Premiers pas dans la savane !

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Premiers pas dans la savane ! - Page 2 Empty Re: Premiers pas dans la savane !

Message par Kadjagoogoo Sam 6 Mai 2017 - 10:37

Bonjour Hortense,
Et merci pour ce retour toujours aussi en verve et motivé dans l'exercice du récit autobiographique inconfortable (j'y reviendrai plus bas).

Hortense Blue a écrit:bien que je n'aime pas faire de favoritisme, un plus grand merci encore à Kadjagoogoo pour ton long message qui m'a beaucoup touchée Embarassed Merci !
[...]
Je suis désolée que mon silence ai été mal interprêté, mais il ne s'agit pas de malaise ou de gène, au contraire Kadjagoogoo, j'ai beaucoup apprécié ton empathie à l'égard de mon histoire, et j'avais justement envie de prendre le temps de répondre de manière qualitative, d'où le petit différé, j'espère que tu voudras bien me pardonner ? Smile Effectivement je vois que nous semblons avoir quelques points communs !
Je ne voulais pas de te culpabiliser, Hortense, désolé ; mais seulement te dire que j'attendais de tes nouvelles, un écho. Parce que j'ai sincèrement apprécié le ton frais, naturel et authentique qui semble te caractériser, et que j'espère que tu prendras durablement goût à cette dynamique propre au forum : on peut venir s'y confier, s'y raconter, s'y soulager, s'y délester d'un trop-plein qui peut aller jusqu'à nous ronger s'il n'est pas périodiquement évacué. On connaît tous plus ou moins cela, par ici, tu sais. Wink
Je n'ai donc absolument rien à te pardonner ; au contraire : il me faut te remercier d'avoir confirmer là la bonne impression initiale que tu nous as faite, en renchérissant dans l'effort de nous dire ta vérité, ton sentiment à vif sur ces années angoissantes qui t'ont forgée, mieux que n'aurait pu le faire le confort lénifiant d'une trajectoire lisse et dénuée d'accrocs, de rages et de désespoirs. Je citais encore récemment mon cher moraliste roumain, qui postulait ainsi l'annulation par la délivrance : « Une âme ne s'agrandit et ne périt que par la quantité d'insupportable qu'elle assume. » — E. M. Cioran
Apparemment, tu n'as pas péri sous le fardeau de ces vicissitudes ; c'est donc que tu es probablement en train de grandir, oui. Alice Miller, qui théorisa le drame de l’enfant doué, écrivait :
« Il est quasi miraculeux de voir que, derrière les faux-semblants, le déni, l’aliénation à soi, tant de nous-même a pu survivre et vient au jour une fois que nous avons trouvé l’accès à nos sentiments. Mais vivre sa propre vérité nous permet à un niveau adulte, de retrouver notre propre monde affectif – sans paradis – mais avec la capacité de sentir et de vivre nos émotions, qui nous rendra notre élan vital, et nous aidera à nous repérer. […] C'est seulement après la libération que le soi commence à s'exprimer, à croître et à développer sa créativité. […] Ce tenace, destructeur et infondé sentiment de culpabilité. […] Ce ne sont pas seulement les beaux et bons sentiments qui font que nous sommes vivants, qui apportent de la profondeur à notre existence. Mais souvent, au contraire, ces sentiments inconfortables, inconvenants, que nous préférons éviter : la honte, l'envie, la jalousie, le désarroi, la rage, le chagrin, le sentiment d'impuissance. »
Pour t'encourager à ne plus freiner ce désir d'expier par la mise en récit (thérapeutique) et censurer en toi ce besoin de purgation par la parole libérée, je vais prolonger ici ma propre désinhibition avec le partage d'un autre traumatisme scolaire :
Au collège, où je redoublais ma 5ème, je découvrais avec grand plaisir la fiche de lecture. J'avais eu du flair en choisissant Les Aventures du baron de Münchhausen (parce que j'avais adoré le film de Terry Gilliam, adapté du récit romancé des exploits de ce mercenaire baroque devenus l'un des héros les plus populaires de la littérature allemande). Ce fut une véritable sinécure de coucher sur le papier mes impressions délicieuses au contact de ces aventures rocambolesques, et de rendre compte de mon analyse. J'étais pour une fois assez confiant dans l'attente de ma note.
