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Message par Sanseverina Mar 27 Mar 2012 - 17:22

Salut à tous !


Je ne viens pas exactement ici pour me présenter, mais essentiellement pour chercher des réponses, que vous serez sans doute les plus à même de m'apporter.

Je tourne en rond dans ma vie. J'ai dix-huit ans, et ça fait douze ans que je suis boulimique, j'ai longtemps eu des TOC (qui ont fini par me lâcher la grappe), et j'ai passé des années sous médication pour court-circuiter mes émotions, dans l'espoir de régler mes problèmes. J'ai rencontré un nombre incalculable de psy, pour en revenir toujours au même point : on se battait contre quelque chose, mais on ne savait pas vraiment quoi. Il faut avouer que je n'ai pas vraiment joué le jeu, je ne voulais pas qu'un parfait inconnu qui ne comprenait rien à rien puisse savoir ce qu'il se passait dans ma tête, et surtout je refusais catégoriquement qu'on tente de me guérir de ma boulimie adorée, mon petit bijou qui me permettait de rester là, au milieu des gens, et de faire comme si tout allait bien. Et puis il y a un an et demi, j'ai rencontré la perle des psychologues. Je ne l'ai vue que trois fois (ensuite, j'ai fui, elle me comprenait trop facilement, ça m'a effrayée), mais tout de suite le courant est passé. Enfin quelqu'un qui ne cherchait pas absolument à me faire dire que j'avais subi un inceste, ou que j'avais été violée. C'était beaucoup ça, avec les précédentes personnes que j'avais rencontrées, et c'était un casse-tête sans fin : si je disais "oui j'ai été violée, je suis malheureuse", c'était évidemment un mensonge, si je soutenais que non, rien de tout ça n'était arrivé, on me disait dans le déni. Celle-ci était différente, et elle a très vite compris que ce qui clochait, c'était ma sensibilité exacerbée. Que si je me mettais souvent à pleurer, ce n'était pas parce que je tombais en dépression et que j'allais forcément faire une tentative de suicide dans la minute, simplement que je ressentais les choses bien trop vivement pour pouvoir retenir mes larmes (de joie, de tristesse, d'angoisse, peu importe). J'ai tout de suite accepté de me livrer, parce que je n'avais rien à perdre, et très vite elle m'a dit qu'elle pensait que j'étais surdouée. Pour plusieurs raisons, notamment mon hypersensibilité, donc, puis le fait que j'aie appris à lire / écrire / compter seule à quatre ans, que je m'en sois toujours bien sortie en cours alors que je dormais / séchais la plupart du temps (par ennui), et que je pense "en couleurs et en textures". Ce qui lui a mis la puce à l'oreille, surtout, a été le fait que je lui dise que j'avais constamment l'impression, avec les autres personnes de mon âge, d'être entourée de "débiles qui ne comprennent rien à rien", tout en ayant l'impression moi-même d'être toujours plus bête que les autres et de ne rien savoir. Elle voulait que je passe des tests, pour savoir si j'étais bel et bien surdouée ou pas, malheureusement je dépense déjà entre 600 et 800€ par mois pour mes crises de boulimie, autant dire que sortir de l'argent pour payer ces tests est absolument impossible.
L'année dernière, année du bac, je m'étais posé un ultimatum : soit j'étais acceptée en prépa (ce qui était loin d'être gagné, selon moi, puisque j'avais demandé le meilleur lycée de France en terme de résultats au concours que je visais), et dans ce cas je ferais le nécessaire pour régler ce qu'il y avait à régler dans ma vie afin de réussir mes études, soit je laissais tomber purement et simplement puisque j'étais rongée par l'hypokaliémie et que de toute façon mon coeur menaçait clairement de lâcher (même si je refusais de croire que ça puisse arriver). La facilité aurait été de tout laisser tomber, donc. Sauf que le hasard a fait que j'aie été acceptée en prépa. Bon, fini de se reposer sur ses lauriers. Finalement j'ai arrêté assez vite (en octobre), parce que je ne pouvais décemment pas suivre les cours correctement en faisant cinq crises par jour (qui m'occupaient en moyenne dix heures, donc, en comptant la cuisine, la crise en elle-même, les courses, le ménage). Ma démission s'est faite après une discussion avec le proviseur, qui acceptait de me laisser prendre une année sabbatique pour me soigner, et de me reprendre en septembre si j'allais mieux. Voilà, on est en mars, je vais bientôt retourner le voir pour qu'il me reprenne, plus que jamais décidée à réussir ces études qui me correspondent on ne peut mieux et qui me plaisent, surtout. Je crise moins, et j'arrive à faire passer d'autres choses avant la nourriture. Mais reste quelques problèmes majeurs.

