Le vide intersidéral

Quelqu'un connait-il la sensation de vide intersidéral en soi et dans la relation à autrui, qui n'est pas exactement le néant ni biensur l'ataraxie, ni proprement un aspect réactionnel de la dépression. ?

Il s'agit plus d'une constatation qu'une émotion, vu qu'il n'y a rien dans cet espace. Le vide intersidéral a comme propriété :

- d'installer une béance là où il peut y avoir complicité, implicites, attaches, rebonds pour donner le change, initiative, etc. Il s'en suit un malaise chez autrui, qui ne comprend pas pourquoi rien n'accroche, rien ne se noue, alors que la personne en face sujette au vide n'a pas l'air "anormale", d'où quiproquo.

- d'installer un sentiment d'extériorité et anéantir par moment toute idée de réponse possible à tout type de conversation

- d'empêcher l'identification à un corps de métier, une culture, un style, quoi que ce soit qui suppose un sentiment d'affinité. Il n'empeche pas d'aimer et de comprendre toute sortes de choses, mais seulement de façon apparemment fortuite.

- de ne pas empêcher le développement intérieur et extérieur de la personne, si ce n'est qu'elle doit composer avec le vide qui grève discrètement l'ensemble de sa vie à l'incompréhension générale.

Je pense que malgré les traits autistiques il s'agit d'une sale névrose. Si ça vous rappelle quelque chose... allez y

IK a écrit:
- d'installer une béance là où il peut y avoir complicité, implicites, attaches, rebonds pour donner le change, initiative, etc. Il s'en suit un malaise chez autrui, qui ne comprend pas pourquoi rien n'accroche, rien ne se noue, alors que la personne en face sujette au vide n'a pas l'air "anormale", d'où quiproquo.

espace plutot que "béance" ?

IK a écrit:- d'installer un sentiment d'extériorité et anéantir par moment toute idée de réponse possible à tout type de conversation

différences plutot que "extériorité" ?

IK a écrit:- d'empêcher l'identification à un corps de métier, une culture, un style, quoi que ce soit qui suppose un sentiment d'affinité. Il n'empeche pas d'aimer et de comprendre toute sortes de choses, mais seulement de façon apparemment fortuite.

partages plutot qu'"identification" ?

IK a écrit:- de ne pas empêcher le développement intérieur et extérieur de la personne, si ce n'est qu'elle doit composer avec le vide qui grève discrètement l'ensemble de sa vie à l'incompréhension générale.

incompréhensions plutot qu'incompréhension ?

ça me va, c'est à dire que ça ne change pas grand chose.
mais pour extériorité je maintiens en ce qui me concerne : la différence éteint le sentiment d'avoir quelque chose à voir avec ce qui se passe sous son nez.

la différence comme condition du partage ?

Le vide entre les deux.

Je n'ai pas posté pour chercher des solutions en utilisant la logique ou l'imagination.
seulement au cas où quelqu'un reconnaitrait ce que je décris pour témoigner de ce qu'après coup il/elle a compri de ce qui a causé ça.

j ai bien compris (j ai connu ce passage) c'est pour ca que dans ma premiere reponse j'ai (p)osé les questions sur lesquelles j'ai cogité (ce n'etait pas du vocabulaire a remplacer)

D'accord. je t'enverrai un mp

Et bien je ne t'apporterai aucune compréhension de la chose, autre que cela est constitutif de mon identité, dans mon non rapport à autrui.
Ce sentiment d'extériorité valable Ô combien relativement aux métiers (s'il y a besoin de s'y projeter) peut s'estomper lorsque le sujet est une culture par exemple, car sans parler d'affinité on peut trouver parfois une curiosité, un intérêt, en somme (mais c'est un peu ce que tu disais : Il n'empeche pas d'aimer et de comprendre toute sortes de choses, mais seulement de façon apparemment fortuite.)

et si on n'est pas un chacal pudique on peut aussi y trouver l'amour et la rigolade.

Ouais, toujours dans le vulgaire, toi.

voila c'est ca.

J'ai l'impression que ce vide intersidéral dont tu parles est plutôt une absence totale de relation. Sans tomber dans la chacalattitude de notre ami Uccen (le roi du 100m) je dirai que c'est le quotidien.
Quels que soient nos choix, nos opinions ou nos goûts cette différence viendrait de ce que l'on est intrinsèquement ?

@ Siamois : donc tu attribues directement ça au "facteur Z" ?

Lyhan, Uccen, je lis ce que vous écrivez. Difficile de démêler ce qui est soi, ce qui est réactionnel aux aléas, ce qui est acquis et en passe devenir chronique... tout ce merdier, je le jeterai bien du haut d'une falaise.

a plus tard et merci pour les post

Ce que tu dis m'évoque ce que je ressens souvent devant une assemblée (par exemple une promo à la fac, une association à laquelle je participe, même une réunion de famille) : j'ai l'impression que les autres forment un groupe, et que je n'arrive pas à rentrer dans ce groupe. Désolé si je suis à côté de la plaque en disant cela (tient, ça me reprend).

Une autre évocation, c'est quand j'allais à des soirées étudiantes (à l'époque on appelait ça des boums... nan j'déconne), cette tendance à cogiter sur le rôle symboliquement tribal de la danse qui m'empêchait de danser moi-même. Et hop, une vodka. Cogitation, vodka, vodka, ça y est, je daaanse.

Lyhan, j'ai quand même une réponse pour toi :

Zidane a mis un coup de boule à Materazzi parce qu'il est Kabyle,
et qu'il y a des choses plus importantes qu'une coupe du monde ou le maillot de l'équipe de France.

Je rejoins Eomer IK.
Ce genre de vide impossible a expliquer face aux autres. On se demande sans cesse "pourquoi?". C'est ça pour moi.

Oui la première description d'Eomer correspond à ce que je ressens. Ca le fait aussi avec ma famille, les amis, etc, mais je crois que c'est une forme de paranoia qui aggrave le tout.

Ce qui est étonnant, c'est que je ressens comme une semble d'énergie vitale, un fluide, qui circule ou pas. Quand le fluide ne circule pas je peux me sentir particulièrement seul, nul, isolé, incompris. Quand il circule, tout va bien, je me sens proche de mes amis, de ma famille, et même des inconnus que je rencontre.

Il n'y a pas grand-chose à faire pour relancer la pompe à fluide quand elle s'est enraillée, en général. Cependant la dés-inhibition favorisée par l'alcool peut y parvenir, dans les contextes sociaux où il n'est pas mal vu d'être bourré (ce qui passé l'âge de 25 ans est tout de même assez rare !)

Mon petit doigt me dit que tout cela a énormément à voir avec la peur du jugement. Je te rejoins donc sur l'interprétation paranoïaque.