Être intelligent : un avantage ?

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Message par QubiK Dim 15 Mai 2016 - 20:20

Bonjour à tous,

J'avais posté ce message sur Doctissimo, mais je pense que ce forum est plus idoine. Disons que sur Doctissimo je suis un habitué de la la section "viols", car c'est bien de cela que je viens causer : des actes pédophiles et des conséquences sur des enfants sensibles et finement rayés comme nous l'étions.

Je sais, je l'ai vu : il y a déjà un post "viol". Mais c'est une sorte de recueil générique, un sondage, un amoncellement, alors que j'ai envie de parler de moi, de mon égo, envie de vomir mon malaise et ma rage. C'est un peu narcissique, mais je voudrais aussi aller au delà de la pure "statistique" pour comprendre ce qui se passe dans une petite tête de môme qui tourne tellement vite qui se retrouve encore plus cabossée par ces circonstances. Et je ne suis pas la seule victime enfant hélas ! Le post "viol" de ce forum en est assez éloquent. J'attends alors des témoignages et des réflexions sur ce que nous sommes devenus, ce qui nous a permis de le devenir, ce qui nous a sauvés ou peut-être plongés encore plus dans le désarroi. Je veux savoir.

Donc voilà, je viens de m’inscrire et je fais ma présentation un peu dégueulasse certes, mais ce n'est pas de ma faute, je ne suis qu'une petite victime zébrée qui a grandi dans un environnement hostile.

J’ai été violé vers 7-8 ans plusieurs fois, je ne sais même pas combien. C'était un curé, ce qu'il y a de plus "banal" vous diriez, nous le lisons tous les jours dans les actualités. En plus j’ai subi une amnésie traumatique qui a presque tout caché, mise à part les attouchements. C'était un sorte d'entrée en mode "survie automatique" qui m'a empêché de devenir fou probablement, et je remercie la puissance de ce mécanisme psychique. Mais la vérité finalement s'est dévoilée par des flashs horribles il y moins de deux ans, mon cerveau à considéré que j'étais assez mûr pour connaître la vérité. Aujourd’hui j'ai 50 ans, je suis suivi par le Centre Psycho-traumatologique et je peux avouer que j'en bave.
Ce qui s'est passé n'était probablement pas une fatalité. Oui, j'aurais pu ne pas le croiser ce curé, mais j'étais la victime idéale, un joli "zèbre" aux yeux bleus tous doux qui grandis dans une famille de merde. Mon père me maltraitait très durement, il ne me tapait pas non, mais il me massacrait quand-même, il n’arrêtait jamais de me rabaisser. Il est mort jeune quand j'avais 19 ans et je ne le regrette pas. Pour tout arranger et comme j’ai aussi une personnalité à exprimer, j’ai commencé à me droguer vers 13 ans et à 14 j’étais toxicomane. J’ai vécu une dizaine d’années entre toxicomanie et "vie normale", et j’y arrivais malgré tout, je suis même arrivé à rattraper mes études tout en étant déscolarisé à 15 ans. Je travaillais comme ouvrier, je volais et je vendais même mon cul pour un peu de dope, de toute façon côté sexuel je ne saurais jamais à quel genre j'appartiens, aujourd'hui je sais pourquoi.

Après mes 30 ans ans j'étais finalement épanoui, un bon métier artistique, l'estime et l'argent. Mais je voulais fuir ma ville trop remplie de souvenirs douloureux, je suis italien. J’ai alors tout cassé et j'ai débarqué ici pour refaire une autre vie, sans vraiment savoir pourquoi, j'en avais marre. J'ai appris le français rapidement (je ne suis pas con, et je peux le dire ici sans me sentir prétentieux ?) je suis designer et ça marche plutôt bien. Je suis aussi père de deux enfants que j'essaye de combler d'amour, de douceur et d'affection, tout ce qui m'a manqué.

Enfin, je ne vais pas vous raconter le déroulé de ma jeunesse, ni ma vie actuelle. Ce résumé de mes débuts malheureux me semble suffisant à dessiner le cadre. Reste que je me suis toujours posé des questions sur ma façon d’être et mon constant sentiment d’étrangeté. Sur ma capacité à m’en sortir par le haut quand j’étais au plus bas. Car au final je m’en suis sorti, et même très bien, personne ne pourrait imaginer d'où je viens. J'ai survolé l'enfer sans me bruler les ailes ni salir ma conscience. Je suis resté comme le bambin que j'étais à 8 ans, propre, pur, étanche à tout. Du reste je suis le seul survivant de mon petit groupe d’amis, les autres sont morts ou devenus délinquants. Moi je suis devenu un monstre d'adaptabilité, je peux vivre partout, je suis à l'aise partout, mais je me sens toujours comme un extraterrestre.
Je suis un touche à tout qui oublie souvent que le but de toucher est finalement celui de saisir. Alors je ne fais que conquérir des territoires pour après les laisser à l'abandon, dans la soif de la découverte et la culpabilité de l'usurpateur.

Voilà pourquoi j’ai voulu faire un test WAIS, c'est mon psy qui me l'a conseillé. Je l'ai entamé dans un tel état de stress émotionnel qu’au début j’ai raté le tests spatiaux, notamment les cubes. Mes mains tremblaient et j'avais envie de les lancer à la gueule du psy. Après ça c'est arrangé, étonnamment, alors que je ne suis pas français, quoique j'adore cette langue, pas matheux non plus. J’ai eu un score que je n’aurais jamais imaginé, je ne croyais pas être certifié comme martien, quoique j’en sois un et j'en suis aussi conscient.

Que dire, d’un côté je suis heureux, plus flatté par l’image d’un enfant surdoué que par celle d’un petit enculé. De l’autre, un sentiment de rage profonde m’envahis : je ressens encore plus cette suite d’injustices qui s'est abattue sur ma jeunesse. Mon père, mon violeur, mon quartier, cette inconscience d’enfant qui m’a mis dans les bras de l’héroïne.

Pour conclure donc, je lance une petite réflexion sur le côté injuste de l’intelligence et son revers de médaille dégueulasse. Et c'est normal que ça soit comme ça, parce que ce monde est fondamentalement dégueulasse, il pue, alors si pour éviter ses miasmes serait souhaitable ne pas avoir un nez, autant ne pas avoir un cerveau, le plus souvent il ne sert à rien.
J'aurais peut-être préféré être "normal". J'aurais évité quelque connerie et franchi ces épreuves avec moins de traumatismes, mais peut-être aussi que si je l'étais je serais mort depuis des lustres et je n'aurais rien franchi, rien vu de beau, car malgré tout ce que je vous raconte ce monde regorge de beauté et je l'aime profondément. J'aime la vie, j'aime la beauté, même celle cachée par une couche de merde.

Mais bon, je suis content, vraiment content de savoir qui suis-je, même si j'en pleure un peu, de rage et de joie.


Dernière édition par QubiK le Jeu 2 Juin 2016 - 16:39, édité 1 fois
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Message par mrs doubtfull Lun 16 Mai 2016 - 8:33

QubiK a écrit:

Pour conclure donc, je lance une petite réflexion sur le côté injuste de l’intelligence et son revers de médaille dégueulasse. Et c'est normal que ça soit comme ça, parce que ce monde est fondamentalement dégueulasse, il pue, alors si pour éviter ses miasmes serait souhaitable ne pas avoir un nez, autant ne pas avoir un cerveau, le plus souvent il ne sert à rien.
J'aurais peut-être préféré être "normal". J'aurais évité quelque connerie et franchi ces épreuves avec moins de traumatismes, mais peut-être aussi que si je l'étais je serais mort depuis des lustres et je n'aurais rien franchi, rien vu de beau, car malgré tout ce que je vous raconte ce monde regorge de beauté et je l'aime profondément. J'aime la vie, j'aime la beauté, même elle est cachée par une couche de merde.

Mais bon, je suis content, vraiment content de savoir qui suis-je, même si j'en pleure un peu, de rage et de joie.

Oui, on dirait bien que ton intelligence t'a grandement aidé à continuer d'avancer...
Tu lances un beau message d'espoir tout de même.
bienvenue sunny
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Message par QubiK Lun 16 Mai 2016 - 15:30

Bonjour mrs doubtfull,

et bonjour aussi à la personne qui m'a écrit un MP qui reste sans réponse car je ne peux pas, je n'ai pas atteint encore les 5 messages. Je ne vais pas en créer des bidons pour arriver au compte, enfin, je suis à mon 4ème.

Mon titre provocatoire cache évidemment un message d'espoir, que je lance aussi à moi même, car je dois t'avouer que la découverte de ces souvenirs m'a mis à genoux.
Je me suis senti comme une poupée gonflable usagée, un kleenex sale qu'on jette dans le caniveau. Comme si mon destin n'avais jamais été entre mes mains, ni celles du bon dieu (s'il existe), mais entre celles d'une pauvre branleur en soutane noire. C'est une révélation qu'à mon age peut détruire une vie d'efforts !

J'étais tellement hors de moi que j'ai commencé à boire, alors que je ne touche plus rien depuis deux décennies, et pour quelqu'un qui a joué avec les psychotropes l'excès arrive sans qu'on le voit. Je buvais tous les soir trois bouteilles de rouge en fumant de pétards et en étant sur que je n'étais pas alcoolo ni altéré...
Ça a duré huit mois, de pire en pire, les enfants commençaient à s'inquiéter malgré les efforts que je faisais pour leur cacher mon état. Alors j'ai trouvé la force pour aller frapper à la porte du centre Psychotrauma, ils sont très compétents. Maintenant je me sens beaucoup mieux et surtout je ne bois plus depuis presque un an. Mon autodestruction ne sera pas pour demain.

Bien évidemment je ne suis pas guéri. Mais peut-on guérir d'un mal pareil ? Je le sais : c'est non ! On peut simplement apprendre à regarder les cicatrices avec plus de bienveillance. Je commence aussi à mettre de l'ordre dans ma conscience qui n'est qu'un vaste bricolage de fortune destiné à me défendre dans un environnement hostile. J'ai vécu toujours en guerre, et j'en ai un peu marre, je fatigue.

C'est un long travail donc qui m'attends... Je m'encourage par moi même, par ce genre de posts intimes et grâce aussi aux réponses sympathiques comme les vôtres. Donc merci.

Smile
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Message par mrs doubtfull Lun 16 Mai 2016 - 16:30

QubiK a écrit:
Je me suis senti comme une poupée gonflable usagée, un kleenex sale qu'on jette dans le caniveau. Comme si mon destin n'avais jamais été entre mes mains, ni celles du bon dieu (s'il existe), mais entre celles d'une pauvre branleur en soutane noire. C'est une révélation qu'à mon age peut détruire une vie d'efforts.

.../... J'ai vécu toujours en guerre, et j'en ai un peu marre, je fatigue.


C'est exactement le ressenti que j'ai eu il y a plusieurs décennies maintenant. Mais je n'étais plus enfant , j'avais 20 ans. L'image qui m'était venue à l'époque etait celle d'un rouleau de scotch. Ridicule. Impression d'avoir été prise pour un vulgaire, insignifiant rouleau de scotch. Le truc que tu jettes sans t'en rendre compte, avec un trou au milieu. Niée dans son être, ravalée au rang d'objet. Et sentir que sa vie peut être entre les mains de n'importe quel abruti venu avec lequel on partage pourtant notre condition humaine.



Tu t'es remarquablement battu, normal de fatiguer...je suis heureuse pour toi que tu aies trouvé de l'aide .
Tous mes encouragements pour poursuivre et aller vers la paix.
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Message par QubiK Lun 16 Mai 2016 - 20:04

Il n'y a pas que de l'empathie alors, il y a aussi du vécu personnel et douloureux.

Je suis heureux pour toi et pour le travail que t'a pu faire sur toi même, tu est surement plus apaisée que moi. Ça me fait vraiment plaisir de recevoir des encouragements d'une personne comme toi.

Moi je suis loin d'être apaisé. Je viens de découvrir et en plus j'étais tellement petit et fragile que ma personnalité s'est entièrement structurée sur la violence. La douance n'est qu'une pièce de puzzle de plus pour comprendre qui je suis, mais le désordre est tel que je peine à me retrouver.

Je ne me décourage pas pour autant. Heureusement je suis d'une nature optimiste, quoi qu'il arrive, même si parfois je flanche, mais bon, le coup était dur...

Téléportation Voilà, je me téléporte maintenant, comme un vulcanien !
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Message par QubiK Mar 17 Mai 2016 - 9:30

Bonjour à tous,

Suite à quelque message solidaire reçu par MP, je tiens à revenir avec quelque précision nécessaire à la compréhension d'un phénomène qui n'est pas forcément très connu sur ce forum. Je ne suis pas sur un forum « viols » mais « zèbres », il est donc nécessaire donner quelque information pour que vous puissiez comprendre ce qui m’arrive, et aussi la raison de ma venue ici.

L '« amnésie traumatique » est une réaction fréquente surtout chez les enfants traumatisés. La durée de l’amnésie est indéterminable : quelques mois comme toute une vie. Ce n'est pas un phénomène psychologique mais carrément physiologique, il est même observable grâce à l’IRM. Le cerveau s'inflige une auto-lésion au niveaux de l’amygdale qui provoque un court circuit pour protéger notre cortex et l'hippocampe des émotions non intégrables et potentiellement destructrices.

C'est la protection biologique ultime, qui marche, car elle t'évite la folie, mais elle s'accompagne aussi de ce qu'on appelle « mémoire traumatique », soit la réémergence d'émotions et de comportements incontrôlables liés à l’événement, sans que le sujet puisse en comprendre l'origine, parce qu'ils sont puisés dans un réservoir de souvenirs totalement déconnecté du circuit rationnel. Et c'est très frustrant.
Voilà pourquoi je me sens parfois agressé par une caresse ou je fuis certains odeurs (celle de la bave que le curé étalait sur mon visage).
Certaines personnes paniquent quand leur aimé veut les embrasser, ne sachant pas pourquoi, d'autres en arrivent à l’évanouissement.

