Surdon assumé

Il est vrai que lors de la découverte, nous sommes bouleversés, pour peu que cette découverte de la douance ait été inattendue.
Mais que se passe t-il ensuite ? Je ne peux parler qu'en mon nom ici, mais il me semble qu'au bout de quelques temps cette réalité passe à l'arrière-plan et travaille en tâche de fond. On n'est plus focalisé sur les confirmations plus ou moins voulues qui nous parviennent des expériences sociales décevantes. Simplement, quand des comportements ou des propos aberrants nous heurtent,
on se souvient: "ah mais oui, c'est vrai que je perçois bien plus finement les choses" sans plus.

En fait, se savoir surdoué n'a comme réel avantage que de nous rassurer sur nos difficultés intérieures, quand des phases dépressives ou pseudo-dépressives se manifestent. Il en va de cette prise de conscience comme celle d'un diagnostic qui peu à peu va de soi.
L'idée du surdon une fois intégrée nous permet aussi d'être moins "gentils" avec les situations oppressantes. On apprend à moins s'exposer, à garder ses distances avec les situations à risque. On coupe les sources d'infos genre "Nos ancêtres sont les Gaulois" de Sarkosy...(pfff combien de temps va t-il falloir supporter des âneries pareilles ? ) et on apprend la prudence.
Personnellement, dans mes relations avec les non-surdoués, j'ai appris à écouter plutôt qu'à parler, "je mets mes plumes de canard" - une attitude de détachement qui permet de relativiser, et je tourne facilement les talons en cas d'agression volontaire ou non.
De ce fait, les heurts sont extrêmement adoucis, les inepties ne provoquent plus qu'un sourire. Quand nous n'avons plus besoin de l'assentiment de qui que ce soit pour être ceux que nous sommes, nous voici libres.
Le surdon ne passe pas. Les blessures causées par cet état de fait se gèrent facilement. Pour moi, ça m'a pris deux ans environ.
Pas de panique donc. Vous vous autoriserez bientôt à passer outre les petites vexations et les propos débiles sans dégâts !