Vint enfin le jour fatidique de la remise des notes. La prof de français distribue successivement toutes les copies, et je ne vois pas arriver la mienne. Elle prend alors un ton solennel : « J'ai un problème avec la dernière copie... [La mienne, donc] Je suis partagée. De deux choses l'une : soit vous avez recopié cette fiche quelque part, et cela mérite évidemment un 0/20 [Je précise que nous étions là en 1991, et que c'était plutôt galère pour télécharger une fiche de lecture préexistante...] ; soit ce travail impeccable est bien le vôtre, et dans ce cas là il mérite logiquement 20/20. N'ayant pas réussi à me décider, j'ai opté pour le compromis : vous avez 10/20. »
A l'époque, j'étais plus timide et plus fébrile qu'aujourd'hui, moins vindicatif et moins informé, hélas, sans quoi je me serais vigoureusement défendu, pour exiger, face à ce jugement inique, la même indulgence qui prévaut dans les tribunaux, où le doute profite toujours à l'accusé. Ici, la présomption d'innocence n'a pas marché, et la nature suspicieuse de cette prof, indisposée par l'excellence qu'elle déplorait là – car elle lui compliquait la routine, manifestement peu habituée à voir passer des devoirs irréprochables – l'aura fait se décider pour la pire issue à son dilemme. Car sa décision-sanction a eu des conséquences. Pas pour elle, naturellement ; mais pour moi, dont le rapport – déjà passablement épineux – à l'école et, plus important, à la lecture, fut alors brisé, durablement rompu en même temps que la confiance dans le corps enseignant, irrémédiablement perdue. Je n'ai en effet plus lu un bouquin intégralement avant la seconde – où L'Étranger de Camus, concis et cinglant, répara quelque peu les dégâts d'antan, pour me réconcilier avec cette activité si dangereuse : lire.
Rien de définitif ni de totalement gâché dans ma pratique culturelle, mais des années perdues dans la défiance butée après cet incident cuisant, que je n'ai donc jamais oublié – la prof, quant à elle, a dû dormir sur ses deux oreilles, à l'antipode de se douter du saccage relatif à son arbitraire choix, et serait consternée de me voir raconter cette dérisoire anecdote ici, un quart de siècle plus tard. Si le trauma (coup porté) fut peut-être anodin et certainement sans intention mauvaise délibérée, la précision de mon récit signe le traumatisme (persistance de la perception affective du coup porté).
Et si j'insiste pour vous rapporter ce témoignage, ce n'est pas tant pour accabler Madame S. (hypermnésie qui me fait me souvenir de son patronyme à consonance italienne ; et de son visage, de sa voix voilée, de cette vulgarité lasse qu'ils dégageaient), cette pauvre prof qui pensait faire équitablement son job. Non, si j'en parle, c'est que ma scolarité n'a finalement guère survécu à ce moment-là, quand j'y pense. J'ai passé mon brevet quasiment sous assistance respiratoire (le toubib, bien embarrassé, avait parlé d'une coqueluche tardive, à défaut de pouvoir comprendre pourquoi je perdais ainsi le souffle sur le chemin de l'école et gênais les cours par mes irrépressibles quintes de toux sèches). Et dès l'année suivante, l'embellie du roman de Camus ne fut qu'un feu de paille. Assez symptomatiquement, je ne me souviens avec acuité que de sa fin : ce magistral monologue révolté d'un homme mutique qui libérait enfin là sa parole inhibée pour dire sa vérité et son mépris exacerbé de l'hypocrisie sociétale. A cette époque, je n'avais pas beaucoup parlé, moi non plus. Peut-être que la lecture, depuis devenue une pratique amie, délivrée du crible académique et autres objectifs chiffrés, m'a épargné d'avoir à basculer dans la criminalité ou le suicide. Elle n'a pas empêché la dépression chronique et les passions tristes, mais comme on l'a vu plus haut (Cioran et Miller), c'est tant pis, tant mieux.
La lecture (définitivement apprivoisée grâce à ma passion post-adolescente pour Stephen King) m'aura en tout cas permis de devenir bibliothécaire durant vingt ans ! Voilà pour répondre à ta question. Wink
Hortense Blue a écrit:Il me parait clair que ce moule scolaire étriqué dans lequel on cherche à nous faire rentrer par tous les moyens n'est pas adapté à tous, qu'importe le QI. C'est, à mon sens, une grosse machine à formater qui digère ou recrache ceux qui ne rentrent pas dans les cases, ceux qui dérangent car ils mettent face à une réalité pour laquelle on ne trouve pas la solution. On nous a asséné des discours moralisateurs depuis notre plus tendre enfance dans le but de nous faire aller le plus loin possible dans le cursus, on nous a sommé d'avoir notre brevet, puis notre BAC, puis de continuer en études supérieures même sans but, juste pour "ouvrir des portes"... Mais à quel moment on nous a expliqué pourquoi, je veux dire "pour quoi" réellement ? À quel moment on s'est intéressé à nous en tant qu'individu et non pas en tant que collectivité, voire troupeau ? À quel moment on nous a donné l'autorisation d'être "sensible", "différent" ou d'avancer à une autre vitesse ? Il y aurait tant de choses à dire sur ce fameux "système", qui court-circuite tant de destins...Mais je m'égare...
