Aujourd’hui j’ai lu l’actualité et…

Aujourd’hui j’ai lu l’actualité dans le monde et j’ai pleuré à chaudes larmes.

Je me souviens quand j’étais enfant déjà et que j’entendais retentir la musique du journal télévisé dans le salon, je filais dans ma chambre pour y trouver refuge.
Au fil des années, j’ai toujours fait mine de ne pas m’intéresser à ces choses mais au fond, je pense que c’était avant tout une façon de me protéger. Pourtant, bien que je sois particulièrement sensible émotionnellement, j’aurais plutôt tendance à me définir comme quelqu’un de résilient et d’optimiste à tout point de vue.
Peut-être simplement qu’il y a beaucoup de choses que je suis en mesure de comprendre et de justifier mais parfois, entre les attentats, les meurtres, les catastrophes « naturelles » et les accidents, je sature.

Là où je ressens un décalage, c’est que la plupart des gens qui m’entourent semblent contempler toutes ces choses avec un certain détachement, voire parfois une attitude qui me fait penser à de l’indifférence (peut-être est-ce leur façon à eux de se défendre ?).
Mais comment rester serein face à tant d’atrocités ?
J’imagine aussi qu’à force d’y être exposé continuellement, d’une certaine façon on finit par s’y habituer. Mais est-ce une bonne chose ? Souvent je me dis qu’il est préférable de préserver une certaine innocence et une naïveté (bienveillante) à l’égard du monde.

Et puis il y a ce sentiment dérangeant de se sentir impuissant face à tous ces événements. Je ne comprends pas vraiment l’intérêt de s’imprégner de toutes ces horreurs si de toute façon, à notre échelle, on ne peut ou on ne compte pas faire changer les choses. Par ailleurs, je ressens rarement le besoin d’en discuter avec les autres dans la mesure où bien souvent, les paroles sont vaines.

J’aimerais qu’il existe un journal ou quelque chose qui ne présente que des bonnes nouvelles (d’ailleurs j’imagine que ça doit exister quelque part). Cela dit, je pense que je pleurerais aussi, mais de joie…
Quoi qu’il en soit, je crois qu’on y gagnerait à ce que cela soit davantage médiatisé.

Je ne sais pas exactement ce que j’attends en ouvrant ce sujet.
Des témoignages peut-être, s’il y a d’autres personnes qui ressentent la même chose, histoire de se sentir moins seul.

Merci de m’avoir lu.

Je comprends très bien ce que tu transmets là.

J'évite autant que possible les informations et je ne me suis jamais intéressée à la politique "actuelle et passée" en partie pour ça.

Lorsque j'étais enfant et que j'étais assaillie par toutes les actualités j'avais souvent une énorme boule piquante dans la gorge et parfois des larmes me venaient. J'étais incroyablement en colère contre moi-même parce que je me sentais terriblement coupable de tout ce qui arrivait !

Encore maintenant j'ai du mal à ne pas me sentir coupable (même si plus dosé qu'avant) de ce qui peut arriver car il y a toujours une certaine échelle de culpabilité même très rationnellement. Je déteste être face à mon impuissance. Je n'aime pas voir qu'il arrive des choses affreuses aux gens.

J'appuie l'envie d'un média qui ne colporterait que les bonnes nouvelles (même si j'ose espérer également qu'il existe déjà ).

Répandre du bonheur autour de soi à sa petite échelle, c'est déjà un bon pas !

Je ne regarde plus les informations depuis 10 ans maintenant...je finissais toujours en larmes !...
Plus de télé, même plus de radio, pas de journal non plus… Trop de partialité, trop de voyeurisme, trop d'horreurs et aucune réflexion sur les possibles solutions ou mieux, sur les évènements positifs !

Mais il me semble avoir lu quelque part qu'une personne, s'insurgeant également des nouvelles essentiellement anxiogènes dans les médias, avait lancé (ou avait le projet d') un blog d'informations et d'initiatives exclusivement positives qu'il glanait sur internet. Je crois qu'au bout d'un moment, il avait dû revoir sa fréquence d'édition, ayant du mal à remplir ces rubriques..!!
Bon, il faudrait que je retrouve les références mais heu...bein...quand j'aurai le temps quoi...pas tout de suite en bref...

