L'ère mite âge ...

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Message par Invité Sam 1 Sep 2012 - 12:19

Chuis content, Protée et Ekaterina, que ces musiques vous parlent Very Happy

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Message par Invité Sam 1 Sep 2012 - 12:48

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Message par Invité Sam 1 Sep 2012 - 13:50

D'autres mots perclus jetés à la hâte au détour d'une vie. Des rencontres improbables, soudaines, naissant à des endroits que l'on croyait secs. Surgissant tel un feu d'artifice, éclatantes de couleurs aussi insolites que le bruit qui les accompagne, féérie de l'instant où le possible devient surprenant.

Les êtres sont impossibles, incommensurablement incalculables, en naissance perpétuelle, non pas au monde, mais à leurs propres yeux.

Ils me donnent le vertige, m'appellent par leurs oppositions internes, me séduisent par leur chatoyance, par la faculté qu'ils ont d'être vaporeux et solides à la fois.

Leur sensation du temps qui passe les fait passer de l'ombre à la lumière, telle est son impact dans le ressenti qu'ils ont, la pulsion du changement interne épousant une courbe différente de celle de l'attente qu'ils ont des autres ...

Et pourtant, s'accoler au rythme intemporel de la vie, accepter ce flot qui coule comme étant dessous et pas autour de l'être, semble souvent être négation de l’arbitre niché en soi. Et encore, quel mot pourrait bien donner meilleure teinture à cet abandon à la pulsion de vie que jouissance - jouissance de l'instant présent ? Et enfin , combien d'entre eux savent prendre conscience que, petit à petit, l'accord sur le "la" de l'univers peut s'opérer, voyant lentement les désaccords vibratoires s'amenuiser, et ainsi la vie se peupler de la musique des mondes ?

Ces vapeurs qui montent des êtres, bouillonnements du chaudron qui les moule extérieurement, forment expectorations, borborygmes, expulsion de cette lave rougeoyante aux turgescences noircies par le déchirement de la stase temporelle entre leur perception et leur analyse (compression et chaleur mélangées faisant virer la coque de leur âme au plus bel écarlate qui soit) alors qu'il en est de même lors la création des mondes peuplant l'imaginaire des romanciers les plus fous.

N'aurait on pas substantiellement devoir à chercher quel étrange mécanisme nous cache l'essence commune de cet du feu qui anime le chaudron, et ainsi arriver à moins regarder que qui en sort que ce qui constitue la poix qui y bout ?


Dernière édition par Mjöllnir le Sam 1 Sep 2012 - 19:26, édité 1 fois (Raison : faute)

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Message par Invité Sam 1 Sep 2012 - 15:57

Les phrases s'alignent, écoulement coloré d'une plume dont la vie se résume aux tremblements d'un doigt qui ne sait pas comment son essence est ainsi et alors jetée aux quatre vents ...

Par delà les murs teintés par la fumée d'une cigarette s'ouvrent des fenêtres aveuglées par d'autres constructions, empilage désordonnés des désirs d'hommes dont ils représentent la vanité passée.

L'encre est toujours alors que le doigt n'est plus ... Et reste une trace dont les pleins et les déliés forment les soubresauts d'une vibration à jamais percluse de sa matérialité.

Quelle énergie faut-il donc avoir à mettre pour que cet appel à dire soit si prégnant ? Comment ne pas regarder ces photons, ces grains de lumière qui foncent dans le vide depuis le début des éons, et se demander d'où leur énergie provient ? Comment alors ne pas faire le parallèle avec cet appel qui réside en l'homme, en recherche perpétuelle d'un signifiant pour se décrire, quelque forme que prênne le symbole utilisé pour ce faire ?

Quelle est donc cette course, ce désir irrépressible de sortir de soi quelque chose sont le nom nous échappe, dont la myriade de couleurs nous affole, dont la présence invisible et toujours changeante nous obsède ?

Comme ce cataclysme intérieur fait-il ne nous ce que nous sommes sur l'instant, préparant ce que nous serons dans la seconde suivante, sans pour autant que ce lien nous soit préhensible ? Quelle fureur sans reflet, quelle scorie sans poussière, quelle émanation sans odeur est donc cachée là, appel au cri muet à se décharger d'un fardeau sans poids ?

Comment faire passer cet écartement entre le soi sensible au vide et les soi voulant le combler ? Comment se mettre regardant à la fois de son regard regardant les autre nous regarder, et savoir se regarder en tant que soi à son tour ?

Comment qualifier cet obstacle invisible, et donc le franchir en sachant que l'obscurité qu'on lui prête n'est que la limite de l'in-connaissance, par là même qualifiée de nuit de l'esprit, et par concaténation, à l'assimilation entre noir, peur et vide ?

Et si, justement, ce vide était l'absolue acceptation de ce que le mot liberté signifie ? Celle d'accepter que nous sommes création et vecteur de création en même temps, porteur des possibles que nous générons nous mêmes ? Et que le frein au possible fait justement partie des possibles que cet état peut créer ?

Alors .. tout serait-il vanité ? Ou encore tout serait-il absolu ? Absolu dans le sens "abouti dans son existence" à l'instant même de sa création, puis inanité dans l'instant suivant ?
Ou quoi encore ? Ainsi, les traits formés par l'encre, relais terminal du soi en sa stase, soi à jamais recouvrable, ne sont ils pas justement création éphémère, marche inutile parce jamais remontée, négation même de l'esprit de matière ayant insufflé sa présence au monde ?

Quel est donc ce moteur qui bâtit au travers du temps, qui passe le temps à obérer les secondes, et qui fige les instants en strates décorrélées de leur signifiant individuel (tant il est vérifiable qu'une action est justifiable sous mille regards qui n'en voient qu'une part autonome et égotique) ?




Dernière édition par Mjöllnir le Dim 2 Sep 2012 - 11:57, édité 1 fois (Raison : fautes)

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Message par Invité Sam 1 Sep 2012 - 19:12

Présentation de la théorie des cordes

http://www.canal-u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/la_theorie_des_cordes.1442

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Message par Invité Sam 1 Sep 2012 - 19:18

Merci Mjöllnir pour tes textes .

Belle synchro.

Je crois qu'il faut accepter de partager en ce laissant guider par cette "force créatrice " sans vouloir avec sa rationalité , anticiper comment les choses seront reçus. (je me parle a moi c'est évident Very Happy )


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Message par Invité Dim 2 Sep 2012 - 12:58

S’accorder au la de l’univers est-il à faire de volonté ?
A faire de « je » ?

A qui « je » m’identifie lorsque « je » tente de m’accorder au la de l’univers ?

« Je » est-il l’ego ?

Ego.
Personnalité conditionnée par le monde.
Construction psychique bâtie en réponse à nos expériences de vie.
A nos blessures aussi.

Coquille.

Ego. Je-coquille.
Filtre.
Interférence.

Ego.
Qui projette.
Calcule.
Désire.
Jauge.
Juge.
Etc. La liste est longue...

L’ego qui se figure.
L’ego qui défigure.
Soi.
Et l’autre. Au passage.



Le la de l’univers ?…

…silence.
L’ego se tait.
Écouter "là".
Là, le la en soi.
En premier lieu.

Dé-couvrir l’être.


« J’ai perdu cette petite chose qu’on appelle « moi » et je suis devenu le monde immense. »
Musõ Soseki


Dernière édition par Protée y forme le Dim 2 Sep 2012 - 13:38, édité 3 fois

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Message par Invité Dim 2 Sep 2012 - 13:01

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Message par Mag Dim 2 Sep 2012 - 22:00

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Message par Invité Lun 3 Sep 2012 - 16:38



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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 2:38

Très joli, très profond Protée y forme.

Chemin de soi vers soi avant d'aller vers l'altérité ? Expurgation des essences volatiles s'imprégnant dans les tissus du temps des êtres ?

Tout un amas dans lequel le bon grain et l'ivraie se mélangent à l'envie ? Idéal à atteindre ou chemin à gravir ?

Je ne sais, même si les mots que tu traces résonnent au tréfonds de ma conscience, si la route à parcourir vaut la peine d'être envisagée en ces termes.

L'ouverture à consommer pour ce faire nécessite de croire qu'elle est absorbée au dehors, que d'aucuns qui m’entourent ont capacité à se dire, en lieu et place de se réfugier dans le matériel du rire, autre vanité où l'espoir de se cacher dans l'instant est rehaussée par le trait de l'esprit gagnant l'adhésion de ceux qui cherchent aussi à oublier leurs déchirures.

Pour moi, la liberté passe par l’auto-analyse - par ce chemin considéré souvent comme abyssal - qui seul permet à mon sens de trouver raison à être pleinement ce que l'on est.