Il me semble pas que tu t'égares – au contraire : ce faisceau d'indignation(s) est cohérent et bien légitime, et je ne peux qu'y adhérer.
Deux ou trois commentaires à ajouter à ces propos pleins de sagacité, pour exprimer ce que je reproche en priorité au système scolaire tel qu'il est conçu et envisagé par chez-nous :
Idéalement, l'école ne devrait pas rassasier mais donner faim. Et je crois qu'elle travaille hélas d'une part à épuiser la curiosité intellectuelle des plus « normaux », qui cessent traditionnellement tout apprentissage significatif après la période où ils sont contractuellement invité à se gaver méthodiquement de matières ; et d'autre part, elle a ce pouvoir délétère de sevrer prématurément le jeune (sur)doué, qui se verra souvent découragé - « arrête de faire ton intéressant ! » - et écœuré par un enseignement et des approches rédhibitoires. En effet, comment expliquer qu'on parvienne systématiquement à dégoûter la majorité des élèves de domaines aussi potentiellement plaisants et/ou intéressants que les mathématiques, la physique ou le latin, par exemple, vers lesquels je suis naturellement revenu plus tard, par le truchement de professeurs officieux, en marge de toute ambition professionnelle ou prétention à un quelconque diplôme ?
Il semblerait que l'école échoue à nous apprendre à apprendre, ou plus exactement à nous communiquer le désir d'apprendre – d'apprendre après l'âge officiel de l'apprentissage, s'entend. Et nous observons que ce sont souvent les laissés-pour-compte qui continueront à aimer apprendre, à s'exposer massivement au savoir, à cultiver cette inclination pour la découverte et à accuser ce tropisme vers la connaissance (à l'instar de celui des tournesols vers le soleil). On peut presque parler de résilience à ce niveau, quand on sait dans quelle adversité le développement de la curiosité intellectuelle de certaines enfants précoces est martyrisés par des enseignants dépassés et maltraitants par leur incapacité à porter un regard valorisant sur cet appétit exponentiel qui fera d'eux, idéalement, des ogres réservant leur voracité à la culture – quand d'autres la réservent à la spéculation boursières et autres joyeusetés.
Je repense à cette jeune maman visiblement paniquée, venue chercher la documentation ad hoc à la bibliothèque, un jour où j'officiais dans le secteur dédié à la psychologie, et avec qui j'avais pris le risque de m'exposer en lui expliquant que j'étais avisé sur la question. Son malaise s'en est trouvé immédiatement calmé, et elle a pu m'expliquer – avec un évident désir de le faire, ce soulagement que l'on peut connaître face à un interlocuteur « qui sait » – que son fils de 8 ans venait d'être diagnostiqué « précoce », ce qui allait enfin pouvoir leur permettre d'avancer, en dépassant l'étiquette dégradante de l' « enfant turbulent » (TDAH – Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) qu'on lui avait collé jusqu'alors. Sa maîtresse, ignorante et impuissante face à ce phénomène, l'avait en effet confiné, depuis des mois, au fond de la classe, son bureau tourné face au mur (!), pour l'isoler de ses petits camarades qu'il « perturbait » en répondant systématiquement aux questions posées à la classe. Le gamin vivait manifestement mal cet ostracisme, qui lui avait faire implorer sa mère : « Maman, y a une bête dans ma tête ; faut la tuer... »
La guerre contre soi... J'ai cet espoir : les enfants précoces d'aujourd'hui, mieux recensés, mieux détectés que jadis (on n'en parlait guère à mon époque, si peu vigilante et réactive en la matière) et mieux accompagnés par un corps médical et enseignant plus éclairés sur la question, ils la gagneront plus sûrement, cette guerre, que ceux des générations précédentes qui devaient la mener seuls, avec son cortège de suicides et autres auto-sabotages (auto-mutilations symboliques).

