SORTIR DU COMA EST DOULOUREUX

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Message par Le Breton Furieux Ven 17 Jan 2014 - 7:31

Être dans le coma signifie perdre la conscience et la vigilance, c’est-à-dire perdre toute sensation.

Sortir du coma implique donc que les douleurs inhibées resurgissent…

Les zones en coma dont parlent tous les spécialistes de la HPtude, lorsqu’elles reviennent à la vie, font remonter les douleurs qui l’avaient provoqué ?

Le Breton Furieux

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SORTIR DU COMA EST DOULOUREUX Empty Re: SORTIR DU COMA EST DOULOUREUX

Message par Ise Ven 17 Jan 2014 - 10:37

Une Bretonne parle à un Breton :
J'aime cette idée d'avoir été dans une sorte de coma. C'est un peu ça en effet. Comme si tu étais derrière une vitre pour voir les autres vivres, et toi te comporter en légume pour suivre.
En revanche je ne dirais pas qu'en sortir fait resurgir la douleur. Ce serait plutôt... que la vie prend couleur, devient malléable, l'interaction avec les autres devient possible. En gros tu traverses la vitre et tu te retrouves en pleine vie. C'est bouleversant.
En conséquence tu revois ton passé et tu t'interroge. Tu ressens un profonde injustice à n'avoir pu vivre comme cela dès le début. Ce peut être source de souffrance. Mais pourquoi s'y appesantir ? Mieux vaut avancer et profiter de cette nouvelle vie !
Les souvenirs de ta vie sous coma te reviennent aussi par moments. Tu te rappelles n'avoir pas réagi sur le coup à certaines choses, qui te feraient hurler de douleur aujourd'hui. Là encore j'ai envie de dire "voyons cela sous un jour positif : grâce au coma j'en ai moins souffert à l'époque" (euh, un psy te dirait que tu es marqué par tout ce que tu as subi. Mais il cherchera aussi à te faire surmonter la souffrance)
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Message par Le Breton Furieux Ven 17 Jan 2014 - 17:28

Ise a écrit:J'aime cette idée d'avoir été dans une sorte de coma. C'est un peu ça en effet. Comme si tu étais derrière une vitre pour voir les autres vivres, et toi te comporter en légume pour suivre.
Image m'évoquant l’hypersensibilité. Un peu façon autiste. Et... Ce replis, ne serait-il pas issu de la douleur? Enfin douleur, des émotions si fortes qui nous stigmatisent dans un système ou être sensible signifie être fragile?
Ise a écrit:En revanche je ne dirais pas qu'en sortir fait resurgir la douleur. Ce serait plutôt... que la vie prend couleur, devient malléable, l'interaction avec les autres devient possible. En gros tu traverses la vitre et tu te retrouves en pleine vie. C'est bouleversant.
D'accord avec toi, cette révélation nourrit. Je voulais parler de ce moment qui suit. J'ai vécu une période d'intense descente que je n'arrivais pas à "placer" dans le processus. Et donc, cette idée de réveiller les douleurs me donne un sens...
Ise a écrit:En conséquence tu revois ton passé et tu t'interroge. Tu ressens un profonde injustice à n'avoir pu vivre comme cela dès le début. Ce peut être source de souffrance. Mais pourquoi s'y appesantir ? Mieux vaut avancer et profiter de cette nouvelle vie !
Avancer... Tu vis parce que tu es en mouvement. D'accord encore. Mais... Injustice? Sans s'y appesantir, avancer sur ce cadavre me gène.
Ise a écrit:Les souvenirs de ta vie sous coma te reviennent aussi par moments. Tu te rappelles n'avoir pas réagi sur le coup à certaines choses, qui te feraient hurler de douleur aujourd'hui. Là encore j'ai envie de dire "voyons cela sous un jour positif : grâce au coma j'en ai moins souffert à l'époque" (euh, un psy te dirait que tu es marqué par tout ce que tu as subi. Mais il cherchera aussi à te faire surmonter la souffrance)
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Et voilà que ça se précise. Je ressens là une sorte de fuite. Pas de jugement, juste je m'inquiète de ce qui pourrait commencer à ressembler à une forme de déni... Ou devenir...

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Message par Invité Sam 18 Jan 2014 - 2:08

Ton sujet me fait penser à une idée que j'ai eu récemment. Je la fais courte: tant qu'on est pas réconcilié avec les moments durs de notre vie, on est amputé d'une part de nous. Je pensais à des gens qui m'ont autrefois "embêté", je pensais à ce que je pensais d'eux, que je les admirais dans un sens, qu'ils étaient sensibles, intelligents, drôles... Bref, je me suis mentalement réconcilié avec eux et je me suis senti réconcilié avec une partie de moi. Je me demande si quand on déteste quelqu'un, en même temps, on ne déteste pas la part de nous qui nous renvoie à cette personne. Des fois on peut en vouloir à des personnes qui finalement nous ressemblent et renier un bout de soi pour les oublier.  Question 

Comme si il y avait des colères qui avaient besoin d'être entendues sur un mode apaisé.

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Message par Invité Sam 18 Jan 2014 - 9:54

C'est très juste, Santin. Rejeter l'autre avec force, c'est surtout se rejeter soi-même, en croyant rejeter des traits, des caractéristiques qu'on aimerait penser extérieurs à nous. Mais ce n'est que chercher à se voiler la vue. (Ce qui explique pas mal de réactions violentes, pas toutes, mais beaucoup qui semblent incompréhensibles au premier abord.)

