Les erreurs de nos parents.

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Message par Rose Noire (Georgio) Sam 21 Jan 2017 - 3:23

Bonsoir,

Je reviens d'un article intitulé "À propos des parents toxiques", qui malgré le tabou qu'il relève, m'a particulièrement touché,
dans une conjecture actuelle de tension familiale, qui dure pour moi depuis quelques années.

Je trouve le sujet relativement bien abordé, et les remarques pertinentes à mon point de vue.

Voici le lien pour ceux qui seraient intéressés d'y jeter un coup d'oeil:
https://www.evolute.fr/relations-enfants/parents-toxiques


Je vais commencer cette entrée en matière en vous racontant une petite histoire.
Je me souviens qu'en CP, j'avais fais tomber une feuille par terre, sûrement par inadvertance. Il s'agissait d'une feuille importante pour un cours.
La maitresse, nous demandant de la sortir pour lire, se déplace en rond dans la classe, jusqu'à tomber nez à nez avec ma feuille tombée par terre.
Elle me le fait remarquer un peu amèrement, et me note une petite remarque dans mon agenda à faire signer par mes parents.

En rentrant, après s'être énervé à l'annonce de la remarque, mon père me fait m'installer immédiatement sur la table de la cuisine, et me dit de noter 50 fois "Je ne dois pas mentir quand la maitresse nous demande de sortir une feuille" ou "Je ne dois pas perdre la feuille que la maitresse nous a demandé de sortir". Un truc comme ça mais plus moralisateur.
En CP.

Bien sûr, la tâche étant bien trop dure pour moi, je me suis mis à pleurer de pitié, pour que mes frères et soeurs viennent m'aider, mais mon père leur interdisaient. Il a fallu que je reste peut être une heure et demi à geindre pour que quelqu'un se décide à dire à mon père "Oh mais laisses le tranquille il a 4 ans", ce à quoi mon père à du s'offusquer.
Les souvenirs sont flous bien sûr, mais la souffrance elle, était bien réelle.

Alors, vous allez vous dire "Mais c'est pour ton bien, ce n'est pas si grave."
Mon vécu m'a prouvé que le seul bien qui a été fait, fut celui de mon père, lorsque, jouissant d'une libération, me transmis par les mêmes schémas, la souffrance qu'il a subi, dans sa propre enfance.

Une miriade d'autres situations comparables se sont produites pendant mes années primaires, collèges et lycées, chaque fois d'autres fils au noeud Gorgien que je m'efforce de résoudre aujourd'hui.

Car effectivement, mon bien fut fait, et par la souffrance endurée, j'ai vraiment pu me réaliser!! (après deux ans de dépressions, abandon d'études, perte de contact total avec mes amis, recontacté il y a peu. Pas totalement compris, mais tout de même substanciellement. Oh des tests de QI aussi par ci par là, et un peu de parano!) Grâce à eux j'ai pu apprendre à me demander si je suis fou, puisque tout à l'air si normal! La violence qui a été commise est légitime! C'est comme ça qu'on est aimé! Il faut que je subisse! Sauf que non, j'ai jamais vraiment fait ça, moi j'ai plutôt été dans la rébellion, et j'ai cherché à vivre ailleurs, absolument, avec quelqu'un d'autre. Que je vive ailleurs, loin de l'étouffement que cet endroit m'inspirait. Ah, ça c'était la crise d'ado, oui. Une simple crise d'ado, c'est bon ça va passer! Il va s'en sortir! On lui a bien montré le chemin, on se conforte dans notre vision de l'éducation, parfaite! Et quand il rentre et qu'il a fumé des clopes, on l'attend et on le surveille surtout, mais sans rien dire, il faut le prendre sur le fait. Et quand on le voit en train de fumer une clope à l'arrêt de bus, et on fait bien en sorte de la surprendre et d'être méchant. On l'appelle sur son téléphone pendant qu'il est avec ses potes, et on lui dit "Tu veux un cendrier petit connard?". Puis "On en reparlera une fois à la maison"  et CLAC. Bye dans le bus, parti pour baliser et se dire que putain, la vie c'est vraiment de la merde à ce moment.
Et en rentrant se confronter à quoi? Rien, même pas un semblant de quelque chose. Rien. Lui a pris la responsabilité de me dire "On en parle une fois à la maison", et une fois à la maison, rien. Enfant, lâche. Tu me fais du mal et tu me laisses tomber ensuite.
Et puis finalement, le point culminant, le conseil de discipline. Tant pis, c'était la rébellion ou l'anéantissement d'une vie j'imagine. Finalement j'ai pas si mal choisi. J'ai pris la décision de dire non à cette chaîne malsaine.
Donc, voyage scolaire, je m'en contre-fout de l'ordre. J'm'en fous. L'ordre est con, j'ai son exemple à la maison. Fais ce que je dis, pas ce que je fais. J'te pète la gueule quand tu fais un truc qui me plaît pas, mais continue à me courir après pour que je te fasse plaisir. Cours, cours, essayes de me rattraper. J'adore quand tu cours comme ça, derrière moi après quelque chose. J'te le donnerai pas. Un jeu d'enfant, entre l'enfant et son père.

