Les conditions d'annonce ou de découverte de la zébritude

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Message par petitejulie Ven 14 Mai 2010 - 15:01

Je poste ce topic car je me demande si les circonstances dans lesquelles vous avez découvert votre zébritude influencent votre perception de celle-ci.

Pour ma part, je l'ai découvert après un test de personnalité pour un entretien d'embauche. Je n'ai pas eu le poste car justement, le recruteur a décrété que j'avais trop de potentiel, donc que j'allais très vite m'ennuyer.

Après 9 mois de chômage, c'est dur de se voir refuser un poste pour de telles raisons !

Et je pense aussi que c'est pourquoi je ne sais pas comment gérer ma zébritude, entre la taire pour pouvoir prétendre à n'importe quel poste, ou vraiment l'écouter et risquer de rester encore des années au chômage en attendant le poste parfait.

Et vous ?
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Message par Invité Ven 14 Mai 2010 - 15:32

Après 9 mois de chômage, c'est dur de se voir refuser un poste pour de telles raisons !

Je ne sais pas si ça te remontera le moral, mais quand on dit ça, ça veut dire aussi : à ce poste, je veux quelqu'un qui reste un minimum de temps, pas quelqu'un qui me claquera dans les doigts parce qu'il s'ennuiera comme un rat mort !
Mais si c'est l'occasion d'une révélation sur toi, fais-le fructifier et sers-toi de la confiance que ça peut donner... Je sais ce que c'est qu'une situation comme la tienne, j'ai été deux fois 15 mois au chômage (je suis dans une branche très particulière avec très peu de postes)... Quand on a ce potentiel, justement, la roue tourne car tu vas décider un recruteur pour les raisons mêmes qui t'ont fait rejeter par un autre. (Brièvement pour ne pas trop digresser : est-ce que tu as pu en profiter pour lui demander des détails, dans quoi il te verrait mieux, et s'il ne peut pas t'indiquer d'autres boîtes où t'adresser ? Puisqu'il a une "trop haute" opinion de toi ! peut-être qu'il accepterait de t'aiguiller vers un autre employeur de ses relations !)

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Message par petitejulie Ven 14 Mai 2010 - 15:58

Merci Plume,

En effet, le recruteur m'a demandé si je ne voulais pas emménager sur Paris, ou ouvrir ma boîte. Mais je ne le souhaite pas.
Je veux travailler dans la communication, il m'a posé des questions sur ce sujet et m'a dit que c'était ma branche car "vous aviez des étincelles dans les yeux en parlant de ce secteur".

Mais j'ai plutôt peur de passer à côté d'autres postes à cause de cela, je vis dans un département avec assez peu de postes dans ma branche, et chaque entretien est décisif.
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Message par rugal Ven 14 Mai 2010 - 16:03

pour ce qui est de la découverte, je l'ai toujours su

pour ce qui est de la gestion, en général, je préfère le cacher. sinon, je ne ferai rien d'autre de ma vie que de rêver à ma vie parfaite au lieu de la vivre, car toutes les conditions matérielles m'enchainent à une réalité que je déteste. D'ailleurs, je bosse uniquement pour avoir des sous et vivre, mais moralement, tous les jobs me parraissent épuisant, chiant, accaparant, et je supporte mal plus d'un mi-temps.

Donc "boulot parfait", j'y crois, car boulot = responsabilités = contraintes = colère = frustration = intervenant extérieurs = ... Que de choses qui m'empeche de profiter du "job", donc à moins d'avoir un post dans lequel je ne fais ce que je veux quand je veux, et que je ne fini jamais rien, parce que c'est mon pire défaut, faut bien se botter le cul.
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Message par Invité Ven 14 Mai 2010 - 17:21

rugal a écrit:pour ce qui est de la découverte, je l'ai toujours su

Comment ça?


J'ai découvert ma douance après celle de mon fils. Quand la psy m'a expliqué après l'annonce des résultats de quoi il retournait, j'ai bien cru tomber de ma chaise.
Quelques temps plus tard je me suis décidée à passer le test parce qu'il fallait que je sache de manière certaine. Comme un point de départ pour commencer à travailler sur ça, sur moi, et comprendre comment aider mon fils.

Diagnostic expliqué donc, et désormais intégré. Pas de problème particulier avec ça. Je suis comme ça, point. Mon fils est comme ça, point. Il y a des choses à faire avec ça, et je tâche d'en tirer parti, je tâche aussi de faire en sorte de lui montrer qu'il peut en tirer parti.

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Message par Erebia Ven 14 Mai 2010 - 17:32

Salut PetiteJulie,
J'ai eu un peu les mêmes problèmes que toi, et j'ai trouvé aujourd'hui mon premier travail après 7 mois d'inactivité. J'ai enchaîné 5 entretiens et mon côté zèbre a fait peur (on m'a reproché notamment de vouloir mener l'entretien...). J'étais furieuse car je savais que j'avais toutes les qualités requises pour réussir dans ces postes. Du coup j'ai décidé de jouer cartes sur table, de clamer haut et fort que je connaissais mes défauts mais aussi mes atouts, et de faire de ces différences une force. Résultat: la semaine dernière j'ai été moi-même, pour de vrai, et... j'ai été prise! Pour ce que je suis et non pas pour ce que eux voulaient que je sois!
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Message par rugal Ven 14 Mai 2010 - 17:38

Super Marre a écrit:
rugal a écrit:pour ce qui est de la découverte, je l'ai toujours su

Comment ça?

