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Message par Flo tant Jeu 5 Déc 2013 - 20:46

Le point de naissance des bulles de champagne.



{Merveilleuse est la bulle de champagne, elle donne toute sa temporalité à la coupe versée, parcourant la flûte en dodelinant afin d’exploser à la surface, j’aime à imaginer qu’elle continue sa course jusqu’à leurs grandes sœurs les étoiles.
Nées d’une imperfection du verre, d’une microscopique saleté (ainsi est la naissance peu glorieuse des bulles), certaines avortent leur apoptose, elles deviennent couronne de lumière à la surface ; pour faire briller tes lèvres, poudrer de rose tes pommettes, faire briller de désir ton regard.}
Merci de vos retours.
Quand on demande un avis il faut être prêt à tout entendre....................(Je suis prêt)
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Message par albatrosdore Jeu 5 Déc 2013 - 21:17

Very Happy C'est vraimebnt joli. J'ai le champgne à Very Happy la bouche et j'entends le bouchon sauter. Synesthésie quand tu nous tiens. Je trouve que c'est même de la prose poétique. Continue...
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Message par Zzita Jeu 5 Déc 2013 - 21:25

Pour moi tu en fais un peu trop, ça gagnerait en légèreté et en fluidité de ne pas aller chercher les étoiles, l'apoptose, ou encore "couronne de lumière"


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Message par Invité Jeu 5 Déc 2013 - 21:28

je suis une lectrice... la suite pliiiiiz !! difficile de se faire une idée sur quelques lignes même si celles ci me mettent l"eau à la bouche

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Message par krapopithèque Jeu 5 Déc 2013 - 21:47

encore une excuse pour buller !
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Message par Flo tant Jeu 5 Déc 2013 - 21:56

Merci,
Zzita, je comprends ton regard, et merci de ton retour.
C'est juste une intro, elle résume le livre, le parcours de mon personnage.
Le bulle symbolise le parcours de vie, et le fait que certaines imperfection, accident de vie, différence peuvent nous amener dans un destin brillant ou à la mort (les grandes soeurs les étoiles).
Par contre j'adore le mot apoptose, plus joli que suicide. ( j'en dis trop sur le livre)
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Message par Arizona782 Jeu 5 Déc 2013 - 23:02

je rejoins zzita sinon c'est joli Smile
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Message par Lophophora Jeu 5 Déc 2013 - 23:18

Hello, content de te revoir ici ! Je suis fan de ce que tu as écrit auparavant, tu le sais, mais là pour le coup je trouve que c'est un peu court pour pouvoir me prononcer... Wink
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Message par Flo tant Ven 6 Déc 2013 - 7:07

