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ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Re: ........
Perfecto i rapido señor Orto !
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 404 Not Found
Re: ........
Salut les potos
On se croise sans se parler ( parler le sans, ca me connait remarque)
Dommage un peu, Alors je vous fais un bisou.
Hasta la vista!
On se croise sans se parler ( parler le sans, ca me connait remarque)
Dommage un peu, Alors je vous fais un bisou.
Hasta la vista!
Invité- Invité
ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 404 Not Found
Re: ........
Tu vas me faire pleurer ortolan.
J'ai tellement aimé chanter avec ta guitare et toi.
<3 merci merci merci encore.
J'ai tellement aimé chanter avec ta guitare et toi.
<3 merci merci merci encore.
Invité- Invité
Re: ........
- Ou Thanatos ?! (again² & a gaine):
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
Une réflexion sur "Libertinage et sexualité" : https://www.zebrascrossing.net/t31684p400-libertinage-sexualite#1315140
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
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Re: ........
Ouaip. C'est la que je me sens con
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
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Re: ........
Coucou Chuna ! Je ne résiste pas :
soto²- Messages : 2760
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Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
Je me suis levé ce matin avec l'intime impression d'être au bord d'une dépression quasi-suicidaire par manque de compréhension et d'isolement sémantique. Merci juste d'être là.
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
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Re: ........
Brigitte ^^
Ya de ça ^^
Non en fait, c'est totalement ça
Ya de ça ^^
Non en fait, c'est totalement ça
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 42
Localisation : Landes
Re: ........
Ce qui est terrible, c'est que les zèbres qui ont les compétences pour développer des relations sociales et s'entourer souffrent du manque de compréhension. Et ceux qui ne savent pas le faire, souffrent de solitude, et se moquent bien d'être compris ; Ptèt que le jour où ils y arrivent, ils basculent dans les soucis des premiers.
Dommage qu'ils aient du mal à se croiser dans la vraie vie.
Heureusement qu'il y a le net.
Dommage qu'ils aient du mal à se croiser dans la vraie vie.
Heureusement qu'il y a le net.
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
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Localisation : Landes
Re: ........
"Du mal à se croise"
Ça fait batard non ?
Ça fait batard non ?
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: ........
Moi je travail sans filet.
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
Pola, je me pose une question depuis pas mal de temps et çà me turlupine : est-ce que ton pseudo est un semi-palindrome ?!
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
Des semi-remarques, Soto il en a des remorques...
(c'est pas ma faute, c'est le café)
(c'est pas ma faute, c'est le café)
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 42
Localisation : Landes
Re: ........
Nan, du café dans mon eau :'(
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 42
Localisation : Landes
Re: ........
Çà m'a toujours ému de regarder deux filles se tripoter ensemble les neurones.
Vous croyez que c'est du libertinage sapiosexuel ?!
Vous croyez que c'est du libertinage sapiosexuel ?!
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
C'est pas l'homme qui prend la mer...
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
Quand le saumon quitte l'océan et rejoint l'eau douce pour se reproduire, l'eau douce le tue.
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: ........
- Les modifs (Gherasim Luca):
- "Et mon éthique phonétique, je la jette comme un sort..."
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
- Cerveau > Intelligence & Créativité:
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
Z, parce que l'on y arrive quand même, mais bien plus difficilement sans.
soto²- Messages : 2760
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Localisation : Au delಠ(31)
Re: ........
- Caminante, no hay camino...:
Caminante no hay camino [Toi qui marches, il n'existe pas de chemin]
Todo pasa y todo queda, [Tout passe et tout reste,]
pero lo nuestro es pasar, [mais le propre de l'homme est de passer,]
pasar haciendo caminos, [passer en faisant des chemins,]
caminos sobre el mar. [des chemins sur la mer.]
Nunca perseguí la gloria, [Je n'ai jamais cherché la gloire,]
ni dejar en la memoria [ni cherché à laisser dans la mémoire]
de los hombres mi canción; [des hommes ma chanson ;]
yo amo los mundos sutiles, [j'aime les mondes subtils,]
ingrávidos y gentiles, [légers et aimables,]
como pompas de jabón. [comme des bulles de savon.]
Me gusta verlos pintarse [J'aime les voir se peindre]
de sol y grana, volar [de soleil et de rouge, voler]
bajo el cielo azul, temblar [sous le ciel bleu, trembler]
súbitamente y quebrarse... [soudainement et se rompre...]
Nunca perseguí la gloria. [Je n'ai jamais cherché la gloire.]
Caminante, son tus huellas [Toi qui marches, ce sont tes traces]
el camino y nada más; [qui font le chemin, rien d'autre ;]
caminante, no hay camino, [toi qui marches, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar. [le chemin se fait en marchant.]
Al andar se hace camino [En marchant on fait le chemin]
y al volver la vista atrás [et lorsqu'on se retourne]
se ve la senda que nunca [on voit le sentier que jamais]
se ha de volver a pisar. [on n'empruntera à nouveau.]
Caminante no hay camino [Toi qui marches, il n'existe pas de chemin]
sino estelas en la mar... [si ce n'est le sillage dans la mer...]
Hace algún tiempo en ese lugar [Il fut un temps dans ce lieu]
donde hoy los bosques se visten de espinos [où aujourd'hui les bois s'habillent d'épines]
se oyó la voz de un poeta gritar [on entendit la voix d'un poète crier]
"Caminante no hay camino, ["Toi qui marches, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant..."]
Golpe a golpe, verso a verso... [Coup après coup, vers après vers...]
Murió el poeta lejos del hogar. [Le poète mourut loin de chez lui.]
Le cubre el polvo de un país vecino. [Il est recouvert de la poussière d'un pays voisin.]
Al alejarse le vieron llorar. [En s'éloignant on le vit pleurer.]
"Caminante no hay camino, [Toi qui marches, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant...]
Golpe a golpe, verso a verso... [Coup après coup, vers après vers...]
Cuando el jilguero no puede cantar. [Quand le chardonneret ne peut chanter]
Cuando el poeta es un peregrino, [Quand le poète est un pèlerin,]
cuando de nada nos sirve rezar. [quand il ne sert à rien de prier.]
"Caminante no hay camino, ["Toi qui marches, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant..."]
Golpe a golpe, verso a verso. [Coup après coup, vers après vers.]
Antonio Machado.
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
- World Cyberwar (en temps réel):
- http://map.norsecorp.com/#/
Encore plus fascinant que le défragmenteur de son disque dur...
soto²- Messages : 2760
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Invité- Invité
Re: ........
- STFU & mort² > tutoie ! :
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
- Ou comment le drone me file le bourdon:
- "Le drone, drone ambient, ambient drone, ou musique drone, est un genre musical minimaliste faisant essentiellement usage de bourdons (drones en anglais), utilisant des sons, notes et clusters maintenus ou répétés. Il est typiquement caractérisé par de longues plages musicales présentant peu de variations harmoniques." Drone (musique) sur WP.
> How to Incorporate Drones Into Your Music
soto²- Messages : 2760
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Réalité & Illusion ou mode d'Existence vs mode d'Apparition
- Réalité & Illusion ou mode d'Existence vs mode d'Apparition > la subtile vacuité:
Un court article d'introduction sur ZC : Bouddhisme et vacuité
Dans mon brain :- Vacuité (Sagesse) - Sunyata et "ignorance" [ --> Ethique de son explication / risque de mésinterprétation Nihiliste]
- Un concept subtile à vocation pratique, qui s’approfondit au fur et à mesure de l'expérience que l'on en fait. A laisser donc précautionneusement et impérativement en suspension de tout jugement (époché)...
Les Bouddhas ont dit que la vacuité était la seule sortie de toutes les vues mais que ceux qui croient à la [forme de la] vacuité sont inguérissables - Majjima Nikaya.- Vacuité (Sagesse) - Sunyata et "ignorance" [ --> Ethique de son explication / risque de mésinterprétation Nihiliste]
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
- Gégé le vrai tographe:
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
Apprentissage² (du second ordre) : apprendre à apprendre et auto-(soto?!)-apprentissage.
