problèmes avec les parents ou avec son entourage si l’on annonce sa zébritude à un élève ?

"Bonjour
Peut-être certains ont-ils connu cette situation ; les autres pourront avoir une opinion
Je suis professeur et j’ai un élève que je soupçonne fort de zébritude ; il a 19 ans
J’ai très envie de lui en parler mais je redoute les conséquences auprès de personnes de l’entourage de l’élève
Ses parents d’abord ; j’ai pu voir dans un entretien qu’ils ne l’encouragent pas ; les autres élèves ensuite, et tous les gens qu’ils côtoient, qui pourraient avoir une vision simpliste de la chose, ce qui pourrait l’embarrasser ; on pourrait lui dire par exemple : puisque tu es si intelligent, pourquoi tu ne travailles pas ?
J’aurais une responsabilité envers lui pas évidente auprès des parents si ça se passe mal
Que faire ?"

S'il n'a pas de problème particulier, rien. Tu n'es que son prof.

S'il a des difficultés lui conseiller un bouquin sur la douance, JSF ou autre et le laisser gérer tout seul. S'il décide de revenir t'en parler tant mieux, mais s'il ne veut pas le lire, le gère seul ou avec d'autres personnes que toi, c'est son choix et il faut le respecter (donc ne pas lui demander "est-ce que tu as lu le bouquin?").

A-t-il de bons résultats scolaires ou pas? Si oui, ce n'est probablement pas nécessaire de lui en parler vraiment, juste peut-être lui signaler que tu apprécies son travail (s'il s'investit dans ton cours p. ex.), le valoriser éventuellement un peu, puisque tu dis qu'il n'est pas encouragé à la maison.
Si les résultats scolaires sont moyens et/ou s'il doute beaucoup de lui, peut-être lui parler simplement de ces difficultés, lui expliquer que tu es convaincu(e) qu'il a des capacités et que tu es là pour le soutenir s'il en a besoin. Éventuellement tu peux même lui parler de ses projets professionnels, histoire de l'épauler un peu par rapport à ses choix. Là aussi en fait, l'idée est de le valoriser et de lui faire comprendre que tu le soutiens, histoire de pallier un peu à l'absence d'encouragements à la maison.

Je pense que même sans évoquer la douance, un prof peut apporter beaucoup de soutien à un élève potentiellement surdoué. L'avantage de ne pas évoquer directement le sujet, mais juste de jouer sur les capacités et le soutien, c'est que ce sera très probablement bénéfique peu importe si l'hypothèse de douance soit correcte ou pas.

Bonjour,

As tu pu discuter avec l'équipe pédagogique de cet élève? Aborder le sujet de la douance à demi-mots si ils sont peu réceptifs? Y a t-il une psychologue dans l'établissement, voire l'assistante sociale ou un conseiller d'orientation qui pourraient t'épauler dans la démarche ou éviter que tu ne te plantes? Car c'est vrai que tu marches sur des oeufs là. Ca pourrait être aussi destructeur que salvateur surtout si il y a manque de compréhension de la part de son entourage.

Bon courage, tiens nous au courant

A mon avis, ce n'est pas à toi de lui annoncer franchement qu'il pourrait être un zèbre, mais plutôt jouer un rôle d'intermédiaire, l'orienter vers un spécialiste.

S'il a vraiment des problèmes, ne rien faire, ne rien dire serait s'en laver les mains alors que tu as apparemment un rôle à jouer dans l'histoire.

Ses amis et les autres élèves n'ont pas besoin d'être mis au courant. ça peut se faire discrètement.

Quant à ses parents, est-ce qu'en insistant un peu il n'y aurait pas moyen de leur faire comprendre tes doutes ? C'est l'équilibre de leur fils qui est en cause, faire l'autruche ne fera pas disparaître le problème, si problème il y a.

Salut,

je pense que vu qu'il a 19 ans, il faut en tout cas laisser ses parents, son entourage hors de ça. Ce serait à lui de faire la démarche d'en parler avec ses parents si il le désire.

Pour le reste c'est épineux. Est-ce qu'il est bien intégré ? est-ce que ça lui rendrait service ?

