Comment avez-vous découvert le fait d'être haut potentiel ?

Je l'ai toujours su, jamais eu de doutes. J'avais pratiquement le bagage d'un élève de 6ème à l'entrée au CP. Bref, ça jure un peu (beaucoup) dans une salle de classe, quoi. Ça n'a pas empêché les profs de chercher de force à m'"apprendre à lire", la logique de l'Éducation Nationale  Même entrée dans une asso spécialisée plus tard, trop de décalage avec les ados de mon âge, eux plutôt HQI homogènes, moi THQI très hétérogène (qui m'a empêché longtemps d'être officiellement reconnue) et trop rebelle pour m'intégrer sagement chez le club des premiers de la classe.
Depuis j'ai appris à devenir plus sociable et à relativiser mon identité pour arrêter de me pourrir moi-même la vie. Je suis entrée en mode "cool".

Je ne suis pas allée me présenter dans le post idoine ... ce post en est peut être l'occasion ...

J'ai appris que ma fille était HP après avoir hurlé au Monde qu'elle allait mal sans qu'on m'entende (mes parents en premier lieu, qui disaient "c'est pas graaaaaaaaaaaaave, t'étais pareille). J'ai dévoré un livre (AA), deux livres (JSF), trois ... et s'est instillé en moi l'idée que mon frère était comme ma fille, lui qui avait galéré à l'école et qui n'a pas d'amis. J'en ai parlé à mon mec, qui écoutait mes synthèses des bouquins pour comprendre notre fille. Et là, ça m'a pété à la gueule : il m'a balancé "ouais, ben moi ça me fait surtout penser à toi". Bam.
Deux ans plus tard je poussais la porte d'une psy, qui confirmait. J'avais 33 ans.
Depuis le chemin parcouru est énorme. Je me suis comprise. J'ai fait des tas de trucs que je n'osais pas faire. Je m'accepte. Je m'assume. J'ai pardonné ceux qui m'ont fait souffrir en ne me comprenant pas et en ne partageant pas mon sens entier de l'Amitié. J'ai fait du tri aussi. J'ai rencontré ma sœur de cœur.  J'ai compris que mon mec est zébré aussi. J'ai eu un fils, HP. J'ai rendu à l'asso qui m'avait accueillie et aidée pour ma fille ce que j'avais reçu, et je continue aujourd'hui. Je suis bénévole, et comme je peux, j'écoute et j'aide humblement ceux qui veulent parler de la précocité, celle de leurs enfants ou la leur. J'ai regardé le métier que j'exerce d'une autre manière et je l'aime plus encore.
Voilà. Zèbrement vôtre.

Bienvenue Lidi. Ca vaudrait effectivement le coup de faire un copier-coller de ton post dans la section des présentations. C'est toujours sympa d'avoir un petit coin à soi.

Et sinon...

Lidi a écrit:J'ai rendu à l'asso qui m'avait accueillie et aidée pour ma fille ce que j'avais reçu, et je continue aujourd'hui.

Les joies de la psychothérapie, 1/2 après le début de mon premier rdv, une suggestion de ma psy (que j'adûûûûûûle!) qui a fait mouche.
J'ai direct été sur le web en rentrant découvrir que les HPs ne sont pas que des professeurs Tournesol en googlant je cite: "symptômes enfants précoces non détectés adulte".
La suite a été un sacré parcours en forme de montagnes russes émotionnelles qui a durée quelques mois, jusque ce fameux jour de mars 2014...

Bonjour,
Je l'ai découvert a l'âge de un an et 8 mois - 8 jours. Dans les années 60 les découvertes en neurosciences étaient beaucoup moins avancée que maintenant. J'ai lu le livre de JSF et de Cecile Bost. Monique de Kermadec aussi m'a été d'un précieux secours. Et la surprise je me reconnais bien dans les caractéristiques zebresques. Et depuis ça fait son chemin. Je suis en proie bien souvent a des crises de doute. J'ai trouve une solution pour y mettre fin. Non, je ne vais pas faire un autre test. J'ai été dépiste jusqu'à l'adolescence. Je reviendrai sur ce forum pour vous parler de la suite des événements.  

keyofspirit a écrit: avoir tenter de m' a'uto marabouter' tout seul

Haha !! je pensais être la seule à avoir pensé à cette solution !!! N'ayant pas trouvé de bonne marabouteuse africaine dans mon entourage    , me suis décidée à lire...   