C'est difficile à expliquer, mais j'ai toujours eu la sensation d'être différent, de mieux comprendre plus vite certaines choses, et moins bien d'autre. Un peu comme un homo te dira qu'il l'a toujours su mais à quand même tenté l'hétéro, c'est un peu similaire. Puis j'avais des compétences particulières qu'un enfant normal n'avait pas.
j'ai parlé tôt, j'ai marché tôt, gamin, je posais des questions existentielles et je me contais pas de réponses "simple". à 7 ans, en échec scolaire, j'avais le nez plongé toute la journée soit dans mes legos, soit dans des encyclopédies (notamment britanica même si l'anglais m'était inconnu ) soit dans des dictionnaires. Puis je me suis posés moult questions, j'ai vite compris que la plupart des autres de mon âge n'était pas dans les mêmes besoins que moi et tout ces choses m'ont mit sur la route de la différence, que j'assume à la perfection, trop même, car je supporte plus aucune catégorisation. Je vais pas rentrer dans les détails ici, mais en gros, l'idée est là.
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Message par Maly Ven 14 Mai 2010 - 23:02

Je ne sais pas si j'ai toujours su que j'étais HP. Que j'étais différente, ça, oui, aucun problème, je ne pouvais vraiment pas passer à côté. Mais HP... J'ai dû commencer à savoir qu'il y avait quelque chose qui tournait autour de ça vers 9-10 ans. Ça fait donc quinze ans, mais ça ne facilite pas pour autant l'assimilation et l'acceptation de cette réalité. Malgré les tests que j'ai passés, malgré le suivi que j'ai eu en tant que zèbre (à l'époque, on disait "surdouée"), j'ai du mal à l'accepter, et du mal à accepter que c'est grâce aux qualités que la zébritude m'a permis de développer que j'ai pu réussir certaines choses. Le fait de l'avoir toujours vécu n'est pas un gage de meilleure acceptation.
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Message par augenblick Sam 15 Mai 2010 - 8:34

Je l'ai su adulte dans un cadre et d'une manière très sécurisés (en analyse), ce qui m'a bien aidé à l'aborder... Je vis cette expérience de l'analyse comme un redoublement de classe : je revis ce que je n'ai pas compris ou fait pour le travailler et le comprendre.

Et donc un jour j'ai croisé un surdoué vraiment costaud et bien pervers qui avait le "besoin" d'être alimenté par des émotions esthétiques très élaborées. C'était à la fois assez dangereux psychiquement (bien que cadré par l'analyse, qui est d'ailleurs une pratique dangereuse Very Happy) et stimulant comme je ne l'avais jamais été par absolument personne (c'est pourquoi, je suis allée très près de mes limites — c'était d'ailleurs extrêmement intéressant).

Nous en discutions en séance et un jour mon analyste m'a dit que c'était un surdoué. Je n'ai pas relevé. Voilà, il est surdoué, j'en ai rencontré d'autres (on me parlait quelquefois de surdoués, peut-être me tendait-on des perches...). Et pendant quelques mois, ponctuellement, mon analyste m'a subtilement placée sur cette question qu'un jour j'ai fini par oser poser. Et nous l'avons travaillé et le travaillons encore (entre autres !) bounce

J'imagine que c'est totalement différent que de se prendre un chiffre à la tête, même accompagné par quelques rendez-vous avec un psychologue, ou au cours d'un entretien d'embauche (je trouve ça très intrusif).
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Message par Invité Sam 15 Mai 2010 - 9:52

Sensation de différence, centres d'intérêts bizarres, 1er de classe, isolé... on avait parlé à mes parents d'un test de QI et ça ne s'est pas fait, mais à l'époque on ne connaissait pas grand-chose de toute façon.
Maly étant surdouée testée, un jour son père nous a filé le bouquin de JSF en glissant qu'on apprendrait sans doute des trucs... il avait aussi sa petite idée, et bref : Maly m'a aussi et je me suis aussi reconnu dans ce bouquin. Réflexion, recherches, autres bouquins, RDV chez Cogitoz Avignon, forte suspicion de zébritude et test conseillé; j'ai oscillé entre le oui-c'est-évident-tout-colle et le pour-qui-tu-te-prends; demandé conseil à une asso d'hqi qui m'a donné l'adresse d'un psy spé IP; et j'ai retrouvé du boulot ce qui m'a permis de payer le test-bilan.

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Message par petitejulie Sam 15 Mai 2010 - 9:57

erebia a écrit:la semaine dernière j'ai été moi-même, pour de vrai, et... j'ai été prise! Pour ce que je suis et non pas pour ce que eux voulaient que je sois!

Quelle chance Erebia, et félicitations ! Je vois que toi aussi tu as connu la frustration au cours de tes entretiens, et j'espère que ce job va bien se passer.
Ca me redonne un peu d'espoir ...

