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Message par Invité Jeu 16 Jan 2014 - 2:28

Je cherchais une image iso sur mon dd de stockage et je suis retombé sur des textes écrits il y a huit ans. Je les avais complètement oubliés. Assez étrange comme rencontre. Bon celui là parlait un peu d'un regard que je portais sur moi, dans une définition acceptable pour être partager avec vous. Et vu qu'il y a une section relation à soi. Ca me parait horriblement naïf mais pourtant j'ai toujours un peu de ce regard halluciné.
Je ne sais pas forcément pourquoi je le poste. Peut être cette interrogation adulte/enfant que j'arrive pas à trancher encore aujourd'hui. Rien à faire je ne me sens ni dans l'un ni dans l'autre. Et selon la convention sociale j'apprend à des gens pétris d'enfance à être adulte. Chercher l'erreur ^^

Manifeste d’un Enfant de 22 ans


Vois Humain,
Vois, pose ton regard un instant, toi Homme, toi Femme.
Accepte de laisser passer 5 minutes pour entrevoir le massacre.
Regarde bien, imprime dans ta mémoire ce triste spectacle.
Souviens toi...

Je suis enfant jouant dans la prairie, empreint de gaîté, de cette vie insouciante, laissant mes jambes me porter de ci de là, mue par cette curiosité du monde qui m’entoure.
Vois cet enfant.
Ce paysage imperceptiblement disparaître,
Ces teintes rouges, jaunes, vertes, d’une incroyable vivacité se voiler,
Ce brouillard se dissiper avec une infinie lenteur.
Je suis Enfant au regard innocent immergé dans cet océan de nuit et de brume qui se lève.
Doucement mes yeux commencent à discerner  des formes vagues, rondes, tranchées, patchworks de couleurs sombres, glauques, … inquiétantes.
Submergés mes sens se sont emballés.
Tout s’anime trop vite tout à coup.
Des odeurs discrètes se superposent, s’amplifient, chairs pourris, mort sueur, angoisse.
J’entends maintenant des cris, des bruits métalliques, secs, quelles multitudes !!
Ma tête se fait lourde, je commence à trembler.
Ces cris deviennent plaintes.
Ne s’arrêteront elles donc jamais ?
D’une telle lancinance.
S’en est insupportable.
L’espace d’un instant mon esprit se ferme.
STOP !!!
J’ai peur …
Stoppp …
Je pleure …
Alors j’imagine ma prairie, ces souvenirs anciens, magnifiés par ces dernières secondes, terribles.
Et là bientôt, je reprends espoir.
Regarde Ô toi, adulte.
Je suis Enfant.
Je m’ouvre au monde à nouveau, confiant.
L’image est nette.
Je suis enfant.
Paysage, carnage, … corps déchiquetés, du sang, beaucoup, … des visages marqués, mutilés, perforés, brûlés, torturés, broyés et toujours ce sang.
Mon regard d’enfant n’a pas bougé d’un cil.
Je suis resté ainsi paralysé, brisé dans l’élan d’une vie, traumatisé, l’horreur, ma terreur gravé sur ma rétine.


Cet homme en haillon se tordant de douleur sur ce champ de bataille, c’est mon père, une hache fiché dans les côtes, plantés là par des bras puissants, possession d’un regard à la lueur de folie primitive.
Cette femme violée à l’aube de sa vie, les yeux pleins de larmes, prix d’une jouissance primitive, éphémère pour ce pillard sans foi ni loi, c’est ma mère.
Cet homme gigotant inutilement dans un dernier spasme avec la force du désespoir, c’est mon frère la gorge tranchée par un éclat d’obus au milieu de ce champ de ruines, fatras de métal enchevêtré et de corps disloqués aux regards vitreux fixé sur une vie rêvée, fantasmée qu’ils ne connaîtront jamais, déjà il part les rejoindre.
Cette femme agenouillée priant le seigneur malgré sa fin qu’elle sait inéluctable c’est ma sœur.
Cette personne qui va lui ficher une balle dans la nuque d’ici quelques secondes c’est toi, adulte doué de conscience, doué de raison.
Et cet enfant qui pleure face à ce spectacle macabre en attendant son tour, c’est enfant c’est moi.
Regarde, constate.
Cet enfant déjà perdu sans n’avoir encore vécu c’est moi…
C’était toi hier.
Mais moi avec les moyens d’aujourd’hui, c’est trente ans d’une infernale et incessante boucherie que je rajoute à mon C.V., et c’est trente ans de plus en plus détaillé, approfondi, exhibé, force de sagesse pour vos âmes meurtries d’hier cherchant leur salut et marasme d’une jeune génération souffrant avant même d’avoir connu la douleur.
Pouvez vous en dire autant ??
Cet enfant qui va atomiser son monde (sa planète ??), c’est sûrement et hélas moi.
J’imagine pour mon fils, ma fille cet avenir que nous lui offrons déjà.
Toutes ces choses, ce bordel que je n’ai pas vécu me ronge insidieusement et je perds espoirs,  repères et identités.
Tu me condamnes comme l’on t’a condamné, je m’apprête à en faire autant ??
J’ai encore la force de l’enfance et la rage de l’espoir pour résister mais je m’épuise.

