Les défauts fréquents des zèbres écrivains
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Les défauts fréquents des zèbres écrivains
... Si je peux me permettre de poster ce sujet.
J'ouvre ce sujet parce que j'ai parcouru un peu les textes postés ici et,
Constat 1) ils sont tous très bien écrits ! Du vocabulaire, des phrases recherchées, de la poésie, de la finesse... Chapeau. Ça fait plaisir à lire.
Constat 2) ils souffrent tous (de ceux que j'ai lus, hein ?) de mes tares habituelles, celles que je connais par cœur depuis des années et contre lesquelles je persiste pourtant à être obligée de me battre : des phrases trop alambiquées, qui plient sous le poids des informations différentes qui y sont données, avec trop d'adjectifs, trop d'adverbes, trop de qualificatifs, des propositions arrangées de manière trop complexe, trop d'adjectifs avant les mots, trop de mots "savants"... Bref, trop, quoi. (pas tout le temps et pas toutes les phrases non plus, hein ? J'ai juste reconnu cet élément).
J'écris maintenant depuis sept ans, je suis publiée chez quelques éditeurs et, même si je connais mes travers et même si je lutte de toutes mes forces contre avec ce leitmotiv permanent : "simplifier, simplifier, SIMPLIFIER !!!, ça me manque jamais : ma primo-lectrice me remet des propositions à l'endroit, me supprime des adverbes, me met des points, ma bêta-lectrice me remet des propositions à l'endroit, me supprime des adverbes, me met des points (moins mais elle est zèbre elle-même, ça peut peut-être expliquer) et mes éditrices (que je soupçonne pourtant d'être zèbres aussi, pour plusieurs d'entre elles) sont encore plus intraitables et me remettent encore des propositions à l'endroit, me suppriment encore des adverbes, me mettent encore des points, malgré tout le travail fait précédemment.
... Maladie de zèbre, j'en dis. Maladie confirmée par le fait que je vois qu'on a l'air d'avoir tous le même problème. Et j'ai donc bien peur de devoir continuer, toujours, à lutter contre, du coup.
Bref, un outil qui pourra peut-être intéresser les intéressés et convaincre les récalcitrants (ouais, parce qu'on se dit tous la même chose : "mais elle est belle, comme ça, ma phrase toute biscornue ! Pour moi, elle n'est absolument pas lourde !" alors qu'évidemment qu'elle ne l'est pas pour nous puisqu'on sait, avant même de la lire, comment il va falloir la lire) :
Dans cet article, Nicolas Kempf (auteur lui-même, ex-éditeur, conseiller en écriture...) détaille les 3 stades habituels par lesquels passent les auteurs dans la recherche de leurs styles : le "bien écrit", le "mieux écrit" puis, tout simplement, l'"écrit" (à noter que les zèbres m'ont tous l'air de commencer directement par le stade II, c'est assez amusant) et utilise la métaphore du chameau, du lion et de l'enfant pour détailler ce processus.
Lien ici : http://ecriture-livres.fr/boite-outils-ecrivain/quete-style-manuscrit-roman-texte/ameliorer-style-ecriture-auteur
Bien évidemment, on a le droit de ne pas être d'accord, on a le droit de critiquer, et on a tout simplement le droit de bavarder, aussi. ^^
J'ouvre ce sujet parce que j'ai parcouru un peu les textes postés ici et,
Constat 1) ils sont tous très bien écrits ! Du vocabulaire, des phrases recherchées, de la poésie, de la finesse... Chapeau. Ça fait plaisir à lire.
Constat 2) ils souffrent tous (de ceux que j'ai lus, hein ?) de mes tares habituelles, celles que je connais par cœur depuis des années et contre lesquelles je persiste pourtant à être obligée de me battre : des phrases trop alambiquées, qui plient sous le poids des informations différentes qui y sont données, avec trop d'adjectifs, trop d'adverbes, trop de qualificatifs, des propositions arrangées de manière trop complexe, trop d'adjectifs avant les mots, trop de mots "savants"... Bref, trop, quoi. (pas tout le temps et pas toutes les phrases non plus, hein ? J'ai juste reconnu cet élément).
J'écris maintenant depuis sept ans, je suis publiée chez quelques éditeurs et, même si je connais mes travers et même si je lutte de toutes mes forces contre avec ce leitmotiv permanent : "simplifier, simplifier, SIMPLIFIER !!!, ça me manque jamais : ma primo-lectrice me remet des propositions à l'endroit, me supprime des adverbes, me met des points, ma bêta-lectrice me remet des propositions à l'endroit, me supprime des adverbes, me met des points (moins mais elle est zèbre elle-même, ça peut peut-être expliquer) et mes éditrices (que je soupçonne pourtant d'être zèbres aussi, pour plusieurs d'entre elles) sont encore plus intraitables et me remettent encore des propositions à l'endroit, me suppriment encore des adverbes, me mettent encore des points, malgré tout le travail fait précédemment.
... Maladie de zèbre, j'en dis. Maladie confirmée par le fait que je vois qu'on a l'air d'avoir tous le même problème. Et j'ai donc bien peur de devoir continuer, toujours, à lutter contre, du coup.
Bref, un outil qui pourra peut-être intéresser les intéressés et convaincre les récalcitrants (ouais, parce qu'on se dit tous la même chose : "mais elle est belle, comme ça, ma phrase toute biscornue ! Pour moi, elle n'est absolument pas lourde !" alors qu'évidemment qu'elle ne l'est pas pour nous puisqu'on sait, avant même de la lire, comment il va falloir la lire) :
Le chameau, le lion et l’enfant : améliorer son style
De l'excellent blog Ecriture (tiret) Livres que tout auteur en herbe se devrait de connaître.
De l'excellent blog Ecriture (tiret) Livres que tout auteur en herbe se devrait de connaître.
Dans cet article, Nicolas Kempf (auteur lui-même, ex-éditeur, conseiller en écriture...) détaille les 3 stades habituels par lesquels passent les auteurs dans la recherche de leurs styles : le "bien écrit", le "mieux écrit" puis, tout simplement, l'"écrit" (à noter que les zèbres m'ont tous l'air de commencer directement par le stade II, c'est assez amusant) et utilise la métaphore du chameau, du lion et de l'enfant pour détailler ce processus.
Lien ici : http://ecriture-livres.fr/boite-outils-ecrivain/quete-style-manuscrit-roman-texte/ameliorer-style-ecriture-auteur
Bien évidemment, on a le droit de ne pas être d'accord, on a le droit de critiquer, et on a tout simplement le droit de bavarder, aussi. ^^
Dernière édition par VK. le Ven 17 Avr 2015 - 6:33, édité 2 fois
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Ca dépend beaucoup du pourquoi de l'écrit.
Sauf si implicitement tu ne parles que de ceux qui ont pour but de se faire publier/ de mieux se faire comprendre par le grand public ?
Ou de s'améliorer dans un but qui m'échappe ?
Sauf si implicitement tu ne parles que de ceux qui ont pour but de se faire publier/ de mieux se faire comprendre par le grand public ?
Ou de s'améliorer dans un but qui m'échappe ?
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Je pense qu'à partir du moment où on publie... n'importe où ? sur le net, notamment, c'est qu'on a envie d'être lu. Et, que, du coup, si on a envie d'être lu, on a envie que ce qu'on a écrit soit appréciable, puisse toucher les lecteurs... soit "bien", quoi. C'est clair que ces conseils ne conviennent pas à quelqu'un qui écrirait en ne montrant jamais ses écrits à quelqu'un d'autre et en se moquant totalement du résultat final, mais les textes que j'ai lus ici étaient suffisamment travaillés, avec une vraie recherche de vocabulaire, de rythme, de musicalité dans les tournures de phrases, etc., pour ne pas m'en donner l'impression, du moins. ^^
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Maladie confirmée par le fait que je vois qu'on a l'air d'avoir tous le même problème
Je ne fais pas partie des "tous" bien que j'aurai sans doute éventuellement " d'autres problèmes "
Je ne suis non plus écrivain mais poète - il y a souvent (mais pas toujours) de grandes différences voire de quasi exclusivités entre les deux, bien que les 2 écrivent.
Par exemple Hugo était largement écrivain mais aussi poète; sa poésie étant davantage écrite et littéraire
Verlaine était poète et son écriture autre (de poète).
Pour la simplification, la pratique des haïkus est très formatrice.
A déconseiller si vous écrivez un roman ^^
Ainsi je ne me retrouve dans quasiment rien d'énoncé précédemment qui correspond sans doute davantage à ceux pratiquant l'écriture de forme plus longue et romancée.
L'écriture n'étant non plus pour moi un but - une finalité - mais une expression, un moyen de partages, d'échanges, voire de rapprochements avec les autres.
et je n'ai ni écrit que des choses qui puissent plaire à tous / ou au maximum (sur le fond), ni des choses qui puissent être compréhensibles pour le plus de personnes (fond / forme)
noir- Messages : 2447
Date d'inscription : 20/12/2011
Age : 47
Localisation : sud des PO
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
"Dépouillé de toute connaissance et idée préconçue", cette juste petite phrase va à l'encontre de tout ce qui puisse être développé par la suite à mon avis, c'est se mettre soi-même à la faute que d'inventer comme une sorte de guide ou de mode d'emploi pour ainsi dire aussi des bornes à ce qu'est l'écriture, puisque que l'écrit n'est pas une globalité, même si il dépend du même lexique, on peut lire pour se détendre un roman, on peut aimer la poésie, ou quelque chose de didactique et le choix de la différence dans les goûts est une chose plus que compréhensible, d'ailleurs Nietzsche parle de degré dans les choses et non pas d'oxymore par exemple...
La tournure d'esprit est propre à chacun, si j'écris depuis plus de dix ans, je recherche avant tout la fluidité de la pensée et comme tu le disais, il est vrai qu'à partir de ce moment-là, on a beaucoup plus de chances de se comprendre soi-même et de peut-être rendre le texte imbuvable à certaines personnes.
c'est un peu comme aller au restos; l'un prendra du poisson, celui-ci de la viande rouge, du sucré-salé, imagines un monde où il n'existerait qu'un seul menu pour tous, je ne crois véritablement que personne n'en sera jamais satisfait.
je ne défends pas particulièrement mon style d'écriture, mais ce pourquoi j'écris.
Cela fait plus de dix ans que je m'y exerce et on apprend par expérience que jamais l'on est satisfait et si par hasard cela venait à convenir, je pense que je me remettrais en question.
Dans la critique littéraire de Baudelaire il dit en gros, l'artiste, l'écrivain n'est autre qu'un enfant pourvu des capacités organiques de l'âge adulte, pour pouvoir exercer son métier comme bon lui semble et comme il le souhaite et le désire.
La tournure d'esprit est propre à chacun, si j'écris depuis plus de dix ans, je recherche avant tout la fluidité de la pensée et comme tu le disais, il est vrai qu'à partir de ce moment-là, on a beaucoup plus de chances de se comprendre soi-même et de peut-être rendre le texte imbuvable à certaines personnes.
c'est un peu comme aller au restos; l'un prendra du poisson, celui-ci de la viande rouge, du sucré-salé, imagines un monde où il n'existerait qu'un seul menu pour tous, je ne crois véritablement que personne n'en sera jamais satisfait.
je ne défends pas particulièrement mon style d'écriture, mais ce pourquoi j'écris.
