoir une réflexion claire, rapide, efficace. Autrement dis, je perds le fil de mes pensées, je m'égare et je bloque même là où tous semblent ne pas avoir de difficultés... Là où mes amis vont mettre au plus tard 3h à faire leurs devoirs, je mets au minimum 4-5h et ça peut s'étaler jusqu'à épuisement, et ce pour un même travail à faire. Alors, je me demande: pourquoi suis-je si lente à la détente? Pourquoi ma mémoire apparait si défaillante ?

Tout cela me stresse énormément et m'empêche d'avancer dans ma vie: je ne suis jamais satisfaite de ce que je fais même si j'obtiens d'excellentes notes, j'ai peur de décevoir et j'ai l'impression de ne jamais mériter mes résultats pourtant obtenus à la sueur de mon front, je souffre mentalement et physiquement (la fatigue ne me quitte jamais) de tout ce qu'on me force à faire et, malgré tout, quand je pense à des cas bien plus à plaindre que le miens (enfants en pays en guerre, personnes sans domicile, etc...), je m'auto-censure et cache ma douleur autant que possible.

Ceci mène irréfutablement à un cruel manque de confiance en moi ( aussi dû à d'autres facteurs que je n'étalerai pas ici), auquel je tente aujourd'hui de remédier pour avancer vers mon futur avec plus de sérénité et non plus cette constante panique et angoisse qui me hantent depuis des années.
J'espère ne pas avoir été trop vague…

Je souhaite mieux me comprendre et une aide extérieure pourrait me donner un aperçu du bout du tunnel, surtout que je n'ai pas les moyens de me tourner vers des professionnels… N'hésitez donc pas à me faire part de vos impression (Vous retrouvez-vous dans mes mots? Retrouvez-vous plutôt une personne “classique”, à comprendre “semblable à la majorité des humains”? Auriez-vous une idée d'où je pourrais me situer psychologiquement? Un trouble que vous auriez reconnu? Des traits appartenant à un certain type de personnes?... Conseils, témoignages, etc Je suis toute ouïe.)

J'ai beaucoup de mal à poster... Je suis déjà en train de regretter ce que j'ai écrit alors je pose ça là. J'espère au moins pouvoir entamer une discussion avec vous. Smile


Dernière édition par BrumeBlue le Mar 16 Fév 2021 - 21:18, édité 1 fois (Raison : Pour une meilleure lisibilité)

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Message par So Sûre 2 Lun 15 Fév 2021 - 14:45

Hello 
Ça va être intéressant. 
Pour avoir mon bac dans ma terminale depuis 30 ans, merci à toi pour ce cours gratuit par correspondance virtuelle et à venir par d'autres membres. 

study
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Message par Archiloque Lun 15 Fév 2021 - 14:57

Hum, penses-tu vraiment à rien ou n'as tu pas plutôt un manque de rétrospection sur ce à quoi tu penses ? Une forme de pensée en fait, mais dont tu, non pas oublies, mais perds conscience. La pensée ne semble pas perdue parce que par exemple tu te questionnes en moment de relâchement et qui nuisent à ton endormissement ou en ayant de bons résultats scolaires, peut-être as-tu seulement du mal à les resolliciter ce qui expliquerait ta lenteur comme ton besoin d'effort pour les solliciter. Il peut y avoir d'autres explications, mais je n'ai aucune qualification ou qualité à te les donner.

Concernant les professionnels, tu parles d'absence de moyens. Si c'est matériel, il y a toujours la possibilité de s'approcher d'un CMP (mais la réponse ne sera pas forcément adéquate ou égale), mais ça peut être une piste. Si c'est d'autres moyens, je suis sans réponse.
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Message par zebrisse Lun 15 Fév 2021 - 15:32

Bonjour BrumeBlue,

BrumeBlue a écrit:Tout cela me stresse énormément et m'empêche d'avancer dans ma vie: je ne suis jamais satisfaite de ce que je fais même si j'obtiens d'excellentes notes, j'ai peur de décevoir et j'ai l'impression de ne jamais mériter mes résultats pourtant obtenus à la sueur de mon front

Un des point clés sur lesquels tu peux travailler est le manque de confiance en toi : je crois y voir une grande dépendance aux regards/jugements extérieurs.

