Le game

Et cela avait effectivement calmé l'oppression que je ressentais

Une autre fois j'écrivais un poème dans ce resto

Ce poème :

"Mars

J'ai parfois perdu ma jeunesse dans les pages
D'amants ensorcelés d'aventuriers ardus
D'automnes sous la pluie de destins et de dus
De désert dans Paris inquiétants paysages

Il y avait parfois des gros monstres horribles
Des lutins des génies des géants et des elfes
Des oracles mayas et des pythies de Delphes
Et religieux je lisais comme autant de Bibles

Les femmes sont sexy et les hommes musclés
De ces rêves idiots mon esprit est captif
Ces souvenirs anciens sont autant de récifs

Autant de coffres-forts dont je n'ai plus la clé
Vie Ô vie reviens à moi et éclaire-moi
Ramène mes pans de vie tristesse et émoi."

J'avais eu le premier vers en me promenant à la FNAC le vendredi après-midi devant les stands de BD

On voit l'heure d'ailleurs 18h36

Et j'étais ensuite allé dans ce resto pour écrire la suite

Et toujours dans l'optique de lâcher un peu la pression imposé par son regard je lui demandais parfois mentalement alors qu'est-ce que tu écrirais ici

Et certains vers ont été entièrement écrits par ce qu'il me semblait qu'elle voulait que j'écrive

Et à certains moments je disais « non je veux pas écrire ça » et j'écrivais autre chose

Donc à défaut d'avoir un dialogue verbal c'était un dialogue silencieux

Au pire une totale illusion de ma part au mieux un dialogue avec son inconscient

Une fois précédente comme je vous l'avais dit sa pression de regard m'avait fait lui demander mais verbalement alors ce qu'elle pensait qu'il faudrait améliorer dans la condition des femmes

Donc là l'idée c'était plutôt d'utiliser l'énergie de sa pression du regard et de la détourner vers un sujet important

Plutôt que de de l'utiliser pour un badinage

Mais faire venir un sujet désagréable pour elle était aussi pour moi une façon d'exprimer mon agacement

Et d'ailleurs cela a fait vraiment venir de la colère chez elle

Même si elle ne s'est pas vraiment mise en colère il y avait de la colère chez elle dans sa façon de me répondre

Donc cette colère chez elle sur la condition féminine

Qui s'explique tout à fait par la situation des femmes en général

S'est manifesté chez elle à l'exact moment où implicitement j'évoquais son regard

Donc là ce n'est pas un hasard

Cela veut dire selon moi qu'elle aborde les hommes avec une certaine colère

Qu'il y a cette colère latente chez elle contre les hommes

Colère qui est tout à fait déconseillée en cas de relation avec un homme

Vous ne pouvez pas être en colère contre « les hommes » et avoir une relation apaisée avec l'un des représentants de ce groupe

Vous savez il peut y avoir 1000 raisons qui expliquent son regard insistant

Et la colère peut très bien en être une

La colère peut très bien être la chose qui la fera avoir quelques rendez-vous galants avec moi puis un peu de sexe et enfin me larguer

Et tout cela peut être même déjà planifié dans son inconscient

Ou peut-être même dans son conscient comme cela serait planifié dans le conscient ou l'inconscient d'un mec de la même manière

Donc j'ai transformé l'intensité de son regard en répartition dans le temps

En allant faire des sittings très souvent dans ce resto

Enfin je n'ai moi-même par définition pas toujours conscience de pourquoi je fais les choses

Et c'est qu'après que je me disais « tiens je faisais les choses pour cela »

Mais ça reste une hypothèse je peux avoir la mauvaise interprétation sur moi-même

De fil en aiguille à la pression du regard ne m'a pas laissé d'autre choix que de développer un béguin pour elle

J'ai commencé par juste écrire un poème sur elle

Et un samedi où comme par hasard j'étais allé chez le coiffeur me faire couper les cheveux et tondre la barbe et où j'avais mis un pull un peu habillé un samedi soir je n'ai pu m'empêcher de lui dire

« j'ai écrit un poème sur vous en tout bien tout honneur à force de vous voir déambuler devant moi »

Je l'ai dit avec plus d'hésitation que ça

Ce à quoi elle a répondu

« c'est vrai que je déambule beaucoup »

Cette chose verbale que j'ai sortie je n'ai pas pu m'empêcher de la sortir

J'avais peur de devoir lui lire le poème en fait j'ai pu en finir le repas et partir sans avoir besoin de lui lire et en fait j'en étais très soulagé

Je suis allé me réfugier au cinéma et là j'ai eu des sortes de cauchemars de harcèlement de parano j'avais peur que des gens viennent me chercher au cinéma pour m'emmener parce que j'avais harcelé la serveuse

J'avais peur d'être jeté à l'opprobre publique

Enfin qu'on jette l'opprobre sur moi

Puis dans les jours qui ont suivi je suis retourné au resto comme si de rien n'était

Et d'ailleurs tout était comme si de rien n'était donc c'était très bien

Et puis fin février je me suis mis allé de plus en plus de resto jusqu'à deux fois par jour le samedi

Mu par une pulsion nouvelle