Cela fait plus de dix ans que je m'y exerce et on apprend par expérience que jamais l'on est satisfait et si par hasard cela venait à convenir, je pense que je me remettrais en question.
Dans la critique littéraire de Baudelaire il dit en gros, l'artiste, l'écrivain n'est autre qu'un enfant pourvu des capacités organiques de l'âge adulte, pour pouvoir exercer son métier comme bon lui semble et comme il le souhaite et le désire.
oyans- Messages : 2733
Date d'inscription : 13/04/2014
Age : 50
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
C'est clair que les "guides" passent souvent très mal en écriture. Même les conseils d'écrivains très reconnus font l'objet de critiques. Le seul conseil que je connais qui soit accepté de tous, c'est : "écrit". Pour le reste, ça ne fait jamais l'unanimité. ^^
Je n'ai pas lu tous les textes, ceci-dit : j'en ai juste parcouru quelques uns. Et on a tout à fait le droit de ne pas être d'accord avec ce que dit Nicolas Kempf, tout comme avec mon avis. Généralement, le passage du stade II au stade III est difficile. Les auteurs sont souvent dans une démarche d'amélioration de leur style, de recherche du bon mot, d'un "plus" de vocabulaire, d'un "plus" de travail des tournures de phrases... et arriver à revenir vers la simplicité est vécu comme un retour en arrière (alors que ce n'est pas le cas, mais ça peut en donner l'impression, c'est clair) et il faut souvent plusieurs années pour avoir vraiment du recul à ce sujet.
Je lance donc juste un caillou à la mer.
Concernant la poésie/Hugo, je ne trouve pas qu'elle soit bien différente de la prose par rapport à ce qu'écrit Nicolas Kempf. Par exemple, ce poème, de V. Hugo :
C'est limpide. La lecture coule toute seule et, d'ailleurs, en le copiant ici, je remarque que le vocabulaire reste simple, finalement, et il y a même une répétition : "j'irai". La poésie est là, pourtant, et c'est beau. Il illustre très bien ce "j'écris", finalement. Du moins, est-ce mon avis.
Ou, dernièrement, je suis tombée sur un extrait de "L'écume des jours" de B. Vian. Ca m'a touchée aussi parce que, qui douterait de l'incroyable beauté et poésie de ce roman ?, et, pourtant, ça faisait longtemps que je l'ai lu et ça m'a surprise de remarquer tous les "dit" en verbes de paroles et les phrases commençant par le sujet (alors que, personnellement, je me bats comme une idiote, généralement, pour en enchaîner le moins possible) :
On retrouve bien cette simplicité et, finalement, ces "dit" et ces phrases commençant par le sujet ne sont absolument pas gênantes (bon, parce qu'il y a de la maîtrise derrière, c'est clair).
Actuellement, je n'en suis pas encore à ce stade là, hein ? Du tout, même si j'y travaille. Mais je trouve en tout cas tout ceci riche d'enseignements. ^^
Je n'ai pas lu tous les textes, ceci-dit : j'en ai juste parcouru quelques uns. Et on a tout à fait le droit de ne pas être d'accord avec ce que dit Nicolas Kempf, tout comme avec mon avis. Généralement, le passage du stade II au stade III est difficile. Les auteurs sont souvent dans une démarche d'amélioration de leur style, de recherche du bon mot, d'un "plus" de vocabulaire, d'un "plus" de travail des tournures de phrases... et arriver à revenir vers la simplicité est vécu comme un retour en arrière (alors que ce n'est pas le cas, mais ça peut en donner l'impression, c'est clair) et il faut souvent plusieurs années pour avoir vraiment du recul à ce sujet.
Je lance donc juste un caillou à la mer.
Concernant la poésie/Hugo, je ne trouve pas qu'elle soit bien différente de la prose par rapport à ce qu'écrit Nicolas Kempf. Par exemple, ce poème, de V. Hugo :
V. Hugo a écrit:Demain, dès l'aube
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
C'est limpide. La lecture coule toute seule et, d'ailleurs, en le copiant ici, je remarque que le vocabulaire reste simple, finalement, et il y a même une répétition : "j'irai". La poésie est là, pourtant, et c'est beau. Il illustre très bien ce "j'écris", finalement. Du moins, est-ce mon avis.
Ou, dernièrement, je suis tombée sur un extrait de "L'écume des jours" de B. Vian. Ca m'a touchée aussi parce que, qui douterait de l'incroyable beauté et poésie de ce roman ?, et, pourtant, ça faisait longtemps que je l'ai lu et ça m'a surprise de remarquer tous les "dit" en verbes de paroles et les phrases commençant par le sujet (alors que, personnellement, je me bats comme une idiote, généralement, pour en enchaîner le moins possible) :
B. Vian a écrit:- Mets ta tête dans ma gueule, dit le chat, et attends.
- ça peut durer longtemps ? demanda la souris.
- Le temps que quelqu’un me marche sur la queue, dit le chat ; il me faut un réflexe rapide. Mais je la laisserai dépasser, n’ai pas peur.
La souris écarta les mâchoires du chat et fourra sa tête entre les dents aiguës. Elle la retira presque aussitôt.
- Dis-donc, dit-elle, tu as mangé du requin ce matin ?
- Écoute, dit le chat, si ça ne te plaît pas, tu peux t’en aller. Moi, ce truc-là, ça m’assomme. Tu te débrouilleras toute seule.
Il paraissait fâché.
- Ne te vexe pas, dit la souris.
Elle ferma ses petits yeux noirs et replaça sa tête en position. Le chat laissa reposer avec précaution ses canines acérés sur le cou doux et gris. Les moustaches noires de la souris de mêlaient aux siennes. Il déroula sa queue touffue et la laissa traîner sur le trottoir.
Il venait, en chantant, onze petites filles aveugles de l’orphelinat de Jules L’Apostolique.
On retrouve bien cette simplicité et, finalement, ces "dit" et ces phrases commençant par le sujet ne sont absolument pas gênantes (bon, parce qu'il y a de la maîtrise derrière, c'est clair).
Actuellement, je n'en suis pas encore à ce stade là, hein ? Du tout, même si j'y travaille. Mais je trouve en tout cas tout ceci riche d'enseignements. ^^
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
C'est sensiblement ce que j'exprimais :VK a écrit:Concernant la poésie/Hugo, je ne trouve pas qu'elle soit bien différente de la prose par rapport à ce qu'écrit Nicolas Kempf. Par exemple, ce poème, de V. Hugo
Par exemple Hugo était largement écrivain mais aussi poète; sa poésie étant davantage écrite et littéraire
et ci-après un poème de Verlaine - la structure, l'expression, la forme, voire la structuration de l'esprit - sont très différents :
(ici, il y a même 2 répétitions ^^ ce que tout guide d'écriture lui aurait sans doute fait enlever s'il en avait pris connaissance ) it's a joke, bien sur qu'il ne les aurait enlevées !
La répétition a un sens d'emploi et est assez fréquente en poésie.
Sur les formes longues, romancées, en général on les évite plutôt.
Paul VERLAINE (1844-1896)
Clair de lune
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Tu auras sans doute (peut-être) plus de retours concordants avec ceux qui écrivent long à très long (roman), ils sont plusieurs sur le forum.
Merci pour la lecture de demain dès l'aube, toujours un plaisir
noir- Messages : 2447
Date d'inscription : 20/12/2011
Age : 47
Localisation : sud des PO
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Très beau, ce poème de Verlaine, même si plus alambiqué, c'est clair. ^^
C'est d'ailleurs ce que dit N. Kempf lorsqu'il écrit : "n’hésitez pas à plier la forme à ce que vous voulez dire. Tant pis si la perfection formelle y laisse des plumes." et juste après : "Si votre élégance entraîne une lourdeur, supprimez-la."
C'est aussi quelque chose que j'aime beaucoup chez Hemingway, quand il dit : "Ce qu'il faut, c'est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses." Et si la "phrase vraie" passe par une répétition, eh bien elle passe par une répétition.
Non non, c'est bien, les répétitions. Enfin, tout est relatif : au début, il faut les traquer, ensuite, il faut les remettre. C'est la même phase : généralement, au début, les auteurs n'y font pas attention, puis ils s'en rendent compte et passent alors par tout et n'importe quoi pour les éviter, et puis un jour ils se rendent compte que, finalement, laisser une répétition est parfois mieux que d'accumuler les périphrases indigestes (en plus des répétitions dans un but voulu, bien sûr).noir a écrit:(ici, il y a même 2 répétitions ^^ ce que tout guide d'écriture lui aurait sans doute fait enlever s'il en avait pris connaissance ) it's a joke, bien sur qu'il ne les aurait enlevées !
C'est d'ailleurs ce que dit N. Kempf lorsqu'il écrit : "n’hésitez pas à plier la forme à ce que vous voulez dire. Tant pis si la perfection formelle y laisse des plumes." et juste après : "Si votre élégance entraîne une lourdeur, supprimez-la."
C'est aussi quelque chose que j'aime beaucoup chez Hemingway, quand il dit : "Ce qu'il faut, c'est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses." Et si la "phrase vraie" passe par une répétition, eh bien elle passe par une répétition.
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
il y a même une 3ème répétition :
Hugo plus "linéaire".
Sur le style, dans le vers ci-dessus, voir l'enjambement, le "quasi" qui retient son souffle...
Ce poème (bien que court) pourrait avoir une large analyse, de petites choses, petits détails tant son écriture (et son auteur) sont denses et riches.
pour le "plus alambiqué" je dirai "plus complexe" "plus riche" "plus divers" dans les images et sentiments. Ici est juste un comparatif (essai ^^) pas de jugement de valeur.Jouant du luth et dansant et quasi
Hugo plus "linéaire".
Sur le style, dans le vers ci-dessus, voir l'enjambement, le "quasi" qui retient son souffle...
Ce poème (bien que court) pourrait avoir une large analyse, de petites choses, petits détails tant son écriture (et son auteur) sont denses et riches.
Je rajouterai : plus c'est assumé (et voire amplifié) (cf ton passage de Vian et poème Verlaine) , et mieux ça passe.VK a écrit:C'est aussi quelque chose que j'aime beaucoup chez Hemingway, quand il dit : "Ce qu'il faut, c'est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses." Et si la "phrase vraie" passe par une répétition, eh bien elle passe par une répétition.
noir- Messages : 2447
Date d'inscription : 20/12/2011
Age : 47
Localisation : sud des PO
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Oh, les "et", ce n'est pas ce que j'appellerais une répétition, quand même (pas sur un mot comme celui-ci) : une figure de style, juste.
(Et, ceci-dit, Verlaine était peut-être aussi un zèbre, remarque ! xD (je plaisante))
(Et, ceci-dit, Verlaine était peut-être aussi un zèbre, remarque ! xD (je plaisante))
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
J'ai l'impression d'avoir isolé les 2 problèmes majeurs qui m'empêchaient d'avancer mon roman : le narrateur n'était pas il mais je, et le temps de la narration n'était pas le passé simple, mais le passé composé. Ces deux choses semblent avoir débloqué le processus d'écriture...
abers- Messages : 255
Date d'inscription : 21/11/2010
Localisation : Saint-Germain en Laye
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Oh, je serais curieuse de lire ton texte au passé composé, car j'avoue avoir beaucoup de mal avec ce temps dans une narration... Mais, si ça t'a débloqué, c'est cool ! Au pire, si tu estimes plus tard que ce n'est pas le bon, ce n'est pas un souci : tu n'auras qu'à changer.