Des questions que tu peux te poser :
Crois-tu qu’une personne qui aurait de mauvaises notes en permanence « vaille »  moins qu’une autre ?
Crois-tu qu’une telle personne serait moins « digne d’être aimée » qu’une autre ?

Je t’encourage à lire mon message dans ce fil de discussion :
https://www.zebrascrossing.net/t39687-test-d-amour-propre#1683570


BrumeBlue a écrit:je souffre mentalement et physiquement (la fatigue ne me quitte jamais) de tout ce qu'on me force à faire
Concernant … « tout ce qu’on te force à faire » , tu as le droit d’exprimer ta douleur. Bien sur, pour cela, il est nécessaire de trouver des personnes qui soient un minimum à l’écoute et/ou réceptives.


BrumeBlue a écrit:Cependant, si j'assiste à un cours ou à une discussion qui ne m'intéresse pas, je serais absolument incapable, non seulement de résumer le sujet traité, mais aussi de dire quelles ont été les pensées qui m'en ont empêchées puisque je n'ai littéralement pensé à rien. Pour illustrer ceci: puisque je déteste la géographie, les cours traitant de cette matière ne m'intéressent pas. Mais, même si je m'efforce d'écouter le cours de mon professeur, à moins d'essayer de répéter mot à mot dans ma tête ce qu'il prononce, il me sera impossible de dire quel était la problématique du jour, de la semaine, d'avoir un quelconque avis sur le sujet etc.

Juste pour dire que j’étais dans la même cas durant une partie de ma scolarité. Qui s’est donc accompagnée de certaines souffrances. Problème que j’ai réglé à ma façon :
- quand j’ai été en mesure de sécher sélectivement les cours. Mais je ne recommande pas forcément cette façon de faire ^^
- quand j'ai été en mesure de choisir un cursus à la carte

Bonus : il y a aussi ce sujet là qui peut t'intéresser : https://www.zebrascrossing.net/t38011-surpasser-les-angoisses-scolaires


Dernière édition par zebrisse le Lun 15 Fév 2021 - 15:35, édité 1 fois (Raison : éviter une mauvaise interprétation de mes mots)
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Message par higeekomori Lun 15 Fév 2021 - 16:24

Salut Brume Tchao

BrumeBlue a écrit:Je m'excuse par avance du gros pavé que j'ai écrit, j'ai du mal à synthétiser tout ce que je souhaite dire… Vous comprendrez si vous lisez.
Pas de problème à ce que tu fasses des pavasses de 60 000 caractères. Ici, celui ou celle qui a pour objectif d’écrire le moins possible ne gagne jamais le gros lot à la tombola, de toute façon. Dent pétée Donc ne te prive pas.

(La seule chose que je pourrais très honnêtement te recommander par contre, c'est qu'un long texte proposé sans aucune aération visuelle est bien plus difficile à lire et peut donner bien moins envie de s'y concentrer qu'un texte qui comporte des sauts entre les portions de mots ou les idées. Ta présentation est donc sympa, mais un poil ardue à avaler simplement sur sa forme. Razz)


Ceci dit, je te souhaite aussi pour ma part la bienvenue sur ce forum où j'espère que tu vas trouver très prochainement tes marques. cheers

A bientôt! flower


Hig.


.
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Message par Opossum Lun 15 Fév 2021 - 21:54

Bonjour,
La sensation de ne penser à rien, que rien de construit n'émerge, m'était/m'est encore familière.
Je la relie à la phase de l'appropriation des informations qui précède la compréhension.  Par contre, ne pas se souvenir de la problématique traitée, c'était plus que pour moi, celle-ci ne faisait pas sens par rapport à ce que je comprenais de la situation ou de l'intérêt que j'y portais.

Elle se situe à l"opposé de la pensée qui suit un chemin connu et préférentiel (a.k.a. un biais).  Celui-là est bien trop rapide que pour faire émerger une nouvelle info, en tout cas pour moi.

Les autres pensées sont pour moi des pensées intégrantes.  Celles qui construisent la trame de la personnalité.
Encore une fois, normal (ahem, faut m'excuser, je tente de me normaliser).

