Surmontant ma mélancolie, je vous offre à lire quelques doses de prose poétique

D'où : "chat échaudé..."

DesperateRobot a écrit:
J'avais envie de changer un peu pour mon lectorat. On ne saurait plaire à tout le monde.

En tout cas, belle bête en guise de réponse. Vous pouvez continuer à m'en poster! Merci bien!

Ce n'est pas un reproche, juste mon impression.

Ce petit chat me ressemble ; quelque chose dans le regard...

Il est toujours difficile de juger de son regard, sinon par les regards des autres reflété dans le sien.

miroirs jolies miroirs de âmes......parfois espoirs ,parfois mouroirs mais toujours mais souvent l'illusoire.....(dsl humeur sombre ....)mais toujours un plaisir de venir ici se laisser emporter par tes mots?.......un vrai lieu où je me ressource.....merci pour ça... 

DesperateRobot a écrit:Il est toujours difficile de juger de son regard, sinon par les regards des autres reflété dans le sien.

Peur, crainte, inquiétude, réserve ; c'est ce que je vois dans le regard des autres ; forcément...

Vibration n°15

Chaque goutte de pluie,  lentille convergente accrochée à cette vitre de l’arrêt d’autobus, contient le paysage des alentours arqué sur ses bords et renversé.

Je ne sais combien remarquent les perles minuscules du quotidien, les infimes détails d’un environnement, les repentirs pointillistes d’un peintre d’une réalité inconnue.[...]

Vibration n°16
Comment encadrer la lumière ?
Comment faire entrer un paysage entre quatre côtés ?
Comment définir l’infini d’un sentiment ?
Comment clore l’intelligence dans un emballage abstrait ?
Comment théoriser l’univers ?[...]

Vibration n°17

Tu as traversé tous les miroirs pour être à mes côtés.
Alors dans quoi à présent vais-je me mirer ?

Tu n’es plus parallèle, tu n’es plus une image virtuelle, ni une lumière emprisonnée dans un tain métallique.[...]

Vibration n°18

Lorsque la première neige papillonnera des nuages, que les premiers vrais silences matinaux renaîtront, que les voitures écraseront la cigarette de leur pot d’échappement sur les cendriers de la chaussée, que les passants, bras en ailes de mouettes, joueront aux funambules sur les premiers verglas[...]

Ou alors une année au bord de la mer...

[/img]

Toutes mes années sont au bord de l'amer!

Merci beaucoup Lemniscate et Dread pour ces images dépaysantes!

J'irais mieux effectivement à comparer les vagues à l'âme et l'écume des jours à la force des mers, des océans et de nuées tout au dessus.

La perspective de ces fêtes, c'est déjà la nausée annoncée. Envie de m'enfermer dans une boîte à six côtés, version chêne ou sapin, pour une hibernation jusqu'en mars. Ou bien chercher un bon petit tiroir à la morgue, au frais.

Mais ce n'est pas possible.

DesperateRobot a écrit:Vibration n°15
Chaque goutte de pluie,  lentille convergente accrochée à cette vitre de l’arrêt d’autobus, contient le paysage des alentours arqué sur ses bords et renversé.
.../...
Curieux  Je n’ai toujours pas la réponse concernant la diversité des formes de gouttes tandis que mon cœur s’arrête de battre au lieu de répondre à la question, pourtant si claire…

Chaque goutte de pluie comme des larmes de vies, semblables et différentes parce qu'humaines et uniques en même temps.
Est-il besoin par moment d'expliquer la diversité ou simplement de la constater, y mêler nos larmes et savoir.
Savoir qu'on est seul pour affronter sa difficulté mais partie d'une multitude qui doit faire de même et par analogie avec celle-ci, savoir que l'équation, même complexe à une solution.

 

"L'équation, même complexe a une solution."
D'accord avec ça. Si un problème n'a pas de solution c'est qu'on l'a mal abordé ou qu'il n'existe pas. Il faut reprendre  les choses par un autre bout, regarder de plus loin...



