La part des choses

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Message par L'effet-mère Mar 15 Fév - 11:11

Bonjour,

Comment arriver à faire la part des choses quand on est submergé(e) de tous les côtés ?
Comment faire pour que les émotions liées à un domaine de ma vie ne débordent pas sur les autres pans ?
Je suis incapable de cloisonner hermétiquement les différents pans de ma vie (les enfants, le boulot, la famille, les amis etc...). De fait, quand je vis quelque chose de douloureux dans le domaine personnel par exemple, ça va se ressentir également dans mon boulot, je ne vais pas réussir à laisser mes soucis perso sur le pas de la porte de mon bureau. Tous les pans de ma vie s'imbriquent les uns aux autres et quand je suis soumise à une trop grande pression à un endroit, c'est toute ma vie qui en est ébranlée.
Je suis quelqu'un de très sensible et qui a un vécu douloureusement marquant, ce qui a tendance à occasionner chez moi une certaine instabilité émotionnelle (voire une instabilité émotionnelle certaine) que j'échoue à gérer efficacement.
Cette instabilité est la manifestation chez moi d'un point touchant à un de mes multiples traumas antérieurs, et comme le dit Cyrulnik mettre des mots sur un trauma est extrêmement compliqué et douloureux. Je me retrouve donc submergée sans pouvoir m'exprimer de manière intelligible... (Je voudrais pouvoir communiquer avec mon cœur directement, plutôt qu'avec des mots...)
Mais surtout, si je subis des "attaques" à plusieurs endroits différents en même temps, ébranlant tous les pans de ma vie simultanément, je me retrouve prise dans un brouillard-tempête de glace qui me tétanise et m'empêche de discerner par quel bout prendre le problème pour essayer de me sortir la tête de là...
En gros, mes émotions m'empêchent d'avoir accès à ma rationalité, à un raisonnement acceptable.
Ou plutôt l'intensité de mes émotions est un bâton dans les rouages de mon esprit. Et ça fout un bordel monstre dans lequel je ne retrouve plus mes clefs.

Bref. Comment faire la part des choses dans tout ce qui ébranle ma vie afin de trouver par quel bout entreprendre mon rétablissement ?

PS : pour éviter tout conflit stérile, je porte à votre attention que j'ai choisi de mettre ce topic dans "bavardages courtois" et qu'à aucun moment je n'ai utilisé les termes HQI, zèbre ou autres, que c'est un sujet traitant principalement des émotions et des ressentis, je vous saurai donc gré de ne pas remettre en question les ressentis personnels partagés ici. Si le terme d'hypersensibilité est posé à un moment ou à un autre, je vous prierai d'accepter que c'est le terme le plus explicite, et qu'il peut être utilisé à défaut de mieux, de l'entendre dans le sens sensibilité émotionnelle exacerbée, et qu'à aucun moment je ne corrèle l'hypersensibilité au HQI.
Je précise également ne pas chercher le débat, mais une simple discussion, avec partages d'expériences et éventuellement de pistes de réflexion.
En vous remerciant d'avance.  

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Message par L'effet-mère Mar 15 Fév - 11:18

Ou dois-je accepter que cet ascenseur émotionnel fasse partie intégrante de mon fonctionnement et que je suis vouée à revivre régulièrement et inlassablement ces périodes de "gel cérébral" ?

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Message par RonaldMcDonald Mar 15 Fév - 11:30

Bonjour.

Je n'ai pas vraiment de réponse à cette question, en fait je me pose la même. L'ascenseur émotionnel, je connais. Parfois pour des trucs triviaux (ouaiiiiis, j'ai réussi à remonter le tiroir du meuble de salle de bains après avoir réparé le trop plein, suivi de nooooooon, il ne ferme pas). Mais aussi parce que tout s'imbrique, comme chez toi (même si semble-t-il les détails n'ont rien à voir). Quand on m'annonce qu'à nouveau il faudra trainer le petit tous les mois à l'hôpital (donc bouffer tous mes RTT disponibles rien que pour ça), ça a un effet sur mon moral.

Et même si j'ai des débuts de pistes pour essayer de me sortir de mon marasme actuel, genre faire du sport (le vélo d'appartement sur le balcon prends la poussière, la maitresse est dispo pour un RdV pour parler du petit et de son comportement...), je suis surtout un pro de la crastination, et ne parvient pas à m'y mettre. Ce qui ressemble à ce que tu décris sur la tétanisation. Trop de coups à la fois, de toutes les directions (et le COVID n'arrange rien), et on n'arrive plus à se mettre en ordre de marche.

Le conseil habituel, c'est "régler un problème à la fois" - ce qui est souvent(pas toujours, mais souvent) efficace, de mon expérience. Sauf que moi, je n'arrive plus à prioriser, parce que tout dépend de tout. Et je ne fais plus grand chose en correctif. C'est pareil pour toi?
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Message par L'effet-mère Mar 15 Fév - 11:35

Oui, pareil, impossible de "régler un pb à la fois" vu que tous s'imbriquent et que je ne suis pas capable de faire le tri...

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Message par RonaldMcDonald Mar 15 Fév - 11:38

Bon, ça me rassure, et ça m'inquiète en même temps. D'un coté, je ne suis pas seul. De l'autre, les autres pataugent aussi Sad
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Message par Invité Mar 15 Fév - 11:51

Sujet complexe - plein de choses me venaient à l'esprit et faudrait que j'y réfléchisse davantage, mais juste comme ça en première approche : je crois que ce parasitage de la rationalité (et de la volonté) par les émotions, est quelque chose de courant (dans toute la population), de façon chronique ou par phases. Ce n'est pas pour rien que nombre de fictions mettent en scène ce type de conflit psychique.
Par contre, il y a certainement des intensités plus ou moins fortes, d'après ton témoignage tu vis un épisode extrêmement fort dans ce registre... (et oui c'est légitime d'en souffrir et de s'en ouvrir quand l'intensité est telle)
Comme Ronald j'ai pas de conseils malheureusement - pour finir sur une note un peu positive, je dirais qu'un ascenseur émotionnel ça monte ça descend, les extrémités de sa course sont les plus pénibles, "faut" essayer de profiter des étages intermédiaires quand on y est Smile
(désolé si je suis à coté de la plaque Smile )

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Message par L'effet-mère Mar 15 Fév - 12:01

J'entends bien que les émotions sont vécues par tout un chacun, mais l'intensité avec laquelle je vis ces émotions est loin d'être banale (je suis assez sociable et observatrice pour m'en rendre compte) et donc très difficilement admise (je ne parle même pas de compréhension), même par moi.


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Message par Invité Mar 15 Fév - 12:24

La bipolarité est peut-être une piste (j'y ai pensé à mon propos également...)
C'est un peu HS désolé, mais ton post + la mention d'une possible bipolarité m'a fait penser à une autre personne (que j'apprécie en tant qu'actrice - et humaine) très intense dans ses émotions. Et dont la vie n'a pas été toujours facile hélas (mais comporte aussi de belles réussites). Je sais pas, peut-être que ça peut t'aider dans ta réflexion ? (ne pas faire attention au titre "putaclic" Smile le portrait est vraiment intéressant... mais bien sûr aucune obligation de le regarder hein ^^ j'y ai repensé par association d'idées et j'ai eu l’intuition forte que je "devais" te le proposer. Tu me diras - éventuellement - si c'était une bonne idée...)

https://www.youtube.com/watch?v=JttNnpb_Oy0

wiki a écrit:Carrie Fisher [...] Très tôt, l’Américaine révèle qu’elle souffre d’un trouble bipolaire, diagnostiqué à l’âge de 24 ans. Elle s'est exprimée dans les médias à plusieurs reprises sur le trouble bipolaire, l'addiction et la dépression dont elle souffrait. Elle a également beaucoup écrit sur le sujet, notamment dans son autobiographie ou au travers d'articles comme dans le journal the Gardian. Son message a compté dans la lutte contre la stigmatisation qui entoure les maladies mentales. Elle a reçu une récompense en 2016, "Outstanding Lifetime Achievement Award in Cultural Humanism" par "the Humanist Hub" et "the Harvard Community of Humanists, Atheists, and Agnostics", en partie pour ses efforts pour dé-stigmatiser la maladie mentale.

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Message par RonaldMcDonald Mar 15 Fév - 12:26

Rien d'impossible sur la bipolarité. J'ai moi-même des tendances (cf mon exemple du tiroir). La psy que j'ai vu vendredi n'a pas évoqué ça, mais elle m'a bien dit que la gestion de la frustration ne passait pas par les mêmes canaux suivant les mêmes personnes (je parlais de mon père d'un flegme absolu au volant là ou ma mère jure comme un charretier, je suis comme ma mère, et elle m'a dit que c'était sain dans mon cas - évacuer les frustrations permet de mieux se concentrer et de faire moins d'erreurs, je ne dispose pas des moyens dont mon père dispose).
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Message par Wich Mar 15 Fév - 13:17

Il y a aussi la possibilité ou pas de pouvoir se "reposer" sur une ou plusieurs personnes, ds le travail, avec les enfants,...pour se décharger un peu et se concentrer sur le fond
..
S'pas facile...
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Message par L'effet-mère Mar 15 Fév - 13:44

Je vais regarder dès que je peux Godzi, merci (là je suis au boulot donc plutôt ce soir je pense ^^).