Pas fait le test, donc pas sur...

En fait moi je ne me suis jamais vraiment posé la question, mon parcours scolaire a été "'comment dire?'", bancale,irrégulier. Pour faire simple sa aurait dût être facile pour moi car j'aime apprendre; Mais je détestai l'école, je foutais rien, en primaire je rêvai tout le temps, et au collège je me foutais de tout. Néanmoins ma famille me disait souvent "tu as beaucoup de capacités, tu es plus intelligent que la moyenne...ect", parce qu'à 8 ans je connaissais quasi tout les pays du monde, en sachant les placés sur la carte et a 10 ans toutes les capitales importantes et leurs nombres d'habitants... La mémoire est mon point fort, et j'étais passionné de Géographie dès que j'ai vu un Globe terrestre à l'école.

Bref, 15 ans on passé, beaucoup de difficulté en entreprise et socialement. Comme certains le cannabis me ronge. Maintenant, je suis tombé par hasard sur une vidéo YT de Mensa, voyant le titre me rappelant ce que ma famille me dit, je la visionne, et là à ma grande surprise, je me retrouve dans 80% de la description!! D'où ma présence ici, pour approfondir et être sur.

Je ne veux pas voir de Psy, rien à raconter à une carpe... Donc je vais participé à un week-end de rencontre entre HP!! on verra bien  

Moi, c'est une amie qui était zèbre qui m'as dit que je lui ressemblais sur certains points et elle m'as fait lire JSF et je me suis reconnu dans le livre donc j'ai passé les test

On l'a découvert en CP lorsque j'ai écrit un truc en latin sur un dessin --" et que j'ai sorti la définition exacte de l'accacia (celle d'un dico)


ça fait un peut stéréotype mais bon xD

Alors moi je ne suis pas testé, donc bon j'ose quand même répondre !

Depuis un moment, depuis toujours en fait, je sais qu'il y a un truc qui cloche. Mais j'ai fait comme tout le monde (enfin presque parce que c'est pas confortable ) et puis ça revenait, ça m’empêchait de "grandir", ça ne se débarrassait pas de moi.
Alors j'ai commencé à chercher, alors quoi Bipolaire ? peut être, alors j'ai voulu savoir, c'est quoi vraiment être bipolaire (m'auto diagnostiquer en gros) j'ai commencer à comprendre, à m'observer , cette cyclothymie bon dieu ! mais étais ce vraiment ça ? hmm alons voir quoi d'autre, ok surdoué, allons voir ça. Ha..intéressant, mais bon, quoi d'autre ? asperger ah tient, oui mais non, ça non. Tadh, hmm pas convaincant même si je suis tête en l'air, ça ne se résume pas qu'à ça.. c'est pas ça.

Au final, j'ai du passé trois ans a dévorées de la philo (avant ça je me trouvais surement trop bête pour lire des trucs comme ça, j’étais un cancre, alors quoi.), de la psycho, de l'histoire même l’éthologie, je voulais comprendre. avant de revenir sur ce forum que j'avais découvert alors. Je suis revenu comme ça, comme si c'était normal, et puis je voyais tout ces topic, tellements intéressants ! Et l'ouverture d'esprit des utilisateurs me "renversais" , je trépignais ! Je pouvais plus me retenir   

Donc, je ne l'ai pas "découvert" , je veux dire personne et ni moi ne l'a trouvé en disant "tiens ça, c'est ton HP"
Mais je me sens tout à fait à l'aise ici. Et puis après tout, si j'ai découvert quelque chose je ne dirais pas "j'ai découvert mon haut potentiel", mais "j'ai découvert mon potentiel" , et ça, ce n'est pas rien déjà.

ps : Et je pense que le truc qui "clochait" c'était mon hypersensibilité / émotivité en grande partie, maintenant je dompte la bête  

eucalyptus a écrit:
et si certains se posent la question de l'être ou pas, c'est pas forcément un "test" qui change la donne, c'est ce qu'on a au fonds de soi

Pour le coup, même si je comprends la remarque, je ne suis pas d'accord. Fervent adepte du "Complexe de l'imposteur", mention très bien, le test a été là pour que je force à me dire "bon, ok, je le suis, c'est maintenant prouvé". Et encore, j'ai même trouvé à redire sur le compte rendu et ma passation ^^