J'en arrive donc à mes questions :

- Pensez-vous qu'effectivement ma psy ait pu voir juste et que je puisse être surdouée, ou vaut-il mieux chercher dans une autre direction ? (j'ai un peu du mal à y croire)
- Je crois que pour les surdoués, ou la plupart en tout cas, l'hypersensibilité est de mise... Comment vivez-vous avec ? Je n'ai pas de juste milieu, jamais de "stress", par exemple, je passe directement de "sereine" à "paralysée par l'angoisse". En quelque sorte, je suis complètement victime de mes émotions et elles m'empêchent d'avancer, parce que je finis par les fuir en me réfugiant dans mes crises de boulimie (et alors faire quoi que ce soit de constructif devient impossible).
- Comment gérez-vous les pensées qui affluent et qui tourbillonnent tout le temps ? Ca m'épuise, je m'y perds, j'ai du mal à suivre le fil (de mes pensées, mais aussi, du coup, de tout ce qu'il se passe autour : je me déconnecte complètement pour essayer de me concentrer sur ce que je pense)
- Pour ceux qui auraient eu du mal à vivre avec les autres de leur âge, avez-vous réussi à vous y adapter ? Et comment ? Souvent, j'arrive à supporter le contact avec des personnes pendant quelques minutes (quelques heures, pour certains), et d'un seul coup, ça me devient complètement intolérable, je ne supporte plus leur "manque de jugeote" etc, et je me réfugie dans ma solitude (j'aime être seule, mais pourtant parfois c'est pesant, et j'aimerais juste réussir à avoir des relations sociales "normales").
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Message par Invité Mar 27 Mar 2012 - 17:26

L'intelligence du Stress

Clique sur le titre du livre de Jacques Fradin ci-dessus. Je pense que tu y trouveras des réponses.

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Message par Tof Mar 27 Mar 2012 - 17:37

Bienvenue ! Very Happy

Ta psy a pu voir juste... Je serai bien incapable de dire à 100% un "tu es zèbre" en lisant une page, mais tes questions m'incitent à le penser...

Je n'ai pas vraiment de réponses à tes questions, je ne peux que te conseiller l'onglet "rechercher" en haut de page, qui pourra te mener sur de nombreux points de vue...

Bienvenue encore !
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Message par Baghee Mar 27 Mar 2012 - 21:54

cheers Bienvenue miss (faudra me changer ce pseudo qui ne reflète pas ce que tu es)

En te lisant je trouve que tu présentes un grand nombre de traits caractéristiques du ''surdoué'' tel que décrit dans ses dimensions "symptomatiques" par Jeannne Siaud Facchin (Trop intelligent pour être heureux) ou Cécile Bost (Différence et souffrance de l'adulte surdoué). En fait je n'ai pas de doute sur le fait que tu le sois, bien que je ne te connaisse pas (va comprendre pourquoi je n'en sais rien).

Comme ton message me percute bien j'ai envie de te répondre un peu dans le détail.

Tout d'abord je voudrais te dire qu'être surdoué n'est pas une pathologie, c'est un don (si si je t'assure pour l'instant tu ne le vis pas comme cela mais...). Par contre la boulimie est une psycho-pathologie (mais là à mon sens c'est clairement un mécanisme d'évasion ou de protection qui est lié au surdon).

Pour faire un résumé de l'état dans lequel je te perçois:
1) Tu es hyper-sensible (caractéristique des surdoué) et tu n'arrives pas à gérer ces émotions qui t'envahissent, non seulement les tiennent mais aussi celles des autres.

2) Tu te sens différente, incapable de t'insérer socialement, en complet décalage. Pourtant tu as fait plein de truc pour y arriver (cacher tes émotions par exemple): c'est l'adaptation... tenter de rentrer dans le cadre. Mais en fait ça ne marche pas, tu débordes du cadre dans tous les sens, tu ne contiens pas tout ce que tu ressens et pourtant tu grilles un max d'énergie pour y arriver (tiens les TOC et la boulimie par exemple: c'est bien ça une mécanique hyper-répétitive qui focalise toute ton attention, toutes tes pensées sur un seul truc... que c'est apaisant de ne plus avoir la tête en vrac!! mais dès que c'est fini, les pensées ré-affluent... quelle angoisse!! allez on recommence). Rassures-toi pour d'autres c'est l'alcool, la drogue, etc.

3) Au fond de toi tu sens un vide ouvert sur l'infini. Tes sens embrassent le monde entier, tu vois et tu ressens les choses avec une grande lucidité même si tu te sens parfaitement stupide dans le cadre limité où tu essayes de rentrer (par pression de conformité). D'ailleurs quoi que tu fasses tu n'es jamais satisfaite de ce que tu fais, parce qu'en fait tu n'as pas l'impression de faire grand chose, tu repousses même au dernier moment les trucs que tu as à faire (procrastination).

4) Tes pensées arborescentes (pour la plupart des surdoués mais pas tous) semblent partir dans tous les sens, à un rythme infernal qui semble même échapper à ton contrôle. Tu voudrais arriver à ralentir la machine mais tu n'y arrives pas (sauf TOC/Boulimie). Tu as des troubles du sommeil (insomnies/hypersomnies) et peut-être des troubles de la concentration (en même temps se concentrer quand mille pensées te traversent c'est pas simple).