Ou d'encore plus loin...



Mais parfois de plus près...  

Merci à  Lemniscate pour ce magnifique coucher de soleil sur la mer et à Dread pour un soleil en ascension sur un océan qui semble frais.

En réponse à Ours: "tout équation même complexe a une solution".
C'est une façon très positiviste de considérer le monde. Auguste Comte a fait son temps à mon avis, il faut ouvrir les yeux sur nos incapacités et demeurer modeste. Et tout problème ne se met pas en équation. Cela est donc un présupposé qu'on puisse comprendre rationnellement une situation et en l'enfermant dans une formulation avec des inconnues, en supposant que les inconnues sont du même type, ce qui n'est pas non plus évident.

A cette affirmation qui n'est autre qu'une suite de présupposés , je répondrais que cet avis n'est pas du tout démontré puisqu'il reflète un optimisme que je suis loin de partager.

Et par un certain esprit de provocation, je reprendrai cette phrase.
"Toutes situation, problème, équation chaotique, même complexes, inabordables, indéfinissables, possèdent une ou plusieurs mauvaises solutions ou des réponses inadéquates". J'ai l'exigence d'une solution qui soit idéale. Alors une solution qui est insatisfaisante ne m'intéresse pas. Autant ne rien faire.

Oui, Dread, on peut sortir du jeu qui est tronqué et dont on n'accepte pas les règles, se promener dans la voie Lactée, s'évader au delà de notre galaxie. C'est dire et conforter certains dans leur opinion, toujours les mêmes, qu'ils ont raison contre les plus faibles, toujours les mêmes....

Vibration n°19

Je partirai en courant dans la nuit. Un grand vent rabattrait mon col sur la tête. Où aller ? Où m’enfuir? Mes deux mains en guise d’explication. Me diriger vers une gare ? Lancer une poignée de billets....[...]

Dans le monde physique, ce sont les différences qui permettent le mouvement, le changement. Dans les sociétés, les différences aussi permettent le changement, l'espoir, les rêves, l'amour. Les différences sont le moteur de tout ce petit monde : différences de potentiels : électriques, chimiques, électrostatiques, magnétiques, gravitationnels... Notre société humaine aussi possède des moteurs qui lui sont propres, et issus de différences, à ceci près que nous pouvons agir dessus de sorte que les plus forts et les plus faibles ne soient pas toujours les mêmes ; toutefois, il y aura toujours des plus forts et des plus faibles, par nature, et c'est tant mieux ; je ne voudrais pas voir le jour où tout le monde sera artificiellement au même niveau ! Vive les différences, elles sont les richesses de notre humanité ; alors si je pousse dans l'esprit négatif, on va parler de misères terribles et de drames humains à grande échelle ; oui, le monde est ainsi fait, il n'est ni juste ni injuste, et je rappelle que l'on peut le changer. De plus, les difficultés sont un moyen pour l'humain de se dépasser et de surmonter la "mauvaise donne" naturelle ; il y a un effort à faire, certes ; chacun est libre de le faire ou pas. Petit clin d'œil aux personnes handicapées qui nous donnent une bonne leçon de vie, heureux et conscients de pouvoir utiliser cette petite étincelle de liberté, de vie, d'amour et profiter malgré tout d'un monde pas si horrible que cela.

Eh bien je suis d'accord Dread -merci encore pour ces glaçons flottant en compagnie de fleurs bleues - pour penser qu'un monde sans différence ne peut être intéressant et même viable.

Remarquez que les agricultures intensives vivent dans l'uniformisation des graines, des plantes, de la nourriture jusqu'à ce qu'une pathologie se manifeste engloutissant tout d'un coup. Pour exemple un tiers de la récolte mondiale de café perdue pour des maladies à propagation rapide puisque le système immunitaire des plants été formaté.

Si nous, nous étions ainsi, à la première épidémie d'ampleur terrestre, l'espèce humaine serait rasée de la planète!