"This course gives you easy access to the invaluable learning techniques used by experts in art, music, literature, math, science, sports, and many other disciplines. We’ll learn about the how the brain uses two very different learning modes and how it encapsulates (“chunks”) information. We’ll also cover illusions of learning, memory techniques, dealing with procrastination, and best practices shown by research to be most effective in helping you master tough subjects.
Using these approaches, no matter what your skill levels in topics you would like to master, you can change your thinking and change your life. If you’re already an expert, this peep under the mental hood will give you ideas for: turbocharging successful learning, including counter-intuitive test-taking tips and insights that will help you make the best use of your time on homework and problem sets. If you’re struggling, you’ll see a structured treasure trove of practical techniques that walk you through what you need to do to get on track. If you’ve ever wanted to become better at anything, this course will help serve as your guide."
Une liste de vidéos Sur YT des même auteurs >>> Learning How to Learn: Powerful Mental Tools.
Le cours complet (et gratuit) sur Coursera >>> Learning How to Learn: Powerful mental tools to help you master tough subjects
Deep Learning
Quand à moi, j'ai retrouvé un amour de jeunesse : les réseaux de neurones artificiels, et du coup je me replonge dans le perfectionnement du Deep Learning... Secondairement, et çà n'a aucun rapport, je me lance aussi dans l'apprentissage du didjeridoo. PfffffffffffEt en bonus, un moteur de recherche de cours en ligne >>> https://www.class-central.com/
Toutes les technologies de contrôle sont aussi des technologies de soi-même.
Dernière édition par soto² le Mar 19 Sep 2017 - 12:22, édité 4 fois
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
Je vais aller voir ça, merci !
Chuna- Messages : 22222
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Re: ........
World Brain
"World Brain traite de l’architecture des data centers, de l'intelligence collective des chatons, du trading à haute fréquence, de la survie dans la forêt à l’ère de Wikipédia, du bricolage de rats transhumanistes…
On entre dans le projet par un film long métrage qui dérive entre document, fiction et manuel. Pour le voir dans son intégralité, il suffit de se laisser porter par la vidéo, qui nous emmène d’une question à une autre.
Si l'on quitte le film, on se retrouve au milieu de vidéos, textes, photos, couvertures de livres, liens vers d’autres sites et concepts éclatés comme autant de fragments sur un tapis cartographique."
>>> http://worldbrain.arte.tv/#/
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
*** LECTURE DECONSEILLEE AUX PERSONNES SENSIBLES ***
>>> Consciousness Studies – An Overview
Bonne lecture...
- A propos de mes cauchemars d'enfance d'être une bombe humaine...:
L’acte fou
par Bernard Aspe, Muriel Combes, revue Multitudes
Mise en ligne le jeudi 5 mai 2005
Après une synthèse rapide sur la séquence spéculative « individuation, transduction, transindividualité » qui traverse la pensée de Simondon, les auteurs se penchent sur ce qui leur paraît en constituer une limite paradoxale : l’isolation historique de ce philosophe de la relation. Ils formulent alors une hypothèse : le type d’acte vers lequel Simondon a tendu ses efforts militants ne pouvait convenir à ce qui était indiqué dans la caractérisation de l’expérience transindividuelle. En se livrant à une pensée spéculative incapable d’instaurer un collectif transindividuel, Simondon s’est inscrit dans la logique qu’il a lui-même décrite comme étant celle de « l’acte fou ».
« C’est une grande folie de vouloir être sage tout seul » - La Rochefoucauld.
Une philosophie, pour autant qu’elle se soucie de cohérence, procède à l’auto-élucidation de l’acte qu’elle est : c’est ce que montre exemplairement l’œuvre de Simondon. Un tel acte n’est pas sans risque. Il peut, en particulier, se trouver isolé, se retrouver coupé de l’espace de résonance dont il aurait besoin pour vivre.
Souligner ce risque d’isolement, c’est prendre le parti généralement évacué d’avance de ne pas séparer, au nom des idées, « l’œuvre » et la « biographie ». C’est ce parti que prend Isabelle Stengers lorsque, dans un texte intitulé « Pour une mise à l’aventure de la transduction », elle écrit : « On l’aura compris, je fais le choix, ici, de ne pas considérer la solitude dans laquelle Simondon a construit son œuvre comme un trait contingent, ou que l’on pourrait expliquer sur un mode extrinsèque » [1]. À notre tour, nous prenons ce parti, et nous le prenons au sérieux.
Suivant en cela encore Isabelle Stengers, nous parlerons de pensée spéculative [2] « pour désigner ce que tente Simondon à travers le dépli de ce qu’il appelle une ‘ontogenèse’ ». Or, il nous semble que le risque d’isolement est constitutif du geste qui caractérise une pensée spéculative. Plus précisément, il est constitutif d’une pensée comme la philosophie de l’individuation qui, tout en se déployant tout entière dans la dimension spéculative, appelle l’ouverture à une autre dimension, sans laquelle le geste spéculatif lui-même est vidé de son sens.- La suite de cette introduction:
Une séquence spéculative : individuation, transduction, transindividualité
Une pensée spéculative se caractérise par ceci qu’elle est la mise en œuvre de ce qui apparaît comme un « contenu » thématique, c’est-à-dire qu’elle est une pensée opérante. Ainsi, la pensée de l’individuation est aussi l’effectuation d’un processus d’individuation. Le sujet qui pense l’individuation est le lieu, le siège d’une individuation : « une individuation de la connaissance » (IGPB, 34). Celle-ci n’est en rien une opération réflexive par laquelle le sujet est censé se révéler à lui-même, transparent à lui-même. Nul besoin non plus de confondre cette méthode avec une visée herméneutique : il ne s’agit pas d’interprétation. Il s’agit de déterminer l’être de telle sorte qu’il présente l’abord par lequel il n’est pas l’opposé de la pensée qui l’appréhende ; de chercher le point depuis lequel se laisse saisir le « même » de l’être et de la pensée ; de faire ainsi du sujet pensant un élément de la pensée qu’il déroule, sans être à ce titre doté d’aucun privilège, ni d’aucune éminence.
Le « même » ici repéré ne concerne pas la seule réalité du sujet, mais toute réalité dès lors qu’elle peut être analogiquement conçue à partir du procès de pensée qui met en œuvre l’individuation. La relation entre « être » et « pensée » est une relation entre des opérations qui doivent être saisies depuis ce qu’elles ont d’analogue. Simondon parle de « transduction » pour désigner à la fois ce que ces opérations ont d’analogue, et la manière dont la pensée va exhiber cette analogie. La transduction « exprime l’individuation et permet de la penser » (IGPB, 31). Elle est « logique » et « ontologique ». Elle est une méthode pour régler le procès d’abstraction, et elle désigne les processus réellement à l’œuvre dans les êtres concrets.
En fin de compte, la transduction récapitule le mouvement spéculatif : elle est la mise en œuvre, l’effectivité, l’accomplissement de cela même dont elle parle, et elle est ce qui place le sujet à même le plan de pensée qu’il élabore. Elle procède à une inclusion non-réflexive du sujet dans la pensée qu’il pense ; elle garantit une auto-validation de ses opérations en faisant de son acte cela même dont elle a, avant tout, à exposer la réalité, et en faisant de toute réalité ce qui peut être analogiquement saisi depuis l’exposition de cet acte.
Le troisième terme essentiel qui complète la séquence du « schème spéculatif » que nous avons isolé est celui de transindividualité [3]. Il désigne le fait que l’individu n’est jamais seulement tel : il a en partage avec d’autres ce qui ne se laisse pas discerner comme des qualités attachées à un individu. Il ne suffit pas de dire que les relations nous constituent. Il n’est certainement pas faux de dire que l’individu porte avec lui la trace laissée par ses relations avec les autres, ainsi que la condition de ces relations. Mais l’important est dans ce qui, entre « moi » et « l’autre », est indiscernable, inassignable à une individualité. Chacun porte en effet avec soi une part qui n’est pas individuée, une part préindividuelle. L’individu est plus et autre chose que lui-même, « plus qu’unité et plus qu’identité » (IGPB, 30), plus qu’un et autre qu’un moi.
