Le fil de Garp
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Re: Le fil de Garp
Oups ! Je suis désolée que ça te fasse mal... mais c'est pour que tu sois bien après, alors ça en vaut la chandelle...
Je reste dispo par MP tout le WE si tu as besoin. Je t'embrasse
Je reste dispo par MP tout le WE si tu as besoin. Je t'embrasse
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Le fil de Garp
C'est gentil à toi. Je suis allé revoir ce que tu m'avais envoyé sur le décodage biologique. Je suis du genre sceptique, et je n'ai pas envie de passer trop d'énergie à explorer des théories qui pourraient me crisper, mais rien qu'en survolant ces pages j'ai déjà noté plusieurs choses qui me parlent. Le chlore, j'y ai été allergique il y a des années, interdit de piscine pendant toute mon adolescence. Et la semaine dernière, en me faisant un lavage de nez (au spray d'eau de mer) particulièrement intense, j'ai revécu un très vieux souvenir oublié : j'ai eu dans le nez la drôle de sensation que j'avais en buvant la tasse quand j'ai appris à nager il y a bientôt 40 ans, avec des moniteurs sadiques qui pensaient qu'il faut lâcher un gamin dans l'eau pour que son instinct lui apprenne à nager. Tout ça tourne autour de l'étouffement, de la noyade… Je n'ai pas envie d'explorer très profondément, que ce soit la peur de ce que je trouverais ou la flemme, mais il serait peut-être bon que j'aille de temps en temps à la piscine pour décoincer tout ce système psychique. La piscine, principal lieu de mes angoisses d'enfant : j'avais toujours peur que des requins sortent par les grilles d'évacuation de l'eau ! Bon, t'as compris le tableau : je suis en train de tourner autour de mon principal nœud psychique, et ce n'est pas complètement agréable, mais le sentiment que je vais pouvoir un peu dénouer tout ça est excitant.
Re: Le fil de Garp
Cool ! La pelote de laine se déroule peu à peu...
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Le fil de Garp
Je l'ai déjà dit plein de fois mes tes symptômes me rappellent tellement les miens que je suis ton fil avec une empathie décuplée (ce qui n'est pas forcément un gage d'objectivité). Le décodage biologique est un outil formidable, seulement, quand on est aux prises quotidiennement avec les symptômes depuis des mois, qu'on n'en peut plus de tousser, pleurer, se moucher, chercher des solutions, croire en une et être déçu le lendemain, parfois on a juste envie d'envoyer bouler tous les concepts, on veut juste que "ÇA S’ARRÊTE" ! C'est facile après coup, quand on a dépassé la maladie, de coller une analyse en disant "Ah oui, j'avais ça parce que.... na na na". Bref, c'est une piste précieuse et complémentaire, mais parfois on a besoin de concret, et vite ! J'ai même payé un "nettoyage" de ma maison à distance en désespoir de cause... (tu parles de concret !) ou fait un régime anti-candida albicans (zéro sucres, pas mêmes les fruits). Parmi les pistes que j'ai explorées, il y a celle-ci : http://www.asthma-reality.com, hypothèse passionnante et logique (à noter la différence entre vrai et faux asthme), établie depuis de longues années par un sacré zèbre, qui n'a pas fonctionné sur le long terme sur moi parce que ma première vertèbre refuse obstinément de rester en place (j'ai eu des moments de répit quand même), mais qui a complètement fait disparaître l'eczéma de quelqu'un que je connais en une seule séance.Garp a écrit:J'ai envie de pleurer.
Bref, une fois de plus, je t'envoie toute ma sympathie et une bonne dose de courage.
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Le fil de Garp
Merci Mogwai, tu comprends bien où j'en suis ! Pour le moment, j'ai fait la chose que je sais bien faire dans l'état où j'étais ce matin, quand j'ai la chance de tomber sur des gens bien : j'ai pris une bonne cuite à l'apéro , déjeuné à 15 heures, puis fait une bonne sieste , et là je sors du lit un peu plus en forme que ce matin. Le nez ne se débouche pas, mais la tête est un peu revissée sur les épaules. Et pendant cet apéro trop arrosé, j'ai croisé un type que j'aime de plus en plus, ancien boxeur et patron de club échangiste, qui sait très bien comprendre les gens et qui m'a remis un peu les idées en place. C'est étonnant comme parfois on tombe sur des gens qui nous comprennent complètement sans vraiment nous connaître ! Tout ce qu'il m'a dit était sain et raisonnable, et je crois que je vais appliquer ses recettes pour le weekend : pas de prise de tête, être égoïste et me faire plaisir, être dans l'ici et maintenant, voir des amis et aller me vider les c… . Pour les allergies et les angoisses existentielles, on verra plus tard.