Ronald, arf... je peux être terrible au volant..! Mes enfants se rappellent encore notre départ en vacances l'été dernier et le très long moment passé dans les embouteillages..! ^^'

Qhi, effectivement, c'est un de mes gros problèmes, le fait de ne pouvoir me reposer sur personne, de n'avoir aucun relais ni aucune soupape de sécurité pour évacuer la pression...
Ce qui rend le "diagnostique" encore plus compliqué du coup, parce que j'en reviens au souci de faire la part des choses entre la fatigue due à une surcharge mentale à cause de ma situation de mère célibataire isolée et qui travaille, et ce qui relèverait d'un "trouble".

Parce que faire la part des choses comprend :
- faire la part des choses entre les possibles causes de mes débordements émotionnels (fatigue, burn-out, dépression, trouble psychologique etc...)
- faire la part des choses entre les différentes sources de souffrances (par exemple source familiale déclenchant une réaction et une souffrance qui débordent sur ma relation amoureuse ou sur mon travail, un peu comme une projection, un transfert (encore que je ne suis pas convaincue par l'idée de transfert, je n'arrive pas à définir si je projette ou si la situation conflictuelle d'origine me rend particulièrement sensible et donc intolérante à un type de comportement se rapprochant peu ou prou de la situation conflictuelle d'origine...) je ne sais pas si je suis vraiment claire...).

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Message par My_illusion Mar 15 Fév - 14:24

Ce n’est pas évident de comprendre ce qui impacte le plus ton état actuel même quand on a une haute capacité analytique. 

Moi qui essaie tjrs de voir les choses de manière systématique, de les vérifier et les mettre à l’épreuve, j’ai fini par croire que j’étais juste en trouble anxieux généralisé. J’ai omis toute autre hypothèse de soucis physiques. Il m’a fallu 4 mois d’arrêt de travail pour avancer sérieusement sur le côté santé physique. Encore aujourd’hui, j’ai finalement trouvé une réelle cause physique à la fatigue visuelle. 3 mois pour avoir un rv chez l’ophtalmologue, en 10 minutes il m’a donné le verdict. 

On parle tellement de psychosomatique qu’on néglige de vraiment s’intéresser aux causes purement physiques. 

Tu es fatiguée mais est-ce vraiment uniquement parce que tu es mère célibataire qui bosse et a peu de temps pour toi? 

Je ne partirais pas sur de la bipolarité, de ce que j’ai pu lire de toi, tu as clairement la tête sur les épaules.

Et si tu commençais par un bilan sanguin chez un généraliste? Une prise de tension artérielle et qu’il/qu’elle écoute ton coeur? 

Ça prend du temps de faire des examens mais finalement ça vaut le coup. J’ai pris ça à la légère et finalement… ça explique bien de mes maux physiques. J’ai cru que j’avais un problème dans le cerveau alors… qu’il fonctionne parfaitement bien!

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Message par L'effet-mère Mar 15 Fév - 14:37

Non, comme je l'ai dit, je ne sais pas justement si ma fatigue a une cause psy (somatique ou pas) ou physique... Il faudrait effectivement que j'élimine les pistes physiques déjà, en général je fais un bilan sanguins tous les 2-3 ans et jusqu'ici j'ai seulement été carencée en fer et vitamine D (complémentée par la suite, pendant 2-3 mois...). En général, on vérifie aussi ma thyroïde et mes marqueurs cancéreux ou cancérigènes ou je ne sais plus comment on les appelle.... ^^
En fait c'est terrible, et on dirait sûrement que j'exagère ou que je ne fais pas d'effort pour me donner les moyens d'aller mieux, mais il m'est vraiment compliqué de dégager assez de temps pour faire ces examens.

Mais je suis d'accord, ce pourrait/devrait être la première étape pour faire un premier tri.



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Message par My_illusion Mar 15 Fév - 18:56

Je comprends très bien, j’ai aussi nié ces examens physiques car pas le temps non plus, il a fallu un craquage et un arrêt de 4 mois pour que je prenne le temps nécessaire pour faire des consults psy, analyses de sang, consults en neurologie, cardiologie, une intervention invasive, et une consult en ophtalmologie. Là, je crois que j’ai fait le tour… reste que le management du stress à régler mais ça… c’est une autre paire de manches. Finalement, je ne regrette pas. Montagnes russes de fou niveau émotionnel mais au moins mnt je sais que tout ne venait pas de ma tête. Si déjà le physique est pris en main, ça soulage en partie la charge mentale. 
Comme disait un médecin contrôle : « l’angoisse naît aussi de se savoir pas au top niveau physique. Quand vous irez mieux physiquement, le mental ira mieux aussi » C’est un peu fort résumé et partiellement correct mais en effet, je devenais folle à croire que je décompensais mentalement alors que c’est le coeur qui m’épuise grandement. 
Dans une même journée, je passais du désespoir total avec décision de suicide à une lueur d’espoir à laquelle je m’accrochais comme si effectivement ma vie en dépendait. Le tout en ne pouvant pas en parler pour ne pas inquiéter les autres. 
Si tu veux parler de tes symptômes plus physiques, je peux peut-être t’aider… les symptômes sont parfois pas évidents à reconnaître, surtout si on les traîne depuis des années. La fatigue chronique est par exemple un symptôme tellement courant… mais y’a tjrs une cause. 
Tout ce que j’ai pu dire à la psychiatre quand j’ai été la voir en juillet c’était « je sens que je ne parviens plus à compenser, plus comme avant, je suis usée, je n’ai plus de jus, je crois que je suis à bout, je ne tiendrai plus très longtemps » on est parti sur un stress chronique… c’était pas faux mais qu’une partie de la réalité. 
Ça prend du temps et c’est très dur moralement mais parfois c’est un passage obligé. 
Tes enfants grandissent, deviennent plus autonomes. Ils peuvent te laisser un peu de temps pour toi, et aider à la baraque!! Smile
Et pour tes sautes d’humeur, tu ne perds pas la tête pour autant :p comme avec Mr qui habite loin, tu ne prends pas une décision radicale pour t’en rapprocher physiquement, tu balances les pour et contre, tu prends le temps de la réflexion. 

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Message par J043947.08+163415.7 Mar 15 Fév - 19:18

Juste une petite piste: tu ne peux pas canaliser de l'émotionnel avec du non-émotionnel. Donc, le mental, le rationnel, la réflexion intellectuelle pour réguler ta réactivité émotionnelle: ça ne sert strictement à rien. Tu ne vas pas parvenir à raisonner tes réactions : ça ne marche pas, voir ça empire les choses car cela empêche d'accueillir l'émotionnel, jusqu'à ce qu'il finisse par déborder de manière totalement incontrôlable.

Il faut agir sur l'émotionnel directement voir le physiologique : méditation, cohérence cardiaque, sophrologie, identification et élimination des sources de surtension, aménagement d'une hygiène de vie permettant de se ressourcer etc En gros, il faut apprendre à te connaitre et à "gérer" tes émotions avec des outils adaptés pour ce faire, c'est-à-dire pas ton cerveau.

Et sens-toi rassurée: nous sommes nombreux à vivre dans une tempête émotionnelle permanente. C'est fatiguant, mais c'est aussi un état très vibrant. Je préfère mille fois trop ressentir, même si je crame assez régulièrement, que vivre une vie de "neutralité", de tiédeur émotionnelle, qui manque à mes yeux tellement de poésie et d'intensité. Quand je traverse ces périodes de calme, souvent après une surtension, je trouve vite que la vie n'a pas de relief, pas de couleurs, pas de saveurs, pas d'intérêt... je me sens vide et sans vie. Ce n'est pas un état d'être au monde que j'apprécie, même s'il est "confortable".
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Message par Invité Mar 15 Fév - 20:41

Ça me paraît normal de ne pas pouvoir cloisonner hermétiquement les différents pans de nos vies. Nous sommes une personne, et les différents domaines sont une continuité. Les émotions ne sont pas des objets qu'on peut déposer quelque part, et reprendre ensuite, en fonction des besoins.

Vouloir faire la part des choses me semble ajouter des reproches et un sentiment d'impuissance, alors que la situation est déjà bien difficile. Comme tu le dis, L'effet-mère, tout est imbriqué, et donc désimbriquer est une quête épuisante.

Prioriser, je ne sais pas. Peut-être prendre un problème, le plus simple à régler, le traiter et puis faire une chose après l'autre, peu importe l'ordre ou l'importance.

J'ai connu des moments où la pression intérieure était trop forte, et débordait à des moments inopportuns. La cocotte-minute qui explose, quoi. J'ai cherché des solutions, je ne suis pas sûre que les trucs et conseils que j'ai pu glaner ici ou là aient été efficaces. Probablement parce qu'il s'agissait soit de solutions temporaires, soit qui prônaient un changement impossible : devenir quelqu'un d'autre.

Avec le recul, je pense que c'est le fait d'accepter l'idée que oui, mes pressions internes pouvaient être d'une force très puissante, que je n'étais pas toujours rationnelle et qu'il m'arrivait de ne pas pouvoir maîtriser le passage du ressenti à la connerie à ne pas faire. Et puis refuser d'écouter tous ces conseils ou jugements sur la colère, sur ce que je devrais être ou pas. Parce que souvent, le premier conseil est de ne pas être en colère, parce que c'est mal, et mal vu. Et une fois dis ça, c'est comme si on me laissait en plan avec une petite leçon de morale inutile en prime.

