Zèbre :avant, pendant, après...

Bonjour à tous,

je n'ai pas trouvé ce sujet sur le forum en faisant des recherches. Mais je suis certaine qu'il a été abordé moult fois. Si quelqu'un trouve le bon fil, je suis preneuse...
C'est simple, vous avez vécu avec votre faux self pendant 26 ans, il y a trois mois, vous apprenez votre "zébritude" et là vous êtes dans un "No man's land". Comment avez vous géré ces différentes étapes ? L'avant, l'entre-deux et l'après ? Si vous avez des témoignages à m'apporter je vous en remercie par avance.

L'identité ne se résume pas à la "zébritude". Tu as sans doute juste appris que tu as tant de QI. C'est un chiffre. Juste un chiffre. C'est tellement peu de chose. Ne te pourris pas la vie avec. Les réponses sont ailleurs.

Tête d'ampoule, je suis parfaitement d'accord avec toi. Mais ce n'est pas ça que je souhaite évoquer ici.Ce qui m'intéresse c'est de savoir comment des adultes, après avoir connu leur douance, ont géré toute cette transition, avant de pouvoir vivre pleinement avant la douance au quotidien. Comment bien vive sa douance au quotidien, c'est ça la vraie question. Monique de Kermadec, par exemple, évoque trois points essentiels pour parvenir à vivre heureux avec le surdon :
*Qu'est-ce qui a un sens pour moi ?
*Quels sont mes plaisirs ?
*Quelles forces je possède ?

Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? Est-ce que vous vous l'avez vécu autrement ?

Non non, comme tête d'ampoule le dit.
Ca fait 14ans que j'ai passé mon test, 14ans que ça ne change rien à ma vie de tout les jours.
Surdon ou pas, on développe TOUS un faux self social.
Libre à nous de nous en rendre compte et de choisir de l'affronter, de le dépasser, en jouer, l'annihiler.
Tu as eu vent que certaines de tes "caractéristiques propres au surdon" permettent l'élaboration d'un faux self. Youpi joie, et ?
Et bah comme la phrase précédente : A toi d'en faire ce que bon te semblera.
Si tu estimes que tu t'es trop laissé faire et que tu as les capacités et possibilités de tout envoyer chier, bah fait le. Si tu penses autrement, fait le tout autant.
La seule chose qu'il te faut retenir, c'est qu'on est personne, pas plus que tes proches, pour te dire comment vivre ta vie à toi. Elle t'appartient.
C'est toujours "dans la tête" que ça se passe.

Noumenie Dysnomie : je partage ton opinion. Personne d'autre que nous même peut agir sur sa vie. je ne cherche pas de recette. je cherche des expériences de vies que vous avez eues. De simples témoignages.

Tu n'en trouve pas suffisamment dans tous les topics du forums ? A commencer par les présentations ?

Plume88 a écrit: De simples témoignages.

Personnellement, je n'ai pas fournis de témoignage, car je doute fortement que tu puisses te retrouver en quoi que ce soit dans mon profil. J'eusse aimé que tu nous donnes plus d'informations. Ainsi on pourrait sélectionner avec pertinence ce qu'on partage avec toi concernant ton questionnement. Les éléments sont peut être disséminés ça et là. Peut être quelques liens sur les endroits ou tu as exposé ton parcours ?

L'avant : que de difficultés !
L'entre-deux : tout a bougé. Période d'essais (et d'erreurs  ), de ré-ajustements, pas toujours commodes à vivre, mais très (re)constructive.
L'après : je pense être en train de commencer à le vivre, beaucoup plus serein.

Pas de période de faux self pour ma part.

J'ai passé le test d'entrée à Mensa à plus de cinquante ans, et ça ne m'a pas appris que j'avais une intelligence qui fonctionne bien, j'étais au courant depuis longtemps. Ce qui m'a appris quelque chose, en revanche, ça a été la fréquentation des gens de Mensa, que j'ai trouvés... d'une normalité absolue ou, pour le dire d'une façon un peu polémique, tout aussi cons que moi: tout aussi capables de se tromper et d'être aveuglés par leurs préjugés, leurs a priori idéologiques. Alors, c'était donc ça, être surdoué: être simplement normal, banal, médiocre, sans rien d'exceptionnel? Ben oui.