Gamin, il suffisait qu'un ou des camarades de classe - auxquels je n'étais pas particulièrement attaché - se fasse ne serait-ce que sermonner pour que je me sente affreusement mal. Tellement de choses me donnent envie de pleurer... Je me cache pourtant derrière une façade de froideur et d'indifférence.

Aujourd'hui je ne suis plus l'actualité que de très loin, pour plusieurs raisons sans doute mais notamment pour me protéger, évidemment. Lorsqu'elle m'atteint c'est la révolte qui devient violente derrière la tristesse et l'incompréhension, la détestation de mon impuissance et l'envie d'agir. A vrai dire ça me fait un peu peur... Les gens s'assagissent généralement avec l'âge, je me demande parfois si je ne vais pas devenir au contraire un activiste radical.

Trop d'atrocités, trop d'injustice aussi, trop de manipulation, bref trop de choses qui me révoltent dans les jt, que je zappe de plus en plus. Je préfère regarder le journal d'Arte, bien que je le trouve trop court, et je me dis (vœux pieux) qu'il faudrait que je me remette à lire le Courrier International, pour avoir une vision plus large (et plus objective ?) du monde dans lequel je vis.

Merci à vous quatre pour vos réactions, je me sens déjà moins seul face à ce type d’épreuve.
Ça me rappelle également, entre autres, la raison pour laquelle je me suis inscrit sur Zebra, c’est à la fois agréable et réconfortant de lire des personnes qui partagent notre sensibilité.

♚ Strigide ♚ a écrit:Répandre du bonheur autour de soi à sa petite échelle, c'est déjà un bon pas !

Une étude (j’ai oublié ma source) disait que trois facteurs étaient particulièrement générateurs d’agressivité :
Les informations
( le hard rock)
(La pornographie)

J’ai besoin professionnellement et par goût d’être informé. Et je subis comme vous les rayons gamma des journaux. A ce titre, je souligne que j’ai été interviewé par le journal d’Arte il y a quelques années, et que j’ai été écoeuré jusqu’à la nausée par ce qui a été montré, coupé tronqué. Ce jour là j’ai pris la mesure à quel point un journal est un organisme qui pour survivre ne doit que fournir un picotin d’avoine à sa clientèle; et celle-ci -nous collectivement- réclamons du sang du sexe de l’argent et de la violence. Après il y aura des journaux pour chaque vision/illusion du monde par sa clientèle.
Le monde a besoin d’inactualité, de sortir de ce présentisme où la mousse des vagues importe plus que la vague Océane.
L’art est un excellent sas de décontamination. Après, une petite dose d’information auprès de médias ad hoc, ce n’est pas plus nocif qu’un petit verre de temps à autre. Usons de tout, n’abusons de rien.

Je vous rejoins, très pénible aussi pour moi que de regarder les infos ou même de les écouter à la radio. D'ailleurs je n'ai pas la télé. Beaucoup de choses me bouffent dans les actus. L'envahissement du négatif qui donne un fichu sentiment de vanité de tout, et d'impuissance. Tout nous arrive dans la gueule et j'ai du mal à ne pas y penser très longtemps ensuite.
Mais il y a aussi l'angle toujours biaisé et sensationnaliste des infos qui m'agace. Toujours de la polémique, sur tout et n'importe quoi, et l'art parfois de pointer une mouche pour cacher des réalités bien plus profondes, générales et plus dérangeantes. On nous parle des semaines du voile, du burkini, de telle ou telle attaque terroriste... mais à quand des reportages sur les questions écologiques, sur les licenciements abusifs, les souffrances au travail -- bref sur le "mal" banal, omniprésent et pourtant invisible ? Alors qu'on nous sert en guise de mal, et injustement, les mêmes débats autour des casseurs, de l'islam...
Je suis toujours frappée aussi par la géométrie variable de l'info, par exemple la télé et la radio n'avait quasiment rien dit il y a trois ans sur les massacres de Boko Haram, alors que chaque attentat par chez nous occupent les médias facilement deux semaines. Ce n'est pas mal ou bien, c'est juste humain que d'avoir cette géométrie variable, et il ne s'agit en aucun cas de hiérarchiser les souffrances et les drames, mais pourtant ces questions me travaillent.
Et d'un autre côté, tout savoir -- et surtout le pire -- serait absolument ingérable émotionnellement. Ne rien voir et ne rien vouloir voir est terrible, mais tout voir l'est aussi et rend difficile de gérer ce flot d'infos. Encore une fois, perso cela me donne un horrible sentiment de vanité de tout et d'impuissance. Que peut-on faire ? On fait de son mieux mais cela ne semble jamais assez.