hello Lophophora, ravi de t'entendre.
Maintenant je vous donne la fin, ou plutôt une nouvelle issu du roman et qui fini le livre. Camille dans mon histoire rencontre des personnages, dont celui là. A la fin du Roman, elle trouve un sens à sa vie, écrire.
Je vais mettre le synoptique plus tard.
Le voleur de cadenas
Jamais je n'arriverai à l'heure, d'abord mes clefs qui avaient disparu et après ce maudit vélo qui par manque de courage à la vue de la distance un peu plus grande que d'habitude se dégonfle. C'est avec cinq minutes d'avance sur mon quart d'heure de retard que j'arrive moins fraîche que je ne l'aurais voulu à mon rendez-vous. Je le reconnais tout de suite, je n'ai pas de mérite, il est le seul à la terrasse du café.
— Bonjour Monsieur.
Si je suis là ce mardi matin et que personne ne le sait, c'est que j'ai pris une R.T.T, je suis en stage dans un magasin qui vend des mots, pas des livres c'est bien trop gros et encombrant. Cela fait bien dix ans que l'on en fabrique plus des livres car plus personne ne lit sur du papier aujourd'hui, nous, on vend des mots sur des billets doux ; les plus luxueux et ampoulés sont inscrits sur des mouchoirs de soie, les plus cassants sur du coton brut et rêche. J’ai posé mon jour de congé pour mener une enquête de la plus haute importance. J'ai rendez-vous avec soit un indicateur soit un complice ou mieux encore, le présumé coupable ou le présumé innocent (c'est selon sa capacité visuelle à voir la partie vide ou pleine d'un verre), dans un café d'ouvriers du côté de la place des désabusés. Je ne vais jamais là-bas, il y a trop de gens qui y traînent leur malheur comme on traîne en laisse un vieux chien qui ne veut pas avancer.
— Bonjour Mademoiselle.
Je le regarde, il n’est pas très grand, habillé avec un pantalon de bleu de travail, d'un tee-shirt et d'une cinquantaine d'années grisonnantes. Il se cache derrière une moustache, plus sel que poivre, aussi pétillante que son œil. Il y a des gens qui respirent la bonne humeur dans toute circonstance, prêts à offrir du sourire comme on offre des barbe-à-papa aux enfants sages, mais si les assassins, les voleurs, les violeurs avaient des têtes spécifiques, on les arrêterait avant toute infamie.
— Vous êtes bien Basile ?
— Oui.
— Je peux vous demander votre métier ? Le cafetier nous amène deux noisettes, c'est certainement Basile qui a dû les commander avant que j'arrive.
— Je suis employé municipal à la ville, je répare différentes choses, et je suis chargé de l'entretien du pont des arts.
— C'est d'un pont que vous êtes tombé pour vous casser la jambe ? La pensée de tomber d'un pont souffle sur moi comme un vent glacé venu du plus profond des steppes.
— Non, c'est en allant enlever les cadenas du pont des arts, je me suis arrêté chez la mère du maire qui revenait de la mer. J'étais un peu amer d'y aller si tôt, mais je veux me faire bien voir pour l'augmentation. Il étire sa jambe valide puis continue : j'y suis allé pour réparer l'antenne de télévision, c'était urgent m’a dit le maire elle allait manquer « les chiffres et les lettres » et l’appeler toutes les demi-heures, il y a vraiment que les vieux pour vouloir écrire des mots avec des lettres.
Mon regard sur lui devient noir l'espace d'un instant, je viens de résoudre un des plus grands mystères de la ville. Pas de ces petits mystères urbains comme savoir où passe l’argent des contribuables, ou savoir où disparaissent les geais la nuit,… le mystère qui fait trembler toute personne ayant un jour aimé : la disparition des cadenas des amoureux du pont des arts. En effet, ici tous les amoureux pour sceller leurs liens,( l'amour c'est léger cela s'envole vite ), accrochent un cadenas sur le pont des arts. Il y a même beaucoup de gens qui viennent de loin pour y accrocher leur promesse d'amour sporadiquement éternel, les cadenas ici sont comme les fleurs, ils bourgeonnent au printemps. Au vu du succès le pont devrait être recouvert de ces petits verrous, mais une ou deux fois par an, ils disparaissent tous. La rumeur courait que c'était les gitans qui les volaient pour les fondre, et les revendre au ferrailleur. Mais moi je tiens le coupable. C'est lui ! Je me lève de ma chaise et je parle plus fort que d'habitude.
— C'est vous qui enlevez les cadenas du pont, mais c'est cruel de voler une partie du cœur de tous ces couples amoureux, vous devez vraiment n’aimer personne pour faire cela. Je m'apprête à lui tourner le dos quand il me dit.
— Je suis bien obligé, si je les laisse tous, ils alourdissent le pont et fragilisent les barrières, il me parle autant de ses mains que de ses mots, petite, tu ne veux pas que le pont s'écroule.
— Je savais que l'amour peut faire écrouler des murs, mais pas les ponts !
— Eh bien oui, dit-il en souriant de telle manière que sa moustache fît un bel accent circonflexe, et puis cela fait de la place pour les autres amoureux. Tu sais, et à mon avis rares sont les couples qui gardent la clef de leurs amours plus d'une année.
Pendant qu’il avale une gorgée de café, je prends le temps réfléchir un peu, et je lui dis :
— Tant que les ponts peuvent s'effondrer à cause des amoureux le monde ne tourne pas trop mal, je préfère ce risque pour les enjambeurs de fleuves et rivières, à celui des marches cadencées militaires qui peuvent en rentrant en résonance avoir le même effet, et pourtant naître d'un sentiment diamétralement opposé à l'amour.
Je tripote machinalement et marginalement la clef que j'ai autour du cou, je pense à sa jumelle qui dort sur le torse de mon Vasille, au moment où nous avons attaché notre promesse au pont, ce lien entre deux rives, entre nos deux contrées. Puisqu’il en est ainsi, nous devrons remettre un cadenas tous les ans, comme une demande de réengagement mutuelle sans tacite reconduction, un bail précaire qui ne pourrait se reconduire que par la volonté farouche des deux signataires et non par la sacro-sainte traîtrise de l’habitude.
L'idée qui a commencé à me séduire au début, m’enthousiasme au plus haut point, en passant en vélo sur le pont des arts je pourrai me demander, comment va mon cadenas, comment va mon amour. Cela vraiment me plaît.
— Merci Monsieur, et pardon. Je lui souris confuse mais heureuse, et je m'échappe en courant, le cœur léger et gonflé comme un dirigeable prêt au plus beau des voyages.
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Message par Flo tant Mer 18 Déc 2013 - 18:15

Le point de naissance des bulles de champagne.









