Comment on fait après le tunnel, après l'enfer?

Bonjour,

J'ai fait le tour des sujets et je n'en ai trouvé aucun qui puisse correspondre aux questions que je me pose : Cela fait presque 8 ans que je suis en thérapie, 8 ans que je galère à trouver une estime de moi, un amour de moi, un espoir, une vie plutôt qu'une survie. Bref la traversée de l'enfer.

Et voilà un jour cela arrive... on se rend compte que cela va mieux, oui, plus d'angoisse anticipationnelle, ou nettement moins, on est dans le présent et on le vit bien et on touche le bonheur du doigt... On se rend compte que la vie est belle, que ressentir des émotions c'est fantastique, de ne plus être emmuré derrière un bouclier, ne nous a pas tué. Et cela devient presque euphorique... Le sentiment de bonheur accompagné du ressenti de ce sentiment multiplie la joie.
Bien sur, aux yeux de l'autre on devient complètement lunaire, un alien, personne ne comprend rien... Le soucis, c'est quand un problème se pointe... une émotion négative, et bien on la prend dans le coeur comme un boulet de canon... On se sent vide alors qu'on est capable d'aimer et qu'on s'autorise à être aimer.
La question est : ça vous est déjà arrivé? comment gérer les boulets de canon? comment on se défend??? La vie après le tunnel, il n'y a pas que du bonheur.

Bonjour.
Je comprends ce que tu veux dire, mais quelles solutions
apportées pour y remédier?
Apprendre à se protéger mais sans créer un mur trop
important qui nous enfermerait nous même à l'intérieur.
Se preserver est important pour nous les Z, le hic étant de
trouver ce fameux équilibre entre protection et isolement.
Trop heureux et on bascule vers le danger, trop
triste aussi, vivre à fond ou pas.
Le yin et le yang, le bien et le mal.
Chacun doit trouver ses propres limites.
Je je sais pas si je t'ai aidé ou embrouillé l'esprit davantage.
@ + bon courage en tout cas.

tu ne m'as nullement brouillé l'esprit, c'est exactement ce que je cherche, comment réussir à s'ouvrire vers les autres avec notre fragilité. Arriver à atteindre ce constat que l'on est enfin en pleine connaissance de sois, mais ne pas s'exposer à se faire mal, comment doser la protection quand il n'y en a plus. Le risque, il faut le prendre pour être heureux, mais les déceptions sont parfois lourdes de douleur, et difficile à gérer.
Merci,

C'est vrai que pour nous les déceptions sont terribles
et destructrices, j'ai l'impression que tout le monde finit
par me décevoir un jour.
J'ai beaucoup souffert mais heureusement il y a 11 ans j'ai
rencontré ma femme.
Nous nous sommes immédiatement fait confiance, nous n'avons
découvert que plus tard notre zèbritude et compris pourquoi
cette évidence entre nous.
Mais avec les autres je me protège comme je peux,
tantôt je m'adapte, tantôt je m'oppose, mais rarement je peut être qui
je suis dans l'intimité.
Notre esprit Z est souvent dur à suivre pour le commun des mortels,
notre quête de sens, de justice, de bonheur, d'amour...
que de notions simples pour nous lais abstraites pour d'autres.
Alors comment faire confiance, je pense qu'il faut laisser parler
notre instinct, notre mental peut nous tromper, pas notre instinct.
Ecoute le, essaie de "sentir" les gens, c'est comme un petit ange
qui veille sur nous.
J'apprends à l'écouter et ça marche.
Bon avec le soir mon cerveau va décroître
Bonne nuit.

merci bonne nuit.. mon ex était proche de THQI on l'a découvert aussi après mais tu vois ça ne marche pas à tous les coups....

Non hélas je le sais bien...
Mais tu cherches à t'en sortir c'est déjà avoir
la volonté d'aller mieux.
Pour le reste notre moral oscillera toujours je pense
entre des pics très éloignés.
Comment se stabiliser là est la question?
C'est un peu notre Graal non?
La quête du bonheur et de l'amour?
Mais tout être humain a ces envies.
Bref vie compliquée pour personne compliquée.
Bon dimanche

Cesarine, la douance n'explique pas tout et les zèbres ne se ressemblent pas tous non plus.
Tu as des enfants si je me souviens bien ?
J'aime mon mari , mais l'amour de mes enfants me remplit de joie chaque jour. Je n'ai jamais senti plus forte émotion.
Parfois on cherche le bonheur quand on l'a juste devant ca ^^