C’est en tant qu’il est individu et autre chose qu’individu qu’il peut être dit sujet. Mais le sujet comme tel n’existe au fond qu’à mettre en œuvre une relation transindividuelle. Les « problématiques » qui le définissent comme sujet, et qui concernent la relation entre l’individué et l’infra-individué en lui, ne peuvent trouver de résolutions qu’au niveau du collectif. L’angoisse apparaît à Simondon comme l’épreuve exemplaire d’une impossible résolution par l’individu des problématiques qui le traversent comme individu : « l’être individué [...] sent refluer en lui tous les problèmes ; dans l’angoisse, le sujet se sent exister comme problème posé à lui-même, et il sent sa division en nature préindividuelle et en être individué » (IPC, 111). Il y a dans l’expérience de l’angoisse une tension qui conduit le sujet à chercher une résolution impossible : « dans l’angoisse, le sujet voudrait se résoudre lui-même sans passer par le collectif » (IPC, 111) ; « l’être angoissé demande à lui-même, à cette action sourde et cachée qui ne peut être qu’émotion parce qu’elle n’a pas l’individuation du collectif, de le résoudre comme problème » (IPC, 112). Résolution impossible, parce que privée de la dimension dans laquelle les problématiques psychiques peuvent trouver un espace de résonance ayant l’amplitude suffisante pour que puissent s’y tracer des voies résolutives.
Seule l’individuation collective configure l’espace où ces problématiques peuvent être résolues. Seule elle donne un espace à la relation transindividuelle. Si l’angoisse semble condamnée à demeurer un échec, c’est dans la mesure où le sujet n’y « a pas recours à la relation transindividuelle, telle qu’elle apparaît dans l’individuation du collectif » (IPC, 113).
On dira de façon générale que le transindividuel est ce plan du réel où l’individu, lorsqu’il s’y tient, partage avec d’autres cela même qui ne lui appartient pas, ce à quoi lui-même, en tant qu’individu, n’a pas accès.
Là encore se vérifie le mode d’existence si particulier de la pensée spéculative. La transindividualité dont il est question dans les pages de L’Individuation psychique et collective est ce qui est rendu effectif par la puissance propre de la pensée de l’individuation. La lecture de ces pages est une mise en œuvre de ce qui, en nous, n’est éprouvé qu’à partir de ce qui vient d’un autre, en tant que cet autre ne parle pas depuis son être-individu.Le défaut de transindividualité
C’est néanmoins en ce point, celui qu’indique le concept de transindividualité, que se révèle ce qui constitue peut-être la limite de la démarche de Simondon. Limite qu’Isabelle Stengers, dans le texte déjà cité, énonce ainsi : « Le grand thème de Simondon, ‘la relation a valeur d’être’, est au cœur de la question que pose, pour moi, sa lecture. C’est lui qui, par sa force de mise en problème, s’oppose à ce que l’œuvre sombre dans le type d’oubli qui attend le plus souvent ceux et celles qui méprisent assez la relation pour penser que l’on peut avoir raison tout seul, ou, ce qui est équivalent, que l’on peut avoir raison dans les termes d’une ‘relation transindividuelle’ telle que les différences entre individus soient seulement ‘psychologiques’, la transformation de l’un faisant alors foi pour tous. Mais c’est lui également qui doit être mis à l’épreuve, évalué en relation, évalué à partir du mode de relation qu’il induit » (p. 138). « Avoir raison tout seul », c’est risquer la folie, comme l’indique abruptement la maxime de La Rochefoucauld ici placée en exergue, et qu’il convient de prendre littéralement.
Dans ce qui suit, nous proposons un diagnostic et une hypothèse. Le diagnostic : cette solitude s’est éprouvée à l’endroit du défaut de transindividualité, en tant que ce défaut ne pouvait être comblé par le seul dépli spéculatif. L’hypothèse : le type d’acte vers lequel Simondon a tendu ses efforts militants ne pouvait convenir à ce qui était indiqué dans la caractérisation de l’expérience transindividuelle.
Simondon écrit : « la pathologie mentale est au niveau du transindividuel ; elle apparaît lorsque la découverte du transindividuel est manquée » (IPC, 203). Le défaut de transindividualité, son absence, la lacune que cette absence produit dans le tissu de l’expérience, est source de maladie, d’un rapport maladif du sujet à lui-même. En un sens, l’écriture de la thèse sur l’individuation est déjà un moyen de lutter contre la possibilité de cette maladie, déjà une sorte d’expérience transindividuelle. Et s’en faire le lecteur, c’est faire de soi un espace de résonance pour cette expérience, de sorte que ce qui est écrit dans le texte puisse, là aussi, coïncider avec quelque chose qui s’opère en soi. La transindividualité, ou plutôt un mode de la transindividualité, existe par là-même, insiste à même l’énonciation de cette pensée.
Mais justement : c’est cela qui ne suffit pas, c’est cette vérification-là, cette vérification spéculative, qui ne suffit pas à porter la vérité qui est en jeu dans le transindividuel.
La brève séquence que nous isolons ici (individuation, transduction, transindividualité) indique à nos yeux, par son dernier terme, la nécessité d’une prise en compte de ce qui ne se laisse pas ramener au schème spéculatif, ainsi que la nécessité de repérer des moyens précis pour assurer cette prise en compte. Autrement dit : se rencontre là l’exigence de trouver les modalités par lesquelles la transindividualité pourra exister en dehors de l’acte spéculatif.
C’est cette exigence que nous voyons formulée lorsque Simondon, après avoir évoqué les théories marxistes, écrit : « la véritable voie pour réduire l’aliénation ne se situerait ni dans le domaine du social (avec la communauté de travail et la classe), ni dans le domaine des relations interindividuelles que la psychologie sociale envisage habituellement, mais au niveau du collectif transindividuel » (MEOT, 249). Plus loin : « entre l’individuel et le social se développe le transindividuel qui, actuellement, n’est pas reconnu et qui est étudié à travers les deux aspects extrêmes du travail de l’ouvrier ou de la direction de l’entreprise » (MEOT, 254). Le repérage de cette zone intermédiaire ou « obscure », qui est aussi exactement celle où se déploie l’activité technique, est une condition pour sortir de l’aliénation. Ce n’est donc pas qu’un problème d’analyse : le transindividuel doit être construit, élaboré. S’il n’est pas perçu, c’est qu’il n’existe pas encore, ou plus exactement, c’est qu’il existe de façon incomplète. La relation transindividuelle est telle dans la mesure où l’on en fait l’épreuve jusqu’au bout. Elle ne se confond pas avec le simple rapport interindividuel : « la relation interindividuelle peut masquer la relation transindividuelle, dans la mesure où une médiation purement fonctionnelle est offerte comme une facilité qui évite la véritable position du problème de l’individu par l’individu lui-même. [...] la véritable relation transindividuelle ne commence que par-delà la solitude ; elle est constituée par l’individu qui s’est mis en question et non par la somme convergente des rapports interindividuels » (IPC, 154-155).
La relation transindividuelle apparaît lorsque la solitude a été traversée, lorsque le sujet revient de la solitude dans laquelle il était, dans laquelle la rencontre de la transindividualité l’a d’abord plongé ; retour dont la figure du Zarathoustra de Nietzsche fournit, dans les pages de l’Individuation psychique et collective, l’unique exemple. Or, pour cela, pour effectuer ce retour, il a besoin de ce que Simondon appelle le collectif ; il a besoin d’exister à l’intérieur d’un collectif dont les limites peuvent être mouvantes mais cependant pas indéterminées. Si le « collectif transindividuel » est le lieu où s’accomplit le dépassement de l’aliénation, c’est dans la mesure où il ne peut se confondre avec l’échange interindividuel, qui est exemplairement celui qui a lieu dans le rapport de travail. Il n’y a de transindividualité, on l’a vu, que depuis le partage de ce qui traverse chaque individu et par quoi il est débordé, depuis la mise en commun de ce qui, en chaque individu, l’excède comme individu, et dès lors ne lui appartient pas, ne le qualifie pas.