Je termine mon interminable réquisitoire contre l'Institution avec cette image qui parlera mieux qu'un long discours :

Premiers pas dans la savane ! - Page 2 Climb_10
[Traduction : L'examinateur : « Pour une juste sélection, tous doivent passer strictement le même examen : grimper à l'arbre, SVP ! » ; Einstein : « Il y a potentiellement un génie en chacun. Mais si vous jugez un poisson à son aptitude à grimper à un arbre, il passera sa vie entière dans la croyance qu'il est stupide. »]


Hortense Blue a écrit:Je suis ravie de voir que la vie nous permet, parfois quelques années plus tard, de faire un pied de nez à ceux qui nous ont mal jaugés hin hin Et j'en profite pour te féliciter de n'avoir jamais pointé chez Pôle Emploi Impec ! (je ne peux malheureusement pas en dire autant, avec la crise qui sévit dans le domaine de la communication, d'où mon travail de reconversion actuel).
Pas de malentendu, surtout : je ne tire aucun mérite de ne pas avoir connu le chômage. Déjà, si je ne l'ai pas connu et ne pourrait pas le connaître, c'est mon statut spécifique qui le veut : même en cas de révocation (licenciement pour faute grave ou lourde), je ne toucherai pas le chômage, n'ayant logiquement jamais cotisé à cet effet. Mais sache que je ne me réjouis plus de cette sécurité de l'emploi que j'avais initialement envisagé comme une bénédiction et qui m’apparaît désormais comme une réelle malédiction, en cela qu'elle est une prison de verre, depuis que j'ai compris que la fonction publique, institution si normative, rognait ma créativité et ne souffrait pas les profils dans mon genre, dont la sensibilité (empreinte d'idéalisme) est indésirable – ma hiérarchie déplore mes « états d'âme » incompatibles avec ma fonction, et s'emploie d'ailleurs activement à me faire reconnaître définitivement inapte à mes fonctions. Donc, je vais probablement bientôt connaître le Pôle Emploi, finalement ! Mais sans passer par la case allocations chômage, et après avoir infirmé pendant un quart de siècle la prophétie de mon contempteur de prof.
Amusant comme certaines bénédictions apparentes s'avèrent finalement être d'insidieuses malédictions (un usager de la bibliothèque m'a permis de le comprendre, jadis, alors que je croyais lui clouer le bec en objectant l'avantage prééminent de la sécurité de l'emploi face à son attaque en règle des fonctionnaires : « Quoi !? Bosser toute ma vie pour un même employeur !? Nan mais vous rigoler !? Jamais de la vie ! » Ma conviction niaise avait alors vacillé...). Et comme, à l'inverse, certaines malédictions apparentes seront en fin de compte appréhendées comme de réelles bénédictions. La douance, par exemple. Combien de fois m'a-t-on reproché d'être « trop sensible », « trop peu confiant », « trop impulsif », « trop distrait », « trop rêveur », « trop dispersé », « trop loufoque » (ma prof d'histoire-géo, la même année de collège que mon odieux 10/20 ; elle m'avait même balancé une énorme baffe à l'arrière du crâne, comme pour me faire bien comprendre que ma tête détraquée était juste bonne à ça), bref : trop tout ce qui est caractéristique du haut-potentiel, duquel je m'étais défier, avec lequel je m'étais fâcher, comme on prendre grippe un handicap, une malformation, une tare congénitale. Une amie proche m'a même dit que ma mémoire d'éléphant mettait « mal à l'aise les gens », pour m'inviter diplomatiquement à garder pour moi mes partages susceptibles d'indisposer ceux qui préfèrent oublier le(ur) passé.
Mais aujourd'hui, personne ne me fera plus douter de la nature miraculeuse et bénéfique de cette singularité qui nous réunit là, dans cette savane où nous léchons nos plaies et réhabilitons nos zébrures. Console

Si tu as eu la patience de me lire jusqu'ici (bien aimable !), tu seras récompensée par une question – enfin ! -, Hortense : puis-je savoir depuis quel domaine exactement de la communication te reconvertis-tu (actuellement ?) ? Et vers quel autre domaine, donc ?

Hortense Blue a écrit:suite au décès de mon père, beaucoup de ceux que je croyais être des amis m'ont tourné le dos...forcément la détresse et la souffrance, ça ne fait pas rêver grand monde mouais Colère rentrée donc j'ai décidé de m'affranchir de tout ça, j'ai rencontré de nouvelles personnes qui avaient aussi des souffrances, j'ai commencé à fumer, à faire des expériences pas forcément très salutaires...À la maison, j'étais en conflit permanent avec l'autorité de ma mère, nous avions des échanges très violents, nous n'arrivions plus à communiquer et je me sentais incomprise... Au lycée, les rares fois où je faisais acte de présence étaient parfois de vrais échecs, j'étais devenue extrêmement susceptible et impulsive, et je pouvais partir en claquant la porte si j'avais estimée injuste une critique du professeur. Jusqu'à ce qu'on me fasse gentiment comprendre qu'il serait de bon ton que je "démissionne" de l'établissement. L'année d'après, pour ma seconde terminale, j'ai intégré un autre lycée, mais je ne me sentais alors plus en phase avec les camarades de mon âge...J'avais déménagé et habitais alors seule.