Pour ma part, en ce moment, je suis dans une période basse : je galère à mort pour pondre la moindre phase et, quand je me relis, je trouve tout ce que j'ai écrit précédemment horriblement nul... (bon, ça, c'est une constante, ceci-dit, mais il y a des périodes ou c'est plus ou moins marqué, on dira, et là c'est très marqué...).
Pour ma part, en ce moment, je suis dans une période basse : je galère à mort pour pondre la moindre phase et, quand je me relis, je trouve tout ce que j'ai écrit précédemment horriblement nul... (bon, ça, c'est une constante, ceci-dit, mais il y a des périodes ou c'est plus ou moins marqué, on dira, et là c'est très marqué...).
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Je veux bien t'envoyer ça, VK, mais attention, ça n'est pas sans risque, ç'est trash, c'est de la trash littérature, comme dans les boucheries : du sang sur les tabliers, de la viande qui s'écrase sur le comptoir, de l'os blanc comme neige, des paquets de nerfs à vif, de la moustache, des doigts boudines, du sexe cru, du fantasme à base de margarine, une virée dans les tréfonds de l'âme de cette partie renégate de la société américaine plus connue sous le nom de "White trash". Pas beau à voir. Avec une langue "à la Céline", toutes proportions gardées... c'est mon péché mignon. Enfin, bien sûr, c'est arborescent et ça part d'un constat pour détricoter les processus de causalité. Poil au nez. Alors, toujours là ?
abers- Messages : 255
Date d'inscription : 21/11/2010
Localisation : Saint-Germain en Laye
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Envoie !
J'ai du mal avec le trash mais, si ça me dérange trop, j'arrêterai et puis voilà. Quant au sexe cru, c'est mon domaine (je suis auteure d'érotique) donc ça ne devrait pas me traumatiser.
Et, s'il y a du fond, du style, je ne demande pas mieux.
J'ai du mal avec le trash mais, si ça me dérange trop, j'arrêterai et puis voilà. Quant au sexe cru, c'est mon domaine (je suis auteure d'érotique) donc ça ne devrait pas me traumatiser.
Et, s'il y a du fond, du style, je ne demande pas mieux.
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Ok on va voir ça. Du fond dans le sexe.
T'inquiète pas trop, le début est soft, un peu comme les dessins de Crumb. C'est plutôt dans les têtes que les choses se font et se défont. Je voulais juste te donner une idée de l'atmosphère, la couleur.
T'inquiète pas trop, le début est soft, un peu comme les dessins de Crumb. C'est plutôt dans les têtes que les choses se font et se défont. Je voulais juste te donner une idée de l'atmosphère, la couleur.
abers- Messages : 255
Date d'inscription : 21/11/2010
Localisation : Saint-Germain en Laye
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Ok, ça marche.
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
D'abord toi, tu m'envoies quelque chose ?
abers- Messages : 255
Date d'inscription : 21/11/2010
Localisation : Saint-Germain en Laye
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
D'acc'. Qu'est-ce que je pourrais bien te faire lire ?... un texte non soumis à droits d'auteur (puisque je n'ai plus le droit d'en poster des morceaux) donc un texte que je n'ai pas publié... qui ne soit pas trop explicite, pas du homme/homme non plus parce que, si tu n'es pas homosexuel toi-même, ça ne te plaira peut-être pas...
Tiens, j'ai ça : une nouvelle courte que j'ai envoyée pour un appel à texte pour lequel je n'ai pas encore reçu de réponse. Voici le tout début (érotique, donc, toujours, même si ce début est lisible sans souci) :
(EDIT: supprimé)
Tiens, j'ai ça : une nouvelle courte que j'ai envoyée pour un appel à texte pour lequel je n'ai pas encore reçu de réponse. Voici le tout début (érotique, donc, toujours, même si ce début est lisible sans souci) :
(EDIT: supprimé)
Dernière édition par VK. le Sam 7 Fév 2015 - 18:20, édité 1 fois
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Une écriture fine mais trop d'adverbes.
Des redondances : "le corps penché en avant" (si c'est pas en arrière, on s'en doute un peu.)
D’un geste paresseux, Line étira son corps engourdi par les endorphines du sexe, avant de regarder (trouve un verbe plus incisif) son compagnon.
Le logement de Romar était à l’image de son apprentissage : surchargé, plein de livres, de manuscrits, de fioles et d’objets tous plus curieux les uns que les autres (si tu les dis curieux, prouve-le en les décrivant ou n’en parle pas !).
Elle contempla l’objet qui reposait au creux de ses paumes (comment peut-il être là alors qu’en même temps il l’entoure ?),
Mais bon : tu sais tenir le lecteur en haleine, déployer ton intrigue, camper des personnages... tu es sur la bonne voie.
Un autre truc : la langue. Celle que tu emploies n'est pas la tienne, c'est une langue subtile mais elle n'est pas l'incarnation du narrateur. Elle est une langue morte, une langue couchée sur du papier. Trouve ta langue. Qu'on t'entendes parler, c'est ça qu'on veut : entendre quelqu'un qui parle, pas lire un livre ! Alors bravo et continues mais surtout n'oublie pas, libère la langue de sa laisse.
Des redondances : "le corps penché en avant" (si c'est pas en arrière, on s'en doute un peu.)
D’un geste paresseux, Line étira son corps engourdi par les endorphines du sexe, avant de regarder (trouve un verbe plus incisif) son compagnon.
Le logement de Romar était à l’image de son apprentissage : surchargé, plein de livres, de manuscrits, de fioles et d’objets tous plus curieux les uns que les autres (si tu les dis curieux, prouve-le en les décrivant ou n’en parle pas !).
Elle contempla l’objet qui reposait au creux de ses paumes (comment peut-il être là alors qu’en même temps il l’entoure ?),
Mais bon : tu sais tenir le lecteur en haleine, déployer ton intrigue, camper des personnages... tu es sur la bonne voie.
Un autre truc : la langue. Celle que tu emploies n'est pas la tienne, c'est une langue subtile mais elle n'est pas l'incarnation du narrateur. Elle est une langue morte, une langue couchée sur du papier. Trouve ta langue. Qu'on t'entendes parler, c'est ça qu'on veut : entendre quelqu'un qui parle, pas lire un livre ! Alors bravo et continues mais surtout n'oublie pas, libère la langue de sa laisse.
abers- Messages : 255
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Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
L'un de mes défauts habituels.abers a écrit:Une écriture fine mais trop d'adverbes.
Et merci beaucoup pour tes remarques : je prends note. Si le texte est accepté par l'éditeur, il passera par les corrections éditoriales, donc il sera de toute façon retravaillé, sinon je ferai les corrections utiles en suivant tes remarques. ^^
EDIT : J'attends toujours ton extrait, donc.
Dernière édition par VK. le Ven 23 Jan 2015 - 23:04, édité 2 fois
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Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Je reposte ici une citation que j'avais recopiée dans un autre topic (je précise que je suis tombée dessus, je ne connais pas l'auteur), car elle me semble bien s'inscrire dans la réflexion menée précédemment. Je serais curieuse de savoir ce qu'elle vous inspire.
Notons que cela rejoint, de manière un peu paradoxale, ce que dit abers sur le fait de trouver sa voix...
Alphonsine a écrit:Rodrigo Fresán a écrit:Le style d'un auteur tient plus à l'idéalisation de ses lacunes qu'à la réalité de ses talents. Je m'explique : on finit par se résigner à ce qu'on sait faire, on laisse tomber ce qu'on ne fera jamais bien et, à la fin, les autres perçoivent comme des réussites ce qui n'est en fait que le résidu des échecs. Le style serait une sorte d'antimatière...
Notons que cela rejoint, de manière un peu paradoxale, ce que dit abers sur le fait de trouver sa voix...
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Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Intéressante, cette réflexion, mais quand on est arrivé à un stade suffisamment "haut" en matière de travail de son style faisant qu'on n'est plus en évolution, je suppose. Du coup, ça ne me parle pas, personnellement, car je ne suis pas encore à ce stade. Ceci-dit, ça se surprend de lire une telle réflexion parce que je vois l'écriture comme un travail tellement complexe que j'ai du mal à imaginer qu'on ne puisse plus évoluer : pour moi, il y a toujours un "mieux" qui peut être fait, un pas de plus, une compréhension supplémentaire... Et, même si on stagne, il suffit de changer de genre littéraire : c'est un sacré combat, aussi. Il doit falloir avoir une sacrée expérience de l'écriture/avoir maturé son style de façon très importante pour se sentir ainsi résigné.Alphonsine a écrit:Je reposte ici une citation que j'avais recopiée dans un autre topic (je précise que je suis tombée dessus, je ne connais pas l'auteur), car elle me semble bien s'inscrire dans la réflexion menée précédemment. Je serais curieuse de savoir ce qu'elle vous inspire.Alphonsine a écrit:Rodrigo Fresán a écrit:Le style d'un auteur tient plus à l'idéalisation de ses lacunes qu'à la réalité de ses talents. Je m'explique : on finit par se résigner à ce qu'on sait faire, on laisse tomber ce qu'on ne fera jamais bien et, à la fin, les autres perçoivent comme des réussites ce qui n'est en fait que le résidu des échecs. Le style serait une sorte d'antimatière...
Notons que cela rejoint, de manière un peu paradoxale, ce que dit abers sur le fait de trouver sa voix...
VK.- Messages : 320
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Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Comme c'est le début du roman, je le relis un peu et je te l'envoie... ce week-end ou lundi...
abers- Messages : 255
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Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Mordre
Tout était tranquille jusque-là. Tout est tranquille ici depuis toujours. Y'avait pas eu de raison à c'que ça change. On était déjà installé dans l'automne. Y'avait pas un pli dans l'azur. Pas une goutte de vent. Les feuilles rouges et jaunes piquées de tâches brunes tenaient aux branches des érables par la seule épaisseur des secondes. Un souffle de rien du tout et tout ça valdinguerait bien comme Il faut. Et puis ça a déboulé comme ça sans crier gare. Ça a surpris tout son monde. Ça a surgit de la maison perchée sur ses mules turquoises, les épaules dénudées dans sa robe en tergal bleu roi piquée de grosses fleurs roses, ses bigoudis verts plantés dans sa tignasse rousse, ses ongles rouge vif séparés par des bouts de coton blessés, son quintal qui tanguait comme un paquebot plein à craquer. Ça a dénudé les arbres du coin tout ce barouf. Ça a tracé son chemin couçi-couça jusqu'à la route puis ça s'est affaissé sur le bord du trottoir, les bras ballants en avant calés sur les genoux, comme une baleine royale dont un marin finlandais sépia serait juste venu de fendre le lard.