Augenblick, je reste persuadée que l'accompagnement dans la découverte de la zébritude est important. Tu as apparemment connu la manière douce, quand moi la manière forte. Et tu es aujourd'hui accompagnée, quand moi je me retrouve seule face à mes démons. Je ne suis pas suivie par un psy, et j'ai encore trop l'impression d'être prétentieuse pour en parler librement avec quelqu'un. De plus j'ai vu que quand tu parles des zèbres, comme ça dans une conversation, les gens recherchent finalement les points communs qu'ils ont avec eux (nous ?), et veulent s'attribuer également une part de zébritude.
J'arrête ici cette longue tirade car plus j'écris plus j'ai à réfléchir, et je ne veux pas écrire un pavé.
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Message par augenblick Sam 15 Mai 2010 - 10:29

Je trouve ça très bien que tu aies posé cette question, parce qu'il me semble en effet que la digestion est plus ou moins facile selon la manière dont on l'a su et si on a pleinement été engagé dans cette question ou pas.

Ecris-donc ton pavé, j'aimerais le lire Very Happy
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Message par Invité Sam 15 Mai 2010 - 11:13

De plus j'ai vu que quand tu parles des zèbres, comme ça dans une conversation, les gens recherchent finalement les points communs qu'ils ont avec eux (nous ?), et veulent s'attribuer également une part de zébritude.

Et nous-mêmes nous avons tendance à la leur accorder parce qu'après avoir osé parler, nous nous effrayons à l'idée que l'autre se sente rabaissé ou exclu. Je me sens systématiquement mal à l'aise rien qu'à l'idée de formuler la pensée "à mon avis, Untel n'est pas un zèbre" à propos d'un ami proche, alors même que je sais profondément que rien, strictement rien ne s'en trouve changé dans l'affection que j'ai pour lui. Je n'ose pas "refuser la zébritude" aux gens que j'apprécie même si ça n'a pas de sens. Ce qui montre bien que je n'ai pas bien digéré la chose : je continue dans l'idée que la zébritude est une qualité plutôt qu'une différence, sinon, je n'aurais pas plus de mal à penser la zébritude des autres que la couleur de leurs yeux...

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Message par petitejulie Sam 15 Mai 2010 - 11:27

OK je me lance.

Si je pars de mon exemple, le choc a été quand même important. Depuis plusieurs années, je pensais avoir réglé pas de mal de problèmes comme mon hypersensibilité, ou mes questionnements à l'infini qui empêche de dormir et qui, à l'époque me filait des crises d'angoisse.

Après ce test de personnalité, et mes recherches sur Internet, pendant une bonne semaine, j'avais l'impression de trouver toutes les réponses à mes bizarreries de l'enfance et même encore d'aujourd'hui.

Mais depuis, j'ai l'impression de ne pas savoir gérer la situation. Je n'ai pas eu le poste à cause de ce test (et de la conviction du recruteur que j'allais trop vite m'ennuyer, il avait certainement raison)
Donc pour le moment, j'ai encore l'impression que c'est plus un boulet qu'un réel atout.

De plus, je suis toute seule pour chercher à comprendre ce qu'il m'arrive. Je ne suis pas suivi par un psy, et je ne me vois pas en parler avec quelqu'un, de peur de vraiment passer pour un extra-terrestre qui se croit plus malin que les autres.

Je connais mes capacités, je sais que je percute souvent plus vite que les gens de mon entourage, que je me souviens du détail d'une conversation que j'ai eu quand j'avais 7 ans, que j'arrive à comprendre les points de vue les plus étranges (sans pour autant les partager). Différents éléments qui confirment le test. Mais le choc a été tel, et je ne veux pas que la zébritude soit une excuse, mais un réel atout.

Apparemment, pour toi Augenblick, on t'a ammené à comprendre ton statut, ce qui complètement différent, et on t'apprend aussi à le gérer. Tu a l'air d'avoir beaucoup plus de détachement que moi même, et de moins le subir que moi.

Je pense donc que tu as la chance d'avoir ce soutien, que je n'ai pas dans mon entourage (d'où mon addiction à ce forum). Et il t'est également impossible (ou presque) de douter. Donc tu peux entreprendre d'apprivoiser cette situation, au contraire de moi qui suit dans l'incertitude.
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Message par petitejulie Sam 15 Mai 2010 - 11:33

Plume,

C'est pourquoi je ne sais pas si l'on peut se dire Zèbre ou non, y aurait-il aussi une part de pourcentage, ou un chiffre comme le QI ? Une limite qui dit, toi tu es zèbre, par contre toi tu es juste à la limite.

Crois-tu que l'on puisse être un peu zèbre ? C'est là aussi que se pose mon problème. Je vois des personnes dans mon entourage qui ont quelques traits communs au zèbre, mais qui ne les combinent pas forcément. Donc cette personne est-elle zèbre ou non ?

Et je ne vois pas aller faire son analyse profonde pour décider clairement si la considère comme zèbre. Vu le trouble que cela m'a semé, je ne veux pas faire vivre cela à quelqu'un qui ne serait pas un minimum préparé.

Pour ce qui est de l'attribution des caractéristiques des zèbres aux personnes à qui j'en parle, j'ai fais le test 2 fois (car je n'en ai parlé qu'à 2 personnes).
Ma mère a tout de suite vu de quoi je parlais et s'est reconnue dans plusieurs critères (mais je m'en doutais). Mon copain a fait de même, mais à l'inverse, il cherchait plutôt à se prouver qu'il n'était pas zèbre, alors que je suis persuadée qu'il a aussi un peu de zébritude dans les veines.
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Message par Invité Sam 15 Mai 2010 - 12:04

Crois-tu que l'on puisse être un peu zèbre ? C'est là aussi que se pose mon problème. Je vois des personnes dans mon entourage qui ont quelques traits communs au zèbre, mais qui ne les combinent pas forcément. Donc cette personne est-elle zèbre ou non ?