Re: Le fil de Garp
Huhuhu, ça c'est du programme !! Enjoy !
♡Maïa- Messages : 1734
Date d'inscription : 06/03/2012
Re: Le fil de Garp
Pfff… Hier, sans doute la pire crise de colère de ma vie (peu après un appel à ma mère, qui m'a donné de mauvaises nouvelles de mon père). En tout cas, la pire de ma vie d'adulte. J'ai juste cassé un petit saladier sans intérêt et bousillé le dessus d'un petit meuble en métal (j'ai réussi à remettre le meuble d'aplomb, mais la plaque de tôle du dessus conservera quelques trous). Ah si, j'ai aussi défoncé une porte coulissante , mais c'est à peu près réparé, rien de trop grave. Et je suis resté tremblant de sanglots dans mon lit . Par chance, mon ex est arrivé à ce moment-là, il m'a aidé à me calmer et m'a emmené dans une soirée sympa pour me changer les idées.
Ce matin, en me réveillant bien reposé, j'ai repensé à Elisabeth Kübler-Ross, et j'ai mieux compris l'irruption soudaine de cette colère qui me saisit depuis une semaine. L'idée que mon père approche de la mort progresse en moi. J'avais d'ailleurs oublié que Kübler-Ross a décrit initialement les phases par lesquelles passe quelqu'un à qui on annonce sa mort prochaine, et pas les phases du deuil après le décès d'un proche. Il faut que je me souvienne que je vis ça par empathie avec mon père, pas directement.
J'espère qu'avoir compris cette colère va m'aider à la dépasser rapidement. Normalement, après le temps de la colère vient le temps du marchandage, et j'en trouve déjà quelques traces dans mes pensées.
Ce matin, en me réveillant bien reposé, j'ai repensé à Elisabeth Kübler-Ross, et j'ai mieux compris l'irruption soudaine de cette colère qui me saisit depuis une semaine. L'idée que mon père approche de la mort progresse en moi. J'avais d'ailleurs oublié que Kübler-Ross a décrit initialement les phases par lesquelles passe quelqu'un à qui on annonce sa mort prochaine, et pas les phases du deuil après le décès d'un proche. Il faut que je me souvienne que je vis ça par empathie avec mon père, pas directement.
J'espère qu'avoir compris cette colère va m'aider à la dépasser rapidement. Normalement, après le temps de la colère vient le temps du marchandage, et j'en trouve déjà quelques traces dans mes pensées.
Re: Le fil de Garp
Courage Garp, tu évolues positivement.
La colère est ton rail, celle qui te dit si tu t'écartes ou pas ...
=> Parfois, la colère peut servir d'énergie détonatrice pour alimenter les premiers pas, pour donner suffisamment de quoi faire le bout de route au démarrage.
=> Parfois, la colère sert à sortir de soi, ce qui est là depuis si longtemps, et à l'évacuer enfin pour pouvoir avancer.
Si la fin de ton père approche, ce n'est pas ta fin à toi au contraire.
Ecoute ce que ta colère veut te faire évacuer, elle indique le point douloureux. Ce point doit se détacher de toi. Il ne doit plus cesser d'exister, il doit seulement ne plus être lié à toi. Le soleil, nous réchauffe le coeur, pourtant nous ne sommes pas liés à lui directement, et nous l'apprécions. Ce qui est lié à toi, c'est pareil: détache-le de toi, même si c'est ce que tu aimes. Disons que c'est comme les frères siamois: pour vivre, ils doivent se séparer et accepter de l'être. L'un n'est pas l'autre. Et l'un ne doit pas ralentir l'autre, le tenir au fond. Cela ne les empêchera pas de s'aimer. Mais être agglutinés deux en un, là non: cela les étouffe tous les deux.
Rompt le lien-siamois que tu portes en toi, détache-le avec douceur, redonne forme à ce que tu es, et à ce siamois par la même occasion. Cela vous délivrera tous deux et apporte apaisement.