Ce n'est pas faire preuve d’égotisme que de se regarder dans toute sa substance, que de se démonter pièce par pièce, que de se contraindre (presque) à porter le cilice de l'introspection muette.

Se séparer de sa chair, vivre dans le silence et la retenue, repousser toute approche, se tenir là à l'écoute pour s’enivrer des turpitudes, des errements, des aller/retours des êtres cherchant en dehors d'eux ce qu'ils représentent est d'une richesse incommensurable pour apprendre sur soi, tant l'humanité dans ses ressorts primaux est semblable.

Quand le tableau me semblera dressé, je reviendrai dans la compagnie des hommes, apuré des faiblesses et des rêves de gloire, empli d'un infini qui m'éloignera des craintes, prêt à me vivre en totalité.

Le rire pourra revenir en mes yeux car il sera limpide, s'adressant au monde et à ce que j'en verrai, libéré des carcans de l'avoir et de l'être à la fois, puisque je serai moi en pleine liberté, parabole hyper-consciente de la vie dans le plan du temps.

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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 4:40

Rien dans la beauté terrestre ne m'appelle, rien dans le rire ne me circonvient.
Il n'est de paroles qui ne chantent à mes oreilles, il n'est d’arguments qui me convainquent. Les mots, les regards, les démonstrations sont menteurs, extrapolations d'un univers onirique à jamais changeant, influencé à chaque pas dans chaque être, à chaque instant.

Tout est farce. Le masque pierreux de la tragédie de Sophocle reste entier, ses ravages portés par le temps ne faisant que se creuser. Il adhère à la peau, des traces blêmes se mettant à jour quand, au hasard des courants de la vie, il se fait qu'un morceau en tombe ou en soit arraché.

Il n'est pas de présent qui soit appel au futur, et les mains s'y tendent, espérant d'un autre un hypothétique salut, avançant pour cela d'indignes arguments sur la prétendue valeur portée à l'instant sur l'instant qui passe, la magie d'un regard, la grâce d'un geste n'étant qu'un tentacule d'espoir dressé vers le néant.

Que peut-on offrir à l'autre que nous ne nous soyons offerts à nous ? Quelles surprise, quelle béatification espérons-nous ? Comme faire accroire qu'un instant de partage n'est en autre sorte qu'un refuge accordé pour en trouver un plus grand ? Comment ne pas comprendre que tous les mots échangés n'ont d'autre valeur que de se faire une place dans le groupe, ce groupe qui apporte la chaleur qu'on ne sait soi-même générer ?

A quoi bon chercher à paraitre, sinon à s'offrir une échelle de comparaison qui nous permettre ou d'exister par le poids que l'on porte, ou bien encore à être appelé par d'aucuns à fournir un abri, l'instinct grégaire fonctionnant ainsi à plein ?

Une fois cette illusion de regroupement effectuée, il reste encore à certains à prendre une place dans la masse, et repartent de plus belle les confrontations, tournées alors vers l'intérieur, puisque l'extérieur est comblé par l'empilage tôt réalisé.

Et l'histoire de se poursuivre, répétant à l'infini cette recherche permanente de bonheur par la reconnaissance extérieure au Soi, oubliant l'essence même du regroupement originel.

Je ne me reconnais plus dans cette course folle à paraitre. La seule solidité que je puisse entrevoir est celle que je m'offre à moi-même. Être capable de naviguer dans sa mer intérieure donne alors force et courage pour aller vers un ailleurs. Cet ailleurs où dorment certainement des êtres en croissance, êtres qui ont eu aussi volonté à s'armer en vue d'un départ vers de nouveaux horizons, et toute liberté de partager sans esprit de conquête d'un océan qui n'est pas le leur.

Ainsi, le sourire et la joie affichée ne sont que présage d'un sable mordoré, offert en présent de bienvenue, et en aucun cas une affiche plaquée là comme une incitation à s'offrir en pâture à un extérieur jugé protecteur.
Les circonstances n'ont plus court et seule l'envie de découverte d'un horizon différent apparaissent, laissant aux voyageurs ici rassemblés le rêve enfin palpable d'expéditions éternelles.



Dernière édition par Mjöllnir le Mar 4 Sep 2012 - 5:14, édité 2 fois (Raison : fautes)

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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 4:54

Chaos, imprédictibilité, hasard

http://www.canal-u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/chaos_impredictibilite_hasard.1070

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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 5:06

SÉNÈQUE

De la providence


ou

Pourquoi les gens de bien sont sujets au malheur, lorsqu'il existe une providence

Traduction J. Baillard, 1914.



Chapitre I.

Tu me demandes, Lucilius, pourquoi, si le monde est régi par une Providence, les gens de bien éprouvent tant de maux. La réponse trouverait plus aisément place dans le corps d’un traité où nous démontrerions que cette Providence préside à toutes choses et qu’un Dieu habite au milieu de nous ; mais puisqu’il te plaît de détacher une partie de la grande question et de voir résoudre ton objection unique, sans toucher au fond du procès, ma tâche ne sera pas difficile : je vais plaider la cause des dieux.

Il est superflu, pour le moment, de prouver que ce vaste univers ne peut subsister sans un être conservateur ; que ce cours des astres, si régulier dans sa diversité, n’est point dû aux brusques mouvements du hasard, ce que le hasard fait surgir, étant sujet à des perturbations fréquentes et à de promptes collisions ; qu’au contraire une loi éternelle ordonne cette marche rapide et harmonieuse qui emporte toute l’immensité des terres et des mers et ces éclatants luminaires qui brillent rangés dans l’espace ; qu’un tel ordre n’est pas le produit de l’errante matière ; que des agrégations fortuites ne s’équilibreraient avec l’art tout-puissant qui fit asseoir immobile la terra et son énorme masse, pendant qu’elle voit les cieux fuir si vite autour d’elle ; qui, pour amollir la terre, versa les mers dans leurs bassins, sans qu’elles se sentissent grossir par les fleuves ; qui enfin de germes imperceptibles, fit naître de si grands végétaux Que dis-je ? tout ce qui paraît désordre et irrégularité, à savoir les pluies, les nuages et leur choc d’où jaillissent les foudres ; les incendies vomis par la cime des monts entrouverts ; les secousses du sol ébranlé ; tous les mouvements qu’enfante autour du globe la partie orageuse de la création, quoique subits, n’arrivent pas sans dessein. Ils ont leurs raisons, comme ces phénomènes qui, vus hors de leur lieu naturel, paraissent des prodiges, tels que des eaux chaudes au milieu de la mer, et ces îles nouvelles qui tout à coup montent à sa surface. Et quand on voit la mer mettre à nu ses rivages en se retirant sur elle-même, et dans un court espace de temps les couvrir de nouveau, croira-t-on que c’est une aveugle impulsion qui tantôt repousse et refoule les ondes vers le large, tantôt les chasse et les renvoie précipitamment regagner leur place, si l’on observe surtout que ces eaux s’enflent progressivement, ont leurs heures et leurs jours marqués, et vont croissant ou décroissant suivant les attractions de la lune qui règle à son gré ces évolutions marines ?

Mais réservons tout cela pour le temps convenable ; d’autant que ce ne sont pas des doutes que tu élèves contre la Providence, mais des plaintes. Je te réconcilierai avec les dieux, toujours bons quand l’homme l’est lui-même. Car la nature ne comporte pas que ce qui est bon nuise aux bons. Il y a entre l’homme de bien et les dieux une amitié dont le lien est la vertu. Une amitié, ai-je dit, non ; c’est plus encore : une parenté, une ressemblance. L’homme de bien ne diffère de Dieu que par la durée : il est son disciple, son émule, son véritable fils. L’être sublime dont il descend, sévère censeur de toutes vertus, est comme un père rigide : il élève durement sa famille.

Quand donc tu verras les hommes vertueux, les bienvenus de la divinité, voués à la peine, aux sueurs, gravir de rudes montées, tandis que les méchants sont en tête et regorgent de délices, rappelle-toi qu’on aime la retenue dans ses enfants, la licence dans ceux des esclaves, qu’on astreint les premiers à une règle austère et qu’on excite la témérité des seconds. Ayons de Dieu la même idée ; il ne traite pas mollement l’homme vertueux ; il l’éprouve, il l’endurcit, il le mûrit pour le ciel.


Chapitre II.

