NO FLOOD l'antre à fata (un beau merdier entre nous soit dit...)

La fleur s'est dégagée de son corps. Est devenue une buée. A laissé son parfum s'envoler comme un dernier soupir.
Ces gens assis dans l'herbe ne pensent pas mais ils savent. Le soleil se ramifie entre les branches.
La rivière de ses éblouissements mime les étoiles. La symphonie des cloches du troupeau rejoint tout ce qui est céleste.
Au soir dans la montagne, on a sous les pieds les lampyres, au-dessus de soi les constellations et l'on flotte entre ces lumières. Dans la beauté qui se tait.
Retrouverons-nous le chant premier, celui qui souffle dans l'âme sa nostalgie éternelle ?
Comme semée par une main bienveillante, une étendue de fleurs reluit au matin dans la rosée bleue.
Les voyez-vous ?

Comme pour le billet qui précède:
Mettez la musique en route, et lisez.
(Maintenant, ce sont une musique et un texte plus nocturnes.
Nuptiaux peut-être.)

♥♫•*¨*•.¸¸•♫♥d(-_-)b♥♫•¸¸.•*¨*­•♫♥


La nuit toute, quand, deviendra une étoile.
Elle est sise la lune entre deux branches.
C'est avant le sommeil que la musique des troupeaux est la plus profonde.
L'herbe froide a craqué sous nos pas, frère, la pierre a roulé.
Les villages sont perdus de vue, nous avançons sous l'étoilement de cette nuit
le cœur gonflé d'un inénarrable désir.
Nous avons dansé alors dans les frissons d'argent de la lune
jusqu'à l'ivresse, nous voulions entendre la voix de Dieu
dans le silence éperdu de ce désert cilié de lueurs lointaines.

Nous sommes un mystère
nos pieds sont dans l'humus
mais nos esprits divaguent dans la nue.
Nous sommes les pontifes
que nul ne connaît.



Laisse moi ne rien te dire. Assied-toi et ressens. Le toucher de la nuit.
La soie silencieuse de la nuit qui ceint ton front.
Ensemble entendons.
Ton cœur est sensible à la grandeur des étoiles.
Ton cœur est devant le ciel
nu.
Les paroles n'ont pas leur place quand nous communions
au mystère qui enveloppe le monde
dans ses buées.
Un instant laissons se dissoudre nos savoirs
nos langages, nos songes
dans ce vin obscur.

Nous sommes ivres enfin,
perceptifs et enivrés.
Mais nous ignorons par quoi.

Après les montagnes, les montagnes - et le chemin - et le chemin qu'on ne peut faire seul, vers soi.
On ne se bâtit pas de mots, mais de souffle, de désir. Un chemin devant soi pour cesser de se subir.
Nous ne sommes pas notre seul horizon, ça ne suffit pas. Le royaume de l'homme ? Nous le voyons autour de nous, est-ce cela que nos aïeux voulurent ?
La solitude est comme un immense voyage et là il faut marcher à l'étoile. Il faut croire aux soupirs du cœur, et céder, partir, se laisser tomber dans le ciel.
Tout ce que nous avons de nous, savons de nous, mourra avec nous, nous sommes absolument vains.
Oui mais de le voir certains ne renoncent pas à la beauté, certains inspirés soupçonnent un chemin, après les montagnes, les montagnes.
Au- delà de soi est le soi.
Un chemin qui sinue, un chemin de pérégrins que seul l'amour invite au delà de soi.

Je me sens seul. Parfois simplement je suis seul.
Se sentir seul c'est : quoi dire à qui ?
C'est: rien.
Être seul c'est être: affairé, fasciné, ora et labora.
Mais se sentir seul c'est ne pas trouver la direction de la journée.

Rhhhhhooo. Aujourd'hui j'ai juste besoin d'un coup de pied au derche.
J'ai juste vu trop de monde depuis le WE dernier, je récupère mon fils ce WE, j'ai du mal à rester "concentré" donc je suis fatigué...

Je fonctionne autrement. Chaque nouveau mot qui vient s'inclure dans notre vocabulaire est comme une petite lampe qui s'allume dans un recoin ténébreux de notre esprit, ainsi, de concepts en concepts et de termes en termes, de nouvelles pièces s'éclairent dans notre sensorium.
J'hésite souventes fois à employer tout le vocabulaire dont je me sers in foro interno, parce que cela passerait pour outrancièrement pédant.

Oui, moi aussi, mais dans la communication, plus on a de lanternes, plus on peut éclairer. Les mots vont vers les autres. Je ne parlais pas des modalités pour aller en soi.

Je me sens différent de pas mal de zèbres en cela que je ne pratique aucune introspection, et je ne le peux même pas: mon miroir est brisé depuis longtemps.
De fait il n'y a pas de distance entre ce que je ressens et ce que je pense. C'est ainsi qu'en-dehors d'une stimulation tonique, je me vois comme complètement abruti. Je ne sais pas si c'est le syndrome de l'imposteur, mais tout ce que je sais c'est que les gens fourmillent d'idées formidables, et que moi je suis posé là comme un tas, comme sur une aiguille de montre. Je tourne très bien merci.

Messieurs-dames d'en ce monde nous n'avons rien à nous dire. Je n'accède pas à vos agitations. J'attends l'attente. Nos montres tournent à rebours les unes des autres et je porte sur ma tête l'entonnoir de la poésie. Vous estimez vivre parce que vous galopez de par le monde missionnés par des appétits sordides et la faim de gains inutiles - vous vous estimez utiles.
Un nuage secret ceint mon front, mes yeux vous observent derrière le hublot invisible.
Je vous vois prendre vos aises aux terrasses en habitants ici, habitants de l'invivoir. De partout la fumée consommatrice sature l'air de miasmes et des foules d'ombres ahanent pour accéder à la permission d'exister. Chacun est l'homme sandwich de son ego.
J'ai un chemin.
Ce chemin est un espoir.
Cet espoir est un destin.
Ce destin est inchoatif.
Vous vous installez une villa en enfer.
Et moi, je soupire.
Nous n'avons jamais rien eu à nous dire.
Par exemple vous ne pouvez imaginer pour bâtir que des lignes brisées, symboles de violence.
Voyez-vous, être séparé de vous, c'est ma victoire.
Entre la Comté et le Mordor il y aura toujours une animosité.