Le récit finalement consenti que tu nous offres là me permet de comprendre que nous avons décidément beaucoup en commun – d'où, certainement, cette prolixité que j'ai là, sur ton topic de présentation, alors même que – tu vas rire – je m'étais promis, cette nuit-même, de réduire drastiquement le format de mes posts, LOL ! Laughing J'ai d'ailleurs paradoxalement pondu ce roman en écoutant en boucle l'album Haïkus de Pascal Bouaziz (ça, c'est pour répondre à ta question sur mes goûts musicaux ! Wink Une sympathique question que je te retourne, bien évidemment), le principe même de ces courts poèmes japonais minimalistes étant censé m'inspirer un style plus ramassé et succinct. Mais le laconisme attendra donc ! (Mais j'ai bon espoir : juste avant de poster cette missive babylonienne sur ton fil, j'ai posté deux très brefs messages sur d'autres fils, ouf ! Le signe indien serait-il enfin vaincu !? Huhu What a Face )
Nos affinités de vécu et de sensibilité se déploient donc autour de ces thèmes : la rupture brutale avec le groupe amical ; le sentiment d'étrangeté parmi nos congénères (camarades de classe), qui ne sont donc pas nos « semblables » ; la désertion successive des sphères scolaire et professionnelle ; défiance à l'autorité parentale (ta mère, mon père ; une défiance qui aura trouvé sa réitération plus tardive face à ma direction) ; les institutions d’État (l'école pour toi ; la fonction publique pour moi) qui se lassent de nous, nous poussent vers la sortie, nous éjectent inexorablement...

Hortense Blue a écrit:Après l'échec finalement attendu de mon BAC, j'ai eu une phase de laisser-aller, entre état dépressif et flou total concernant l'avenir, et comme le disait ma psy de l'époque, une conduite "ordalique" : je remettais ma vie entre les mains du destin, vivant au jour le jour, au gré des rencontres sur ma route, et du hasard des choses, quitte à prendre des risques.

Ta psy a effectivement employé l'expression idoine pour qualifier ta conduite de l'époque. Je connais bien cette logique ordalique, qui recoupe quelque part mon mysticisme : après tout, ce sont là deux formes de croyances diffuses dans l'idée que la vérité procède d'un geste audacieux, excessif, déraisonnable et désespéré – car se tourner vers une réponse spirituelle, c'est bien tout cela, n'est-ce pas. J'aime le panache morbide que l'ordalie requiert par essence.

Hortense Blue a écrit:Voilà pour la paire d'années sombres que je ne détaillerai pas plus car il faut bien cultiver un jardin secret - je dois avouer aussi ressentir une certaine gène à parler de ce passage douloureux Rougit

J'ai noté autrefois ce précepte de Georges Hyvernaud, que je médite régulièrement comme un mémorandum : « Laisser aux hommes, comme aux choses, ou aux bêtes, leur opacité, leur résistance au regard et à l'intellect. » Pour te dire que je comprends et respecte entièrement ton souhait de préserver une légitime opacité, un mystère bien compréhensible sur certains pans de ton existence peut-être encore lancinants malgré la distance temporelle qui te sépare d'eux. Par contre Exclamation :

Hortense Blue a écrit:J'ai toujours l'appréhension du mauvais jugement des autres, et dans la vie réelle je suis extrêmement discrète sur mon passé pour éviter les déceptions (je préfère écouter les confidences des autres et je crois que je suis plus habile à ce jeu là) ; se confier ici me fait un double effet assez étrange : d'un côté je m'autorise à partager de manière positive, puis vient le moment du soupçon de culpabilité, du style "est-ce que je ne me suis pas trop livrée ?" qui est assez dérangeant...est-ce que quelqu'un ressent ça aussi ici ? non Huh pale
Si ta réticence est liée à cette crainte d'être (mal) jugée, tu peux immédiatement t'en défaire, je crois, car je n'ai jamais vu, ici, quelqu'un avoir à regretter de s'être épanchée et racontée avec ce parti-pris sensible et émouvant qui est clairement le tien. En outre, l'anonymat qui nous est permis dans cet agora est précieuse, pour nous décomplexer et nous ôter toute crainte d'être jugé et condamné de façon impactante. Et enfin, s'il fallait une dernière raison de ne pas redouter l'exercice d'extérioriser, de catharsis, de grand déballage impudique, il suffit de comprendre ce que dit, si justement, la citation d'Artaud que j'étrenne là en guise de signature : on ne peut pas faire meilleure publicité à la confession publique qu'avec ce rappel élémentaire de l'innocuité fondamentale de toute condamnation proféré à l'encontre d'une projection de soi – et jamais de soi, car « Je est un autre » (Rimbaud), et « Je dis "je" en sachant que ce n'est pas moi. » (Beckett).
Je suis mal placé pour te détourner de l'effort de te livrer comme tu as commencé à le faire de façon si concluante et intéressante, car je suis précisément l'un de ceux qui, sur ce forum, se livre le plus volontiers, le plus copieusement et impudiquement. Je ne sais pas me censurer lorsque je sens que ce mouvement de la verbalisation et de la mise en récit s'imposent en promettant d'être gratifiantes et même potentiellement salutaires.