Je n'arrive pas à savoir s'il y a un passage "progressif" du non-zèbre au zèbre ou s'il existe une "bascule". En tout cas si cette dernière existe elle ne se traduit certainement pas par un score de QI précis et universel, sinon on le saurait. Mais dans les quelques bouquins que j'ai lus sur la zébritude il n'est jamais question de ces éventuelles personnalités "intermédiaires". Ce qui accréditerait l'idée qu'il existe un point de non-retour; s'il existe, plutôt que dans l'échelle "d'intelligence" je le verrais bien sur l'échelle d'hyper-émotivité : chez des personnes d'intelligence aiguë, passé un certain stade, l'émotivité est telle qu'elle est capable d'emporter systématiquement "tout sur son passage", et là, on a un zèbre.
Mais il y a des gens très sensibles et émotifs qui le doivent à autre chose qu'à la zébritude...

Je pense qu'on peut arriver à être sûr pour soi-même, mais que pour les autres, il faut vraiment très bien connaître la personne (à moins qu'elle ne sache et n'en parle, évidemment). Dans nos relations nous avons des gens dont la zébritude est manifeste (mais qui ne sont pas testés) tant ils ressemblent aux zèbres testés que nous connaissons (nous inclus), d'autres où on n'en sait rien, d'autres où la non-zébritude est hautement probable aussi (sans aucune connotation péjorative). Aller au-delà... en fait, il faut avoir envie de se poser vraiment la question. Et ce n'est pas à nous de le faire, sauf dans le cas précis d'un ami qui se sent mal, chez qui nous voyons des caractéristiques de zèbre, et qui n'est pas au courant. Autant lui suggérer la piste, mais pour l'aider. Sinon, y a-t-il des zèbres parmi mes vagues relations, collègues etc ? Je ne sais pas; si l'information vient à moi, et bien je l'ai, mais je ne courrai pas après. Alors pour ces personnes "limites" dont tu parles, ben, en fait, y a-t-il un intérêt à savoir ? Je n'en suis franchement pas convaincu. N'oublions pas, avant tout, qu'il faut fuir comme la peste toute démarche d'étiquetage ou de rangement des gens dans des boîtes...

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Message par petitejulie Sam 15 Mai 2010 - 12:57

Oui je suis d'accord avec toi Plume, et je ne sens pas l'autorité de dire à quelqu'un tu es zèbre ou non.

C'est pourquoi, si je vois qu'une de mes relations a des soucis, et que je peux l'aider, je vais le faire. Et si cette personne a une tendance à la zébritude, j'essaierai juste de lui dire que ce qui se passe n'est pas du domaine de la bizarrerie ou de la folie, mais que d'autres peuvent ressentir les mêmes choses. Sans aller jusqu'à lui dire, "de toute façon t'es un zèbre, c'est normal que ce ne soit pas normal !"
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Message par augenblick Sam 15 Mai 2010 - 15:00

Petitejulie, ce qui a été essentiel pour moi a été de rencontrer d'autres zèbres. Cela m'a permis de mieux me positionner avec les zautres, z ou pas Very Happy

Je commence à le dire aux personnes qui me sont proches et souvent elles me posent des questions ouvertes qui visent justement à lever les idées reçues : grosse tête und so weiter. Il m'est arrivé qu'on me dise "ah, moi aussi, tu ne crois pas etc" ; j'ai répondu que ce n'était pas à moi de le dire.

Souvent j'ai remarqué que les personnes qui disent "moi aussi, comme moi" etc (sauf quand c'est vraiment le cas), montrent plutôt une crainte d'être différent ou que l'autre soit différent, et par là, la peur de couper un lien quand il existe (ou d'emprisonner l'autre quand il n'y a pas de lien). Une fois qu'ils sont rassurés là dessus, ils n'en parlent plus. Une amie m'a dit aussi : "tu vas continuer à me voir ?" Il me semble que ce sont deux manifestations d'une peur d'être abandonné.

Pour le boulot, je serais ravie de te voir en vrai et d'en parler, j'ai un peu bossé dans la "propagande", heu, la com Wink
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Message par graymalkin Sam 22 Mai 2010 - 13:27

je ne le dis plus, je n'en parle plus et celà depuis bien longtemps. en effet, soit les gens me prenaient pour un craneur qui s'éstime "plus malin que les autres", soit ils me répondaient qu'eux aussi se jugaient surdoués.


remarquez, sur ce forum de nombreuses personnes ont décidé un beau matin qu'elles l'étaient:
il ne suffit pourtant pas de la lecture d'un certain livre (sympa, mais loin d'etre unique ou référentiel n'en déplaise à beaucoup) ou de le vouloir pour l'être.

dans le même ordre d'idée, demain je vais décider que je suis un champion de poker et le jour suivant je vais décider que je suis un grand éleveur d' ornithorynques.
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Message par Invité Sam 22 Mai 2010 - 14:30

Smile
longue vie à tes ornithorynques cheers
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Message par Aériel Sam 22 Mai 2010 - 18:52

petitejulie a écrit:Je poste ce topic car je me demande si les circonstances dans lesquelles vous avez découvert votre zébritude influencent votre perception de celle-ci.