(Avec mon pote imaginaire on a trouvé un terme:
le child-dad que je définirais comme: relation père/fils inversée, dans le sens où le fils à compris le fonctionnement de son père, et que son père, sachant que son fils l'a découvert, attend patiemment ce qu'il a manqué: l'amour de ses parents.
Le fils devient le père de son père. Et le père cherche en son fils l'amour d'un de ses deux parents qu'il n'a pas eu. Mais le père est pris entre son rôle et son désir. Il est père, mais ne peut pas l'être. Cela ne peut se passer que quand le schéma est percé à jour. Le child-dad n'est pas child-dad si ses enfants se soumettent à son autorité.)

Bref, enième scénario, je me rebelle contre l'ordre, enfin je m'en fous quoi. Tant pis, JE VAIS VIVRE. Sauf que je me fais chopper, et je fini en conseil de discipline, je me sens pris en étau entre le lycée et mes parents, et dans ma détresse là c'est le drame, personne ne me comprend. Passons, je crève de peur au point de même plus profiter du voyage en Sicile et à Florence. Je flippe comme un dingue, et en rentrant...mon père me pète la gueule, sans un mot. T'es vraiment une merde tu feras rien, t'iras à la DDASS!
Même schéma, ma mère intervient, mais ne prend pas parti. Elle l'éloigne de moi, et moi je suis par terre, comme une victime, même schéma. Sauf que ça a été le breaking-point. L'avant dernière tentative de "Allez, laisses-moi revenir vers toi, s'il te plaît, acceptes-moi comme ça. En fait j'étais peut être pas dans la rébellion, juste en train d'être moi-même. Pas d'ouverture. La dernière a eu lieu vers Mai 2017 quand je suis rentré de mes études parce que je trouvais pas mes marques. J'ai envoyé un mail bien lourd, j'suis rentré, j'ai chiallé, tout ce que je pouvais, dit que j'en avais mal au point de me tirer une balle. Nop, pas recevable. Traits serrés, le regard dans le vide, surtout pas laisser sortir ce qu'on a au fond. Trop de fierté, je sais pas moi. Laisses-toi allez putain, t'as 60 ans, tu vas le faire quand ton deuil?
Mais nope, pas encore assez conscient, et puis même, si je le formule il me tabasse je pense. J'peux pas le piquer aussi fort, il va me tuer. Et pourtant ce serait mon rôle hein, (rappellez vous le child-dad, je le sens bien).
Paradoxe infini. Terrible douleur.
Bienvenue dans le monde de l'humain et des projections.