Oui, la diversité apporte le changement et permet l'évolution.
Et pourtant nous raisonnons parfois bêtement sur notre condition....

***
Merci Majorette pour cette petite laine qui est très à la mode en ce moment, beaucoup de motifs zébrés dans les magasins parisiens. Il y a une invasion de zèbres ou quoi? 

Vibration n°20

J’ai froid.

Entasser un coussin de broderies de Chine, l’un sur un autre, ajouter un plaid écossais, une couverture brun brut en poil de chameau de Mongolie, une autre de couleur jaune d’or en laine polaire, une couette rembourrée ornementée de motifs provençaux, un édredon pourpre de plumes d’oie. Une robe de chambre parme en bourre de coton. Un manteau violet en laine et cachemire. Une houppelande traditionnelle grise de berger. Quelques vestes mordorée, émeraude, vert d’eau. Ca et là. Tout ce qui tombe sous la main sert à d’appoint. Je finirai par m’envelopper dans ma dignité bafouée. [...]

Annonce d'une journée de conférences en mathématiques, philosophie et musique, une fois n'est pas coutume!

Séminaire MAMUPHI  

Autour de Wittgenstein, les maths et la musique, le 9 novembre 2013, à l'ENS de Paris, salle Dussane, 45 rue d'Ulm, RER Luxembourg, pour les adeptes des transports en commun, ou bus 38 arrêt Luxembourg. Ce n'est pas loin du Panthéon, pour ceux qui situent mal....

A l’occasion de la parution de l’ouvrage d’Antonia Soulez Au fil du motif. Autour de Wittgenstein et la musique, Collection Musique & Philosophie, Editions Delatour France, 2012.
 

Programme :

 

10h30-10h45 – Présentation de la journée
10h45-11h30 – François Nicolas - Théoriser (musicalement) la musique à l'ombre (antiphilosophique) de Wittgenstein ?
11h30-12h15 – Moreno Andreatta - Sur l’influence de Wittgenstein au sein de la Music Theory américaine
12h15-13h00 – Jean-Marc Chouvel (compositeur) - Wittgenstein, la musique, la musicologie

 

pause déjeuner

 

14h30-15h15 – Horacio Vaggione (compositeur) - L'opératoire: dualité et contenu formel en composition musicale
15h15-16h00 – Antonia Soulez (philosophe) - De la fonction anti-analytique de la musique chez Wittgenstein à l’objectivation des qualia : quelle philosophie devant les recherches sur la structure interne du son ?
16h15-17h00 – Hourya Sinaceur (philosophe des mathématiques) - Philosophie sans système

17h15-18h00 – Discussion finale

 

Résumés :


Théoriser (musicalement) la musique à l'ombre (antiphilosophique) de Wittgenstein ? (François Nicolas, compositeur, Ircam/ENS)

On partira de deux orientations longuement éprouvées dans le séminaire mamuphi :
• théoriser la musique gagne à se faire à la lumière des mathématiques et à l’ombre de la philosophie ;
• plus une mathématique et une philosophie parlent de musique, moins elles opèrent comme lumière et ombre pour une théorie musicienne de la musique.

Qu’en est-il alors de ces orientations concernant Wittgenstein ?
• S’agirait-il ici de théoriser la musique à la lumière d’une logique et à l’ombre d’une antiphilosophie ?
• Wittgenstein centrant son antiphilosophie sur des actes d’ordre esthétique dont la musique fournit le paradigme, est-il possible de s’y rapporter en délaissant son rapport à la musique ?
Il s’agira en cette intervention ni de rivaliser (quant à la musique) ou de critiquer (à quoi bon ?) mais de clarifier : lorsqu’une antiphilosophie se mêle de l’entrelacs mamuphi, qu’en est-il de l’ombre et de la lumière ?
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Sur l’influence de Wittgenstein au sein de la Music Theory américaine (Moreno Andreatta, théoricien mathématicien de la musique, Ircam/CNRS)