Le concept de transindividualité fait signe vers une attente qui dépasse les seuls effets de la pensée spéculative, vers autre chose que « l’individuation de la connaissance », qui ne concerne qu’un chacun, c’est-à-dire quiconque vient occuper la place que lui aménage l’énonciation de la pensée de l’individuation, où il devient l’espace de résonance de ses effets et le lieu où elle vérifie sa saisie. En d’autres termes, une pensée spéculative n’est pas à même d’instaurer un collectif transindividuel ; l’expérience qu’elle induit ne peut tenir lieu de ce collectif ; tout au plus en est-elle la préparation, l’appel. Non pas la « théorie », par opposition à une « pratique », mais une expérience de pensée où le sujet est laissé à l’épreuve singulière de ce qui excède son être-individu, par distinction avec une expérience de pensée qui suppose l’effectivité concrète, matérielle, d’un collectif. Cette effectivité, Simondon ne l’imagine que sous la forme d’une collectivité d’inventeurs, ou de scientifiques (IPC, 263).
Dans le passage conclusif de sa thèse, consacré à la recherche d’une définition de l’acte éthique, Simondon évoque ce qui en serait le revers, et qu’il nomme « l’acte fou ». L’acte fou est l’acte monadique, qui consiste en lui-même, incapable de réticuler, incapable d’étalement transductif. « L’acte en lequel il n’y a plus [un] indice de la totalité et de la possibilité des autres actes [...], l’acte qui ne reçoit pas cette mesure à la fois activante et inhibitrice venant du réseau des autres actes est l’acte fou, en un certain sens identique à l’acte parfait. [...] Cet acte fou n’a plus qu’une normativité interne ; il consiste en lui-même et s’entretient dans le vertige de son existence itérative » (IGPB, 247). L’acte éthique, à l’inverse, est celui qui, fondamentalement, inconsiste, c’est-à-dire est à même de faire réseau avec d’autres actes. « L’acte qui est plus qu’unité, qui ne peut résider et consister seulement en lui-même, mais qui réside aussi et s’accomplit en une infinité d’autres actes, est celui dont la relation aux autres est signification, possède valeur d’information » (IGPB, 246).
On dira : dès lors qu’une pensée spéculative porte l’exigence de faire exister ce que, par elle-même, elle ne peut constituer, si cette existence, cependant, continue de faire défaut, alors l’acte qui définit cette pensée menace d’être un acte fou.Pédagogie et politique
Comment la pensée va-t-elle se contraindre à ne pas pouvoir rester indemne à l’indifférence qu’elle risque de susciter ? [4] Et plus encore : comment va-t-elle se soucier de ceci que l’enthousiasme dont elle serait éventuellement l’occasion ne suffit pas ? Ce sont là des questions dont la pensée spéculative autorise l’élision, bien qu’elle ne l’implique pas nécessairement.
Simondon n’a pas méconnu ce problème. Ses remarques sur l’aliénation prennent place dans un ouvrage qui se veut une intervention militante en faveur de la « culture technique », ouvrage dès lors porteur d’une exigence qui ne peut être entièrement satisfaite par la démarche spéculative. Mais dans la mesure où le problème est énoncé en terme de « culture », le seul type d’acte non-spéculatif qui peut être envisagé est celui qui s’inscrit dans une perspective pédagogique. Nous laisserons à d’autres le soin d’évaluer la portée, la valeur et la réussite de la réforme pédagogique voulue par Simondon. L’important est que cette perspective culturelle ne permet pas à Simondon de déplier le problème que son œuvre pose pourtant. La culture, même réformée, ne peut tenir lieu d’espace pour la relation transindividuelle : « il faut distinguer entre la culture et la réalité transindividuelle ; la culture est neutre en quelque manière ; elle demande à être polarisée par le sujet se mettant en question lui-même » (IPC, 154). Cette mise en question, on l’a vu, vient d’ailleurs, et c’est dans une relation transindividuelle qu’elle trouve l’espace où elle peut s’exprimer et s’accomplir.
L’intérêt de poser le problème en terme de « culture » est que la philosophie, dans sa dimension d’acte spéculatif, peut comme telle y être opérante (MEOT, 148-152). Mais quoi qu’il en soit, même un renouvellement de la culture ne peut, par définition, offrir un espace suffisant pour prendre en compte la transindividualité comme tâche, comme réalité à faire exister.
Il serait tentant, pour prolonger la pensée de l’individuation, de substituer au projet d’une réforme pédagogique celui d’une expression des mutations sociales et politiques capable de renouveler la visée révolutionnaire : bien des éléments contenus dans l’œuvre de Simondon semblent aller dans ce sens [5]. Mais il importe alors de ne pas prolonger son impasse, qui est au fond d’être restée dans un espace indéterminé entre un acte spéculatif et un autre type d’acte, que le premier, pourtant, appelait. Nous pensons que le problème du défaut de transindividualité est au cœur de l’œuvre de Simondon, qu’il y est situé comme problème excédant le registre spéculatif qui l’énonce. Mais cet excès lui-même n’a pas été spéculativement conçu comme marquant la limite de la démarche spéculative, et appelant par conséquent un autre registre de discours. Nous pensons aussi que cet autre registre de discours est politique.
Il y a cependant une sorte d’avantage à s’installer dans l’indétermination à cet endroit, et à basculer sans crier gare du registre spéculatif au registre politique : vous pouvez alors faire passer une confusion centrale pour une avance, tant politique que philosophique ; assuré d’être placé au point depuis lequel même les objections des autres vous donnent raison, un point d’où il semble toujours possible de répondre spéculativement à une question politique, ou de parer politiquement à une objection philosophique, vous pourrez parler de General Intellect, de « production de subjectivité », de biopolitique des affects. Mais en ce point, ce qui se brouille, ce qui disparaît au regard, c’est le collectif en tant que ce dans quoi seulement de la transindividualité peut exister et persévérer dans l’existence. Prendre au sérieux la tâche de faire exister un mode transindividuel des relations, c’est ouvrir une série de questions qui concernent les moyens d’une ascèse matérielle, affective, intellectuelle, susceptible de produire un accroissement commun de puissance. Nous parvenons seulement, disant cela, à la lisière du champ où ces questions se pressent en foule. Nous ajouterons ceci seulement : ces questions ne se posent qu’à une certaine échelle ; elles requièrent, pour se poser, que l’on concentre l’attention à l’échelle de collectifs, c’est-à-dire de groupes d’extension déterminée quoique variable. Une telle attention n’existe que si on la cultive : parler de multitudes n’est le plus souvent qu’une façon de l’éteindre.
Abréviations des titres des ouvrages de Simondon :
MEOT Du mode d’existence des objets techniques, Aubier, 1958, 1969, 1989, 2000.
IGPB L’Individu et sa genèse physico-biologique, PUF, coll. « Épiméthée », 1964, republié aux Éd. Jérôme Millon, coll. « Krisis », 1995.
IPC L’Individuation psychique et collective, Aubier, 1989.
[1] Publié dans Simondon, sous la direction de Pascal Chabot, Vrin, 2002, p. 137 sq.
[2] Voir notamment Penser avec Whitehead, Seuil, 2002, p. 311 sq.
[3] Sur le concept de transindividuel, voir IPC, p. 104-111 ; 154-161 ; et toute la deuxième partie de l’ouvrage, en particulier p. 199 sq.
