Stéréotypies / Auto-stimulation

Bonjour/soir tout le monde,

Est ce que vous connaissez les stéréotypes ou l'auto-stimulation? C'est le fait d'evacuer son stress via un mouvement répétitif, sans signification particulière. Et d'après ce que j'ai pu lire en ligne, c'est un trait apparenté plutôt aux personnes atteintes d'autisme, de schizophrénie ou de psychose.
Comme par exemple se balancer d'avant en arrière, répéter un mot ou une phrase, se frotter les cheveux...

Depuis tout petit, il m'arrive de faire ça dans les périodes de gros stress, quand il n'y a personne autour de moi parce que je ne l'assume pas. Je ne suis pas diagnostiqué aspie, autiste ou même zèbre, pour l'instant. Et en dehors de ça, je dirais que je n'ai pas d'autres traits autistiques marquants.

Et pourtant aujourd'hui, ce trait s'est manifesté très fortement. (Faut dire que le confinement avec une masse conséquente de travaux a faire pour mes études  aide pas à garder une bonne sante mentale.) C'etait assez bizarre, comme un "jeu corporel" pour évacuer la pression. Plus je bougais et plus ça devenait automatique, avec la tête qui va à toute vitesse.
Après j'avais juste besoin de dormir.

J'avais jamais vécu de "crise" a ce point là. Ça m'a fait un peu peur. Ça m'a aussi fait prendre conscience qu'une bonne santé mentale ne fait vraiment pas de mal et décidé pour aller voir un professionnel.

En attendant, est ce que c'est un truc qui peut arriver en cas de gros stress chez tout le monde? Ou alors seulement chez aspies et autres types de personnes du spectre autistiques?

Ps: j'ai pas trouvé de discussion similaire dans le forum, donc j'espère qu'elle est à la bonne place

Bonsoir,
Ce genre de comportement peut également être provoqué par un trouble anxieux je crois, un TOC survenant en période de stress intense pour évacuer la pression en gros...
Je comprends que ça fasse peur, voir un spécialiste t'aidera sûrement à comprendre ce que c'est et comment faire ensuite. Mais n'imagine pas le pire et prends l'avis d'un professionnel...

Je crois que le terme exact est "stéréotypie".

*Sham a écrit:Ce genre de comportement peut également être provoqué par un trouble anxieux je crois

Alors si ça arrive parfois pour les troubles anxieux, c'est bien plus probable alors que ce soit ça. Merci du conseil!

ndnidcfedlp a écrit:Je crois que le terme exact est "stéréotypie".

Oui c'est juste, je vient de corriger.

Avant de dire que tu n'as pas d'autres traits autistiques marquants, as-tu regardé la définition de l'autisme telle que faite par exemple dans le DSM5? Les critères diagnostic de l'autisme (sans retard intellectuel) sont assez loin des clichés véhiculés par le mass media en vérité.
Tu as aussi un certain nombre de tests intéressants, dont les versions informatisées restent pertinentes (insuffisantes pour prétendre effectuer un auto-diagnostique fiable, je crois que ça n'est pas un rôle à attribuer à une questionnaire en ligne, mais au moins pertinent pour entreprendre une démarche de questionnement). Je te conseille le RITVO, cité dans pas mal de littérature scientifique sur le sujet. Il existe une version longue et une version courte (la version courte étant globalement la "dernière révision"); personnellement je trouve la version longue plus intéressante pour un passage "personnel" (le point de vue du psychiatre et le point de vue du patient, c'est très différent. Le patient répond à des questions et cherche éventuellement une identification, le psychiatre cherche un outil qui permette de "classer" de manière fiable; en ce sens la version courte est efficace du point de vue du psychiatre, mais compliquée à appréhender dans une démarche personnelle) mais en mode "questionnaire sur le net" je n'ai trouvé qu'une version anglaise.
Le premier résultat google sur "ritvo" chez psychomedia est la version courte.
Si tu es a l'aise avec l'anglais je peux te retrouver la version longue (pas difficile à trouver néanmoins). EDIT : en fait j'avais regardé un peu vite, mais c'est le troisième résultat de recherche google chez moi, chez aspietests.org

Merci pour ces infos!