Si cela peut aider.  Smile
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Message par BrumeBlue Mar 16 Fév 2021 - 21:15

Bonjour et merci à tous d'avoir répondu à mon message. Excusez-moi du retard, cela risque de se produire fréquemment malheureusement…

Pour Archiloque:
Archiloque a écrit: Hum, penses-tu vraiment à rien ou n'as tu pas plutôt un manque de rétrospection sur ce à quoi tu penses ? Une forme de pensée en fait, mais dont tu, non pas oublies, mais perds conscience. La pensée ne semble pas perdue parce que par exemple tu te questionnes en moment de relâchement et qui nuisent à ton endormissement ou en ayant de bons résultats scolaires, peut-être as-tu seulement du mal à les resolliciter ce qui expliquerait ta lenteur comme ton besoin d'effort pour les solliciter. Il peut y avoir d'autres explications, mais je n'ai aucune qualification ou qualité à te les donner.

→ En effet, cela pourrait être une explication plausible. Malgré tout, je ne pense pas que ce soit la “bonne”, ou du moins elle ne le serait qu'en partie.

J'ai clairement un manque de rétrospection sur ma pensée (d'ailleurs, comment je pourrais essayer d'y remédier ?) mais il y a d'après moi aussi une véritable perte de mémoire qui suit les moments d'absence ou d'évasion de mon esprit non intentionnels et qui m’empêche donc de travailler correctement.

Quand je dis que je prends des notes de tout, je ne le fait que quand j’écoute réellement ce que l'on me dit, soit en répétant dans ma tête les mots que j'entends, chose que je ne peux pas faire quand je suis justement en train de ne penser à rien (ou peut-être quand je pense inconsciemment)…

De la même manière, quand je dis que j'ai d'excellentes notes, je les ai en apprenant mes traces écrites qui me paraissent complètement nouvelles quand je les lis: je ne les associe pas au cours qui m’a été enseigné, je sais juste que ce qui a été dit dans le cours est égal à ce que j'ai écrit sans pour autant avoir de flashback de mon professeur en train de donner le-dit cours. C'est comme s'il y avait deux personnes distinctes en moi: l'une qui prend les cours et l'autre qui les reçoit… Je ne suis sûrement pas très claire, je développerai si l'idée est trop floue.

Dans tous les cas, cette “pensée inconsciente” semble effacer complètement ma pensée consciente par moment, comme si je dormais éveillée. C'est à mon avis une des racines de mes problèmes sur le plan scolaire.


Archiloque a écrit: Concernant les professionnels, tu parles d'absence de moyens. Si c'est matériel, il y a toujours la possibilité de s'approcher d'un CMP (mais la réponse ne sera pas forcément adéquate ou égale), mais ça peut être une piste. Si c'est d'autres moyens, je suis sans réponse.

→ Je viens de chercher et j'ai effectivement trouvé un CMP (près de chez ma grand-mère, moi j'habite en campagne perdue donc c'est assez désert…) mais outre la partie financière, il y a aussi le manque de temps, et la peur de parler à mon entourage de mon mal être ou encore la peur d'en fin de compte n'avoir aucun réel problème (même si, entre nous, j'en doute très fortement…) et de déranger pour rien...

J'ai des antécédents familiaux (mère, grand-père) au sujet de troubles mentaux et ces derniers sont extrêmement taboo parmi nous ou sont utilisé comme “insulte” du style “va voir un psy, tu es folle!” adressée à moi… Or je sais pertinemment que consulter un professionnel n'est pas gage de folie, mais quand je vois le comportement de ma famille, leur en parler n'est pas une mince affaire… De plus, mes proches qui ont été/sont suivis sur le long terme ne semblent absolument pas s'améliorer donc ça ne donne pas confiance pour moi aussi demander de l'aide…

Pour zebrisse:  
zebrisse a écrit: Un des point clés sur lesquels tu peux travailler est le manque de confiance en toi : je crois y voir une grande dépendance aux regards/jugements extérieurs.

→ Tout à fait, je n'ai absolument pas confiance en moi, que ce soit au niveau de mon physique ou de mon intelligence entre autre. Il m'arrive souvent de me demander si la raison pour laquelle chaque tâche me semble difficile est parce que je n'en suis en vérité pas capable… j'ai l'impression que quand j'arrive à faire quelque chose, je mens aux autres car je n'aurais pas dû être apte à le faire. Je me mets alors une pression incommensurable en me disant que s'ils le découvrent, je vais les décevoir, donc je dois travailler toujours plus pour conserver cette image d'élève “”””brillante””””... Un masque qui me colle au visage si fortement que moi même je peine à voir ce qu'il y a en dessous.

zebrisse a écrit: Des questions que tu peux te poser :
Crois-tu qu’une personne qui aurait de mauvaises notes en permanence « vaille »  moins qu’une autre ?

