Pourtant, c'est pas compliqué !

Bonjour à tous (et aux autres aussi)

Le post qui va être pondu a pour objectif initial un défoulement primaire suite à un échec récent.
Je tenterai toutefois de ne pas tomber dans la décharge gratuite et plaintive.

Mais trêve de bal d'hiver, et mer, genoux, dent, las, haine.

Le besoin d'empathie.
Dès le premier contact, le malaise s'installe.
Ton sec et hautin. Lunettes de soleil vissées sur le nez (ptitof ? ) pendant la brève présentation et l'énoncé des consignes (c'est lui qui a prononcé le gros mot en premier, d'abord !).
Ca démarre mal.
Pourtant, je me suis efforcé de me montrer courtois, et, s'il me restait du persil entre les dents, il n'a pas pu le rater.
Pour l'empathie et la mise en confiance, on repassera.
Je n'ai encore rien fait, mais déjà le stress monte.
Ca embraye mal.

La difficulté à obéir à un ordre.
Je parviens toutefois à déplacer selon l'usage la citadine climatisée dans laquelle je me sens à l'étroit.
L'allure est entraînante, la conduite agréable et ...
- "À droite !"
Pourquoi à droite ?
Tout droit, il y avait une allée fleurie et ombragée ! Et à droite la route est à peine praticable, bosses, chaos, graviers.
Mais bon, vous êtes l'autorité ici, je mets le clignotant. Laissez juste une seconde à mon cerveau contrarié, le temps de se reprendre.
Heureusement, il me reste vingt mètres pour rétrograder.
J'arrive un peu vite pour le virage et, anticipant le fait que je ne verrai pas à temps le terre-plein, il juge nécessaire de m'aider à tourner le volant.
Pourtant, je suis convaincu (...) que je l'aurais pris correctement ce virage.
Ca tourne mal.

S'émerveiller de tout et de rien.
Après qu'il a décidé que l'excroissance irrégulière de ciment, en plein soleil, peut faire office de lieu d'arrêt, il me demande de vérifier la vignette et l'attestation d'assurance.
La vignette ? Facile ! C'est ce truc là ! que je lui fais en montrant du doigt (je sais, c'est pas bien) le petit carré en bas à droite du pare-brise.
Bon, l'attestation, où est-ce qu'elle (la monitrice) a pu ranger ça ?
Certainement dans cette pochette plastifiée, estampillé du logo du véhicule, qui se trouve dans ma portière.
Voyons-voir.
Tiens, le manuel d'utilisation ! (non, pas maintenant)
Tiens, elle est ici la facture de son terrassement ?! (elle fait construire, oui, toujours la monitrice, pas l'assurance. Merci de suivre.)(on s'en fout c'est pas ça qu'il te demande le monsieur)
Tiens, un papier vert.
Tiens, encore une facture, des matériaux cette fois (ça se tient)
Tiens, ...
- "C'est peut-être le papier vert là, non ?"
- "Euh, oui" confessé-je en le dépliant pour commencer à le lire.
-"Bon, allez, redémarrez, on va faire une manoeuvre, faites demi-tour"
Ah ! Je savais bien que c'était une idée à la c** de prendre à droite ! T'as chaud au soleil, hein !
Pourtant, je suis sûr que, si je l'avais rangé moi-même ce papier vert, je l'aurais trouvé plus rapidement.

Vouloir cerner son interlocuteur.
Les pneus sont sur les pointillés du "cédez le passage" quand :
- "On va à TelleVille, à gauche !"
Ah !
À gauche ! (remarque : je ne cherche pas à savoir pourquoi TelleVille et pas UneAutre)

Bam ! Réflexe ! Clignotant !
La voie est libre, je serre à gauche (nous sommes bien en territoire français, mais sur un carrefour à sens giratoire, par opposition au Carrefour Market, qui lui, n'a pas de sens. Hum, je digresse. "Grèce" ...)
Voyant que je ne me rabat pas pour prendre la sortie qui mène à UneAutre :
- "Euh, c'est là !" (lui aussi montre du doigt)
Moi, pas contrariant, j'exécute ! Clignotant, angle mort (comme la pièce va sembler vide !), tout bien. Mais ne peut retenir un :
- "J'avais compris TelleVille, appuyé du regard (le mien, pas le sien, vus que derrière ses pauv' rayban...)"
- "Ah, j'ai dit TelleVille ? C'est ma faute alors."
Tandis que je cherche à vérifier la sincérité de l'aveu dans un regard que je ne trouve pas, il choisit de freiner à ma place car, lui, a vu le panneau "cédez le passage" et la voiture qui venait par la droite.
(les freudiens utilisateurs de la métaphore (hypotyposique ?) : "la place du mort" y trouverons peut-être de quoi sourire)
Pourtant, je continue de croire que les freudiens s'en tiennent parfois à des interprétations trop simplistes.

Fermer sa gueule.
Retour au bercail. La monitrice conduit et débriefe les deux passages. (Un autre jeune passait l'examen lui aussi)
Félicitations et témoignage de fierté envers cet autre jeune, non sans un "y a juste ce freinage qui m'inquiète, au bruit du moteur je pense qu'il a freiné avant toi" (ah ? L'examinateur serait donc un adepte de celui-qui-freine-en-premier. Ok, 2-0 pour lui.)
- "Qu'est ce que tu m'as fait ? J'ai pas compris ?" (là elle s'adresse à moi, oui)
Etonnement et rappels qu'elle juge nécessaires avant de terminer joyeusement sur un :
- "Pourtant, c'est pas compliqué !"