La pensée de Wittgenstein a-t-elle eu une influence dans le développement de la tradition musico-théorique américaine ? Nous allons essayer de répondre à cette question à partir de l’analyse de quelques écrits des théoriciens de la musique dont la référence à Wittgenstein est explicite, de Charles Seeger et son « Tractatus Esthetico-Semioticus » (Seeger, 1976) à Milton Babbitt, dont la réflexion sur la structure et la fonction de la théorie de la musique est influencée à la fois par la philosophie du langage de Wittgenstein ainsi que par la percée des idées du positivisme logique dans l’intellectualité musicale des universités américaine, en particulier de Princeton et Yale. Et si la démarche de mathématisation du système dodécaphonique proposée par Milton Babbitt peut être critiquée à partir de certaines catégories wittgensteiniennes (Wright, 2001), les développements récents de la Set Theory, en particulier autour du paradigme transformationnel, semblent mettre en évidence les limites de la philosophie de Wittgenstein dans la prise en compte des retombées cognitive et perceptives de certains outils mathématiques en analyse musicale.

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Wittgenstein, la musique, la musicologie? (Jean-Marc Chouvel, compositeur, université de Reims)

La philosophie peut-elle avoir une parole sur la musique qui permette d'accéder à une vérité du musical que la musicologie n'envisage pas ?
L'exemple de Wittgenstein est d'autant plus intéressant qu'il touche à un noyau très sensible de la musique occidentale : son rapport à la logique. On essaiera d'explorer ces difficultés en tournant autour du motif, dans son double sens concret d'élément musical et de volonté principielle.
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L'opératoire: dualité et contenu formel en composition musicale (Horacio Vaggione, compositeur, université Paris VIII)

La musique paraît poser des problèmes philosophiques à même ses opérations, bien que le « quasi-objet » de la philosophie (expression de Carnap reprise par Granger) n’est pas homologable à « l’objet du compositeur », ce dernier constituant un objet-outil, une entité symbolique multi-échelle remplie d’écritures musicales diverses. L’ « objet » qui contient ces écritures diverses est un réseau opératoire. Cet objet n’existe que dans le composable, là où la musique est en train de se faire.
Dans ma présentation, je vais me référer à « pression épistémologique » singulière dont le compositeur doit faire face, se manifestant non pas comme une élaboration des propositions portant sur le monde en tant qu’objet de connaissance, mais sous la forme d’un engagement dans l’action. Le concept de « contenu formel » (qu’on reprend de Granger) est, pour nous, une manière d’aborder la présence dans l’œuvre elle-même d’une thesis musicale, c’est-à-dire, d’une assomption forte quant au monde sonore qu’elle présente dans son immanence.
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De la fonction anti-analytique de la musique chez Wittgenstein à l’objectivation des qualia : quelle philosophie devant les recherches sur la structure interne du son ?
(Antonia Soulez, philosophe, université Paris VIII)

Cet exposé développera quelques avancées présentées dans le dernier chapitre de Au fil du motif, autour de Wittgenstein et la musique. Partant non des goûts de Wittgenstein pour la musique (son “idéal culturel” était Schumann, dit-il) mais de sa méthode de projection logique “Abbildungsmethode”, dans le Tractatus, je situerai la musique par rapport à la thèse centrale du Traité, puis j’examinerai ce que devient le formalisme dans sa philosophie ultérieure à l’épreuve de son auto-critique en particulier des “objets” (clef de voûte du système du Tractatus). Remarquant les sources esthétiques (musicales avec Hanslick) du “contenu formel” dont Granger fera une des notions centrales de son épistémologie, je serai ensuite amenée à repérer l’importance de ce que Granger appelle “l’excès de matière” à laquelle se heurte le travail de rationalisation, tout en mettant en évidence ce qu’a de problématique l’objet comme donné, en philosophie comme en musique. Il résulte de la mise en évidence du “mythe du donné” en musique (comme en philosophie), au delà peut-être du contenu formel qui reste malgré tout tributaire d’une conception propositionnaliste de la signification (Granger 1979, p. 113), une démarche attachée principalement à l’émergence des qualia (ou qualités sonores) qui ne sont pas sans rejoindre l’idée wittgensteinienne d’ “aspects” dont la fécondité peut intéresser le compositeur aujourd’hui attentif à la structure interne du son.
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Philosophie sans système (Hourya Sinaceur, philosophe des mathématiques, CNRS/IHPST )