Chapître 1
Où le chien saucisse de Martha Pin Woods disparaît des écrans…
On s'est dit tout de suite qu'il avait dû se produire un grand malheur. Dans ce cas-là c'est tout le monde qui se dit ça et c'est tous les yeux qui sont collés aux vitres. On est resté comme ça une éternité à scruter le ciel. Mais rien, pas un signe. Y'avait juste son regard d'habitude coupant comme un rasoir qui n'était plus qu'une vitre salle. La Martha elle a fixé quelque chose dans l'horizon. Elle est restée comme ça une éternité dans l'air calme de la fin de l'après midi. Même les chiens errants ont tourné le regard vers elle tant elle leurs inspirait de pitié. Puis ils ont repris la route sachant qu'ils n'y pouvaient rien contre sa douleur, sachant qu'ils n'y pouvaient rien contre la douleur des hommes, sachant qu'ils n'y pouvaient rien contre leur propre douleur.
Bon alors on s'est mis à le chercher son sale petit clébard de merde. Je l'ai pas fait pour le clébard. Je l'ai fait pour me rapprocher de la Martha dans quoi j'aurais bien voulu foutre la langue. Ça ça me motivait bien. Alors je me suis rapproché du troupeau qui s'était formé autour d'elle. Y'en avaient qui s'étaient assis à côté d'elle et qui la prenaient par l'épaule :
- T'inquiète la Martha, on va te le retrouver ton p'tit chien. On va tout retourner s'il le faut mais on va te le retrouver, te fais pas de bile.
Moi je lui aurais bien mis un coup de pied au clébard mais bon mon adrénaline quand je pensais à la récompense ça me tirait bien sur la laisse à m'étrangler, Aaarrgl ! C'était pas pour la récompense à vrai dire que je m'excitais, non, ça j'étais pas sûr de rien. Non, ce qui m'excitait en vérité c'était l'idée que c'était dans l’ordre du possible, le fantasme, ah ça oui ! Ça ça me mettait dans tous mes états de savoir que c'était dans l'ordre du possible, que j'aurais pu y foutre la langue si le ciel l'avait décidé, et j'étais prêt à marcher toute la nuit avec cette drôle d'idée velue et visqueuse en tête pour y croire. Alors je priais le ciel. J’aurais tout donné. J'aurais retourné le pays à mains nues s'il l'avait fallut comme un érotomane hypnotique. Alors je faisais les cent pas l'air de rien à quelques mètres un peu en retrait de la carcasse avachie. Quelque chose bouillait en moi. Je choutai dans l'air. Je jetai un coup d’œil furtif de temps à autre à ce qui se passait comme un renégat unemployement qui s'attend à être recruté comme homme de main pour un mauvais coup. Et puis à un moment y'en a une qui s'est décidé à prendre les choses en main. Y'en a toujours un pour decider. C'est marrant ça, faut toujours qu'il y'en ait un pour décider pour les autres. C'est comme si ça le démangeait trop. C'est vrai aussi que si la Chelsea elle s'en était pas mêlé, bon alors là on y serait sûrement encore à tourner autour de la carcasse à rêvasser. Ah ça ouais !
Tout était tranquille jusque-là. Tout est tranquille ici depuis toujours. Y'avait pas eu de raison à c'que ça change. On était déjà installé dans l'automne. Y'avait pas un pli dans l'azur. Pas une goutte de vent. Les feuilles rouges et jaunes piquées de tâches brunes tenaient aux branches des érables par la seule épaisseur des secondes. Un souffle de rien du tout et tout ça valdinguerait bien comme Il faut. Et puis ça a déboulé comme ça sans crier gare. Ça a surpris tout son monde. Ça a surgit de la maison perchée sur ses mules turquoises, les épaules dénudées dans sa robe en tergal bleu roi piquée de grosses fleurs roses, ses bigoudis verts plantés dans sa tignasse rousse, ses ongles rouge vif séparés par des bouts de coton blessés, son quintal qui tanguait comme un paquebot plein à craquer. Ça a dénudé les arbres du coin tout ce barouf. Ça a tracé son chemin couçi-couça jusqu'à la route puis ça s'est affaissé sur le bord du trottoir, les bras ballants en avant calés sur les genoux, comme une baleine royale dont un marin finlandais sépia serait juste venu de fendre le lard.
Chapître 1
Où le chien saucisse de Martha Pin Woods disparaît des écrans…
On s'est dit tout de suite qu'il avait dû se produire un grand malheur. Dans ce cas-là c'est tout le monde qui se dit ça et c'est tous les yeux qui sont collés aux vitres. On est resté comme ça une éternité à scruter le ciel. Mais rien, pas un signe. Y'avait juste son regard d'habitude coupant comme un rasoir qui n'était plus qu'une vitre salle. La Martha elle a fixé quelque chose dans l'horizon. Elle est restée comme ça une éternité dans l'air calme de la fin de l'après midi. Même les chiens errants ont tourné le regard vers elle tant elle leurs inspirait de pitié. Puis ils ont repris la route sachant qu'ils n'y pouvaient rien contre sa douleur, sachant qu'ils n'y pouvaient rien contre la douleur des hommes, sachant qu'ils n'y pouvaient rien contre leur propre douleur.
Bon alors on s'est mis à le chercher son sale petit clébard de merde. Je l'ai pas fait pour le clébard. Je l'ai fait pour me rapprocher de la Martha dans quoi j'aurais bien voulu foutre la langue. Ça ça me motivait bien. Alors je me suis rapproché du troupeau qui s'était formé autour d'elle. Y'en avaient qui s'étaient assis à côté d'elle et qui la prenaient par l'épaule :
- T'inquiète la Martha, on va te le retrouver ton p'tit chien. On va tout retourner s'il le faut mais on va te le retrouver, te fais pas de bile.
Moi je lui aurais bien mis un coup de pied au clébard mais bon mon adrénaline quand je pensais à la récompense ça me tirait bien sur la laisse à m'étrangler, Aaarrgl ! C'était pas pour la récompense à vrai dire que je m'excitais, non, ça j'étais pas sûr de rien. Non, ce qui m'excitait en vérité c'était l'idée que c'était dans l’ordre du possible, le fantasme, ah ça oui ! Ça ça me mettait dans tous mes états de savoir que c'était dans l'ordre du possible, que j'aurais pu y foutre la langue si le ciel l'avait décidé, et j'étais prêt à marcher toute la nuit avec cette drôle d'idée velue et visqueuse en tête pour y croire. Alors je priais le ciel. J’aurais tout donné. J'aurais retourné le pays à mains nues s'il l'avait fallut comme un érotomane hypnotique. Alors je faisais les cent pas l'air de rien à quelques mètres un peu en retrait de la carcasse avachie. Quelque chose bouillait en moi. Je choutai dans l'air. Je jetai un coup d’œil furtif de temps à autre à ce qui se passait comme un renégat unemployement qui s'attend à être recruté comme homme de main pour un mauvais coup. Et puis à un moment y'en a une qui s'est décidé à prendre les choses en main. Y'en a toujours un pour decider. C'est marrant ça, faut toujours qu'il y'en ait un pour décider pour les autres. C'est comme si ça le démangeait trop. C'est vrai aussi que si la Chelsea elle s'en était pas mêlé, bon alors là on y serait sûrement encore à tourner autour de la carcasse à rêvasser. Ah ça ouais !
abers- Messages : 255
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Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Excellent ! Très bon style, vivant, contemporain, un peu de genre "argot". Belles descriptions. De bons personnages, qu'on voit vivre en quelques traits, auxquels on peut s'attacher rapidement.
Je te signale juste un "piqué de" qui revient dans deux description de la courte première histoire : ça mériterait d'être remplacé par une autre formulation dans l'un des deux cas. Et la dernière phrase qui comporte trop de détails, à mon sens, sur la fin notamment, pour moi : le "baleine royale dont un marin finlandais sépia serait juste venu de fendre le lard". Ça rend la phrase un peu indigeste et fait perd de vue le sens premier : le fait qu'elle s'assoit sans grâce.
Et, dans le deuxième : on dit "de l'ordre du possible", non ? Sinon, il y a quelques fautes et il te manque aussi des virgules, par moments (dans le premier aussi, mais c'est moins marqué). Ça peut être volontaire : une absence de respiration, mais ça ne m'est pas apparu ainsi, en tout cas. Ces phrases, par exemple : "- T'inquiète (virgule ici, normalement) la Martha, on va te le retrouver ton p'tit chien. On va tout retourner s'il le faut mais on va te le retrouver, te fais pas de bile. Moi (virgule ici, normalement) je lui aurais bien mis un coup de pied au clébard mais bon(virgule ici, par exemple) mon adrénaline quand je pensais à la récompense(virgule possible ici) ça me tirait bien sur la laisse à m'étrangler, Aaarrgl !" Enfin bon, il n'est pas nécessaire de toutes les mettre, mais il en manque à mon sens, en tout cas.
Enfin bon, ce ne sont que des détails : le plus important est dans la première ligne de ce commentaire.
Et, par rapport à ce que je disais dans le premier post de ce topic, je n'ai pas vu les défauts cités dans tes textes, à part dans la dernière phrase du premier texte qui est trop remplie de détails à mon avis.
Et, concernant le passé composé, ça passe nickel sur ton deuxième passage. Je reste toujours un peu dubitative sur un roman entier écrit ainsi mais, en tout cas, pour ce que tu as écrit là, c'est impecc'. ^^
Je te signale juste un "piqué de" qui revient dans deux description de la courte première histoire : ça mériterait d'être remplacé par une autre formulation dans l'un des deux cas. Et la dernière phrase qui comporte trop de détails, à mon sens, sur la fin notamment, pour moi : le "baleine royale dont un marin finlandais sépia serait juste venu de fendre le lard". Ça rend la phrase un peu indigeste et fait perd de vue le sens premier : le fait qu'elle s'assoit sans grâce.
Et, dans le deuxième : on dit "de l'ordre du possible", non ? Sinon, il y a quelques fautes et il te manque aussi des virgules, par moments (dans le premier aussi, mais c'est moins marqué). Ça peut être volontaire : une absence de respiration, mais ça ne m'est pas apparu ainsi, en tout cas. Ces phrases, par exemple : "- T'inquiète (virgule ici, normalement) la Martha, on va te le retrouver ton p'tit chien. On va tout retourner s'il le faut mais on va te le retrouver, te fais pas de bile. Moi (virgule ici, normalement) je lui aurais bien mis un coup de pied au clébard mais bon(virgule ici, par exemple) mon adrénaline quand je pensais à la récompense(virgule possible ici) ça me tirait bien sur la laisse à m'étrangler, Aaarrgl !" Enfin bon, il n'est pas nécessaire de toutes les mettre, mais il en manque à mon sens, en tout cas.
Enfin bon, ce ne sont que des détails : le plus important est dans la première ligne de ce commentaire.
Et, par rapport à ce que je disais dans le premier post de ce topic, je n'ai pas vu les défauts cités dans tes textes, à part dans la dernière phrase du premier texte qui est trop remplie de détails à mon avis.
Et, concernant le passé composé, ça passe nickel sur ton deuxième passage. Je reste toujours un peu dubitative sur un roman entier écrit ainsi mais, en tout cas, pour ce que tu as écrit là, c'est impecc'. ^^
VK.- Messages : 320
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Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Trop cool ta critique, VK. Ca me booste. Bon je vois ce que tu veux dire pour le marin finlandais (au départ il n'y avait pas de marin finlandais, ça donnait plutôt : une baleine royale dont on venait de fendre le lard).
