"Donnez-lui un masque, il vous dira la vérité."

“And the man clad in black and silver with a silver rose upon him? He would like to think that he has learned something of trust, that he has washed his eyes in some clear spring, that he has polished an ideal or two. Never Mind. He may still be only a smart-mouthed meddler, skilled mainly in the minor art of survival, blind as ever the dungeons knew him to the finer shades of irony. Never mind, let it go, let it be. I may never be pleased with him.” - Roger Zelazny, The Courts of Chaos

Corwin, le prince d'Ambre, est un masque qui me va finalement assez mal. Je le dépose donc le temps de me dévoiler un peu.


J'ai été traîné ici par un psy qui me connaît très bien, et qui m'a longuement assuré que ça pourrait être cool de discuter avec des personnes capables de me comprendre. Après avoir surmonté mes diverses réticences (un exploit, vue mon extraordinaire tendance à l'inertie), je suis arrivé parmi vous il y a quelques mois. Et quand j'y ai rencontré des gens capables de "prêter" 70 euros à un inconnu, sans illusions, mais par pur idéalisme, j'ai su que j'allais pouvoir poser mes bagages un moment.

J'ai bientôt 27 ans, et la dernière décennie de mon existence a été creuse et chaotique. Tant de paradoxes se bousculent dans ma tête que parfois, il est difficile simplement d'exister. Mais je suppose que c'est un refrain familier pour toi qui me lis. Je ne crois pas en une morale objective, mais la bienveillance est ma première valeur. Je pense que l'humain est profondément égoïste, mais encore plus profondément altruiste. Qu'il est trop tard pour sauver la planète mais que ce n'est pas une raison pour ne pas essayer. Que je serais plus heureux en agissant comme un connard et que je préfère être triste. Que nous sommes soit des événements prédéterminés, soit le fruit du hasard le plus pur, que dans les deux cas le libre-arbitre n'existe pas mais qu'en être conscient ne nous en prive pas...

J'ai toujours envie de mettre des parenthèses quand j'écris, des notes de bas de page dans mes parenthèses et des références dans mes notes de bas de page. J'admire la passion mais méprise l'aveuglement qui l'accompagne trop souvent. Du mépris, j'en ai davantage pour les traders que pour les neuf dixièmes de la population carcérale. L'orgueil me plonge dans des abîmes d'incompréhension.


Mais ce qui m'a fabriqué et m'accompagne en permanence, c'est le doute. Pendant de la douance, certainement. Le doute, cet allié fidèle qui voit à travers les mystifications, qui protège des sectes et de la déception, qui permet d'apprendre tant de choses sans s'enfoncer dans le piège des certitudes apprises. Le doute, cet ennemi implacable qui ronge la confiance, qui repousse l'image de soi dans ses derniers retranchements, qui interdit le doux cocon des certitudes structurantes. Ce murmure pernicieux et qui ne se taira jamais, en aucune circonstance, à aucun prix.


Je ne suis pas un tigre. Je suis quelqu'un de fragile, et je refuse d'y changer quoi que ce soit, d'y "travailler". Je ne veux pas devoir dire que le monde a su m'endurcir.
Lire "Comment je suis devenu stupide", de Martin Page, pour un aperçu fidèle.


Tout ceci n'est pas très informatif... Je ne suis pas toujours aussi ouvertement lyrique, mais c'était ça où écrire une ligne, en être insatisfait, la retirer, et recommencer jusqu'à ce que firefox plante. Je vais donc laisser ça en l'état, remettre mon masque et reprendre mon chemin. Merci à vous d'accueillir avec cette bonté le masque comme la personne qu'il y a derrière !


(Je suis très mauvais avec les forums, j'ai du mal à les suivre. Mais je vais faire de mon mieux.)

Ben déjà quel superbe titre ! Bienvenue !

PS, le doute a un défaut: Il met de la malice là où il n'y en a pas.

Bon, t'étais là avant moi, mais........... Bienvenue

Pour ce qui est de la fragilité et de la faiblesse, je laisse ces mots aux "autres" ou pour qualifier des objets ou des structures.

Celui qui n'endure rien peut se dire et sembler très fort, il n'est qu'ignorance et fausse preuve, fanfaronnade, le fort, le vrai, c'est celui qui tombe et se relève, pourvu que la chute ne soit pas trop dure et que les précédentes n'aient pas tout cassé.

A fragile, je préfère le mot "sensible".

Woputain, t'avais jamais fait de présentation, toi ?

Bienvenue, alors

Pis le texte est beau, mais ya pas grand-chose à dire ici que je ne peux pas te dire par ailleurs.

A très bientôt, Prince ambré.

(Marrante, tiens, l'interrogation sur la pertinence de ton pseudo : Aziraphale se demandait ce soir si tu avais profité de son départ pour changer de masque )

Merci de l'accueil ! Un de ces jours, je donnerai des vraies informations, promis.


(Le doute a plus d'un défaut, mais au niveau purement structurel où il existe chez moi, il faut de toutes façons composer avec.

Pour ce qui est de la fragilité... J'aime mieux ce terme, je le porte bien. Il n'est pas chargé que de sens positifs, comme "sensible" pourrait l'être. Et je ne suis pas attaché à l'idée de force.)

(Source : https://xkcd.com/235/ )