Ce qui a beaucoup changé, c'est le regard que ça m'a amené à porter sur les 98 % de la population qui ne sont pas surdoués: les vrais gens normaux. Je me suis soudain aperçu que quand ces gens ne comprenaient pas ce que je leur racontais, ou ne s'y intéressaient pas du tout, ce n'était pas parce que j'expliquais mal ni parce que j'avais des goûts intellectuels bizarres, mais seulement parce qu'ils n'avaient pas l'esprit assez vif pour s'intéresser à ce qui m'intéresse moi; sans pour autant être des crétins.

Ce qui a modifié ma façon de voir la vie de deux façons: 1) je n'ai plus aucun complexe à m'intéresser à ce qui n'intéresse que moi (et ça, c'est plutôt bien); 2) je n'ai plus aucun espoir d'intéresser à mes gamberges autre chose que quelques très rares happy few -- et ça, c'est quand même pas mal déprimant. Surtout quand on a le sentiment que le monde court tout droit à sa perte si l'humanité ne prend pas conscience de plein de trucs un peu compliqués (l'épuisement des ressources, le réchauffement climatique, le danger du nucléaire, l'hubris dans l'accaparement de la richesse, la nocivité d'un système où la spéculation a désormais plus d'importance que la production, etc.)... parce que je pense qu'elle n'en prendra pas conscience, en tout cas pas vite, et peut-être même carrément pas du tout jamais. D'où le sentiment d'être embarqué sur le Titanic et d'avoir déjà (car je ne suis plus assez jeune) laissé filer la chance de m'embarquer sur un canot de sauvetage...

Je m'excuse, je m'en veux presque mais j'assume. Je n'arrive pas à tout lire, j'ai réagi au titre et au premier post pour voir si je suis raccord avec l'esprit.

Février 2014 ou juillet 2013, a vu une étape importante de ma vie. J'ai trouvé une réponse à cette interrogation douloureuse et lancinante mais plus encore j'ai fait le choix d'exister dans une orientation nouvelle, de construction et donc de risque.
Construire prend du temps et cela peut passer par des échecs. C'est douloureux.
Il est important de savoir prendre un peu de temps pour soi et regarder un peu son parcours et puis croire pour une fois. S'engager dans l'incertitude de tout perdre, de perdre plus que ce que l'on avait déjà pas et de ne pas vraiment s'en remettre mais c'est bien un risque à jouer.

En attendant il me reste des discussions que j'ai autour de moi avec des zèbres et aspergers avec ou sans besoin de validation. Et certains semblent inscrire un passage bien plus long qu'il n'y parait.
Il m'avait semblé passé une étape importante avant le test, puis quelques mois après avec une nouvelle prise de risque et puis encore quelques mois passés et une nouvelle étape. Pour peut être finir par me rendre compte que le point commun entre toute ces étapes et peut être ailleurs que je le trouvais. Dans une même émotion qu'elle soit active ou passive, direct ou indirecte, proche ou éloignée. Aujourd'hui j'ai l'impression que je peux la nommer. La colère. je pense que ce doit être celle là. La colère d'une vie passée à ne finalement pas vivre. Et là je me demande si je ne pourrais pas lui lier un peu de peur avec, jamais très loin, je ne saurais pas le certifier mais je me demande quand m. Et viennent alors ces autres images.
Je croise ce que l'on peut dire du deuil ou du cancer. Les différentes phases par lesquelles on peut passer, souvent. Et je me demande alors.
Est ce que pour vous qui l'avez appris sur le tard, vous retrouvez des phases que l'on pourrait placer dans une chronologie et avec des thèmes telle que refus, colère, résignation, acceptation ? Enfin un quelque chose comme ça ? Et puis quelle temporalité et est ce que cela a été un long parcours ? Une question qui s'ouvre en fait à toute personne qui a engagé une démarche de se venir se chercher là dedans ou qui s'y est découvert s'y découvrir.

Voilà j'imagine qu'il y a des certainement des topics qui sous un autre titre reprenne cette question. Je m'excuse je suis un peu fatigué et n'ai pas poussé très loin ma recherche.