Gérer le bénévolat...

Je suis une bénévole professionnelle.
Ma belle-mère m'a encore demandé hier si je comptais continuer longtemps de proposer ainsi mes services sans compensation financière... Je lui ai répondu que j'y trouvais certaines satisfactions personnelles... Je ne me voyais pas lui préciser que j'avais de toute façon beaucoup de mal à faire rimer investissement personnel et argent...
Je bosse donc gracieusement pour plusieurs associations et je sature ! Au tout début, on vous remercie. Un peu. Et puis plus du tout... C'est naturel... Eolia est toujours tellement contente de rendre service... De toute façon, elle le répète elle-même, elle y trouve son compte...
Aujourd'hui, une fois de plus, on vient pourtant de me "griller"... Ou du moins c'est ainsi que je le ressens pour le moment avec mon hypersensibilité habituelle. J'ai toujours encaissé les petits hics problématiques, sauf une fois ou deux... Comme à mon habitude, je n'ai encore rien dit, mais je bous ! J'ai passé une bonne partie de mon mois de juillet sur ce projet, beaucoup bossé pour avancer ce dossier, réalisé 70 % du boulot à moi toute seule et voilà qu'on m'en écarte tout d'un coup... Zut alors ! Une maladresse de plus, certainement... N'empêche que la pilule passe mal... Alors, je me suis dit que j'allais libérer un peu mon excessivité peut-être sur zébra...
Et puis vous demander comment vous vous gérez votre bénévolat ? Etes-vous aussi des accros au bénévolat ? Etes-vous aussi le gentil de service qui finira peut-être pas passer pour l'empêcheur de tourner en rond lorsqu'il explosera à force de trop s'être contenu ? Comment vous placez-vous pour être respecté sans tout "défoncer"
? Ou toute autre expérience que vous souhaiteriez partager...
Pour ma part, je file ronchonner, m'énerver toute seule puis essayer de me recentrer sur autre chose...

Tout travail mérite une reconnaissance, une gratification, une prise en considération de ce travail (quelque soit la forme que cette reconnaissance prend ? )

J'ai bossé 8 ans comme responsable bénévole...(j'ai un peu porté à bout de bras, surtout moi, beaucoup de projets) même si ponctuellement on était nombreux. J'ai fatigué...Et puis j'ai décidé de penser un peu à moi...de pas me faire passer en dernier...et aussi : j'ai choisi de faire des pauses car je ne pensais pas apporter du bon, si je n'étais pas moi-même bien. (Donc c'est vraiment pas de l'égoïsme de ma part hein)

Je te comprends très bien...
Il y a des cons à présent, que ce soit dans les asso ou que ce soit ds le milieu du travail, qui s'attribuent le mérite du travail d'un autre...c'est nul. C'est anti constructif. je ne sais pas quelle réponse il faut avoir (laisser pisser ou gueuler, ou rappeler gentiment le bonne grosse part qu'on a faite soi...)

Tu dis que tu es bénévoles ds plusieurs structures, ça ça doit t'épuiser moralement...pourquoi ne pas choisir juste les 1 ou 2 qui te ressemblent le plus et t'investir plus, mais dans moins de structures ?

Ensuite...dans toutes les structures, la meilleure reconnaissance qu'on ait vient souvent "du public" pour lequel on se donne...(et pas des collègues ou des responsables)...

Si on ne trouve plus "son compte"...je crois qu'il faut penser à faire autre chose...en tout cas, on n'est utile à rien ni personne si on est épuisé, excédé, touché, peiné...(bref comme dit Zeihbr : si on n'a plus la "bonne volonté", le goût)...et puis ne pas cupabiliser, ça vient pas forcément de "nous", ça peut venir de l'ambiance de travail collectif...

(Peuh avec les EU, plus personne ne sait "donner envie à tout le monde" de se lever le matin pour aller bosser...plus personne n'a le coeur à l'entrain...comme c'est triste...)

Bon courage !!!

Merci beaucoup Zheibr et Phèdre pour vos témoignages et mots de réconfort.