Je suis au même stade que toi Césarine : j'ai enfin appris à m'accepter, à m'aimer, j'ai enfin mis les pieds dans une contrée inexplorée de mon esprit, celle où je suis bien avec moi-même (enfin !) mais effectivement, plus de bouclier (on est plus léger) mais aussi.. plus de protection (et là, ça peut faire mal). Ces derniers temps, je me rends compte que sans bouclier, je me suis retirée des autres pour ne pas risquer de souffrir (c'est pas mieux, je suis bien avec moi mais totalement isolée - en même temps, je n'en souffre pas du tout). Un ami m'a proposé cette image mentale "le bouclier doit être comme un verre sans tain : il doit laisser sortir de toi vers l'extérieur la lumière que tu émets, et bloquer ce que t'envoient les autres et qui pourrait te blesser", j'ai trouvé ça beau

Bref... pas sortie moi non plus de cet état bizarre.. je croyais que j'irai super bien, etc.. c'est le cas mais. Au début de ce renouveau, j'étais très bien et très sensible ("susceptible", en réalité vite énervée, vite blessée), ça a un peu diminué (on dirait que ma peau s'épaissit   ) mais ce n'est pas encore terminé. Bien des choses m'agacent monumentalement, me blessent, m'énervent. Donc, pour le moment, je continue à me protéger en attendant d'aller encore mieux : viendra le temps, où je pourrais être moi ET supporter l'extérieur sans me sentir agressée par leurs comportements (j'ai fait beaucoup de chemin depuis 1 an).

Désolé mais je trouve ça très linéaire comme métaphore.
Comme si on était plongé dès le début en plein enfer, et que le tunnel serait la voie pour sortir de ça et s'accomplir et être heureux.

Mais qui ne nous dit pas qu'après le tunnel, la lumière est un autre enfer, plus illusoire? Qui ne nous dit pas que tout ça, cette métaphore de l'accomplissement de soi, est une pure vision, un fantasme? Qui nous dit qu'après, tout sera parfait, idyllique et tout joyeux?
Qui ne dit pas qu'un fait, un choc, un nouveau traumatisme refera son apparition après?

Pourquoi nous nous évertuons nous à voir les choses ainsi, à se créer une vision basée sur la dualité manichéenne?
C'est vrai quoi, c'est assez sado maso de se dire "je suis en plein enfer, je veux m'en sortir et je serai mieux!".
Mais tout ça c'est faux, c'est dans notre tête! On se positionne en victimes, alors que le propre bourreau c'est nous! L'enfer, le paradis, le mal-être, le bonheur, ce ne sont que de purs fantasmes!!

Nous voulons l'idéal, le truc qui s'accorderait à la perfection à nos existences, et d'un côté nous le convoitons et nous ne l'avons pas, ce qui nous renvoie la désillusion ne pas y arriver et le fait que nous soyons et ayons conscience que nous sommes dans notre propre enfer, dans notre propre mal. Et nous raccrochons à l'espoir de garder éternellement cet Eden tant convoité, aussi bien dans son fantasme (dans le tunnel) qu'après (la lumière).

C'est d'une telle perversité, nous nous affligeons bien plus de souffrances que nous pourrions le croire!

Comment faire alors? Comment exister avec notre mal, notre dualité et nos pêchés? Comment faire pénitence, nous pardonner, et nous accepter?

@ oiseau libre sortir de l'enfer, c'est d'arriver à me lever le matin et d'être heureuse d'être en vie, c'est d'être capable de ressentir des émotions, d'être capable de me lever dans le métro pour une vieille personne par réflexe et non en réfléchissant, et me dire que j'aurai du le faire et de culpabiliser.

Sortir de l'enfer, ce n'est pas que d'être zèbre, c'est aussi de la dépression, des pensées suicidaire altruiste sur mes filles, alors nous avons chacun nos enfers à traverser, je ne sais pas si ils s'enchainent, et je ne veux même pas le savoir (encore un progrès) parce que je ne vais pas essayer de me protéger de qqch qui n'arrivera peut être pas! et oui, j'ai un bon psy!

Merci à tous pour vos commentaires, mais mes filles m'ont déjà éviter de me foutre en l'air, parce que il aurait fallu que je les tue avant.. Et je connais ce sentiment, de se dire je ne peux pas faire ça, je ne peux pas faire ça... tellement j'étais coincée dans ma situation et je ne voyais pas de sorties. Mes filles ne peuvent pas être mon seul bonheur, bien sur qu'elles y contribuent, mais elles ne sont pas là pour me rendre heureuse. Je dois réussir à être heureuse avec elles, pas que grâce à elles.

je ne recherche aucun idéal, je souhaite juste ressentir les choses, être apaiser, aimer mes filles, un homme si possible, avoir un boulot qui me plait et faire ce que j'ai envie d'apprendre (dessiner, la guitare, le piano etc..) ... C'est TOUT

Je suis un peu à cran aujourd'hui, je règle des comptes avec une personne en particulier, in-humaine à mon sens, et ça me met un peu en rogne.... sorry