[résumé à venir]


Quelques repères bibliographiques en préparation de la journée :

 

Alessandro Arbo, Entendre comme. Wittgenstein et l'esthétique musicale, éditions Hermann, Collection « GREAM » dirigée par Pierre Michel, 2013

Alain Badiou, L’antiphilosophie de Wittgenstein, éditions Nous, Collection Antiphilosophique, 2009

Michel Bitbol (ed.), Wittgenstein et les mathématiques, Trans-Europ-Repress, 2004

Gilles-Gaston Granger, Langages et épistémologie, Klincksieck, 1979,

Gilles-Gaston-Granger, Formes, opérations, objets, Vrin, coll. Mathesis, 1991.

Philippe de Lara, « Wittgenstein : une philosophie musicale ? », dans Antonia Soulez (sous la direction de), Wittgenstein et le paradigme de l'art, Collège international de Philosophie | Rue Descartes 2003/1 - n° 39, p. 41-55

Jean-Philippe Narboux, L’exemplarité de la preuve mathématique selon Wittgenstein, Revue de métaphysique et de morale 2005/2 (n° 46)156 p. 295-309

Charles Seeger, “Tractatus Esthetico-Semioticus: Model of the Systems of Human
Communication,” in Current Thought in Musicology, ed. J. W. Grubbs (Austin,
1976), 1–40;

Makis Solomos, Antonia Soulez, Horacio Vaggione, Formel-informel, musique et philosophie, L'Harmattan, 2003.

Antonia Soulez (sous la direction de), Wittgenstein et le paradigme de l'art, Collège international de Philosophie | Rue Descartes 2003/1 - n° 39

Antonia Soulez, Au fil du motif, Autour de Wittgenstein et la musique, collection « Musique & Philosophie », Editions Delatour France, 2012

Salvador Torré, Eye-Œil-Ojo-Auge. (Pour quatre voix, fl. bn. vc. guit. hpe, sur des textes de Wittgenstein). Page de la partition reproduite au début de Au fil du motif... Œuvre composée à l’occasion du séminaire organisé à la MSH Paris nord, l’année 2010-11.

Nicolas Viel, La musique et l’axiome. Création musicale et néo-positivisme au 20e siècle, Collection « Musique/Sciences », Ircam-Delatour France, 2013.

James Kenneth Wright, Schoenberg, Wittgenstein and the Vienna Circle : Epistemological Meta-Themes in Harmony Theory, Aesthetics, and Logical Positivism, PhD, McGill University, 2001.

Vous pouvez reprendre et distribuer cette information si vous le désirez. De toute façon, j'y serais, mêlée à la foule anonyme.

Merci beaucoup Dread, pour cette représentation du cœur gelé, tout à fait réaliste! J'apprécie.

La solution est un feu symbolique bien ardent... Est-il besoin de dire que les braises finissent toujours en cendres?

La nouvelle suivante est ma réponse.

Vibration n°21

De larges feuilles jonchent le sol. L’automne entre en flamboyance.

Si tu ne veux pas te parer d’or, si tu esquives l’idée de te transformer en flamme, si tu refuses de devenir aussi brillante et carmine que la moisson des érables, si tu préfères demeurer invisible, dans un habit de branches mortes, couchées à terre, alors élague-toi de tout ce qui induit la souffrance.[...]

Vibration n°22

[...]

Vibration n°23

[....]

https://www.youtube.com/watch?v=YpWhWp0ztuQ&feature=player_detailpage  

Merci beaucoup car j'apprécie fort Francis Hallé!

Vibration n°24

De matin au soir, ici, des concerts de piano se succèdent.