Bref si au bout de cette lecture tu t'y retrouves un peu c'est que tu es certainement une brillante jeune fille à haut potentiel Very Happy

J'en arrive donc à mes questions :

- Pensez-vous qu'effectivement ma psy ait pu voir juste et que je puisse être surdouée, ou vaut-il mieux chercher dans une autre direction ? (j'ai un peu du mal à y croire)
Je pense sincèrement que oui
- Je crois que pour les surdoués, ou la plupart en tout cas, l'hypersensibilité est de mise... Comment vivez-vous avec ? Je n'ai pas de juste milieu, jamais de "stress", par exemple, je passe directement de "sereine" à "paralysée par l'angoisse". En quelque sorte, je suis complètement victime de mes émotions et elles m'empêchent d'avancer, parce que je finis par les fuir en me réfugiant dans mes crises de boulimie (et alors faire quoi que ce soit de constructif devient impossible).
Il faut trouver comment combattre tes peurs. Ton intelligence, par rappel de mémoire, cherche à te protéger des expériences passées douloureuses. Dans toute relation il y a transfert d'émotions et donc de peurs (si tes expériences relationnelles sont douloureuses.)
- Comment gérez-vous les pensées qui affluent et qui tourbillonnent tout le temps ? Ca m'épuise, je m'y perds, j'ai du mal à suivre le fil (de mes pensées, mais aussi, du coup, de tout ce qu'il se passe autour : je me déconnecte complètement pour essayer de me concentrer sur ce que je pense)
- Pour ceux qui auraient eu du mal à vivre avec les autres de leur âge, avez-vous réussi à vous y adapter ? Et comment ? Souvent, j'arrive à supporter le contact avec des personnes pendant quelques minutes (quelques heures, pour certains), et d'un seul coup, ça me devient complètement intolérable, je ne supporte plus leur "manque de jugeote" etc, et je me réfugie dans ma solitude (j'aime être seule, mais pourtant parfois c'est pesant, et j'aimerais juste réussir à avoir des relations sociales "normales").
Chacun les gère à sa façon, mais le simple fait de savoir que ces pensées viennent d'un fonctionnement neuro-atypique qui n'est pas pathologique c'est déjà apaisant. Il y ensuite des moyens de canaliser son attention pour réduire l'embrasement des neurones... chacun cherche sa voie! (désolé j'ai pas de solution miracle rien que pour toi).
Il faut du temps pour arriver à se connaître, il faut du temps pour réaliser que 98% (ou plus) des personnes ne pensent pas du tout comme toi, ne fonctionnent pas pareil. Et donc il faut se ré-apprendre, se re-découvrir dans cette différence pour trouver SON cadre et SA place.

Enfin quand tout cela se met en place, le handicap devient don
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Message par Sanseverina Mer 28 Mar 2012 - 17:09

Martin Gale : merci pour ce lien, c'était très instructif

Tof : C'est vrai que je n'avais pas pensé à faire de recherche (bonjour, je suis une sous-douée de l'utilisation des forums Very Happy ), j'essaierai !

Baghee : que dire ? tu as complètement tapé dans le mille. C'est vrai que je sis ne procrastinatrice aguerrie, en prépa c'était invivable (comment, il me reste une heure pour apprendre vingt pages de vocabulaire latin ? bon bah j'ai le temps de fumer une clope et faire ne sieste, on verra après !) et que j'ai toujours eu des troubles du sommeil.
La grosse difficulté, c'est avec ma famille. Ils n'arrivent pas à comprendre ce décalage. Je ne m'entends plus avec mon frère, de deux ans mon ainé, depuis des années, parce qu'il n'a pas digéré le fait que ce soit moi qui lui apprenne à lire et à compter, alors que je voulais simplement l'aider, ainsi que le fait qu'on m'ait laissé le droit de faire à peu près ce que je voulais (sortir juste après l'école, etc), sans jamais surveiller mes devoirs, alors que lui passait des heures à travailler avec mes parents parce qu'il ne s'en sortait pas (et puis je le soupçonne de ne pas avoir supporté la grande évasion de mon élevage de fourmis il y a quelques années, ça l'a terrorisé d'en retrouver dans son lit Razz ). Avec mes parents, c'est encore différent. J'ai grandi dans une ambiance de "tu as des bonnes notes, c'est normal, ça a toujours été comme ça et ça devra toujours être comme ça, mais quand même, ce serait bien que tu sois normale". De ce fait, je suis maintenant complètement terrorisée par l'échec, et j'avais beau majorer dans la plupart des matières en prépa, je crois bien que je ne me suis jamais sentie aussi mal qu'en obtenant un vulgaire 9/20 en oral de français (pourtant bien loin du 4 de moyenne générale à cet exercice). En fait, pour eux, l'ennemi n°1 à abattre, c'est ma boulimie, quels que soient les moyens d'y parvenir, mais ils ne prennent pas en compte que ce n'est qu'un symptôme, et que si on me la retire maintenant, je coule. Mon problème de communication avec les autres vient, je pense, du fait que plus jeune, j'ai souvent entendu "tais-toi, arrête de poser tant de questions, ne soit pas si curieuse" ou bien "mais on s'en fiche de ça, ce n'est pas important, tu nous agaces", si bien que j'ai trouvé la solution radicale : j'ai arrêté de parler. Je m'interrogeais moi-même dans ma tête, mais j'ai coupé net la communication avec les autres. Maintenant, ça fait bientôt un an que je réfléchis à tout ça, et le comprendre me permet de retrouver les "bases", disons toutes les discussions sans intérêt notable à base de "salut ça va ?", mais dès qu'il doit y avoir un peu plus de profondeur, qu'il faut exprimer son avis, parler de ses intérêts pour telle ou telle chose, ça reste impossible avec à peu près tout le monde. Enfin, j'ai eu l'impression d'être bridée. J'aurais voulu faire des choses, comme visiter des musées, etc, mais ce n'était jamais le moment, ou bien mes parents n'avaient jamais le temps, ou encore il valait mieux que j'aille profiter de ma jeunesse en allant "jouer à la poupée avec mes copines". D'ailleurs, je tiens à dire que je n'ai jamais compris ce principe de jouer avec un personnage en plastique, de le faire parler, tout ça tout ça, qu'est-ce que ça apporte ? -_-" Bref. Ma plus grande déception reste sans doute qu'on ne m'ait jamais permis de faire de la musique. C'est peut-être bête, comme sensation, mais j'ai toujours eu l'impression que mon mode d'expression à moi, c'était le piano. C'est vraiment quelque chose que j'aurais voulu faire, et que je n'ai jamais pu essayer parce qu'on préférait que je sois avec les autres enfants. Aujourd'hui encore, c'est problématique, je sais que j'aurais beaucoup à exprimer de cette façon, et qu'il n'est jamais trop tard pour commencer, mais je sais aussi que ça a un coût (les cours, et puis le piano en lui-même, même si je n'achète pas un magnifique piano à queue, ça reste cher), et que je ne me gère pas suffisamment bien financièrement, à cause des crises, pour pouvoir me le permettre. Finalement, j'ai l'impression de m'être enlisée dans une situation à peu près inextricable, c'est vraiment désagréable. Je ne sais plus vraiment dans quelle direction aller, étant donné qu'à chaque fois que j'ai tenté d'expliquer mon problème à des personnes de mon entourage ou extérieures, je me suis heurtée à des murs d'incompréhension (et en béton armé les murs, au moins).
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Message par Baghee Mer 28 Mar 2012 - 17:57