→ Absolument pas! Je suis consciente que les notes ne définissent pas la personne, chose que j'ai pu constater par moi même en rencontrant certains camarades de classe qui peinaient à obtenir de bonnes notes et qui pourtant étaient bourrés de qualités. Mais je ne perçois pas de qualité chez moi qui me rendrait intéressante, et mes notes en deviennent une façon de me redonner espoir un court instant, un moment de joie lors de la remise des résultats qui retombe une fois que je me remets à douter de moi...

zebrisse a écrit: Crois-tu qu’une telle personne serait moins « digne d’être aimée » qu’une autre ?


→ Non car personne ne devrait être définie selon ses notes, mais plutôt par sa personnalité, son coeur, sa perception des choses… Mais quand on à l'impression de ne rien avoir d'autre… On s'accroche un peu trop à ses résultats, si bien que des nœuds se forment et on n'arrive plus à s'en détacher même si cette obsession (me) détruit à petit feu…

zebrisse a écrit: J'ai choisi de ne pas dépendre des conditions extérieures pour l'estime de moi (...). j'ai choisi de ne pas attendre le regard des autres pour l'estime de moi. (...) Ne pas s'identifier à nos défauts de caractère.

→ Quand j'ai lu ça, la première chose qui m'est venue à l'esprit c'est “je fais tout l'inverse depuis le collège”... C'est alarmant. Je vais essayer de garder tes mots en tête et de les appliquer mais c'est plus facile à dire qu'à faire…

zebrisse a écrit: Concernant … « tout ce qu’on te force à faire » , tu as le droit d’exprimer ta douleur. Bien sûr, pour cela, il est nécessaire de trouver des personnes qui soient un minimum à l’écoute et/ou réceptives.

→ Je ne sais pas vers qui me tourner… Si je parle par mégarde à une personne qui se révèle ne pas être à mon écoute contrairement à ce que j'aurais pensé, je crains de me renfermer encore plus sur moi-même...

zebrisse a écrit: Bonus : il y a aussi ce sujet là qui peut t'intéresser : https://www.zebrascrossing.net/t38011-surpasser-les-angoisses-scolaires”

→ C'est impressionnant à quel point je me reconnais en Skymer… Son témoignage aurait pu être le miens à la différence que rien ne me passionne vraiment… (J'adore le dessin mais j'y prends de moins en moins de plaisir car j'y vois des défauts en image)... Je n'ai pas non plus de rêve autre que d'être heureuse, chose qui passe d'ailleurs par l'acceptation et l'amour de soi-même que je suis loin d'avoir atteint… Pas d'idées de métier non plus, à part peut-être traductrice en anglais mais j'ai peur de ne pas tenir en études supérieures vu l'état dans lequel je suis avec le lycée…

Et puis les circonstances aussi sont différentes: Je travaille en alternance à cause du covid… D'un côté ça me fait du bien car je ne vois plus mes professeurs, leur regard et leur pédagogie inexistante. D'un autre côté, je ne vois plus mes amis, j'ai de très mauvaises relations avec ma mère et on nous donne trois fois plus de travail à faire à la maison alors c'est limite plus compliqué qu'avant de travailler.

De plus je fais partie des élèves subissant le nouveau programme… Plus de filière S, ES ou L mais des spécialités; plus de bac en juin mais plusieurs épreuves finales (dont certaines ont dû être annulée, or ça aurait été l'occasion pour certains dont moi de rattraper certaines notes en spécialités) en plus d'un contrôle continu… Ça aurait pu être une bonne idée, seulement rien n'a été préparé. On ne nous fait pas cours, on nous balance des cours pour finir le programme. Les attentes sont élevées, l'aide est faible voir inexistante. Chaque note compte, la pression monte.