Pourquoi l’homme de bien essuie-t-il tant de traverses ? Rien de mal ne peut arriver à l’homme de bien : les contraires ne vont point ensemble. De même que toutes ces rivières, toutes ces pluies que versent les cieux, et ces milliers de sources médicinales, loin de changer la saveur de la mer, ne l’affaiblissent même point ; ainsi tous les flots de l’adversité ne transforment point une âme courageuse, elle demeure la même et donne aux événements sa propre teinte ; car elle est plus forte que les accidents extérieurs : je ne dis pas qu’elle ne les sent point, mais elle en triomphe ; calme d’ailleurs et pacifique, elle ne se lève que pour repousser les chocs ennemis. Toute adversité est à ses yeux un exercice. Où est l’homme, digne de ce nom et que l’honnête aiguillonne, qui ne désire une épreuve à sa taille et ne brave le péril pour voler au devoir ? L’oisiveté pour toute âme active n’est-elle pas un supplice ? Nous voyons les athlètes soigneux de leur vigueur choisir les antagonistes les plus robustes et vouloir que ceux qui les préparent pour le combat déploient contre eux toutes leurs forces. Ils endurent les coups, les plus rudes étreintes ; et, s’ils ne trouvent pas leur égal, ils tiennent tête à plusieurs à la fois. Le courage languit sans adversaire : sa grandeur, sa force, son énergie n’éclatent tout entières que dans l’épreuve de la douleur.

Voilà, sache-le bien, ce que doit faire l’homme vertueux, s’il veut ne pas redouter la fatigue et la peine et ne pas se plaindre de la destinée : quoi qu’il arrive, qu’il le prenne en bonne part et en fasse profit. L’important n’est pas ce que tu souffres, mais dans quel esprit tu le souffres. Vois quelle différence entre la tendresse d’un père et celle d’une mère ! Le père ordonne qu’on réveille son fils de bonne heure pour qu’il se livre à l’étude, même les jours de fête il ne le souffre pas à rien faire, il fait couler ses sueurs et quelquefois ses larmes. La mère, au contraire, le réchauffe sur son sein, toujours elle veut le tenir à l’ombre, éloigner de lui les pleurs, le chagrin, le travail. Dieu a pour l’homme de bien les sentiments d’un père, une mâle affection : « Qu’il soit, dit-il, secoué par la fatigue, par la douleur, par les privations, pour acquérir la véritable force. » Les animaux qui doivent à l’inaction leur embonpoint perdent toute vigueur ; et non seulement le travail, mais le mouvement seul et leur propre poids les accable. Une prospérité non encore entamée ne résiste à aucune atteinte ; mais une lutte assidue avec les disgrâces, mais leurs chocs même durcissent l’épiderme ; devant aucun mal on ne cède : vient-on à tomber, un genou à terre on combat encore.

Tu es surpris que Dieu, qui affectionne les bons, qui veut les rendre meilleurs encore et le plus parfaits possible, leur impose pour exercice quelque calamité. Et moi, je ne m’étonne pas qu’il prenne parfois envie aux maîtres du ciel de considérer de grands hommes en lutte contre l’adversité. Souvent nous nous plaisons à voir un jeune homme intrépide qui reçoit, armé d’un épieu, l’élan d’une bête féroce, qui soutient jusqu’au bout l’attaque d’un lion sans pâlir ; le spectateur est d’autant plus charmé que ce brave est d’un sang plus illustre. Ce n’est point là ce qui peut attirer l’attention divine, ce ne sont pas ces puérils passe-temps de la frivolité humaine. Voici un spectacle digne d’appeler les regards du Dieu qui veille à l’œuvre de ses mains ; voici un duel digne de Dieu : l’homme de cœur aux prises avec la mauvaise fortune, surtout s’il a provoqué la lutte. Oui, je ne vois rien de plus beau sur la terre aux yeux du maître de l’Olympe, quand il daigne les y abaisser, que ce Caton, inébranlable après la chute dernière de son parti, et debout encore au milieu des ruines de la république. « Que le monde, se dit-il, soit tombé sous la loi d’un seul, la terre occupée par ses légions, la mer par ses flottes, que les armes de César nous tiennent assiégés, Caton saura trouver une issue : son bras seul lui ouvrira une large voie vers la liberté. Ce fer, que la guerre civile même n’a pu souiller ni rendre criminel, va donc enfin servir à un digne et glorieux usage. La liberté, qu’il n’a pu rendre à la patrie, il va la donner à Caton. Accomplis, ô mon âme, l’œuvre de tes longues méditations : dérobe-toi aux misères de l’humanité. Déjà Pétreius et Juba ont pris leur élan, et ils gisent percés par la main l’un de l’autre. Noble et généreux pacte de mort, mais peu convenable à notre grand caractère. Il nous siérait aussi peu de demander la mort que la vie. »

Certes les dieux auront vu avec une vive joie ce héros, cet intrépide libérateur de lui-même, veiller au salut des autres, organiser la retraite des fuyards, se livrer à l’étude cette même nuit qui devait être pour lui la dernière, plonger le fer dans sa poitrine sacrée, semer ses entrailles sur le sol et ouvrir de sa main une issue à cette âme auguste que le glaive eût profanée. Et, je veux le croire, si le coup fut mal assuré et insuffisant, c’est que c’était peu pour les dieux d’avoir vu Caton dans cette unique scène ; ils retinrent sa vertu et la redemandèrent : elle dut reparaître dans un acte plus difficile. Car il y a moins de courage à faire une première épreuve de la mort qu’à la recommencer. Les dieux pouvaient-ils ne pas se complaire, à voir leur élève échapper à la vie par un si beau et si mémorable trépas ? C’est une apothéose qu’un trépas admiré de ceux-là même qu’il épouvante.


Chapitre III.

La suite de mon discours m’amènera bientôt à montrer combien tous nos maux prétendus sont loin d’être des maux réels. Pour le présent, je me borne à dire : ces événements que tu nommes cruels, funestes, affreux, sont utiles d’abord à ceux mêmes qu’ils frappent, puis à l’humanité tout entière, dont les dieux tiennent plus compte que des individus ; ceux-ci d’ailleurs les acceptent et mériteraient des maux réels, s’ils ne le faisaient pas. J’ajouterai qu’ainsi le veut le destin, et qu’ils sont soumis à ces justes épreuves par la même loi qui les fait vertueux. De là je t’amènerai à ne jamais plaindre l’homme de bien, qu’on peut dire malheureux, mais qui ne peut l’être.

De toutes ces propositions la plus difficile à démontrer, ce semble, est la première : que ces crises qui nous font frémir d’épouvante sont dans l’intérêt de ceux qui les souffrent. « Est-ce donc pour leur bien, diras-tu, qu’ils sont chassés en exil, précipités dans l’indigence, qu’ils voient mourir enfants et femme, qu’on leur inflige l’infamie, ou qu’on les mutile ? » Tu t’étonnes qu’il sorte quelque bien de tout cela ; étonne-toi donc qu’à la cure de certaines maladies on emploie le fer et le feu aussi bien que la faim et la soif. Mais si tu songes que souvent il faut qu’un tranchant salutaire dénude les os, ou les extraie, extirpe les veines ou ampute les membres qui ne peuvent rester sans que tout le corps périsse, tu souffriras qu’on te démontre qu’il est des disgrâces utiles à qui les essuie, comme assurément plus d’une chose que l’on vante et que l’on recherche nuit à ceux qui s’en laissent charmer, vraie image de l’indigestion, de l’ivresse, de tous les excès qui mènent à la mort par le plaisir.

Entre plusieurs belles sentences de notre cher Démétrius, écoute celle-ci que j’ai tout fraîchement recueillie, qui retentit et vibre encore à mon oreille : « Je ne vois rien de si malheureux que celui que n’a jamais visité de malheur. » En effet, il ne lui a pas été donné de s’éprouver. En vain la Fortune aura secondé, prévenu même tous ses souhaits, les dieux ont mal présumé de lui. Il n’a pas été jugé digne de vaincre un beau jour cette Fortune, qui s’éloigne d’une âme pusillanime et semble dire : « Qu’ai-je à faire d’un tel adversaires ? Au premier choc il mettra bas les armes. Qu’ai-je besoin contre lui de toute ma puissance ? La moindre menace va le mettre en fuite : il ne soutient pas même mes regards. Cherchons ailleurs qui puisse nous tenir tête. J’aurais honte d’en venir aux mains avec un homme prêt à se rendre.

Le gladiateur tient à déshonneur d’avoir en face un trop faible adversaire ; il sait qu’on triomphe sans gloire quand on a vaincu sans péril. Ainsi fait la Fortune : elle prend pour rivaux les plus braves, et passe dédaigneusement devant les autres. Elle attaque les fronts rebelles et superbes, pour tendre contre eux tous ses muscles. Elle essaye le feu contre Scaevola, la pauvreté contre Fabricius, l’exil contre Rutilius, les tortures contre Régulus, présente le poison à Socrate, le suicide à Caton.