Le déclic, je pense, c'est le moment où j'ai eu nettement le sentiment d'aller trop loin, de me prendre des grosses claques, et que je ne voulais plus de ça. A partir de là, ma vision a changé, j'ai commencé à redéfinir mes attentes, mes conceptions, le cadre global. Ce fut long et douloureux, je ne le cache pas.

J'ai encore des réminiscences, des réactions trop vives qui m'échappent. Je ne peux pas garantir que je ne retomberai pas, si je suis confrontée à une situation difficile, dans des états émotionnels explosifs. Mais je sais qu'il y a des situations où je ne me laisserai plus entraîner. Et d'autres que je maîtrise toujours mal, ou un peu quand même grâce à techniques diverses (me taire, me rendre sourde, m'en aller). Il m'en a fallu des tempêtes et des chutes avant d'en arriver là...

Je n'ai pas eu beaucoup de soutien, mais je ne l'ai pas cherché non plus pour des raisons diverses. Quelques échanges m'ont aidée quand même, des conversations, quelques mots qui font sens, des recherches.

Faire la part des choses, ça a été surtout pour moi faire la part de ce que je crois juste, faire l'analyse des situations, reconnaître à quel moment je suis allée trop loin dans des croyances, des interprétations erronées ou des réactions disproportionnées. A quel moment je ne dois pas insister. Me fier à mon intuition ou mon analyse de ce qui n'est pas sain, ce qui ne colle pas, ce qui est un jeu auquel je ne veux pas jouer. Renoncer à ce que je croyais vouloir, pour privilégier ce qui est, ce qui est devant mes yeux. Et aussi mettre de la distance quand il faut entre certaines situations ou certaines personnes, et moi. Par exemple, c'est me dire que ce que je redoute, ce qui peut ou pourrait arriver, n'existe pas, là, à l'instant T. Et que ce qui est là, à l'instant T, et que je ne supporte pas, ne durera pas.

Je n'ai pas de conseils à donner, mais je suppose que prendre soin de soi est toujours une bonne chose. Ce qu'on n'arrive justement pas à faire quand tout part dans tous les sens. Dormir, manger correctement, limiter les substances qui semblent soulager mais sont peut-être aussi partie du problème, insidieusement. Peut-être se donner un objectif, même ridiculement basique (plutôt que trop ambitieux et trop rapide), et avancer sur ce point, à son rythme. Il est possible que ça entraine, petit à petit, d'autres changements.

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Message par L'effet-mère Mar 15 Fév - 21:48

Godzi, j’ai regardé la vidéo, c’est intéressant (je ne connaissais pas la vie de Carrie Fisher, je ne l’avais même pas reconnu dans Blues Brothers ^^), son rapport à l’addiction (« je savais que quelque chose n’allait pas avec moi. J’allais trop vite. J’étais excessive. J’étais embarrassée de mon comportement. Les drogues que je prenais étaient des antidouleurs. Elles me calmaient. C’était juste trop dur. »(10’40’’) »elle voulait être moins alors elle consommait plus [pour avoir l’air normal] »), Roy et Pam symbolisant ces deux extrêmes, etc.
Merci, ça me donne de creuser un peu plus

My_illusion, j’avoue appliquer la politique de l’autruche avec ma santé physique en général, parce que j’ai une « phobie » des aiguilles et tout acte invasif déjà, mais aussi parce que je suis globalement en bonne santé physique, les bilans sanguins que je fais sont bons à chaque fois, ma thyroïde va bien (vérifiée pour essayer d’expliquer mon faible poids qui pourrait ne pas seulement résulter de mon passé d’anorexique, mais j’ai coutume de dire que je brûle tout de l’intérieur, de stress…) etc. En fait, j’ai bien deux-trois petits trucs qui merdoient (genre une dent cassée hein) mais rien de vraiment méchant. Alors oui, il faudrait peut-être que je fasse un vrai gros check-up.
Et là se pose le souci du manque de temps… pas l’temps… donc tant que je tiens debout, je continue… « Marche ou crêve » philosophie à la con, tu en conviendras avec moi.Wink Donc oui, faut que je m’oblige à prendre ce temps…
Mais je doute fortement malgré tout que la cause soit physique… j’aurai tendance à penser que les symptômes physiques sont les symptômes de mon mental avant tout… Mais il n’empêche oui.
En vrai, je me demande souvent si je ne suis pas très impulsive, mais avec tellement de peurs immobilisantes que je prends le cap du temps de réflexion par lâcheté… ^^’

J043947.08+163415.7 (pffffiou…une fois n’est pas coutume… la prochaine fois je repasse par Thalestra ^⁾, intéressant… je voyais le recours au mental comme moyen de prendre le recul émotionnel nécessaire pour reprendre le contrôle de mes émotions en les analysant et en essayant donc de les comprendre, et de cette manière de les accueillir justement, leur donner l’attention qu’elles réclament par leur expression… Sauf qu’effectivement l’excès d’émotions m’empêche d’accéder à mon intellect (surtout que pour me calmer, j’ai tendance à fumer…), d’autant que parfois, c’est même l’excès d’activité « intellectuelle » qui provoque le débordement émotionnel… un peu comme un serpent qui se mord la queue…
En fait, j’ai eu ta façon de prendre les choses… j’ai, même… j’ai l’impression de ne faire que ça en fait depuis des années, apprendre à me connaître et à trouver les outils pour gérer mes émotions… La méditation, j’y arrive pas, ou seulement en marchant dans la nature, seule, et là c’est compliqué en cette saison. Je n’ai pas la possibilité d’aménager plus ma vie que je ne l’ai fait jusque là (j’en suis à me faire des colorations pour avoir le sentiment d’avoir encore le pouvoir de changer quelque chose dans ma vie… ! ^⁾. Sport, pareil, manque de temps, de disponibilités, d’argent si je dois faire garder les enfants etc. Mais j’applique quelques outils CNV sur moi-même pour apprendre et apprivoiser mes émotions en essayant de les accueillir et les exprimer de manière non violente. Et j’essaye de trouver un dérivatif « artistique » aussi, là je teste la peinture, c’est presque méditatif… pendant 1/4h 1/2h max ^^. Mais force est de constater que ce n’est pas suffisant… Et ce constat-là me désespère. Mais je sais aussi qu’il y a plusieurs sources de souffrances qui s’imbriquent et qui se parasitent, exacerbant les traits de chaque source… Le gros bordel quoi… Et si je ne fais pas intervenir l’intellect pour discerner ce qui dépend de quoi, j’ai peur de ne faire que mettre un pansement sur une jambe de bois…
Et le fait que nous serions nombreux dans ce cas ne me rassure pas du tout en fait ! ^^’ Je ne dis pas que je n’ai pas conscience des avantages de ma sensibilité exacerbée, mais je voudrais éviter au maximum les surtensions quand même.

Merci pour vos partages, ça m’aide à me poser, ça m’apaise un peu… Je ne relis pas, j'ai mis 1h à répondre ça ^^

Arf merdum, une réponse a été posté pendant que j'écrivais... Plouffe, je te lis, je ne promets pas de répondre de suite..! ^^'


Dernière édition par L'effet-mère le Jeu 10 Mar - 11:03, édité 1 fois

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Message par L'effet-mère Mar 15 Fév - 21:54

Plouffe, merci, j'aurai à rebondir sur plusieurs choses que tu as dites, mais il va me falloir le temps de réfléchir un peu et de rédiger intelligiblement... Demain, sûrement le soir (je ne serais connectée que par à coups dans la journée). Merci.

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Message par Opossum Mar 15 Fév - 22:14

Coucou,
J'avais commis un minuscule post et puis l'avais effacé.  Ma manière de fonctionner diffère de trop.  Même si je me sens parfois débordée, ce n'est que depuis peu que cela avait tendance à tout contaminé.  Sinon, cela redescend(ait) très rapidement à coup d'analyse.
Essayer d'accueillir avec bienveillance d'abord ce qui est pointé par les émotions, et avec les faits les plus anciens en premier, était ce que j'avais lu, dans ce qui est décrit des emdr.    Parfois cela débloque des trucs, parfois pas et au tour suivant oui.


Dernière édition par Opossum le Mar 15 Fév - 22:15, édité 1 fois

_________________
INTJ, ne m'en veuillez pas si au passage, je vous écrase 6 fois le coeur.  J'ai du mal à situer et le referai sans doute encore.
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Message par J043947.08+163415.7 Mar 15 Fév - 22:15

Juste une petite allégorie qui me vient à l’esprit :
Lorsqu’un de tes enfants se fait mal, il se met à pleurer, il te dit qu’il a très mal, il a peut-être même peur du sang. Tu ne lui expliques pas froidement que ce n’est pas grave, que ce n’est qu’une écorchure, que la douleur va s’estomper, qu’il ne va pas être nécessaire d’aller à l’hôpital, que c’est beaucoup de pleurs pour pas grand chose et qu’il doit être fort etc. Tu le prends simplement dans tes bras, tu le consoles, tu partages sa douleur, tu l’accueilles, tu apaises ce qu’il ressent et tu le soignes. Ainsi, il va mieux, ce qui ne serait pas le cas si tu gérais son ressenti émotionnel par la rationalisation de la première hypothèse. C’est exactement la même chose avec tes émotions lorsque tu cherches à « faire la part des choses » sur le plan intellectuel.
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Message par L'effet-mère Mer 16 Fév - 21:16

Opossum, j'avais tenté l'EMDR il y a une dizaine d'année, mais le seul psy formé dans mon département ne m'a pas du tout convenu... Ma dernière psychothérapeute m'a dit que l'EMDR était plus efficace sur des traumas bien définis et ponctuels (comme une agression, un viol, une guerre (c'est d'ailleurs pour les traumatisés de guerre il me semble que cette technique avait été testée au début)), mais sur des "maltraitances" psychologiques qui s'étalent sur des années, c'est plus compliqué (et des études depuis ont également montré que la consommation de cannabis empêchait le mécanisme de fonctionner...donc pour le moment c'est pas d'actualité pour moi).