J'ai toujours "su", et mon entourage aussi.
Ma mère a refusé de me faire passer le test - pour elle, il servait uniquement à orienter un élève, lui faire sauter une classe ou autre joyeuseté. Or j'étais très heureuse d'aller à l'école - merci les profs qui me permettaient de bouquiner en cas d'ennui ! Je savais que mon cerveau allait plus vite que celui de la plupart des gens, mais mettre un chiffre sur mon QI ne me semblait pas indispensable. Bref, je n'ai pas passé de test.
Et voilà qu'à 31 ans quelqu'un à qui je parlais de mes problèmes psycho-émotionnels - en l’occurrence difficulté à débrancher le cerveau et à m'endormir - me demande tranquillement si je ne suis pas précoce. Incompréhension de ma part : oui, probablement, mais pourquoi cette question ? Rien à voir avec le sujet.  
Ben si, me réponds-t-elle. Justement.
Et tout à coup, j'ai connecté deux parties de ma vie que je pensais totalement séparées. D'un côté un chiffre qui évalue une des composantes de l'intelligence (le QI quoi), de l'autre tout le reste. Flux de pensée permanent, difficultés pour m'endormir, émotions intenses et difficiles à maîtriser, doutes permanents sur tout, longues années à me sentir différente et asociale, incompréhension des comportements des autres, psys, burn-out, etc.
Et tout à coup, je réalise que si je passe parfois dix minutes avant d'arriver à choisir une boîte d’œuf au super marché, ce n'est peut-être pas parce que j'ai eu un traumatisme refoulé dans mon enfance. Juste que mon petit cerveau s'emballe pour une broutille, et que ma tendance au perfectionnisme me pousse à continuer de peser les données jusqu'à faire le BON choix. Oui, je sais c'est un exemple à la con, mais oh le sentiment de solitude quand faire un choix hyper simple me mets dans un état pas possible...
Le temps de lire pas mal de choses ici et là, et j'ai décidé de passer le test d'entrée à Mensa. Les résultats sont sans ambiguïtés, mais je n'ai pas de chiffre-label et pour l'instant, ça me convient. Voilà.

Une petite mention sur les psys : aucun d'eux ne m'a orientée vers un dépistage, et la dernière en date (psychanalyse) m'a sorti que "si être intelligent empêchait d'être névrosé, ça se saurait". D'un côté bon, accepter que j'avais effectivement des névroses me permet d'être épanouie aujourd'hui (j'ai bien bossé pour en arriver là quand même, hein). De l'autre, ne pas comprendre que certains de mes comportements étaient courants chez les HP m'angoissait beaucoup. Je passais mon temps à me demander ce qui clochait chez moi, et quelle pouvait bien être la cause "psychologique" de mes différences. Depuis que j'ai additionné deux et deux, mon niveau d'angoisse a franchement diminué.
Et je rigole parfois toute seule dans un magasin devant des œufs - ça va pas forcément m'aider à choisir, les gens me regardent de travers, mais au moins ça détend....

Juste après le test, quand la dame m'a dit le chiffre. Et tout de même un peu avant, lors des IRL rennaises.

- Avant le test, la lecture de ce forum entre autres m'avait donné l'emplacement d'un possible trésor de vie.

- Le test a été comme une confirmation, par un sondage.

- Maintenant, je mesure et creuse encore, plus géomètre que géologue.

Dans le titre du topic, je trouve l'utilisation du mot "potentiel" très juste. Mais parfois, je me dit que je dois m'en sortir, de ce mot.

Un test de QI avec une psychologue en seconde que je voyais pour autre chose. Verdict: intelligence légèrement supérieure à la moyenne; j'ai 16 ans, je me dis "mais bien sûr, et puis ça change quoi???".
Et là, suite à un emploi où j'avais besoin de comprendre "comment ça se passe" (au lieu d'appliquer bêtement) où l'on a fini par arrêter et m'expliquer qu'on n'avait pas le temps de m'expliquer; puis une discussion sur un forum où j'ai encore sorti un bon gros pavé et où je me suis fait envoyer paître parce que j'avais mis le doigt où ça fait mal (oui, il faut bien avancer pour régler ses soucis), j'aurais "abusé" et je venais raconter ma vie (mais bien sûr!), je me suis remise en question. J'ai relu le sujet en question et j'ai compris que les gens venaient se faire plaindre au lieu de chercher des éléments de réflexion. Mais j'ai encore mis ça de côté!