{Merveilleuse est la bulle de champagne, elle donne toute sa temporalité à la coupe versée, parcourant la flûte en dodelinant afin d’exploser à la surface, j’aime à imaginer qu’elle continue sa course jusqu’à leurs grandes sœurs les étoiles.
Nées d’une imperfection du verre, d’une microscopique saleté (ainsi est la naissance peu glorieuse des bulles), certaines avortent leur apoptose, elles deviennent couronne de lumière à la surface ; pour faire briller tes lèvres, poudrer de rose tes pommettes, faire briller de désir ton regard.}

Chapitre I

Le sergent-major est mort.
J’ai vu son sang noir couler dans le caniveau, emporté par la rivière de crachin gris et sale. Son âme, certainement pas plus légère qu’une plume, a dû avoir des difficultés à s’élever dans ce ciel d’automne hésitant entre éclairci et pluie. La concurrence des feuilles rousses et sans sève est rude dans cette ascension. Dans son accident prémédité il a amené claire fontaine, une beauté à la peau blanche et généreuse. Leur véhicule couleur cuir noir était décapoté lors de l’impact, l’intérieur s’est répandu sur un large disque. Ils se croyaient maîtres du savoir avec tous leurs livres, toutes leurs phrases, toutes leurs leçons, ils ne sont plus rien qu’une immondice de plus sur le bas-côté de la route. Je les vois depuis le bas du pont d’où ils sont tombés. Curieusement, l’arche de cet édifice suspendu, d’une part accroché à une berge vert et de l’autre à une rive ressemblant par la hauteur irrégulière d’immeuble à un énorme biscuit petit beurre grignoté, me fait penser à un arc-en-ciel à la Chaplin, muet et en noir et blanc.
Une voiture passe, elle a les phares allumés, il est vrai que le ciel en écharpe sombre se prépare pour la nuit. Elle ne ralentit même pas, le ou la conductrice, je ne vois pas bien à cause de l’éclat jaune des lanternes de la voiture, ne semble avoir rien vu, pourtant à l’arrière un enfant a jeté un regard incrédule sur la scène, je l’ai aperçu par la vitre arrière, qui, elle n’est pas éblouie par les phares. Le silence et le froid reviennent.
Ma décision est prise, je ne retournerai plus à l’école. Adieu mon cartable et sa cohorte de fournitures idiotes nées des listes détraquées de professeurs despotes. Ces seigneurs du si petit royaume de leur classe, goûtent chaque année au pouvoir grisant du roi visitant ses provinces en proclamant ses exigences ubuesques et en passant dans les rangs pour s’assurer de l’allégeance de chacun. Les vents réclamèrent Iphigénie à Agamemnon, Madame Grangé un cahier à grands carreaux petit format et à spirale, muni exactement de 96 pages, avec un crayon HB 3 sans gomme au bout. Comme si les triangles rectangles y seraient plus d’équerre, et les additions pratiquées sans retenue. La ligne Maginot ne sera-t-elle pas franchie, si j’écris dans un cahier petit carreaux sans marge à la place de grand avec marge ? La révolution française fera-t-elle couler moins de sang dans les rues, et de tête dans les paniers, si mon stylo est à plume plutôt qu’à bille.
Cette manie de demander de l’encre de chine et des plumes Sergent-major, pour faire trois dessins, et pourquoi pas des plumes d’oie, de la cire et une bague à cachet.
Non je n’irai plus à l’école pour servir de jeux favoris à une bande de prépuberté qui mange des céréales à la cruauté tous les matins. N’étant pas assez intelligent pour s’unir autour d’une bonne idée, ils préfèrent en troupeau se rassembler autour d’un souffre-douleur, la méchanceté en groupe génère chez ces primates un sentiment de supériorité d’impunité, et de rapprochement. Ils s’unissent contre quelqu’un, partageant la passion jouissive d’être bourreau, par conviction parfois ou pour faire partie du groupe, et ne jamais être au grand jamais qu’importe le prix des exactions à commettre, celle ou celui que l’on pousse dans l’escalier, ou que l’on mime en imitant le cochon. N’être jamais celle ou celui qui arrive en retard en cours parce qu’il cherche son sac, qui finalement était caché dans la fétidité d'un sol de toilette ou perfection de la chose dans la cuvette. Je suis une petite fille de 12 ans, (même si je réfléchis sur certaines choses comme les adultes) presque comme les autres, Ce n’est pas ma faute si j’ai sauté une classe et si les professeurs ne comprennent pas mes questions, si je ne rigole pas avec un air ahuri pour rien.
Maintenant que j’ai décidé de ne plus aller à l’école, je ne souffrirai plus de ces misères assassines.