[4] Isabelle Stengers écrit : « Les risques de l’interprétation spéculative deviennent très différents lorsque Whitehead n’a plus affaire à des philosophes, c’est-à-dire à des interlocuteurs qui sont, de fait, assez habitués à hausser les épaules et à ce que leurs énoncés fassent hausser les épaules, mais à des interlocuteurs engagés par une conviction qui refuse la possibilité de l’indifférence. » (Penser avec Whitehead, p. 315). C’est sur ce point, c’est-à-dire sur la possibilité de prendre en compte de tels risquesà l’intérieur même de la pensée spéculative, qu’I. Stengers semble situer la différence décisive entre Whitehead et Simondon. Nous cherchons plutôt à voir ici, dans l’impasse simondonienne, un révélateur des limites de la pensée spéculative en tant que telle.
[5] Voir Paolo Virno, Grammaire de la multitude, Conjonctures et L’Éclat, 2002 p. 84 sq. Les termes « préindividuel », « générique », « universel » y sont étrangement confondus.
Deep learning = deep diving :
Ohé, ohé matelot !...
>>> Akula Dream - Extrait video.Une voie esthétique : philosophie, sciences humaines et politique de soi.
>>> Magical Aesthetics: Subjectivity, Simondon, Animism, and the Aesthetic - un essai de Tim Dixon (76 pages).Pour les plus intellectuels et rationnels, une petite recension synthétique sur la/une problématique actuelle de pointe : la conception scientifique et raisonnée de la conscience :
>>> Consciousness Studies – An Overview
Bonne lecture...
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
C'est la première fois que je lis le terme "individuation" en tant que terme philosophique. Mais je ne suis pas philosophe. Je l'avais rencontré chez Jung (argh, je tremble déjà du risque de prendre les coups des antipsychanalystes).
Très inspirant ce texte.
Très inspirant ce texte.
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ortolan- Messages : 13579
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Re: ........
La redécouverte relativement récente, grâce notamment à Bernard Stiegler et Jean-Hugues Barthélémy (qui en fait une exégèse), de l’œuvre de Simondon renouvelle de façon très originale et puissante ce concept de d'"individuation".
Je m'en sert pour tenter d'expliciter mon propre travail, malgré le fait que je sois culturellement plus proche du paradigme de l'enaction de Francisco Varela (cf. mon fil sur les sciences cognitives), mais ma perspective permet d'y voir un lieu de convergence, et ce sera surement le sujet d'un texte à venir. Sinon, j'aurais bientôt je pense le premier jet d'un article court de présentation que je publierai peut-être ici, sur Academia, et/ou sur un site dédié. Work in progress...
@ orto : Isabelle Stengers (cf. le premier texte à propos de Simondon) dit que la transmission est toujours et peut-être nécessairement un malentendu.
Donc "psychanalyste", je ne sait pas, mais psychotechnique, surement.
Et bises amicales à vous deux !
Je m'en sert pour tenter d'expliciter mon propre travail, malgré le fait que je sois culturellement plus proche du paradigme de l'enaction de Francisco Varela (cf. mon fil sur les sciences cognitives), mais ma perspective permet d'y voir un lieu de convergence, et ce sera surement le sujet d'un texte à venir. Sinon, j'aurais bientôt je pense le premier jet d'un article court de présentation que je publierai peut-être ici, sur Academia, et/ou sur un site dédié. Work in progress...
@ orto : Isabelle Stengers (cf. le premier texte à propos de Simondon) dit que la transmission est toujours et peut-être nécessairement un malentendu.
Donc "psychanalyste", je ne sait pas, mais psychotechnique, surement.
Et bises amicales à vous deux !
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
Bon ben, on attends ta production alors... Je n'ai lu aucun des auteurs que tu cites. Curieuse d'en apprendre plus.
Bises et à la tienne !
Bises et à la tienne !
Invité- Invité
ortolan- Messages : 13579
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LES DÉMOCRATIES PEUVENT-ELLES TOLÉRER TOUTES LES IDÉOLOGIES ?
"LES DÉMOCRATIES PEUVENT-ELLES TOLÉRER TOUTES LES IDÉOLOGIES ?"
Jeudi dernier je suis allé à mon premier Café philo à Toulouse. Un premier texte contextualisé (ouf !) et travaillé, mais en afterbeat. C'est étonnant comme la connaissance de la connaissance et de soi mène aussi à la (vrai) politique. Il y a aussi à ce lag/dephasage qui inhibe la communication vivante. Peut-être est-ce "un défaut qu'il faut"...
Mon texte de debriefing / para-doxa" :
"La séance du café philosophique du 2/11/17 et ayant pour thématique "LES DÉMOCRATIES PEUVENT-ELLES TOLÉRER TOUTES LES IDÉOLOGIES ?" était pour moi une première et j'aimerais tout d'abord remercier les organisateurs et les autres participants pour ces échanges édifiants et stimulants. Malgré mon intérêt pour le débat, je ne suis pas intervenu : je suis quelqu'un d'un peu lent et solitaire dans ma réflexion, mais la nuit ("debout" ou couché) portant conseil et l'importance du sujet aidant, j'aimerais avoir l'occasion de m'exprimer par écrit.
Je pense profondément que notre projet démocratique occidental est aujourd'hui de nouveau en grand danger. Nous assistons actuellement à une réactivation de formes idéologiques intolérantes et à des phénomènes de grégarisation plus qu'inquiétants. Et je suis bien d'accord qu'il nous faut les contenir et tenter de les désarmer, tant bien que mal, par une critique laïque sans concession associée à une raison ouverte à la diversité et à la loi, et faire face courageusement à cette agression paradoxale. Mais ce n'est à mon avis que le haut de l'iceberg et je suis persuadé que nous n'avons pas encore tiré en toute lucidité, et c'est un devoir historique pour nous que de qualifier l'innommable, toutes les leçons des traumatismes et des l'horreurs totalitaires du siècle derniers (je pense aussi au Rwanda). Je veux parler des causes profondes et complexes qui ont historiquement conduit toute une société à laisser émerger ces totalitarismes morbides et à faire éclater cette violence contenue, à la recherche de boucs-émissaires expiatoires, transformant ainsi le noble projet d'une intelligence collective en la vésanie d'une bêtise systémique mortifère. Bref, ravivons la question contemporaine du mal sous un angle éthique.
Car si la question est plus généralement celle du risque, souvent fatal, de la subversion démocratique alors une dimension essentielle et fondamentale à mon avis manquait cruellement au débat : je veux parler de la question de la technique. J'évoque ici non pas tant sa dimension utilitaire, la chose technique comme outil, mais sa dimension normative et aliénante implicite, donc politique. Et c'est en ce deuxième sens que j'ai compris la célèbre phrase de McLuhan "le media est le message". Cela pourra peut-être paraître surprenant au premier abord, voir à la limite du hors-sujet, mais la technique est une dualité paradoxale : elle est mythologiquement le feu, ce feu qui éclaire et qui réchauffe mais aussi le même feu qui peut tout embraser, brûler et détruire. La technique est le pharmakon (Platon, Stengers, Stiegler), remède et poison, une chose à la fois curative et dangereuse qui appel un art (pharmakologique) du dosage.
Des personnes plus doctes que moi pourraient vous expliquer comment, malgré les mythes grecs (ex : Prométhée et Epiméthée, selon Platon), les études archéologiques et anthropologiques (Leroi-Gourhan), sociologique et politique (Marx, Ellul), ou encore la pensée philosophique contemporaine (Simondon, Stiegler), la pensée de la technique est restée comme un parent pauvre de notre réflexion commune ; et sans doute le premier nom que j'aurais dû évoquer à ce carrefour d'idée entre pensée philosophique de la technique et totalitarisme est celui d'Heidegger. Pour ma part, incapable de faire un tel exposé, je re-situe la question de façon plus "banale" (Arendt) : pouvons nous imaginer un équivalent politique - c'est à dire qui en une génération transformerait la société aussi profondément et aussi rapidement - à l'avènement des technologies numériques : informatique, Internet, téléphonie mobile, et aujourd'hui l"Internet des objets" (IoT), les "Big Data" et le "Deep Learning", et aussi plus récemment les technologies "blockchain" et leur pouvoir corrosif sur les institutions et sur notre lien social déjà tant fragilisé, prétendant mettre en algorithme la confiance et ainsi se passer d'un tiers médiateur lors d'une transaction ?! Est-il étonnant que de cette rhétorique marketing et techno-scientiste surgisse, a posteriori, une idéologie dite "transhumaniste" (Cf. Kurzweil, pape de cette nouvelle église et responsable de la R&D chez Google) qui prétend situer la "singularité" non plus dans le sujet individuel mais comme l'évènement prophétique d'une futurologie invertie, menant en cyberger sa "transhumance" des moutons (Cf. "Blade Runner : Do Androids Dream of Electric Sheep ?", le titre de la nouvelle de K. Dick ayant inspiré le film éponyme) et, soyons fous, télécharger nos esprits sur support numérique, accédant ainsi à l'immortalité ?! Il m'est avis que certains auraient bien besoin d'une défragmentation de leur disque dur ou même plutôt de carrément changer leur système d'exploitation intellectuel pour une version libre et open source...