pour moi la prise de conscience a été progressive... avec une forte hypothèse posée l'année dernière

j'ai toujours su que j'avais une intelligence légèrement supérieure à la moyenne des enfants de ma classe, j'apprenais facilement et avec plaisir, je répondais systématiquement plus vite que mes camarades... c'était facile et je trouvais ça normal Very Happy

puis j'ai eu une période où ça a coincé au niveau scolaire: j'ai pensé que j'avais plafonné au niveau de mes capacité et que les autres avaient rattrapé leur retard

L'une de mes amies proches m'avait parlé de sa précocité et des difficultés que ça lui avait posé... sur le coup j'avais été très dubitative: on avait à peu près le même niveau de réflexion, d'(hyper)sensibilité et de conscience, j'avais moi aussi appris avec facilité, puis connu un écroulement dans ma scolarité mais de là à en déduire qu'elle était "surdouée": elle était normale, comme moi quoi!! et pour ce qui est des tests... ce ne sont que des tests...


j'ai fait aussi une formation en gestion mentale et j'ai l'occasion de découvrir toute la richesse et la multiplicité des fonctionnement cognitifs
je me découvre un fonctionnement assez différent par rapport à la majorité des autres: alors que beaucoup d'autres suivent le fil de leur pensée jusqu'au bout, je découvre que je pense par arborescence (c'est exactement comme ça que j'ai décrit le processus à la formatrice... je lui ai dit que c'était comme un bel arbre et que chaque question donne de nouveaux rameaux , qui eux aussi donnent des ramifications... que je réfléchis très vite mais que parfois le temps de vérifier tous les rameaux, paradoxalement, je mets plus de temps) j'ai besoin d'avoir tous les éléments sur la table pour pouvoir trancher, je suis en constant ancrage au niveau corporel et au niveau de mes sentiments et de mes sensations mais je décolle aussi très rapidement au niveau de l'imagination... j'arrive à accéder aux données brutes quand j'en ai besoin (mémoire) et à tenir un raisonnement suivi sur un domaine aussi mais ce n'est pas mon fonctionnement privilégié
je me rends compte aussi que je suis pas mal rapide par rapport aux autres, et pas mal efficace aussi
lors de cette formation, il y avait 2 mères d'enfants précoces qui s'occupaient d'une association... je trouve le sujet intéressant, de par mon métier, je peux être amenée à croiser des enfants surdoués mais je n'ai jamais eu de formation spécifique: elle me décrit les principales caractéristiques de ces enfants ... là encore je me dis qu'ils mettent l'étiquette HPI vachement facilement: bien des points me correspondent!!
Shocked
je commence à me poser des questions, à me documenter: mais ça ne colle pas: tous les auteurs s'accordent sur une précocité importante au niveau du langage: moi j'ai parlé à un âge normal, voire plutôt tard et j'ai appris à lire au CP comme mes camarades


je décide de mettre tout ceci de côté: je dois me faire des idées, je dois vraiment avoir un égo surdimensionné pour m'imaginer "surdouée"

et puis l'année dernière, je vais voir une psy pour régler des soucis de fidélité par rapport à un schéma familial mortifère... quand j'ai fini de parler, elle me dit "je pense que votre père était surdoué, c'est sans doute ce qui explique sa fragilité et son suicide et il y a de fortes chances que vous le soyez aussi": sur le coup j'ai eu à la fois envie de pleurer (parce qu'elle avait percé d'un coup ma carapace et était arrivée en une demi-heure exactement sur le questionnement qui me tarabustait depuis si longtemps) et de lui rire au nez
elle m'a conseillé de lire les livres de JSF : pour moi de belles claques (j'ai passé 15 jours à ruminer, à cogiter, complètement en dehors de ma vie habituelle, complètement destabilisée dans l'équilibre fragile que j'avais réussi à instaurer)

puis progressivement j'ai commencé à accepter cette possibilité
j'ai revisité ma vie, mes choix, pour me rendre compte que même si je l'avais su avant, cela n'aurait rien changé... que peut-être (contrairement à mon amie que cette annonce avait cloué au sol), ne pas savoir m'avait laissé la possibilité de ne pas chercher forcément l'excellence, de ne pas être bloquée par cette pseudo "obligation de résultats", de simplement vivre...


mais je n'ai osé franchir le pas de la confirmation et consulter un psy spécialisé pour passer les tests que le mois dernier:
j'ai la chance de n'avoir eu la confirmation de ma zébritude que quand j'ai été prête à l'entendre (et aussi à prendre le risque de me rendre compte que je n'étais peut être pas aussi intelligente que cela)

pour moi, cette découverte de ma zébritude n'a rien changé à ma vie: actuellement, je me sens à ma place, en parfaite congruence


mais savoir me permet d'être un peu plus vigilante vis à vis de nos enfants: je garde un oeil particulièrement attentif sur mon ainée, si sensible, si "aware" , passionnée de biologie et de botanique. Comme moi elle a parlé tard et ne sait pas encore lire à 5 ans (et pourquoi grand dieu quand on a le soleil au dessus de la tête et le jardin entier comme terrain de découverte?) mais je ne sais pas... je sens qu'elle est comme moi...
je m'inquiète moins pour ma cadette: c'est un rayon de soleil fulgurant qui semble pour le moment échapper aux affres de l'angoisse d'une trop grande conscience... mais là, je me trompe peut-être aussi... on n'est jamais très bon juge de ceux qu'on aime...