Pour les test, j'en ai fait un chez psychomédia hier. Et ça a donné globalement les mêmes résultats que celui que je vient de faire, le RITVO de chez aspietests.org: Je me rapproche beaucoup de la catégorie des "suspectés" dans les deux tests.

Non je n'ai pas regardé la définition officielle, c'est maintenant chose faite. Mais c'est un peu compliqué pour moi de me représenter comment la normalité se vit. Il y a quand beaucoup d'adjectifs qui sont utilisés pour comparer à la norme: Réduits, Déficit, Anormaux. Mais comme tu disais, c'est sûrement plus utile pour un professionnel qui lui a ces points de repères.

Alors que tout le monde dit «faites du sport pour éliminer le stress», alors que je pratique du taï-chi-chuan depuis 1987 pour cela entre autres, je ne vois pas où est le problème.
J'ai plutôt l'impression que se balancer d'avant en arrière est normal, c'est une activité physique c'est tout. Les psys ne sont pas de grands sportifs, on a plutôt l'image de gens qui ne font pas de sport, coincés derrière leur bureau.

Entre l'image, l'interprétation donc, et la réalité, il y a souvent une grande marge d'erreur.
Le sport est un bon moyen de canaliser son énergie..

siamois a écrit:J'ai plutôt l'impression que se balancer d'avant en arrière est normal, c'est une activité physique c'est tout. Les psys ne sont pas de grands sportifs, on a plutôt l'image de gens qui ne font pas de sport, coincés derrière leur bureau

Non, le balancement a une fonction pour les autistes.

Les autistes sont souvent hyper ou hypo sensibles et ont besoin de se calmer ou de se stimuler.

spectredelautisme.com/particularites-autisme-tsa/stereotypies/

Mais c’est la même chose quand on fait du sport.
Les juifs aussi se balancent dans leurs prières ! Ils ne sont pas autistes.

Je pouvais pas deviner que tu faisais exprès d'être con.

ndnidcfedlp a écrit:Je pouvais pas deviner que tu faisais exprès d'être con.

Et toi, là, tu te sens comment ?

Nanmé Siamois, sérieusement, se balancer d'avant en arrière c'est du sport ?! Avoir des TOC c'est faire du sport ?! Franchement, c'est nawak.

Avant de dire que tu n'as pas d'autres traits autistiques marquants, as-tu regardé la définition de l'autisme telle que faite par exemple dans le DSM5? Les critères diagnostic de l'autisme (sans retard intellectuel) sont assez loin des clichés véhiculés par le mass media en vérité.

Pour en revenir au sujet, j'ai parlé des Troubles Anxieux Généralisés parce qu'ils peuvent parfois faire se passer pour de l'autisme et il me semblait intéressant de commencer par vérifier le "moins pire" des scénarios avant de s'attaquer direct à la piste autisme qui est plus longue et plus contraignante je pense.
Mon fils aîné avait énormément de TOCs et un comportement frôlant l'autisme. Mais il était aussi en grande détresse psychologique (mal vécu la séparation de son père et moi, début de phobie scolaire, harcèlement...). J'ai failli me lancer dans un dépistage d'un asperger mais il a refusé, passer le WISC l'avait déjà gonflé et je n'ai pas insisté tout en mettant en place des trucs à la maison pour gérer tout ça. Finalement, ça a pris quelques années je ne vais pas mentir, mais il n'a plus de TOC et il va beaucoup mieux psychologiquement. Ce qui m'a fait douter d'un potentiel autisme finalement pour en arriver à la conclusion du TAG...

En parlant de diagnostiques, j'ai vu la vidéo du psychocouac sur le sujet
et aussi, sa dernière sur le TDAH(H) chez l'adulte
J'adhère vraiment à un post (pas moyen de le retrouver ) qui annonce que tous les troubles, tous, sont susceptibles de se manifester en cas de situation de fort stress. Les premiers, certainement dans ce qui est le plus présent comme "trait de caractère".
Donner une plus grande place aux sensations en cas de débordement des émotions, et s'y réfugier, le temps que cela passe, ma foi, pourquoi pas.
Le tout est de voir pourquoi il y a eu débordement.
Ceci n'est pas une réponse, vous l'aurez remarqué, mais un commentaire.