Je ne peux pas tout mettre sur le dos des professeurs: certains font des efforts, certains sont admirables ! (Jamais je n'oublierais mon professeur de mathématiques de l'année dernière qui n'a fait que renforcer mon amour pour les maths) Cependant, mes professeurs de cette année semblent pour la plupart avoir décidé de laisser leurs élèves se débrouiller. Je m'ennuie dans leurs cours, non pas parce que je n'aime pas leur matière ou parce que je sais tout (car ce serait dire un mensonge plus grand que la tour Effel), mais car aucun investissement n'apparaît:

On nous demande des dissertations, des commentaires, des exposés mais on ne nous fournis aucune source de connaissance. Par exemple, en anglais littérature, ce serait le moment parfait pour nous parler de l’Histoire des États-Unis, du cinéma, des auteurs… Non, on nous donne des documents et on nous demande de les analyser, point. On est censé savoir faire, car les professeurs savent faire et que le programme nous demande de savoir faire. Et le pire, c'est qu'avec tout le travail attendu, le temps se fait court pour faire ses propres recherches et approfondir ses connaissances.

J'ai l'impression de perdre mon temps. Je pourrais détailler encore et encore tout ce qui me gêne avec l'école, mais ça se rapproche pas mal de ce que dit Skymer: pression, manque de liberté, fatigue et je considère aussi qu'on ne devrait pas avoir à travailler autant une fois rentrés chez soi.

zebrisse a écrit: Juste pour dire que j’étais dans la même cas durant une partie de ma scolarité. Qui s’est donc accompagnée de certaines souffrances. Problème que j’ai réglé à ma façon :
- quand j’ai été en mesure de sécher sélectivement les cours. Mais je ne recommande pas forcément cette façon de faire ^^
- quand j'ai été en mesure de choisir un cursus à la carte


→ Félicitations pour avoir surmonté ces souffrances, j'espère arriver à en faire de même ! Quand je ne vais pas en cours, je me sens un peu coupable mais tellement soulagée que je le fais bien plus que l'année dernière… Même si ce n'est pas très recommandé en effet. Penses-tu que l'université me conviendrait peut-être ? Certains cours n’y sont, il me semble, pas obligatoires…

Pour higeekomori: Merci de me rassurer et de m'accueillir! J'ai l'habitude d'écrire beaucoup, et c'est quelque chose qu'on me reproche donc je craignais d'en faire trop haha. Je vais prendre note de ton conseil et aérer mes messages pour une meilleure lisibilité et pour ne pas repousser d'éventuels lecteurs (je vais éditer mon premier post). Smile

Pour Opossum:
Opossum a écrit: La sensation de ne penser à rien, que rien de construit n'émerge, m'était/m'est encore familière.
Je la relie à la phase de l'appropriation des informations qui précède la compréhension.

Par contre, ne pas se souvenir de la problématique traitée, c'était plus que pour moi, celle-ci ne faisait pas sens par rapport à ce que je comprenais de la situation ou de l'intérêt que j'y portais.

Elle se situe à l"opposé de la pensée qui suit un chemin connu et préférentiel (a.k.a. un biais).  Celui-là est bien trop rapide que pour faire émerger une nouvelle info, en tout cas pour moi.

Les autres pensées sont pour moi des pensées intégrantes.  Celles qui construisent la trame de la personnalité.
Encore une fois, normal (ahem, faut m'excuser, je tente de me normaliser).

Si cela peut aider.

→ Très intéressant, j'apprécie grandement ton aide. Cependant je crois que cette impression de ne penser à rien n'est pas toujours liée à cette phase que tu définis pour ma part. J'explique un peu au dessus, pour éviter de trop me répéter. Du coup, pour toi, l'oubli de la problématique est dû au fait que cette dernière ne coïncide pas avec la pensée par manque d'intérêt ou de sens? Pensée que tu distingues des pensées “intégrantes”? Ou alors je n'ai pas bien compris. scratch

Pour So,Nath: Si le sujet peut susciter l'intérêt tant mieux haha, c'est aussi l'occasion pour moi de découvrir de nouvelles personnes et donc d'apprendre study.

Pardon pour les éventuelles coquilles qui se seraient glissées dans mon texte.