Aériel

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Message par petitejulie Lun 24 Mai 2010 - 10:34

Merci Aériel, j'ai trouvé ton témoignage très beau, et très rassurant également.
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Message par augenblick Jeu 19 Aoû 2010 - 17:45

Et... un moment, nous vient à l'esprit la question de dire ce qu'on est en train de lire de l'intelligence de l'autre. C'est ce qui m'est arrivé ce début d'après-midi, à peine entrée dans le parc du Thabor. Ce fut peut-être une nécessité du lieu, que je n'avais pas pu connaître lors du dernier rendez-vous rayé ; peut-être une nécessité humaine de répondre à un informulé sous-jacent mais tellement lisible. Je croyais qu'il savait, nous avions des discours entendus. Mais non. (L'enjeu de base était sa fin de stage et la recherche d'un travail basé sur ses spécificités.) Alors j'ai travaillé à expliquer certaines de nos caractéristiques, éclairer des situations vécues professionnellement, et les relier à la Gauss en faisant comprendre que je reconnaissais en lui des aspects particuliers et rares connus chez moi (surdoué quoi, mais sans le dire bounce). Non sans montrer quelques preuves de mes compétences spatiales.

J'ai fait très attention à être suffisamment explicite tout en tâtant à chaque pas la solidité du terrain sur lequel je m'aventurais, pour ne pas bousculer quelqu'un que je ne connais pas. Le risque de l'échange. Nous en avons tiré chacun de la nourriture pour nos chemins. Je suis extrêmement émue d'avoir réussi à faire ça bounce
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Message par Invité Ven 20 Aoû 2010 - 11:23

Toujours été en décalage complet avec un peu tout le monde, sauf de temps en temps une rare amitié, mais quel manque une fois que l'on se perdait de vue... Plus personne avec qui "parler de tout", et se sentir bien. J'en avais pris l'habitude de ne pas réussir à comprendre les autres, que l'on me dise que je réagissais bizarrement, que je n'étais "pas du tout une fille comme les autres". Même si je ne comprenais pas pourquoi on me disait ça. Deux profs ont dit une fois que j'excellais en écriture, mais c'était le seul domaine où je sortais du lot. Que j'étais tombée dans la potion magique. ça m'a un peu énervée, et ado on veut au contraire "être comme tout le monde", enfin moi c'était le cas. J'ai donc gommé ou caché peu à peu, pour échapper aux regards des camarades.

Un jour, j'ai rencontré deux femmes "comme moi" au boulot, mais plus âgées. Qui avaient pris le parti de rester isolées des autres. Sans prétention, mais on comprenait qu'elles gardaient la distance. On a eu un jour une discussion plus poussée, car je voyais que leur façon de gérer la distance avec les autres était différente de la mienne, mais je trouvais dommage qu'elles en soient arrivées à "renoncer de vivre avec les autres". Elles ont fini par dire "un jour tu comprendras, toi aussi tu en viendras à ce stade". Mais moi, je voulais rester avec les autres, ou du moins "essayer"... On en est restées là.

Cela fait à peu près un an, que je me rends compte que si je suis motivée, je suis capable d'aller plus loin que je ne m'en serais crue capable. Un peu comme de découvrir que là où on croyait voir une limite, ben non, elle n'y est pas.
Parvenir à faire plus en quantité, en rapidité que les autres autour de soi.
A toucher un peu à tout sans "buter" parce que c'est nouveau et inconnu. Au contraire, j'apprends vite et je m'adapte pour finalement me retrouver à être plus efficace que ceux qui ont commencé avant moi, voire parfois dont c'est le métier... J'ai cru au hasard, à la chance. Que les autres devaient être un peu flemmards sur ce sujet-là. Ou manquaient de temps pour l'investir, avaient d'autres priorités pour ne pas avoir perçu ce qu'il fallait faire.

Et puis on a commencé à me dire que si personne ne l'avait fait avant, c'était en fait parce que personne ne voyait par quel bout commencer, et s'y tenir. Que c'était trop compliqué d'y voir clair. J'ai cru encore une fois que c'était de la pommade, ou une excuse pour me laisser faire le boulot qui leur semblait difficile.
ça s'est répété sur plein de sujets différents, dans des domaines variés. Et chaque fois je voyais de suite les trucs à faire, à modifier pour alléger la tâche, et la mener au bout sans trop de difficultés, pour aussi enlever tout ce qui grippe. Je fonctionne par vue globale, j'explore tout avant de me lancer, et alors là c'est bon, c'est facile. Quelqu'un m'a demandé si je fonctionnais "par tiroirs" pour ranger dans ma tête, mais non, ce n'est pas ça. Plutôt un arbre, avec tout accroché dans les branches par thèmes, et parfois des liens entre les branches, ou entre étages. En 3D. Pas l'arborescence plane donc. Je vois aussi des liens dans la vie courante, entre des choses, que les autres ne voient pas. Je sais que si je modifie tel facteur, cela améliorera ce que je cherche à renforcer ou mettre en place. Sur plein de choses en même temps, un peu comme un filet de pêche dont on consolide les noeuds partout, ou en certains points plus spécifiques.

Et là a commencé une inquiétude de ma part: pourquoi ? Et est-ce que je voulais de cette différence, qui venait encore s'ajouter aux autres couches dont j'avais déjà conscience ? Pourtant je n'ai jamais été une lumière, je me défendais dans certaines matières, voilà. C'est vrai qu'en y regardant, j'ai eu un parcours en zig-zag, changeant souvent de matière prédominante dans mes études: bonne littéraire, je suis devenue scientifique alors que les maths je n'y comprenais rien avant. Je m'y suis mise, et c'est finalement bien passé, j'aurais pas cru. Puis passée à la bio au bac. Pour prendre ensuite un parcours physique-chimie à la fac. Et changer de lieu de travail tous les 2-3 ans. Vite tourner en rond, m'ennuyer.