Ces grandes leçons d’héroïsme, la mauvaise fortune seule a le privilège de les donner. Plaindras-tu Scaevola parce que sa main est posée sur le brasier ennemi et se punit elle-même de sa méprise, parce que cette main consumée fait reculer le roi que son glaive n’avait pu abattre ? Eût-il été plus heureux de réchauffer cette main dans le sein d’une maîtresse ? Plaindras-tu Fabricius parce qu’il emploie à bêcher sa terre tout le temps qu’il ne donne pas à la république ; parce qu’il fait la guerre aux richesses, comme à Pyrrhus ; parce qu’il mange à son foyer les herbes et les racines que, vieillard triomphal, il a arrachées dans son champ ? Eh quoi ! serait-il plus heureux d’entasser dans son estomac des poissons de lointains rivages, des oiseaux pris sous un ciel étranger, ou de réveiller, avec les coquillages des deux mers, la paresse d’un appétit blasé, ou de se faire servir, ceints d’énormes pyramides de fruits, ces animaux gigantesques dont la prise coûte la vie à plus d’un chasseur ? Plaindras-tu ce Rutilius, dont les juges ont à répondre au tribunal de tous les siècles, d’avoir souffert plus volontiers qu’on l’arrachât à sa patrie qu’à son exil, d’avoir seul refusé quelque chose à Sylla dictateur, et, au lieu de suivre la voix qui le rappelait, de s’être enfui encore plus loin ? « Adresse-toi, lui dit-il, à ceux qu’a brusquement surpris dans Rome ton heureux destin : qu’ils voient le forum inondé de sang, le lac Servilius (car tel est le spoliaire[1] de l’ordonnateur des proscriptions couvert de têtes de sénateurs ; des hordes d’assassins qui errent par toute la ville, et des milliers de citoyens égorgés en masse, au mépris, c’est peu dire, au piège même de la foi donnée. Qu’ils voient ces horreurs, ceux qui ne peuvent supporter l’exil. « Eh quoi ! Sylla sera pour toi l’heureux Sylla, parce qu’à sa descente au forum le glaive écarte la foule devant lui, parce qu’il souffre qu’on expose en public les têtes des consulaires, parce qu’il fait payer par le questeur et inscrire au compte de l’état le prix de chaque meurtre ? Et ce monstre avait dicté la loi Cornélia !

Venons à Régulus. En quoi la Fortune l’a-t-elle maltraité, lorsqu’elle a fait de lui le modèle de la loyauté, le modèle de la constance ? Les clous traversent ses chairs, et de quelque côté que son corps fatigué s’appuie, il pèse sur une blessure, et ses paupières sont tenues ouvertes pour des veilles sans repos. Plus vive est la torture, plus grande sera la gloire. Veux-tu savoir s’il se repent d’avoir mis la vertu à si haut prix ? Rends-lui la vie et renvoie-le au sénat : il opinera encore de même.

Regardes-tu comme plus heureux Mécène, en proie aux tourments de l’amour, pleurant les divorces quotidiens de sa capricieuse épouse, et demandent le sommeil à ces concerts d’harmonie que le lointain rend plus doux à l’oreille ? Il aura beau à force de vin s’assoupir, et se distraire au bruit des cascades, et recourir à mille voluptés pour tromper ses cruels ennuis, il y aura autant d’insomnie sur son duvet que sur la croix de Régulus. Mais Régulus se console en songeant que s’il souffre, c’est pour l’honneur ; du sein de ses tortures il ne considère que leur cause ; l’autre, flétri par les voluptés, pliant sous le faix d’une prospérité excessive, est plus tourmenté par le motif de ses souffrances que par ses souffrances même. Non, la corruption n’a pas tellement pris possession du genre humain qu’on puisse douter que, s’ils avaient le choix de leur destin, la plupart des hommes n’aimassent point mieux naître Régulus que Mécène. Ou si quelqu’un osait préférer le sort du favori d’Auguste, il préférerait par cela même, bien que sans le dire, être la femme de Mécène.

Crois-tu Socrate malheureux pour avoir bu, comme un breuvage d’immortalité, la coupe fatale que lui préparèrent ses concitoyens, et pour avoir discouru sur la mort jusqu’au moment de la mort même ? Doit-on le plaindre d’avoir senti son sang se figer, et le froid qui s’insinuait dans ses veines y éteindre peu à peu la vie ? Ah ! portons envie à Socrate bien plutôt qu’à ces hommes qui boivent dans des coupes d’une seule pierre précieuse, et pour qui de jeunes mignons, au sexe indécis ou retranché par le fer et instruits à tout souffrir, délayent dans l’or la neige qui couronne leur coupe. Ce qu’ils viennent de boire, leur estomac le rejette en entier ; ils sentent, dans leur morne dégoût, la bile refluer jusqu’à leur palais ; mais Socrate boira la ciguë avec une douce sérénité. Pour Caton, sa cause est jugée : il a possédé le souverain bien, c’est ce que proclamera l’unanime témoignage des hommes sur un homme que la nature s’était choisi pour soutenir le choc des crises les plus terribles. « Les inimitiés des grands sont funestes, a-t-elle dit ; opposons Caton tout à la fois à Pompée, à César et à Crassus. Il est cruel de se voir supplanté par d’indignes rivaux ; qu’un Vatinius lui soit préféré. Il est affreux d’être engagé dans les guerres civiles ; qu’il aille par tout l’univers combattant pour la bonne cause avec autant de malheur que de constance. Il est cruel de se donner la mort ; qu’il se la donne. Qu’aurai-je obtenu par là ? De faire voir à tous qu’on ne saurait appeler maux des épreuves dont Caton m’aura paru digne. »


Chapitre IV.

Les prospérités descendent sur le vulgaire, sur les âmes communes ; mais réduire à l’impuissance le malheur et tout ce qui fait peur aux mortels n’appartient qu’au grand homme. Jouir d’un bonheur constant et traverser la vie sans que rien ait froissé notre âme, ç’est ne pas connaître la seconde face des choses humaines. Tu es homme de courage : mais d’où puis-je le savoir, si le sort ne te donne les moyens de montrer ton grand cœur ? Tu es descendu dans l’arène ; si nul rival n’était là, la couronne est à toi, mais non la victoire. Ce n’est pas de ton courage que je te félicite, c’est d’avoir gagné comme qui dirait le consulat ou la préture : un titre, un avancement.

J’en puis dire autant à l’homme vertueux, si quelque passe difficile ne lui a donné, ne fût-ce qu’une fois, l’occasion de signaler sa vertu : je t’estime malheureux, pour ne l’avoir jamais été ; tu as traversé la vie sans combat. Personne ne saura ta force, tu ne la sauras pas toi-même. Pour se connaître il faut s’être essayé ; à l’œuvre seulement on apprend ce qu’on pouvait faire. Aussi a-t-on vu des hommes provoquer le malheur qui les respectait, et chercher à faire briller leur vertu près de s’ensevelir dans l’obscurité. Oui, le grand homme parfois aime l’adversité, comme le brave soldat aime la guerre. J’ai vu, sous Caligula, Triumphus le mirmillon se plaindre de la rareté des jeux : « Les belles années perdues ! » s’écriait-il.

Le courage est avide de périls : il songe où il tend, non à ce qu’il va souffrir : car les souffrances sont elles-mêmes une part de la gloire. Le guerrier est fier de ses blessures : il étale avec complaisance le sang qu’il est heureux de répandre ; et au retour de la bataille, quoique les autres aient aussi bien fait, les regards s’attachent surtout aux blessés.

Je le répète, Dieu traite en favoris ceux qu’il veut conduire à la perfection de la gloire, chaque fois qu’il leur offre matière à exercer leur courage et leur force d’âme, ce qui implique toujours quelque position difficile. Le pilote se fait connaître dans la tempête, et le soldat dans la mêlée. Comment saurais-je combien tu serais fort contre la pauvreté, si tu nages dans l’opulence ; combien tu opposerais de constance à l’ignominie, aux diffamations, aux haines populaires, si tu vieillis au milieu des applaudissements, si l’invariable faveur et je ne sais quel entraînement des esprits subjugués t’accompagnent partout ? Comment saurais-je avec quelle résignation tu supporterais la perte de tes enfants, si tous tes rejetons sont encore sous tes yeux ? Je t’ai entendu prodiguer aux autres des consolations ; j’aurais pu te juger, si tu t’étais consolé toi-même, si tu avais toi-même fait taire ta douleur. Ah ! je t’en conjure, garde-toi de frémir à la vue des épreuves que nous envoient les dieux comme pour aiguillonner nos âmes. L’adversité est l’occasion de la vertu.