Non ce n'est pas compliqué, elle n'a pas tort.
Ce n'est qu'une question de point de vue.

Voici comment j'aborderai le prochain examen :

Le jeu du "Sémoikidissétoikifé" :

Temps moyen d'une partie : 30 min.

Nombre de joueurs : 2 à 3 joueurs.

But du jeu :
Le but du jeu est d'effectuer un trajet d'un point A à un point A en suivant des règles établies.

Préparation :
Les joueurs doivent disposer d'un véhicule de catégorie A modifié. (des pédales doivent être mises à disposition du "Seluikidi")
Les joueurs se mettent d'accord sur un ensemble de règles à suivre. (Note: il est d'usage d'utiliser celles référencées dans l'excellent ouvrage : Le code de la route)
Un joueur sera le "Seluikidi". Pour le repérer, il conviendra de lui placer un tas de papier sur les genoux.
L'autre joueur sera le "Seluikidoifèr". Pour le repérer, c'est celui qui transpire.
Le troisième joueur s'installe à l'arrière.

Déroulement d'une partie :
La partie commence lorsque tous les joueurs sont prêts.
Durant les trente minutes :
le "Seluikidi" devra décider des directions les plus judicieuses à suivre afin d'arriver au point A en partant du point A.
Il pourra avoir préparé un parcours, mais, EN AUCUN CAS, ne devra tenir informer le "Seluikidoifèr" de l'itinéraire choisi.
Il ne pourra utiliser pour indications que les termes suivants : "à droite", "à gauche", "tout droit", ou, éventuellement, lire le nom des directions à suivre, telles que définies par le système de règles choisi.
Le "Seluikidoifèr" devra suivre les directives du "Seluikidi". Si l'une d'elle est indirecte, il doit l'interpréter en suivant les règles établies en début de partie.
C'est tout.

Combos et précisions :
Il n'est pas nécessaire que le "Seluikidoifèr" connaisse le nom du "Seluikidi". L'inverse n'est pas nécessaire non plus, car le "Seluikidi" ne devra JAMAIS personnaliser les phrases qu'il prononcera. (Il est conseillé de s'imaginer en train de parler à une boîte vocale.)
Le troisième joueur pourra ponctuellement entamer des discussions stériles avec le "Seluikidi". Selon son degré d'affinité avec le "Seluikidoifèr" et de connaissance du "Seluikidi", il pourra tenter de détourner l'attention du "Seluikidi" (Attention ! Cela peut également détourner celle du "Seluikidoifèr")

Le "Seluikidi" pourra choisir parmi les combos suivants :
- Détourner l'attention du "Seluikidoifèr" du but initial en l'interrogeant sur des éléments constitutif du véhicule, ou sur des règles du système choisi.
- Enoncer une directive contradictoire pour pousser le "Seluikidoifèr" à la faute.
- Tout autre idée permettant de déshumaniser le jeu et/ou empêcher le "Seluikidoifèr" de gagner.

Fin de partie :
La partie s'arrête lorsque tous les joueurs sont revenus au point A. Ou si un hasard malencontreux à rendu impossible cet objectif.
Le "Seluikidi" gagne si le "Seluikidoifèr" a enfreint trop de règles, ou des règles critiques.
Le "Seluikidi" gagne s'il est parvenu, durant les trente minutes, à freiner ou à tourner le volant à la place du "Seluididoifèr"
Le troisième joueur gagne à tous les coups.
Le "Seluikifoifèr" gagne si le "Seluikidi" n'a pas gagné.

Variantes :
Si vous, zèbres qui avez tout lu, vous sentez inspirés ...

Bel exercice de sublimation ^^

J'aime ! Surtout le premier, que je trouve plus spontané. La recherche de l'assurance perdue est délectable.

Et dans le second, je trouve un élément intéressant : en quoi le Seluikidi gagne dans les situation énoncées ? J'y vois un facteur de stress supplémentaire : s'imaginer que le but de l'inspecteur est qu'on n'obtienne pas le permis, et qu'il faille se "battre" contre lui. Il s'en fout, lui.

Merci Lanza
Oui, la première partie est plus spontanée, sûrement parce qu'elle retranscrit un vécu récent.

Pour la seconde,
Je suis tout à fait d'accord. Lui, il s'en fout ! (C'est sûrement pour ça que je connais la marque de sa voiture, de sa moto, ... sans pour autant que nous n'ayons échangé (sur ces sujets.). (cf troisième joueur))

J'ai bel et bien décidé de prendre le prochain passage de l'examen comme un jeu (quoi ? j'aurais pu y penser avant ?). Ce qui m'aidera à réduire le stress.
Et la prochaine partie, je compte la gagner !
Mais pour que le Seluikidoifèr l'emporte, il faut que le Seluikidi n'ait pas gagné !
C'est pour ça que les situations énoncées lui donnent la victoire.

Me représenter les choses comme ça tend à lui attribuer la responsabilité de mon échec. Je le conçois. Tout en étant conscient qu'il n'en est rien.
Mais j'avais prévenu :

Je tenterai toutefois de ne pas tomber dans la décharge gratuite et plaintive.

j'aime les deux textes !

Je kiff à donf les 2 énoncés...



Et c'est comme ça que j'aime regarder la vie...

J'attends l'énoncé de la victoire du Seluikidoifèr avec impatience (espère des envolées lyriques de la part du vainqueur!!)

A Paris le Seluikidoifèr gagne à tous les coups en prenant le Métro...