Présentation de Tesla

Je suis surpris que mon dernier message date du 2 février.
Je pensais l’avoir posté début janvier. J’ai l’impression que ça fait longtemps.
(Et non, Miss aux yeux arc-en-ciel, je n’ai pas vu ton message, mais tant pis…)

Dans une vie, il se passe beaucoup de choses.
Un jour, mon propre dégoût m’a pété au casque. Ce jour-là, je me trouvais ridicule et insignifiant, et je suis donc sorti ramasser des déchets en bords de Vienne, avec mes gants et mon sac poubelle, en me disant : « les gens se moqueront de moi, ils sont cruels et je veux prouver qu’en faisant quelque chose de bien, on s’en prendra à moi ! ».
Devinez quoi : personne ne s’en est pris à moi. Personne ne m’a parlé. Mais surtout, j’ai fait quelque chose qui m’a intéressé et que je trouvais utile et bien.
J’ai réédité les sorties. Souvent. Bon, ça latte les genoux, je suis sous-équipé, mais bon.

Chose assez étrange, j’ai été me présenter le plus spontanément du monde en cabinet d’intérim. Ceux-ci se sont retrouvés fort embarrassés par mon « profil atypique », et ont fini par me lâcher. Chose encore plus étrange, j’ai pris mes bouboules à deux mains et j’ai dit « puisqu’ils ne veulent pas me vendre, je vais me vendre moi-même ! ». Et je suis parti me présenter en entreprise.
Jeudi, j’ai fait 7 heures de route pour aller voir une start-up qui m’intéressait (à Tours).
Tu m’aurais dit ça il y a un mois, je me serais recroquevillé de douleur à l’idée.

Je ressens de l’impatience, surtout. Je suis impatient de pouvoir à nouveau bouger quand j’ai des courbatures aux jambes. Je suis impatient de rencontrer des gens et je ne supporte pas qu’on soit dimanche car je serais parti du tac-au-tac me renseigner sur les assos locales. Je suis impatient de pouvoir faire une sortie plaisante pour pouvoir rencontrer du monde, pouvoir m’exprimer (d’où le fait que je me soie rabattu ici).
Et ce, même si je suis supposé être « timide ».

Mais, vois-tu, ce n’est pas suffisant de juste déclarer « je suis timide ». Je n’aime pas ça. Je n’aime pas être ce mec qui est supposé être « un bêta » ou « un oméga » du point de vue des PUA (dragueurs modernes e-connectés). Je n’aime pas la loose. Je n’aime pas être coincé sans avoir l’occasion de me créer de nouvelles opportunités, d’élargir mon panel d’options tactiques sur « ce que je peux faire, ce que je peux être, ce que je peux vivre ».
Alors je bois mon café, je ronge mon frein et je me sens affreusement impatient.
Et ce, même si le mythe du « mâle alpha à succès », pour moi, c’est juste une théorie fumeuse pour que quelques personnes puissent se sentir mieux en disant « je suis un winner, vous êtes tous des victimes et des losers ».
Je vois le nombre de bouquins, formations et coaches qui vendent ce truc et je me dis : bor***, on en est arrivé à un tel état d’esprit de gagnants/perdants...

Je voudrais une troisième voie. Une voie gagnants/gagnants. Je veux me battre, je ne veux pas être considéré comme un déchet et je ne veux pas que d’autres que moi soient considérés comme des déchets. Pour quoi ? Parce qu’il n’y a pas de taf en France ? Parce qu’il te faut un BTS de serreur de boulons de 8 pour simplement pouvoir serrer des boulons de 8 toute la journée en usine ?
Devoir être un spécialiste extrêmement pointu dans un domaine pour avoir un job intéressant ? Puis se faire lâcher définitivement le jour où on n’a plus besoin de toi ?

Bienvenue en France : le boulot, fonder une famille, c’est ce qui fait toute ton existence sociale. Moi, je suis un paria. Je suis en marge. Et de plus en plus, je suis dégoûté par le monde du travail. Je n’en ai plus grand-chose à faire ; tout ce que je demandais, c’était un projet, quelque chose qui me permet d’aider, améliorer les choses pour ne serait-ce qu’une personne. Si TotalFinaElf ou l’usine de laine de verre locale trouvent que je ne sers à rien, je construirai mon monde sans eux, voire même, peut-être, certains jours, en dépit d’eux, contre eux, par haine d’eux.
Parce que « si je ne réussis pas ma vie, c’est ma faute », paraît-il.

Je n’ai pas envie de devenir quelqu’un d’haineux. Mais c’est vrai que je suis impatient. C’est vrai que le mec qui me colle aux fesses pendant que je conduis, je te le ferais passer sous le capot plié en 4. C’est vrai que l’employé de l’agence d’intérim qui glousse en voyant mon CV, je te le faxerais à son patron. C’est vrai que certains jours, je voudrais voir le monde brûler…
Ce sentiment-là me met encore mal à l’aise, j’espère réussir à en faire quelque chose ; ça ne sert à rien de se faire du mal pour rien. J’espère domestiquer ce sentiment-là comme j’ai domestiqué, sans le savoir et sans spécialement le vouloir, ma peur d’aller me vendre.