On aurait droit d’appeler malheureux ceux que l’excès du bonheur engourdit, et qu’un calme de mort tient comme enchaînés sur une mer immobile. Pour ceux-là tout accident sera nouveau. Le malheur est plus cruel quand on ne l’a jamais connu ; le joug pèse davantage à une tête qui n’y est point faite. Le soldat novice pâlit à l’idée d’une blessure ; le vétéran voit avec fermeté couler son sang ; il sait que ce sang a souvent préparé la victoire. De même les élus de Dieu, ses bien-aimés, il les endurcit, il les éprouve, il les exerce ; les autres, qu’il parait traiter avec indulgence, avec ménagement, il les garde comme une proie sans défense pour les maux à venir. Car c’est une erreur de croire que personne soit exempt : cet homme si longtemps heureux aura son tour. Quiconque te semble absous n’est qu’ajourné.

« Mais comment est-ce aux plus hommes de bien que Dieu inflige les maladies, les disgrâces de tout genre ? » Et comment à la guerre les expéditions les plus périlleuses sont-elles imposées aux plus braves ? Le chef envoie des hommes d’élite, s’il faut, de nuit, surprendre et attaquer les ennemis, reconnaître un chemin, débusquer un poste. Aucun d’eux au départ ne dit : « Mon général m’a fait tort ; » mais : « Il m’a bien jugé. »

Qu’ainsi parle tout mortel commandé pour souffrir ce qui coûte tant de pleurs aux timides et aux lâches : « Dieu nous estime assez pour éprouver en nous jusqu’où va chez l’homme la puissance de souffrir. »

Fuyez les délices, fuyez cette mollesse énervante qui détrempe vos âmes, et les endort dans une continuelle ivresse, tant qu’un revers subit ne vous avertit point que vous êtes hommes. Celui que des panneaux diaphanes ont toujours défendu contre l’impression de l’air, qui garde aux pieds de tièdes enveloppes incessamment renouvelées, dont la salle de festins est entretenue dans une douce température par la chaleur qui circule sous le parquet et dans les murailles, celui-là ne peut sans risque être effleuré du plus léger souffle. Tout excès est nuisible, l’excès de la mollesse bien plus que tout autre. Il dérange le cerveau, entraîne l’esprit à de fantasques imaginations, répand sur le vrai et sur le faux un nuage épais qui confond leurs limites. Ne vaut-il pas mieux bien supporter une infortune continuelle qui nous convie à la vertu que d’être écrasé de l’énorme poids d’une félicité sans mesure ? On s’éteint plus doucement par l’inanition : l’indigestion déchire les entrailles. Les dieux suivent le même procédé avec les gens de bien que les précepteurs avec leurs disciples : ils exigent plus de travail de ceux dont ils ont meilleure espérance. Est-ce en haine de ses enfants, crois-tu, que le Spartiate éprouve leur courage par des flagellations publiques ? Le père est là qui les exhorte à supporter les coups sans faiblir ; tout déchirés et à demi morts, on les conjure de tenir bon, d’offrir leurs corps blessés à de nouvelles blessures.

Qu’y a-t-il d’étonnant que Dieu mette à de rudes essais les âmes généreuses ? L’apprentissage de la vertu n’est jamais bien doux. La Fortune nous frappe et nous déchire : souffrons. Ce n’est pas une persécution, c’est une lutte ; plus nous reviendrons à la charge, plus nous y gagnerons de vigueur. La partie de notre corps la plus robuste est celle que nous avons le plus mise en jeu. Offrons-nous aux coups de la Fortune, pour nous endurcir par elle et contre elle. Elle finira par nous rendre de force égale à la sienne. Le mépris du danger nous viendra de l’accoutumance. Ainsi, les nautoniers se font des tempéraments qui résistent à la mer ; les mains du laboureur sont calleuses ; le bras du guerrier gagne du nerf pour lancer le javelot ; le coureur a le jarret souple. Les facultés les plus fortes de chaque homme sont celles qu’il a exercées. Pour braver la puissance du mal notre âme a un recours, la patience ; et tu sauras ce qu’elle peut faire en nous, si tu songes combien des nations dénuées de tout et fortes de leur indigence même acquièrent par le travail. Considère ces peuples à la frontière desquels finit la paix du monde romain, je veux dire les Germains et toutes ces races vagabondes semées sur les bords de l’Ister. Un éternel hiver, un ciel sombre pèsent sur eux, un sol avare leur livre une maigre subsistance, du chaume ou des feuillages les abritent seuls contre la pluie, ils courent sur des étangs que la gelé a durcis et se nourrissent des animaux qu’ils prennent à la chasse. Tu les crois malheureux ? Non ; il n’y a point de malheur dans ce que l’habitude a changé en seconde nature : insensiblement on prend goût à ce qui d’abord fut nécessité. Ils n’ont pour domicile que ces campements d’un jour où leur lassitude les arrête ; des aliments grossiers qu’il faut ravir à la pointe du glaive, un climat d’une rigueur effrayante, une nudité complète, tout cela te semble une affreuse misère, et c’est la vie de tant de peuples !

Pourquoi s’étonner que l’homme de bien soit ébranlé pour être affermi ? Il n’est d’arbre solide et vigoureux que celui qui souffrit longtemps le choc de l’aquilon. Les assauts même qu’il essuie rendent sa fibre plus compacte, sa racine plus sûre et plus ferme. Il est fragile s’il a crû dans un vallon aimé du soleil. Concluons que l’intérêt des gens de bien, s’ils veulent que la crainte leur devienne étrangère, exige qu’ils marchent habituellement au milieu des terreurs de la vie et se résignent à ces accidents qui ne sont des maux que pour qui les supporte mal.


Chapitre V.

Ajoute, ce qui importe à tous, que les hommes vertueux sont, pour ainsi dire, autant de combattants qui payent de leurs personnes. Dieu s’est proposé, comme le sage, de montrer que toutes ces choses que le vulgaire ambitionne ou qu’il redoute ne constituent ni biens ni maux. Ce seront des biens manifestes, s’il les assigne aux bons seulement ; ce seront des maux, s’il ne les inflige qu’aux méchants. La cécité serait une chose affreuse si on ne perdait la vue qu’en méritant d’avoir les yeux arrachés : aussi Appius et Métellus seront-ils privés de la lumière. Les richesses ne sont pas un bien ; aussi deviennent-elles le partage d’Eilius, le prostitueur, pour que les hommes, qui consacrent l’or dans les temples, le voient aussi dans les antres de la débauche. La divinité ne saurait mieux ravaler les objets de nos convoitises qu’en les prodiguant à des infâmes et en les éloignant des gens de bien. « Mais il est injuste que les bons soient mutilés, percés de coups, chargés de chaînes, tandis que les méchants conservent l’intégrité de leurs membres, leur indépendance, leur luxe effronté. » Eh bien quoi ? Il est donc injuste que des braves prennent les armes, veillent la nuit dans les camps, et couverts de blessures et d’appareils se tiennent debout sur la tranchée, tandis que, dans la ville, des eunuques, des débauchés de profession vivent en pleine sécurité ? Encore une fois, il est donc injuste que les plus nobles vierges soient réveillées la nuit pour la célébration des rites sacrés, quand les prostituées jouissent du plus profond sommeil ? Le travail réclame l’élite des humains. Le sénat délibère souvent des jours entiers, tandis que les plus vils citoyens charment leurs loisirs au champ de Mars, ou s’ensevelissent dans une taverne, ou tuent leur temps dans quelque cercle. Il en est ainsi de la grande république du genre humain : les gens de bien travaillent, se sacrifient, sont sacrifiés, et de leur plein gré ; le sort ne les entraîne point, ils le suivent, ils vont du même pas : ses intentions, s’ils les eussent connues, ils les eussent prévenues.