*Sham : Et il fait plus de sport ton fils désormais ?
**Sham : Tu n’as jamais vu des gens faire des abdos ? Que font-ils sinon se balancer d’avant en arrière, m’enfin !

Vouloir gérer tous les troubles psys par seulement du psy sans prendre en compte les besoins physiques est une attitude que je n’ai jamais comprise.

Mais personne n'a dit que les besoins physiques n'étaient pas à prendre en compte voyons Siamois ! Par contre, n'avancer que les besoins physiques en détournant d'un soutien psy est une attitude que je ne comprendrais jamais !

Tu as déjà vu un autiste se balancer ? Parce que ce ne sont pas des abdos... Mais bon, laisse tomber c'est nawak.
Et la pratique sportive de mon fils n'a absolument pas évolué.

@*Sham : Tu es toujours anorexique ?

Quel est le but, l'intérêt de cette question Siamois ?

Oui, quelle utilité cette question, à part sortir d'un sujet (peut-être désagréable ?) ,
A part s'orienter vers une pique personnelle impromptue,
Et tenter de prendre un ascendant quelconque en sortant de l'argumentaire en cours ?

Pour reprendre une de tes questions Siam, tu te sens comment et qu'est ce que ce sujet active pour toi ?

(Il m'est étonnant de te voir sortir de la bienveillance que je te connais sur un sujet qui ne me semblait pas représenter d'enjeu. Il doit y avoir un enjeu que je n'ai pas vu)
(C'est dommage Tchitrec perd l'avantage d'une conversation constructive autour de ses questions)

C'est vraiment intéressant votre dispute, parce que vous parlez exactement d'un point que je n'ai volontairement pas mis dans mon tout premier post.

Pour avoir expérimenté les deux plusieurs fois: des "crises" d'auto-stimulation et des états modifiés de conscience provoqué par une sur-stimulation, je peux vous dire que mes sensations était étonnamment similaires, dans toutes les phases.

Ca doit être la réponse naturelle du corps quand il y a un trop plein sensoriel. A la différence que les conditions de sur-stimulation ne sont pas du tout les mêmes quand c'est volontaire dans un cadre thérapeutique ou quand c'est simplement provoqué par la vie de tout les jours.

Pour moi, ça revient à être dans son corps d'une manière intense. Et oui, pour moi et d'une certaine manière, ça revient a faire du sport. Comme beaucoup d'autres j'ai commencé à courir pour évacuer le stress. Les intensités sont pas comparables, mais peut être qu'effectivement ça découle du même besoin physique d'évacuer le trop plein.

Si vous avez connaissances de recherches/savoirs/livres dans ce domaine là, je suis très volontiers preneur. (Je veut dire en dehors des essais en clinique de Corinne Sombrun, dont j'ai déjà la référence.)

Les TOC sont un moyen d'évacuer le trop-plein de stress, mais peuvent être handicapants (dans sa vie quotidienne et dans le rapport à autrui également) et surtout incontrôlables (ce qui peut alimenter en partie le stress). Le sport permet de canaliser cette intensité, la contrôler afin de ne plus être "prisonnier" de ces émotions difficiles à gérer.
Mais le sport est là pour parer les effets, pas la cause du stress, et ne s'occuper que de faire disparaître les effets ne marchera pas en général parce que ces effets varieront sans disparaître (mon fils "changeait" de TOC lorsqu'un était identifié et qu'on essayait de le faire disparaître. C'est quand il n'a plus été en état de stress permanent qu'ils ont réellement disparu).

Voilà, c'était mon point de vue et mon partage d'expérience. Sur ce, je n'ai plus rien à apporter à la discussion.
Bon courage Tchitrec et au plaisir de te recroiser sur d'autres topics.