Breton Furieux, tu dis coma. J'ai appelé ça ici ou là "anesthésie", s'anesthésier, ne plus ressentir. Chercher à ne pas ressentir la douleur, la colère, s'ignorer soi-même. Certains vivent vite et fort pour s'oublier, d'autres s'oublient en ne vivant pas, il y a plusieurs styles, le principe est le même. Mais. Il y a toujours une petite conscience de ce qu'on planque avec tant d'efforts, tant d'énergie. Le combat est constant. Pourquoi un jour, ou petit à petit on  se réveille ? Un événement, un choc, une rencontre, un truc qui nous rappelle à la vie dans ce qu'elle a d'irrésistible, irréductible. Bref. Réveil. Brutal ou progressif. Douloureux, forcément. Rappel à la douleur initiale. Au temps "perdu". Conscience du travail à faire, de l'ampleur de la tâche, de la nécessité d'arrêter le combat et de déposer les armes qu'on avait fini par retourner contre soi-même, se sentir fragile et vulnérable. Et ne pas savoir comment faire avec ça.

Je suppose qu'avec une forme de grande sagesse, on se réveille quand on est prêt à regarder la douleur, la ressentir, la comprendre, l'accepter. Quand le temps est venu. Le coma ou l'anesthésie avaient une fonction de protection, parce qu'on n'avait pas la distance, les moyens, la maturité ou l'expérience nécessaires pour la vivre, entendre ce qu'elle dit, l'écouter et commencer le dialogue avec ce qui fait souffrir. Il arrive peut-être un moment dans nos vies où on peut aller au-delà du miroir, de la vitre et entrer dans cet autre monde sans en être détruit. Et la douleur s'en va, quand elle n'a plus de raison d'être.

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Message par Lefarius Sam 18 Jan 2014 - 13:02

Je vais pouvoir vous en parlez en direct, j'ai bien l'impression d'y être en plein dans cette phase de réveil.

 Il me semble qu'on "éteint" faute de réponse acceptable (par nous ou par les autres) à certains stimuli, particulièrement dans la relation à l'autre, que durant notre développement, loin de grandir, on se rogne.
Mon sentiment est que "la sortie du coma" nous replace à cet endroit, à ce moment, à la source du stress d'origine, mais avec un accès à ses ressources différent.
 Mais une douleur supplémentaire se rajoute, celle du deuil. Parce que oui Bécassine, malgré toute l'énergie dépensée à se tasser, à se tordre, il en reste un peu et qu'avec ça on arrive à s'en sortir pas trop mal, entre extinction et mécanismes de défense, avec panache même de temps en temps. On se construit autour de cette tension, elle devient identitaire.
 En plus de se sentir tout nu, le sentiment de régression est terrible, le regard d'une partie de mon entourage n'aidant pas. En même temps que je renoue avec une partie de moi (une personne que j'aime beaucoup m'a dit que je ressemblais de plus en plus au petit garçon que j'ai été, un petit garçon fort brillant ^^) j'ai l'impression d'en abandonner une autre, et dans le même mouvement de faire une croix sur certaines de mes relations qui ne comprennent pas que je veuille sortir du rôle qu'il m'ont toujours vu jouer, je me retrouve face au même déni, à la même violence qui avait motivé ma fuite.
 Malgré l'enthousiasme, la richesse que je sens renaître, la tentation de couper le jus de nouveau est constante, je me sens clignotant.

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Message par Invité Sam 18 Jan 2014 - 13:29

Tu ne pourras pas éteindre le jus à nouveau. Enfin, je ne crois pas, ce n'est pas par hasard que l'énergie, la vie, se remet à circuler. Est-ce qu'il y a un choix que l'on fait ? Je me le demande toujours, je préfère pense que oui, mais je ne sais pas pourquoi.

Le plus terrible sont ces moments où on se dit : "voilà, j'ai fait des efforts, j'ai essayé, et je n'y arrive toujours pas, je ne sais pas comment faire et j'en suis toujours au même point, je n'en sortirai pas". Ne pas s'écouter, mais entendre. On n'est pas toujours conscient de ce qui se passe, du travail en "tâche de fond". Parfois, je me souviens que j'ai oublié comment je pensais, ou réagissais et je m'aperçois que je ne suis plus tout à fait la même. C'est bien moi, pourtant, moi qui ait renoncé à vouloir être quelqu'un d'autre. Et renoncer à ça, c'est un sacré défi.

Et sur le regard de l'entourage : le changement qui est senti, peut-être même avant qu'on ne le sente soi-même, remet tout en cause, et l'équilibre devient bancal. Le réflexe est de nous ramener à ce que nous avons toujours été pour ceux qui nous voient changer. Mais c'est un bon indicateur, je trouve, bien que l'agressivité que le déséquilibre déclenche soit difficile à avaler, surtout en période de déjà plus grande fragilité. Il y a des ruptures, des personnes qu'on ne voit plus, ne veut plus voir. Des moments de grande solitude. Et puis de nouvelles rencontres, et des liens qui se maintiennent et se renforcent, évoluent avec notre propre évolution.

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