Vous pouvez trouver plein d'informations plus précises sur le net, notamment sur le site memoiretraumatique .org mais aussi dans plein d'autres endroits, là ou l'on cause de victimes de pédophiles.

Je précise qu'une amnésie de ce type peut survenir aussi à l'age adulte et suite à d'autres traumatismes : une mort violente, un attentat ou une guerre. C'est aussi strictement lié à la sensibilité et à la maturité du sujet. Voilà pourquoi l'enfant est la principale victime de ce phénomène et à priori l'enfant HQI l'est encore plus. D'où mon désir d'en causer sur le forum des zèbres.

Reste que dans n'importe quel cas de traumatisme, un travail sur soi permet le dépassent des conséquences et la récupération d'une vie normale, à condition bien sur d'en être conscient. Et c’est bien ce qui s'est passé pour moi concernant les maltraitances de mon père et mon passé de drogué : pour moi c'était un chapitre clos, résilié.
Or, dans le cadre d'une amnésie cette conscience n'existe pas et la résilience est donc impossible. Sans compter que quand les souvenirs resurgissent, ils sont "bruts de décoffrage" et au même stade de développement qui les caractérisait lors de leur enfouissement.

Pour vous expliquer un peu mon cas personnel : quand j'ai eu les flashs il y a deux ans, c'est comme si j'avais pris une machine du temps, voyagé vers mes 8 ans en me glissant dans ce petit corps qui était le mien pour me faire violer par un prêtre, en revivant toutes les sensations physiques, les sons, les odeurs, pour enfin rentrer dans mon temps et pleureur sur mes cicatrices finalement visibles et saignantes, comme s'il s'agissait de blessures reçues le jour qui a précédé ce départ temporel.

Vous comprenez ? C'est pire qu'un film d'horreur ! C'était MON film, mon pitoyable rôle !
Ça m'a totalement détruit !

Un film qu'un plus remets en branle toutes les certitudes et tout le travail que j’avais pu faire sur moi même. Voilà pourquoi je me replonge aussi dans les souvenirs de mon père et de mes années de drogue. Tout devient différent, tous se ré-mélange et se recompose. Mon bricolage de survie si puissant ne pourra jamais plus marcher comme avant …

Ne croyez pas que ce qui m'est arrivé est si rare, j'ai connu sur Doctissimo un demi douzaine de personnes qui ont malheureusement vécu cette triste expérience et ne sont pas moins déstabilisées que moi. Chez les victimes de pédophiles (non reconnues et non soignées à l'époque des faits) cet épilogue est tristement fréquent.

C'est aussi la raison pour laquelle vous voyez des victimes réclamer justice après 30 ans, comme c'est les cas des actualités qu'en ce moment provoquent le débat (Barbarin et compagnie, une longue liste...).
Les victimes vivaient dans le déni, la honte, voir l'oubli total. Il faut comprendre que le viol, et encore plus le viol d'un enfant n'est pas un crime comme les autres. Et c'est comme pour les nazis, dans ce genre de cas le délais de prescription de 10 ans est un déni flagrant de justice, et il faut changer cette loi.

Voilà donc, je commence mon travail de psy sur l'enfant de 8 ans enfermé dans le cerveaux de l'homme de 50. Et c’est bien là que je dois m'attaquer, tout en prenant soin de l'adulte choqué par son bambin secret, le père du bambin et le bambin toxicomane... C'est paradoxal.

Mais bon, j'adore les paradoxes, c'est pour ça que je me suis baptisé Qubik, du titre d’un beau roman de Philip K. Dick totalement dédié au paradoxe... Avec un « Q » devant, car c’est à cause d’un "banal" fait de « Q » que ma vie a pris ce tournant, et c'est plutôt rageant.

Enfin, j'espère avoir fourni quelque éclaircissement sur ce genre de phénomène.
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Message par Argos34 Mer 18 Mai 2016 - 12:04

Bienvenue QubiK,
et merci pour ce témoignage
aussi saisissant qu'instructif sur l'amnésie traumatique.

Tu poses la question de l'intelligence dans ce genre de circonstances.

Il me semble qu'il y a deux faces à cette médaille :

- on constate souvent une sensibilité plus grande chez les HP/HQI,
de sorte qu'ils sont davantage des éponges par rapport aux souffrances

- mais de l'autre côté cette intelligence permet aussi d'élaborer,
de prendre du recul, d'accéder à d'autres niveaux de conscience et d'expérience.

Je dirais donc que l'intelligence devrait t'éviter
d'être le pauvre bougre qui ne comprend rien à ce qui lui arrive
et qui végète en reproduisant ce qu'il a connu.

C'est donc peut-être précisément là que ta zébritude te sera précieuse.

De plus, ta zébritude te donne, me semble-t-il,
le potentiel et la responsabilité
de faire de tout ce magma "dégueulasse"
qch de mieux et de plus beau que le dernier des bourrins.

Je te souhaite en tout cas beaucoup de courage
pour affronter et dépasser ces traumatismes,
et de pouvoir continuer à écrire malgré tout quelques belles pages.

Courbette
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Message par zion Mer 18 Mai 2016 - 12:53

je crois que l'intelligence offre des recompense, qui sont difficile a assumer !

est ce que ça vaut le coup au final c'est ça qu'on peut se demandé hein ?

eh ouai attend quand est ce qu'on nous laisse tranquillou quoi ! mdrrr !
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Message par Belena Jeu 2 Juin 2016 - 19:22

Oui, une grande avantage!!!
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Message par QubiK Jeu 2 Juin 2016 - 19:35

Merci Belena,

En lisant ton histoire tu me le confirme, l’intelligence sert à quelque chose ! Wink
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Message par Belena Ven 3 Juin 2016 - 23:21

Je vais développer mon traité sur l'intelligence.
Tu as eu une vie malgré tout incroyable. J'ai pu lire que les surdoués qui ont eu une vie parfaite ( ça existe ??, une vie parfaite ? ), vivent plus tôt ou plus tard des crises existencielles très fortes…
Pour quoi les gens intelligents se prennent-t-ils la tête avec la réalité? ou l'irréalité? Ça va de soi: pour comprendre, pour saisir ce mystère de la vie et de la mort, de l'existence.
Alors, l'intelligence, la grande intelligence humaine répresente plutôt un avantage ou un inconvenient ou les deux à la fois?
Tu m' a donné une piste. Le cerveau d'un surdoué protège contre un traumatisme rapidement, ou contre plusieurs traumatismes. Après, il le fait résurgir quand on est prêt ou mûr pour les voir. Protège de la folie: ou la coupure de la réalité et la domination de l'inconscient. La folie équivaut à une étouffement du moi.
J'ai lu que les surdoués possèdent un moi développé. C'est - à - dire un " je" que dirige tout la psyche et qui protège la conscience d'un inconscient trop envahissant par exemple, tout en restant en relation avec le monde inconscient. Il faut dire que l'inconscient possède une existence mystérieuse, cachée et criptée, avec un langage propre, là où habitent les fantasmes, les tabus les plus secrets. Un moi fort, est un avantage, évite la folie, comme tu as dit. Mais je pense qu' il a des inconvénients: il y a une communication, une faille où le inconscient peut surgir à la conscience ou en tout cas il y a des conexions. De là je pense l'apparition des addictions pour se protéger de l'inconscient. Même si le moi domine, l'inconscient peut s'exprimer de temps en temps ( à travers l'art? des activités artistiques?) c'est la force qui met en marche la machine de la création. Une création naît de cette faille- le contact d'un traumatisme avec la réalité ? Une façon de donner une forme à une énergie trop dangéreuse? qui pourrait mette fin à la vie?. Un désir de vie trop forte, une lucidité aveuglée par la beauté d'un monde beau et cruel …
Je ne sais pas ...
Dans mon cas, j'ai l'impression d'avoir des traumatismes tous les jours, des petits, je suis choquée par n'importe quoi ( hormis mes traumatismes, de maltraitance, comme toi, maltraitance psychologique infligé à ma personne, ou physique- je suis sujet où le mal agisse- et spectateur qui voit la maltraitance des autres, qui souffre ). Comme tu dis, on est assez fort pour suppoter le malheur du monde, pour récicler le mal, pour vivre hors du temps…
Nous, on sait dans notre chair, que le temps n'éxiste pas. Le temps, cette impression, cette fausseté… Vivons- nous une réalité ou une irréalité? Les répères existent- ils? ou ils sont créés pour le cerveau?
Par fois, j'arrive chez moi, très fatiguée, il y a tellement des sensations étranges dehors: être témoin des accidents, des bagarres, des disputes… ça fatigue, de fois, contre nous. Et tout d'un coup Un oiseau vole lentement, les lumières, la nature, tout invite à jouir d'un monde étrange, où tout change, mais quelque chose démeure, cette beauté qui se renouvelé… ??
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Message par QubiK Sam 4 Juin 2016 - 12:26

Salut Belena,

J'ai envie de répondre précisément à ce que tu écris,
lais ce matin je dois m'occuper de mes enfants... Je reviendrai plus tard,

Bises !
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Message par Belena Sam 4 Juin 2016 - 13:35

ok, je te lis après!!!! Je voudrais connaître ton opinion… ton point de vue…
Very Happy
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Message par QubiK Sam 4 Juin 2016 - 20:09

Me revoilà,

Je te répondrai en termes peux psychanalytiques (et philosophiques) car je ne connais peu la matière, enfin, disons que c'est une matière que j'ai inconsciemment refusé d'approfondir, alors que comme je te disais je suis un touche à tout. Donc admettons-le, je serais un peu à côté de la plaque, mais j'espère tout de même d'être compris.

Si j'ai toujours voulu ignorer ces matières, il y a deux raisons : la première est le déni, nous n'aimons pas nous voir en face, surtout quand nous avons honte de nous, honte de notre moi blessé et de notre inconscient dégueulasse.

La deuxième est que quand j'avais 18 ans, j'avais fait en sorte que mes parents "découvrent" que j'étais vraiment toxicomane, j'avais besoin d'aide. Nous y sommes allé 4 ou 5 fois faire une thérapie familiale, et la psy un jour a demandé à mon père de me serrer dans les bras. Ça ne s’était jamais produit et au fond de moi je voulais qu'il le fasse. Lui très gêné est venu vers moi et m'a serré mécaniquement, comme une marionnette, pour ne pas paraître un monstre. Sortis de là il était furax, et m'a dit qu'il ne serait jamais plus revenu et que je pouvais aller me faire foutre. C'est ce que j'ai fait ! Je lui ai volé une chaine en or et j'ai acheté un max d’héroïne pour pouvoir me tuer. J'ai suis descendu dans un sou passage recouvert de pisse et de capotes usagés et je me suis allongé sur ce tapis de merdes pour pouvoir mourir seringue à la main, mais je me suis ratè. Je me suis réveillé quelques heures après l'air d'un zombie. À partir de ce jour j'ai haï mon père et je ne l'ai jamais pardonné, je suis aussi devenu méfiant avec les psy.

C'est la seule fois ou j'ai vraiment voulu me tuer, parce que je ne suis pas suicidaire, au contraire, mon instinct de survie est très développé. Disons que comme tu le fais bien remarquer, mes addictions sont aussi (dans l'absurde) une façon de protéger mon moi d'une inconscience dévastatrice et d'une réalité inacceptable.

L’héroïne est comme un anesthésiant sélectif, il n'endors que cette inconscience qui risque de déborder dans la conscience pour nous rendre fou. L'amnésie est un mécanisme plus puissant, mais basée sur le même principe : celui de débrancher le moi de l'inconscience, voir de la réalité.

Or, en partant du principe qu'un HQI est plus sensible que les autres, le conscient et l’inconscient sont encore plus sollicités et nourris par la réalité environnante. C'est la raison (je suppose) pour laquelle un HQI est hyper-vigilant et hyper-actif, c'est un choc entre titans, le "je" est constamment sous pression, comme dans une cocotte minute.

C'est la raison aussi qui nous pousse à la créativité. Nous avons besoin d'ouvrir la valve, de trouver des raccords entre conscient et inconscient pour essayer de concilier ce qui est inconciliable, et que parfois nous fait aimer la béauté de l'absurde, parce que nous avons besoin de cette abstraction pour diminuer l'impact de la réalité, si violente, brutale, illogique et mystérieuse, mais que pourtant regorge d'amour.

Pour moi la créativité est une tentative désespéré de s'approprier de l'absurde, par des symboles, de codes, même des rires, car il faut trouver le moyen de se moquer de l'inconscient, autrement la réalité nous rattrape et nous blesse. La créativité est donc une défense, puissante. Et si nous avons souvent la tête entre les nuages ce n'est pas par hasard, nous préférons voler plutôt que rester pieds sur terre.

Ce paradigme est surement cause de traumatismes plus fréquents chez les HQI, parce que nous vivons par nature dans un environnement plus violent que les autres.

Un enfant (même si non HQI) vis plus intensément les violences a cause de sa nature plus sensible et sa moindre maîtrise du moi. Raison pour laquelle, lors d’événements d'une extrême violence, la stratégie ultime de défense qui est l'amnésie le touche plus souvent que les adultes.

Nous pouvons supposer donc qu'un enfant HQI soit encore plus dévasté, sois par l’étendue de l’amnésie que dans la construction du moi après le traumatisme. Et c'est que je constate (avec horreur) sur moi même : mon "moi" n'est qu'un puissant bricolage destiné à la défense, et le "je" essaye de tamponner ces traumatismes qui découvre.
Mon moi est morcelé, il y a plusieurs moi, plusieurs déguisements pour alimenter un jeu de cartes ou on me voulait perdant d'avance.