Pour les virgules et la ponctuation en général c'est un peu voulu mais c'est pas pour ça que c'est bon et tes conseils sont judicieux. Je vais essayer d'en tenir compte. J'aime bien ta façon intelligente et renseignée d'envisager ce qui fonctionne. Ca me plaît bien. J'espère qu'on va continuer de collaborer. J'ai écris un dizaine de pages dans le même esprit. Je te les enverrai. Et toi aussi, montre-moi ton travail. Mon but c'est que le bouquin ne tombe pas des mains. C'est, pour moi qui n'est lu à peu près aucun livre de fiction, le seul critère. Bonne soirée.
Pour les virgules et la ponctuation en général c'est un peu voulu mais c'est pas pour ça que c'est bon et tes conseils sont judicieux. Je vais essayer d'en tenir compte. J'aime bien ta façon intelligente et renseignée d'envisager ce qui fonctionne. Ca me plaît bien. J'espère qu'on va continuer de collaborer. J'ai écris un dizaine de pages dans le même esprit. Je te les enverrai. Et toi aussi, montre-moi ton travail. Mon but c'est que le bouquin ne tombe pas des mains. C'est, pour moi qui n'est lu à peu près aucun livre de fiction, le seul critère. Bonne soirée.
abers- Messages : 255
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Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
La Chelsea c'était la voisine la plus proche de la maison de la Martha. Un autre bloc monolithique, la Chelsea. Pas facile de lui arracher un sourire à la Chelsea. Mais bon, connaissant un peu la nature dont les hommes sont faits parce que faut dire aussi que j'en passais du temps du haut de l'étage à scruter dans la rue, ah ça ouais, j'étais quasi sûr qu'il avait un cœur le bloc monolithique ou au moins un paquet de nerfs, que ce bloc qui avançait comme un cube en basculant lourdement d'un bord l'autre en soulevant la pelouse, ce cube sans aspérités surplombé d'une toute petite tête, de deux couettes tressées et de quatre incisives de lapin qui poussaient la mâchoire en avant, ce qui la faisait baver quand elle prononçait des syllabes, il devait bien comporter quelque fissure ici ou là qui le rendrait meilleur. Et mon intuition ne tarda pas à me confirmer la chose.
La Chelsea elle se déplaçait jamais seule. Il y avait une sorte de bâtonnet aussi maigre et longiligne qu'elle était massive et inamovible qui lui collait aux basques comme son ombre. D'emblée ça m'a fait penser à ces couples fusionnels qu'on voit le dimanche à la télé au milieu du mitan de l'après-midi enfoncé dans la glu de la digestion jusqu'au cou. Il y en avait un où on voyait un troupeau de baleines bleues au large de la Gaspésie qui plongeait sur le côté pour esbaudir le petit groupe de touristes américains massé à bord de l'embarcadère avec son toit de plastique blanc et qui menaçait de le faire chavirer. Mais ça ils semblaient bien s'en foutre tant que l'appareil photo il déclenchait. Alors ça crépitait et le crétacé il replongeait de plus belle avec son parasite, s'extrayait de l'eau, soulevant mousses grises et varechs noirs, surgissant des tréfonds de l'âme marine piqueté de son peuple de coquillages anciens comme un mythe directement ourdit des abysses. Mais c'était pas bien malin comme stratégie car en mode rafale ils shootaient 150 fois à la minute la même baleine bleue avec son parasite en train de s'élever et de tournoyer dans les airs comme un tourbillon de coquillages et de mousse grise. Et ça de retour à la maison ça faisait bien du souci pour faire son choix à mettre dans le livre broché. Ce qu'il restait comme souvenirs c'était l'emmerdement à trier les photos. Pas les baleines, non, pas le mythe, non, juste l'emmerdement de ces putains de clichés qu'il allait bien falloir se colletiner des nuits entières sous le néon tuberculeux du garage avec pour seules compagnies le pack de bières et la radio grandes ondes, si on voulait bien prouver à ces ordures de voisins à quel point on avait été courageux à réaliser l'exploit. Tout ça pour se faire mousser. Tout ça pour les écraser. Donc ce petit peuple de merde auquel j'appartenais se faisait chier au point de m'amuser. Et c'était tout ça mis en rang d'oignons qui était censé retrouver le chien saucisse de la Martha. Laisse-moi rire ! Elle pouvait s'en faire du mouron, la Martha, elle pouvait continuer de fixer le ciel, elle en aurait encore avec nous du chagrin, la Martha, ah ça oui !
Mais j'en avais rien à foutre, ce que j'en avais à foutre, c'est de sa bonne grosse forêt velue et profonde aux sources chaudes et aux escalopes humides comme des écailles et légèrement collantes qui ondulaient dans mes rêves éveillés comme la crête des murènes au fond des mers. Ça j'en avais foutrement à foutre à ça ouais ! Bordel. Fallait que je me calme. Bordel. La forêt ça serait pour plus tard. Là, j'étais planté dans un champs de maïs et fallait que je trouve ce putain de chien saucisse à qui j'aurais bien mis un coup de pied, vif ou mort pour obtenir la récompense. Je l'aurais ramené au bout d'une pique s'il l'avait fallut.
Donc le coton tige c'était son poisson pilote au bloc monolithique. C'était son GPS. C'était son supplément d'âme. Si les ombres avaient pu gagner leur affranchissement, elle lui serait restée fidèle au monolithe, tant sa condition était liée à la sienne. Je crois qu'au fond c'était sa vraie nature au coton tige, de manger sur le dos des gros mammifères. Mais c'était aussi la vraie nature de la Chelsea que d'être accompagnée jour et nuit d'un mangeur de vermine. C'était son grattoir à elle, son ongle chirurgical sur mesure, le poisson-pilote. Ça lui enlevait les mauvaises peaux comme les mauvaises pensées. Et puis surtout, l'était jamais seule comme ça la Chelsea. Pouvait pas se morfondre jamais, la Chelsea, avec un poisson-pilote en bandoulière. C'était son assurance-vie, le poisson-pilote. Son bon vizir à elle.
__________________________________________________
Les hommes sont faits comme ça j'ai vu qu'ils se tiennent en joue les uns les autres. Alors ici aussi on se tenait en joue. Le moindre faux pas c'était une balle entre les yeux sans sommation. Mais c'était ça qui m'excitait à moi, celui qu'on devait voir comme une sorte de doublure de Crumb, même si pas grand monde par ici devait avoir la moindre idée de qui était Crumb, le malingre dessinateur compulsionnel. C'est vrai que j'étais pas bien grand, avec la peau sur mes os, sorte de personnage errant et confiné au crâne rasé et portant des lunettes épaisses rafistolées comme celles de la Martha. Bon donc ce qui m'excitait à moi, c'était pas de déflorer l'interdit c'était de déchirer le voile de fausse pudeur qui masquait à peine la jouissance effarante et contenue des habitants d'ici. Parce que y'en avait de la retenue chez eux, ah ça ouais. Mais bon, la fine connaissance qu'il me semblait avoir des hommes me disait que ça devait être pareil partout où les hommes s'entassent dans des endroits reclus. Voilà, où c'est confiné, où on est proche, plus on s'autorise les pires saloperies et la disparition du chien-saucisse de Martha, c’en était une de belle saloperie. Faire ça à une pauv femme qu'à rien d'autre à faire comme sentiment de la journée, si c'est pas du malheur !
Alors la Martha elle fut prise en main, la Chelsea, elle confia à la Jude et à sa mère la charge de s'occuper d'elle pendant qu'elle allait mettre en place l'organisation des recherches. Jude était noire et handicapée. Elle avait un air pensif. Sa mère, Law s'occupait d'elle. Et quand elle poussait le fauteuil de Jude derrière la porte moustiquaire de l'entrée, c'était pas juste par humanité, c'était aussi pour qu'elle grogne et qu'elle aboie au moindre signe. C'est que la vieille Law, elle croyait dur comme fer à la destinée et au ciel. Toute sa vie et celle de Jude elle les croyaient marquées par le sceau de la culpabilité et du remords. Et elle savait en bonne chrétienne que le diable, vient toujours un moment où il s'invite à la table de ceux qui y croient. Alors, avec la Jude comme chien de garde, elle savait qu'elle aurait toujours le temps de sauter sur son fusil de chasse et de le cribler le diable. Putain. C'est pour ça qu'on s'en méfiait comme du lait sur le feu de la mère de Jude, ben parce qu'elle aurait aussi bien fait de prendre n'importe lequel d'entre nous pour le diable, tant elle en avait l'obsession, du diable. Et même si le diable il avait pas existé, elle l'aurait inventé, juste pour se coltiner le poids de son propre péché.
Alors elle passait son temps à l'église à faire des prières et à aller à confesse confesser des fessées qu'elle n'avait ni données ni reçues, la mère de Jude.
Alors la Chelsea avec son poisson pilote en bandoulière, elle nous a rassemblé et a formé deux groupes. C'est le poisson pilote qui lui a indiqué de son index inquisiteur qui irait avec qui. Le premier groupe a prit la route à gauche et l'autre est partit dans l'autre sens, ben tiens elle était pas si con le monolithe surtout avec son conseiller sur l'épaule. Alors le conseiller qu'était une conseillère est allé chercher deux chaises en plastique blanc, les a positionné côte à côte devant le jardin de la maison de la Martha et la Chelsea s'est assise ce qui l'émut. Puis le bâton tige s'est remit derrière elle et l'a éventé tout en gardant un œil sur les deux groupes. Pendant que la Chelsea s'épongeait le front et les aisselles et pressait l'éponge dans le caniveau en soufflant comme un bœuf, nous on s'était déjà mis en marche. On s'était mis en colonne de profil et sur l'ordre invisible du coton tige on a fait demi-tour. Sur l'ordre invisible suivant on a avancé face aux maisons. Et c'est là que ça a commencé. Quelque chose s'est mis à pétiller en moi. J'étais lâché dans un lieu intime qu'était le jardin du voisin et j'avais l'autorisation officielle et la bénédiction du poisson pilote pour en déflorer l'intimité. C'était comme si on nous avait ordonné le droit de viol. C'était jouissif. On dominait la nature humaine ouverte comme une huître. Y'avait plus qu'à farfouiller dans l’huître. Alors on a farfouillé dans l’huître.
Ouais on s'est engouffré dans la vie des gens on a défloré ce qui ne se déflore pas. Pire que le viol d'un de leurs mômes, le viol du jardin de derrière. Putain j'avais pas vu comme ça cause du tracas cette chose-là du jardin de derrière. C'est la pire des choses que de fouler au pied le premier amendement américain. Ouais le jardin de derrière quand je suis entré dedans j'ai entendu comme le craquement fin de son voile de pudeur. Et pis j'ai bien vu leurs gueules d'effarés amassés sur les vitres. Putain c'était bizarre. on aurait dit des fantômes avec des fusils. Ça m'a fait tout drôle. C'était comme s'ils avaient vu le diable ou une chose inconnue de leur répertoire. Ouais alors j'ai pas tâtonné j'ai bien senti qu'il fallait pas que je m'attarde devant ce parterre d'attardés. Alors j'ai fait mine de regarder un peu partout mais en vérité j'ai regardé nulle part. J'ai regardé tout droit devant et j'ai filé comme un lâche. Et après y'avait quoi ? Après Y'avait rien. Derrière le jardin de derrière y'avait rien, y'avait ce que la mémoire de ceux d'ici ne veut pas voir. Et qui est leur véritable nature. Et qui pue. Et qui renâcle le sol en soufflant avec le museau.