Et puis, il y a peu, je me suis demandé pourquoi je suis trichomane/ trichophage, alors qu'au fond, je n'ai pas de raison d'être aussi anxieuse. Mal-être, mais encore? Et j'ai compris que je vivais mal le fait de toujours tenter de me fondre dans le moule tout en assumant partiellement seulement ma différence. Ceci crée un immense conflit interne. Mais quelle différence? Rabaisser mon niveau de langue, centres d'intérêts différents, longs développements d'arguments que les gens ne comprennent pas car ils sont trop longs... Et la recherche google par mot clé, la relecture de livres sur le surdon achetés il y a deux ans que j'ai lu puis laissés de côté en haussant les épaules (belle claque en mode "mais ce n'est pas normal, ça??? ). Et là, j'ai compris admis que si les auteurs mettaient ces caractéristiques dans leur livre, c'est bien que c'était justement caractéristique (du moins, en partie, ce qui suppose que si on a beaucoup de caractéristiques, il y a un faisceau d'indices qui permet de supposer qu'on rentre dans la case) et qu'il fallait que j'arrête de me voiler la face. Il y a "quelque chose", je ne sais pas quoi précisément et dans quelle mesure mais c'est sûr.

Je n'aime pas les termes surdoue ou HP car il portent une connotation de superiorite que je n'aime pas. Zebre me va tres bien et je prefere dire que se sont les autres qui sont différents de moi que moi d'eux. C'est un peu comme voir le verre a moitie plein ou a moitie vide.

Depuis toujours je suis spéciale, mais j'attribuais cette specificite a mes conditions de vie atypiques à l'epoque. Fille unique, je n'ai ni grand parents ni cousin cousine et mon papa est decedee quand j'etais jeune donc j'ai eu une enfance et une adolescence de solitaire meme si j'ai toujours eu beaucoup de copains a l'ecole, je suis ultra sociable.

Mais chez moi, j'etais seule, toujours seule, mon seul exutoire etait mon stylo et j'ai ecrit des tomes entiers, que je détruisais sitot termines. J'avais beaucoup d'amis imaginaires et j'ai toujours beaucoup parle seule.
J'etais une bonne eleve sans plus. Mon probleme est la confiance en moi, je ne me suis jamais sentie intelligente encore moins jolie et tres souvent, je trouvais la compagnie des autres pesante des qu'on sortait des banalités car tant qu'on parlait chiffon je m'adaptais ensuite des que quelqu'un essayait de parler de quelque chose qui necessite une reflexion je decrochais car je ne comprenais pas leur maniere de penser.

Je pense qu'avec le temps je me suis créé de tres nombreuses inhibitions.

Il y a 5 ans j'ai decide de detruire ma vie pour mieux la reconstruire, brique par brique, cela faisait 35 ans que j'etais une fille joyeuse en apparence mais devastee à l'interieur. J'etais dans un rond point sans sortie, je tournais en rond et je me fanais. Aujourd'hui j'ai trouve ma voie, je prends tous les jours confiance en moi, j'accepte qu'on me dise que je suis une belle femme, meme si je n'ai pas d'avis sur moi meme, et j'ai accepte qu'on m'ait dit que j'etais intelligente et que j'avais de grosses capacités.

Je suis alors allee a la rencontre d'une psy au cabinet de Mme Jeanne Siaud-facchin et pour elle aucun doute, je passerai le test a la rentree. J'espere que les résultats me permettront de renforcer la confiance et d'aller encore plus loin dans l'affirmation de MOI car je me sens illegitime en tous points. J'ai passe un concours national et j'ai ete classee 18eme sur plus de 600 personnes et je me dis que c'est pas moi, j'ai souvent l'impression de dedoublement, je ne me reconnais pas dans les prouesses intellectuelle dont je suis pourtant l'auteure, mon travail me parait toujours banal voire mauvais et on me dit que c'est tres bien ? Etrange.

Je reve depuis toujours de me faire tatouer, et je n'ose pas, j'ai toujours peur qu'on dise que je je suis trop sure de moi, enfin je ne sais pas trop expliquer ce ressenti, mais il y a 3 semaines j'ai pousse la porte d'un tatoueur et j'attends le devis.

Ici je me sens bien