Thalestra, je vois ce que tu veux dire, mais y'aurait des nuances forcément à apporter. Par exemple, quand ma fille a appris à faire du vélo sans roulettes, y'a eu quelques chutes. Si c'était moi qui était là, que je la consolais, câlinais toussa, elle ne voulait plus remonter en selle. Mon père a pris le relais, et quand elle chutait, il l'écoutait et lui disait "ok, si tu as trop mal, je vais ranger le vélo alors." et fifille de s'arrêter de pleurer et de remonter en selle. Ou quand mon fils s'est doublement fracturé l'avant-bras et qu'il pleurait de douleur et de peur parce que je l'emmenais à l'hôpital, c'est en lui expliquant ce qui allait arriver, les différentes alternatives selon le diagnostic final etc ... c'est en lui détaillant la suite et en répondant à ses questions techniques qu'il a réussi à se calmer.
Ce que je veux dire, c'est que oui, sur le principe je suis d'accord avec toi... sur le papier quoi. Mais en pratique, je m'aperçois qu'il est quand même difficile de faire l'impasse sur l'intellect pour te ramener à la raison quand tes émotions te la font perdre... Le tout est d'arriver à un certain équilibre en fait entre les deux je crois... C'est en tout cas ce vers quoi je voudrais tendre, l'équilibre... et non pas la neutralité (voire la neutralisation) des émotions hein... juste éviter de trop frôler les extrêmes.

Plouffe a écrit:Ça me paraît normal de ne pas pouvoir cloisonner hermétiquement les différents pans de nos vies. Nous sommes une personne, et les différents domaines sont une continuité. Les émotions ne sont pas des objets qu'on peut déposer quelque part, et reprendre ensuite, en fonction des besoins.
Bah justement, il paraît que les gens normaux savent faire ça, cloisonner et laisser à la porte de chaque pan... dixit un de mes collègues il y a un peu plus d'un an, excédé par mon manque de motivation et d'efficacité, parasitée que j'étais par mes ennuis personnels, et que ce n'était pas juste que je fasse peser le poids de mes soucis perso sur les épaules de la structure qui m'emploie... Il pensait que j'aurais dû m'estimer chanceuse d'avoir un boulot qui me permettait de me changer les idées justement (en sachant qu'avec le télétravail mis en place, je passe mes journées seule dans l'open space...). Bref, ça m'avait beaucoup ébranlée et je lui avais expliqué que j'en étais incapable, que j'allais me reprendre en main, mais que je  ne pouvait pas promettre de ne pas être parasitée.
Vouloir faire la part des choses me semble ajouter des reproches et un sentiment d'impuissance, alors que la situation est déjà bien difficile. Comme tu le dis, L'effet-mère, tout est imbriqué, et donc désimbriquer est une quête épuisante.
La raison principale pour laquelle il m'est si important de trouver des solutions pour arrêter de frôler les extrêmes, c'est pour mes enfants... Je culpabilise de leur faire côtoyer mon instabilité, même si justement je suis en retenue, et donc sous pression supplémentaire, pour les préserver... Et je culpabilise parce qu'en fait ils sont souvent ma seule raison de me lever le matin et de continuer à être forte, et je ne trouve pas ça juste pour eux de leur mettre ça sur les épaules, la "responsabilité" de mon état émotionnel...
Prioriser, je ne sais pas. Peut-être prendre un problème, le plus simple à régler, le traiter et puis faire une chose après l'autre, peu importe l'ordre ou l'importance.

J'ai connu des moments où la pression intérieure était trop forte, et débordait à des moments inopportuns. La cocotte-minute qui explose, quoi. J'ai cherché des solutions, je ne suis pas sûre que les trucs et conseils que j'ai pu glaner ici ou là aient été efficaces. Probablement parce qu'il s'agissait soit de solutions temporaires, soit qui prônaient un changement impossible : devenir quelqu'un d'autre.

Avec le recul, je pense que c'est le fait d'accepter l'idée que oui, mes pressions internes pouvaient être d'une force très puissante, que je n'étais pas toujours rationnelle et qu'il m'arrivait de ne pas pouvoir maîtriser le passage du ressenti à la connerie à ne pas faire. Et puis refuser d'écouter tous ces conseils ou jugements sur la colère, sur ce que je devrais être ou pas. Parce que souvent, le premier conseil est de ne pas être en colère, parce que c'est mal, et mal vu. Et une fois dis ça, c'est comme si on me laissait en plan avec une petite leçon de morale inutile en prime.

Le déclic, je pense, c'est le moment où j'ai eu nettement le sentiment d'aller trop loin, de me prendre des grosses claques, et que je ne voulais plus de ça. A partir de là, ma vision a changé, j'ai commencé à redéfinir mes attentes, mes conceptions, le cadre global. Ce fut long et douloureux, je ne le cache pas.
Tout ça me parle, ça raisonne... à la différence peut-être que je n'ai pas encore réussi à vraiment accepter l'idée que c'est un caractère immuable chez moi, et que je vais devoir faire avec... Je suis en lutte, encore, sur cette idée... d'où peut-être ma rechute au fond du trou, parce que je lutte plutôt que d'accepter... peut-être...
Et il y a aussi que j'anticipe les futurs pétages de plombs prévisibles... et j'ai toujours une grosse épée de Damoclès au dessus de ma tête, ce qui, évidemment, n'aide pas à bien respirer...
Faire la part des choses, ça a été surtout pour moi faire la part de ce que je crois juste, faire l'analyse des situations, reconnaître à quel moment je suis allée trop loin dans des croyances, des interprétations erronées ou des réactions disproportionnées. A quel moment je ne dois pas insister. Me fier à mon intuition ou mon analyse de ce qui n'est pas sain, ce qui ne colle pas, ce qui est un jeu auquel je ne veux pas jouer. Renoncer à ce que je croyais vouloir, pour privilégier ce qui est, ce qui est devant mes yeux. Et aussi mettre de la distance quand il faut entre certaines situations ou certaines personnes, et moi. Par exemple, c'est me dire que ce que je redoute, ce qui peut ou pourrait arriver, n'existe pas, là, à l'instant T. Et que ce qui est là, à l'instant T, et que je ne supporte pas, ne durera pas.

Je n'ai pas de conseils à donner, mais je suppose que prendre soin de soi est toujours une bonne chose. Ce qu'on n'arrive justement pas à faire quand tout part dans tous les sens. Dormir, manger correctement, limiter les substances qui semblent soulager mais sont peut-être aussi partie du problème, insidieusement. Peut-être se donner un objectif, même ridiculement basique (plutôt que trop ambitieux et trop rapide), et avancer sur ce point, à son rythme. Il est possible que ça entraine, petit à petit, d'autres changements.
J'entends, et je suis en accord avec ça, c'est plus ou moins le but que je me fixe... mais pfiou...spafacil...


Dernière édition par L'effet-mère le Jeu 17 Fév - 9:21, édité 1 fois

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Message par Invité Mer 16 Fév - 22:37

Je comprends parfaitement la recherche de ne plus être dans des états extrêmes. J'ai eu la même. Ce que je voulais dire, c'est de ne pas vouloir "faire la part des choses" sur des présupposés qui sont faux.

Le fonctionnement émotionnel est une grande inconnue pour la plupart des gens, et plus encore dans les entreprises, qui détestent tout ce qui est humain et voudraient surtout ne rien en savoir. Si ton collègue pense que qu'il est possible de faire la part des choses, que c'est juste une question de volonté ou de concentration dans une tâche, c'est peut-être aussi qu'il n'a pas d'événements dans sa vie ou d'émotions qui débordent. Tant mieux pour lui, mais qu'il n'en fasse pas une généralité.

Mais ça peut arriver à tout le monde de connaître un épisode important ou grave qui bouleverse notre vie ; s'attendre à un comportement "normal" dans ces cas-là est une violence supplémentaire par rapport à une vie déjà compliquée, ou une douleur qui devrait être reconnue plutôt que niée parce non compatible avec des impératifs productifs. Un fonctionnement humain serait de trouver des aménagements, des solutions. Et s'il s'agit d'un collègue, qu'il se mêle de ce qui le regarde, déjà, à savoir son boulot à lui plutôt que de s'improviser manager, coach, psy ou je ne sais quoi d'autre.