On l’appelle sur la scène, c’est son tour. Régler le tabouret à la bonne hauteur ? Elle n’ose pas le faire. Saluer ? Elle esquisse un geste vague et convenu qui n’aura que l’apparence d’une civilité. [...]

Vibration n°25

Presque par inattention, des cloches sonnent au centre ville.

Vue sur les collines traversées par la ligne pointillée des réverbères orange, le vert et rouge des feux de circulation, l’éclair intermittent et neigeux d’un magasin qui refuse d’obéir, la profusion diffuse de fenêtres, comme autant d’écrans éclairés d’une lumière domestique, rectangles de pastels glissés dans de grands rectangles disparaissant dans le paysage. [...]

Vibration n°26

Le feu est parti d’un effet loupe sur un fond de bouteille. En un instant il a dansé d’avant en arrière sur les touffes sèches. Quelques retours de mistral ont sifflé, si bien que le flambant a frayé dans le maquis au seuil des calanques. [...]

Devant la remarque d'une lectrice, estimant que mes nouvelles étaient dans le pessimisme le plus noir, je vais poster celle-ci, un peu plus légère....

Vibration n°27

Comment est-ce que je m’appelle ? Je n’ai pas de nom.
Où est-ce que je vis ? Nulle part. Ou bien partout sur cette Terre. La réponse est indifférente.
Ce que je fais ? Je n’ai pas compris non plus l’essence de mes activités, rassurez-vous.
Pourquoi je le fais ? Les raisons m’en sont inconnues.
Alors ?[...]

Merci bien Dread. Mais si j'avais été mon héroïne, cet épisode se serait sans doute terminé par une gifle.  

Il y a dans ces deux clichés deux conceptions opposées de la communication. Soit le face à face, soit la perpendicularité.

Laquelle est la meilleure? Je pense que soutenir le regard d'autrui est plus difficile. Tandis que la perpendicularité permet un rapprochement que des parallèles ignorent. D'autant que l'espace de la table sépare les convives en face à face.

S'il n'en tenait qu'à mon opinion, ajoutons que le côté convenu d'un restaurant me gêne un peu. C'est le prélude habituel d'une relation, chacun a dans la tête une idée plus ou moins nette de la suite.
Ce n'est pas manger qui est important, c'est l'échange, la communication, ce qui se passe ou non, l'envie d'être ensemble sans chercher l'épate.

Finalement mieux vaut manger un sandwich en regardant la Seine, en compagnie d'une marguerite dans un verre plutôt qu'être enfermés entre quatre murs, certes joliment décorés, mais sous le regard curieux du serveur, dans le brouhaha du service, avec tous les autres convives aux alentours...

Vibration n°28

La scie patiente. Elle entame l’écorce, en vient sans tarder à la chair blanche qui s’effrite en pulvérulences à gros grains. Comme la branche est épaisse, il convient de changer l’abord. Sur un autre côté. On a beau la scier avec vigueur, la branche frémit à peine. On décide d’utiliser la méthode des bûcherons, à savoir une double entaille qui forme un coin dans le bois. La branche ne s’émeut toujours pas. On s’apprête à créer un autre point de faiblesse, lorsque survient le moment du cri. Comme une porte mal graissée qu’on ouvre sans délicatesse, d’abord doucement et qui étend son bâillement désagréable de rupture interne et de choc . L’ouïe est heurtée. La branche proteste. N’est-ce pas un viol de la nature sauvage que de lui imposer l’élagage ?[...]

DesperateRobot a écrit:Merci à  Lemniscate pour ce magnifique coucher de soleil sur la mer et à Dread pour un soleil en ascension sur un océan qui semble frais.

En réponse à Ours: "tout équation même complexe a une solution".
C'est une façon très positiviste de considérer le monde. Auguste Comte a fait son temps à mon avis, il faut ouvrir les yeux sur nos incapacités et demeurer modeste. Et tout problème ne se met pas en équation. Cela est donc un présupposé qu'on puisse comprendre rationnellement une situation et en l'enfermant dans une formulation avec des inconnues, en supposant que les inconnues sont du même type, ce qui n'est pas non plus évident.