Le désir et la mort
Après j'ai sauté la barrière. Je suis retombé dans un champs de maïs et ça m'a fait remonter à la gueule des choses que j'avais pas envie de voir remonter. Ça m'a fait remonter que quand j'étais môme j'étais laissé à l'abandon toute la journée et que j'avais un chien loup maigre comme un clou et même qu'il boitait. Mais c'était mon pote. Il s'appelait Prince. Je sais pas pourquoi il s'appelait prince peut-être parce que c'était un prince. Il avait la classe pour moi. Il était comme moi. Il vivait tout seul. On dit que c'était parce qu'il avait été banni du groupe des chiens errants. Qu'il avait pris une dérouillée par le chef de bande, un chien noir autoritaire, et qu'il errait depuis à la recherche de nourriture et qu'il était ivre de liberté. C'est ça qui m'avait rapproché de lui c'est qu'on se ressemblait côté liberté et nourriture. On avait pas à parler. On avait rien à dire. On se suffisait de marcher côté à côte dans le silence des jours et dans l’enfilement des nuages et dans leur ombre portée sur les herbes hautes des prairies.
La Chelsea elle se déplaçait jamais seule. Il y avait une sorte de bâtonnet aussi maigre et longiligne qu'elle était massive et inamovible qui lui collait aux basques comme son ombre. D'emblée ça m'a fait penser à ces couples fusionnels qu'on voit le dimanche à la télé au milieu du mitan de l'après-midi enfoncé dans la glu de la digestion jusqu'au cou. Il y en avait un où on voyait un troupeau de baleines bleues au large de la Gaspésie qui plongeait sur le côté pour esbaudir le petit groupe de touristes américains massé à bord de l'embarcadère avec son toit de plastique blanc et qui menaçait de le faire chavirer. Mais ça ils semblaient bien s'en foutre tant que l'appareil photo il déclenchait. Alors ça crépitait et le crétacé il replongeait de plus belle avec son parasite, s'extrayait de l'eau, soulevant mousses grises et varechs noirs, surgissant des tréfonds de l'âme marine piqueté de son peuple de coquillages anciens comme un mythe directement ourdit des abysses. Mais c'était pas bien malin comme stratégie car en mode rafale ils shootaient 150 fois à la minute la même baleine bleue avec son parasite en train de s'élever et de tournoyer dans les airs comme un tourbillon de coquillages et de mousse grise. Et ça de retour à la maison ça faisait bien du souci pour faire son choix à mettre dans le livre broché. Ce qu'il restait comme souvenirs c'était l'emmerdement à trier les photos. Pas les baleines, non, pas le mythe, non, juste l'emmerdement de ces putains de clichés qu'il allait bien falloir se colletiner des nuits entières sous le néon tuberculeux du garage avec pour seules compagnies le pack de bières et la radio grandes ondes, si on voulait bien prouver à ces ordures de voisins à quel point on avait été courageux à réaliser l'exploit. Tout ça pour se faire mousser. Tout ça pour les écraser. Donc ce petit peuple de merde auquel j'appartenais se faisait chier au point de m'amuser. Et c'était tout ça mis en rang d'oignons qui était censé retrouver le chien saucisse de la Martha. Laisse-moi rire ! Elle pouvait s'en faire du mouron, la Martha, elle pouvait continuer de fixer le ciel, elle en aurait encore avec nous du chagrin, la Martha, ah ça oui !
Mais j'en avais rien à foutre, ce que j'en avais à foutre, c'est de sa bonne grosse forêt velue et profonde aux sources chaudes et aux escalopes humides comme des écailles et légèrement collantes qui ondulaient dans mes rêves éveillés comme la crête des murènes au fond des mers. Ça j'en avais foutrement à foutre à ça ouais ! Bordel. Fallait que je me calme. Bordel. La forêt ça serait pour plus tard. Là, j'étais planté dans un champs de maïs et fallait que je trouve ce putain de chien saucisse à qui j'aurais bien mis un coup de pied, vif ou mort pour obtenir la récompense. Je l'aurais ramené au bout d'une pique s'il l'avait fallut.
Donc le coton tige c'était son poisson pilote au bloc monolithique. C'était son GPS. C'était son supplément d'âme. Si les ombres avaient pu gagner leur affranchissement, elle lui serait restée fidèle au monolithe, tant sa condition était liée à la sienne. Je crois qu'au fond c'était sa vraie nature au coton tige, de manger sur le dos des gros mammifères. Mais c'était aussi la vraie nature de la Chelsea que d'être accompagnée jour et nuit d'un mangeur de vermine. C'était son grattoir à elle, son ongle chirurgical sur mesure, le poisson-pilote. Ça lui enlevait les mauvaises peaux comme les mauvaises pensées. Et puis surtout, l'était jamais seule comme ça la Chelsea. Pouvait pas se morfondre jamais, la Chelsea, avec un poisson-pilote en bandoulière. C'était son assurance-vie, le poisson-pilote. Son bon vizir à elle.
__________________________________________________
Les hommes sont faits comme ça j'ai vu qu'ils se tiennent en joue les uns les autres. Alors ici aussi on se tenait en joue. Le moindre faux pas c'était une balle entre les yeux sans sommation. Mais c'était ça qui m'excitait à moi, celui qu'on devait voir comme une sorte de doublure de Crumb, même si pas grand monde par ici devait avoir la moindre idée de qui était Crumb, le malingre dessinateur compulsionnel. C'est vrai que j'étais pas bien grand, avec la peau sur mes os, sorte de personnage errant et confiné au crâne rasé et portant des lunettes épaisses rafistolées comme celles de la Martha. Bon donc ce qui m'excitait à moi, c'était pas de déflorer l'interdit c'était de déchirer le voile de fausse pudeur qui masquait à peine la jouissance effarante et contenue des habitants d'ici. Parce que y'en avait de la retenue chez eux, ah ça ouais. Mais bon, la fine connaissance qu'il me semblait avoir des hommes me disait que ça devait être pareil partout où les hommes s'entassent dans des endroits reclus. Voilà, où c'est confiné, où on est proche, plus on s'autorise les pires saloperies et la disparition du chien-saucisse de Martha, c’en était une de belle saloperie. Faire ça à une pauv femme qu'à rien d'autre à faire comme sentiment de la journée, si c'est pas du malheur !
Alors la Martha elle fut prise en main, la Chelsea, elle confia à la Jude et à sa mère la charge de s'occuper d'elle pendant qu'elle allait mettre en place l'organisation des recherches. Jude était noire et handicapée. Elle avait un air pensif. Sa mère, Law s'occupait d'elle. Et quand elle poussait le fauteuil de Jude derrière la porte moustiquaire de l'entrée, c'était pas juste par humanité, c'était aussi pour qu'elle grogne et qu'elle aboie au moindre signe. C'est que la vieille Law, elle croyait dur comme fer à la destinée et au ciel. Toute sa vie et celle de Jude elle les croyaient marquées par le sceau de la culpabilité et du remords. Et elle savait en bonne chrétienne que le diable, vient toujours un moment où il s'invite à la table de ceux qui y croient. Alors, avec la Jude comme chien de garde, elle savait qu'elle aurait toujours le temps de sauter sur son fusil de chasse et de le cribler le diable. Putain. C'est pour ça qu'on s'en méfiait comme du lait sur le feu de la mère de Jude, ben parce qu'elle aurait aussi bien fait de prendre n'importe lequel d'entre nous pour le diable, tant elle en avait l'obsession, du diable. Et même si le diable il avait pas existé, elle l'aurait inventé, juste pour se coltiner le poids de son propre péché.
Alors elle passait son temps à l'église à faire des prières et à aller à confesse confesser des fessées qu'elle n'avait ni données ni reçues, la mère de Jude.
Alors la Chelsea avec son poisson pilote en bandoulière, elle nous a rassemblé et a formé deux groupes. C'est le poisson pilote qui lui a indiqué de son index inquisiteur qui irait avec qui. Le premier groupe a prit la route à gauche et l'autre est partit dans l'autre sens, ben tiens elle était pas si con le monolithe surtout avec son conseiller sur l'épaule. Alors le conseiller qu'était une conseillère est allé chercher deux chaises en plastique blanc, les a positionné côte à côte devant le jardin de la maison de la Martha et la Chelsea s'est assise ce qui l'émut. Puis le bâton tige s'est remit derrière elle et l'a éventé tout en gardant un œil sur les deux groupes. Pendant que la Chelsea s'épongeait le front et les aisselles et pressait l'éponge dans le caniveau en soufflant comme un bœuf, nous on s'était déjà mis en marche. On s'était mis en colonne de profil et sur l'ordre invisible du coton tige on a fait demi-tour. Sur l'ordre invisible suivant on a avancé face aux maisons. Et c'est là que ça a commencé. Quelque chose s'est mis à pétiller en moi. J'étais lâché dans un lieu intime qu'était le jardin du voisin et j'avais l'autorisation officielle et la bénédiction du poisson pilote pour en déflorer l'intimité. C'était comme si on nous avait ordonné le droit de viol. C'était jouissif. On dominait la nature humaine ouverte comme une huître. Y'avait plus qu'à farfouiller dans l’huître. Alors on a farfouillé dans l’huître.
Ouais on s'est engouffré dans la vie des gens on a défloré ce qui ne se déflore pas. Pire que le viol d'un de leurs mômes, le viol du jardin de derrière. Putain j'avais pas vu comme ça cause du tracas cette chose-là du jardin de derrière. C'est la pire des choses que de fouler au pied le premier amendement américain. Ouais le jardin de derrière quand je suis entré dedans j'ai entendu comme le craquement fin de son voile de pudeur. Et pis j'ai bien vu leurs gueules d'effarés amassés sur les vitres. Putain c'était bizarre. on aurait dit des fantômes avec des fusils. Ça m'a fait tout drôle. C'était comme s'ils avaient vu le diable ou une chose inconnue de leur répertoire. Ouais alors j'ai pas tâtonné j'ai bien senti qu'il fallait pas que je m'attarde devant ce parterre d'attardés. Alors j'ai fait mine de regarder un peu partout mais en vérité j'ai regardé nulle part. J'ai regardé tout droit devant et j'ai filé comme un lâche. Et après y'avait quoi ? Après Y'avait rien. Derrière le jardin de derrière y'avait rien, y'avait ce que la mémoire de ceux d'ici ne veut pas voir. Et qui est leur véritable nature. Et qui pue. Et qui renâcle le sol en soufflant avec le museau.