Enfin, c'est difficile à expliquer, mais parfois j'ai la sensation que ma conscience ne soit qu'un radeaux de fortune fait de plusieurs pièces séparées et reliées par des ficelles.
En ce comment j'essaye d'assembler ces pièces, de les unir, mais je me demande aussi quand je cesserais de flotter comme un naufragé...

Peut-être jamais...


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Message par Belena Sam 4 Juin 2016 - 23:05

Très intéressant c'est que tu dis… Je voudrais le complèter après… Tu as eu une analyse très fine de ton fonctionnement.


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Message par Belena Sam 4 Juin 2016 - 23:35

je ne sais comment corriger...


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Message par Belena Sam 4 Juin 2016 - 23:37

Belena a écrit:
Belena a écrit:Très intéressant c'est que tu dis… Je voudrais le complèter après… Tu as eu une analyse très fine de ton fonctionnement.

"Pour moi la créativité est une tentative désespéré de s'approprier de l'absurde, par des symboles, de codes, même des rires, car il faut trouver le moyen de se moquer de l'inconscient, autrement la réalité nous rattrape et nous blesse. La créativité est donc une défense, puissante. Et si nous avons souvent la tête entre les nuages ce n'est pas par hasard, nous préférons voler plutôt que rester pieds sur terre.

Ce paradigme est surement cause de traumatismes plus fréquents chez les HQI, parce que nous vivons par nature dans un environnement plus violent que les autres."

Je viens d'acheter un livre très bien  : L'enfant surdoué , l'aider à grandir, l'aider à réussir. j'ai pleuré, je m'ai vu identifiée à plusieurs reprises ( quand il parle des colères des enfants surdoués, leurs peurs, leur maturité et leur fragilité … Le côté enfant - adulte qui passe à être   adulte- enfant. Les termes sont interchangéables, et ils vont changer de position selon le temps qui passe pour devenir toujours un paradoxe. Lorsqu'il parle de sa mémoire… De l'absolu: amour ou haine ( oui j'ai haïs mon père et ma mère, pour me laisser avec mes collères , et mes souffrances… seule).  Ils ont oublié de parler de la mémoire traumatique … En tout cas l'auteur insiste sur une mémoire qui capte les détails, analyse, et ne peut pas trier.

Le livre insiste sur la nécessité des surdoués de couper avec la réalité qui est très oppressante pour eux ( comme nous venons de dire), car il la voit comme nous: avec lucidité… Les sens sont amplifiés.  Le moi est plus complexe aussi, plus riche, et plus fragmenté aussi,
( comme tu as expliqué, ce n'est pas seulement du à tes traumatismes, je crois, à la base ton moi est plus riche). Et les activités artistiques et intellectuelles s'imposent. En effet, étudier, et créer sont une condition sine qua non pour notre fonctionnement. Une inhibition intellectuel et aussi une inhibition de notre sensibilité est fatal pour notre développement. Un surdoué peut tomber en depression appelée existentielle  ( dans mon cas plus d'une fois) à cause des inhibitions, ou dans les additions… Dans mon cas, j'ai été perdue tout le temps, ne pas savoir qui j'étais, comment, ne pas savoir quoi dire, ne pas comprendre les autres, ne pas me comprendre, les imiter, ne pas les imiter… Vouloir mourir, mais comme toi, aimer vivre… Compliqué tout ça … Ça aurait été plus facile avec des parents bienveillants.

Je vois que ton père était un peu comme le mien… Uf fermé et psychorigide,  Et ta mère? La mienne, trop douce, sous l'influence de mon père, mais nous traité mal aussi… nous culpabilisait… je pu la détester plus qu'à mon père.
Je t'écris un extrait du livre:" La solidité du cadre familial est un enjeu central dans le développement de l'indentité de l'enfant surdoué. Il est évident que c'est un paramètre important pour tous les enfants, mais l'extrême perméabilité affective et émotionnelle de l'enfant surdoué, donne un poids déterminant au contexte familiale. L'enfant surdoué capte la moindre variation émotionnelle, perçoit la plus petite tension, analyse la moindre ébauche de conflit… Tout est grossi, surdimensionné."
Pour dire que c'était important d'avoir des parents biens, quoi.
Mon copain dit que tout ça est le passé, lui, qui peut séparer les sentiments de l'intellect, qui est sensible aussi, mais grâce à sa maladie ( il a été 7 fois à l'hosto pour des délires persecutoires) … Sinon il a été le chouchous de ses parents: enfant prodige, ingénieur centralien, mais raté finalament aussi. Je pense que sa maladie l'a fait plus humain,  il a été obligé de voir ses fantasmas, ses fragilités, il est une meilleur personne aujourd'hui.
Sinon, j'ai un autre ami, permier de sa promo en Espagne, HQI, aussi surement, l'enfant parfait aussi, qui a fait une grosse crise lorsque sa mère n'a pa accepté son homosexualité, il est aussi une meilleur personne aussi. Quand je l'ai connu à la Fac, il était un peu hautain et trop sûr de lui, son univers est tombé petit à petit, d'être l'enfant parfait pour sa mère, il est devenu le roi de " sodoma et gomorre" jejeje;
Ils sont mes meilleurs amis.
Sinon j'avais une bonne copine ( bipolaire), qui s'est suicidé à 26 ans, dans un moment où j'avais à nouveua pas mal d'idées noirs, et une autre copine, italienne comme toi, qui est à Paris, chercheuse, qui est un peu bordeline, mais bon, elle a eu un passé d'anorexie, et d'autodestruction, qui la suit toujours… Voilà mes ami (es).
On a des points  communs?  être des atypiques??  j'ai l'impression que je peux ressentir la folie, la côtayer, sans réellement tomber malade, ou presque…

Je vais développer demain un peu plus, j'ai presque lu tout le livre.   
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Message par QubiK Dim 5 Juin 2016 - 0:24

Salut Belena...

Pour corriger, tu dois cliquer sur le bouton en haut à droite de ton message "éditer", qui te permets aussi de supprimer un message de trop...

Sinon, malgré mes mots d'ignorant et mon expérience absolument subjective (et introspective), je tombe apparemment sur les mêmes conclusions que l'auteur de ton livre.
Ça me fait plaisir, ça veut dire que je vais dans la bonne direction, je fais une bonne analyse de moi même et c'est un soulagement pour moi. Merci, merci, merci... J'ai besoin d'être encouragé comme un bambin, ou comme un surdoué, qui est un éternel bambin à cause de sa sensibilité.

Sinon, tu me demandais dans un autre post si j'étais littéraire, et ben... pas du tout. Au fait je suis plutôt dans les arts plastiques, et pour gagner mon pain plus précisément dans le graphisme, ça me permet d'être artistique et créatif sans m'engager dans la posture intellectuelle de l'artiste. J'ai fait aussi beaucoup de théâtre comme comédien en Italie, j'adorais, mais malgré le bon niveau et des compagnies respectables, dans ce pays il très difficile d'y vivre.

Quant à l'écriture, c'est quelque chose que j'ai commencé à explorer il y a seulement deux ans, lors de mes flashs. C'était ma seul façon de vomir ma rage, et le faire dans une autre langue m'a permis d'organiser cette rage d'une façon plus rationnelle, et je ne peux plus m'en passer. Je passe des heures à disperser mes pensées dans les forums. C'est devenu comme une drogue.

J'ai beaucoup aimé ta dernière phrase sur nos points communs : j'ai l'impression que je peux ressentir la folie, la côtoyer, sans réellement tomber malade, ou presque…

Pour moi c'est exactement la même chose, j'ai écrit ici (ou ailleurs ?) : Je me sentais comme un ange qui peut survoler l'enfer sans bruler ses ailes. Mes plumes sont intactes certes, mais j'ai tout de même brûlé quelque poils de mon cul.

Mes amis sont tous comme les tiens... Mon ex femme aussi, nous aurions pu nous reconnaître au milieux d'une foule. Du reste, malgré notre divorce, nous nous aimons et respectons encore, comme les meilleurs amis du monde.

;-)
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Message par Belena Dim 5 Juin 2016 - 16:13

Oui, je l'ai lu,  tu m'as fait rire… Ton style d'écriture est génial, comme tout le monde ici. Je continue à lire le livre,et je te reconterai ce que je pense, pour voir ce que tu penses…
   Sinon lorsque tu as écris sur la chaîne en or pour acheter de la drogue, j'ai eu deux flash rapides . J'ai grandi comme toi, dans un quartier populaire au sud de l'Espagne, dans mon quartier il y avait pas mal de toxicomanes et de vendeurs. Les années 80 en Espagne, on jouait dans la rue ( avec tout ce que ça répresente, j'ai eu de la chance malgré tout, il y avait des petites filles qui se faisaient violer par des mecs). Bref, il y avait des rumeurs qui couraient comme qu'il fallait pas sortir avec des chaînes ou des boucles en or, car des garçons délinquants les arrachaient sans pitié  aux filles en dépit d'elles, en laissant des blessures aux cous ou en perçant les oreilles… Maintenant je sais qu'ils les vendaient pour acheter de la drogue.
Et tout d'un coup, j'ai commencé à avoir  peur ( j'ai eu toujours peur de tout, moi, et encore aujourd'hui, j'ai la  trouille pour rien),je jouait à la défensive, lorsque tout d'un coup une fille a commencé à pleurer, et j'ai vu deux garçons courir dans la rue, derrière des HLM, là où on jouait… La fille avait une trace rouge au cou, on lui avait arraché sa chaîne en or… Je vois encore la scène en ralenti… Et d'autres filles partaient la consoler… Là j'ai eu très peur… J'étais paralysée...
Sinon, j'ai vu une autre image, cette fois-ci, d'un enfant orphelin… Ses parents morts d'overdose, il vivait avec ses grands- parents… Ces enfants maudits étaient connus de tous, personne osait leur parler, des intouchables, des durs aussi, je l'ai croisé dans une piste depatinage du quartier, où tous les enfants se réunissait pour patiner. Nos regards se sont croisés, j'ai eu peur… Il était seul, moi aussi finalement…
 Je lis encore. Ta vie est passionnante aussi.
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Message par QubiK Dim 5 Juin 2016 - 19:38

Oui... Les années 80.

En Italie c'étaient les "années de plombs", on respirait un air de guerre civile, et tout d'un coup Rome a été inondée par l'héroïne, ça touchait tous les strates sociales, tous les quartiers, c'était un choix politique.
Je vivais dans un quartier populaire quelconque, mais on ne peut pas le comparer au tissu urbain français (ou espagnol), à Rome tout est beaucoup plus hétérogène et mélangé, il n'y a pas de "quartiers" même si à mon époque il y avait des vraies "favelas" et bidonvilles, qu'aujourd'hui se sont transformés en quartiers normaux.

Donc oui, comme en Espagne, il y avait la terreur de se faire arracher la chaine en or ou le sac à main.

Moi je n'ai jamais arraché des chaînes ou des sacs, et j'ai été toujours un non violent,. Malgré le milieux que je fréquentais j'arrivais à me faire respecter, même par les délinquants les plus méchants, j'étais toujours le plus jeune, la mascotte.

Pour trouver l'argent je faisais des petits trafiques, je volais tout ce que je pouvais, dans des magasins, des appartements, des garages, et comme je te l'ai dit, ça m'est même arrivé de me prostituer quoique rarement, la première fois à 16 ans, mais il ne s'agissait pas de prostitution de rue, plutôt d'un échange de faveurs malsains avec quelque "pusher" âgé.

Je suis naturellement pacifiste et honnête. Quoique j'ai fait des choses malhonnêtes en jeunesse, mais les cas de survie impliquent des arrangements toujours désagréables. Depuis la fin de la toxicomanie je suis revenu à ma vraie nature, et mon honnêteté est devenue un socle infranchissable.

La violence je l'ai subie, donc par principe j'ai toujours refusé de la répéter. Ce n'est pas un réflexe catho, c'est tout le contraire, c'est de la résistance. Ils m'ont violé, mon père m'a martyrisé et le policiers me battaient à poil dans des salles de commissariats parce que une connasse de ministre catholique avait stipulé qu'un toxico de 15 ans n'était pas une victime mais un affreux coupable. Ça se voulait "moralisateur".

Alors je peux te dire quoi ? Moi je ne suis pas comme eux, et je ne serais jamais comme eux : c'est moi l'ange, l'ange qui se brûle les poils du cul. C'est moi qui tends l'autre joue, je peux me le permettre, j'ai pris assez de gifles. Qu'ils aillent se faire foutre les cathos. Je me suis débaptisé il y a une dizaine d'années... Et j'en suis fier !
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Message par Belena Dim 5 Juin 2016 - 20:30


Oui, nous aussi, les années 80… terribles.
Claro!!!!!!! Le but des pervers est de corrompre… et toi, oui, un ange!!
Eh!!!, tu devrais écrire une livre , hein???
Tu as un super style!!!!
Moi, après le boulot ( j'ai deux mois de vacances- la seule avantage d'être prof), je vais continuer mon nouveau roman: il parle d'un mec, maltraité par ses parents, qui vit dans un quartier pourri, et qui devient psychiatre après la mort de ses parents, car il reprend une nouvelle vie, et essaye d'étudier à 30 ans. Il revient au lycée ( en se faisant passer par un jeune lycéen- faux self? vrai self?), il revit son passé horrible, mélangé avec sa nouvelle vie … Au même temps il écrit l'histoire de sa grand- mère, anarchiste… une vie rebelle aussi dans une autre époque, dans la bourgeosie anarco d'avant la guerre civile… maltraitance aussi… Culpabilité… fantasmes… Voilà un peu les histoires. jeje
Je n'aime pas parler de moi directement. je le fais mieux à travers des personnages. Mais c'est vrai que parler directement, fait du bien aussi.