Or comme nous le rappelait pertinemment Eric Lowen dans sa conclusion, le projet démocratique est peut-être avant tout un certaine conception de l'homme, c'est à dire de l'être non-inhumain. Comment alors ne pas mettre aussi et surtout en cause dans ce débat les excès des deux forces omniprésentes, donc presque invisibles, qui travaillent en synergie et implicitement nos subjectivités démocratiques au quotidien et au corps : le capitalisme néo-libéral (la société de la consommation et du spectacle (Debord)) et les technologies numériques ?! Les deux évoluant actuellement, et à cause de leurs excès, à un rythme asymptotique étant désormais rentrés dans un régime clairement disruptif (Cf. citation de Neumann dans la notice introductive sur la révolution permanente comme caractéristique principale du système totalitaire). Est-on en train de nous mécaniser le corps et l'esprit, de nous vendre à travers une OPA culturelle le projet - pourtant fort cartésien - de l'homme-machine ou bien cela révèle-t-il, par une sorte de ruse de la raison historique, la part inconsciente et processuelle de notre être et de notre conscience ?! Le néo-capitalisme techno-scientifique ne se révélerait-il pas comme fondamentalement cognitif et temporel, comme une pseudo-incarnation du "corps" social, nous mettant littéralement la tête et le corps à l'envers, nous expulsant de plus en plus violemment et de force "hors de nous", et nous rendant par là même de moins en moins capable d'assumer et d'intégrer sereinement la différence vivante de l'altérité, souvent initialement anxiogène et pourtant tellement enrichissante et vitale ?! Nous sommes socialement déchirés et saturés et pourtant... (cf. Ferré, la solitude).
Et ces forces là se jouent bien de la seule emprise critique démocratique car leurs représentations idéologiques, instrumentalisées et instrumentalisantes, ne sont qu'apparences secondaires, des masques ambigus en mutation perpétuelle, ce qui semble les rendre d'autant plus insaisissables et occultes, assimilables à une rhétorique néo-sophiste. Il nous faut les penser autrement. Je pense donc que c'est non seulement sous l'angle de la forme et des idées qu'il faut les engager, mais aussi et avant tout, sous le régime des processus. Elles n'ont atteint, selon moi, cet extraordinaire pouvoir opérationnel et déterministe que parce qu'elles ont pu proliférer au sein même des tâches aveugles de notre rationalité épistémique formelle, échappant ainsi à une régulation critique et démocratique, externalisant leur responsabilités civiques par diverses stratégies pour finir par s'arracher du monde social qu'elles formatent pourtant de l'intérieur. Elle ont un mode d'existence bien plus distribué que localisé, organisé en réseaux. Nous en sommes chacun les véhicules et les vecteurs. Au delà de leur représentation et de leur institutionnalisation apparente, elles sont en tant que cohérences actives et fonctionnelles des émergences systémiques de notre propre activité et de notre imaginaire collectif techno-scientifique. Bref, je pense que nous sommes face à ce que j'appellerai un néo-totalitarisme complexe, processuel et distribué, opérationnel bien plus qu'idéologique, d'autant plus difficile à penser que nous en sommes paradoxalement aussi, et en résonance avec le monde du travail, tout à la fois les acteurs et les victimes.
Mais je ne voudrais pas terminer cette intervention sur ce "diagnostique" personnel qui pourrait sembler pessimiste, tant le problème semble intégré et complexe. Car je vois aussi émerger une sortie pharmakologique engagée et civilisée de ces impasses qui passe, entre autre, à la fois par la politique industrielle (cf. l'association Ars Industrialis), les "communs" (Commons), le militantisme citoyen et l'éducation populaire, et de façon à la fois générale et intime, par la connaissance de la connaissance et de soi, redécouvrant et réactualisant ainsi l'esprit d'une sagesse philosophique immémoriale alliée à une rationalité compréhensive et bienveillante, attentive et attentionnée, présente et réellement "augmentée" par les sciences et les technologies.
Mais poursuivre ce fil cela nous amènerait, dans le cadre présent, trop loin. Je rends donc, virtuellement et symboliquement, le micro
soto² / Christophe R."
et https://www.zebrascrossing.net/t29089p275-y-a-des-zazous-dans-mon-quartier-voir-ps#1294388
Jeudi dernier je suis allé à mon premier Café philo à Toulouse. Un premier texte contextualisé (ouf !) et travaillé, mais en afterbeat. C'est étonnant comme la connaissance de la connaissance et de soi mène aussi à la (vrai) politique. Il y a aussi à ce lag/dephasage qui inhibe la communication vivante. Peut-être est-ce "un défaut qu'il faut"...
Mon texte de debriefing / para-doxa" :
"La séance du café philosophique du 2/11/17 et ayant pour thématique "LES DÉMOCRATIES PEUVENT-ELLES TOLÉRER TOUTES LES IDÉOLOGIES ?" était pour moi une première et j'aimerais tout d'abord remercier les organisateurs et les autres participants pour ces échanges édifiants et stimulants. Malgré mon intérêt pour le débat, je ne suis pas intervenu : je suis quelqu'un d'un peu lent et solitaire dans ma réflexion, mais la nuit ("debout" ou couché) portant conseil et l'importance du sujet aidant, j'aimerais avoir l'occasion de m'exprimer par écrit.
"La tolérance ? Il y a des maisons pour ça !" Paul Claudel.
"Connaître, c'est naître avec." Paul Claudel.
"Connaître, c'est naître avec." Paul Claudel.
Je pense profondément que notre projet démocratique occidental est aujourd'hui de nouveau en grand danger. Nous assistons actuellement à une réactivation de formes idéologiques intolérantes et à des phénomènes de grégarisation plus qu'inquiétants. Et je suis bien d'accord qu'il nous faut les contenir et tenter de les désarmer, tant bien que mal, par une critique laïque sans concession associée à une raison ouverte à la diversité et à la loi, et faire face courageusement à cette agression paradoxale. Mais ce n'est à mon avis que le haut de l'iceberg et je suis persuadé que nous n'avons pas encore tiré en toute lucidité, et c'est un devoir historique pour nous que de qualifier l'innommable, toutes les leçons des traumatismes et des l'horreurs totalitaires du siècle derniers (je pense aussi au Rwanda). Je veux parler des causes profondes et complexes qui ont historiquement conduit toute une société à laisser émerger ces totalitarismes morbides et à faire éclater cette violence contenue, à la recherche de boucs-émissaires expiatoires, transformant ainsi le noble projet d'une intelligence collective en la vésanie d'une bêtise systémique mortifère. Bref, ravivons la question contemporaine du mal sous un angle éthique.