J'ai envie de te répondre mais j'attends que tu changes ton pseudo.
Pour aller mieux il faut que tu te regardes avec bien plus d'objectivité et de bienveillance.
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Message par Attalia Mer 28 Mar 2012 - 18:45

Bienvenue (et oui je suis d'accord, ce pseudo ne semble VRAIMENT pas te refléter)
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Message par Sanseverina Mer 28 Mar 2012 - 19:22

Voilà, j'ai changé. En fait je n'avais pas vraiment pris ce pseudo pour me représenter, juste que n'ayant pas d'idée, j'avais pris le premier mot d'une page ouverte au hasard du premier livre qui m'était tombé sous la main, et je l'avais juste féminisé, je fais toujours ça quand je suis à court d'inspiration. D'ailleurs le nouveau pseudo est encore tiré d'un livre Razz
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Message par Baghee Jeu 29 Mar 2012 - 8:46

Sanseverina c'est aussi de la féminisation d'un groupe de musique? J'aime!

Ce qui me saute aux yeux en te relisant c'est ce besoin d'adéquation à ton frère, à tes parents, aux autres. Ce que Dabrowski (théorie de la désintégration positive) appelle l'intégration primaire. Tu voudrais tant mais quoi que tu fasses ça ne marche pas. Cette incapacité à trouver une solution (surtout quand on se sait intelligente, et tu le sais) conjuguée à une "sur-excitabilité" émotive créée une tension permanente. Tu te sens paradoxale, oxymoresque!
Quelle est la porte de sortie? Une bonne désintégration positive (<- cliques là)
Il faut que tu cesses de vouloir rentrer dans le cadre (conventions, conformité,...), ce cadre n'est pas fait pour toi. Il faut que tu acceptes ce que tu es (une jeune fille (très) brillante et hypersensible) et que tu ne transferts pas (projettes) tes attentes sur les autres: eux ils ne pensent pas comme toi... Tu fais partie d'une minorité de 2% ou moins au fonctionnement intellectuel et émotif atypique: c'est ta réalité, ton identité. Ce ne peut-être qu'à partir de cette prise de conscience que tu peux te ré-apprendre et te reconstruire dans une perspective nouvelle. Tu n'as plus à chercher à être comme les autres, tu ne le seras jamais.

En l'acceptant et en l'intégrant tu t'ouvres la possibilité de ne plus te focaliser sur ton incapacité à entrer dans le cadre mais enfin à te considérer telle que tu es et apprendre à gérer cette différence c'est à dire apprendre à gérer le flux des pensées et des émotions.

Je te souhaite de faire ce chemin rapidement. J'aimerai que tu prennes conscience que ce conflit entre ce cadre où tu voudrais entrer pour te sentir intégrée, acceptée, aimée et ce que tu es est à l'origine des troubles qui provoquent ces crises. Le comprendre peut y mettre un terme. C'est ce que je te souhaite dans les meilleurs délais.
Bisous

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Message par Sanseverina Jeu 29 Mar 2012 - 10:23