Dans ton cas, les siamois ne sont pas frères, mais un autre lien familial existe pour relier.
La colère est ton rail, celle qui te dit si tu t'écartes ou pas ...
=> Parfois, la colère peut servir d'énergie détonatrice pour alimenter les premiers pas, pour donner suffisamment de quoi faire le bout de route au démarrage.
=> Parfois, la colère sert à sortir de soi, ce qui est là depuis si longtemps, et à l'évacuer enfin pour pouvoir avancer.
Si la fin de ton père approche, ce n'est pas ta fin à toi au contraire.
Ecoute ce que ta colère veut te faire évacuer, elle indique le point douloureux. Ce point doit se détacher de toi. Il ne doit plus cesser d'exister, il doit seulement ne plus être lié à toi. Le soleil, nous réchauffe le coeur, pourtant nous ne sommes pas liés à lui directement, et nous l'apprécions. Ce qui est lié à toi, c'est pareil: détache-le de toi, même si c'est ce que tu aimes. Disons que c'est comme les frères siamois: pour vivre, ils doivent se séparer et accepter de l'être. L'un n'est pas l'autre. Et l'un ne doit pas ralentir l'autre, le tenir au fond. Cela ne les empêchera pas de s'aimer. Mais être agglutinés deux en un, là non: cela les étouffe tous les deux.
Rompt le lien-siamois que tu portes en toi, détache-le avec douceur, redonne forme à ce que tu es, et à ce siamois par la même occasion. Cela vous délivrera tous deux et apporte apaisement.
Dans ton cas, les siamois ne sont pas frères, mais un autre lien familial existe pour relier.
Invité- Invité
Re: Le fil de Garp
Bonsoir et merci, Stéphanie ! Tu interviens toujours avec beaucoup de sagesse, et ça me fait du bien. Je pense que j'ai compris hier soir, quand mon ex m'a parlé assez franchement (il n'est pas zèbre, mais il est intelligent et me connaît très bien), quel était le point douloureux, celui qui résonne si fort en moi à l'idée du déclin de mon père. Cela va m'aider à me souvenir que, comme tu le dis, la fin de mon père n'est pas la mienne, et n'est pas la fin de notre relation. Et j'espère que cela m'aidera, dans quelques jours chez mes parents, à lui apporter de la force plutôt que de l'angoisse.
Je sis allé tirer à l'arc, ce soir. Après une semaine de colères incontrôlables, ça n'a pas été facile ! Mais en fin de séance, à force de me concentrer sur mon geste et évacuant tout le reste, j'avais repris un peu de sérénité et je tirais moins mal.
Demain, je passe la soirée à mon atelier d'arts plastiques, et je vais aussi passer une partie de la journée à avancer le projet que j'y travaille. Il tourne autour de ce que je porte en moi de ma famille, et m'aide à être conscient de notre force collective.
J'ai peut-être tourné la page de la colère.
Je sis allé tirer à l'arc, ce soir. Après une semaine de colères incontrôlables, ça n'a pas été facile ! Mais en fin de séance, à force de me concentrer sur mon geste et évacuant tout le reste, j'avais repris un peu de sérénité et je tirais moins mal.
Demain, je passe la soirée à mon atelier d'arts plastiques, et je vais aussi passer une partie de la journée à avancer le projet que j'y travaille. Il tourne autour de ce que je porte en moi de ma famille, et m'aide à être conscient de notre force collective.
J'ai peut-être tourné la page de la colère.
Re: Le fil de Garp
Jolie image, Renarde. Et à laquelle je peux facilement coller un sens tout à fait intéressant et réconfortant (mais qui ne regarde que moi).
Mon ORL m'a remis sur le traitement qui fait du bien, je suis à nouveau en forme. Mais entre le pneumologue et lui, j'ai appris que j'aurai désormais une fragilité chronique, et que je devrai apprendre à m'auto-médiquer aux corticoïdes "en évitant d'en prendre tous les jours jusqu'à la fin comme Barbara, Johnny Halliday et Elvis Presley" (dixit mon ORL, qui semble penser que Johnny est défuncté). Et comme je respire bien, le moral est bon et le tonus aussi. OUF !
Bises à toi.