A cette affirmation qui n'est autre qu'une suite de présupposés , je répondrais que cet avis n'est pas du tout démontré puisqu'il reflète un optimisme que je suis loin de partager.

Et par un certain esprit de provocation, je reprendrai cette phrase.
"Toutes situation, problème, équation chaotique, même complexes, inabordables, indéfinissables, possèdent une ou plusieurs mauvaises solutions ou des réponses inadéquates". J'ai l'exigence d'une solution qui soit idéale. Alors une solution qui est insatisfaisante ne m'intéresse pas. Autant ne rien faire.

Oui, Dread, on peut sortir du jeu qui est tronqué et dont on n'accepte pas les règles, se promener dans la voie Lactée, s'évader au delà de notre galaxie. C'est dire et conforter certains dans leur opinion, toujours les mêmes, qu'ils ont raison contre les plus faibles, toujours les mêmes....

Oui, tu as l'exigence d'une solution idéale. S'agit-il là de soumettre le monde à UNE solution? La tienne? La solution est-elle nécessaire? Dead, l'annonce plus hautd'une certaine façon : la vraie réponse est dans la question, et dans sa formulation.
Toi, si poétique, si mathématicienne, ne peux-tu voir et vibrer à la simple question? Et pourtant tu le fais, et tes mots le disent, que la simple question t'émerveille.

"Brave petit soldat de l’intellect." Oui, pauvre petit soldat qui pleure sur les réponses que son intellect n'aura jamais,que nul intellect n'aura jamais, quand pourtant son coeur chante les questions qui nous touchent.




 par dreadglance le Mer 30 Oct 2013 - 21:59
"L'équation, même complexe a une solution."
D'accord avec ça. Si un problème n'a pas de solution c'est qu'on l'a mal abordé ou qu'il n'existe pas. Il faut reprendre  les choses par un autre bout, regarder de plus loin...

Tu penses solution idéale. Le problème est-il le bon? Le problème n'est-il pas la recherche d'une solution? Le problème n'est-il pas la recherche d'une solution parfaite à des problèmes imparfaits?

Je oulais te dire cela depuis que je l'ai lu il y a quelques jours déjà. J'en prends le temps aujourd'hui.

DES RACINES & DES AILES - 06.11.2013

L’émission « Des racines et des ailes » du mercredi 6 novembre 2013 sera en partie consacrée à la restauration du chaland romain, découvert au fond du Rhône. Pendant deux ans, une équipe de l’émission a suivi les opérations menées par Sabrina Marlier et son équipe d’archéologues et de restaurateurs, pour sortir le bateau des eaux du fleuve puis assurer sa conservation, avant de le présenter au public.

L’émission, intitulée « Le pays d’Arles », nous emmènera dans les Alpilles et la plaine de Crau, et se penche également sur le grand inventaire réalisé sur le patrimoine d’Arles dans son secteur sauvegardé, mené depuis 2009 par une équipe d’experts (architecte, archéologue, historien et même paysagiste, rattachés au ministère de la Culture) et qui a permis la découverte de nombreux vestiges du Moyen-âge.
Célèbre pour ses trésors antiques, Arles compte aussi des joyaux d’architecture médiévale. L’ancienne cathédrale Saint-Trophime, édifiée au XIIe siècle, est l'un des plus beaux exemples de l’architecture romane dans la région. Aujourd’hui, son cloître est l’objet d’une restauration hors norme. Un laser utilisé pour restaurer l’Acropole d’Athènes nettoie et redonne vie aux dentelles de pierre. Depuis quelques années, la ville a aussi lancé un des plus vastes inventaires du patrimoine jamais réalisé. Dans les pas de Jean-Marc BERNARD, nous partons au gré des rues, dans les maisons, les garages et même les commerces, à la recherche des vestiges du Moyen Âge.
Des Racines et Des Ailes : Le Pays d'Arles - Rénovation au laser

Extrait de l'émission Des Racines et Des Ailes : "Le Pays d'Arles" diffusée le 06/11/2013. Plus d'infos sur le site officiel de l'émission :



Il se pourrait que certains t'en parlent.