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Message par Bimbang Mar 16 Fév 2021 - 21:40

De la même manière, quand je dis que j'ai d'excellentes notes, je les ai en apprenant mes traces écrites qui me paraissent complètement nouvelles quand je les lis: je ne les associe pas au cours qui m’a été enseigné, je sais juste que ce qui a été dit dans le cours est égal à ce que j'ai écrit sans pour autant avoir de flashback de mon professeur en train de donner le-dit cours. C'est comme s'il y avait deux personnes distinctes en moi: l'une qui prend les cours et l'autre qui les reçoit… Je ne suis sûrement pas très claire, je développerai si l'idée est trop floue.

Que te rappelles tu de ce temps qui s'est écoulé alors ? Tu en as des souvenirs (autre que les souvenirs du cours ?) ou rien du tout ?
Est ce que tu écris ce que le prof écrit au tableau, ou traduis tu en notes ce que tu entends ?
Ça t'arrive à d'autres moments, ou bien ces temps d'"absence" ne se font que pendant les cours ?
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Message par BrumeBlue Mer 17 Fév 2021 - 11:23

Bonjour Bimbang,
Bimbang a écrit: Que te rappelles tu de ce temps qui s'est écoulé alors ? Tu en as des souvenirs (autre que les souvenirs du cours ?) ou rien du tout ?
Est ce que tu écris ce que le prof écrit au tableau, ou traduis tu en notes ce que tu entends ?
Ça t'arrive à d'autres moments, ou bien ces temps d'"absence" ne se font que pendant les cours ?

Le temps qui s'écoule lors de ces moments là semble s'arrêter pour moi. De plus il me m'est d'ordinaire pas possible de savoir quelle heure est-il à moins d'avoir un instrument de mesure du temps sous mes yeux. Je n'ai donc pas de souvenirs de ces instants. Je ne me rends compte que du temps a passé et donc que j'ai eu un état d'absence qu'une fois que je ne suis plus dans ledit état.

Ce que j'écris sur mon cahier, ce sont les mots exacts exprimés par mes professeurs (à condition que j'arrive à suivre leur débit de parole). Ils n'écrivent que rarement au tableau, et quand c'est le cas, ce sont en général des schémas ou mots clés. Or si je les écrivais ils ne me serviraient à rien, puisque je devrais me rappeler de mon cours pour comprendre leur sens. Ainsi je ne suis pas capable de noter mon cours si je ne suis pas consciente de ce que dit mon professeur.

Il m'apparaît que cela ne se produit qu’en cours, et, comme dit plus haut, lors de discussions qui ne provoquent aucun intérêt de mon côté. J'éditerai mon message si je m'aperçois que ce n'est pas tout à fait exact.

Ai-je été assez compréhensible?

BrumeBlue

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Message par Invité Mer 17 Fév 2021 - 11:48

Oui les cours sont balancés et non plus donnés. C’est une véritable catastrophe. On déroule un programme comme une antienne. Celui qui la chante depuis des années est lui même peu motivé. Cela se ressent puissamment. Combien je vois des profs dire ce que se disent les étudiants à savoir comment ils sont pas motivés allant en classe à reculons. Comment voyons nous aujourd’hui avec le Covid, des profs du supérieur s’alarmer du temps passé devant leurs étudiants au détriment de leurs recherches. Comment on ne sait pas enseigner, c’est à dire donner, transmettre avec soin en s’assurant non pas que tout le monde suive (quelle vilaine expression), mais que chacun ait été accaparé par ce nouveau savoir qui désormais chemine en lui. Si ce n’était que cela. Non il y a le contenu qui est souvent caricatural. Aussi je peux comprendre tes déconvenues. Elles seront également possible tout ailleurs, dans le monde du travail. C’est un schéma que tu dois intégrer dans ton principe constructeur. Ta pensée n’est pas défaillante elle trouvera à s’animer quand elle sera piquée dans le vif. Il est vrai qu’en attendant, le lycée n’est pas le lieu approprié.

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Message par zebrisse Mer 17 Fév 2021 - 14:27

BrumeBlue a écrit:
→ Tout à fait, je n'ai absolument pas confiance en moi, que ce soit au niveau de mon physique ou de mon intelligence entre autre. Il m'arrive souvent de me demander si la raison pour laquelle chaque tâche me semble difficile est parce que je n'en suis en vérité pas capable… j'ai l'impression que quand j'arrive à faire quelque chose, je mens aux autres car je n'aurais pas dû être apte à le faire. Je me mets alors une pression incommensurable en me disant que s'ils le découvrent, je vais les décevoir, donc je dois travailler toujours plus pour conserver cette image d'élève “”””brillante””””... Un masque qui me colle au visage si fortement que moi même je peine à voir ce qu'il y a en dessous.