Je reviens vers toi lorsque j'aurais fini le livre : l'enfant surdoué.



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Message par QubiK Lun 6 Juin 2016 - 19:28

Ça a l'air sympa ton roman... tu publie ? Enfin, je dis sympa mais tout est relatif !

Tu n'est pas la première à me pousser vers l'écriture, et je dois te dire que ça me motive. J'ai commencé un récit. Ce n'est pas pour être publié, c'est personnel (quoi que), mais comme je suis un infatigable perfectionniste, j’écris et réécris les phrases maintes fois avant de les trouver un minimum satisfaisantes.

Je n'ai pas pris tes distances avec les personnages, il s'agit d'un mélange de mes vrais souvenirs dans un autre déroulé temporel, tout aussi glauque et grotesque que celui qui l'inspire : la Rome de mes 15 ans. Ça me défoule, et la rigueur qui m'impose la langue française, m'aide à figer les souvenirs dans des images symboliques. Parfois j'ai la sensation de m'en approprier seulement parce que je les écris, c'est une façon de les estomper, de relier ces morceaux de conscience dispersés.

J'en suis à la moitié du chapitre 1... Ça va prendre du temps, surtout si je continue à écrire comme un damné sur les forums. Je compte sur un sursaut estival, comme toi, même si je ne suis pas prof, mais j'ai aussi beaucoup de temps libre.

reviens vers moi quand tu aura fini de lire ton livre sur les enfants surdoués.... Laughing
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Message par Belena Lun 6 Juin 2016 - 20:09

Salut,
Non , pas encore, et c'est mon 3 roman , même si j'écris depuis mes 12 ans, à 18 ans j'ai écrit mon premier recit de 150 pages, je n'aime pas aujourd'hui…
J'aime mes trois derniers romans écrits à la trentaine,et maintenant.
Bien sûr ,les personnages sont faux, mais pas tout à fait, je parle de mes souvenirs, des endroits que j'ai connu… Comme toi, de mon enfance, de mon  adolescence, pas facile non plus,  avec des endroits glauques aussi, mon père horrible, l'école, et ensuite l'âge adulte …
J'ai un style un peu  comme le tien…
Non, je n'ai jamais publié, je n'arrive pas à faire le pas… comme toi, je suis trop perfectionniste, je me dis, c'est pas terrible, je ne sais pas… mes doutes quoi.
Mais il faut franchir le pas un jour…
Ehhh, bien sûr, tu dois écrire!!! tu verras ça va te plaire. Comme je t'ai dis on ne peut pas changer le passé, mais on peut intervenir, utiliser notre vie pour créer quelque chose, analyser aussi  pour comprendre… et nous libérer au fin du fardeau de temps. L'intemporalité est l'essence d'un roman… Une sensation d'être hors du temps, en contact avec les fantasmas. On ne maîtrise rien, les personnages vont vivre à notre insu, une vie propre. C'est une sensation de contrôle et lâche prise. On est des médiums , on peut entrer dans un trance… Bref, c'est un truc addictif, mais positif!! on construit, et on détruit aussi. Par fois, ça peut être dur , on pleure, on souffre, mais on rie… On revit des scènes…
Je fais un atélier avec les élèves sur l'écriture créative, et comme mes élèves m'aiment bien, il n'y a plus de place!! Mon petit surdoué voulait s'inscrire mais vu qu'il est souvent absent, il a oublié de s'inscrire… je vais parler avec la prof principale pour le laisser venir, il est très curieux, et très vif. Il va apporter des idées différentes, j'en suis sûre.
  Bon, je lis le livre et je te dirai.
Un saludo Rolling Eyes
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Message par QubiK Dim 16 Oct 2016 - 12:32

Salut Belena.
Tu en est ou avec ton roman ?

J'ai un peu disparu du site parce que j'étais en plein dans mes réflexions psychanalytiques (et cognitives). Et il faut dire que si j'ai dépassé la phase du "choc des souvenirs", aujourd'hui je me retrouve empêtré dans celle plus délicate de la remise en question de mon fonctionnement.
Mon dénis digne de la muraille de Chine n'est plus qu'un vaste champ de ruines, et je me fais agresser par mes pensées, désormais libres de me raconter leur vérité.

Ça me déstabilise, en tous cas, hâte de te lire, en français, car même si je lis l'espagnol, je saisis mal les nuances linguistiques et je perds toute ta poésie, c'est dommage.
Pour ce qui est de mon écrit, il est au point mort. J'y remettrai la main, mais pour le moment je n'ai pas trop la force de le reprendre. Ça viendra.

Sinon, quant à l'intitulé du post, je peux affermer aujourd'hui que : oui, l’intelligence est bien un avantage, malgré ses dangers. Mais toute chose à son prix, je l'ai payé fort, et je ne le regrette pas. Ça alimente ma rage de vivre, et j'en ai besoin pour avancer, surtout en ce moment.
;-)
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Message par Belena Dim 16 Oct 2016 - 15:02

Hei!!!
Contente de tes nouvelles!!!
Tout à fait, pas facile comme tu dis laisser libre la pensée, mais nécessaire je pense pour nous. Il ne faut pas avoir peur de penser, mais il faut la nourrir: nous devons avoir des projets intellectuels: lire, étudier, faire des recherches, écrire… Quand je n'ai pas envie d'écrire, je lis beaucoup, mais des livres et des auteurs qui me font penser et combler mon vide. Il faut que mon cerveau soit fatigué. Je continue aussi à lire sur des sujets de psychoanalyse, je vais commencer à lire Lacan ( pendant mes vacances bien tôt- j'ai lu indirectement Lacan)…
Mon roman je vais le finir en espagnol, et je vais le traduire en français, car je dois le finir en espagnol, je l'ai commencé et je n'arrive pas à imaginer en français. Par contre, j'écris des poèmes en français, j'en ai besoin, et c'est naturel… J'aime ça, et lorsque je suis envahie par la tristesse, la joie, ou je me questionne sas cesse, écrire m'aide, je peux donner des mots à mes sensations, je me sens délivrée après… Voilà une solution pour le trop plein des émotions.
Je vais essayer de publier mes poèmes dans une revue de poésie ( ici dans le forum j'ai des informations), et on verra bien, si ça plaît et je peux publier juste.
Je vais t'écrire pendant les vacances, et je te montrerai quelques poèmes, j'hâte de connaître ton avis...

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Message par QubiK Dim 16 Oct 2016 - 20:41

Oui Belena,

Je vais te lire avec plaisir et je te décrirais mes ressentis, sans poils sur la langue.

Sinon, pour la "peur de penser" c'est plus difficile. En ce moment précis, je remets en discussion ma personnalité, enfin, tout ce que je croyais maîtriser et que n'est en effet qu'un radeau de survie. La psychanalyse te mets parfois face à des réalités dures à digérer.

En ce moment même, je suis face à ce qu'on appelle " le complexe de l'identification", enfin, je crois que c'est bien le terme. C'est ce réflexe de défense qui te porte à te déguiser pour mieux contrôler la violence, une peux comme un agneau que dans une meute de loups sortirai des crocs pour ce faire respecter. Alors qu'un agneau n'as pas de crocs.

Les plus faibles d'entre nous succombent à cette identification, et deviennent à leur tour des loups, tout en naissant agneaux. Le plus forts résistent, et moi j'ai résisté, j'en suis fier, je suis fort.
Reste qu'un sens de culpabilité indicible s'est estompé dans ma conscience. C'est comme si le loup non seulement m'a violenté, mais en plus m'a demandé une complicité, et moi dans mes instincts de survie j'ai tout fait pour ne pas me faire dévorer.
Quand je me suis rendu compte que ce mécanisme pervers, je suis rentré de nouveau en crise. J'ai compris pourquoi par exemple j'éprouvais un plaisir pervers et dérangeant quand je me prostituais tout jeune, ou je me faisais du mal avec ma dope... C'est dur à admettre, mais c'est une sorte de complicité qui ne sert qu'à déculpabiliser.

Dur dur. Tu ne peux pas savoir la rage que j'en éprouve.
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Être intelligent : un avantage ? Empty Comprendre...

Message par QubiK Dim 16 Oct 2016 - 21:40

J'ai fait remonter ce post exprès... Et je vois qu'on le lit.

J'essaye de comprendre aussi pourquoi peu de gens ont réagi.

Il est dérangent, c'est une évidence, et ceux qui on répondu, ils avaient vécu peut-être des choses similaires, ou ont une empathie tellement développée qui on voulu dire la leur, parfois en me blessant, mais je n'en leur veux pas. Quelqu'un que j'aime beaucoup ici (et que surement me lis, je lui fais un gros bisous, je souffre de son silence) m'a dit une fois que ma vie était "sordide". Et c'est normal, mon histoire n'est pas banale comme je la considère, mais comment voulez vous que je considère ma vie ? Sordide ? Elle ne l'est pas ! Mais vraiment pas, pour moi c'est comme une fable d'enfant ou il y a toujours un ogre, rien de plus.

J'ai été aussi invité à passer d'autres tests... la personne qui me lis peut-être se reconnaîtra. Apparemment je suis un "rare" parmi les "rares". Je voudrais lui dire que j'en suis finalement flatté. Je suis fier d'être un vrai extraterrestre et pas un ogre. Je revendique cette force, que contrairement à ce que je pensais, n'a pas simplement sauvé mes poils de cul, mais aussi ma personne et mon intégrité.

Allez... C'est clair que je ne suis pas de bonne humeur ce soir. Ne m'en voulez pas, parfois ce n'est pas facile.


Dernière édition par QubiK le Dim 16 Oct 2016 - 22:16, édité 2 fois
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Message par Belena Dim 16 Oct 2016 - 22:12

J'ai vu que mon message s'est effacé !!
je vais te répondre demain, je me souviens de tout ce que je t'ai dit!! jeje avantage des HP!
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Message par QubiK Dim 16 Oct 2016 - 22:38

Je te comprends... Quand ça m'arrive ça me rends furax, et j'ai du mal à réécrire ce que j'avais exprimé. A demain !
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Être intelligent : un avantage ? Empty La psychoanalyse

Message par Belena Mar 18 Oct 2016 - 18:36

Salut,
Au fin je peux te répondre, hier j'étais fatiguée après les cours avec mes petit(e)s élèves, qui m'ont pris toute mon énergie…
Et je me souviens très bien, en te relisant ce que je t'avais écris…
Tout d'abord, moi, je trouve ta vie, et bien, fascinante , et du même pour  ta façon d'écrire et de réflechir ".
Ensuite, je voulais te dire que faire une psychoanalyse c' est bien, mais c'est dur, comme tu dis, tu revis et tu retrouves tes sentiments de jadis, tes ressentis, tes peurs, tes phantasmes aussi…  Pour moi, les choses qui t'ont marqué, ta façon d'aborder la sexualité et la vie, de cette façon si problématique, est devenu un phantasme pour toi, un souvenir hanté…

Je ne connais pas le complexe d'indentifacation, j'aimerais que tu puisses l'expliquer ici.

Quant à la culpabilité, c'est un sentiment si typique des HP, en tout cas, un sentiment que nous développons fortement pour survivre ou combattre le non sens des événements tragiques de la vie qui nous concernent. J'explique mieux par la suite, j'espère ne pas me preder dans mon raisonnement. Lorsqu'on a vécu une enfance traumatique ( parents défaillants, viols, violence etc) le" moi "- donc que l'entité psychique qui contrôle le monde intérieur ( subconscient) et la réalité (monde extérieur)  est plus faible… Le moi est le reservoire de la " libido" ( et la ça aussi un peu)- et la libido est une énergie de vie et de mort- énergie sexuelle si tu veux ( là je parle d'une point de vu psychologique ). Normalement chez les HP, le moi est très fort- nous pouvons contrôler bien les émotions, le monde extérieur, avoir une super conscience de nous- et de là contrôler nos pulsions ( de mort notamment, etc). Nous sommes aussi plus narcissistes ( la libido de moi est forte- mais l'empathie neutralise le narcissisme- donc que la libido de moi devient libido d'objet- et s'installe un va et vient nécessaire pour la bonne santé mentale- des landa aussi).
Mais si le moi est atteint - comme je viens de dire- famille toxique etc- même si le moi est fort- il est atteint. Le moi cherche des compensations- des sensations fortes- car la libido bouge au ça ( partie inconsciente - et le moi n'arrive à tout contrôler)- le ça cherche des compensations- donc, ses sensations fortes : dans le sexe, les drogues… Il y a une confusion entre plaisir et mort- en effet la recherche du plaisir est proche de la mort ( tendences suicidaires fortes).
Un personne normale y passe, comme tu dis, succombe - Un HP ou ( une personne intelligente ) est plus en mesure de se sauver ( quoique pas toujours)… Le moi est plus fort, il peut se rétablir, se reconstruire.
Dans une personne HP ,le subconscient est plus présent du moi aussi, les souvenirs sont plus proches, ainsi que les ressentis - avantage- lors d'un psychoanalyse- c'est plus facile de se rappeler et de faire son deuil. Par ailleurs, l'imagination joue un rôle dans la guérison des traumatismes- créer des histoires- vivre sa vie comme un roman, se faire des personnages, se raconter des choses, se voir comme un héros, etc - tout ça aide à se reconstruire.
Je cite Nietzsche, qui indirectement a influencé Freud et les psychanalystes:" Vivre , c'est imaginer???"
Belle phrase avec la quelle je finis ma dissertation.
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Message par QubiK Mar 18 Oct 2016 - 20:09

Salut Belena,

J'ai envie de te répondre avec une liste détaillée de ce qui m'arrive. Mais je ne suis pas au bon endroit. Déjà mon post est peut-être hors forum, et je ne vais pas continuer à causer de choses dérangeantes ici, qui n'ont rien à voir avec la zébritude.
Enfin, je vais le faire sur le forum doctissimo, en cachant ma zébritude, parce que nous savons que si l'on admire les athlètes, les zèbres font peur, il faut qu'elles se cachent. Pour te dire que je suis hors propos partout ! Encore plus martien que les martiens. L'autocensure est donc obligatoire.
Tu pourra me lire ici et là... Je n'ai plus de post à moi. Ceux qui veulent me lire sont invités aussi, mais ça sera là-bas. Je vais faire un post pour parler de l'évolution des choses, parce que j'ai besoin de parler, je n'en peux plus. Ça sera ce soir je crois, je ne sais pas à quelle heure. Demain j'ai pris un RDV  avec ma psychiatre, que j'espère qu'elle me coupera la tête... J'en ai marre de penser, vraiment marre de déterrer ma vie strate par strate.
Mon pseudo est "p peter", et le forum est bien évidemment "viols et abus..."