Pour ce qui est d'accepter de ne pas entrer dans le moule, ce n'est pas tellement un problème : même si avant c'était plutôt "subi", je savais très bien que quoi que je fasse, on me foutrait une étiquette de "marginale". Mais à un moment ça ne suffit plus, j'ai aussi besoin que mon entourage me reconnaisse le droit d'exister telle que je suis, précisément parce que c'est lui qui a créé le conflit : moi je n'avais rien demandé, ce sont les autres personnes qui m'ont fait violence pour que je corresponde à leur norme. Et finalement c'est à cause d'eux que j'en suis là. (attention, je ne leur jette pas complètement la pierre, je suis intimement convaincue qu'on est acteur de ses troubles alimentaires, et si j'avais voulu les éradiquer dès le début au lieu de foncer tête baissée, ça aurait pu être possible)
Depuis que je suis à Paris, j'ai rencontré des personnes qui me prennent comme je suis, et ça soulage énormément (en même temps, ce sont toutes des personnalités à part aussi : des bipolaires, des borderline, des zèbres...), sauf que l'approbation des parents, c'est important aussi. Ne serait-ce que pou se sentir accepté par sa famille. Après, je ne sais sans doute pas m'y prendre non plus pour leur faire comprendre, il faudrait que je leur achète un livre sur le sujet peut-être, je ne sais pas (jusqu'à maintenant, je n'ai fait que le braquer à la moindre remarque, quelque chose comme : "mais de toute façon vous ne comprenez rien à rien bande de stupides petits êtres humains" - en moins poli sans doute -... On admire l'efficacité de la technique !)
Ce serait bien que ça arrive vite : j'ai rencontré le proviseur de ma prépa aujourd'hui, je le revois demain matin pour parler de ma réinscription, et j'aimerais ne pas gâcher mon année cette fois !
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Message par Baghee Jeu 29 Mar 2012 - 11:12

Je te conseille la lecture du livre de cécile Bost "différence et souffrance de l'adulte surdoué"
Il y a un fil qui en parle: ICI

Il se peut que tes parents ne comprennent pas où n'imaginent pas que tu puisses être "zèbre" dans ce cas le meilleur moyen c'est de passer les tests et de leur mettre les résultats sous le nez ensuite de leur dire "lisez ce livre c'est tout moi!"
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Message par isidorlebleu Jeu 29 Mar 2012 - 11:37

Salut Sanseverina,

je ne peux t'apporter de conseils vu que je suis moi-même perdu. mais tout ce que tu dis, me parle tellement.
bon courage à toi.
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Message par Sanseverina Jeu 29 Mar 2012 - 14:18

Baghee : au contraire, pour mes parents ça ne fait aucun doute. Ils connaissent un peu la précocité, notamment parce qu'un de mes cousins a été testé et est zébré, mais je crois qu'ils ne voient (ou ne veulent voir) que les bons côtés. J'adorerais me faire tester (essentiellement par curiosité, et puis par "jeu" aussi, j'adore les "exercices de logique", mais surtout, surtout parce que je me dis que peut-être, ce n'est qu'une affabulation), mais franchement, financièrement je galère déjà pour m'acheter des livres d'occasion, alors un test chez une psy, il ne faut pas rêver ! En revanche j'essaierai quand même de me procurer ce livre, ça m'intéresse.

J'ai eu rendez-vous avec une nouvelle psychiatre... Enfin, ce qui aurait dû être ma nouvelle psychiatre mais qui restera une parfaite inconnue finalement. Elle n'a rien compris à mon problème et m'a laissé le choix (enfin, "choix", c'est un grand mot) entre une prise intensive de médocs (je ne suis pas suicidaire, mais il y a une seule fois où j'ai sérieusement songé à me buter : quand je prenais du prozac. Et l'envie est partie quand j'ai arrêté net d'en prendre, alors pour moi les médicaments, c'est mort), une hospitalisation de mon plein gré, ou une hospitalisation forcée. Encore une qui a tout bien appris son DSM par coeur et qui cherche à éradiquer les symptômes sans s'intéresser aux causes. Soit c'est moi qui les attire, soit il y a vraiment un nombre incroyable d'incompétents dans ce milieu (et mon avis tend fortement vers la seconde solution). C'était la fois de trop, à l'avenir je me débrouillerai sans psy et sans médecin, vu ce que ça apporte (concrètement : un trou dans le portefeuille, rien de plus).
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Message par Baghee Jeu 29 Mar 2012 - 14:39

C'est souvent le problème avec les psys qui ne connaissent pas "la douance" ils ne voient pas que le problème est la solution et ils cherchent malgré tout dans une psychanalyse gonflante des faits "in conscientisés" qui justifient à leurs yeux une relation enfant/parent défaillante.

Je ne sais pas si cela aide le commun des mortels, mais en lisant les témoignages ici, je crois que personne n'a pu évoluer positivement grâce à cela, sauf à ce qu'il y ait eu réellement des traumatismes importants.

C'est pourquoi je me retrouve intuitivement dans le concept d'auto-psychothérapie de Dabrowski, bien qu'il me manque encore des outils (ou de la volonté).

Essayes de te procurer le livre de cécile bost, c'est un miroir! si tu t'y retrouves (t je n'en doute pas vraiment) ce serait bien que tu puisses trouver le moyen d'exprimer (calmement) à tes parents qu'il y a là une mine d'explications importante pour comprendre ta différence et ta souffrance.
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Message par Sanseverina Jeu 29 Mar 2012 - 15:34

J'ai vu qu'il y avait un extrait du livre en ligne : je suis en train de le dévorer et je le trouve très bien fait (bien plus que "Trop intelligent pour être heureux ? l'adulte surdoué" et JSF, qu'une amie avait et que j'avais eu l'occasion de feuilleter rapidement). Je pense que je vais demander à mes parents de l'acheter, et que je mettrai des choses en évidences au crayon, pour quand ils le liront (enfin, ma mère le lira c'est certain, et mon père se contentera sans doute du résumé qu'elle lui en fera), ça pourra changer bien des choses je crois. J'espère.