Je m'imagine difficilement signer seulement des papiers, mais je te comprends Zheibr... Pas toujours évident en effet...
Pour ma part, j'ai bien fait de ne pas fuir trop loin, d'attendre car j'ai pu obtenir quelques explications avec une copine de l'association concernée. Me suis inquiétée trop vite sans doute... Modération, où es-tu ? Heureusement que j'ai appris à me méfier de mon "tout ou rien" .. Tout n'est pas parfait et le souci avec cette asso est que je travaille dans l'ombre (donc seule reconnaissance possible : les autres membres). Jusqu'ici cela ne me gênait pas, mais je m'aperçois que c'est de moins en moins vrai... Effectivement, Phèdre, il serait bien que je ralentisse. J'essaie avec celle-ci, le truc, c'est que j'ai beaucoup de difficulté à laisser cette membre que j'estime et que j'aimmeee (pour copier Noumi-bisounours ).
J'ai cependant dit que j'arrêtais un de mes bénévolats. Faut que je résiste à la pression.
Il me reste trois engagements (en plus du précédent) et je ne me vois pas y renoncer... L'un d'entre eux n'est pas facile tous les jours puisqu'il est au contact d'enfants, mais avec eux, la reconnaissance est toujours très visible ! Je dois être trop gourmande, je ne me vois pas renoncer à ces trois là... Même si parfois, je fatigue !

"Tout travail mérite une reconnaissance, une gratification, une prise en considération de ce travail (quelque soit la forme que cette reconnaissance prend ? )"

+1

Eolia, je suis intimement persuadée que l'exploitation ça n'existe pas seulement dans l'entreprise. Les associations sont gourmandes de volontaires, il faut très certainement faire attention à ne pas se faire manger le bras en tendant la main

Moi j'ai un peu le même problème que toi et ça me pose des problèmes pour mon entrée dans le marché du travail, je ne me vends pas bien, je suis trop disponible et me perds. Et sinon dans les associations j'ai tendance à beaucoup critiquer maintenant parce que je ne comprends pas pourquoi les "gens " ne sont pas disposés à faire plus parfois.

moi aussi j'aime aider les gens, mais à l'évidence... que ceux qui me plaisent (finalement y sont plutot rares).

Concernant les associations que j'ai connues à Nimes (qui est une ville moyenne), ça s'est passé de la même façon partout, ce sont principalement des pauvres "dépressifs" qui aident des pauvres "dépressifs" (tristes plutot, ils sont moins sensibles).
faut voir l'ambiance, la plupart des gens intéressés pour aider repartent tres vite, et la plupart des gens qui font appel à l'association pour être aidés sont déçu.
mauvaise ambiance, mauvaise organisation, impossibilité d'apporter ses idées, président qui fait tout à son idée et n'accepte pas les projets des autres, impossibilité de faire évoluer l'association.

la seule solution ici c'est que j'en crée une moi même, mais je ne veux pas faire ça seul (de toute façon pour être une asso il faut être plusieurs) et je suis seul.

LouiselLune,

Cherokee,
Oui, ça c'est mon plus gros souci... Ne pas me laisser manger le bras...
Par contre, je pense que les associations sont un bon endroit pour apprendre à dire "non" parce que je n'ai pas peur de perdre mon boulot et j'avais de toute façon le même défaut lorsque j'ai travaillé pour d'autres... Même si j'ai des progrès encore à faire, j'avance. Il faut seulement que je cesse de voir des personnes et de leur trouver des justifications à mon détriment...

Imuyt,
Il est clair que ce sont toujours les mêmes qui bossent et lorsqu'on voit que vous êtes disponible (dans le sens où vous prenez du temps...),certains se reposent très vite sur nous...
Un truc qui m'avait aidée à passer certains entretiens ou bien me lancer dans un projet d'auto-création : lister mes qualités et tout ce que je fais (y compris dans les associations). C'est utile pour le moral et ça nous permet de réaliser que nous avons réellement des compétences et une valeur... Tu peux également lister tes limites, ce que tu ne veux absolument pas accepter. Bon courage à toi !

Wise spirit,
Dans les associations où je suis, pas vraiment vu beaucoup de dépressifs... Mais plusieurs sont culturelles et d'autres dans l'aide à autrui (mais pas liées à des problèmes psychologiques). Par contre, j'ai en effet pu remarquer qu'il n'était pas toujours facile de changer certaines façons de fonctionner et je trouve parfois ça frustrant comme s'il fallait du temps au colosse ankylosé et perclus de rhumatismes invalidants pour se mettre en route...
Peut-être peux-tu essayer une version asso plus soft, tournée vers le culturel ou une passion. Il suffit d'être deux. Une annonce dans le journal ou sur le net ? As-tu déjà ton idée ?

eolia a écrit:LouiselLune,

Cherokee,
Oui, ça c'est mon plus gros souci... Ne pas me laisser manger le bras...
Par contre, je pense que les associations sont un bon endroit pour apprendre à dire "non" parce que je n'ai pas peur de perdre mon boulot et j'avais de toute façon le même défaut lorsque j'ai travaillé pour d'autres... Même si j'ai des progrès encore à faire, j'avance. Il faut seulement que je cesse de voir des personnes et de leur trouver des justifications à mon détriment...