Mon ORL m'a remis sur le traitement qui fait du bien, je suis à nouveau en forme. Mais entre le pneumologue et lui, j'ai appris que j'aurai désormais une fragilité chronique, et que je devrai apprendre à m'auto-médiquer aux corticoïdes "en évitant d'en prendre tous les jours jusqu'à la fin comme Barbara, Johnny Halliday et Elvis Presley" (dixit mon ORL, qui semble penser que Johnny est défuncté). Et comme je respire bien, le moral est bon et le tonus aussi. OUF !
Bises à toi.
Re: Le fil de Garp
...................... Prreeeeuuuummsss !!!
Mon cher Garp, je te souhaite un très Joyeux Anniversaire
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Le fil de Garp
Merciiiii ! Très touché par votre délicate attention, Miss Bliss !
Et le vrai cadeau, c'est demain : je retrouve mon mec à l'aéroport près de chez lui après deux semaines sans le voir , et nous continuons le trajet jusqu'à l'Andalousie .
- Spoiler:
- Bon, certes, mon anniversaire était il y a huit jours, car je triche un peu pour brouiller les pistes des cyber-espions , mais je ne jette pas la paille dans le jardin de mon voisin, puisque je suis très peu doué pour penser aux anniversaires des autres, alors que j'aime tant recevoir ce genre de petit message .
Re: Le fil de Garp
Salut ...
Bon anniv.............
Bon anniv.............
Lemniscate le papillon- Messages : 6348
Date d'inscription : 29/06/2012
Age : 54
Localisation : Gard
Re: Le fil de Garp
Alors joyeux non-anniversaire !
Arkange- Messages : 734
Date d'inscription : 03/09/2012
Age : 48
Localisation : Orléans
Re: Le fil de Garp
Joyeux anniversaire en retard !!!
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Le fil de Garp
Lemniscate, Arkange et Saphodane, je vous remercie .
En vacances depuis trois jours, je me sens bien. J'oublie un peu… que je suis en ce moment incapable de bosser. Et je calme un peu l'introspection, ce qui fait du bien. On ne peut pas avancer tout le temps à fond !
Il fait beau aujourd'hui, je pense que nous irons marcher un peu en montagne.
En vacances depuis trois jours, je me sens bien. J'oublie un peu… que je suis en ce moment incapable de bosser. Et je calme un peu l'introspection, ce qui fait du bien. On ne peut pas avancer tout le temps à fond !
Il fait beau aujourd'hui, je pense que nous irons marcher un peu en montagne.
Re: Le fil de Garp
Il y a bien longtemps que je ne suis pas venu ici… Pour un peu, j'irais me représenter dans la page ad hoc . Qui est celle-ci, en fait, donc on va dire que tout est en ordre.
Je commence à atterrir un peu sur terre, après deux semaines de vacances immédiatement suivies de deux semaines… terribles : les derniers jours de mon père, puis ses obsèques, et les premiers jours de l'après. Et en écrivant ça, je me rends compte que nous sommes dans le temps… de l'Avent ! Pour moi cette année, ce sera plutôt un temps de l'Après, donc. Et il va durer, bien sûr, longtemps.
J'étais arrivé chez moi un lundi soir après quinze jours en Espagne pendant lesquelles les nouvelles que me donnait ma mère étaient mauvaises. Le mardi midi, mon père a demandé à ma mère d'appeler ses trois enfants auprès de lui. Nous y sommes arrivés tous les trois dans la soirée. Nous sommes restés ensemble, unis, groupés, fusionnels, jusqu'à sa mort au début de la nuit du vendredi au samedi. Grâce aux produits de soins palliatifs, il a passé sa dernière nuit, sa dernière journée, sa dernière soirée à dormir sans avoir mal, avec le plus souvent un ou deux d'entre nous auprès de lui qui lui tenait la main. Il n'y a finalement pas eu besoin de forcer le destin, mais nous en avions parlé et nous nous y étions préparés.
Pendant ces quelques jours, j'ai eu l'impression de vivre avec une intensité totalement inconnue, comme si toutes mes cellules étaient en communication instantanée les unes avec les autres. J'imagine que c'est aussi ce qu'on ressent quand on voit naître son enfant.
Puis… téléphone, médecin, pompes funèbres, faire-part, mairie, cimetière, temple, famille, amis, voisins, connaissances : un tourbillon qui m'a porté en douceur. J'ignorais que les mots qu'on reçoit dans ces moments font tant de bien.
Et puis, ensuite, l'impression de sortir d'un tambour de lessiveuse.