Hortense Blue a écrit:J'imagine que cela vient aussi du fait que j'ai beaucoup parlé de moi mais que je ne connais pas grand chose de vous tous finalement ! Alors je serais ravie d'en apprendre un peu plus, Kadjagoogoo mais aussi soto2, Tom Riddle, Wosh, truth ? Qui êtes vous ? Où vivez-vous ? Qu'est-ce qui vous anime dans la vie ? Quel est votre parcours, votre métier ? Avez-vous des enfants ? Quelle musique écoutez-vous ? (liste non exhaustive) Popcorn
Pas sûr que tu apprennes grand-chose de Tom Riddle, qui est vraisemblablement le compte de secours/rechange d'un(e) autre membre (j'ai ma petite idée à ce niveau ! Twisted Evil )
Pour te répondre à mon sujet : je n'ai pas d'enfant. C'est, je crois, la dernière question à laquelle je n'avais pas répondu – le reste est soit explicite, soit saisissable en filigrane de cette logorrhée que j'assume très difficilement, a posteriori. Comme quoi, tu vois, moi aussi j'ai des scrupules après coup, après m'être ainsi livré dans des proportions et des dispositions hors-normes. Mais je le fais tout de même, tu vois ! Et je le fais plus volontiers ici, sur un topic de présentation, où le ton est traditionnellement plus libre et les dérives et autres débauches impudiques sont mieux tolérées encore.

Je comprends parfaitement qu'il faille du temps pour répondre – regarde ce délai dans ma réponse (à croire que j'ai fait aussi long et quasi-exhaustif pour compenser celui-ci, huhu !). Aussi, prends tout ton temps pour commenter éventuellement ceci, si le cœur t'en dit, si tu trouves par chance matière à résonance : je serai ravi de recevoir un écho de ta part, encore une fois. N'hésite pas à privilégier la communication par MP si tu la trouvais plus indiquée, pour ménager ta pudeur et ta réserve naturelle – ta légitime réticence à l'étalage public.

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Message par Yoda300 Lun 8 Mai 2017 - 21:01

Bienvenue !
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Message par sankookai Mar 9 Mai 2017 - 9:03

Bonjour Hortense blue, bienvenue dans la savane,
Je trouve ta présentation très touchante. Je me retrouve dans certains de tes errements... c'est bizarre mais ça me fait du bien de lire que d'autres ont pu être touchés durablement par des professeurs "maladroits", dixit les nonhp. J'ai appris à me construire en me pensant "anormale". Maintenant j'apprends à faire le chemin inverse d'une certaine manière.
Je suis aussi en reconversion et aussi dans la com', avec plaisir pour partager avec toi sur le sujet si tu en as envie?
A bientôt!

sankookai

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Message par Hortense Blue Lun 5 Juin 2017 - 13:36

Bien le bonjour à toi Kadjagoogoo !

Je réponds effectivement avec plusieurs jours de décalage, j'ai du mal à répondre aux très longs messages car cela me demande beaucoup de temps et de concentration, que je n'ai pas toujours à disposition  Very Happy  (NB : je crois qu'il va falloir faire plus court la prochaine fois  drunken d'autant plus que je ne voudrais pas que d'autres zèbres se sentent gênés de venir interrompre une conversation privée Console Cela dit, merci de partager tes expériences dans cette présentation, j'apprécie !

Kadjagoogoo a écrit:
Vint enfin le jour fatidique de la remise des notes. La prof de français distribue successivement toutes les copies, et je ne vois pas arriver la mienne. Elle prend alors un ton solennel : « J'ai un problème avec la dernière copie... [La mienne, donc] Je suis partagée. De deux choses l'une : soit vous avez recopié cette fiche quelque part, et cela mérite évidemment un 0/20 [Je précise que nous étions là en 1991, et que c'était plutôt galère pour télécharger une fiche de lecture préexistante...] ; soit ce travail impeccable est bien le vôtre, et dans ce cas là il mérite logiquement 20/20. N'ayant pas réussi à me décider, j'ai opté pour le compromis : vous avez 10/20. »
Absolument atterant  Shocked personne n'avait pu te défendre à l'époque ?