Pour l'auto-psychothérapie, je ne sais pas si je saisis vraiment le concept (je ne me suis pas encore penchée dessus), je crois que ça ressemble beaucoup à ce que j'ai fait ces derniers mois finalement (enfin, cette dernière année), et ça aide grandement oui : je suis passée du "de toute façon je ne comprendrai jamais les autres alors tant pis si je fais un arrêt cardiaque à cause de mon taux de potassium, moi j'ai juste envie de manger tout le temps" à "bon ça saoule un peu de passer ses journées à bouffer, qu'est-ce qu'il y a de plus intéressant à faire qui puisse rendre la vie belle ?"... Changement radical, donc !
Ca aussi, mes parents ont du mal à le comprendre, qu'il y a réellement une nette amélioration, ils ont tendance à ne voir que le côté "mon dieu que tu es maigre" et "ah tu fais encore des crises, tu n'en as pas marre à la fin ?", mais bon, je ne désespère pas de leur ouvrir les yeux sur les progrès !
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Message par Baghee Jeu 29 Mar 2012 - 15:52

En tant que père je ne peux que comprendre leur inquiétude. Comme tous les parents, ils cherchent à faire confiance aux spécialistes que tu rencontres. Si ces spécialistes ne prennent pas la mesure de cette dimension "surdouée" dans la compréhension des symptômes, tes parents ne le comprendront pas non plus, à moins que tu te montres très perspicace et que tu témoignes d'une avancée positive (et quantifiable pour eux).

C'est à toi de les rassurer (sans leur mentir), de leur montrer aussi que tu as l'envie de sortir de ces crises.
Si ce que tu lis ici (ou ailleurs) t'aide, si tu vois un chemin s'ouvrir dans la prise de conscience et l'acceptation de cette différence alors parle-en avec eux.
Je crois que le simple fait de pouvoir leur dire: "c'est dingue je viens de trouver un bouquin... ben c'est moi, c'est ce que je vis!" va faire avancer grandement la relation que tu as avec eux.
Il faudra peut-être prendre le chemin d'une consultation avec un psychologue clinicien qui connaît la douance (Cogito Z à paris), cela rassurera encore plus tes parents.
Et puis surtout... aimes-les!
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Message par ChoubiChoub Jeu 29 Mar 2012 - 15:53

Salut Sanseverina,
Je me sentais pas trop prête a poster sur le forum (en mode observation avant l'action ^^) mais ton message m'a vraiment beaucoup touché, je m'y retrouve beaucoup, a plusieurs niveaux, mais je voulais réagir notamment au niveau TCA , a 18 ans j'avais un tuyau dans le nez (communément appelé sonde nasogastrique) pour tenter de stopper la boulimie qui m'avait totalement envahi et paralysée, aujourd'hui je me bats juste de temps en temps contre de vieux restes d'anorexie.. Mais ca va beaucoup mieux, notamment grace a un médecin (pas psy du tout)( si ca t'interesse je peux te donner des infos en MP), et je voulais juste te dire, Courage, et Courage, et s'en sortir c'est faisable ! (et bien agréable niveau finances ^^)
Que la lumière brille pour toi au bout du tunnel des tca Very Happy

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Message par Polaris Jeu 29 Mar 2012 - 20:35

Sanseverina a écrit:- Pensez-vous qu'effectivement ma psy ait pu voir juste et que je puisse être surdouée, ou vaut-il mieux chercher dans une autre direction ? (j'ai un peu du mal à y croire)
Oui, ce que tu racontes correspond exactement à la définition.
Si tu veux quelque chose d'un poil plus concret, j'ai bien aimé le pré-test de la mensa : mensa.fr -> admission -> test préliminaire
Ce n'est pas un test de QI (pas de chiffre à la fin) mais c'est un peu le même genre, ça demande de réfléchir d'une façon inhabituelle et c'est très stimulant. L'intérêt est que la mensa prend par ailleurs "sur dossier" les gens qui ont eu plus de 131 de QI, ce qui correspond à peu près au point où on dit "surdoué". Le résultat du test te positionne donc grossièrement par rapport à cette barre-là.

Sanseverina a écrit:- Comment gérez-vous les pensées qui affluent et qui tourbillonnent tout le temps ? Ca m'épuise, je m'y perds, j'ai du mal à suivre le fil (de mes pensées, mais aussi, du coup, de tout ce qu'il se passe autour : je me déconnecte complètement pour essayer de me concentrer sur ce que je pense)
Personnellement, je vais marcher ou courir dans mon quartier. Bouger et sentir le vent m'aide à me déconnecter du "monde réel", et je laisse les pensées tourner, j'en suis une série jusqu'à arriver au bout ou avoir envie de changer. Après chacun sa méthode, je réponds à titre d'exemple.

Tu n'as jamais envisagé de retourner voir la psy qui avait l'air de te comprendre ? Tu n'as peut-être pas envie que les gens rentrent dans ta tête, mais indépendamment du bien que ça peut faire au bout du compte, même les psys ne lisent pas les pensées, c'est toi qui décide de ce qu'ils vont savoir.