Car si la question est plus généralement celle du risque, souvent fatal, de la subversion démocratique alors une dimension essentielle et fondamentale à mon avis manquait cruellement au débat : je veux parler de la question de la technique. J'évoque ici non pas tant sa dimension utilitaire, la chose technique comme outil, mais sa dimension normative et aliénante implicite, donc politique. Et c'est en ce deuxième sens que j'ai compris la célèbre phrase de McLuhan "le media est le message". Cela pourra peut-être paraître surprenant au premier abord, voir à la limite du hors-sujet, mais la technique est une dualité paradoxale : elle est mythologiquement le feu, ce feu qui éclaire et qui réchauffe mais aussi le même feu qui peut tout embraser, brûler et détruire. La technique est le pharmakon (Platon, Stengers, Stiegler), remède et poison, une chose à la fois curative et dangereuse qui appel un art (pharmakologique) du dosage.
Des personnes plus doctes que moi pourraient vous expliquer comment, malgré les mythes grecs (ex : Prométhée et Epiméthée, selon Platon), les études archéologiques et anthropologiques (Leroi-Gourhan), sociologique et politique (Marx, Ellul), ou encore la pensée philosophique contemporaine (Simondon, Stiegler), la pensée de la technique est restée comme un parent pauvre de notre réflexion commune ; et sans doute le premier nom que j'aurais dû évoquer à ce carrefour d'idée entre pensée philosophique de la technique et totalitarisme est celui d'Heidegger. Pour ma part, incapable de faire un tel exposé, je re-situe la question de façon plus "banale" (Arendt) : pouvons nous imaginer un équivalent politique - c'est à dire qui en une génération transformerait la société aussi profondément et aussi rapidement - à l'avènement des technologies numériques : informatique, Internet, téléphonie mobile, et aujourd'hui l"Internet des objets" (IoT), les "Big Data" et le "Deep Learning", et aussi plus récemment les technologies "blockchain" et leur pouvoir corrosif sur les institutions et sur notre lien social déjà tant fragilisé, prétendant mettre en algorithme la confiance et ainsi se passer d'un tiers médiateur lors d'une transaction ?! Est-il étonnant que de cette rhétorique marketing et techno-scientiste surgisse, a posteriori, une idéologie dite "transhumaniste" (Cf. Kurzweil, pape de cette nouvelle église et responsable de la R&D chez Google) qui prétend situer la "singularité" non plus dans le sujet individuel mais comme l'évènement prophétique d'une futurologie invertie, menant en cyberger sa "transhumance" des moutons (Cf. "Blade Runner : Do Androids Dream of Electric Sheep ?", le titre de la nouvelle de K. Dick ayant inspiré le film éponyme) et, soyons fous, télécharger nos esprits sur support numérique, accédant ainsi à l'immortalité ?! Il m'est avis que certains auraient bien besoin d'une défragmentation de leur disque dur ou même plutôt de carrément changer leur système d'exploitation intellectuel pour une version libre et open source...
Or comme nous le rappelait pertinemment Eric Lowen dans sa conclusion, le projet démocratique est peut-être avant tout un certaine conception de l'homme, c'est à dire de l'être non-inhumain. Comment alors ne pas mettre aussi et surtout en cause dans ce débat les excès des deux forces omniprésentes, donc presque invisibles, qui travaillent en synergie et implicitement nos subjectivités démocratiques au quotidien et au corps : le capitalisme néo-libéral (la société de la consommation et du spectacle (Debord)) et les technologies numériques ?! Les deux évoluant actuellement, et à cause de leurs excès, à un rythme asymptotique étant désormais rentrés dans un régime clairement disruptif (Cf. citation de Neumann dans la notice introductive sur la révolution permanente comme caractéristique principale du système totalitaire). Est-on en train de nous mécaniser le corps et l'esprit, de nous vendre à travers une OPA culturelle le projet - pourtant fort cartésien - de l'homme-machine ou bien cela révèle-t-il, par une sorte de ruse de la raison historique, la part inconsciente et processuelle de notre être et de notre conscience ?! Le néo-capitalisme techno-scientifique ne se révélerait-il pas comme fondamentalement cognitif et temporel, comme une pseudo-incarnation du "corps" social, nous mettant littéralement la tête et le corps à l'envers, nous expulsant de plus en plus violemment et de force "hors de nous", et nous rendant par là même de moins en moins capable d'assumer et d'intégrer sereinement la différence vivante de l'altérité, souvent initialement anxiogène et pourtant tellement enrichissante et vitale ?! Nous sommes socialement déchirés et saturés et pourtant... (cf. Ferré, la solitude).
Et ces forces là se jouent bien de la seule emprise critique démocratique car leurs représentations idéologiques, instrumentalisées et instrumentalisantes, ne sont qu'apparences secondaires, des masques ambigus en mutation perpétuelle, ce qui semble les rendre d'autant plus insaisissables et occultes, assimilables à une rhétorique néo-sophiste. Il nous faut les penser autrement. Je pense donc que c'est non seulement sous l'angle de la forme et des idées qu'il faut les engager, mais aussi et avant tout, sous le régime des processus. Elles n'ont atteint, selon moi, cet extraordinaire pouvoir opérationnel et déterministe que parce qu'elles ont pu proliférer au sein même des tâches aveugles de notre rationalité épistémique formelle, échappant ainsi à une régulation critique et démocratique, externalisant leur responsabilités civiques par diverses stratégies pour finir par s'arracher du monde social qu'elles formatent pourtant de l'intérieur. Elle ont un mode d'existence bien plus distribué que localisé, organisé en réseaux. Nous en sommes chacun les véhicules et les vecteurs. Au delà de leur représentation et de leur institutionnalisation apparente, elles sont en tant que cohérences actives et fonctionnelles des émergences systémiques de notre propre activité et de notre imaginaire collectif techno-scientifique. Bref, je pense que nous sommes face à ce que j'appellerai un néo-totalitarisme complexe, processuel et distribué, opérationnel bien plus qu'idéologique, d'autant plus difficile à penser que nous en sommes paradoxalement aussi, et en résonance avec le monde du travail, tout à la fois les acteurs et les victimes.
Mais je ne voudrais pas terminer cette intervention sur ce "diagnostique" personnel qui pourrait sembler pessimiste, tant le problème semble intégré et complexe. Car je vois aussi émerger une sortie pharmakologique engagée et civilisée de ces impasses qui passe, entre autre, à la fois par la politique industrielle (cf. l'association Ars Industrialis), les "communs" (Commons), le militantisme citoyen et l'éducation populaire, et de façon à la fois générale et intime, par la connaissance de la connaissance et de soi, redécouvrant et réactualisant ainsi l'esprit d'une sagesse philosophique immémoriale alliée à une rationalité compréhensive et bienveillante, attentive et attentionnée, présente et réellement "augmentée" par les sciences et les technologies.
Mais poursuivre ce fil cela nous amènerait, dans le cadre présent, trop loin. Je rends donc, virtuellement et symboliquement, le micro
soto² / Christophe R."
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Re: ........
Merci orto. D'ailleurs je compte bien y retourner. Il faudrait que je mette un message pour les sorties sur Midi-py.
Le site de l'asso organisatrice (ils ont un chouette programme, très diversifié) :
https://alderan-philo.org/content/nos-activit%C3%A9s-sur-la-r%C3%A9gion-toulousaine
Le site de l'asso organisatrice (ils ont un chouette programme, très diversifié) :
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soto²- Messages : 2760
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Re: ........
Gilbert Simondon : un philosophe-poéte-logicien de la technique
"La pensée de Simondon a influencé la pensée naissante de Gilles Deleuze, qui l'évoque dans Différence et répétition et Logique du sens. Mais l'œuvre de Simondon n'est véritablement découverte par les philosophes que depuis la fin des années 1990, et elle continue d'ailleurs de paraître de façon posthume. Les deux concepts qui dominent ses thèses principale et complémentaire pour le Doctorat d'État - c'est-à-dire ses deux ouvrages les plus connus - sont les concepts d'individuation et de transduction.
Simondon, critique de l'hylémorphisme de la tradition philosophique occidentale, opère dans sa thèse principale la synthèse, et donc pour certains le dépassement, des pensées de Gaston Bachelard et Henri Bergson : à l'épistémologie anti-substantialiste du premier, qu'il reprend et approfondit sous le nom de « réalisme des relations », il adjoint une ontologie génétique des « régimes d'individuation », qu'il décline en trois catégories : le physique, le vital et le transindividuel.