Kadjagoogoo a écrit:
Je n'ai en effet plus lu un bouquin intégralement avant la seconde – où L'Étranger de Camus, concis et cinglant, répara quelque peu les dégâts d'antan, pour me réconcilier avec cette activité si dangereuse : lire.
Rien de définitif ni de totalement gâché dans ma pratique culturelle, mais des années perdues dans la défiance butée après cet incident cuisant, que je n'ai donc jamais oublié – la prof, quant à elle, a dû dormir sur ses deux oreilles, à l'antipode de se douter du saccage relatif à son arbitraire choix, et serait consternée de me voir raconter cette dérisoire anecdote ici, un quart de siècle plus tard. Si le trauma (coup porté) fut peut-être anodin et certainement sans intention mauvaise délibérée, la précision de mon récit signe le traumatisme (persistance de la perception affective du coup porté).
Et si j'insiste pour vous rapporter ce témoignage, ce n'est pas tant pour accabler Madame S. (hypermnésie qui me fait me souvenir de son patronyme à consonance italienne ; et de son visage, de sa voix voilée, de cette vulgarité lasse qu'ils dégageaient), cette pauvre prof qui pensait faire équitablement son job. Non, si j'en parle, c'est que ma scolarité n'a finalement guère survécu à ce moment-là, quand j'y pense. J'ai passé mon brevet quasiment sous assistance respiratoire (le toubib, bien embarrassé, avait parlé d'une coqueluche tardive, à défaut de pouvoir comprendre pourquoi je perdais ainsi le souffle sur le chemin de l'école et gênais les cours par mes irrépressibles quintes de toux sèches). Et dès l'année suivante, l'embellie du roman de Camus ne fut qu'un feu de paille. Assez symptomatiquement, je ne me souviens avec acuité que de sa fin : ce magistral monologue révolté d'un homme mutique qui libérait enfin là sa parole inhibée pour dire sa vérité et son mépris exacerbé de l'hypocrisie sociétale. A cette époque, je n'avais pas beaucoup parlé, moi non plus. Peut-être que la lecture, depuis devenue une pratique amie, délivrée du crible académique et autres objectifs chiffrés, m'a épargné d'avoir à basculer dans la criminalité ou le suicide. Elle n'a pas empêché la dépression chronique et les passions tristes, mais comme on l'a vu plus haut (Cioran et Miller), c'est tant pis, tant mieux.
La lecture (définitivement apprivoisée grâce à ma passion post-adolescente pour Stephen King) m'aura en tout cas permis de devenir bibliothécaire durant vingt ans ! Voilà pour répondre à ta question. Wink
Merci pour cette digression édifiante ! Ce roman m'avait moi aussi marquée par le contraste abrupt de ses deux phases. Ton récit fait remonter aussi malheureusement beaucoup d'injustices et un énorme manque de tact de la part de cette Madame S. qui aurait peut-être mérité de recevoir une lettre de remerciements anonyme de la part d'un de ses anciens élèves pour lui confier ô combien elle a pu marquer sa scolarité et plus encore, signé "un bibliothécaire à rayures" par exemple... Ange


Kadjagoogoo a écrit:
Idéalement, l'école ne devrait pas rassasier mais donner faim. Et je crois qu'elle travaille hélas d'une part à épuiser la curiosité intellectuelle des plus « normaux », qui cessent traditionnellement tout apprentissage significatif après la période où ils sont contractuellement invité à se gaver méthodiquement de matières ; et d'autre part, elle a ce pouvoir délétère de sevrer prématurément le jeune (sur)doué, qui se verra souvent découragé - « arrête de faire ton intéressant ! » - et écœuré par un enseignement et des approches rédhibitoires.
Absolument, tu l'as dis dans cette première phrase, l'école devrait être un support bienveillant, et non un moule qui formate et décourage les plus vaillants. Râleur

Kadjagoogoo a écrit:
Sa maîtresse, ignorante et impuissante face à ce phénomène, l'avait en effet confiné, depuis des mois, au fond de la classe, son bureau tourné face au mur (!), pour l'isoler de ses petits camarades qu'il « perturbait » en répondant systématiquement aux questions posées à la classe. Le gamin vivait manifestement mal cet ostracisme, qui lui avait faire implorer sa mère : « Maman, y a une bête dans ma tête ; faut la tuer... »
La guerre contre soi...  J'ai cet espoir : les enfants précoces d'aujourd'hui, mieux recensés, mieux détectés que jadis (on n'en parlait guère à mon époque, si peu vigilante et réactive en la matière) et mieux accompagnés par un corps médical et enseignant plus éclairés sur la question, ils la gagneront plus sûrement, cette guerre, que ceux des générations précédentes qui devaient la mener seuls, avec son cortège de suicides et autres auto-sabotages (auto-mutilations symboliques).
Ignoble !!!  Shocked  No  Mad
J'espère aussi tout comme toi que les petits zèbres de demain s'en sortiront plus aisément que ceux d'hier ; quant à aujourd'hui, je ne crois pas que l'information soit encore suffisante, et je constate beaucoup de personnes qui se croient "fins psychologues" alors qu'en réalité ils court-circuitent le diagnostic et /ou font parfois beaucoup de dégâts (je pense notamment aux zèbres non reconnus et étiquettés pathologiques)

Kadjagoogoo a écrit:
Pas de malentendu, surtout : je ne tire aucun mérite de ne pas avoir connu le chômage. Déjà, si je ne l'ai pas connu et ne pourrait pas le connaître, c'est mon statut spécifique qui le veut : même en cas de révocation (licenciement pour faute grave ou lourde), je ne toucherai pas le chômage, n'ayant logiquement jamais cotisé à cet effet.
C'est étrange quand-même...En étant salarié même dans le public, si le départ n'est pas à ton initiative tu devrais avoir une indemnisation (tout dépend du régime bien-sûr, certaines institutions cotisent à Pôle Emploi et tout est géré par eux par la suite, ou alors c'est l'institution qui t'indemnise directement, mais tu devrais normalement avoir une solution il me semble ?)