Par rapport aux enfants, peut-être leur expliquer, sans forcément rentrer dans trop de détails si tu ne le souhaites pas ? Je ne sais pas si c'est possible, mais leur dire que le moment est difficile, et que tes réactions sont sinon excusables, du moins qu'elles ont des raisons (car elles en ont). Pouvoir en discuter avec eux pourrait peut-être alléger le fardeau, pour toi comme pour eux. (Je n'ai pas d'enfant, donc je ne me place pas ici du point de vue de l'expérience, sinon de celle de l'enfant que j'ai été, spectatrice d'état émotionnels et de relations impressionnants, me laissant totalement démuni.) En tout cas, leur dire qu'ils ne sont pour rien dans ces états peut les aider à les appréhender différemment. Ne pas leur faire jouer le rôle de garde-fou, mais leur faire comprendre qu'ils sont une raison plus que valable pour vouloir trouver des solutions.

L'effet mère a écrit:Tout ça me parle, ça raisonne... à la différence peut-être que je n'ai pas encore réussi à vraiment accepter l'idée que c'est un caractère immuable chez moi, et que je vais devoir faire avec... Je suis en lutte, encore, sur cette idée... d'où peut-être ma rechute au fond du trou, parce que je lutte plutôt que d'accepter... peut-être...

Je ne sais pas si j'ai raisonné en terme de caractère immuable. Il m'a fallu du temps pour reconnaître déjà que j'avais des émotions, et ensuite qu'elles était légèrement plus fortes que chez beaucoup d'autres. Je voulais surtout arrêter de "déconner", ou de "délirer". Après, bon voilà, c'est une partie de moi, ce n'est pas la seule, j'ai bien d'autres qualités Smile

Et puis si on décale la perspective, ça peut être aussi un aspect de ma personnalité que je reconnais comme ayant des aspects que je peux valoriser : l'imagination, le courage (le conflit ne me fait pas peur), la force, obtenir la paix (par usure), une forme d'inconscience salvatrice (je n'ai pas peur quand je suis en colère), tout ça Very Happy

Sinon, je n'aime rien tant que le calme et le silence, paradoxalement.

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Message par Invité Mer 16 Fév - 23:38

Plouffe a écrit:Ce que je voulais dire, c'est de ne pas vouloir "faire la part des choses" sur des présupposés qui sont faux.
A mon sens ceci est intéressant. Vouloir d’emblée faire la part des choses comme contre-feu d’une émotion qu’on sent (craint?) nous emporter, supposément « loin de nous même », n’est pas faire la part belle au pouvoir de transformation du réel sur notre vision de celui-ci(et donc, relativement, en mirroir, de nous-même). Alors que c’est pour moi en embrassant l’émotion sensitivement que notre système de pensée va s’ajuster au réel et ce n’est qu après la vague passée qu’on pourra éventuellement, si le coeur nous en dit encore, envisager de faire la part des choses. Mais souvent ça ne se révèle être finalement que d’une secondaire importance.

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Message par L'effet-mère Jeu 17 Fév - 10:22

sur des présupposés qui sont faux
Le souci, c'est que je n'ai pas la possibilité de creuser à fond pour identifier officiellement le ou les problèmes... Pour ça, il me faudrait des mois de travail psy acharné, avec la possibilité de pouvoir me reposer sur quelqu'un pour prendre le relais avec mes enfants si je ne suis temporairement pas en état de m'occuper d'eux... Et ça, bein, c'est pas possible avant quelques années malheureusement. Du coup, en attendant, faut bien que je fasse quelque chose, que je mette en place des garde-fou, des systèmes de désamorçage, des trucs pour tenir le coup d'ici à ce que j'ai enfin la possibilité de vraiment m'occuper de tout ça...

Mais j'ai conscience du caractère violent que tu soulignes, dans le fait de vouloir changer pour être (paraître) plus "normal"... C'est juste que je ne sais pas quoi faire d'autre... Je me sens tellement impuissante face à moi-même...

Concernant les enfants, je crois que j'ai tendance à les couver, à vouloir les protéger des souffrances que j'ai moi-même subis... et peut-être un peu aussi pour me faire pardonner d'avoir tant besoin de leur présence pour ne pas couler. Puis je suis leur seule référente au quotidien, je (me) suis persuadée que si je flanche, si je leur montre un visage trop faible, ils vont se sentir en insécurité, et ils ont déjà eu leur lot d'insécurité quand je me suis séparée de leur père qui a totalement plongé dans la dépression avant de remonter dans la colère pour au final partir le plus loin possible.
Mais j'ai conscience aussi que je ne peux pas les protéger de tout, et qu'ils grandissent...
Et puis si on décale la perspective, ça peut être aussi un aspect de ma personnalité que je reconnais comme ayant des aspects que je peux valoriser : l'imagination, le courage (le conflit ne me fait pas peur), la force, obtenir la paix (par usure), une forme d'inconscience salvatrice (je n'ai pas peur quand je suis en colère), tout ça.
Sinon, je n'aime rien tant que le calme et le silence, paradoxalement.
Je me reconnais là-dedans. En vrai, tous ces aspects positifs de cette sensibilité exacerbée, je les reconnais (je ne suis pas ingrate ^^), mais seulement quand je vais assez bien pour ne pas voir tout en noir. Quand je suis en down, je n'arrive même plus à savourer la vue du mimosa en fleur...

souvent ça ne se révèle être finalement que d’une secondaire importance.
Du moment que je suis capable d'écrire un post pour en parler, c'est que la vague est en train de refluer déjà un peu. Je n'ai donc pas le sentiment de vouloir agir d'emblée, je voudrais surtout gérer les excès, les extrêmes, histoire de ne pas causer trop de dégâts autour de moi, dégâts qui rajouteront à ma culpabilité...
n’est pas faire la part belle au pouvoir de transformation du réel sur notre vision de celui-ci(et donc, relativement, en mirroir, de nous-même). Alors que c’est pour moi en embrassant l’émotion sensitivement que notre système de pensée va s’ajuster au réel
Je ne suis pas certaine de comprendre ce que tu veux dire par là... Huh

Y'avait d'autres trucs auxquels j'avais pensé mais je les ai perdu...

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Message par RonaldMcDonald Jeu 17 Fév - 11:15

Pour les enfants : chacun est unique, et a des besoins différents (et en plus qui varient avec le temps, sinon ça serait trop facile). Je pourrais te parler des miens, mais au final, ça ne t'apporterais rien, tu ne les connais pas, et surtout, tes enfants à toi sont différents.

Difficulté additionnelle : on ne les voit pas toujours grandir. Donc on ne les traite pas comme il faudrait. Mais ça, ca n'est pas toi ou moi, c'est tout le monde. Donc fais au mieux, et basta. Le "au mieux" ne sera jamais assez, c'est la vie, il faut laisser couler. Et si au mieux, c'est de le protéger encore un peu, ben, soit.

Mais au mieux, c'est au mieux à moyen terme, pas à court terme. Si tu te grilles complètement en quelques mois, après, tu n'est plus en état d'aider tes enfants. Ca a été notre erreur à la naissance du petit, depuis on est épuisés tous les deux, et on arrive plus à assurer. Si la protection que tu leur offres t'utilise toi-même comme un consommable (c'est ce que j'ai fait à moi-même à la naissance du petit, je me suis consommé pour lui donner un espoir, un avenir), ils n'auront plus rien quand tu seras consommée (et c'est encore pire pour toi vu que tu est seule). Je dirais que si tu dois lâcher prise, c'est plutôt pout te préserver toi, et pouvoir les aider plus tard, à l'occasion. Ne pas faire la même erreur que tonton Ronald.
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Message par J043947.08+163415.7 Jeu 17 Fév - 11:23

Christophe ANDRE lie l'instabilité émotionnelle à une problématique d'estime de soi.
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Message par L'effet-mère Jeu 17 Fév - 11:49

J043947.08+163415.7 a écrit:Christophe ANDRE lie l'instabilité émotionnelle à une problématique d'estime de soi.
Oui, l'estime de soi m'est effectivement une difficulté, je suis consciente de ce point...

Et oui Ronald, peut-être que je les infantilise un peu trop... et je devrais prendre soin de moi pour pouvoir continuer à tenir debout et continuer à être vraiment présente pour eux...

En fait, je suis globalement d'accord avec tout ce que vous me dîtes... Mais de ce que j'entends, j'ai forcément besoin d'en passer par un accompagnement, un relai, un soutien, un miroir, tout du moins un tiers, pour pouvoir espérer avancer... Mais ça ne m'est pas possible actuellement.

Donc en fait, bein... y'a pas grand chose que je puisse faire quoi, à part accepter... en dehors d'un check-up physique pour éliminer des causes physiques (donc j'en ai pour en gros 6 mois/1 an vu le désert médical où je vis) et d'un gros suivi psy (donc j'en ai pour en gros 1 an)(ça me fait penser que la plupart des thérapies que j'ai suivies, elles ont pris fin parce que les thérapeutes me disent quasi tous, au bout d'1 an/1 an et demi, qu'ils ne peuvent m'apporter plus que ce que mes introspections personnelles et mes propres analyses apportent déjà, que je n'ai plus besoin d'eux, de leur éclairage... en général, les dernières séances c'est moi qui insistais pour les maintenir parce que j'avais besoin d'un tiers pour être sûre de ne pas dévier de la bonne voie...) .

En fait, c'est comme si on me disait que j'ai toutes les cartes en main, donc il ne tient qu'à moi de... sauf que les cartes sont écrites dans une langue que je ne déchiffre pas...