Ne se laisserait on pas une chance ?
Cela ne tient qu’à toi, Adulte de nous dégager un peu la route pour que l’on ne s’enlise pas plus profondément que vous, nos prédécesseurs.
Et que main dans la main, Adultes, Enfants, nous avancions vraiment, ensemble, complémentaire, sans s’embarrasser d’utopie, dans l’injustice toute aussi dure mais empreinte de dignité et de respect.
Je suis encore enfant, encore un peu innocent, dépendant, cela m’empêche la reconnaissance d’adulte mais je vois des choses qui ont disparu de vos souvenirs à leurs vraies valeurs.
Laissez nous vous accompagnez pour que vous puissiez d’autant mieux nous accompagner, vers la mort, vers La VIE.

Je te réapprends Adulte, toi qui connais un stress que je ne connais pas complètement et qui embrume ta vision.
Vois ton aïeul,
Traumatisé dans son enfance devant le spectacle d’un unique parent maternel happé par les canines des règles de celui qui ne maîtrise pas son environnement, l’Animal.
Qui a tué cet autre homme dans la crainte d’être le faible qui puisse succomber, dans la peur d’une mort teintée de souffrance et lui imposant par là même, la souffrance, tout aussi brève qu’elle puisse être, et l’imposant comme règle à son monde nouveau l’Humanité.
Peut-on passer là-dessus aujourd’hui ?
Et si nous, nous étions ces générations marchant mains dans la mains qui décidèrent de régler ce trauma, souvenir d’un instinct de survie direct animal, marqué dés notre enfance et façonnant en résultante un adulte adolescent.
L’enfant qui n’a pas a charge sa propre survie n’oublie pas qu’Humanité et Famille sont synonyme.
Alors aide nous, Adulte.
Aide nous à nous délester, à vous délester des ces acquis absurdes et grégaires.
Parce que demain l’on risque d’enterrer nos fils et nos filles dans cette tombe qui se creuse génération après génération.
Ce que tu cherches à enfouir, à oublier, à refouler, ces images terrifiantes qui t’ont marqués enfant et que tu n’as pas résolues c’est nous, Enfants, qui te les montrons aujourd’hui, ces images d’Enfants pleurant des larmes de sang devant toujours plus de souffrance qui s’accumule.
Adulte aide nous, aide toi !! Et nous ne serons tous que plus tôt des Adultes.



Je suis cet Enfant meurtri, blessé comme tous par la vie qui a encore malgré tout espoir, qui veut garder cet espoir, qui fait qu’il est ce qu’il est, qui a l’impression qu’il va mourir si il oublie ça de Soi parce qu’il serait trop différent, loin de ce en quoi il croit et veut croire, qui a une peur terrible au ventre qui lui bouffe la vie.
Je suis ce jeune qui a l’impression d’avoir vu tant de jeunes, tant d’Enfants, comme lui désabusés, renoncer, se mettre à votre page qui pour moi nous emmène dans le mur ; qui a l’impression que ce que je dis ne sera jamais accepter, c’est juste un mauvais passages pour moi, je connais vos réponses à tout par cœur.
Je suis cet Enfant qui vous juge parfois durement, parfois pas mais qui sait très bien qu’il a encore beaucoup de leçon à apprendre et qui trouve dommage que, sous prétexte d’adulte s’assumant de manière indépendante, je n’ai qu’à apprendre vos leçons, fermer ma gueule et l’ouvrir quand je serai à votre place.
Je suis cet Enfant qui fut amoureux et qui a vu sa belle emportée pas vos peurs et ayant peur plus tard de souffrir de n’avoir pas vécu à l’exemple d’une mère (bien que certainement pas raison seule je l’admet ou l’envisage).
Je suis encore un Enfant hagard pleurant aujourd’hui les larmes de son identité, qui se demandent : mourir, oublier et s’uniformiser, assumer ?
Un Enfant qui de par là se demande si elle peut bien exister celle qui croit, ce en quoi je crois ?
Je suis cet enfant contradictoire, yin et yang, oui et non, Adulte et mais encore tellement Enfant.
Je ne veux pas devenir cet Adulte qui ne me correspond qu’à moitié mais ai-je le choix ?
J’ai de l’animal comme tous en moi, et je ne veux d’impasse ni sur l’un si sur l’autre, le puis-je ?
Je suis cet Enfant qui ce soir à peut être posé son mal vivre le plus proche de ce qu’il se joue au plus profond et que je puisse supposé sans trop me tromper.
Ces peurs, ces doutes, ces états de faits, ce Tout de tout plein de choses qui m’empêche d’avancer.
Malade, dépressif, déprimé, juste normal ?
J’ai peut être fait le premier pas aujourd’hui. Réussir, au mieux, à me voir tel que je suis et repartir encore une fois.
Adulte ou adulte ? Enfant aussi en tout cas.

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