(J'en profite pour vous dire d'aller écouter ce son si vous minimisez  cette souffrance ne serait-ce que d'un pixel, et particulièrement le refrain.
Je prie pour que vous soyez anglophones, et gagnerez par ce fait, mon respect.  
https://youtu.be/lgT1AidzRWM)

Enfin bref j'en ai fini avec toute cette petite histoire.
J'espère que vous êtes sympa avec vos enfants aussi, et que vous les laissez être eux-même, comme vous êtes vous-même avec eux.

Parce que vos enfants ne vous appartiennent pas, hé non. Ils sont eux, et si vous avez compris "donner la vie" comme "état de redevance absolue", je vous invite à tout de suite à vous excusez auprès d'eux, et de leur dire que vous avez commis une bonne grosse boulette.
Ce qui est bien avec cette rédemption, c'est que le deuil n'est jamais vraiment fait. Votre enfant a autant besoin de vous que vous aviez besoin des vos parents. Brisez la chaîne, et ne cautionnez plus, ni la violence que vos parents vous ont fait, ni celle que vous faites à vos enfants.

Vous allez me dire que je ne connais rien du fait d'être parent. Et bien figurez qu'avec mes supers antennes je suis capable de me mettre en relation avec l'autre, et voir ce qu'il pense, comment il agit sans avoir besoin de lui parler. On appelles ça des yeux et un coeur. Et bien avec ces outils bien particulier, j'ai pu voir en lui, sans voir ce qu'il voulait me montrer Wink
Pas besoin d'être exceptionnel pour ça, vous devriez essayer! Ça s'appelle l'amour.

Et ce que j'ai vu au fond de lui, c'est un enfant complètement recroquevillé, encore terrifié des claques en séries qu'il s'est pris 55 ans plus tôt. Famille paysanne, fallait pas faire chier.
C'était sa mère qui distribuait des grosses claques dès qu'elle l'entendait, pour un tout et un rien j'imagine. Juste une claque, comme ça. Ça fait PAF et ça fait du bien.

J'imagine que pour elle aussi c'était dur, née en 1925 d'une famille paysanne qui sent bon le terroir, une femme, c'était pas plus que pas grand chose.
Donc voilà, ça fait paf et c'est réglé. On est adulte, et ce serait au tour de nos enfants de supporter notre peine. Ainsi et ainsi et ainsi au travers de générations entières, dont les premiers coups on peut être été distribué sur ma grand-mère, et ont fini chez moi, par moi, quasiment 100 ans plus tard de cette malheureuse chaîne, que je vais rompre.

Parce que je suis pas d'accord avec ça. J'suis pas d'accord sur le fait de souffrir, et que pas même, ni ma mère, ni ma soeur et ni mon frère ne vienne pour me demander ce qu'il se passe. Que je suis obligé d'aller voir des médecins pour trouver des lunettes, parce, complètement comprimé par tout ça, tout ce qui s'est produit depuis cette petite feuille perdue par terre, j'arrive plus à me concentrer. Que je doive assumer le regard des gens sur tout ça, moi qui ai la chance d'avoir des parents si dévoués pour ma famille, avec un grand frère dans une belle entreprise , et ma soeur issue de grandes études. Qui sait ce qu'il arrivera à leurs d'enfants.

Moi j'suis le pas d'accord, encore et toujours. Parce que j'suis pas d'accord, pour qu'on me prenne pour un con, que sous le prétexte que j'ai été et suis leur enfant, je doit obéissance absolue. Je ne suis ni chien, ni objet. Je suis Homme et libre.
Chaque jour me rapproche un peu plus du départ, mais chaque jour est aussi le reflet de doutes, de peurs. Parce que l'enfant qui a peur ne part pas, il cherche son guide, et sans guide, se perd, seul, sur les chemins de son âme.
Alors je vais chercher mon guide dans ce bas monde, puisque mon guide n'est pas capable de venir vers moi, et puisque il ne m'aspire que craintes et soumission, je ne suis plus capable de me retourner vers lui. Et j'ai déjà essayé pourtant, mais non, c'est trop dur. Tant pis Papa, tu perds ton fils. J'espère que tu t'en rendras compte un jour.