Ah, aussi, j’ai déjà dit que je suis impatient ?
(lol)

Débarrasse toi des théories à la con qui classent les gens... 
Y a pas de 3ém voie, tout simplement parce qu'il n'y a pas (je pense) de voie... enfin je pense qu'il y a une voie par personne, et après si on est dans un groupe qui ne résiste pas à l'envie de nous refourguer un rôle, ben on s'en amuse, on joue, on retourne le rôle on le détricote et on le pulvérise quand il ne nous plaît plus.

La haine mène au côté obscur  !!!

Plus sérieusement, je pense qu'on a tous eu, à certain moment, ces envies de voir quelqu'un qui nous lourde pulvérisé ! (moi en ce moment, va savoir pourquoi, en voiture aussi, se sont ces abrutis qui ne savent pas utiliser les clignotants et/ou qui se placent mal sur les ronds points, là ça va encore mais les parigos vont bientôt revenir, avant ceux qui collaient derrières pouvaient m'énerver, maintenant ça n'est qu'une information). Alors oui ça tu as raison il faut se débarrasser de ça, ça n'apporte rien, ça épuise pour rien, on occupe de la cervelle à penser du mal pour des projets qu'on ne fera pas, plutôt que de penser à ce qu'on peut faire.

Je suis bluffé en effet par ta mise en vente  !

Franchement, je le redis, tu es un mec bien, tu n'as pas à te comparer aux soit disant Alphas, Betat, PUMA ou je ne sais plus quoi.
Tu n'as rien à prouver, tu as à vivre, profiter, te régaler en écoutant des bonnes musiques, te faire plaisir avec tes instruments, jubiler en lisant des trucs sympas, des rencontres, des... bref profiter.

Les autres on échange avec, on partage avec et ceux qui jugent, ceux qui provoquent en te foutant une clope à la figure pour te narguer (par exemple...), ceux qui sont prêts à vendre père, mère et enfants pour un poste (encore un exemple au hasard), il ne faut que les fois comme des espèces de trucs qui nous parasitent, mais finalement qui ont peut d'importance à la fin quand on fera le bilan. Leurs vies à eux sont merdiques, basées sur des éléments matériels, des victoires de gagne petit. Tu peux viser plus haut et mieux !

Je t'ai déjà dis, moi à la fin, j'ai envie de me retourner en me disant "putain c'était trop bien  !", c'est ça le seule truc, à la fin y aura que toi qui compte, que ton avis pour te dire "putain c'était bien". Tes valeurs de bien, de mal, essayer de ne pas faire de mal, tout du moins pas exprès. On avance comme on peut, à taton, sans vraiment savoir ce qu'on fait demain, mais on cherche le smile, la niak, le plaisir, sans faire de mal. Je pense que pour ce genre de chose on a les mêmes valeurs.

Chercher à savoir, à comprendre, découvrir, c'est ça la richesse, pas le compte en banque (même si on sait qu'on doit bien y mettre quelques sous). Et puis des trucs pour se faire plais'  !

A la tienne mon ami et bravo pour les trucs où tu avances   et sois fier de toi ! Ne laisse personne te rabaisser, jamais ! Tu es un mec bien, fondamentalement bon j'en suis sûr !

Si tu n'as pas lu le message, alors je te le re- posterai ici, je crois que je l'ai gardé quelque-part... Moi aussi j'aimerais croire que la voie gagnant/gagnant existe...d'ailleurs, je crois que j'y crois ("je crois que j'y crois" quelle drôle de phrase...). Laisse la haine aux faibles, tu n'es ni un looser, ni un déchet, juste un être humain qui cherche son chemin...


(et la timidité, ce n'est pas une tare, c'est même parfois très joli. Pour le milieu pro, plus tu te lanceras des défis comme tu as fait, plus ta soit disant timidité volera en éclats...nous ne sommes pas des êtres figés...fais-toi confiance)

Grazie mille à vous deux

Oui, rien n'est jamais figé, j'oublie trop souvent.
Personne n'est condamné, et c'est sûr qu'il ne faut pas oublier la "big picture".

Bienvenue dans le TURFU! (genre, deux ans et demi après).

Dans le TURFU!, Tesla est devenu pâtissier. Dans l'entreprise familiale.
Pas si chaud au début, Tesla passe son CAP.
Surprise, il y a de la technologie en pâtisserie. Beaucoup, même. Il faut comprendre pourquoi et comment les choses fonctionnent.
Au final, il a le sentiment de brasser du matériau, de faire de la soudure et de la conception, sauf que ça se mange.

En plus, il est pépère dans son labo et podcaste des émissions de France Inter et de France Culture en bossant.
Et y'a des machines à entretenir et à réparer !

Elle est pas belle la vie ?

Elle est belle, quand on lit de bonnes nouvelles comme ça ! Bon bricolage, Tesla, j'espère que tu nous feras goûter un jour ^^

Ça a l'air chouette, ça fait plaisir de lire des histoires de reconversions réussies et épanouissantes !
Si tu veux du challenge, mon graâl rayon gourmandise ce serait un bon opéra vegan, c'est faisable ?