Dans sa thèse complémentaire, il réconcilie culture et technique en s'opposant au « facile humanisme » technophobe au profit de ce que l'on peut nommer un « humanisme difficile » (selon J.-H. Barthélémy). Il est par ailleurs l'héritier - involontaire - de Jacques Lafitte, qui, dès 1932, a préconisé le développement d'une science des machines, la « mécanologie ». Comme l'a montré Pascal Chabot (2003), une des oppositions centrales de l'œuvre de Simondon est celle de l'adaptation et de l'invention.
D'un point de vue plus général, sa pensée est un dialogue constant mais plus ou moins explicite avec Kant, comme avec Marx, mais aussi avec la cybernétique. L'œuvre de Simondon est par ailleurs l'une des principales sources, avec l'œuvre de Freud pour ce qui est de la compréhension de l'appareil psychique, de la pensée de Bernard Stiegler."
Source : WP > https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilbert_Simondon
Pour aller plus loin : Revue en ligne "Appareil", consacrée à son exégèse (et dirigée par J-H Barthélémy).
Bonnes lectures... pharmakologiques
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
Extrait de "RATIONALITE DE "SECOND ORDRE" / scybernéthique(s) de l'individuation et de l'énaction." - I
(...)
"6. A propos de l'énaction et du cognitivisme, de la représentation et du concept d'information : le rôle pivot et pharmakologique des re-présentations distribuées.
L'énaction, paradigme des STC [Sciences et Technologies de la Cognition], prêtant penser la cognition "sans représentation". C'est important et cela demande quelques explications. Historiquement, le paradigme de l'énaction s'oppose dans le champ des STC au "cognitivisme", une approche voulant réduire la cognition à la raison objectiviste et qui a constituée jusqu'à très récemment l'orthodoxie du domaine. Une traduction sophistiquée de "cognitivisme" est "fonctionnalisme computo-représentationnel". Il apparait donc, qu'outre le fonctionnalisme et la métaphore informatique de l'esprit, la représentation joue un rôle moteur dans ces styles d'explications. Elle est aussi accompagnée par une rhétorique informatique du "traitement de l'information" linéaire et d'une vision de l'intelligence comme "résolution de problème", réifiant implicitement la norme objective, plutôt que comme "capacité à pénétrer un monde partagé" (Varela, 1989), plus compréhensive. De façon simplifiée, le cognitivisme est utile pour communiquer, mais n'est pas fondamentalement le paradigme adapté pour comprendre la nature profonde de la cognition vivante. La cognition "sans représentation" signifie aussi, en préalable formel, une représentation énactée et émergente, résultant a posteriori d'une cognition non-localisée, distribuée, en réseau (paradigme "connectionniste" des STC, que je préfère pour ma part appeler "processus parallèles et distribués", McClelland & Rumelhart) et surtout incarnée. Je détaillerai cet aspect dans un prochain module où nous aborderons mon dispositif expérientiel et où j'aborderai ces modèles qui sont notamment des modèles de mémoire résilients.
Mais en réalité, et c'est la raison initiale qui m'a fait aller vers elle en tout premier lieu, l'énaction ne s'oppose qu'en apparence au cognitivisme (le connectionnisme jouant un rôle pivot): elle le conjugue et l'englobe. Elle produit une perspective plus vaste de la cognition que le cognitivisme veut réduire. Elle ouvre le champ du pensable et du possible. Elle a pour vocation, comme déjà dit précédemment, de ré-introduire une tension et une dignité de l'autonomie (toujours relative bien sur) du vivant dans le procès épistémique objectiste et scientifique qui voudrait réduire systématiquement le pensable à l'hétéronome, comme le néo-capitalisme-libéral voudrait réduire opérationnellement, par le calcul, le monde naturel et vivant (dont l'homme) à de simple objets, des "commodités".
Et pour en revenir à la cognition "sans représentation", ou "représentation énactée", cela signifie que dans le cadre scientifique naturaliste il est légitime aussi d'interpréter tout le biologique, et non simplement le cerveau, comme "traitant de l'information" et que cette information ne doit pas tant être comprise comme "entrant et sortant" (input/output) mais plutôt, et du point de vue de l'autonomie (relative), que l'information est un signal dont la signification est apportée par l'individu vivant auto-nome et ayant sa propre cohérence, son propre "monde", sa propre perspective. C'est aussi dans cette perspective signal/sens qu'il faut comprendre mon geste initial de définition forme/processus, comprenant la forme comme a posteriori d'un processus énactif. Mais en réalité, et c'est la raison initiale qui m'a fait aller vers elle en tout premier lieu, l'énaction ne s'oppose qu'en apparence au cognitivisme (le connectionnisme jouant un rôle pivot): elle le conjugue et l'englobe. Elle produit une perspective plus vaste de la cognition que le cognitivisme veut réduire. Elle ouvre le champ du pensable et du possible. Elle a pour vocation, comme déjà dit précédemment, de ré-introduire une tension et une dignité de l'autonomie (toujours relative bien sur) du vivant dans le procès épistémique objectiste et scientifique qui voudrait réduire systématiquement le pensable à l'hétéronome, comme le néo-capitalisme-libéral voudrait réduire opérationnellement, par le calcul, le monde naturel et vivant (dont l'homme) à de simple objets, des "commodités".
Et c'est aussi pourquoi, suite à nos limites cognitives de conception de la complexité (conjecture sur la complexité, Von Neumann, Hixon 1948) et à la nature distribuée et complexe du cognitif biologique, nous avons besoin de passer par les modélisations et les simulations informatiques pour approcher la façon dont des systèmes dynamique distribués stabilisent, plus que de simples formes, des comportement émergents (voir la notion d'eigenform et d'eigenbehavior, Kauffman)."
(...)
>>> Voir en complément : Comment se repérer dans le domaine complexe des Sciences Cognitives
Dernière édition par soto² le Mar 5 Déc 2017 - 7:18, édité 2 fois
soto²- Messages : 2760
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Re: ........
par une critique laïque sans concession
Il faut être bien sûr avant de se donner cette exigence que c'est celui là même qui la formule qui est en position de force.
Les religieux pourraient répondre que ce sont eux qui ont fait une concession à la laïcité, mais que le cadeau pourrait être repris.
D'abord, comme je le voyais, il y a tout un monde au carrefour de la foi, de la superstition, de la théorie du complot qui se cultive de manière clandestine à des sources très éloignées des propositions d'une démocratie laïque. Certains ouvrages analysent, ou prétendent analyser les relations entre F. Hollande et l'occultisme par exemple. Voient dans l'installation des compteurs linky l'avancée de big brother et n'ont renoncé à rien au sujet des tensions créees par le mariage pour tous.
Les gens qui "se taisent " ne sont pas aussi inoffensifs qu'on le croit. J'ai voyagé dans le milieu "interlope" d'une sorte de christianisme des catacombes, et le nombre de foyers qui préfèrent les évangiles à la constitution est beaucoup plus élevé que ce que les pouvoirs en place pourraient penser. Il ne faudrait pas que cette critique - que tu présentes comme univoque - et qui semble elle-même affranchie de toute critique sur ce point même de la laïcité - qui est un agnosticisme d'état bien éloigné de la neutralité, ne finisse par faire sortir du bois des pans entiers de la société pour remettre en question le concept de laïcité lui-même.
Expérience faite, je ne pense pas que la laïcité soit en position de force, et il ne faudrait pas réveiller le monstre d'une religion à son tour sans concession, parce qu'une fois enclanché le processus je ne vois guère ce qui pourrait le circonscrire.
L'acceptation des croyants de la laïcité repose essentiellement sur l'acceptation de la liberté de conscience. Mais si cette liberté de conscience devenait un prétexte à des bouleversements incessant menés à flux tendus, je parierais que ses initiateurs finiraient par obtenir l'effet inverse de celui escompté.
Fata Morgana- Messages : 20818
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