Kadjagoogoo a écrit:
Hortense : puis-je savoir depuis quel domaine exactement de la communication te reconvertis-tu (actuellement ?) ? Et vers quel autre domaine, donc ?
J'étais dans le graphisme et je me tourne vers l'événementiel pour répondre à ta question, mais je préfère rester vague sur le sujet.


Kadjagoogoo a écrit:
J'ai d'ailleurs paradoxalement pondu ce roman en écoutant en boucle l'album Haïkus de Pascal Bouaziz (ça, c'est pour répondre à ta question sur mes goûts musicaux ! Wink Une sympathique question que je te retourne, bien évidemment), le principe même de ces courts poèmes japonais minimalistes étant censé m'inspirer un style plus ramassé et succinct. Mais le laconisme attendra donc ! (Mais j'ai bon espoir : juste avant de poster cette missive babylonienne sur ton fil, j'ai posté deux très brefs messages sur d'autres fils, ouf ! Le signe indien serait-il enfin vaincu !? Huhu What a Face )
Hahaha  Laughing C'est bien, tes efforts finiront par payer j'imagine : "qui a la volonté a la force" il parait ! study Je ne connais pas Pascal Bouaziz mais j'écouterais à l'occasion. De mon côté, j'ai des goûts assez variés mais mon identité musicale reste très rock on va dire  Punk mais j'aime aussi Charles Trenet par moment, IAM à d'autres, et parfois un petit son plus electronique  Danse

Kadjagoogoo a écrit:
Nos affinités de vécu et de sensibilité se déploient donc autour de ces thèmes : la rupture brutale avec le groupe amical ; le sentiment d'étrangeté parmi nos congénères (camarades de classe), qui ne sont donc pas nos « semblables » ; la désertion successive des sphères scolaire et professionnelle ; défiance à l'autorité parentale (ta mère, mon père ; une défiance qui aura trouvé sa réitération plus tardive face à ma direction) ; les institutions d’État (l'école pour toi ; la fonction publique pour moi) qui se lassent de nous, nous poussent vers la sortie, nous éjectent inexorablement...
Tu as raison, c'est vrai, mais il faut garder à l'esprit que rien n'est jamais perdu et que il y a toujours des portes qui s'ouvrent quand d'autres se referment, ils suffit juste de les trouver  Wink (et j'ai une petite expérience de contractuelle dans la fonction publique d'ailleurs, donc je vois très bien ! J'ai détesté  Very Happy )

Kadjagoogoo a écrit:
Je comprends parfaitement qu'il faille du temps pour répondre – regarde ce délai dans ma réponse (à croire que j'ai fait aussi long et quasi-exhaustif pour compenser celui-ci, huhu !). Aussi, prends tout ton temps pour commenter éventuellement ceci, si le cœur t'en dit, si tu trouves par chance matière à résonance : je serai ravi de recevoir un écho de ta part, encore une fois.
Merci pour ces échanges en tout cas, c'était avec grand plaisir Wink Je te dis à très vite au détour d'un topic ou ici à l'occasion ! Bien à toi Au galop !
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Message par Hortense Blue Lun 5 Juin 2017 - 13:44

Merci pour votre accueil Yoda300 et Sankookai !

sankookai a écrit:Bonjour Hortense blue,  bienvenue dans la savane,
Je trouve ta présentation très touchante. Je me retrouve dans certains de tes errements... c'est bizarre mais ça me fait du bien de lire que d'autres ont pu être touchés durablement par des professeurs "maladroits", dixit les nonhp. J'ai appris à me construire en me pensant "anormale". Maintenant j'apprends à faire le chemin inverse d'une certaine manière.
Je suis aussi en reconversion et aussi dans la com', avec plaisir pour partager avec toi sur le sujet si tu en as envie?
A bientôt!

Merci de ce petit mot Sankookai, j'ai du voir ta présentation il me semble, je vais aller me rafraîchir la mémoire de ce pas !
Oui n'est-ce pas, on se sent moins seul quand on est compris par d'autres, quand on a des forces ou des failles en commun... Wink
Quant à ta reconversion, dans quel domaine professionnel étais-tu avant ? Pour ma part j'étais graphiste mais je me reconvertis dans l'événementiel, envie de changer un peu car je suis arrivée au bout d'un cycle je pense, besoin de renouveau !

Au plaisir de te lire alors ! bounce
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