Ton angoisse...

Pour toi... Tu te reconnaitras...
Pour les autres... si vous voulez réagir, merci. Si vous vous moquez de la destinataire de ce message, je ne vous le pardonnerai pas.
Contexte si nécessaire: une histoire incroyable, un niveau de connexion inespéré, et une fin brutale pour cause de crise de panique... Ma belle est barricadée dans sa coquille.


"Je ne sais si tes souvenirs de nous sont dans ta coquille avec toi ou restés dehors.

J’aime à croire qu’ils sont bien au chaud avec toi… mais je crains qu’ils ne soient laissés libres à disposition de la bête féroce qu’est l’angoisse. En pleine crise elle est là, énorme, monstrueuse, bien assise sur ta coquille pour t’empêcher d’en sortir. Si elle trouve les souvenirs de ce que nous avons partagé, elle va s’empresser de les déchiqueter, de les piétiner, de tenter de les réduire à néant.

Mais elle n’y arrivera pas complètement, car je les garde au chaud dans mon cœur, et ton angoisse n’a pas de prise ici. Ce qui d’ailleurs l’enrage et explique en partie sa férocité à ton égard.



Tu me dis que ton cœur s’est fermé, à moi, à nous… que c’est irrémédiable. Je sais que tu le crois.

Je crois que ton cœur est simplement resté en dehors de la coquille, tout comme ta tête. L’angoisse a besoin de t’en séparer, elle est comme un vampire qui va se nourrir de ton sang, qui croque ton cœur pour devenir plus forte.

Et parfois elle s’endort, la bête monstrueuse… Et tu ressors de ta coquille, et tu cherches les morceaux de ce qui est toi, et tu les remets à leur place, et à nouveau tu es entière. En redevenant entière, ton cœur se remplit de l’essentiel, qui n’est jamais parti car ce n’est pas à disposition du monstre. Il croque, il suce, il te sépare de ton cœur, mais il ne peut l’annihiler, il ne peut t’annihiler.

Vous dansez cette danse depuis des années, l’angoisse monstrueuse et toi. Et tu grandis, et elle faiblit. Tu es encore hantée des souvenirs de sa force passée, mais ce que tu vis là est surement un de ses derniers grands combats. Elle s’affaiblit et tu deviens plus forte, tu ne t’en es juste pas encore complètement rendu compte. Elle panique car elle le sait, et c’est comme son dernier round d’honneur, elle se débat et t’attaque avec la force du dernier souffle.



Elle n’a pas réussi à t’empêcher de prendre ta vie en main.

Tu as choisi d’être qui tu es.

Ce n’est ni simple, ni facile.

Mais déjà tu te sens bien mieux qu’avant…



Et là… tu te sentais prête à vivre autre chose, à aller plus loin.

La bête a senti ton cœur qui battait, ta vie qui pulsait, elle ne supporte pas cela, c’est un monstre de mort qui ne supporte pas de te voir vivante. Elle t’enterre dans ta coquille, même si cette coquille te protège aussi.

Mais le monstre va perdre, tu es déjà trop forte pour lui.



Paul Eluard te l’a dit…
La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.


Même dans ta coquille… il y a une fenêtre que tu ouvriras…"

Et la bête, dans sa perversité infinie, te fait croire qu'elle te protège, se déguise en ton amie.

Ses derniers sursauts sont vigoureux, elle voudrait t'enfermer comme elle l'a fait pendant des années.

Elle ne réussira que si tu l'acceptes, mais ta pulsion de vie saura gagner.

Serai-je là? c'est une autre question, dont la réponse n'est pas certaine, mais qui n'est pas très importante pour toi.
L'important est que ta vie continue de t'appartenir, à toi, pas au monstre, pas aux prédateurs qui te guettent, à toi, rien qu'à toi.

Et que tu en fasses ce que tu souhaites.

Tout ce que tu dis parle beaucoup à - ou plutôt de - ce moi ancien, terrifié et "tourd'ivoirisé" en permanence pour rendre la vie insupportable autrement...

Rien n'est définitif.

Merci Bird de ton retour.

L'angoisse est un ennemi de beaucoup d'entre nous, il vient de tuer une histoire qui promettait beaucoup... Mais au-delà de cette histoire, la force de ce monstre tient dans son pouvoir d'illusion... Sa force véritable est assez limitée.
La peur de la peur est souvent plus bloquante que la peur elle-même.

Je suis ravie si mon cri, qui n'était pas pour toi, te parle... et peut-être à d'autres. C'est aussi pour ça que je l'ai mis ici.

Cette angoisse était d'autant plus paralysante que je ne l'identifiais pas comme telle :
j'ai mis des années à comprendre et accepter que j'étais sous son emprise sur un mode pathologique.

Je me contente à présent d'une anxiété quasi-permanente...

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Courage à toi!
Je suis ravie si ce message résonne en toi... Ma belle n'était pas en état de l'entendre lorsque je l'ai écrit... Si ça te parle, voire t'aide, tant mieux!

Merci de ton soutien...
Ma belle a d'autant plus de mal à apprivoiser son angoisse qu'elle est seule pour y faire face, n'ayant pas d'ami/es proches avec qui échanger, et n'étant pas d'humeur à aller voir un psy...

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