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Message par isadora Jeu 17 Fév - 12:25

pendant une période de ma vie, j'avais l'impression d'être submergée et ne plus avoir de temps pour moi, que chacun des "pôles" de ma vie apportait de la fatigue, et forcément la fatigue professionnelle rejaillissait sur ma famille par exemple. et donc, une grosse fatigue mélangée de tous les aspects de ma vie.

je me suis astreinte à faire un bilan personnel tous les soirs avec deux colonnes :
une pour la "charge" ressentie et l'autre pour la "satisfaction" ressentie.

et je cotais chaque "pôle" avec des étoiles, de 1 à 3. je l'ai fait sincèrement pendant 3 mois.

au final, le "pôle" enfants était très largement positif, entre fatigue et satisfaction. le "pôle" travail était également positif.
par contre, le "pôle" conjoint ... engrangeait peu de fatigue mais quasiment aucune satisfaction.

conclusion ?

pour faire la part des choses, il faut commencer par mesurer.
peut être trouveras tu ton propre système de mesure. avant de prendre des mesures correctives.
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Message par J043947.08+163415.7 Jeu 17 Fév - 12:58

Je partage l’opinion d’Isa. Ce n’est pas le fait de faire des tonnes de choses qui fatigue, c’est le fait que le bilan énergétique soit négatif -> faire des choses qui ne nourrissent pas.
Par ailleurs, il n’est pas anormal d’avoir régulièrement changer de thérapeute. J’ai une amie qui exerce cette profession qui m’a clairement dit que, passé un certain stade, un même thérapeute ne peux plus te faire progresser et qu’il faut régulièrement aller chercher d’autres approches d’autres informations ailleurs.
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Message par Invité Jeu 17 Fév - 13:44

L'effet-mère a écrit:

En fait, je suis globalement d'accord avec tout ce que vous me dîtes... Mais de ce que j'entends, j'ai forcément besoin d'en passer par un accompagnement, un relai, un soutien, un miroir, tout du moins un tiers,  pour pouvoir espérer avancer...

Non, pas forcément. Une oreille bienveillante, les messages et réponses ici peuvent déjà jouer le rôle de tiers. Mais aussi des films, des lectures, des podcasts, que sais-je, toute source d'information ou tout exemple dont tu pourras t'inspirer.

Ce que je cherche à dire, si je dois aller à l'essentiel sans développer outre mesure, c'est d'abord :

- ne pas culpabiliser, ça rajoute un problème et ça ne résout rien ;
- toi, tu sais ce qui t'arrive, les autres ne peuvent que supposer et leurs conseils ne sont pas forcément adaptés ;
- ne pas écouter les voix moralisatrices et/ou soit-disant rationnelles (aux idées sous-jacentes de productivité, de volonté, de yaka wtf)
- te donner le temps
- de te donner le droit de péter les plombs. Avec quelques petites techniques de garde-fou à trouver, qui te conviennent (exemples :ncrier un grand coup seule au fond des bois, courir ou t'épuiser dans une activité physique, te défouler dans l'écriture, le gribouillage rageux, faire un journal avec toute technique à disposition : collages, écriture, dessins, photos, te lâcher sur tes ressentis, et que ça reste quelque chose qui t'appartienne à toi)
- de communiquer avec tes enfants (je pense que l'insécurité tient aussi au fait de ne pas comprendre ce qui se passe). Leur donner des explications, des clés, c'est aussi favoriser leur sécurité et leur autonomie
- de te faire confiance.

L'impression de flou, de ne pas comprendre le langage émotionnel, ce n'est pas grave, c'est temporaire. Il faut que ça mûrisse avant de comprendre. Les éléments du puzzle vont se mettre en place.

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Message par L'effet-mère Jeu 17 Fév - 14:34

La mise en balance oui, j'essaye d'appliquer régulièrement, mais principalement sur un choix en particulier à faire, pas pour évaluer quel pan de ma vie serait le plus énergivore effectivement... Je vais essayer, merci.

- ne pas culpabiliser, ça rajoute un problème et ça ne résout rien ;
- toi, tu sais ce qui t'arrive, les autres ne peuvent que supposer et leurs conseils ne sont pas forcément adaptés ;
- ne pas écouter les voix moralisatrices et/ou soit-disant rationnelles (aux idées sous-jacentes de productivité, de volonté, de yaka wtf)
- te donner le temps
- de te donner le droit de péter les plombs. Avec quelques petites techniques de garde-fou à trouver, qui te conviennent (exemples :ncrier un grand coup seule au fond des bois, courir ou t'épuiser dans une activité physique, te défouler dans l'écriture, le gribouillage rageux, faire un journal avec toute technique à disposition : collages, écriture, dessins, photos, te lâcher sur tes ressentis, et que ça reste quelque chose qui t'appartienne à toi)
- de communiquer avec tes enfants (je pense que l'insécurité tient aussi au fait de ne pas comprendre ce qui se passe). Leur donner des explications, des clés, c'est aussi favoriser leur sécurité et leur autonomie
- de te faire confiance.
Merci pour la synthèse, je vais essayer de m'en imprégner et d'être plus indulgente envers moi-même... (ça me fait penser que ce serait bien que je n'annule pas une nouvelle fois le prochain atelier CNV...)

Je vous remercie toutes et tous pour vos éclairages et votre écoute/lecture, je vais prendre le temps de relire calmement (depuis hier je sens que la tension redescend doucement et je vais essayer de profiter de l'absence des enfants la semaine prochaine pour m'occuper de moi sur les fins de journée) et de laisser maturer...

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Message par RonaldMcDonald Jeu 17 Fév - 14:42

Bon courage à toi.
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Message par Prince Joann visite Sam 19 Fév - 4:56

p2m a écrit:
Plouffe a écrit:Ce que je voulais dire, c'est de ne pas vouloir "faire la part des choses" sur des présupposés qui sont faux.
A mon sens ceci est intéressant. Vouloir d’emblée faire la part des choses comme contre-feu d’une émotion qu’on sent (craint?) nous emporter, supposément « loin de nous même », n’est pas faire la part belle au pouvoir de transformation du réel sur notre vision de celui-ci(et donc, relativement, en mirroir, de nous-même). Alors que c’est pour moi en embrassant l’émotion sensitivement que notre système de pensée va s’ajuster au réel et ce n’est qu après la vague passée qu’on pourra éventuellement, si le coeur nous en dit encore, envisager de faire la part des choses. Mais souvent ça ne se révèle être finalement que d’une secondaire importance.

+1 (c'est beau ce que tu dis)

Je crois que (pour en revenir au sujet) je vais répéter avec mes mots, ce que d'autres ont déjà dit : impossible de compartimenter, trouver des choses qui nous ramènent à nous, trouver le calme, avoir des moments seul(e), faire le vide.
Je rajouterais aussi, ne pas chercher la grande solution : il n'y en a pas
La vie c'est du tricot quotidien et jamais la grande question n'est résolue, jamais le grand repos n'arrive là (sauf *couic*).
Donc souffler, prendre l'air, se dire que ça va pas se résoudre demain, mais retrouver le calme en se disant qu'on peut s’emménager des moments d'accalmies justement, pour régler les choses petit à petit, jusqu'à ce que d'autres questions et soucis arrivent etc etc... ne pas avoir peur du mouvement, du changement, des questions à résoudre et d'apprendre.
Un temps pour tout et chaque chose en son temps.
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Message par zebrisse Dim 20 Fév - 8:46

Bonjour L’effet-mère,
Voilà un petit partage d’expérience de ma part sur le sujet de la gestion des émotions.

Pendant des décennies, je n’avais aucune méthode de gestion de mes émotions : en fait j’ignorais quelles étaient mes émotions, et du coup je les refoulais en masse. Jusqu’à ce que la goutte d’eau fasse déborder le vase : et alors je partais en crise psychotique. Et la c’était l’incroyable Hulk en action !
Y a eu des dégats …
Suite à une crise monumentale, j’ai décidé qu’il était vital et urgent que je trouve une solution. Mes recherches m’avaient orienté vers la méditation bouddhiste, mais jusqu’alors je n’avais jamais osé passer le cap, du à différents préjugés négatifs.
Mais vu qu’en quelque sorte, je n’avais plus rien à perdre, j’ai testé une retraite sur un week-end, pour apprendre des bases.
Rapidement cette expérience s’est révélé très précieuse, pour casser une boucle de pensées obsessionnelles qui m’épuisait.
Par la suite, j’ai décidé de continuer mon apprentissage de la méditation bouddhiste en suivant une séance par semaine ; et en installant une petite routine de 5 à 10 min par jour. 3 ans plus tard, mon bilan est que c’était probablement la meilleure décision de ma vie.


J’ai bien lu que tu dis ne pas arriver à méditer ; malheureusement, je crains qu’il n’y ait pas d’autre solution. Pourquoi ? Parce que les émotions sont des pensées (même si elles s’accompagnent parfois de manifestations physiques, corporelles), c’est à dire que c’est dans l’esprit que cela se joue. Il faut donc nécessairement apprendre à controler son esprit.
En fait, tout ceci relève d’une « hygiène émotionnelle » : on sait tous que nous avons besoin de laver notre corps chaque jour. Eh bien, en fait c'est pareil pour notre esprit : si on ne le nettoie pas régulièrement, tout un tas de négativités y séjournent.
Du coup, ca serait peut-être intéressant d'examiner tes obstacles ?