Biz
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Message par Belena Mar 18 Oct 2016 - 20:33

Bon,
Si tu as la force, tu peux m'envoyer un message personnel!
je comprends qu'écrire la même chose peut lasser… raconter tout une fois de plus… Je vais regarder sur doctissimo .
Tu sais, pour mon expérience… La psychoanalyse fait mal, très mal… ça dépend des dégâts… Alors, courage! normalement tout doit se renfermer, la porte du passé, elle doit se fermer un moment donné… Et se réouvrir malheureusement , avec des rechutes…
Tu sais, moi, j'étais très bien, et l'autre jour j'ai pensé encore à mon père… Et là rechute!!! mais je suis sortie avec mon copain, et … Il faut vraiment passer à autre chose… Par contre, il faut faire le travail de voir la réalité, et puis oublier… sinon écrire...
Bisous
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Message par QubiK Sam 29 Oct 2016 - 12:21

Salut Belena... Je t'ai envoyé un message... Tu comprendra ce qui coince.
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Message par Belena Sam 29 Oct 2016 - 12:55

Oui je sais ...
Et ça va mieux ? Tu arrives à pardonner et à te pardonner ?
Pas évidant aussi être surdoué et vivre ça... nous sommes hypersensibles , tout prend d'énormes répercussions chez nous : un mot de travers , un père tyrannique , un abus ...
Toute ma vie je l'ai passé à déchiffrer les autres, la vie , les injustices... et d'un autre côté je voyais les merveilles de ce monde si étrange , si fantastique ...
Je peux imaginer que tu es envahi par tout ça, violemment ...
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Message par Invité Jeu 8 Déc 2016 - 6:16

Bonjour Qubik, et merci infiniment pour ton message !

QubiK a écrit:Déjà mon post est peut-être hors forum, et je ne vais pas continuer à causer de choses dérangeantes ici, qui n'ont rien à voir avec la zébritude.

Je ne trouve pas que ton poste soit dérangeant. Ce que je recherche sur le forum, ce n'est pas tant des informations sur les zèbres et la zèbritude (on peut en trouver ailleurs) que du vécu de zèbres ou des analyses de zèbres sur la vie en général. Ce que j'ai trouvé dans ton témoignage, c'est de la sensibilité, de la pudeur, et de solides analyses sur un sujet qui est loin d'être facile, surtout lorsqu'il est si personnel… C'est pour cela que je te remercie sincèrement d'avoir eu le courage de poster tout cela ici !

QubiK a écrit:Pour te dire que je suis hors propos partout ! Encore plus martien que les martiens. L'autocensure est donc obligatoire.

Je ressens souvent cela aussi… Mais te lire me fait me sentir un peu moins seule ! Wink

QubiK a écrit:J'ai fait remonter ce post exprès... Et je vois qu'on le lit.
J'essaye de comprendre aussi pourquoi peu de gens ont réagi.

Pourquoi peu de personnes réagissent à ton post ?! Mais pour les mêmes raisons que si peu de personnes parlent de violences sexuelles dans notre société en général – hormis pour culpabiliser les victimes ou banaliser les crimes ! Si personne n'en parle, c'est parce que ça fait peur. Ça fait peur aux victimes, car ça ravive leurs souffrances, et ça fait peur aux agresseurs, qui pourraient être démasqués. Et comme je pense qu'il y a beaucoup de victimes et d'agresseurs (à différents degrés de maltraitances), il ne reste plus grand-monde pour s'insurger… Enfin, c'est mon avis.

QubiK a écrit:C'est un peu narcissique, mais je voudrais aussi aller au delà de la pure "statistique" pour comprendre ce qui se passe dans une petite tête de môme qui tourne tellement vite qui se retrouve encore plus cabossée par ces circonstances. Et je ne suis pas la seule victime enfant hélas ! Le post "viol" de ce forum en est assez éloquent. J'attends alors des témoignages et des réflexions sur ce que nous sommes devenus, ce qui nous a permis de le devenir, ce qui nous a sauvés ou peut-être plongés encore plus dans le désarroi. Je veux savoir.

Je me livre à l'exercice. " Livrer " étant le bon mot car j'ai un peu l'impression d'aller à la torture là… Éternel conflit entre besoin de parler et peur de le faire. Je le fais quand même.

J'ai moi-même été victime de viols dans mon enfance. Au sein de ma famille. Par mon propre père. J’ai toujours du mal à le dire, j'hésite à poursuivre. La torture, c'est bien celle-là. J'avais 8-9 ans au moment des faits. Du moins pour ce que j'en sais. Comme toi, j'ai vécu une longue amnésie traumatique. 20 ans. Vingt ans sans rien savoir de ce que j'avais subi. Vingt ans à vivre éloignée de moi, coupée de mes émotions, constamment absente de moi-même (la dissociation) et compensant cet état par mon intelligence. J'ai réussi mes études en vivant comme ça. Même sans être là, j'ai réussi à aller jusqu'au doctorat.

Depuis que j'ai soutenu ma thèse, que j'ai rempli mon " contrat " auprès de ce même père qui a financé mes études, l'histoire est différente. J'ai décidé de vivre pour moi. Et " vivre pour moi ", après un an et demi à faire de belles découvertes dans le milieu bio/écolo/alternatif, ça a signifié me retrouver bloquée. Incapable d'avancer, de choisir et mener un projet, de me sentir vraiment bien avec les autres, de trouver ma place. À ce moment-là, inconsciente de ce dans quoi je me lançais, j'ai décidé d'aller voir en moi ce qui me bloquait… Six mois plus tard, alors que mes rapports avec ma famille étaient plus conflictuels que jamais (du moins intérieurement, car je ne suis pas du genre à " créer des problèmes ", même quand je devrais), la vérité m'a pété à la gueule. Flashs. Émotions. Perdition. En vérité il y a eu plusieurs agresseurs, à plusieurs moments de mon enfance, mais il m'est trop difficile de les gérer tous, alors je me concentre sur mon père. En tous les cas, les conséquences sont les mêmes.

Depuis 4 ans et demi, ma situation, loin de se débloquer, s'est enkystée. J’ai fait différents " travails " thérapeutiques (pas toujours adéquats), j'ai écrit deux livres mi-autobiographiques mi-analytiques (je n'ai pas cherché à les publier, c'est bien trop tôt pour moi), je me suis marginalisée et j'ai beaucoup beaucoup travaillé sur moi. Tu parles des pièces d'un puzzle quelque part, c'est exactement ça : j'essaye de reconstituer mon puzzle intérieur. Et même si j'ai progressé dans la compréhension de mon histoire et de ma personnalité, je dois bien le dire : le puzzle ne se tient toujours pas. Il doit me manquer quelques pièces…

Au milieu de tout ce bazar, il y a trois ans, le mot " surdouance " prononcé par quelqu'un m'a fait l'effet d'un électrochoc. Je me suis documentée sur le sujet et là… deuxième tsunami. Je ne suis pas diagnostiquée mais je ne me fais pas d'illusions. La douance et moi, on est " amies ". Pour le meilleur et pour le pire…

Pour ce qui est du meilleur, je dirais que c'est grâce à elle que je tiens. Que j'ai cette force incroyable parfois, et cette grande confiance en moi, qui m'ont permis de me couper de ma famille pendant presque 4 ans (sauf ma mère, seulement 2 ans). Cette force et cette confiance en moi qui, alliées à la peur (à la terreur), m'ont poussée à vivre 4 mois dans une petite maison que j'ai louée en bord de mer en Bretagne, sans que personne ne sache où je vivais. Personne. Je n'étais en lien, vraiment en lien, qu'avec une personne, qui vivait à 1000 kms de là, et me soutenait comme elle le pouvait. De loin en loin. Bien sûr, cela a été l'une des pires périodes de ma vie. C'est là que j'ai fini d'écrire mon premier livre. Mais cela m'a prouvé de quoi j'étais capable, jusqu'où j'étais capable d'aller pour me trouver, et pour ma liberté. Je crois vraiment que c'est la douance qui m'a permis ça, comme elle semble t'avoir permis de te sortir de la toxicomanie, QubiK

Pour ce qui est du pire, et bien c'est cette sensibilité terrible qui me maintient au fond du gouffre, malgré tous mes efforts pour m'en sortir. C'est ce désespoir né des maltraitances qu'on m'a infligées, mais aussi de tout ce que je peux observer autour de moi dans notre société. Dans notre monde même. Notre société, notre monde, qui ne me font pas rêver… Jusqu'à récemment, ma dissociation m'a permis de me couper de ce que je ressentais au contact du plus grand nombre, à la vue des horreurs débitées froidement au journal de 20 heures, ou encore au récit de l'holocauste. Ma dissociation m'a protégée de mon dégoût du monde. Mais aujourd'hui, elle n'est plus là, ou plus suffisamment. Et je ne trouve plus le goût – ou la capacité – de vivre dans notre société. Je reste en marge. Et j'étouffe. Et je m'ennuie. Je dépéris.

Alors je me suis inscrite sur ZC, avec l'espoir de reprendre un peu confiance en la vie au contact de gens " comme moi "… Wink Abîmés par la vie, mais sensibles aussi. Qui ne se reconnaissent pas dans la société, mais ont peut-être des choses à lui apporter. Qui ne sont pas reconnus par la société, mais peuvent peut-être se reconnaître entre eux ?

Je voudrais profiter de ce post pour faire un plaidoyer en faveur des victimes : s'il vous plaît, ne nous accusez pas. Ne nous maltraitez pas comme nous l'avons déjà été. Parce qu'un viol, incestueux ou non, ce n'est pas seulement une agression physique (sexuelle), c'est aussi une énorme manipulation psychique. Alors nous sommes très fragiles. Lorsque vous dites ou sous-entendez, de quelque façon que ce soit, qu'une victime de viol l'a peut-être " cherché ", qu'elle est un peu responsable de ce qui lui est arrivé, qu'elle est en tout cas responsable de " s'en sortir " maintenant que c'est fini, qu'elle devrait laisser le passé derrière elle et se concentrer vers l'avenir, ou que sais-je encore, vous jouez le jeu de l'agresseur. Vous culpabilisez la victime. Vous ne reconnaissez pas qu'elle était impuissante – et qu'elle l'est encore. Vous ne reconnaissez pas l'agression, le crime qu'elle a subi. Et pour elle c'est une nouvelle agression, un nouveau crime. Bien moins forte que la première agression, bien sûr, mais c'est comme une onde de choc qui se répercute. Si vous ne savez pas quoi dire à une victime de violence sexuelle et que vous ne connaissez pas bien ce sujet, sur lequel il est si facile de commettre une maladresse, le mieux est de dire à la victime que vous ne savez pas quoi lui dire, que vous vous sentez démunis, mais que vous êtes de tout cœur avec elle… Enfin moi, c'est ce que j'aurais aimé qu'on me dise, et qu'on ne m'a jamais dit.  Embarassed

Après avoir retrouvé mes souvenirs d'inceste, j'en parlais assez facilement à des personnes que je rencontrais et en lesquelles j'avais intuitivement confiance. Je leur disais juste que j'avais subi des abus sexuels lorsque j'étais petite et que cela expliquait mes souffrances actuelles. Je n'ai reçu en tout et pour tout que du silence… Jamais personne ne m'en a reparlé après que je me sois confiée. Comme si mes paroles n'avaient jamais existé. Là encore, c'est faire le jeu des agresseurs. Si on n'en parle pas, si les victimes sont seules avec leurs douleurs, seules avec leur incompréhension, leur sentiment d'injustice, elles ne peuvent pas guérir. Elles ne peuvent pas sortir du silence dans lequel les a enfermées l'agresseur – particulièrement dans le cas de l'inceste qui s'accompagne encore plus du fardeau du secret.

Le viol est un sujet complexe est sensible, l'inceste l'est sans doute encore plus, mais si l'on n'en parle pas, si l'on ne démêle pas les sacs de nœuds, si l'on ne remet pas les choses à leur place, non seulement ceux qui en ont été victimes resteront toute leur vie des victimes (bien malgré eux), incapables de mener leur vie comme ils le voudraient ; mais en plus de tels actes se reproduiront  encore et encore, dans une société qui maintient ce tabou avec une force qui m'étonne.

QubiK a écrit:Après mes 30 ans ans j'étais finalement épanoui, un bon métier artistique, l'estime et l'argent. (…) J'ai appris le français rapidement (je ne suis pas con, et je peux le dire ici sans me sentir prétentieux ?) je suis designer et ça marche plutôt bien. Je suis aussi père de deux enfants que j'essaye de combler d'amour, de douceur et d'affection, tout ce qui m'a manqué.