Récemment, j'ai travaillé toute seule sur moi-même, pour aller au fond des choses, comprendre, décider ce que je voulais faire de ma vie, de tout ça... Le corps et l'esprit étaient en rebellion complète, je n'avais pas bien le choix. Tout m'obligeait à me poser, me centrer, et surtout faire des choix. Alors je m'y suis mise. Les décisions à prendre étaient difficiles et délicates, cela bousculait tout dans mon train-train et dans ma vie privée, je sais aussi que la vie professionnelle n'y échappera pas non plus, mais je fais par étapes.
Alors j'ai assumé ma différence, ou plutôt mes différences, que je ne devais plus chercher à "être comme les autres". Tant pis. Et que si pour ça je devais "exprès empirer" l'écart pour me sentir bien, alors je le ferai et j'assumerai. "Devenir TOUT ce que l'on est", et pas seulement une ombre de soi...

Ce fut une complète renaissance.
Pour ceux qui l'ont vécu ainsi, pas besoin d'en dire plus.
Mais je ne "savais" toujours pas.
Je comprenais que je fonctionnais différemment, que cela me plantait (comme un gaucher dans un monde de droitiers). Que les autres ne comprenaient pas mes différences, pouvaient m'en vouloir de ne pas être pareille, de ne pas rentrer dans le même moule qu'eux.
En vouloir ou réagir bizarrement si je réussissais à finir ce qu'ils n'avaient pu terminer. Ou parce que lorsque je m'ennuie, je n'ai pas la possibilité de faire les choses correctement, et me retrouve au contraire à la traîne des autres... Laughing




Tant pis, si E.T. on est, alors autant l'être en entier et y puiser sa force, découvrir son chemin. S'en servir un maximum pour aider les autres, puisqu'on peut avancer les choses et les améliorer.

Découverte il y a peu, en lisant par hasard un article au sujet des adultes HP non détectés. Je m'y suis intéressée pour faire le lien avec mon travail. J'en avais déjà lus sur le sujet. Et puis, cette fois, il y avait des témoignages, avec tout le ressenti de ces adultes: deux-trois détails de formulation ont attiré mon attention, se sentir "décalé", "avoir une vue globale des choses"... ça m'était familier. Mais on parlait de "surdoués", je n'étais pas si intelligente que ça. Je savais juste que je fonctionnais différemment et que donc je pouvais voir les choses qui échappaient aux autres. J'ai fouillé sur internet pour trouver des articles, des sites. Et là, j'ai vraiment dû me rendre à l'évidence: c'était moi que je retrouvais dans la panoplie des différents profils zèbres.

Gros bonheur alors de se dire qu'on n'est pas tout seul finalement, qu'on trouvera encore d'autres personnes avec qui "parler pour de vrai". Et de lire des articles ou témoignages, éclairant parfois un angle resté dans l'ombre.

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Message par plumille Ven 20 Aoû 2010 - 12:19

z135 a écrit:je ne le dis plus, je n'en parle plus et celà depuis bien longtemps. en effet, soit les gens me prenaient pour un craneur qui s'éstime "plus malin que les autres", soit ils me répondaient qu'eux aussi se jugaient surdoués.


remarquez, sur ce forum de nombreuses personnes ont décidé un beau matin qu'elles l'étaient:
il ne suffit pourtant pas de la lecture d'un certain livre (sympa, mais loin d'etre unique ou référentiel n'en déplaise à beaucoup) ou de le vouloir pour l'être.

dans le même ordre d'idée, demain je vais décider que je suis un champion de poker et le jour suivant je vais décider que je suis un grand éleveur d' ornithorynques.

Arf... C'est terrible !
Je viens tout juste de débarquer sur ce forum, à peine présentée, je lis mon premier post, et la réponse qui me parle le plus est sans doute la plus aggressive !!

C'est terrible toute cette colère en moi, non ??

Mais pour moi c'est pareil : je n'en parle pas car personne n'arrive à y voir ce que ça devrait être : une simple "différence" au sens de la couleur de la peau ou des yeux. Je ne dirais pas pour ma part que je me sens mal à l'aise à l'idée qu'untel ou untel soit zèbre (en fait, pourquoi pas ??? j'ai tendance à penser que tout le monde l'est et que moi je suis juste bizarre !!) je dirais plutôt que tous les autres sont mal à l'aise avec l'idée de la zébritude...

J'ai découvert de ce fait un bien plus gros tabou social que la religion ou l'opinion politique !!

Plumille...

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Message par strad Ven 20 Aoû 2010 - 17:53

plumille a écrit:

J'ai découvert de ce fait un bien plus gros tabou social que la religion ou l'opinion politique !!

Plumille...

Bien vrai (plus gros je sais pas mais il est dans le top 3)
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Message par Invité Ven 20 Aoû 2010 - 18:12

message censuré


Dernière édition par Roger le Sam 16 Déc 2017 - 22:19, édité 1 fois

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Message par Invité Ven 20 Aoû 2010 - 18:33

Dans quel pays on peut parler plus librement d'hqité dans tout ce que ça recouvre ?