Autre point que vous avez soulevé : pourquoi jamais rien de plus encourageant et positif dans les jt et infos en tous genres ? Il y a tellement de belles démarches, d'associations, de splendeurs qui mériteraient qu'on les voie. Mais malheureusement, c'est e clash et le morbide qui fait tourner la roue et attire...

Du coup j'avoue pas mal décrocher de tout ça aussi. Paradoxalement, d'ailleurs. Car la politique, les infos du monde, la géopolitique etc, tout ça me passionne et j'aime comprendre les enjeux actuels. Je me tiens informée, mais sur Internet, et en lisant. Avec le lecture j'ai l'impression qu'il y a déjà un meilleur philtre, je le supporte mieux. Puis il y a quelques sites et moteurs de recherches qui donnent une meilleure visibilité à des actions associatives, à de beaux projets partout dans le monde, voilà qui change des infos plus traditionnelles. Je pense par exemple au fil d'actu du moteur de recherches "Lillo".

Je suis assez méfiante envers les media. Pour preuve le fait suivant survenu il y a maintenant 8 ans. Ma belle mère se propose de garder mon fils aîné alors âgé de deux ans chez elle pour un week end.  Ci fait, elle nous appelle pour nous dire que la nuit s'est à peu près bien passée hormis un petit  dérangement en début de nuit consécutif à un début d'incendie dans la rue. Un pompier a sonné chez elle pour momentanément évacuer la rue. La voyant lui tourner les talons elle lui rétorque qu'elle remonte prendre son petit fils qui dort la haut dans la chambre. Pas de soucis il reste devant la porte en attendant. L'évacuation en question se prolonge à peine une demi-heure, et voilà notre mamie qui réintègre les lieux notre fils dans les bras qui se rendort illico. Tout va bien, juste quelques épiques souvenirs por plus tard. On se bise et on raccroche. Le lendemain je feuillette le journal local; je survole un titre qui ne me dit pas plus que cela : "un nourrisson de deux mois échappe de justesse aux flammes" (vous me voyez venir). Je lis l'article et ne me sens pas plus concernée que cela sauf que le nom de la rue correspond à l'adresse de ma belle mère. On relit l'article et on tombe des nues. Ce dernier nous apprend que la grand mère a sciemment laissé ledit nourrisson dans la chambre et qu'il a fallu que le pompier insiste pour l'évacuer. Coup de fil de la belle mère affolée qui a lu le papier. Tout y est amplifié l'âge ne correspond pas ainsi que l'ampleur du sinistre (pas de flammes juste de a fumée qui a justifié l'évacuation des maisons sur toute la rue). Je vous passe les démarches entreprises auprès du journal et le rectificatif hâtif publié par la suite sans guère plus d'excuses.

Aussi je m'étonne des tournures nouvelles prises dans l'énonciation des faits qui s'étayent désormais sur le sensationnel et l'émotion. On ne prend par exemple plus la peine de marquer une distance respectueuse envers un visage en pleurs qu'on zoome sans vergogne désormais.  la façon dont ont été traités les attentats m'a atterrée (trop, c'était trop, à mon goût au détriment des victimes d'ailleurs et des proches).