En commençant à dire non j'ai atterri douloureusement pour ma part. Je me souviens dans l'asso étudiante où j'étais la première fois que j'ai dit non : " Non je ne vais pas sécher les cours pour venir aider", et en réponse "Mais ce sont des cours dont tu ne peux pas te passer ?" assorti d'un regard interloqué. A partir de ce moment j'ai vraiment eu l'impression d'avoir été utilisée comme simple ressource humaine, mangée par l'asso ; j'ai pris un peu mes distances et mon CV a du être mis dans la pile des non fiables comme en interim car on ne m'a plus adressé la parole.

J'espère que ça se passera mieux pour toi et que tu trouveras un rôle mesuré dans tes associations

Tu n'as certainement rien perdu car ce sont eux qui ont un vrai problème : les gens ne sont pas des pions...
Je t'envoie
Merci pour ton souhait...

Le don de soi est une chose, l'abandon à autrui en est une autre.

Je suis dans une association depuis presque 6 ans, et pourtant, je ne sais pas pourquoi j'y reste.

Au début, on était tous logés à la même enseigne, mais avec le temps, certains sont devenu présidents, secrétaires ou trésorier, d'autres sont devenu accueillant, et l'autre est resté en dehors, parce qu'il était pas les autres.
Oh, bah on lui demandait bien des petits services comme ça, pour qu'il reste à porté de main, genre les trucs qu'on veut pas faire, mais qui ne nécessitent pas trop de responsabilité quand même, faut que chacun reste à sa place tout de même.

Un jour, le tout-seul a voulu se présenter pour devenir accueillant, et entrer dans la machine des responsabilité, mais les autres lui on dit non. Pourquoi ? Un prétexte bidon "tu est trop catégorique et tu pourrais choquer des nouveaux" (quand on sait que l'un de ses accueillants le plus apprécié était du genre à montrer ses fesses à n'importe qui et à faire semblent de se masturber, de brouter les minous des filles ou ce genre de truc, on m' reproché ça^^). La vraie raison, que j'ai connu plus tard, c'est que personne n'a voulu dire oui pour moi au CA, et qu'il y a eu 1 non.

J'y suis encor, mais des fois, je me demande pourquoi. Je n'en attend plus rien, bref, c'est peut être seulement la fidélité qui m'anime...


Pour ce qui est du bénévolat, je n'ai pas de réelle expérience, mais je propose mes services aux gens, qui en effets, finissent pas garder en mémoire "ah, mais y'a clément^^". Et en effet, au final, c'est à moi qu'il revient de faire tout ce qui les emmerde, ou qu'il demande un temps fou à faire, puis quand on se rend compte que ce qui reste est notre portée, on dit merci à clément, et on met notre nom dessus.

On se fait exploiter je crois, mais on aime ça, non ? Sinon on arrêterai je crois, vous pensez pas ?

Ben, dans ton cas, je crois quand même que je serais partie.

Je fais du bénévolat aussi à plusieurs endroits. Et quand je suis chômage, j'ai l'impression d'être rémunérée pour mon travail... ben quoi? Le chômage c'est la société qui me paye à ne rien faire mais je fais quelque chose pour la société donc c'est comme si j'étais rémunérée non?

salut a tous ,suis nouveaux

ha oui jai gazouillé en présentation. Eolia (joile ce nom) j'ai aussi pensé au bénévolat , seulement vois tu tu mentionne le manque de reconnaissance aussi, perso je me rend compte que je le fais ,mais a ma maniére, car la les assoc ben, ya tj des protocoles et bien souvent une hypocrisie c'est un bisness de la misére ect...... .

donc la perso, ben je fais a l'extérieur , ama maniére , suis doué , pour, la liberté préfigure la libre expréssion de la créativité .

bidouille !

Investis toi dans un SEL (système d'échange de services). Chaque service est payé en monnaie fictive ce qui permet aux gens, symboliquement, de prendre conscience de ce qu'ils reçoivent et de ce qu'ils donnent. De plus ce n'est pas un acquis, on garde la possibilité de refuser un service (si on manque de temps par ex). Depuis que je fais ça j'arrive bcp mieux à placer mes limites en ayant conscience de ce que j’apporte aux autres. Par ailleurs les gens ont un esprit différent ce qui est tjs bon à prendre.

Dans le bénévolat classique je trouve qu'on est apparenté au travailleur sauf qu'on n'est pas payé. Il y a là aussi beaucoup de gens qui ont des envies de donner malsaines, jusqu'à l'épuisement, le reprochent aux autres mais sans arriver à déléguer, etc. ou encore des personnes qui monopolisent un poste sous prétexte qu'il vient sans être payé. (J'ai travaillé avec des bénévoles et je toruve que c'est encore plus compliqué à gérer que des travailleurs :p )