Bien vu Tigrou, la majorité   
Effectivement, ne serait que d'un point de vue médico-psychologique, il a le droit au secret professionnel à la base donc attention à ce que tu dis aux parents et autres personnes (amis,collègues). Il serait mineur, il faudrait en discuter mais là, il a l'âge de raison   (d'un point de vue purement théorique!!!)

Je pense au contraire qu'il vaut mieux en parler à ses parents; si il est bien zèbre et rebelle la mère doit être morte d'inquiétude. Tu es prof, expérimenté, tu es donc aux yeux des parents un référent. Tu peux le dire de cette façon là: "je le soupçonne de..." ... " avez vous vous-même des indices qui pourraient confirmer que...?"

Je vais refaire un mylife.com, mais ma mère par exemple s'est posé la question quand j'étais ado; elle a été voir mes profs qui lui ont dit "ça ne veut rien dire". Du coup elle a été chercher les causes de mes problèmes ailleurs, et désormais a une dent contre mes anciens profs qui l'ont rembarrée.
Du coup j'ai du attendre 15 - 16 ans avant de mettre des mots sur mon mal-être... et ma vie n'est pas jusque là une franche réussite   

Tu ne risques pas grand chose, l'élève ne t'écoutera sans doute pas, par contre la mère angoissée qui doit penser que son fils est curieux et trouve des réponses plus horribles les unes que les autres aura plus de chances d'être réceptive.

Bonjour

Merci pour les avis que vous m’avez donnés ; j’apporte les précisions suivantes

- Pour les résultats et les méthodes de l’élève : il est en progression, notamment suite à mes encouragements et à mon affirmation dans la croyance de ses possibilités ; la CPE dit que l’année dernière quand il a redoublé, il était au bord de la déscolarisation

- Je veux en parler à l’élève ; je ne voudrais pas qu’il passe sa vie sans s’en rendre compte
Mais j’imagine que si on lui en parle, cela ne se fera pas simplement
Moi-même, bien qu’adulte, la constatation de la douance a été un gros choc. Chez le jeune, ça devrait l’être autant, et chez les parents aussi probablement

- Avant d’en parler à qui que ce soit au lycée, je préfère en parler au Forum : les zèbres sont à même de comprendre ; tandis que chez les éducateurs on peut tomber sur des gens qui refusent, en pensant que les zèbres sont favorisés et qu’on n’a pas à les aider

- Concernant les parents, je compte ne pas leur en parler ; mais ils peuvent intervenir ensuite, et c’est leur droit ; et ils pourraient manifester leur désapprobation, ce qui n’est pas si simple à affronter ; dans les livres sur la douance, on parle même de parents qui cachent à leur enfant qu’il est zèbre, et qui ne le comprennent pas ; et s’il y a des problèmes à la maison, même si personne ne m’incrimine ça me gênerait

- Il est vrai qu’il est possible aussi que ses parents écoutent favorablement, car ils pourraient voir d’un bon œil que leur fils se prenne mieux en charge ; mais connaître leur réaction d’avance, c’est chercher à lire dans le marc de café ; il se peut que ça se rapproche de ce qui s’est passé pour Yul, mais ayant rencontré les parents, rien ne prouve que ça irait dans ce sens et qu’il n’y aurait pas de risque, pour moi comme pour le jeune

Merci à tous pour les avis ; n’hésitez pas à me donner à nouveau des avis

Je suis d'accord avec Tigrou. Je pense que c'est à l'élève de gérer la nouvelle tout seul, vu son âge, et a fortiori s'il a une bonne maturité et si sa famille ne le soutient pas.
Annoncer une nouvelle comme ça aux parents sans l'accord de l'élève, s'il ne s'entend pas avec sa famille, il pourrait fort se sentir quelque peu trahi par un manque de confiance du prof en lui. Il y a des familles qui ne supportent pas le diagnostic, j'espère sincèrement que cet élève n'est pas dans une famille comme ça.

+1 à son age j'aurais extrêmement mal pris qu'un prof s'adresse à mes parents