Il nous a quitté depuis deux semaines. Je suis debout et je peux dire que je vais bien. J'avais avancé considérablement dans ma relation avec lui dans le mois précédent, et cela m'a permis de penser à lui plus directement, plus généreusement, tant avant son départ qu'après. Qu'il ait pu mourir chez lui avec sa femme et ses enfants, et qu'il nous ait offert ces trois jours d'adieux, c'est un cadeau qui aide bien à donner un sens à la mort. Dire au revoir à un proche avant qu'il parte, c'est très dur, mais moins que de le lui dire après.
Juste, ce soir, un film où on voit un type en train de mourir : les larmes sont venues tout de suite, et avec elles les images difficiles que j'essaie de ne pas refouler mais de ne pas trop réveiller non plus. Et puis d'autres petits moments difficiles, passés et à venir. Je ne m'attends pas à ce que ce soit facile, bien sûr. J'essaye seulement de faire en sorte que la secousse ne soit pas trop brutale, et se déroule progressivement.
Je suis chez moi, et je commence à reprendre le fil de ma vie. J'ignore si je reprends le boulot dès la mi-janvier, j'ai un peu peur que ce soit trop juste. En attendant, ma santé demande de l'attention, et je dois faire des travaux chez moi pour me débarrasser du revêtement de sol auquel je suis allergique (et que j'ai par chance identifié).
La vie est une belle aventure. Elle ne serait pas si belle si elle était facile.
Je commence à atterrir un peu sur terre, après deux semaines de vacances immédiatement suivies de deux semaines… terribles : les derniers jours de mon père, puis ses obsèques, et les premiers jours de l'après. Et en écrivant ça, je me rends compte que nous sommes dans le temps… de l'Avent ! Pour moi cette année, ce sera plutôt un temps de l'Après, donc. Et il va durer, bien sûr, longtemps.
J'étais arrivé chez moi un lundi soir après quinze jours en Espagne pendant lesquelles les nouvelles que me donnait ma mère étaient mauvaises. Le mardi midi, mon père a demandé à ma mère d'appeler ses trois enfants auprès de lui. Nous y sommes arrivés tous les trois dans la soirée. Nous sommes restés ensemble, unis, groupés, fusionnels, jusqu'à sa mort au début de la nuit du vendredi au samedi. Grâce aux produits de soins palliatifs, il a passé sa dernière nuit, sa dernière journée, sa dernière soirée à dormir sans avoir mal, avec le plus souvent un ou deux d'entre nous auprès de lui qui lui tenait la main. Il n'y a finalement pas eu besoin de forcer le destin, mais nous en avions parlé et nous nous y étions préparés.
Pendant ces quelques jours, j'ai eu l'impression de vivre avec une intensité totalement inconnue, comme si toutes mes cellules étaient en communication instantanée les unes avec les autres. J'imagine que c'est aussi ce qu'on ressent quand on voit naître son enfant.
Puis… téléphone, médecin, pompes funèbres, faire-part, mairie, cimetière, temple, famille, amis, voisins, connaissances : un tourbillon qui m'a porté en douceur. J'ignorais que les mots qu'on reçoit dans ces moments font tant de bien.
Et puis, ensuite, l'impression de sortir d'un tambour de lessiveuse.
Il nous a quitté depuis deux semaines. Je suis debout et je peux dire que je vais bien. J'avais avancé considérablement dans ma relation avec lui dans le mois précédent, et cela m'a permis de penser à lui plus directement, plus généreusement, tant avant son départ qu'après. Qu'il ait pu mourir chez lui avec sa femme et ses enfants, et qu'il nous ait offert ces trois jours d'adieux, c'est un cadeau qui aide bien à donner un sens à la mort. Dire au revoir à un proche avant qu'il parte, c'est très dur, mais moins que de le lui dire après.
Juste, ce soir, un film où on voit un type en train de mourir : les larmes sont venues tout de suite, et avec elles les images difficiles que j'essaie de ne pas refouler mais de ne pas trop réveiller non plus. Et puis d'autres petits moments difficiles, passés et à venir. Je ne m'attends pas à ce que ce soit facile, bien sûr. J'essaye seulement de faire en sorte que la secousse ne soit pas trop brutale, et se déroule progressivement.