Le désir et la mort
Après j'ai sauté la barrière. Je suis retombé dans un champs de maïs et ça m'a fait remonter à la gueule des choses que j'avais pas envie de voir remonter. Ça m'a fait remonter que quand j'étais môme j'étais laissé à l'abandon toute la journée et que j'avais un chien loup maigre comme un clou et même qu'il boitait. Mais c'était mon pote. Il s'appelait Prince. Je sais pas pourquoi il s'appelait prince peut-être parce que c'était un prince. Il avait la classe pour moi. Il était comme moi. Il vivait tout seul. On dit que c'était parce qu'il avait été banni du groupe des chiens errants. Qu'il avait pris une dérouillée par le chef de bande, un chien noir autoritaire, et qu'il errait depuis à la recherche de nourriture et qu'il était ivre de liberté. C'est ça qui m'avait rapproché de lui c'est qu'on se ressemblait côté liberté et nourriture. On avait pas à parler. On avait rien à dire. On se suffisait de marcher côté à côte dans le silence des jours et dans l’enfilement des nuages et dans leur ombre portée sur les herbes hautes des prairies.
abers- Messages : 255
Date d'inscription : 21/11/2010
Localisation : Saint-Germain en Laye
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Toujours très bien. ^^ Je te fais un MP, abers : j'ai quelques bons plans à te proposer qui te diront certainement.
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
le plaisir du Céline. Frais , vivant.
Amazinc- Messages : 59
Date d'inscription : 01/01/2015
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Merci Amazinc, comme je le disais pas là mais ailleurs sur un site dédié, les commentaires des lecteurs sont des boosters pour écrire. Parce que, comme c'est une activité plutôt solitaire, il faut vraiment que des gens disent qu'ils entendent une voix qui leur parle et que le livre en train de s'écrire ne leur tombe pas des mains. Alors merci pour ça, Amazinc. Tu vas poster quelque chose ?
abers- Messages : 255
Date d'inscription : 21/11/2010
Localisation : Saint-Germain en Laye
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Je n'arrive plus à écrire. Je ne fais que chier des ruminations. Je ne relis même plus. Je ne travaille plus le verbe. Je dois à nouveau remédier à la saloperie de maladie dont je suis génétiquement prédisposé. Récurrent pattern. Mais j'aimerais beaucoup pouvoir continuer à te lire. Parce que justement il y a de la vie dans ce que tu nous offres. Tu me fais effet.
Amazinc- Messages : 59
Date d'inscription : 01/01/2015
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Merci pour ce fil et toutes ces infos (de l'auteur et de tous
Invité- Invité
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Merci à toi pour ton message, Zabgahangirl.
Et j'espère que tu parviendras de nouveau à écrire, Amazinc. Sinon, su tu veux parler du problème qui te fait bloquer ici, n'hésite surtout pas.
Le retour de ce fil me fait penser que le texte dont j'ai posté un extrait ci-dessus à été pris. J'édite dont le poste pour retirer ce dernier.
Et j'espère que tu parviendras de nouveau à écrire, Amazinc. Sinon, su tu veux parler du problème qui te fait bloquer ici, n'hésite surtout pas.
Le retour de ce fil me fait penser que le texte dont j'ai posté un extrait ci-dessus à été pris. J'édite dont le poste pour retirer ce dernier.
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
ouf suis donc passée à temps pour le lire
joli. tu y détailles comme tu le dis des choses qui ne vont pas intéresser, interpeller, toucher tout le monde, mais le fond y est et c'est le tien, ton style...
joli. tu y détailles comme tu le dis des choses qui ne vont pas intéresser, interpeller, toucher tout le monde, mais le fond y est et c'est le tien, ton style...
Invité- Invité
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Tout juste, alors. XD
Et merci.
Après, les textes sont toujours retravaillés avec l'éditeur. Ça dépend des éditeurs: certains recherchent des textes déjà nickels, sur lesquels il y aura un minimum à investir en travail éditorial, d'autres sont près à prendre des textes plus imparfaits mais dans lesquels ils trouvent un potentiel qui leur plaît. Enfin, perso j'adore ça retravailler mes textes avec un éditeur donc ça va bien.
Et merci.
Après, les textes sont toujours retravaillés avec l'éditeur. Ça dépend des éditeurs: certains recherchent des textes déjà nickels, sur lesquels il y aura un minimum à investir en travail éditorial, d'autres sont près à prendre des textes plus imparfaits mais dans lesquels ils trouvent un potentiel qui leur plaît. Enfin, perso j'adore ça retravailler mes textes avec un éditeur donc ça va bien.
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
V.K, ayant déjà publié chez un petit éditeur et étant en train,mais avec entrain, d'écrire mon 4 émes roman, je voudrais effacer, rayer anéantir, ce que tu as écrit, car cela est tellement vrai pour moi que je voudrais l'avoir tapé. Tu es peut être un de mes personnages qui prennant une carte syndicale, se rebelle pour m'envoyer ce message en pleine figure.
Et comme je dis souvent, le plus dur c'est de faire simple, pas simplicité mais simple.
Et comme je dis souvent, le plus dur c'est de faire simple, pas simplicité mais simple.
Flo tant- Messages : 265
Date d'inscription : 27/06/2012
Age : 48
Localisation : Bordeaux
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Je suppose que, pour toi aussi, on peut ajouter le doute incessant, la remise en question permanente, l'auto-critique acerbe et la faculté à se prendre la tête des jours durant sur des éléments sur lesquels, après coup, on se demande bien pourquoi on s'est fait autant de nœuds à ce sujet.
(à ajouter aux caractéristiques communes, peut-être)
(à ajouter aux caractéristiques communes, peut-être)
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Pour écrire je ne me pose pas trop de question, cela va assez vite.
Mais à la relecture, j'essaye de comprendre ce que j'ai écrit puis je modifie, modifie, modifie..... là c'est très long.
Je passe par des moments, c'est génial à des c'est vraiment nul.....
Ce qui m'aide pour la fluidité, c'est de me lire à haute voix.
Mais à la relecture, j'essaye de comprendre ce que j'ai écrit puis je modifie, modifie, modifie..... là c'est très long.
Je passe par des moments, c'est génial à des c'est vraiment nul.....
Ce qui m'aide pour la fluidité, c'est de me lire à haute voix.
Flo tant- Messages : 265
Date d'inscription : 27/06/2012
Age : 48
Localisation : Bordeaux
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Tiens tiens, ça me parle ces petits conseils d'écritures.
Combien de fois ne me suis-je pas emballée dans mes écrits pour en arriver à des remarques telles que: "C'est beau, mais je ne comprends pas."
Rayer, simplifier... &non sans une certaine frustration!
Personnellement, je trouve que certains mots et un flot d'adjectifs rendent bien mieux l'emotion, l’atmosphère... bien sûr éviter d'en submerger le lecteur, question de dosage! Éviter de refourguer une indigestion. Mais simplifier pour simplifier, offrir une simplicité qui ne nous (me?) correspond pas? Quel dommage, j'associe ça à une présentation de soi faussée...
ça permet de plonger le lecteur dans un certain monde aussi, plus précis, plus analysé. Maintenant tout dépend aussi du message à faire passer!
Belle parole de Rodrigo Fresan! À méditer...
Combien de fois ne me suis-je pas emballée dans mes écrits pour en arriver à des remarques telles que: "C'est beau, mais je ne comprends pas."
Rayer, simplifier... &non sans une certaine frustration!
Personnellement, je trouve que certains mots et un flot d'adjectifs rendent bien mieux l'emotion, l’atmosphère... bien sûr éviter d'en submerger le lecteur, question de dosage! Éviter de refourguer une indigestion. Mais simplifier pour simplifier, offrir une simplicité qui ne nous (me?) correspond pas? Quel dommage, j'associe ça à une présentation de soi faussée...
ça permet de plonger le lecteur dans un certain monde aussi, plus précis, plus analysé. Maintenant tout dépend aussi du message à faire passer!
Belle parole de Rodrigo Fresan! À méditer...
Eoos- Messages : 39
Date d'inscription : 09/05/2015
Age : 28
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Tiens, je la connais très très bien cette citation de Fresán (auteur à lire absolument).
Le reste de l'interview est ici : http://www.lmda.net/din2/n_par.php?Idpa=MAT07736
C'était mon credo pour le NaNoWrimo 2014, la petite phrase qui m'a permis de mettre de côté un peu de mon perfectionnisme paralysant, et mes manières de belles tournures (= de chichis creux). Mon exigence et mon corsetage littéraire empêchaient mes textes de respirer, de vivre, voire d'exister.
Grâce à ça, je me suis remis à écrire. Un peu.
Fresán écrit avec des mots très simples, des phrases parfois bancales, mais ses prouesses se situent dans tout le reste. Il faut le lire pour comprendre. Il a su s'affranchir de la tradition littéraire ("Regardez comme je suis post-moderne !"), et imposer ce qu'il savait faire, ce qu'il avait envie de faire.
Je ne sais pas s'il y a des défauts propres aux "zèbres" écrivains, je sais qu'il y a des défauts propres aux perfectionnistes, et que c'est très lié. Ce que formule Fresán, c'est moins une vérité que ce qu'un perfectionniste s'est mis en tête pour se libérer du poids de son propre regard sur son travail.
En ce sens, Fresán a réussi sa libération, et nous offre des romans parmi les plus géniaux et novateurs de son temps (nul doute qu'il sera reconnu comme une figure majeure de la littérature sud-américaine d'ici quelques années).
Le perfectionniste doit assumer, dans un premier temps, de ne pas écrire parfaitement. De rougir en se relisant. D'avoir plus de bas que de hauts, mais il doit savoir se rappeler des hauts sans quoi c'est le découragement assuré. Il sera toujours temps de trier plus tard.
Il doit s'astreindre à une discipline réelle, ce qui est la chose la plus compliquée pour lui (on termine toujours par lier perfectionnisme et procrastination). De ma petite expérience, et de ce que je vois autour de moi, c'est le seul conseil valable : "Astreint-toi à une discipline : fixe toi un objectif de mots, de pages, de temps, et sois régulier." Le reste vient seul, si ça doit venir.
Ecrire pour écrire, quitte à en jeter 90%. J'ai eu une période où la forme me rassurait. C'était un repère fixe là où il n'y avait que vide, liberté, vertiges. Donc j'écrivais en vers, en rimes, ou j'écrivais des nouvelles dans un langage très chiadé ou bourré de jeux de mots. Techniquement, c'était parfois réussi. Dans le fond, c'était souvent vide. Fuite en avant. L'excès d'adverbes a pu en être un symptôme.
Le plus dur a été d'abandonner la forme pour entrer dans le propos (sans entrer dans la dichotomie grossière). De sauter sans parachute.
Avant, on ne me disait pas "ton texte n'a rien à dire" mais "c'est très bien écrit". Comme quoi j'avais réussi ma manœuvre (inconsciente) de diversion. On trompe, et on se trompe volontiers pour ne pas se confronter à ses limites.
En abandonnant les excès de forme, je me suis retrouvé (comme mes textes) à poil.
Impossible de me cacher derrière les mots, il était temps d'assumer.
Du coup je rejoins pas mal l'article du début de topic, même si chaque "How to" en matière d'écriture trouve très vite ses limites, et a même intérêt à les trouver très vite pour ne pas devenir un nouveau carcan. On ne mettra jamais la littérature en boîte.
C'est peut être ici aussi que les français ont loupé la marche, quelque part au siècle dernier. La France de Gaston Gallimard rayonnait grâce à des auteurs d'une force incroyable. Et puis on a abandonné le propos (Vargas Llosa (en substance) met ça sur le compte de l'absence de véritables bouleversement politiques en France, post après-guerre, résultant sur une forme d'embourgeoisement de la littérature française), on s'est enfoncé dans le maniérisme (on ne manquait pas de personnes intelligentes, d'intellectuels, d'érudits), et depuis on a ce qu'on mérite. Des imitateurs, des insipides, des enfanteurs de bons sentiments. "Des aptères", disait Céline.