C'est réconfortant de savoir que tu as pu construire ta vie malgré tout, et te sentir épanoui ! Même si j'ai bien compris que c'est beaucoup plus difficile depuis que tu as retrouvé tes souvenirs de viol. J’ai lu tous les messages de ce post (sauf un de Belena sur la psychanalyse) mais je n'ai pas grand-chose d'analytique à dire pour l'instant. J'aurais pourtant mille choses à dire… Mais chaque chose en son temps.

Cela ne fait que quelques semaines que je suis inscrite sur le forum, et depuis le début j’hésite à témoigner de l'inceste. J'en ai envie/besoin car c'est pour moi une douleur au moins aussi grande que la douance, et qui est plus est les deux se mélangent, à la fois car j'ai " trouvé " l'inceste et la douance à la même période de ma vie, et car ces deux phénomènes ont certaines conséquences communes. Je ne sais souvent pas bien démêler ce qui est du à l'un et ce qui est du à l'autre…

Ton fil de discussion m'a permis de franchir le pas. Je me suis sentie suffisamment à l'aise, là, et encouragée par ton message initial, pour le faire. Je me sens un peu planquée (à tort ou à raison) dans un recoin du forum parce que le titre ne parle pas explicitement de violences sexuelles, et que je ne témoigne qu'après pas mal de posts…

Merci encore, QubiK, et j'espère que nous pourrons échanger sur nos parcours respectifs. Je ne suis pas sûre de toujours me " livrer " sur le forum, car cela me demande beaucoup de courage et d'énergie, mais il y a aussi les mp. Je précise aussi que parfois je n'ai pas la tête à parler de ces profondes douleurs et difficultés pendant plusieurs jours, voire semaines, donc il est possible que je ne réponde pas très vite. Un peu d'air frais et pur de temps en temps, ça fait du bien aussi…

Bon courage à toi, et aux lecteurs qui se sentiront concernés par tout cela. De tout cœur.

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Message par QubiK Jeu 8 Déc 2016 - 11:58

bonjour MerQuiBrasse,

Et merci à toi pour ton témoignage très touchant et courageaux.
Je sais ce que ça veut dire, je sais comme tu a pu te sentir au moment ou les mystères de ton existence ont étés brusquement remplis de sens, c'est tellement difficile à décrie que je dirais que seulement des gens qui ont vécu ces expériences arrivent à comprendre.

Mais tu l'explique bien, aussi quand tu parle de ton puzzle à toi, que malgré tous les efforts tu n'arrive pas à compléter. Et ce n'est pas un hasard. L'amnésie traumatique est un phénomène physiologique tellement violent que quand (et si) tu récupère la mémoire, il ne s'agit que des bribes, que de quelque horrible scène faisant partie de longs moments auquel tu n'as pas accès, et cela te laisse dans un indicible état de frustration.

Tu est une personne forte, comme moi. Tu à pu couper les traumatismes avec l'amnésie et aussi avec le déni. Pour nous ce n'était pas possible de faire autrement, nous étions trop petits pour élaborer d'autres stratégies de défense contre une violence que même une cerveau entrainé d'adulte peine à intégrer. Voilà ce qui nous a sauvé, et nous permets aujourd'hui de vivre de vies acceptables, sans pour autant échapper au poids de nos blessures, qui resterons pour toujours.

Moi après cet été j'étais de bonne humeur, je pensais finalement avoir arrêté de faire saigner ces blessures, si ce n'est que l'impensable s'est produit. Et aujourd'hui je suis à nouveau très mal, enfin, depuis un peu plus d'un mois.

Ce qui m'as mis dans cet état, est le fait d'avoir finalement admis une évidence, que mon psy ne m'a jamais suggéré, pour me protéger, dans l'attente que je la découvre tout seul : que je suis aussi victime d'inceste.
Le curé est venu me violer après, une fois la route tracée, pour me faire découvrir que finalement les voies du seigneur sont pénétrables (j'adore cette formule blasphème). Mais bon, j'en plaisante avec les mots, et ça ne sert à pas à grande chose, en tous cas pas à me distraire.

J'ai donc reçu sur mon petit front le tampon "APTE", cette marque que seuls les pervers pédophiles savent distinguer sur le front d'un garçonnet. Avec mon père c'était à vers 6 ans, avec le curé à 7-8, et comme je suis aussi un brave garçonnet, je me suis occupé de la suite, en me faisant du mal pour les déculpabiliser.
Je les ai innocentés, masqués, sous-interprétés, couverts, parce que pour le curé j'ai eu l'amnésie, et le seuls souvenirs de tendresse que j'ai gardé de mon père est quand il jouait avec mon zizi pendant la sieste du samedi.
Voilà pourquoi je ne voulais pas prononcer dans ma tête ce mot "inceste", l'enfant qui est en moi ne le voulait pas, ces jeux dégueulasses restent les seuls moments de tendresse avec mon père, que par ailleurs ne m'as jamais touché, ni fait une caresse ou un bisou, et passait son temps à m'humilier et me traiter de pauvre imbécile. Alors je protégeais ces souvenirs affectueux, précieux, je ne voulais pas les salir, c'était mon petit trésor d'enfant. Un trésor dégueulasses, car il me  branlait, et moi j'étais bien content de ses "guilis", il me faisait rire, ils me plaisaient, et surtout, finalement il s'intéressait à moi.
Voilà cette évidence qui se révèle dans ces souvenirs difformes que j'ai camouflé pour les rendre "conformes", et elle me fait sentir comme un esclave qui ferme les yeux pour ne pas succomber à sa condition.

Ça été un coup extrêmement dur, encore plus dur que le souvenir du curé.

Que j'ai été con... Oui je sais que je n'en suis pour rien, mais je pleure malgré tout ma connerie, et toutes les conneries que j'ai pu faire pour supporter leurs actions, à commencer par la drogue et l'oubli, j'ai été un champion, toute connerie confondue.

Et je continue dans l’excellence, je bois, je sors acheter de l'herbe en bas et je mélange tout avec mes "cachet d'état", pour être moins lucide et essayer d'oublier parce qu'en ce moment je supporte très mal cette évidence. Je feigne encore de ne pas y croire. Heureusement qu'il n'y a pas des vendeurs d'héro en bas, je pourrais sérieusement me refaire du mal.

Je dois avouer que j'ai eu envie de me faire lobotomiser une fois pour toutes. Depuis quelque jours ça va un peu mieux. Enfin, j'ai une humeur en dent de scie. Mais ça va mieux.

Heureusement que j'ai mes enfants, que j'aime plus que tout. Heureusement qu'ils existent. Reste que je suis extrêmement seul dans ma souffrance, et hormis le psy, je n'ai aucune épaule sur laquelle pleurer. Voilà aussi pourquoi j'écris autant dans les forums... J'explose de rage !
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Message par ortolan Jeu 8 Déc 2016 - 12:39

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Message par Invité Jeu 8 Déc 2016 - 17:55

QubiK a écrit:L'amnésie traumatique est un phénomène physiologique tellement violent que quand (et si) tu récupère la mémoire, il ne s'agit que des bribes, que de quelque horrible scène faisant partie de longs moments auquel tu n'as pas accès, et cela te laisse dans un indicible état de frustration.

Je ne dirais pas un état de frustration dans mon cas, car je me suis battue pour avoir le moins de souvenirs possibles qui me reviennent. Comme un deal avec moi-même : ok, s'il faut en passer par là, j'accepte quelques souvenirs, mais je fixe aussi les limites. Bon, c'était plus ou moins réussi (toujours très difficile d'accepter les souvenirs de toute façon, quels qu'ils soient), mais je crois que j'ai réussi à me préserver suffisamment pour pouvoir continuer d'avancer.

Le problème est qu'effectivement, comme on a que quelques bribes, c'est difficile de reconstruire une histoire avec si peu. C'est peut-être ça, les pièces du puzzle qui me manquent… J'en suis réduite à faire des suppositions, à me fier à mon intuition, car je n'ai pas la mémoire de ce qui s'est réellement produit, et de ce que j'ai ressenti tout du long. Je n'ai que des fragments. Oui, ça éclaire vraiment l'histoire du puzzle… Et le manque d'unité et de cohérence intérieure que je ressens souvent. Comme si j'étais moi-même fragmentée. Mon image de moi reste floue, incertaine, incomplète. Enfin, elle reprend son sens peu à peu, mais ça me coûte cher...

QubiK a écrit:Voilà ce qui nous a sauvé, et nous permets aujourd'hui de vivre de vies acceptables, sans pour autant échapper au poids de nos blessures, qui resterons pour toujours.

Voilà quelque chose que j'ai énormément de mal à accepter. Que je souffrirai toute ma vie de ces traumatismes. Comme si j'en payais le prix une deuxième, une troisième, une centième fois… C'est tellement injuste !!! Je viens de sacrifier plusieurs années de ma vie à tenter de guérir ces traumatismes, je ne suis même pas sûre encore de réussir à m'en sortir, et en plus il faut que j'accepte que ces souffrances reviennent cycliquement, et même parfois au moment où je m'y attendrai le moins… Ça fait vraiment trop.

QubiK a écrit:J'ai donc reçu sur mon petit front le tampon "APTE", cette marque que seuls les pervers pédophiles savent distinguer sur le front d'un garçonnet. Avec mon père c'était à vers 6 ans, avec le curé à 7-8, et comme je suis aussi un brave garçonnet, je me suis occupé de la suite, en me faisant du mal pour les déculpabiliser.

Je suis sincèrement désolée pour toi. Je t'avoue que je me suis posée la question en lisant ton témoignage. Tu parlais de ton père qui te maltraitait psychologiquement, avec un profil qui ressemble à celui de mon père. Je crois vraiment que les violences, qu'elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, prennent racine dans la famille. Un enfant qui se fait maltraiter dans la cour de l'école a de grandes chances de s'être fait maltraiter préalablement dans sa propre famille.

Mais la famille est indétrônable en France (et dans le reste du monde?). On ne peut pas remettre en question la famille, c'est pêché. Alors imaginer que le pire se produit d'abord et avant tout parmi les proches de l'enfant… La route est longue.

QubiK a écrit:Je les ai innocentés, masqués, sous-interprétés, couverts, parce que pour le curé j'ai eu l'amnésie, et le seuls souvenirs de tendresse que j'ai gardé de mon père est quand il jouait avec mon zizi pendant la sieste du samedi.

Je voudrais juste préciser qu'il ne s'agit en aucun cas de tendresse, même si c'est dur à accepter. C’est bien toute la violence de l'inceste, qui ne se limite pas aux seules violences sexuelles mais relève d'un système dans lequel l'autre est nié dans ses besoins affectifs les plus profonds. Mon père est comme le tien, il ne m'a pas donné une miette de tendresse ou d'amour. Il m'a donné des cadeaux, par contre, que j'ai longtemps considérés comme des marques d'affection (ce qui était sans doute en partie vrai) mais qui m'ont aussi semblé, ces dernières années, avoir été une façon d'acheter mon silence, mon amour d'enfant, ma complicité. Il est tellement facile de manipuler un enfant !! De tout mélanger dans son esprit. De lui faire croire qu'on a agi dans son intérêt alors même qu'on l'a détruit au plus profond de lui-même !!

Aux actes incestueux se mêlent donc bien souvent un grand désert affectif (dans mon cas, et apparemment dans le tien aussi), et une profonde manipulation (faire croire à l'enfant qu'on a agi par amour pour lui, pour son bien, ou parce que c'est normal d'agir comme ça). Que de sacs de nœuds à démêler, et de confiance à se faire pour s'y retrouver et remettre les choses à leur place…

(Voir à ces sujets le livre de Carole Labédan : " Inceste, la réalité volée ", aux éditions Bréal).

QubiK a écrit:Ça été un coup extrêmement dur, encore plus dur que le souvenir du curé.
Que j'ai été con... Oui je sais que je n'en suis pour rien, mais je pleure malgré tout ma connerie, et toutes les conneries que j'ai pu faire pour supporter leurs actions, à commencer par la drogue et l'oubli, j'ai été un champion, toute connerie confondue.

Malheureusement, il est impossible de ne pas se sentir coupable face à tout ça (à moins de  devenir soi-même agresseur, c'est la seule autre option possible, je pense). La culpabilité permet de retrouver un sentiment de contrôle sur sa vie. D'après Yves-Alexandre Thalmann (" Au diable la culpabilité ", éditions Jouvence), la culpabilité cache un sentiment de toute-puissance, qui permet de faire face à des événements sur lesquels on n'a aucune prise. Je pense pour ma part que derrière la toute-puissance (que j'ai effectivement ressentie pendant une période d'environ deux ans, lorsque mes souvenirs sont revenus), il y a l'impuissance. L'impuissance, c'est l'incapacité à faire face à ce qui nous arrive, c'est être complètement dépassé par les événements, et quand ça se produit trop souvent et trop fortement, c'est tout simplement insupportable. Je crois que le sentiment d'impuissance participe aux phénomènes de dissociation et d'amnésie traumatique.

QubiK a écrit:Je feigne encore de ne pas y croire. Heureusement qu'il n'y a pas des vendeurs d'héro en bas, je pourrais sérieusement me refaire du mal.

Pour moi, toute la question est de trouver comment ne plus retourner l'agressivité (nécessairement induite par ce genre de traumatismes) contre moi, sans pour autant devenir injustement agressive envers autrui. En d'autres termes, je cherche comment trouver un exutoire sain et positive à ma colère, qui a en outre bien du mal à s'exprimer… Face à un père dominateur et une mère soumise, elle n'avait pas vraiment sa place. Pourtant, je crois que la colère fait partie des solutions pour guérir des violences sexuelles, et même des traumatismes en général. On a beau être gentil et ne pas vouloir faire de mal aux autres, il y a aussi un moment où il faut savoir se faire respecter, et retrouver un sentiment de justice face aux agressions.