Je me rappelle encore cette parole généreuse du courageux Démétrius : « Dieux immortels, je n’ai qu’un reproche à vous faire : c’est de ne m’avoir pas révélé vos volontés plus tôt. Je me serais porté de moi-même où je n’arrive qu’à votre appel. Voulez-vous prendre mes enfants ? C’est pour vous que je les ai élevés. Voulez-vous quelque partie de mon corps ? Prenez-la. Le sacrifice est peu de chose : j’abandonnerai bientôt le tout. Voulez-vous ma vie ? Pourquoi la refuserais-je ? Je n’hésiterai pas à vous rendre ce que je tiens de vous. Je vous livrerai de grand cœur tout ce que vous demanderez. Eh quoi ! j’eusse aimé mieux l’offrir que le laisser prendre. Qu’est-il besoin de ravir ce que vous pourriez accepter ? Mais vous ne me l’enlèverez même pas : on n’enlève qu’à celui qui résiste. Je n’éprouve ni contrainte ni violence ; je ne suis pas l’esclave de Dieu, j’adhère à ce qu’il veut ; et ne sais-je pas d’ailleurs que tout marche en vertu d’une loi immuable, écrite pour l’éternité ? » Oui, les destins nous conduisent ; et le rôle réservé à chaque homme fut fixé dès la première heure de sa naissance. Les causes s’enchaînent aux causes : nos destins publics et privés sont liés à toute une série d’événements qui les mènent. Souffrons donc tout avec courage : car tout arrive, non pas comme on croit, par hasard, mais à son heure. Il a été réglé dès longtemps quels seraient tes joies et tes pleurs ; et bien que la vie de chaque homme se colore en apparence de grandes variétés qui la distinguent, le tout se résume au même point : passagers, nous avons reçu des biens passagers. Pourquoi tant nous indigner ? Pourquoi vous plaindre ? C’est pour cette fin qu’on nous a créés. Que la nature use à son gré de notre argile qui est sa chose ; nous, satisfaits, quoi qu’il arrive, et courageux, songeons que rien ne périt de ce qui est nôtre. Quel est le devoir d’une âme vertueuse ? De s’abandonner au destin. C’est une grands consolation d’être emporté avec l’univers. Quelle que soit la loi qui nous impose cette vie et cette mort, elle est la même nécessité qui lie aussi les dieux : une marche irrévocable entraîne les choses humaines comme les choses divines. L’auteur et le moteur de l’univers a écrit la loi des destins, mais il y est soumis : il obéit toujours, il a ordonné une seule fois.

« Mais encore, comment Dieu fut-il assez injuste dans le partage des destinées pour assigner aux bons la pauvreté, les blessures, les morts prématurées ? » L’ouvrier ne peut changer la matière : il ne l’a que pétrie. Chaque être a ses conditions inséparables, cohérentes, indivisibles. Les natures languissantes et vouées au sommeil, ou dont la veille ressemble au dormir des autres, sont fabriquées d’éléments inertes : pour produire un homme digne de renommée, il faut un principe d’action plus puissant. Sa route ne sera pas unie : i1 lui faudra monter et descendre, céder aux flots et naviguer dans la bourrasque et poursuivre sa course ayant la Fortune contraire. Que d’écueils aussi, que d’obstacles ! Il les émoussera, les aplanira par lui-même. Le feu éprouve l’or ; et les revers, l’homme courageux. Vois à quelle hauteur doit s’élever la vertu, et juge si elle peut marcher par des voies sans péril.

Un chemin escarpé commence ma carrière. Mes coursiers rafraîchis, sortant de la barrière, Ne gravissent qu’à peine à la cime des airs. Là, tout dieu que je suis, du haut de l’Univers Je ne puis sans effroi voir l’abîme du vide. Enfin de mon déclin la pente est si rapide, Que Téthys qui, le soir, me reçoit dans ses eaux, Tremble d’y voir rouler mon char et mes chevaux[3]. À ces paroles, le généreux Phaéthon répondit : « Cette carrière me plaît ; je monte : l’entreprise vaut bien que je m’expose à la chute. » Le père essaye toujours d’intimider le jeune téméraire : Je veux qu’en ton chemin nulle erreur ne t’égare ; Oseras-tu braver plus d’un monstre barbare ? Les cornes du Taureau, la gueule du Lion, Et l’arc du Sagittaire ? II réplique de nouveau : « Le char est à moi ; qu’on l’attelle. Vous croyez m’intimider : au contraire. Je veux me tenir ferme où Phébus lui-même tressaille de crainte. C’est aux âmes basses et peureuses à suivre les routes les plus sûres : le courage tente les accès difficiles. »


Chapitre VI.

« Pourquoi cependant Dieu souffre-t-il qu’il arrive mal aux gens de bien ? » Non, il ne le souffre pas ; il a écarté d’eux tous les maux, en écartant tout ce qui est crime et turpitude, coupables pensées, projets ambitieux, aveugle débauche, et cupidité qui plane sur le bien d’autrui : eux, il les protège et les défend. Voudrait-on encore le constituer gardien de leur bagage ? Eux-mêmes le tiennent quitte de ce soin : ils méprisent les choses extérieures.

Démocrite se dépouilla de ses richesses, les regardant comme un fardeau pour le sage ; est-ce merveille si Dieu laisse les gens de bien livrés à un sort que parfois ils recherchent spontanément ? « Ils perdent leurs enfants ! » Eh bien, quoi ? eux-mêmes quelquefois ne les condamnent-ils pas à la mort ? « On les envoie en exil ! » Mais souvent ils quittent volontairement leur patrie pour ne plus la revoir. « On leur ôte la vie ! » Eh ! ne se l’arrachent-ils pas, au besoin, de leurs propres mains ? « Pourquoi souffrent-ils les rigueurs du sort ? » Pour apprendre aux autres à souffrir : ils sont nés pour servir d’exemple. Figure-toi que Dieu leur dit : « Qu’avez-vous à vous plaindre de moi, vous qui vous êtes donnés à la vertu ? J’ai environné les autres de faux biens ; esprits vides, je les ai amusés de l’illusion d’un long songe : je les ai parés d’or, d’argent et d’ivoire ; au-dedans d’eux tout est misère. Ces hommes, qui vous paraissent les heureux de la terre, voyez-les, non du côté qu’ils aiment à montrer, mais de celui qu’ils cachent, ce n’est qu’indigence, ordure, turpitude : ils ressemblent à leurs murailles, ils n’ont de beau que la surface. Là n’est point l’intrinsèque et pure félicité ; ce n’est qu’un placage, et bien mince. Tant qu’ils peuvent se tenir debout et se faire voir comme ils veulent être vus, ils brillent, ils imposent ; qu’un accident les déconcerte et les démasque, alors se découvrent les profondes et réelles souillures qu’un éclat d’emprunt déguisait. A vous seuls j’ai donné les biens sûrs et durables ; plus vous les sonderez et retournerez sous toutes les faces, plus vous les trouverez immenses et sans prix. Je vous ai donné de braver ce que tous craignent, de mépriser ce qu’ils convoitent. Votre éclat n’est point en dehors : tous vos trésors sont au-dedans de vous. Ainsi le ciel n’a que faire de ce qui n’est pas lui : il est à soi-même un assez beau spectacle. C’est dans vous que j’ai placé tous vos biens : votre bonheur est de n’avoir pas besoin du bonheur. « Mais, que d’afflictions, d’affreux revers, d’épreuves « accablantes ! » Comme je ne pouvais vous y soustraire, j’ai armé vos âmes contre tous les assauts. Souffrez avec courage ; par là vous l’emporterez sur moi-même : je suis en dehors de la souffrance ; vous êtes, vous, au-dessus d’elle. Bravez la pauvreté : nul ne vit aussi pauvre qu’il est né. Bravez la douleur : elle passera, ou vous passerez. Bravez la Fortune : je ne lui ai pas donné de trait qui aille jusqu’à l’âme. Bravez la mort : elle est pour vous le néant ou une nouvelle vie. Avant tout j’ai voulu qu’on ne pût vous retenir malgré vous : la retraite est ouverte. Renoncez-vous à combattre ?

Fuyez, vous êtes libres ; de toutes les nécessités que je vous ai imposées, il n’en est point que j’aie rendue plus facile que la mort. Votre âme est sur une pente rapide, entraînante. Ouvrez les eux, et voyez combien est court et dégagé le chemin qui mène à la liberté. Je n’ai pas mis d’aussi longs obstacles à la sortie qu’à l’entrée de cette vie. Le sort aurait eu sur vous trop d’empire, si l’homme avait autant de peine à mourir qu’à naître. Pas d’instant, pas de lieu qui ne vous enseigne combien il est aisé le rompre avec la nature et de lui renvoyer son présent. Au pied même des autels et dans les solennels sacrifices où l’on implore de longs jours, apprenez à mourir. Les taureaux de la plus belle taille succombent à une minime blessure : ces animaux, dont la force est si grande, la main de l’homme les abat d’un seul coup ; le fer le plus mince sait rompre les liens des vertèbres ; et l’articulation qui joint la tête au cou une fois tranchée, ces masses énormes tombent. La vie n’est pas profondément cachée en l’homme ; il ne faut pas même le fer pour l’arracher ; nul besoin de ces plaies qui plongent et sondent bien avant les entrailles : le trépasest tout proche. Je n’ai pas marqué le point où il faut frapper : toute place est vulnérable. Ce qu’on appelle mourir, cet instant où l’âme se sépare du corps passe trop vite pour être saisi dans sa rapidité. Que les étreintes d’un lacet vous suffoquent, que l’eau vous intercepte la respiration ; que la dureté du sol où se fait votre chute vous fracasse la tête ; que des charbons ardents avalés ferment passage à l’air que vos poumons exhalent, quel que soit le moyen, l’effet est prompt. Ne rougissez-vous pas de craindre si longtemps ce qui dure si peu ? »

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 13:45




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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 13:48

J'adooooore ! bounce bounce bounce

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 13:51

Je préfère un man world qu'un mad world ...