Comment ca marche en gros, la méditation bouddhiste ?
Il y a plusieurs volets :
- dans un premier temps, si une émotion nous submerge, nous pouvons diminuer son intensité au moyen d’une méditation classique basée sur le souffle. Cela permet de mettre de la distance entre nous et l’émotion.
- dans un second temps, nous pouvons à présent traiter l’émotion : c’est à dire la « désamorcer » au moyen de l’un des raisonnements logiques que nous avons appris en séance (pour chaque type d’émotion, il y a des raisonnements spécifiques)

- par ailleurs, nous pouvons aussi travailler « en préventif », en assimilant des raisonnements logiques qui nous rendent moins vulnérables aux pensées négatives.

Tout ceci est très vaste ; et il est nécessaire de s’entrainer régulièrement ; mais même un peu de pratique donne des résultats précieux. Je pense que le plus dur c'est de démarrer !
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Message par Invité Lun 21 Fév - 11:50

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Message par Chuna Lun 21 Fév - 12:20

Avec du retard.

ça me semble pas totalement fou de ne pas être en mesure de séparer totalement les différents pans de vie. Le collègue qui a fait la réflexion me parait assez inhumain (pour ne pas dire totalement con Rolling Eyes - ou c'est justement un humain qui a laissé son émotion -agacement, c'est plus facile à avoir devant la souffrance que de l'empathie, un moyen pas classe (à mes yeux) de se protéger).

J'entendais ce matin sur une vidéo que j'écoutais qu'on ne rationalise pas une émotion mais qu'on la remplace par une autre.
J'ai pensé à ce fil. Je ne sais pas trop... Probablement que oui, puisque j'écoutais une autre vidéos d'un psy que j'aime bien qui disait que pour les gens qui ont des pensées anxieuses intrusives, on remplace par une autre pensée moins anxieuse, plus réaliste.

J'ai passé 4 ans en thérapie à chialer et partir dans tous les sens, jusqu'à ce qu'au final, je m'habitue aux montées d'émotions, et qu'elles ne débordent plus. La psy me l'a fait remarquer vers la fin. Elle me disait qu'on voyait des vagues qui me submergeaient au début, et qu'au final, j'avais appris à surfer dessus et que je ne me faisais plus rouler comme un rouleau de printemps vers la fin (bon, elle a pas utilisé cette métaphore, mais je l'aime bien, pour avoir récolté des tonnes de sable dans mon maillot de bain quand j'étais gamine Dent pétée ).

Aujourd'hui, j'arrive donc à rationaliser mes émotions, puis-je dire, du moins une partie, dans le sens où j'arrive à ne pas perdre de vue durant la vague des tenants et aboutissants. Je ressens des choses fortement, de la tristesse par ex, mais sans les pensées qui viennent en boucle rajouter une couche puis une autre puis une autre.
ex : je suis triste du non retour de mes sentiments mais je ne vais plus me dire en boucle que l'autre me déteste, qu'il me méprise etc, ce qui rajoutait fortement à la douleur et ralentissait la digestion de mon sentiment de rejet et abandon.
Le fait de rationaliser au calme, hors tempête, m'aide.
Mais le fait d'approcher le haut de la vague sans tomber dedans, ça je n'ai pas su le faire toute seule... Et je ne sais pas comment on peut apprendre sans aide, malheureusement.

Je trouve que ça ressemble à une désensibilisation, telle que je le fais avec les chevaux. Je cherche pas à mettre le cheval en panique, mais je le mets en état de stress modéré, en le laissant s'y habituer, et en l'accompagnant pour qu'il redescende.
Chez le cheval, l'apprentissage se fait uniquement lorsqu'il y a une descente. Sinon clairement ça ne sert à rien. Et au final, c'est ce que faisait ma psy.

Je me dis que quelqu'un de malin a ptèt la solution pour qu'on se fasse quelque chose du genre soi-même. Pas moi en tout cas. J'avais vraiment besoin du relationnel.

Courage, dans tous les cas Amoureux
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Message par L'effet-mère Lun 21 Fév - 14:15

Je repensais à l'analogie de Thalestra, avec les enfants qui se font mal et la manière de les accompagner... Y'avait quelque chose qui me chiffonnait sans arriver à définir quoi... Et ça m'a rappelé les épisodes de "décharges émotionnelles" de fiston, décharges qui, en fait, ressemblent assez aux miennes. (pas d'inquiétude, je l'ai déjà tancé pour reproduire les défauts de ses parents plutôt que leurs qualités !  Twisted Evil )
Avec le temps, on avait fini par trouver la méthode pour le calmer, pour faire redescendre cette vague violente : on se mettait à l'écart, il évacuait en gueulant ou en jetant ce qui lui tombait sous la main quelques minutes, moi je restais, présente mais à distance. Deuxième étape, je repérais le moment où la fatigue commençait à le faire faiblir mais sans avoir encore évacuer tout ce qu'il y avait, et je pouvais le prendre dans mes bras et le serrer doucement mais fermement jusqu'à ce que je sente son corps doucement se détendre. Jusque là, il y a rarement des larmes, ou seulement des larmes de rage. Mais un fois "détendu", je lui tendais un verre d'eau et un mouchoir, et à ce moment les vannes s'ouvraient et il pleurait à gros sanglots... Et là je pouvais enfin parler, le consoler, le rassurer sur mon amour inconditionnel, et tenter de mettre des mots sur ce que j'avais compris de la source de l'explosion.

Je crois qu'en fait, c'est de ça dont j'ai besoin quand je suis sur le point, ou quand j'explose : qu'on ne me fuit pas, qu'on accepte que j'exprime ma rage, mais qu'on soit là pour me contenir, me serrer, m'entourer, m'accompagner dans la redescente...
Y'a quelques années je suis allée à un festival de musique avec un ami, et pendant le concert (Skip the Use, délirant, le chanteur est sous Duracelle !) je me retrouve "prisonnière" dans l'îlot central du pogo, au milieu de mecs bourrés, assez larges d'épaules en moyenne, et je ne fais même pas 50 kilos toute mouillée, je vous laisse imaginer le petit moment d'appréhension qui m'a étreint... Et là, mon ami, mon preux chevalier, me voit en galère, me rejoint, m'entoure de ses bras et me ramène vers la zone safe du public, bien à l'abri sous ses ailes qui amortissait tous les coups et contacts...  

Cette peur et cette culpabilité d'exploser, de me perdre dans ces explosions, de disparaître... ça me fait penser à mon cauchemar récurrent, celui où je perds contenance physiquement et où je me dissous dans le néant... Et ça me rappelle également une remarque de ma psy, qui disait que j'avais peur de ma puissance, que je la qualifie de négative et destructrice de manière subjective...

Je repensais également au pourquoi ça m'est si difficile d'accepter mes explosions sans culpabiliser... Outre les enfants (première et principale raison de vouloir trouver des solutions), y'a le fait que je fasse peur, que je fasse fuir des personnes qui n'osent plus m'approcher de peur de déclencher une de mes explosions... et ça, ça m'est très culpabilisant et j'en ressens beaucoup de honte et de tristesse...
Joann a écrit:ne pas avoir peur du mouvement
C'est, au contraire, de l'immobilisme dont j'ai très peur... cette sensation de "gel (freeze) mental".

P2m, toujours pas certaine d'avoir tout compris à ce morceau quoté...

Concernant la méditation Zébrisse, le souci que j'ai c'est que quand je suis submergée, je suis incapable de ne serait-ce que penser à me concentrer sur mon souffle... Je n'ai personne qui puisse, à ce moment-là, me dire de respirer, qui puisse m'accompagner... seule, je n'y arrive pas (et ça rejoint ce que dit Chuna).

Désensibilisation, oui, toutafé... mais il semble que certaines blessures refusent de se désensibiliser... ou alors le travail de désensibilisation a toujours été interrompu avant total résultat et du coup à chaque fois, je repars de zéro...

Merci, ça continue de faire son chemin...

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Message par Invité Lun 21 Fév - 14:39

Je crois qu'en fait, c'est de ça dont j'ai besoin quand je suis sur le point, ou quand j'explose : qu'on ne me fuit pas, qu'on accepte que j'exprime ma rage, mais qu'on soit là pour me contenir, me serrer, m'entourer, m'accompagner dans la redescente...
Mais c’est effectivement formidable de trouver une personne qui soit capable de faire ça pour toi mais c’est de l’ordre de l’exceptionnel. Et à mon avis c’est irréaliste de croire que cette gestion émotionnelle qui passe par un médiateur externe puisse tenir au long cours. C’est mettre la responsabilité de la gestion de tes besoins dans les mains d’un autre. SAUF si dans ce moment là tu es capable de formuler la demande. Ce qui est a priori est le but ultime du travail en CNV…

Concernant le passage quoté ça rejoint notre dissension relative sur l’identification que j’ai déjà essayé d’expliciter mais ça ne te parlait pas. Je peux réessayer, si tu le souhaites. Ça rejoint ce que dit chuna sur le fait de vouloir rationaliser directement.