QubiK a écrit:Heureusement que j'ai mes enfants, que j'aime plus que tout. Heureusement qu'ils existent. Reste que je suis extrêmement seul dans ma souffrance, et hormis le psy, je n'ai aucune épaule sur laquelle pleurer. Voilà aussi pourquoi j'écris autant dans les forums... J'explose de rage !

J'ai noté que tu évoques souvent la rage. Comme toi, je pense que la colère est indispensable pour s'en sortir. Cependant, et même si je lutte de toutes mes forces contre ça, il me semble que la tristesse est nécessaire aussi. Il est difficile d'être triste, on se sent faible quand on est triste. Et pourtant, de tels traumatismes, de tels manques affectifs, de tels abandons, de telles violences, quelles qu'elles soient, impliquent nécessairement de la tristesse. Une part de nous a été brisée, tuée, et ne renaîtra jamais. Nous avons perdu beaucoup dans tout cela. Et la tristesse peut nous aider à digérer ces manques, ces pertes, ces désillusions et déceptions. J'en suis convaincue.

Mais bien sûr, il faut trouver des lieux, des situations, des personnes peut-être, suffisamment sécurisants pour nous permettre de nous laisser aller à la tristesse. Il faut se sentir suffisamment fort à l'intérieur de soi aussi, car la tristesse peut mener loin dans le dégoût de vivre, l'abattement, le désespoir. À consommer avec modération malgré tout…

À nouveau, je te souhaite beaucoup de courage, QubiK, et la chance de trouver en toi et autour de toi de nouvelles ressources, qui te permettent de continuer d'avancer. Et de vivre.

Et non, tu n'es pas seul. Very Happy

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Message par Invité Jeu 8 Déc 2016 - 17:58

ortolan a écrit:Donc ici je le dis : de tout coeur avec vous même si je n'ai pas de solution à vous apporter.

Merci ortolan, ça m'a beaucoup touchée. C'est important aussi de recevoir du soutien de personnes qui ne sont pas victimes, ça permet de sortir de l'entre-soi et de se sentir reconnu par l'extérieur.

ortolan a écrit:La nausée qu'on peut ressentir n'est pas un dégoût vis-à-vis de vous mais vis-à-vis des actes qui ont été perpétrés sur vous et qui sont restés impunis.

Merci aussi pour cette phrase. Pour moi elle est importante, parce que malheureusement on l'entend peu. On entend beaucoup plus les discours qui accusent les victimes de se positionner en victimes (ce qui est un comble!!) et très peu de personnes qui dénoncent véritablement les actes agressifs odieux et ceux qui les ont commis.

ortolan a écrit:Si déjà je suis révolté quand je lis des témoignages (je pourrais perdre le contrôle face à un de ces criminels), sentiment que doivent partager plus de 90% des gens, je n'ose pas imaginer ce que ça représente de l'avoir vécu.

Je ne suis pas sûre que plus de 90 % des gens partagent ce sentiment de colère, de révolte. Comme je l'ai expliqué, j'ai pour ma part uniquement rencontré de l'indifférence et de la culpabilisation. L'ouvrage de Muriel Salmona (" Le livre noir des violences sexuelles ") a été comme un baume pour moi car elle exprime elle aussi sa colère et son dégoût envers non seulement les agresseurs, mais aussi le système complice, et cela m'a fait un bien fou que quelqu'un (une psychiatre, qui plus est), soit vraiment du côté des victimes.

ortolan a écrit:C'est un des plus grands tabous dans nos sociétés (je dirais de l'humanité) et il y a une vraie omerta sur ces sujets. C'est évident que ça dérange tous les conformismes et on n'arrive pas à comprendre et encore moins expliquer comment ça peut arriver. Je pense que c'est ce qui inhibe les gens (et malheureusement permet à de tels actes de continuer par la lâcheté ambiante).

Je suis entièrement d'accord.

Bon ben… la lutte continue. Wink

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Message par QubiK Jeu 8 Déc 2016 - 22:25

Bonjour Ortolan,

Moi aussi touché par ton message de solidarité, et je dirais d'amour pour ceux qui souffrent, ou ont souffert.

Dans ces cas précis pour les victimes la solitude est pratiquement totale. À qui veut tu raconter des horreurs pareils ? Tu n'en a même pas le courage, et quand tu le trouve, les gens face à toi sont tellement choqués et déstabilises qui ne savent pas comment réagir, alors il essayent je ne dis pas de nier, mais de minimiser, dans l'espoir pieux de soulager ta douleur et de diminuer la leur.

Il y a aussi la peur, peur d'être considéré comme un potentiel pédophile, tellement nous lisons cette "théorie" sur les journaux. Alors pour quelqu’un comme moi, père de deux enfants et qui reçoit leurs copains à la maison, tu peux comprendre que je préfère rester discret avec les amis. C'est comme une double peine.

Mais tu dois en tous cas savoir que ce chiffre de 25% avancé par la presse est totalement faux, car la stratégie la plus classique de défense d'un pédophile est celle de se déclarer lui même ex victime… C'est pour diminuer la peine, et les avocats le savent bien, c'est leur boulot.
Donc si c'est vrai qu'une certaine partie de victimes perdent la tête et se transforment en bourreaux, ce chiffre de 25% est totalement exagéré et fantaisiste. Du reste, s'il ne l'était pas, en sachant que beaucoup de pédophiles font des dizaines de victimes, statistiquement parlant, l'humanité aurait du se transformer en deux ou trois générations en un horde de monstres, alors que ce n'est pas le cas.
Au Vietnam c'était pareil, quelque soldat a perdu la tête, mais la majeure partie d'entre eux, une fois rentrés, sont devenus pacifistes, c'est plutôt à ce genre de réaction qu'il se faut repérer, au même titre que l'après guerre des années 50-60 en Europe, une des période le moins violentes de notre histoire récente.

Quant aux horreurs (et tu peux t'imaginer le quotidien d'un toxico de 14, 15, ou … 23 ans, quand j'ai miraculeusement arrêté cette merde) il y avait aussi de la joie.
C'est difficile à expliquer, presque absurde, mais on reste des enfants, sans autre référentiel que la vie que l'on vis. Un peu comme les mômes des bidonvilles qui surement arrivent à trouver de la grâce et de la beauté aux milieux de leurs ordures. Alors je ne peux pas dire que je vivais le "cauchemar totale", je me suis aussi amusé, j'ai prenais du plaisir, et j'ai aussi bien rigolé avec mes copains de mésaventure dans tous ces jeux imbéciles que les enfants et les ados savent créer à partir de rien. Et il faut dire que je ne vivais pas dans une bidonville, mais dans un quartier populaire quelconque romain, et dans une famille "respectable"… Mais ça ne change rien fondamentalement, ce n'étais que de la merde, plus habillée que les ordures d'une bidonville, mais de la merde quand même.

Tu peux comprendre que le regard d'adulte que je porte aujourd'hui sur cette mémoire d'enfant bien nette et précise, est radicalement différent de celui que je câlinais dans mon cœur amusé d'enfant. Il y a des films que tu vois à 20 ans, ils t'amusent, et quand tu les revois à 40 ou 50 tu saisis toutes un tas de nuances que tu ne pouvais même pas imaginer lors de leur premier visionnage. Tu n'est plus le même spectateur.
C'est en ce moment ce qui me hante, car la rupture de mon amnésie m’oblige a revoir aussi tout ce dont je me rappelais, tous les souvenirs d'une vie que je ne voulais pas ou plus regarder, et que je pensais résiliés, terminés.

Les épisodes d'inceste avec mon père en font partie, car je n'avais jamais oublié ces jeux, j'ai essayé seulement de continuer à les regarder avec les yeux du bambin… Ça s'appelle le déni, aujourd'hui malheureusement indéniable.


Dernière édition par QubiK le Ven 9 Déc 2016 - 1:07, édité 3 fois
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Message par QubiK Ven 9 Déc 2016 - 0:54

MerQuiBrasse a écrit:
QubiK a écrit:L'amnésie traumatique est un phénomène physiologique tellement violent que quand (et si) tu récupère la mémoire, il ne s'agit que des bribes, que de quelque horrible scène faisant partie de longs moments auquel tu n'as pas accès, et cela te laisse dans un indicible état de frustration.

Je ne dirais pas un état de frustration dans mon cas, car je me suis battue pour avoir le moins de souvenirs possibles qui me reviennent. Comme un deal avec moi-même : ok, s'il faut en passer par là, j'accepte quelques souvenirs, mais je fixe aussi les limites. Bon, c'était plus ou moins réussi (toujours très difficile d'accepter les souvenirs de toute façon, quels qu'ils soient), mais je crois que j'ai réussi à me préserver suffisamment pour pouvoir continuer d'avancer.

Le problème est qu'effectivement, comme on a que quelques bribes, c'est difficile de reconstruire une histoire avec si peu. C'est peut-être ça, les pièces du puzzle qui me manquent… J'en suis réduite à faire des suppositions, à me fier à mon intuition, car je n'ai pas la mémoire de ce qui s'est réellement produit, et de ce que j'ai ressenti tout du long. Je n'ai que des fragments. Oui, ça éclaire vraiment l'histoire du puzzle… Et le manque d'unité et de cohérence intérieure que je ressens souvent. Comme si j'étais moi-même fragmentée. Mon image de moi reste floue, incertaine, incomplète. Enfin, elle reprend son sens peu à peu, mais ça me coûte cher...

Moi je me suis battu en vain pour en rechercher d'autres, car les trois situations précises et vraiment révoltantes que j'ai revu, se sont passés dans une église, et dans trois pièces et jours différents, donc c'est clair pour moi que ces faits se sont reproduits plus d'une fois. Au moment de flashs je me suis rappelé aussi de l'odeur de bave du curé, elle est revenue dans mes narines, et j'ai finalement compris pourquoi je n'ai jamais pu embrasser certaines personnes. Le curé était très moche et me dégoutait, surtout quand il enfilait sa langue dans ma bouche et me léchait partout (je vous épargne les autres détails). Il étai petit, gros, moche, et puait la vieille sueur. J'étais sidéré, comme paralysé, je n'ai jamais éprouvé aucun plaisir, ce n'était pas son intérêt, je n'étais que sa petite poupée gonflable. Je me rappelle aussi d'un jour ou en larme j’essayais en cachette de ma mère de laver cette odeur de mon petit visage.

MerQuiBrasse a écrit:
QubiK a écrit:Voilà ce qui nous a sauvé, et nous permets aujourd'hui de vivre de vies acceptables, sans pour autant échapper au poids de nos blessures, qui resterons pour toujours.

Voilà quelque chose que j'ai énormément de mal à accepter. Que je souffrirai toute ma vie de ces traumatismes. Comme si j'en payais le prix une deuxième, une troisième, une centième fois… C'est tellement injuste !!! Je viens de sacrifier plusieurs années de ma vie à tenter de guérir ces traumatismes, je ne suis même pas sûre encore de réussir à m'en sortir, et en plus il faut que j'accepte que ces souffrances reviennent cycliquement, et même parfois au moment où je m'y attendrai le moins… Ça fait vraiment trop.

Moi je l'accepte, même si j'en ressens une profonde rage. Je pense qu'on m'a comme mutilé. J'ai marché avec une jambe en bois très bien faite, tellement bien faite que je suis arrivé à l'ignorer pendant des décennies. Aujourd'hui elle à volée en éclat, mais j'en reconstruirais une autre, meilleure. Reste que je saurais désormais que je ne marcherais que grâce à un prothèse. C'est ma condition de mutilé, je ne peux pas éviter de la voir. Mais après, on peut se dire qu'on peut arriver à courir même avec une prothèse.
Quant à ma sexualité, je pensais être bisexuel, aujourd'hui je sais finalement que je suis seulement confus, et à ce niveau, je sais que je le resterais toujours.

MerQuiBrasse a écrit:
QubiK a écrit:J'ai donc reçu sur mon petit front le tampon "APTE", cette marque que seuls les pervers pédophiles savent distinguer sur le front d'un garçonnet. Avec mon père c'était à vers 6 ans, avec le curé à 7-8, et comme je suis aussi un brave garçonnet, je me suis occupé de la suite, en me faisant du mal pour les déculpabiliser.

Je suis sincèrement désolée pour toi. Je t'avoue que je me suis posée la question en lisant ton témoignage. Tu parlais de ton père qui te maltraitait psychologiquement, avec un profil qui ressemble à celui de mon père. Je crois vraiment que les violences, qu'elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, prennent racine dans la famille. Un enfant qui se fait maltraiter dans la cour de l'école a de grandes chances de s'être fait maltraiter préalablement dans sa propre famille.

Mais la famille est indétrônable en France (et dans le reste du monde?). On ne peut pas remettre en question la famille, c'est pêché. Alors imaginer que le pire se produit d'abord et avant tout parmi les proches de l'enfant… La route est longue.

Moi je ne me faisais pas maltraiter dans la cour d'école. Oui, j'étais un enfant très "spécial" mais aussi très sociable, et capable de se défendre par l'astuce et l'amitié. Je n'ai jamais du recourir à la violence, physique ou autre. C'est du reste ce qui ponctue toujours mon existence. Même ado, quand je fréquentais des vrais délinquants violents, j'étais toujours le plus jeune, la mascotte du groupe, et tout le monde me défendait et en un certains sens m'aimait, en tout cas beaucoup plus que mon père. C'est étonnant à dire, mais dans cet univers de désespérés j'ai trouvé aussi un peu de cette affection que je n'ai jamais eu ailleurs. C'est peut-être ma zébritude. Si c'est le cas, je la remercie. Par contre, je me suis fait tabasser plusieurs fois par la Police, à poil dans des salles de commissariat... Ça se voulait "moralisateur", et bien évidemment je n'ai pas pu éviter de me retrouver dans certaines situations d'une violence extrême.... Il suffit de penser au film Christiane F. et le Zoo... il y en avait pas mal de ce genre. C'est le quotidien d'un très (trop) jeune toxico.