En Amérique du Sud, on a vu apparaître des auteurs de tous les milieux, peu formatés, libres du poids de l'héritage culturel, avec un bagage de vécu très important. Des idéaux, et plus intéressant encore, des idéaux déçus. La littérature ne naît pas de l'ordre. C'est aujourd'hui une des littérature les plus intéressantes du monde.
Pour écrire, encore faut-il avoir des choses à dire. Le reste n'est que branlette.
Et avec tout ce qui se passe en ce moment, et tout ce qui reste à venir, je suis optimiste quant à l'avenir de la littérature française. C'est le seul domaine pour lequel je suis optimiste, en réalité.
Le reste de l'interview est ici : http://www.lmda.net/din2/n_par.php?Idpa=MAT07736
C'était mon credo pour le NaNoWrimo 2014, la petite phrase qui m'a permis de mettre de côté un peu de mon perfectionnisme paralysant, et mes manières de belles tournures (= de chichis creux). Mon exigence et mon corsetage littéraire empêchaient mes textes de respirer, de vivre, voire d'exister.
Grâce à ça, je me suis remis à écrire. Un peu.
Fresán écrit avec des mots très simples, des phrases parfois bancales, mais ses prouesses se situent dans tout le reste. Il faut le lire pour comprendre. Il a su s'affranchir de la tradition littéraire ("Regardez comme je suis post-moderne !"), et imposer ce qu'il savait faire, ce qu'il avait envie de faire.
Je ne sais pas s'il y a des défauts propres aux "zèbres" écrivains, je sais qu'il y a des défauts propres aux perfectionnistes, et que c'est très lié. Ce que formule Fresán, c'est moins une vérité que ce qu'un perfectionniste s'est mis en tête pour se libérer du poids de son propre regard sur son travail.
En ce sens, Fresán a réussi sa libération, et nous offre des romans parmi les plus géniaux et novateurs de son temps (nul doute qu'il sera reconnu comme une figure majeure de la littérature sud-américaine d'ici quelques années).
Le perfectionniste doit assumer, dans un premier temps, de ne pas écrire parfaitement. De rougir en se relisant. D'avoir plus de bas que de hauts, mais il doit savoir se rappeler des hauts sans quoi c'est le découragement assuré. Il sera toujours temps de trier plus tard.
Il doit s'astreindre à une discipline réelle, ce qui est la chose la plus compliquée pour lui (on termine toujours par lier perfectionnisme et procrastination). De ma petite expérience, et de ce que je vois autour de moi, c'est le seul conseil valable : "Astreint-toi à une discipline : fixe toi un objectif de mots, de pages, de temps, et sois régulier." Le reste vient seul, si ça doit venir.
Ecrire pour écrire, quitte à en jeter 90%. J'ai eu une période où la forme me rassurait. C'était un repère fixe là où il n'y avait que vide, liberté, vertiges. Donc j'écrivais en vers, en rimes, ou j'écrivais des nouvelles dans un langage très chiadé ou bourré de jeux de mots. Techniquement, c'était parfois réussi. Dans le fond, c'était souvent vide. Fuite en avant. L'excès d'adverbes a pu en être un symptôme.
Le plus dur a été d'abandonner la forme pour entrer dans le propos (sans entrer dans la dichotomie grossière). De sauter sans parachute.
Avant, on ne me disait pas "ton texte n'a rien à dire" mais "c'est très bien écrit". Comme quoi j'avais réussi ma manœuvre (inconsciente) de diversion. On trompe, et on se trompe volontiers pour ne pas se confronter à ses limites.
En abandonnant les excès de forme, je me suis retrouvé (comme mes textes) à poil.
Impossible de me cacher derrière les mots, il était temps d'assumer.
Du coup je rejoins pas mal l'article du début de topic, même si chaque "How to" en matière d'écriture trouve très vite ses limites, et a même intérêt à les trouver très vite pour ne pas devenir un nouveau carcan. On ne mettra jamais la littérature en boîte.
C'est peut être ici aussi que les français ont loupé la marche, quelque part au siècle dernier. La France de Gaston Gallimard rayonnait grâce à des auteurs d'une force incroyable. Et puis on a abandonné le propos (Vargas Llosa (en substance) met ça sur le compte de l'absence de véritables bouleversement politiques en France, post après-guerre, résultant sur une forme d'embourgeoisement de la littérature française), on s'est enfoncé dans le maniérisme (on ne manquait pas de personnes intelligentes, d'intellectuels, d'érudits), et depuis on a ce qu'on mérite. Des imitateurs, des insipides, des enfanteurs de bons sentiments. "Des aptères", disait Céline.
En Amérique du Sud, on a vu apparaître des auteurs de tous les milieux, peu formatés, libres du poids de l'héritage culturel, avec un bagage de vécu très important. Des idéaux, et plus intéressant encore, des idéaux déçus. La littérature ne naît pas de l'ordre. C'est aujourd'hui une des littérature les plus intéressantes du monde.
Pour écrire, encore faut-il avoir des choses à dire. Le reste n'est que branlette.
Et avec tout ce qui se passe en ce moment, et tout ce qui reste à venir, je suis optimiste quant à l'avenir de la littérature française. C'est le seul domaine pour lequel je suis optimiste, en réalité.
Subrisio Saltat.- Messages : 174
Date d'inscription : 25/08/2014
Age : 37
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Pas étonnant, Subrisio, je l'ai découvert sur JE dans un post de toi, me semble-t-il
Je serais curieuse de découvrir Fresán. Y aurait-il un titre que tu recommanderais ?
Merci pour cette réponse que je trouve particulièrement intéressante
Je serais curieuse de découvrir Fresán. Y aurait-il un titre que tu recommanderais ?
Merci pour cette réponse que je trouve particulièrement intéressante
Invité- Invité
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Punaise des fois on me lit
De l'avis général, c'est La vitesse des choses qu'il faut lire absolument. Je ne l'ai pas lu encore, il sommeille sur mon étagère depuis des mois. Disons que la taille du pavé me décourage, vu le peu de temps de lecture dont je dispose actuellement. Je programme ça pour l'été.
J'ai lu Mantra et Les jardins de Kensington.
C'est sûrement Mantra le meilleur des deux (si tu le lis tu comprendras peut-être mon avatar actuel), à égalité ou presque avec La vitesse des choses. Personnellement j'ai eu un coup de cœur pour Les jardins de Kensington, même s'il a beaucoup de défauts, de maladresses et de longueurs, mais c'est sûrement à cause de Mon Peter Pan (syndrome entré en phase de sommeil, même si je garde mon costume dans mon placard. True story).
J'en ai gardé le souvenir d'une densité dépressive et pop, avec un arrière-goût de fatalité funeste qui reste sur le palais bien après avoir refermé le bouquin.
Mais je te conseille quand même un des deux autres, qui font plus facilement consensus .
De l'avis général, c'est La vitesse des choses qu'il faut lire absolument. Je ne l'ai pas lu encore, il sommeille sur mon étagère depuis des mois. Disons que la taille du pavé me décourage, vu le peu de temps de lecture dont je dispose actuellement. Je programme ça pour l'été.
J'ai lu Mantra et Les jardins de Kensington.
C'est sûrement Mantra le meilleur des deux (si tu le lis tu comprendras peut-être mon avatar actuel), à égalité ou presque avec La vitesse des choses. Personnellement j'ai eu un coup de cœur pour Les jardins de Kensington, même s'il a beaucoup de défauts, de maladresses et de longueurs, mais c'est sûrement à cause de Mon Peter Pan (syndrome entré en phase de sommeil, même si je garde mon costume dans mon placard. True story).
J'en ai gardé le souvenir d'une densité dépressive et pop, avec un arrière-goût de fatalité funeste qui reste sur le palais bien après avoir refermé le bouquin.
Mais je te conseille quand même un des deux autres, qui font plus facilement consensus .
Subrisio Saltat.- Messages : 174
Date d'inscription : 25/08/2014
Age : 37
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Je ne suis pas trop culturé (je vais essayer de lire ces références par curiosité) mais j'ai l'impression que le début du topic concernait aussi la clarté dans les posts. Je suis souvent adepte du surimpressionnisme, parce que c'est compliqué de se détacher des subtilités ou des doubles lectures qui nous sont chères, et en formation on m'a donné une mesure de référence pour ce qui concerne la médiation (je pense qu'on est est tous là); chaque phrase devrait se composer de 18 mots avec une seule idée directrice principale (possibilité de faire un petit contrepoint qui introduit souvent la suivante). C'est un peu frustrant mais j'y trouve un certain plaisir à devoir éliminer des options... même si c'est douloureux !
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Merci pour cette mention si laudative de mon blog !
Même si, dans certains autres articles, j'essaie effectivement de cerner une méthode, ce n'est pas le cas dans celui qui est cité ici : il s'agit uniquement de déconstruire quelques réflexes d'écriture que l'on fait siens sans y penser quand on se lance dans cette activité...
NK
Même si, dans certains autres articles, j'essaie effectivement de cerner une méthode, ce n'est pas le cas dans celui qui est cité ici : il s'agit uniquement de déconstruire quelques réflexes d'écriture que l'on fait siens sans y penser quand on se lance dans cette activité...
NK
Muse lit au petit déj- Messages : 2
Date d'inscription : 22/05/2015
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
attirée par un pseudo plus que sympa et original, me voici passant je crois sur le fil où untel cite untel qui vient lui dire qu'il l'a lu le citant ?
si c'est le cas j'adore, je passe toujours où il se passe des trucs sympas
si c'est le cas j'adore, je passe toujours où il se passe des trucs sympas
Invité- Invité
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Ravie de vous voir par ici, NK ! Vous n'alimentez plus votre blog, c'est dommage... Je l'ai amplement parcouru et il est une source de documentation et de réflexion que j'ai énormément appréciée dans le petit monde de l'écriture.
VK.- Messages : 320
Date d'inscription : 17/01/2015
Age : 45
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Merci ! J'ai essayé d'avoir une qualité que j'aurais aimé trouver à l'époque là où je cherchais conseil.
Je n'alimente plus trop le blog, c'est vrai, car chaque article me prenait une demi-journée d'écriture, et je n'ai plus ce temps-là devant moi. Je pense avoir traité l'essentiel des questions de base des écrivains...
Mais peut-être que tout cela reprendra vie un de ces jours...
Je n'alimente plus trop le blog, c'est vrai, car chaque article me prenait une demi-journée d'écriture, et je n'ai plus ce temps-là devant moi. Je pense avoir traité l'essentiel des questions de base des écrivains...
Mais peut-être que tout cela reprendra vie un de ces jours...
Muse lit au petit déj- Messages : 2
Date d'inscription : 22/05/2015
Re: Les défauts fréquents des zèbres écrivains
Bonjour VK. J'ai dépassé les 100 pages, grâce à vous. Applaudissements nourris, ovation, courbettes et autres remerciements...
abers- Messages : 255
Date d'inscription : 21/11/2010
Localisation : Saint-Germain en Laye
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