Je suis chez moi, et je commence à reprendre le fil de ma vie. J'ignore si je reprends le boulot dès la mi-janvier, j'ai un peu peur que ce soit trop juste. En attendant, ma santé demande de l'attention, et je dois faire des travaux chez moi pour me débarrasser du revêtement de sol auquel je suis allergique (et que j'ai par chance identifié).
La vie est une belle aventure. Elle ne serait pas si belle si elle était facile.
Re: Le fil de Garp
Mon cher Garp, je t'embrasse bien fort et je t'envoie plein d'ondes positives pour t'aider à franchir ce cap douloureux
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
Re: Le fil de Garp
Garp a écrit:
Il nous a quitté depuis deux semaines. Je suis debout et je peux dire que je vais bien. J'avais avancé considérablement dans ma relation avec lui dans le mois précédent, et cela m'a permis de penser à lui plus directement, plus généreusement, tant avant son départ qu'après. Qu'il ait pu mourir chez lui avec sa femme et ses enfants, et qu'il nous ait offert ces trois jours d'adieux, c'est un cadeau qui aide bien à donner un sens à la mort. Dire au revoir à un proche avant qu'il parte, c'est très dur, mais moins que de le lui dire après.
Voila.
Re: Le fil de Garp
On ne s'en rend pas toujours compte, mais le décès d'un proche donne toujours quelque chose à chacun. Une transmission.
L'étincelle de vie devient plus forte, avec cette nouvelle lumière reçue, qui ne pouvait être donnée tant que ce proche était vivant.
Et nous aussi, nous donnons à celui qui est sur le départ, sans nous en rendre compte. Le don est réel, même sans le sentir.
Comme un fil invisible qui devient subitement "présent", mais qu'on ne verra pas forcément. Sentir et percevoir cette transmission qui est venue, qui apparaît peu après, qui tinte différemment en soi désormais...
Comme une nouvelle corde ajoutée à notre instrument, qui vient de notre proche, et qui ne nous quittera jamais car elle devient "nôtre", ou "revient" à nous si nous l'avions égarée.
A ton tour, toi aussi un jour, tu donneras tes "cordes" et tes grains à ceux qui seront tes proches. Et ainsi de suite... Nous recevons ce que d'autres ont reçu et transmis, tour à tour, flambeau si beau.
With Love Garp.
Bien à toi pour ce temps de transition.
L'étincelle de vie devient plus forte, avec cette nouvelle lumière reçue, qui ne pouvait être donnée tant que ce proche était vivant.
Et nous aussi, nous donnons à celui qui est sur le départ, sans nous en rendre compte. Le don est réel, même sans le sentir.
Comme un fil invisible qui devient subitement "présent", mais qu'on ne verra pas forcément. Sentir et percevoir cette transmission qui est venue, qui apparaît peu après, qui tinte différemment en soi désormais...
Comme une nouvelle corde ajoutée à notre instrument, qui vient de notre proche, et qui ne nous quittera jamais car elle devient "nôtre", ou "revient" à nous si nous l'avions égarée.
A ton tour, toi aussi un jour, tu donneras tes "cordes" et tes grains à ceux qui seront tes proches. Et ainsi de suite... Nous recevons ce que d'autres ont reçu et transmis, tour à tour, flambeau si beau.
With Love Garp.
Bien à toi pour ce temps de transition.
Invité- Invité
Re: Le fil de Garp
Merci à vous.
Je me rends compte peu à peu que ce deuil me touche vraiment en profondeur, et remue beaucoup de choses. Je le savais intellectuellement, mais là je le vis, et c'est étrange. J'aime bien, Kara, cette idée d'une nouvelle corde : je l'entends vibrer doucement dans tous mes accords, ces jours-ci. La plupart de mes émotions en sont teintées.
Cet après-midi, pendant ma sieste, j'ai fait un rêve étrange, ressemblant à un cauchemar mais qui ne m'a pas apporté d'angoisse forte. Quelqu'un y mourrait dans des circonstances assez terribles, abattu par un policier ou justicier. À la fin du rêve, je tentais de transformer en jardin les ruines de la maison où cette personne avait été tuée, en sachant que le lieu resterait définitivement marqué. Cela se passait dans le jardin de mes grands-parents, comme beaucoup de mes rêves, et cette personne morte était plus ou moins mon père. Je m'en rends compte en écrivant que quand je rêve du jardin de mes grands-parents, c'est sans doute moi qui suit représenté par ce jardin. J'essayais donc de guérir la blessure laissée en moi par le départ de mon père, tout en sachant qu'elle ne s'oublierait pas. Il y a dans l'herbe du jardin de mes parents un endroit que rien ne distingue où je sais que le chien de mon enfance a été enterré il y a 25 ans. Je ne saurais plus le situer, mais j'y pense souvent quand je passe de ce côté du jardin. De la même façon il y aura dans mon esprit une part que rien ne distinguera, mais qui réveillera toujours mes souvenirs de mon père lorsque je m'en approcherai sans m'en rendre compte.