MerQuiBrasse a écrit:
QubiK a écrit:Je les ai innocentés, masqués, sous-interprétés, couverts, parce que pour le curé j'ai eu l'amnésie, et le seuls souvenirs de tendresse que j'ai gardé de mon père est quand il jouait avec mon zizi pendant la sieste du samedi.

Je voudrais juste préciser qu'il ne s'agit en aucun cas de tendresse, même si c'est dur à accepter. C’est bien toute la violence de l'inceste, qui ne se limite pas aux seules violences sexuelles mais relève d'un système dans lequel l'autre est nié dans ses besoins affectifs les plus profonds. Mon père est comme le tien, il ne m'a pas donné une miette de tendresse ou d'amour. Il m'a donné des cadeaux, par contre, que j'ai longtemps considérés comme des marques d'affection (ce qui était sans doute en partie vrai) mais qui m'ont aussi semblé, ces dernières années, avoir été une façon d'acheter mon silence, mon amour d'enfant, ma complicité. Il est tellement facile de manipuler un enfant !! De tout mélanger dans son esprit. De lui faire croire qu'on a agi dans son intérêt alors même qu'on l'a détruit au plus profond de lui-même !!

Aux actes incestueux se mêlent donc bien souvent un grand désert affectif (dans mon cas, et apparemment dans le tien aussi), et une profonde manipulation (faire croire à l'enfant qu'on a agi par amour pour lui, pour son bien, ou parce que c'est normal d'agir comme ça). Que de sacs de nœuds à démêler, et de confiance à se faire pour s'y retrouver et remettre les choses à leur place…

(Voir à ces sujets le livre de Carole Labédan : " Inceste, la réalité volée ", aux éditions Bréal).

Bien sur qu'il ne s'agit pas de tendresse, mais moi j'en avais tellement besoin que je l'ai interprétée de la sorte. En plus un enfant de 6 ans que veut-tu qu'il puisse comprendre d'un jeu pareil ?
Par contre mon père avait avec moi un rapport assez sadique. La torture et l'humiliation étaient quotidiennes, dés que j'ouvrais la bouche, et même quand je jouais tout seul. Et comme j'essayais de lui tenir tête, je me faisais aussi punir (genre enfermer au noir dans la salle à balais pendant une demi-heure). J'ai reçu aussi des gifles ou des coups de ceinture, mais à l'époque c'était considéré "normal", et il n'était pas particulièrement violent physiquement. En tous cas il ne perdait pas une occasion pour me ridiculiser, même en public devant les autres… C'était son grand plaisir.

MerQuiBrasse a écrit:
QubiK a écrit:Ça été un coup extrêmement dur, encore plus dur que le souvenir du curé.
Que j'ai été con... Oui je sais que je n'en suis pour rien, mais je pleure malgré tout ma connerie, et toutes les conneries que j'ai pu faire pour supporter leurs actions, à commencer par la drogue et l'oubli, j'ai été un champion, toute connerie confondue.

Malheureusement, il est impossible de ne pas se sentir coupable face à tout ça (à moins de  devenir soi-même agresseur, c'est la seule autre option possible, je pense). La culpabilité permet de retrouver un sentiment de contrôle sur sa vie. D'après Yves-Alexandre Thalmann (" Au diable la culpabilité ", éditions Jouvence), la culpabilité cache un sentiment de toute-puissance, qui permet de faire face à des événements sur lesquels on n'a aucune prise. Je pense pour ma part que derrière la toute-puissance (que j'ai effectivement ressentie pendant une période d'environ deux ans, lorsque mes souvenirs sont revenus), il y a l'impuissance. L'impuissance, c'est l'incapacité à faire face à ce qui nous arrive, c'est être complètement dépassé par les événements, et quand ça se produit trop souvent et trop fortement, c'est tout simplement insupportable. Je crois que le sentiment d'impuissance participe aux phénomènes de dissociation et d'amnésie traumatique.

MerQuiBrasse a écrit:
QubiK a écrit:Je feigne encore de ne pas y croire. Heureusement qu'il n'y a pas des vendeurs d'héro en bas, je pourrais sérieusement me refaire du mal.

Pour moi, toute la question est de trouver comment ne plus retourner l'agressivité (nécessairement induite par ce genre de traumatismes) contre moi, sans pour autant devenir injustement agressive envers autrui. En d'autres termes, je cherche comment trouver un exutoire sain et positive à ma colère, qui a en outre bien du mal à s'exprimer… Face à un père dominateur et une mère soumise, elle n'avait pas vraiment sa place. Pourtant, je crois que la colère fait partie des solutions pour guérir des violences sexuelles, et même des traumatismes en général. On a beau être gentil et ne pas vouloir faire de mal aux autres, il y a aussi un moment où il faut savoir se faire respecter, et retrouver un sentiment de justice face aux agressions.

Bah… Moi c'est justement quelque chose que j'essaye d'apprendre, aussi par ma psychothérapie, car je suis incapable de devenir agressif, même quand il le faut. Oui, je ne suis pas bête ni jeune, et je sais faire semblant, très bien, je peux même faire peur. Mais ce n'est pas sincère, ce n'est qu'un masque de survie comme tant d'autres, un bon outil de zèbre caméléon. Dans la réalité, la violence, la vraie, je l'ai tournée toujours contre moi même.

MerQuiBrasse a écrit:
QubiK a écrit:Heureusement que j'ai mes enfants, que j'aime plus que tout. Heureusement qu'ils existent. Reste que je suis extrêmement seul dans ma souffrance, et hormis le psy, je n'ai aucune épaule sur laquelle pleurer. Voilà aussi pourquoi j'écris autant dans les forums... J'explose de rage !

J'ai noté que tu évoques souvent la rage. Comme toi, je pense que la colère est indispensable pour s'en sortir. Cependant, et même si je lutte de toutes mes forces contre ça, il me semble que la tristesse est nécessaire aussi. Il est difficile d'être triste, on se sent faible quand on est triste. Et pourtant, de tels traumatismes, de tels manques affectifs, de tels abandons, de telles violences, quelles qu'elles soient, impliquent nécessairement de la tristesse. Une part de nous a été brisée, tuée, et ne renaîtra jamais. Nous avons perdu beaucoup dans tout cela. Et la tristesse peut nous aider à digérer ces manques, ces pertes, ces désillusions et déceptions. J'en suis convaincue.

Mais bien sûr, il faut trouver des lieux, des situations, des personnes peut-être, suffisamment sécurisants pour nous permettre de nous laisser aller à la tristesse. Il faut se sentir suffisamment fort à l'intérieur de soi aussi, car la tristesse peut mener loin dans le dégoût de vivre, l'abattement, le désespoir. À consommer avec modération malgré tout…

À nouveau, je te souhaite beaucoup de courage, QubiK, et la chance de trouver en toi et autour de toi de nouvelles ressources, qui te permettent de continuer d'avancer. Et de vivre.

Et non, tu n'es pas seul. Very Happy

Pour moi c'est un mixte des deux. la rage d'avoir subi ce que j'ai subi, et quand elle arrive j'ai envie presque de tout casser, du reste, l'année dernière je faisais beaucoup de sport pou l’évacuer, mais depuis trois mois je suis bloqué par un genou (ménisque opéré il y a deux semaines). Je n'attends que de reprendre, encore deux petites semaines.
Après il y a la tristesse, et celle ci remonte en ce moment par des vagues violentes, comme si  j'avais une citerne de larmes à vider tellement comble que n'importe quel petit envenimement peut la faire déborder. J'essaye de me contrôler, mais je suis capable de pleurer devant un film de Disney avec mes enfants… je suis à fleur de peau et je me sens dans ces instants humilié au plus profond de moi.

Mais bon, cette tempête aussi passera, comme toutes les autres. Un jour je retrouverais ma joie de vivre et ma gnaque… même si en ce moment je suis au plus bas. Je n'ai pas de quoi me blâmer ni me fustiger (comme je sais bien faire), déjà je ne sais pas comment je fais pour tenir debout et m'occuper une semaine sur deux de mes enfants, en faisant semblant de rien...

Je te souhaite aussi de continuer à avancer, et de vivre, nous avons encore pleins de choses à faire….
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Message par QubiK Lun 23 Jan 2017 - 17:50

Salut les lecteurs,

Je reviens vers vous pour vous annoncer que je vais nettement mieux. Ma psychothérapie (un an et demi tout de même) commence à faire son effet, et je suis en pleine renaissance grâce au détachement que j'arrive à interposer entre moi et mes souffrances passées. Et ce n'est pas grâce à l'oubli, comme j'ai pu le faire auparavant, mais en toute conscience.
Donc une chose de bon augure pour 2017, année que j'envisage finalement heureuse.
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Message par ortolan Lun 23 Jan 2017 - 18:12

.


Dernière édition par ortolan le Sam 16 Déc 2017 - 10:18, édité 1 fois
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Message par Invité Lun 23 Jan 2017 - 18:33

Bonjour Qubik,

Je suis moi aussi bien contente pour toi!! Very Happy

Pour ma part, je viens juste de trouver une psychiatre qui connaît le stress pos-traumatique et semble compétente pour m'aider à m'en sortir, donc je reprends aussi espoir...

Bonne route à toi et au plaisir d'avoir de tes nouvelles!

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Message par QubiK Lun 23 Jan 2017 - 18:53

Merci Ortalan et MerQuiBrasse,

Ça devrait durer, car j'étais plutôt bien avant qu'une rechute (due à une ultérieure découverte) ne vienne perturber mon cheminement. Mais ça n'a pas duré longtemps, car je suis plus fort, et je suis en condition de mettre finalement de la distance. En plus, il s'agit de l'ultime découverte, il n'y a plus rien à voir là dedans, tout a été exploré, donc : circulez !
Voilà pourquoi je suis optimiste, je commence à sortir de ce cercle déprimant ou je m'étais enfermé depuis mes flashs ... Et je reprends ma vraie nature, fondamentalement joyeuse et pas du tout nihiliste (du reste c'est pour ça que je n'ai pas sombré, même en jeunesse, et je peux me définir comme un survivant).
C'est sur que ma zébritude m'aide... Donc je pourrais conclure que oui, être intelligent est un avantage, même si parfois notre sensibilité exacerbée nous fait souffrir plus que les autres.  ;-)
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Message par Belena Ven 21 Avr 2017 - 22:39

Ouiii, Je suis trèsss contente pour toi!!!
Tu sais moi aussi je me sens mieux depuis!!!! et mes flash aussi ont disparu! J'ai pu tourner la page cette année, et je suis aussi heureuse, et j'ai pas mal  de projets: mon roman ( mon 3ème, un livre de poèmes), et puis je prépare l'agrégation - je viens de commencer à étudier et j'ai laissé de côté toutes mes lectures -, et puis  j'essaye toujours d'aider mes petit(e)s élèves  HPI et puis les autres)… Je sens que ma période sombre est derrière moi. Depuis une personne au boulot a essayé de me manipuler encore , mais là, j'ai moins souffert… J'ai su aussi de bonnes personnes au travail. On est un groupe de collègues assez sensible et qui aimons parler des truc intellectuels.
( Suis-je vacciné des perver(es)? - en tout cas- ils/ elles me font moins mal  et ne me détournent pas de mes objectifs-Pouvons- nous nous délivrer du mal, de la méchanceté ??).
L'intelligence ne peut être séparée de la sensibilité et de l'empathie- de l'envie de vivre…
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Message par -Benoit- Ven 5 Mai 2017 - 13:21

Merci pour ce témoignage, c'est fou comme chacun peut réagir différemment à un traumatisme.
Ma philosophie de vie m'amène à croire que ce qui ne tue pas rend plus fort.
La vie est une jungle qui semble injuste, pourtant tu es l'exemple même du sens de la vie : il faut survivre et sourire cat
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Message par Invité Ven 5 Mai 2017 - 15:31

-Benoit- a écrit:Ma philosophie de vie m'amène à croire que ce qui ne tue pas rend plus fort.

Ma philosophie m'amène à croire que c'est l'ovomaltine et le fitness qui te rend plus fort. Mais bon on d'accord sur le fond.

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Message par Belena Ven 5 Mai 2017 - 17:09

C'est une aforisme très connu de Nietszche ...
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Message par -Benoit- Ven 5 Mai 2017 - 18:45

L'idée c'est de ne pas gaspiller d'énergie à se lamenter sur son sort : la souffrance est subjective.
Il appartient a chacun de la regarder en face et de la transformer en quelque chose de constructif.

-Exemple tout con : début de semaine, panne de voiture . Il faisait nuit, il pleuvait, il fallait que je me coltine une batterie de voiture, 3 km a pied / à vélo , ne sachant pas si je pourrais aller bosser le lendemain.
En temps normal, je devrais avoir la haine.
Mais en observant correctement, je n'ai trouvé qu'un point négatif : l'argent que la batterie m'a couté
Les points positifs :sortir de sa zone de confort, prendre du recul sur ce qui est grave et ce qui l'est moins, avoir de la gratitude envers soi et envers la vie, sur le fait qu'on existe, qu'on est en vie, que la vie n'est qu'un jeu...
-Benoit-
-Benoit-

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Localisation : Je travaille à cahors (46), mais je suis aussi là : 24, 31, 34, 84, 87, bref, toute la moitié sud du pays !

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