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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 13:54

Ah oui ! Gary Jules, j'adore aussi Seyphis !!! Magnifique. sunny

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 15:28

Non mais quoi euuuuh ! Protééée !!! Arrêtes de bondir partout, tu vas te faire mal Razz

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Message par Invité Mer 5 Sep 2012 - 15:30

Ben non !!! bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce bounce

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Message par Invité Jeu 6 Sep 2012 - 5:32

Bon ben ok alors ... je m'assois et j'observe L'ère mite âge ... - Page 10 3d-fume-cigare



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Message par Invité Jeu 6 Sep 2012 - 6:04

Il est au fond du jardin une cabane. Elle est perchée dans un pommier ancestral, dont le tronc commence à se diviser en branches quelques quatre-vingt-dix centimètres au dessus du sol. Les pommes sont grosses, acides, d'un vert assez particulier, d'une chair plutôt craquante qui chatouille presque les dents de part sa consistance et son amertume.

Le feuillage est dense, formant une espèce de cloche dont le sommet serait absent, laissant clairement entrevoir l'azur et ainsi pénétrer, quand le soleil est à son zénith, des rais obliques de lumière qui égayent la frondaison et le toit sommaire du refuge bâti au sein même de l'arbre.

Combien de lattes des vieux planchers de la bâtisse dont le jardin est la dépendance ai-je donc utilisé pour bâtir cette retraite, ilot de paix dont la surélévation m'offrait en substance l'écart au monde ?

Combien de ces clous tordus, dépareillés, rouillés, la plupart forgés à froid par mon grand-père, ai-je enfoncés dans ce bois vivant sans entendre aucune protestation de ce végétal ami que je blessais ainsi au profond de sa "chair" ?

Combien de morceaux de tôle noircis, écaillés, rayés, disparates dans leurs mesures ou leurs formes, ai-je donc assemblés en un patchwork délirant, pour couvrir les murs branlants - salmigondis de branchages, de cageots de légumes et de sarments de vignes dont les interstices furent bouchés de paille mélangée à de l'argile ?

En combien encore ai-je fouillé ci et là dans le village, à le recherche de manches à balais, manches de pioche, manches de râteaux et autres tiges disparates, afin de me constituer une charpente digne de supporter cette toiture - percée d'un auvent dédié à l'observation des astres - lucioles éternelles, lumignons magiques de ces nuits où mon cœur s'envolait rejoindre mon âme ?

.../...



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Message par Alma Jeu 6 Sep 2012 - 10:53

ces nuits où mon cœur s'envolait rejoindre mon âme ?

c'est au fond du cœur qu'elle appelait
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Message par Invité Jeu 6 Sep 2012 - 11:31

Salut Alma, merci pour ce clin d'oeil Wink

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Message par Elléane Jeu 6 Sep 2012 - 11:34

Bravo pour tout ceci Mjöllnir, et pardon aussi
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Message par Invité Jeu 6 Sep 2012 - 11:53

Je regarde souvent la superposition de la sémiotique sur la sémantique, ou encore la manière d'exagérer l'égoïsme dont les mots sont chargés par essence (oui, je crois sincèrement que tout vocable prononcé ou écrit n'est que propriété pleine et entière de son émetteur, la charge y étant contenue n'étant réellement compréhensible, à la fois dans sa portée et sa teneur, que par l'être expectorant ces derniers).

Cette sémiotique affiche les symboles s'affirmant bien au dessus de la tonalité individuelle de l’alignement, aussi travaillé soit-il, des mots, aliénés qu'ils sont à la volonté supérieure (et subliminale pour autrui) de l'intelligence qui en trace la trame.

Cette volonté, expression de la tendance de l'être en ses parcours cahoteux internes, en ses désirs quels qu'ils soient, et aussi fine que son intelligence peut prétendre à s’exercer, obère d'autant la finalité supposée par le lecteur lambda. De là, de l'état de grâce dégagé par les textes et paroles, peut sortir un reflet bucolique, un reflet iridescent, cachant parfois une mare recouverte de lentilles d'eau ...

Le langage n'est pas innocent. Depuis Babel, il donne possibilité à l'homme de se cacher, preuve encore que l'incompréhension et la manipulation sont de ce monde, et voulues - si l'on croit à son existence - par son créateur ...

Alors, si je couple l'intelligence et le langage, et que je réfléchis aux ravages que ce dernier peut provoquer dans des esprits dont le recul est absent au même titre que l'envolée des sensations d'agression classiquement implantées dans l'homme, je m'aperçois que cette dite intelligence n'est qu'un outil et rien que ça : Si les informations d'entrée (avant traitement) - brassées par le mouvement incessant de ressentis nocifs - peuvent être assimilées à des déjections, l'intelligence en sortira uniquement un conglomérat - aussi appelé étron - purifié. Et rien de plus ...

Somme toute il ne suffit pas d'avoir un gros moteur ... il serait intéressant de comprendre que le châssis, les freins, la direction (etc.) font tout aussi partie de la performance globale de l'objet !


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Message par Invité Jeu 6 Sep 2012 - 11:54

Elléane a écrit:Bravo pour tout ceci Mjöllnir, et pardon aussi

et pourquoi pardon ?

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Message par Invité Ven 7 Sep 2012 - 19:30

La fatigue de la solitude ...

Elle s'insinue par tous les moyens qu'elle peut utiliser, tout au fond du corps, tout au fond de l'âme ...

Collection de petits riens, de renoncements accumulés, d'occasions ratées, de réflexions manquées, d'allers/retours, d'abandon de soi ou des autres, de tests hasardeux et d'aléas.

Elle est là. Elle se faufile. Dans le silence, les mutismes, les regards qui dévient, le son des autres.

Elle est ici, dans la pénombre d'un appartement où ne résonne que le bruit de sa propre respiration. Un bruit mécanique issu du clavier à chaque touche frappée ...

Elle est encore là, présente, presque tangible, quand le temps qui s'écoule le long de l'aiguille des secondes goutte de l'ennui.

Elle est présente à chaque instant où je ressens que l'énergie du don ne trouve pas réceptacle. Où cette dernière s'écoule de mes doigts pour former encre virtuelle d'un appel à l'ailleurs, traçant des signes éparpillés reflets des désirs inassouvis trainant dans une mémoire à l'abandon.

Quelle est-elle ? Une collection de fantômes errants ? Un empilement de strates qui m'ont isolé du monde ? Ou un refus de vivre ?

Comment se dire que ce qui s'écoule entre deux interactions semble vide, alors que justement ces instants qui pèsent sont opportunités pour se construire, et que la lassitude ne serait que le poids de l'inaction ?

.../...





Dernière édition par Mjöllnir (® of Odin Inc.) le Sam 8 Sep 2012 - 10:06, édité 1 fois

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Message par Invité Sam 8 Sep 2012 - 0:55

Cette solitude dont tu parles me colle à la peau. Présente sans cesse et sans répit, elle est mienne, elle est tienne.
Elle ne m'a a pas choisi, je me suis engouffrée en elle, refus de vivre, refus de contact, refus de l'autre évidemment peur d'autrui, crainte de paraître ou d'être simplement moi.
Solitude est là me guette, me hante, je lui appartiens, je suis son esclave.
Je suis, je vis solitude.

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Message par Invité Sam 8 Sep 2012 - 13:20

.../...

la fatigue de la solitude ... née de la conscience de l'imperfection, de la sienne par dessus tout. L'acceptation du temps qui bonifie, comme une bouteille de vin stockée dans le noir d'une cave, le goulot vers le bas ...

La fatigue de la solitude ... ne pas savoir quand prendre des décisions, déchiré entre la pleine conscience de la réalité et la désir de laisser l'autre responsable de ses actes.

La fatigue de la solitude ... encaisser sans se plaindre et ne rien manifester de sa souffrance. Passer donc pour froid et insensible, presque inatteignable, et donc s'isoler d'un comportement ailleurs admis.

La fatigue de la solitude ... la recherche de la perfection, d'un idéal à jamais en gestation, au lieu de vivre le présent.

La fatigue de la solitude ... des idées qui bouillonnent, et une grande incapacité à les dire toutes, un foisonnement dont la gestion coupe court à la spontanéité, voile poussant à coté du chemin.

