Le Vidbaiting, vous connaissez ? Prenez-y garde, il devient fréquent et redoutable ... INFORMEZ-VOUS !

Première remarque : la vidéo est évidemment "en accéléré", ce qui permet le montage, mais autorise aussi tous les masquages ...

La première des questions qui vient à l'esprit en regardant est de se demander si le type est seul.
Par exemple, avec certains angles de prise de vue, il est difficilement concevable qu'il ait perdu du temps à réaliser un piquet et l'adapter, puis régler convenablement l'appareil. Compte-tenu de ce qui doit et va être réalisé, difficile de croire qu'il va consacrer des heures à la prise de vues. Donc notre bonhomme n'est pas seul.
Mais combien sont-ils ? c'est un mystère....

Deuxième question : vu la durée des travaux, il faut recharger la batterie de la cam/téléphone. On peut supposer qu'il dispose d'un chargeur solaire, mais ça suppose une indisponibilité de l'appareil pendant une partie de la journée. Laissons en suspens pour l'instant.

Troisième question, probablement la plus importante : au vu de ce qu'il réalise avec de simples outils et sans électricité, combien de temps a t'il consacré à réaliser toutes les pièces en bois  ?
Quand on bricole soi même un peu, on comprend vite certaines incohérences. Par exemple, les morceaux de bois de forme trapézoïdale qu'on voit à 17'40" (il semble y en avoir 16) nécessitent chacun, selon moi, au moins deux heures de travail pour quelqu'un d'expérimenté. Lorsque plus tard on les voit en train d'être assemblés, ils sont devenus très lisses : ils ont donc été poncés et pas seulement rabotés (mais on ne l'a pas vu !), ce qui allonge encore le temps de réalisation. Rien que pour ces simples morceaux de bois, il y a au moins 5 à 6  jours de travail.

Quatrième question : comment quelqu'un qui "conçoit" le mécanisme que l'on voit se construire peut il se contenter de simples clous pour assembler des éléments en bois, qui, en plus, seront en contact avec l'eau ? Un mécanisme pareil - production d'électricité - est sensé être pérenne, donc durer. Les clous, même en acier zingué, ne sont pas adaptés, car trop vite oxydés. Tout doit être chevillé, et de la visserie/boulonnerie éventuellement utilisée lorsqu'on ne peut faire autrement. En outre, la taille des clous parait souvent singulièrement sous-dimensionnée.

Cinquième question : quid du calcul d'engrenage ? La roue à aubes entraîne un "pignon", lequel en entraîne un autre, avant que ce dernier n'entraîne lui même le générateur.
Il aurait été plus simple que l'axe de la roue à aubes entraîne directement le générateur, cas auquel il aurait fallu adapter la vitesse de rotation de la roue à aubes à la vitesse de rotation minimale du générateur, ce qui, au vu de la ressource en eau disponible et de la taille de la roue n'était pas possible. Il fallait donc calculer comment augmenter la vitesse de rotation du générateur et effectivement mettre au moins un pignon. Notre bonhomme disposait donc de "plans" et de calculs....

Sixième interrogation : on aperçoit assez peu la "source" d'eau alimentant la roue à aubes. Il semble toutefois que ce soit un étang (naturel ou artificiel, on ne sait pas) d'une trentaine de mètres de long sur la moitié de large, et dont la profondeur max ne doit guère dépasser les deux ou trois mètres. Comment cet étang est il alimenté ? mystère...  Mais, de toutes façons, l'utilisation d'environ 0,25 à 0,3 mètre cube d'eau à la minute (c'est ce qu'on peut déduire de ce qu'on voit) pour faire tourner la roue à aubes viderait l'étang en moins de deux jours. Hummm hum hum....

Septième question : quid du générateur final ? s'il s'agit de produire du courant simplement pour de l'éclairage, on est d'accord. (c'est ce que tendent à nous faire croire les images finales). Mais on a du mal à croire qu'une telle réalisation soit faite pour le simple éclairage. Des lampes à huile ou à pétrole seraient largement suffisantes. Le but est plutôt de produire du courant domestique. Or le générateur qui est montré n'est pas suffisamment "costaud" pour produire ne serait-ce que 2,5 Kw/h, ce qui est un minimum.


Si on s'en réfère à la totalité du travail, on peut considérer sans se tromper de beaucoup que la réalisation d'une telle oeuvre par un homme seul et sans outils électriques doit prendre au minimum 6 mois, à raison de 12 heures de travail par jour en moyenne.
Les incohérences sont trop nombreuses : il est certain que notre bonhomme (qui ne s'est pas changé souvent, il faut le noter...) n'était pas seul, et qu'il disposait d'une source d'énergie autonome sur place (par exemple un groupe électrogène) et de certains outils électriques.

Au final, la vidéo rend compte d'un travail réel, mais tout n'y est pas exposé. Certains qualifieront cela de "bidonnage", je préfère utiliser l'expression "mensongère par omission". Les plus crédules auront évidemment souscrit à la chaîne "WoodWork 2.0" en s'inscrivant...