Je n'aurais pas envie de terminer sur un simple "Voilà", alors je terminerai sur le fait que la souffrance, dans aucun cas, ne devrait être ignoré, sous prétexte que. Peut être que quand le monde le comprendra, il aura des chances d'être plus beau. En attendant, je garde ce projet de tatouage.

M A D     M A D
  W O R L D

M A D     M A N
  W O R L D

C'était tout pour moi, j'espère avoir pu vous fournir des pistes de réflexions sur vos vies. J'espère également vous lire critique mais libéré. Vos enfants ne sont pas vôtres, ils sont vous. Je garde confiance, peut être que vous le comprenez.

Jules.
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Message par Invité Sam 21 Jan 2017 - 6:22

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Dernière édition par ddistance le Sam 21 Jan 2017 - 8:31, édité 1 fois

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Message par jolindien Sam 21 Jan 2017 - 8:05

Je suis passé par ici
je repasserai par là...
Bien le bonjour monsieur, faisons quelques pas ensemble, à nouveau.

Hier soir je discutais avec un ami, au détour de la (des) conversation il me dit:" je suis vraiment triste pour l'humanité, je perds foi en l'homme..."
Et je lui dit:" ah...je crois aux enfants, ce sont eux les vrais humains...purs"
Et j'ajoute..."les adultes ont peur des enfants, ils essayent souvent de leur enlever cette liberté d'être (soi) car cela les confronterait sinon au vide qu'ils ont en eux...à la pute (excuses pour le terme...) qu'ils acceptent d'être envers le système, la société...la famille...eux-même"

La violence comme reflet cachant ce vide intérieur, cette peur de l'autre...cette peur de ce qu'on est...au fond, que dire, quel dommage(s).
Et pour le guide...nous apprenons de l'expérience quand nous laissons résonner en nous ce qui nous lie à cet expérience...faire le lien, faire le lien.

En te lisant je vois du lien, un peu plus qu'auparavant (on a discuté il y a 6 mois?), alors continu d'avancer très cher, n'écoute pas les autres qui projettent leurs peurs sur toi...
Soi un homme mon fils, mais surtout soi toi, si tu as la chance de toucher cet l'amour de la vie.
La voie impersonnelle s'ouvre à toi, ce n'est qu'un début, ce n'est qu'une fin, peu importe.

Chaque pièce du puzzle participe à la beauté de l’œuvre, faut-il la regarder autrement qu'avec les yeux.

jolindien

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Message par Rose Noire (Georgio) Sam 21 Jan 2017 - 19:34

ddistance Pourquoi ce point?

Jolindien merci pour ce petit pas que tu as effectué avec moi.
La route est longue mais je sais que j'y trouverai ce que je cherche, la paix.
Je trouverai cet amour, par monts et marées, et s'il me faut le chercher sur la Lune, alors j'irai. Je le trouverai.

And who are you, the proud lord said, that I must bow so low.
Only a cat of a different coat, that's all the truth I know.
In a coat of gold or a coat of red, a lion still has claws.
And mine are long, and sharp my lord, as long and sharp as yours.
And so he spoke, and so he spoke, that Lord of Castamere.

But now the rains, weep o'er his hall, with no one there to hear...
Yes now the rains...weep o'er his hall, and not a soul to ear...


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Message par Invité Sam 21 Jan 2017 - 20:14

Salut Georgio !

J'ai choisi d'éditer : mais en résumé, je saluais ta démarche ! Pour avancer, il est bon de faire le point, de mettre chacun face à ses responsabilités. La rébellion contre l'ordre domestique est nécessaire, si cet ordre est absurde.
J'ai lu l'article que tu as posté sur les relations toxiques : c'est justement ce genre de réflexions qui m'a permis de comprendre l'origine de troubles (agoraphobie) apparus chez moi de manière aussi subite qu'inattendue il y a quatre ou cinq ans : et c'est cette bonne compréhension qui m'a permis de guérir.

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