Quelques larmes me viennent en écrivant. Les émotions ont été bien violentes ces temps-ci, et je n'ai pas fini de les extérioriser.
Je me rends compte peu à peu que ce deuil me touche vraiment en profondeur, et remue beaucoup de choses. Je le savais intellectuellement, mais là je le vis, et c'est étrange. J'aime bien, Kara, cette idée d'une nouvelle corde : je l'entends vibrer doucement dans tous mes accords, ces jours-ci. La plupart de mes émotions en sont teintées.
Cet après-midi, pendant ma sieste, j'ai fait un rêve étrange, ressemblant à un cauchemar mais qui ne m'a pas apporté d'angoisse forte. Quelqu'un y mourrait dans des circonstances assez terribles, abattu par un policier ou justicier. À la fin du rêve, je tentais de transformer en jardin les ruines de la maison où cette personne avait été tuée, en sachant que le lieu resterait définitivement marqué. Cela se passait dans le jardin de mes grands-parents, comme beaucoup de mes rêves, et cette personne morte était plus ou moins mon père. Je m'en rends compte en écrivant que quand je rêve du jardin de mes grands-parents, c'est sans doute moi qui suit représenté par ce jardin. J'essayais donc de guérir la blessure laissée en moi par le départ de mon père, tout en sachant qu'elle ne s'oublierait pas. Il y a dans l'herbe du jardin de mes parents un endroit que rien ne distingue où je sais que le chien de mon enfance a été enterré il y a 25 ans. Je ne saurais plus le situer, mais j'y pense souvent quand je passe de ce côté du jardin. De la même façon il y aura dans mon esprit une part que rien ne distinguera, mais qui réveillera toujours mes souvenirs de mon père lorsque je m'en approcherai sans m'en rendre compte.
Quelques larmes me viennent en écrivant. Les émotions ont été bien violentes ces temps-ci, et je n'ai pas fini de les extérioriser.
Re: Le fil de Garp
Oh, un bisou en passant, tiens, oui, et puis un câlin.
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Le fil de Garp
Merci les filles, bisous !
Je vais bien. Un peu plié en deux quand même parce qu'on m'a opéré avant-hier d'une double hernie inguinale, mais je n'ai pas mal, ce qui est assez inattendu. Et après six mois d'arrêt, je reprends le boulot dans quinze jours ou un mois, dès que je suis remis de cette opération. Un peu d'angoisse à ce sujet, forcément…
Et vous, ça va ? J'ai été si centré sur moi-même, ma santé et le décès de mon papa, que je n'ai rien lu sur le forum depuis plusieurs mois. Ce qui ne m'a pas empêché de penser à vous.
Je vais bien. Un peu plié en deux quand même parce qu'on m'a opéré avant-hier d'une double hernie inguinale, mais je n'ai pas mal, ce qui est assez inattendu. Et après six mois d'arrêt, je reprends le boulot dans quinze jours ou un mois, dès que je suis remis de cette opération. Un peu d'angoisse à ce sujet, forcément…
Et vous, ça va ? J'ai été si centré sur moi-même, ma santé et le décès de mon papa, que je n'ai rien lu sur le forum depuis plusieurs mois. Ce qui ne m'a pas empêché de penser à vous.
Re: Le fil de Garp
Outch. Remets-toi bien de l'opération... é__è N'angoisse pas trop, de toute façon c'est pas maintenant c'est dans quinze jours.
Perso, ça va... à peu près. ^^
Perso, ça va... à peu près. ^^
Saphodane- Messages : 3002
Date d'inscription : 24/01/2012
Age : 39
Localisation : Metz
Re: Le fil de Garp
Garp, je te souhaite un prompt rétablissement et te fais plein de bisous !!
Bliss- Messages : 12125
Date d'inscription : 11/11/2010
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