J'etais en train de repondre, je n'ai pas pu poster,

Joli que le houleux reste constructif pour toi Tchitrec
D'ailleurs j'integre tout ceci avec intérêt étant concerné par mon grand ayant connu crises, et qui connaît des cycles de ces mouvements répétitifs depuis tout petit,
Parfois jusqu'à se blesser tellement le geste est répétitif et incontrôlable,
Il passe d'un geste à un autre, (ce que tu décris, Sham) au fin du temps, avec des périodes d'intensification,
Quand c'est juste bruyant nous sommes content, beaucoup de lâcher prise de l'entourage est nécessaire

Cette conversation m'est éclairante merci
Les liens trop plein/stress/besoins du corps/autisme/anxiété/mvt répétitifs
Cette notion de sortie d'étiquettes avec question ouverte
On en avait un peu abordé le sujet ensemble Sham me semble il mais la réponse que tu mets en forme sur votre expérience m'est éclairante
Le lien avec les crises de décharge que tu donnes Tchitrec, écho a ce que j'ai pu voir avec mon fils.

En arrière dans le temps en tant que parent apprenant j'ai fait l'erreur de tenter d'empêcher ces gestes en me disant, pour l'intégration plus tard en société, cela peut être difficile,
et aussi sans doute en confondant cause et conséquence, comme si contrôler les gestes pourrait comme par magie gommer le stress (bien sûr c'est tout l'inverse)
Aujourd'hui une forme de stabilité est trouvée en accompagnant juste pour éviter la blessure, mais nous évitons au max de pointer du doigt, il sait, on sait, et il se gère, au plus proche de ses besoins.
(On est passé par chercher des objets dérivatifs genre balle anti stress, élastiques ..sans grand succès)

Une chose qui nous a surpris et saisi c'est de visionner des vidéos de bébé de lui (vers 1an) et de constater que ces gestes étaient présents alors que nous ne les avions pas vu sur le moment. Ils sont une composante de lui, du moins jusqu'à maintenant, cela fait aussi partie de sa beauté, de ses besoins, de sa façon d'habiter le monde et son corps, et c'est tout.

Le lien entre l'esprit et le corps est assez connu.
Lorsque la vie est devenue insupportable, il m'a été indiqué de faire du sport....  Cela a sans doute sauvé au moins quelques semaines de ma scolarité.  Je suis passée de celle dont personne ne veut dans son équipe à celle que la prof de gym désigne pour montrer les exercices à réaliser/apprendre.
Autant l'échappatoire des pensées que l'échappatoire des TOC ne sont que des palliatifs.  Et pour ma part, il y a une différence certaine entre la gestion du stress et celle de l'émotion.  
C'est l'émotion sous-jacente au stress qui est porteuse d'information sur la cause du stress.  Gérer le stress est une meilleure forme de gestion que réaliser des TOC, mais cela ne supprime pas la cause.

Toujours du point de vue du parent accompagnant que je suis, Opossum, quand tu décris l'émotions sous jacente au stress, l'écho a mon vécu est qu'en moments de montée de stress/intensification des mouvements on a pu constater qu'il y a quelque chose ' à parler ' en attente, et parfois (ma femme est assez bluffante avec ça et les mots qu'elle trouve) faire émerger l'émotion, la peur, le blocage en mots est assez miraculeux sur tout ces signes.

Ma grande a développé quelques légères stéréotypies à un moment. Elles ont aussi changées de formes au fur et à mesure que les remarques tombaient sur leurs caractères "à proscrire".
C'est difficile de parler de ses émotions avec un enfant, car il faut d'abord avoir accès aux siennes pour cerner celles des autres, puis veiller à mettre en forme de manière bienveillante. Travail de chaque côté du langage dans mon cas.
Bref, elle contrôle plus ses envies de grignoter aussi depuis, maintenant que j'y pense.

Comme repère pour lâcher prise, j'ai un frère qui présentait des stéréotypies étant enfant. Il me semble les avoir vu apparaître vers début collège, en tout cas conscientisé par ma famille puisque mes parents lui en faisao régulièrement la remarque dans le but de l'aider à les tempérer.
Il est aujourd'hui un adulte épanoui et beau à voir, sur qui il est et ce qu'il construit /a construit dans sa vie, et il vit toujours avec ses stéréotypies, pour ce que j'en sais les gens qui l'entourent pro, perso en font abstraction