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Message par L'effet-mère Lun 21 Fév - 15:07

P2m, je n'ai pas dit que ce besoin d'un tiers serait pérenne, mais la gestion émotionnelle est un apprentissage qui nécessite un "professeur", un accompagnant, pour poser des bases saines et stables. Ou alors le faire seul mais n'avoir que ça à faire, ce qui n'est absolument pas mon cas. Et même, seul on court le fort risque de se tromper et de n'avoir personne pour corriger notre positionnement, et donc s'empêtrer dans son erreur. Et même la CNV, je ne la pratique/l'apprends pas seule d'ailleurs. Je ne comprends pas comment on pourrait se passer de l'autre. Sincèrement, je ne fonctionne pas ainsi, j'ai besoin du regard de l'autre, et j'ai appris à accepter cette manière de fonctionner tout en m'assurant d'équilibrer ce besoin pour qu'il ne devienne pas dépendance.
"Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin."
C'est ma trop forte peur de dépendre d'un autre, cette volonté trop important d'indépendance, qui m'ont menée au burn-out. Je ne peux pas tout gérer seule. Et ça a été une étape difficile pour moi que d'admettre ça, ça que je considère comme une faiblesse. Maintenant que cette étape est acceptée, je ne vais pas me priver d'aide si j'en éprouve le besoin (quasi vital parfois, malheureusement)...

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Message par Invité Lun 21 Fév - 15:31

Oui, on est d’accord sur le fait que viser une indépendance totale est illusoire. Et le juste milieu entre indépendance et dépendance est justement d’être capable de formuler la demande. Si quand tu sens que tu commences à exploser tu es capable intérieurement de formuler « là j’ai besoin que quelqu’un me contienne, me rassure » et prendre en charge le besoin en formulant la demande à quelqu’un, à mon avis ça ferait déjà en soi baisser la tension drastiquement et le fait que l’autre satisfasse à ta demande en devient presque secondaire. Après il faut à mon sens examiner en détail les obstacles au fait de pouvoir le faire. (Honte, peur, etc…)

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Message par Confiteor Lun 21 Fév - 15:35

je subis des "attaques"
Peut-être l'hypersensibilité conduit-elle à percevoir comme des "attaques" ce qui pour d'autres n'est qu'une interaction sociale un peu directe mais bien banale ?

Comment en sortir, je n'ai pas d'idée précise. Être (avoir été) reconnu comme victime est un préalable, mais idéalement arrive un moment où une forme de déclic se produit. Le statut de victime ne fait alors tellement plus de doute qu'il est intégré dans la perception qu'on a de soi, comme sa taille ou sa couleur de cheveux, on n'a plus besoin de le "brandir" face à soi ou aux autres. C'est une "réalité de soi" qui se banalise et dont on ne souffre plus que par les conséquences (souffrance, insécurité, hypervigilance etc.) et non plus par l'objet. Une sorte de fait acquis bien chiant comme un handicap. Ne plus souffrir de "la douleur de la douleur", cette sorte de sidération face à l'injustice de ce qui est arrivé, mais souffrir seulement de ce qu'elle occasionne. Un peu comme un esclave qui se résigne à son état puisqu'il est indépassable. Et alors il est possible de se départir des sentiments de colère, dépit, amertume, rancune etc. Il ne reste qu'une sorte de tristesse "Çà aurait été tellement mieux sinon" avec laquelle on apprend à cohabiter. Dès lors ses relations à autrui sont moins polluées.

Je n'ai aucune idée de ce qui m'a permis d'atteindre cet état, peut-être la frénésie d'action souvent un peu erratique et hystérique ?
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Message par L'effet-mère Lun 21 Fév - 16:44

Peut-être l'hypersensibilité conduit-elle à percevoir comme des "attaques" ce qui pour d'autres n'est qu'une interaction sociale un peu directe mais bien banale ?
C'est pour permettre le doute que j'ai mis des guillemets justement.
Pour autant j'ai trop souvent vu brandir l'argument "si tu pètes les plombs, c'est que ton discours est nul et non-avenu" où l'hypersensibilité de l'autre sert à se dédouaner de toute responsabilité. Je trouve ça un peu facile.
Si t'es un mec de 110 kg tout en muscles, tu dis pas bonjour en tapant comme un bourrin dans le dos d'un mec de 70 kg tout mouillé, si tu veux une autre analogie.

Et encore une fois, oui l'hypersensibilité due à un trauma passé peut nous faire mal interpréter une situation... ou nous avertir qu'un comportement dont on est témoin nous est connu comme toxique et destructeur, et la sur-réaction émotionnelle est déclenchée.
Les deux versions sont plausibles et possibles. Le tout est d'arriver justement à faire la part des choses, tout en ne rejetant pas par principe ce que l'émotion dit.

Y'a plus qu'à attendre le déclic alors.

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Message par zebrisse Lun 21 Fév - 17:01

L'effet-mère a écrit:Concernant la méditation Zébrisse, le souci que j'ai c'est que quand je suis submergée, je suis incapable de ne serait-ce que penser à me concentrer sur mon souffle... Je n'ai personne qui puisse, à ce moment-là, me dire de respirer, qui puisse m'accompagner... seule, je n'y arrive pas (et ça rejoint ce que dit Chuna).

Oui  : en fait, une fois qu'on est submergé c'est trop tard pour s'y mettre. (si l'on n'est pas préparé suffisament)
Mais en fait, ce qu'on fait en méditation bouddhiste, c'est beaucoup de travail préventif.
Pour prendre une analogie, les pompiers n'attendent pas qu'un incendie se déclare pour commencer à apprendre comment utiliser leurs équipements.
Ils se préparent quand tout est calme, se familiarisent profondément avec leurs équipements (lance à eau, camion, ...) au calme, font des simulations pour acquérir de l'expérience et les bons réflexes.
De cette manière, ils augmentent considérablement leurs capacités à intervenir efficacement lorsque des véritables incendies surviendront.
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Message par L'effet-mère Ven 25 Fév - 11:00

Désolée Zébrisse, je n'avais pas vu passer ton post.
Oui, tu as raison, c'est du préventif et à force ça deviendra une "habitude" si c'est régulièrement fait (comme un entrainement), comme un automatisme... Je le vois avec la CNV. Mais je suis submergée tellement rapidement que je n'arrive pas encore assez à anticiper, du coup je trébuche encore souvent, et j'ai tendance à désespérer fort dans ces moments-là, à avoir l'impression que je suis au bout de ma vie, que je suis au bout de ce que je peux faire, que je ne pourrais jamais aller mieux que ça... Mes down peuvent être impressionnant parce qu'excessifs dans leur expression et mon ressenti... Mais force est de constater que je me relève encore et toujours... cycliquement chiante quoi. Et lassante, même pour moi.
En fait, j'aimerai tant être en paix avec moi-même... mais parfois je ne crois pas que ce soit possible, parfois je pense que mes blessures ne se fermeront jamais et que j'en souffrirai toute ma vie, que je vais devoir faire avec, me résigner... Je ne suis toujours pas capable de me résigner.
Alors quand le down se calme, je me concentre sur le positif de ma vie, sur les beautés simples qui m'entourent, et je retrouve un temps le sourire... jusqu'au prochain down qui surviendra sans prévenir, parce que je ne peux pas me fermer au négatif, à la laideur de la vie parfois...

Petit à petit, j'aurai peut-être assez d'outils, assez d'entrainements, pour vivre un peu mieux ces périodes noires, pour arriver à mieux les anticiper et surtout anticiper la mise en place des "outils", garde-fous...

Merci encore pour les pistes et les réflexions que vous m'avez tous offertes.

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Message par zebrisse Sam 26 Fév - 0:39


En fait, j'aimerai tant être en paix avec moi-même... mais parfois je ne crois pas que ce soit possible
On a tous ce potentiel d'être en paix avec soi-même. Une difficulté c'est de trouver une méthode fiable qui nous permette de progresser vers ce but.


Alors quand le down se calme, je me concentre sur le positif de ma vie, sur les beautés simples qui m'entourent, et je retrouve un temps le sourire
C'est chouette que tu arrives à faire cela Smile

Sinon, un truc supplémentaire que j'essaie de faire, c'est de débriefer la crise quand l'orage s'est calmé, de manière à comprendre le processus qui a fait que la situation m'a posé problème.
Dans le but de trouver des protections pour les prochaines fois ...

Encore un truc : pour les phases de désespoir, une autre ressource est la prière.
Certains s'adressent à Dieu, les bouddhistes prient Bouddha, les Alcooliques Anonymes s'addressent à leur "Puissance Supérieure", certains s'adressent à "l'univers"  ... j'ai aussi une amie qui s'adresse à "sa bonne étoile".
Peu importe, tout ça c'est très bien.

Dans un groupe d'entraide où j'étais, on avait celle la:
Mon Dieu, donne moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer,
Le courage de changer les choses que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence.....
Donne moi aussi la patience pour les changements qui prennent du temps,
La gratitude pour tout ce que j'ai,
La tolérance pour ceux qui sont différents,
Et la force de me relever et d'essayer encore !!!

On peut demander de l'aide, et puis on se détend en attendant de voir les résultats. Il n'y a pas besoin de réciter des prières toutes faites, on peut très bien faire des demandes personnalisées. Encore et encore Smile
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Message par L'effet-mère Mar 1 Mar - 9:18

Oui, c'est chouette. Very Happy
Là, je vais bien, le moral remonte, je revois enfin en couleurs. ^^

Le débriefing, oui j'essaye de faire ça après la crise et le repli, quand j'arrive enfin à récupérer mes mots, quand ma parole redevient audible pour les personnes qui m'entourent...

Je connais cette prière... Je ne suis pas encore assez sereine..! Razz Un jour j'espère... Trèfle

Demander de l'aide, c'est TRES difficile pour moi...
Mais je travaille dessus. Encore et encore  La part des choses 1f605 Un jour, j'espère... ^^

Merci !

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