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Message par strad Ven 20 Aoû 2010 - 18:47

J'ai l'impression que les pays anglo-saxons ont une vision différente de la douance. Ne serait-ce que par rapport au travail, les diplômes ont une place moins importante que les capacités, quelles qu'elles soient. Bon ça me parait clair dans ma tête mais....
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Message par Invité Ven 20 Aoû 2010 - 19:06

La douance, l'intelligence et les capacités professionnelles ce sont encore des choses différentes.
Aux US, il existe déjà des projets (et plus ?) de repérage des surdoués aux fins d'exploiter au maximum leurs capacités dans le domaine professionnel : des espèces d'élevages de bêtes à boulot, quoi. Je ne sais pas dans quelle mesure c'est répandu, comme approche, mais ça ne me plairait pas plus que le "tabou" français, si tant est qu'il soit français, d'ailleurs.

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Message par Invité Ven 20 Aoû 2010 - 19:23

Roger a écrit: En France, l'intelligence est un marché fermé. Vous faites concurrence à la maffia des grandes écoles et des intellectuels parisiens. Nous sommes tous «égaux», et vous espérez être reconnu socialement sans faire allégeance aux parrains du milieu... Ils ne font pas de cadeaux.

À part changer de pays, il n'y a pas de solution.

Mouai bof...pas d'accord, il n'y a qu'à voir la réputation qu'ont ces gens-là... La même que la caricature du surdoué....
Bien sur, ils ont une sorte de certificat, mais ça ne les rend pas plus "a priori aimable" pour le reste de la population.
Je suis pas tellement sure qu'ils parlent plus d'intelligence que nous ne pouvons le faire sans se prendre les mêmes critiques dans les dents, à part entre eux...

Qu'après, certains parmi eux aient du mal avec les gens n'ayant pas fait de grandes écoles, c'est fort possible... mais ce n'est pas une généralité.

Enfin, après, il faut peut-être distingué intelligent et intellectuel, parce que pour moi, ça n'a pas rien à voir, mais ce n'est pas du tout la même chose.
De toutes façons, peu importe l'étiquette ou le diplôme que tu peux avoir, parler d'intelligence, c'est effectivement tabou.




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Message par Invité Ven 20 Aoû 2010 - 19:24

Plume d'eau rayée a écrit:La douance, l'intelligence et les capacités professionnelles ce sont encore des choses différentes.
Aux US, il existe déjà des projets (et plus ?) de repérage des surdoués aux fins d'exploiter au maximum leurs capacités dans le domaine professionnel : des espèces d'élevages de bêtes à boulot, quoi. Je ne sais pas dans quelle mesure c'est répandu, comme approche, mais ça ne me plairait pas plus que le "tabou" français, si tant est qu'il soit français, d'ailleurs.
En même temps, pourquoi pas, pour ceux qui n'ont pas réussi à supporter le formatage scolaire français mais qui ont quand même de l'ambition professionnelle.
Rien n'oblige les HQI que ça n'intéresse pas d'y participer non?
C'est juste une voie de plus pour ceux qui ont loupé la précédente. Je trouve ça plutôt positif même si ce n'est évidemment pas une réponse au problème dans son ensemble.

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Message par Izebra3 Ven 18 Nov 2011 - 4:59

Je suis zèbre. J'en ai bien peur depuis toujours. Maman aussi de deux petits zèbres. Une tribu quoi ! C'est grâce au premier fils que j'ai pu enfin mettre un nom sur mon fonctionnement. Il a 7 ans, diagnostiqué suite à des difficultés d'"adaptation" scolaire, dit au départ "immature". Je sais ce qu'il a dans la tête et j'aimerais lui donner des méthodes pour l'aider. Moi j'ai eu à les trouver seule (moyens mnémotechniques en tous genres, très très bizarres, adepte du recentrage permanent... je raconterai ça). Je ne peux pas dire que je m'en sois mal tirée. Je n'ai pas de regret sauf de mettre laisser prendre au piège de drôles d'oiseaux parfois... Le second de mes fils a 3 ans et demi et déjà je vous poindre en lui tous les attributs du petit zèbre. Mon profil craché. Très observateur, une éponge hypersensible (il pleure quand on hausse à peine le ton), timide, se tenant à carreau (trop) à l'école. Pas à la maison. A nous trois la maison est une fête permanente. Mon mari lui recadre. Il en faut un !
Avec le recul, j'ai eu plusieurs fois l'occasion dans ma vie de me rendre compte de mon fonctionnement atypique (comportements, remarques d'instit, de profs, d'amis et de collègues, goûts improbables pour des sujets qui n'intéressent je crois personne, tests de personnalité...). J'ai repassé en revue toute ma vie depuis l'enfance. Tout fait sens maintenant. Je dois bien avouer que si vivre avec et sans vraiment le savoir était plutôt facile, j'appréhende la suite. Pas du genre à prendre le melon. Et d'ailleurs y a pas de quoi et c'est encore plus vrai quand on a déjà fait une bonne partie du "chemin" (j'ai 38 ans ;-). C'est juste un fonctionnement différent. Ce qui m'ennuie le plus : que d'autres pas comme moi et que j'aime ne puisse jamais me comprendre. J'adore partager et ça c'est dur.
A très vite.
p.s. : peut-être n'est-il pas utile de le préciser mais depuis que je sais je dors mal.
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