Merci Ours pour cette information très intéressante.

Quant à Deviens, je ne crois pas défendre si fermement mes opinions. La question est en effet plus importante que la réponse, je l'accorde. Merci pour l'animation de mon fil!

Vibration n°29

Une telle narre qu’elle vit depuis des années sans vésicule biliaire, un autre avoue ne plus avoir la trace d’un estomac. Se faire enlever la rate passe pour banal. Quant aux ovaires et tout le tractus génital, comme s’il ‘agissait d’une opération de routine, combien en sont privées… Que dire d’un appendice narguant une extrémité de gros intestin dont on se sépare gaillardement ou des amygdales au fond de la gorge que nul ne semble regretter ? Amputations diverses de sein cancéreux, de colon colonisé de cellules malignes.[...]

Vibration n°30

Ces satellites effectuent une giration permanente. On suppose qu’ils sont chargés négativement sur toute leur surface, car aucun son joyeux n’en émerge.

Jamais ils n’atterrissent sur le terre-plein qui se trouve au centre de l’orbite. [...]

Pas de quoi!

(Edit : je réponds bien sûr à DR, massage de ce matin page précédente, en bas à gauche (je crois).... Voilà, vous y êtes)

Edit bis : lire message au lieu de massage ci-dessus. Enfin...lisez ce que vous voulez après tout!)

"L'aimé sage" à ne pas confondre avec "Les masses à jeux".

Réponse plus adaptée à la précédente.

Deviens, svp, ne m'appelez pas DR, ça fait Docteur ou Directeur, ou encore Douce Ringarde.

***
Réponse sur le fond.
Je ne crois pas faire preuve de psycho rigidité particulière en prétendant que tout problème a une solution idéale. Et si cela a été compris comme cela, mon expression est à revoir.

En fait, je ne sais rien, mais comme je sais que je ne sais rien, mes théories ne structurent que le vide abyssal de ma pensée.

Avertissement: avant de me  lire, sachez que cette nouvelle ne s'attaque nullement à ceux qui me demandent comment je vais, c'est l'humeur du moment, l'ombre broyée d'un matin, le pessimisme du jour qui me conduit à écrire cela. Que personne ne se sente visé par mes mots...

Vibration n°31

Comment allez-vous ?


Comme un rouleau de trente mètres de fil de fer barbelés. Voilà ce que j’aurais envie de répondre à chaque fois qu’on me pose cette question.

Comme un sac de chanvre qui s’effiloche sous la bourrasque des jours.[...]

Oui, Dread, mon propos révolté s'explique parce que ce sont des phrases bouche-trou destinées à tuer le temps et non pas à demander réellement si la personne se sent bien.
Comme vous le dites, la vache meugle.

Phrase de politesse certes, mais qui doit s'accompagner d'un minimum d'attention.
Quand on vous serre la main en tenant ce propos et que nul n'écoute votre réponse, on est alors tenté vivement de dire ce que j'écris. Ou bien de répondre quelque chose de surréaliste comme cela m'arrive de temps en temps ce qui ne manque pas d'étonner.

Vibration n°32

Ces temps anciens… dans les fourrés des parcs du grand siècle, des êtres attirés et malheureux chuchotaient en cachette leur tendresse au creux de leurs oreilles respectives. Comme leur ombre paraît lointaine ![...]

Vibration n°33

Si j’avais un accident mortel, tout s’arrêterait, le mal comme le bien, la nuit comme le jour. Tout ce qui me concerne sera jeté. Tout mon travail sera mis en pièces. On se précipitera pour exclure mon existence légale de cette Terre comme si je n’avais jamais existé.

Je marche dans la neige, j’effacerai les traces à l’aide de branchages. Personne n’aura à le faire. Partir, ne plus revenir.[...]