Sinon une vérité de base : le problème ne vient pas de toi, ce sont les autres qui ne te comprennent pas. Tu es un être humain exactement comme monsieur-tout-le-monde, ni plus, ni moins. Les zébrés réfléchissent différemment, c'est tout.
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Message par Sanseverina Jeu 29 Mar 2012 - 22:06

Baghee : j'ai entendu parler de CogitoZ, oui, et je me penche sur la question, mais il y a toujours cette histoire d'argent qui pose problème. Parce que quand je finis à découvert, c'est en fait mes parents que je mets dans la merde. Et, qu'on se le dise, je finis à découvert tous les mois, parce que je peux très bien gérer mon budget à la perfection pendant un temps, et puis d'un coup aller claquer 50€ au McDo. Ou, plus originale, je suis assez impulsive, et il m'arrive parfois de faire des choses "sur un coup de tête", comme décider en pleine nuit de partir le lendemain même une semaine à Marseille alors que l'aller-retour coûte 110€ (c'est ce qui me vient en premier à l'esprit, puisque ça m'est arrivé deux fois en trois mois de temps). Bref, j'ai un peu de mal à demander à mes parents des consultations psy sachant déjà qu'ils rament à cause de moi. D'autant que mon studio est placé dans un des quartiers les plus chers de Paris, parce que proche du lycée où j'étais en prépa (ça m'évite au maximum tout ce qui est bruit / trajet en métro, etc, qui me font me sentir mal, à la limite du malaise parce que je les tolère mal).
La solution ce serait évidemment que je trouve un boulot pour les prochains mois avant la rentrée, mais c'est un vrai parcours du combattant, j'ai beau déposer des CV et compagnie, on ne me rappelle pas alors je désespère.
Après, évidemment je ne jette pas la pierre à mes parents, je sais qu'ils s'inquiètent, qu'ils ne savent plus quoi faire, et qu'ils ont déjà été très sympas de ne pas me faire hospitaliser alors que tant d'autres s'y sont retrouvées pour "beaucoup moins" (je dis "beaucoup moins" dans le sens où on n'est pas beaucoup à criser, aimer ça, l'assumer complètement (parce qu'on ne va pas se lamenter dessus pendant des années), et criser / vomir sans impunité à peu près partout).


Choubi : je ne voudrais pas, quand même, qu'on me prête plus de bonne volonté que je n'en ai. Je veux arrêter de criser, oui, parce que bordel c'est horriblement chronophage. Le problème c'est qu'en aucun cas je ne veux arrêter de vomir (ça, c'est vraiment ma drogue, d'ailleurs Nardone l'explique très bien par sa théorie du syndrome du vomissement). Ni prendre de poids, mais ça c'est encore autre chose : j'avais souvent entendu des "tu ne te sentiras pas mieux avec du poids en moins", alors qu'en fait si, clairement, lorsque je pèse entre 40 et 43kg (ce qui n'est pas non plus maigrissime évidemment, qu'on se le dise, je suis loin des 10 d'IMC), je tolère complètement mon corps, voire je l'aime tel qu'il est et je ne veux pas qu'il change (ça dépend évidemment de l'humeur du jour, comme pour beaucoup). D'ailleurs je n'ai même jamais cherché à descendre en dessous.
La sonde, j'y avais énormément pensé, néanmoins je me connais suffisamment pour dire que, au choix : 1) je ne passerais pas mes poches (parce que même si je mange rarement en dehors des crises, quand ça arrive je compte bien en faire un plaisir, comme ce matin où j'ai mangé un muffin pomme-cannelle dans un café), 2) je l'arracherai en deux jours (ou moins), 3) je vomirais quand même avec et ça pourrait devenir aussi dangereux qu'inutile.


Polaris : j'essaierai ce test, j'avoue que j'ai toujours trouvé ça assez stressant ce genre "d'évaluation (quantitative) de l'intelligence". Parce que je me dis que si je fais un score "moyen", c'est que pendant des années, toutes les fois où j'ai trouvé les autres "débiles", je n'ai été qu'une sale petite prétentieuse dotée d'un fort sentiment de supériorité.
J'aimais bien courir avant aussi, mais ça m'est fortement déconseillé à cause de problèmes de dos (bon, j'ai tendance à m'en foutre royalement certes), et surtout je n'ai plus vraiment la capacité physique. Et puis, courir dans les rues parisiennes (voire dans les jardins)... bof bof, il y a trop de gens partout, ça empêche de se vider la tête je trouve. J'aime aller nager aussi quand je veux vraiment faire le vide, puisque c'est sans doute ce que je fais le mieux, mais la difficulté c'est qu'on ne trouve pas une piscine partout, et puis il faut réussir à en avoir besoin pendant les horaires d'ouverture, ça complique les choses.
Bien sûr que j'ai songé à retourner voire cette psy, mais elle consulte près de chez mes parents, et moi je suis à Paris. Quand je rentre, c'est le weekend : je ne sais même pas si elle consulte le samedi, et surtout généralement quand je rentre c'est essentiellement pour mes entrainements de natation, le programme est déjà chargé. J'aimerais en trouver une de ce genre sur Paris. D'autant que celle-ci m'avait dit que j'étais très probablement HP, mais qu'elle n'était pas habituée aux adultes, qu'elle n'avait affaire qu'à des enfants et qu'a priori elle ne pouvait pas vraiment m'aider.
Evidemment, je n'ai pas de "problème" en soi, je suis "normale", mais c'est toujours assez désagréable quand les autres ne l'acceptent pas, j'ai tendance à beaucoup ressasser les railleries que j'aie pu entendre toutes ces années, c'est toujours assez douloureux. Et c'est collant, je n'arrive pas à m'en détacher, alors même que je sais que ça ne sert à rien de s'attarder dessus, et que peut-être même le point de vue de ces personnes là a pu changer avec le temps (du moins gagner en maturité).
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Message par Polaris Jeu 29 Mar 2012 - 22:43