La fatigue de la solitude ... ruminer les échecs et les manquements à soi, porter les épaves des éons.

La fatigue de la solitude ... mourir à soi par manque de l'autre ...

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Message par Invité Dim 9 Sep 2012 - 0:10

Allez, il est temps pour moi de reprendre pied dans le monde.
Je pars en vadrouille pour un mois minimum, la vie m'appelle, me tends les bras.

On verra ce qu'elle me réserve, de bonnes surprises j'espère.

A bientôt.

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Message par Mégalopin Dim 9 Sep 2012 - 0:24

A bientôt. Prends soin de toi
Long hug
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Message par ♡Maïa Dim 9 Sep 2012 - 0:27

A bientôt Mjöllnir !
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Message par Invité Dim 9 Sep 2012 - 1:25

Bon voyage Mjöllnir.....dans la vraie vie !

Savoure les instants de magie et de bonheur (même petit) que tu croiseras.L'ère mite âge ... - Page 10 Disney10

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Message par Invité Lun 10 Sep 2012 - 23:36

Yo Very Happy

Je suis retourné dans ce que d'aucuns appellent "la cage aux lions".
Eh bien je dois avouer que cela me plait. Pourquoi ?
Parce que je sais maintenant mieux qui je suis et ce qui surprend les autres. Donc, je sais répondre un peu mieux à leurs demandes, et je suis beaucoup moins heurté par la lenteur qui me hérissait auparavant.
Du coup, j'ai plus de temps pour vivre et faire des choses pour moi Smile
En fin de compte, je teste cette acceptation des différences in-situ, et je m'aperçois qu'elle allège les événements ...
Qu'est-ce que cela me fait du bien de ne plus rester à ruminer ma "tristesse de Z incompris" et de retourner parcourir le vaste monde.
Je vois que toute touche que je pourrais apporter, en manifestant tranquilité et acceptation temporelles et réflexives sera bénéfique pour tous; et me rendra plus serein.
Que du bonheur quoi ^^


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Message par Alma Mar 11 Sep 2012 - 9:55

ton bien être me bien-êtrise.

les joies de l'empathie Very Happy

cela m'inspire ceci :

Je ris quand j'entends dire que le poisson dans l'eau a soif.
Tu ne vois pas que le réel est dans ta maison
Et tu erres insousciant de forêt en forêt.
Chez toi est la vérité !
Vas où tu veux, à Bénarès ou a Mathura :
Si tu ne trouves pas ton âme, le monde pour toi est sans réalité

Kabir, mystique indien du 15ème siècle
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Message par Invité Mar 11 Sep 2012 - 10:02

Je suis très contente de lire ces mots Mjö.
Très contente. bounce bounce bounce (parce que tu aimes quand je mets des petits bounce partout clown )

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Message par Catre Mar 11 Sep 2012 - 17:17

Mjö, Alma et Protée, vous êtes mignons tout plein et je vous aime!
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Message par Catre Mar 11 Sep 2012 - 17:18

... et intelligents surtout!!!
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Message par Invité Mar 11 Sep 2012 - 18:09

Catre a écrit:Mjö, Alma et Protée, vous êtes mignons tout plein et je vous aime! ... et intelligents surtout !!!

Rougit Gêné Amoureux

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Message par Invité Ven 14 Sep 2012 - 19:46

Merci à cous Megalopin, Mogwai, Ekaterina, Alma, Protée et Catre (pfffff d'ailleurs toi aussi on t'aime, hein !)

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Message par Invité Sam 15 Sep 2012 - 0:50

Je me rends compte ce soir,que vous avez, pour certains, eu un rôle bien plus inestimable que je l'escomptais au départ. Si ce soir, où la vie vient, encore de s'écrouler devant moi, j'ai encore un peu de force, c'est grâce à certains zèbres.

Merci encore, ne changez rien, quoi qu'il arrive, c'est le plus important.





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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 13:48

Prends soin de toi, Ekaterina Long hug

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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 13:49




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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 13:51




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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 13:54




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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 14:23

Quelques musiques, reflets changeant de mon âme ...

Celle qui se secoue, celle qui se trépane, celle qui gémit souvent devant l'acceptation, le non franchissement des limites qu'elle se contraint à respecter.

Celle qui tient énormément à la liberté de l'autre, celle qui rêve de la facilité de discourir sans voiles et sans peur, dont les faux semblants sont inexistants ...

Celle qui dit, parfois froidement pour partage, et que l'on interprète souvent comme jugeant ...

Celle qui s'oppresse de comprendre les détails, les freins, les hésitations. Celle qui les mets en exergue et qui est "punie" pour ça ...

Voilà ... reste à parcourir ma route, quelle qu'elle soit.


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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 15:22

Je refuse de plus en plus d'être catalogué, voire disséqué.
Les avis portés sur ce que je suis, le chemin que je parcours, les idées qui sont miennes, ma manière de m'exprimer, le fait que je choisisse une voie plutôt qu'une autre ... tout ça ne fait frémir.

Je m'aperçois de plus en plus que la majorité des gens ne sait que s'exprimer sur ce qui les dérange, les blesse, de "contraint". Mais pratiquement à aucun instant sur leurs désirs, ce qui leur fait plaisir, non pas sur leurs gestes quotidiens, mais sur leurs aspirations les plus profondes.

Ainsi, un repère semble communément admis, celui né de la comparaison ou du positionnement par rapport à l'autre. Une altérité perçue comme concurrente au lieu d'être complémentaire ...

C'est cela que je fuis, et que je fuirai encore plus.

Où est donc ce désir profond de se vivre ? Où est cette force d'avancer, de déblayer, de faire de ses mains, de proposer une alternative ?

Pourquoi regarder en arrière, à se demander à chaque instant comment rattraper irrattrapable ? Pourquoi perdre une énergie folle à ressasser les mêmes choses au lieu de la dériver vers un futur à construire ?
Pourquoi croire que la solution ne peut-être apportée que par d'autres, qui ne savent de notre vie que bribes (parfois encore enjolivée par crainte d'être jaugé sur des phénomènes pourtant disparus depuis longtemps) ?

Pourquoi regarder nos actes passés comme un fardeau alors que les connaissances n'étaient au rendez-vous ? Alors que désormais la conscience est là, suffisamment prégnante pour nous corriger ?

Pourquoi errer sans faire, ruminer ce qui nous a blessé chez les autres sans voir que nous sommes - qu'on le veuille ou non - partie intégrante du problème alors posé ?

Il se faut trouver ! Et seule l'acceptation de la clarté envers soi, prélude de la clarté envers l'autre, avant-garde de la transparence de ces désirs clairement exprimés, autant que peuvent l'être l'expression claire de ce qui blesse, me semble être la voie de la sérénité. Sérénité qui passe également par laisser de coté ce qui ne convient plus.

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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 17:24

En fait être soi fait de plus en plus de bien Smile

Ne pas chercher à prouver en permanence aux autres qu'on sait, c'est économiser de l'énergie.
Ne pas chercher à rattraper coûte que coûte une situation qu'on a laissé se détériorer en se battant sur les termes plutôt que sur le fond est reposant, et empêche l'égo de trop gonfler.
Ne pas écouter les pseudo leçons de ceux qui restent enfermés dans leurs certitudes, piliers éphémères s'il en est d'une construction qui devient de plus en plus bancale.

Combien ai-je croisé de personnes qui, au travers de leurs jérémiades et remontrances, cherchaient sans le dire une sécurité, un "achat" par l'extérieur, une raison d'exister ... sans faire autre chose que de crier "regardez moi, mais regardez-moi enfin !!"

Quelle belle preuve d'autonomie, de courage, de croyance en soi que celle-là. Quelle belle preuve d'humilité ... quelle belle preuve encore d'estime de soi que de crier sur les toits "j'ai fait ci, j'ai fait ça" ... au lieu de juste poser les choses sur la table commune pour que ceux qui y trouvent intérêt viennent simplement les partager ...

Je suis de plus en plus surpris de l'attente de l'autre comme un support, support que d'aucuns ne savent construire pour eux-mêmes. Et de ce qui s'en suit si ce support vient à faillir pour quelque raison que ce soit (colère, déni, rejet, etc.).

Il y a là relent de cette vieille noblesse moribonde, celle qui se croyait bien née, et à laquelle on devait allégeance. Un égo souligné par la perte de repères dans une civilisation où le paraitre n'est que la dernière façon de se sentir exister .... Alors que l'unique à mes yeux est juste de savoir ce que l'on accepte, refuse et tient à construire simplement de ses propres mains ...


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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 17:35




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Message par Invité Dim 16 Sep 2012 - 18:15




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