Tu sais que tu es seul(e) quand...

Quand tu t’agites encore et toujours plus fort.

tu es face a l'adversité

Il y a une solitude de l’espace
Une solitude de la mer
Une solitude de la Mort, mais toutes
Sont société
Comparées à ce lieu plus profond
Cette intimité polaire
D’une âme se visitant elle-même -

- Emily Dickinson

Parce que oui, j'aime beaucoup.

Tu sais que tu es seul quand personne ne te comprends.

siamois93 a écrit:Tu sais que tu es seul quand personne ne te comprends.

pardon?

Il y a des sourds, c'est vrai.

Tu sais que tu es seul quand ton corps – cet ultime partenaire, cet allié soi-disant inaliénable – te lâche enfin, lui aussi. C'est alors la désolation, telle que la décrit Hannah Arendt, dans cette progression graduelle vers le néant relationnel et la déréliction : « La solitude peut devenir désolation. Cela se produit lorsque, tout à moi-même, mon propre moi m’abandonne. »
Je savais déjà que j'étais fondamentalement seul, ontologiquement livré à moi-même ; mais j'ignorais que j'avais encore cette chose à craindre : la démission inexorable de cette enveloppe corporelle acculée à la reddition par mon mode de vie, même. Ma capitulation s'inscrit donc à présent jusque dans ma chair, la dernière trahison s'incarnant dans cet abandon intime. De quoi me rendre nostalgique de la solitude à laquelle se substitue tragiquement cette désolation, pour m'indiquer viscéralement le stade final de ma débâcle. Amen.

Quand tu attends -encore- après ton téléphone.

Je sais que je suis seule quand, au détour d'une conversation administrative, je réplique à mon interlocuteur que s'il n'a rien compris parce que je parle trop vite : "excusez, je n'ai pas parlé avec un humain depuis si longtemps que... ça se bouscule tout d'un seul coup, tout." Et que ça ne le fait pas rire

... ou bien que je fais à manger pour deux