Ce que tu décris me semble correspondre au « syndrome de l’imposteur ». Tu peux rechercher cette expression sur le net.
J’aurais l’idée de creuser sur ce point : « qu’est ce que ça fait s’ils découvrent que tu ne sois en réalité pas capable ? »
Peur de les décevoir, c’est-à-dire :
- peur de les faire souffrir ?
- peur d’être rejetée ?

Peux être que tu t’identifies profondément à cette personne « incapable », et  « pas intéressante ».

BrumeBlue a écrit:
Mais je ne perçois pas de qualité chez moi qui me rendrait intéressante

Dans la philosophie bouddhiste, on nous apprend que chaque être vivant possède un potentiel de bienveillance et de sagesse infinies : comparable à une pépite d'or.
Ce potentiel est indestructible. C'est notre véritable nature.
Par contre, chez la plupart des êtres vivants, cette pépite d'or est recouverte d’une bonne couche de boue (jalousie, manipulation, colère, égoïsme, …) ce qui fait qu’elle n’est pas visible. Chacun est libre d’essayer de s’améliorer (enlever des couches de boue) pour permettre à sa pépite d'or de devenir petit à petit visible à tous.

Si tu parviens à t’identifier à ton potentiel sacré indestructible, tu n’auras plus besoin de chercher à devenir intéressante. Tu es « intéressante de naissance », comme tous les autres êtres vivants. Par contre, tu n’en n’as pas encore conscience.
Cela ne veut pas dire que tous les autres vont s’intéresser à toi. Car beaucoup de gens pensent qu’il y a 2 catégories de personnes : les "personnes intéressantes" et les "personnes non-intéressantes". Et du coup, ils ne cherchent pas à voir le potentiel chez les autres (et du coup, ils les ignorent ou les rejettent).


zebrisse a écrit: J'ai choisi de ne pas dépendre des conditions extérieures pour l'estime de moi (...). j'ai choisi de ne pas attendre le regard des autres pour l'estime de moi. (...) Ne pas s'identifier à nos défauts de caractère.
BrumeBlue a écrit:
→ Quand j'ai lu ça, la première chose qui m'est venue à l'esprit c'est “je fais tout l'inverse depuis le collège”... C'est alarmant. Je vais essayer de garder tes mots en tête et de les appliquer mais c'est plus facile à dire qu'à faire…

Oui ça prend du temps à intégrer au plus profond de soi.

Bonne chance !


Dernière édition par zebrisse le Mer 17 Fév 2021 - 20:48, édité 1 fois (Raison : J'ai corrigé l'analogie de la pépite d'or dans une couche de boue. (J'avais d'abord parlé d'un diamant recouvert de crasse) Le sens reste le même, mais je trouve que c'est plus parlant comme ça ...)
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Message par higeekomori Ven 19 Fév 2021 - 18:49

Salut Brumeblue Tchao

BrumeBlue a écrit:Pour higeekomori: [...] J'ai l'habitude d'écrire beaucoup, et c'est quelque chose qu'on me reproche donc je craignais d'en faire trop haha.
Avec moi, tu peux être tranquille de ce côté là. Pour un seul post, ça m'est déjà arrivé d'être obligé de devoir le scinder en deux, car j'avais atteint la limite maxi des 60 000 caractères. Mon record, je crois c'est quelque chose comme presque 100 000 (95 000 et des bulots) Razz Donc, Perso, tu ne me fera pas fuir avec un post de 4 mètres de long. Sois cool !


A plus tard.


Hig.

PS: Et merci d'avoir édité ton premier post, c'est super cool! S'identifier extérieurement pour se trouver soi-même  IPB_796
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Message par BlackStar Ven 5 Mar 2021 - 14:43

Bonjour 
Je pense au processus d’individuation de Carl Gustav Jung qui est un outil très puissant mais méconnu.
Si tu souhaites en discuter avec plaisir .
Bon courage .
François

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