Sanseverina a écrit:Polaris : j'essaierai ce test, j'avoue que j'ai toujours trouvé ça assez stressant ce genre "d'évaluation (quantitative) de l'intelligence". Parce que je me dis que si je fais un score "moyen", c'est que pendant des années, toutes les fois où j'ai trouvé les autres "débiles", je n'ai été qu'une sale petite prétentieuse dotée d'un fort sentiment de supériorité.
C'est à toi de voir. Il n'y a que deux possibilités, au bout du compte : rester comme tu te sens en ce moment mais ne pas risquer que tes doutes soient confirmés, ou plonger dedans et être angoissée comme jamais, mais avec une chance qu'ensuite les angoisses s'arrêtent.

Moi j'ai fini par me lancer progressivement, j'ai eu les trois mois les plus durs de ma vie mais aujourd'hui, je me sens incomparablement mieux qu'il y a deux ans.
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Message par Sanseverina Ven 30 Mar 2012 - 0:31

Sûr qu'en même temps, si je dois reprendre la prépa, autant régler la question avant si ça peut me permettre d'arrêter de me prendre la tête.

Je me suis renseignée pour les prix des honoraires avec CogitoZ, mais malheureusement c'est horriblement cher. Soit je trouve un boulot à plein temps pour avril (mais bon ça me parait difficile là), et ça passe, soit malheureusement il va falloir trouver une autre solution. Mais est-ce que quelqu'un connait à Paris des personnes capables de faire passer des tests / suivre psychologiquement, pour une somme qui soit un peu plus abordable qu'avec CogitoZ (même si je sais que de toute façon, il faudra y mettre le prix) ?
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Message par Orchidée Lun 16 Avr 2012 - 18:55

Bonjour Sanseverina:
Je viens te répondre sur ton fil pour ta question d'hier. Le livre dont je t'ai parlé est traduit en français aussi. Va le voir et fais quelques exercices que l'auteure suggère. Moi j'y ai vraiment pris mon pied. Mais de là à te l'expliquer! Ouf! J'ose pas m'y embarquer. Plus décoiffée qu'intello, je préfère donc mettre la main à la pâte et voir ce que ça donne! Amuse-toi bien! Wink
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Message par odei Lun 16 Avr 2012 - 19:50

Bienvenue !

Pour la boulimie comme pour la dépression, j'ai envie de te dire la même chose que les stars américaines aux jeunes homosexuels (j'ai déjà du la faire, celle là...) : it gets better. Au début, tu auras peut-être tellement le sentiment d'être enfin acceptée, de pouvoir enfin respirer, que tu te lieras d'amitié avec des gens qui ne te correspondent pas forcément parce que tu devras t'adapter à eux moins qu'aux autres, puis tu rencontreras des gens qui te conviendront vraiment, et tu verras, on s'ôte des épaules un poids extraordinaire et on comprend soudain tout ce que à quoi les autres gens ont eu accès pendant tout ce temps où l'on s'interrogeait sur les méandres de la communication humaine.
Au vu de tes différents messages, je ne serais pas étonnée du tout que tu sois surdouée. J'ai été touchée par ce que tu dis de ta famille, car j'ai eu des difficultés semblables avec une partie de la mienne. Le premier pas, c'est le test. Certes, tes parents rament, mais si tu t'adresses à une association pour avoir un bon psy (ou si je te passe par mp le nom de ma psy, si ça t'intéresse -qui est formée à la fois à la précocité et aux troubles alimentaires, à Paris), tu peux sans doute obtenir un échelonnement du paiement. Je pense qu'une fois le test passé, de toute façon, ta boulimie ne va pas disparaître d'un coup, mais elle sera remise en perspective. Profite des quelques mois qui te restent pour penser à toi, participe aux rencontres si le cœur t'en dit.
Pour ce qui est de ta peur face au test : si jamais tu te révélais surdouée, est ce que tu te prendrais pour un génie en réclamant au monde entier de se prosterner devant tes petites pattes ? Non. Très bien. Tu n'es donc pas une affreuse petite prétentieuse, et tu ne le serais pas davantage si tu obtenais un score normal. Enfin, c'est toi qui vois, mais je conçois assez mal qu'on puisse s'avérer fier ou honteux de quelque chose qu'on a pas choisi. Ce serait juste une invitation à chercher d'autres pistes.
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Message par Orchidée Mer 18 Avr 2012 - 16:44

Bonjour Sanseverina.
Voici mes observations sur l'anorexie et la boulimie.
L'acte de se faire vomir est une tentative désespérée de vomir la mère.
Le refus de manger, une tentative tout aussi désespérée de s'en séparer.
Cette mère, malgré toutes ses bonnes intentions, peut être un tantinet envahissante Rolling Eyes .
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