Chapitre II
J’ai retrouvé une vieille ordonnance presque vierge dans un placard de la cuisine, si je veux que mon absence de l’école ne m’attire pas les foudres de ma mère, il faut que je triche un peu. Mon habilité à l’écriture me permet de vite faire un faux acceptable, je glisse la contrefaçon dans une enveloppe comme un agent secret cachetterait les documents assurant sa couverture. Ce matin, je suis partie comme d’habitude à huit heures moins vingt, la grande aiguille de la pendule de la cuisine m’a donné le signal en chatouillant le sept, qui cache un trente-cinq, du cadran comme tous les jours d’écoles. Ma mère qui travaille de nuit, est rentrée une heure plus tôt et dort dans son lit, petite je disais que j’avais une maman chauve-souris, elle venait me chercher chez la voisine où je passais la nuit. Depuis mes dix ans je reste seule pour dormir la nuit, même si charlotte, la voisine, est juste sur le palier d’en face. Je me sens légère comme jamais sans mon sac d’école collé à mon dos, je ne suis plus une tortue torturée, une bossue du savoir scolaire, un escargot cargo. Il fait encore doux pour un mois de novembre, ce n’est pas moi qui le dis mais c’est le voisin, baguette sous le bras, il raconte cela à une passante qui fait semblant de si intéresser tout en filant rapidement sur le trottoir, avec des petits pas trottinant dans des bottines, et sourire construit de politesse tirant en sillon sur le maquillage. Les joies des retraités d’avoir l’une des premières baguettes ! C’est quand on n’a pas besoin de se lever tôt que l’on tombe du lit à l’aurore. Je me retrouve bien bête finalement les bras ballants, pour me donner de la contenance, je vais chercher un réceptacle à contenu. Je fais demi-tour pour récupérer un vieux sac à main de maman, le petit vieux continue de parler du temps, mais il a changé de victime. Je re-rentre sans faire de bruit, caressant doucement la poignée pour qu’elle dise aux gonds de ne pas grincer, je n’ouvre de la porte que le nécessaire pour pouvoir passer. Celui-là, ce vieux marron à l’air assez généreux pour y accueillir ma nouvelle vie, j’y fourre mon pot de vieux crayons, qui contient aussi une gomme et une paire de ciseaux, il ne trônera plus de son inutilité sur mon bureau, je travaille toujours de toute façon sur la table de la cuisine. La porte reste docile quand je la referme, juste la serrure cliquette un peu fort quand je la verrouille en tournant la clef, pourtant j’ai mis bien droite la poignée. J’ai l’impression d’être de plus en plus transparente, la voisine, celle du troisième étage qui a autant de couches de maquillage que d’années au-dessus de la cinquantaine, a failli me renverser dans l’escalier, téléphone à l’oreille elle parle avec je ne sais qui, mais pas très sympathiquement. D’habitude elle baisse le ton quand elle croise des gens, puis fait un sourire mielleux pour recommencer plus loin ses vocalises. Quand je dis plus loin, c’est hors de portée visuelle, elle n’a pas dû avoir Monsieur Aguerre en physique, il lui aurait appris la différence entre les ondes lumineuses et les ondes sonores, et leurs réactions bien différentes à la rencontre d’obstacles. Elle s’habille toujours comme si elle allait en boite de nuit, ce n’est pas moi qui dis ça, c’est Charlotte, qui l’imite même après deux coupes de champagne. Ne voulant pas me faire remarquer, sans mon cartable et avec ma délicieuse culpabilité, j’ai fait ce que je sais faire de mieux, le caméléon de tapisserie, le miroir transparent, bref l’insignifiante. L’air dehors a vraiment une autre saveur quand on se sent libre, je repense à ces films où on voit un prisonnier sortir d'un pénitencier en respirant à plein poumons, à ces animaux que l’on a soigné et qui retrouve la liberté, lâchés en pleine nature, courant, courant en laissant tout sentiment de gratitude le long du vent de leur course. Ce n’est pas les cours que je fuis, non parfois il y a des choses intéressantes même si elles sont expliquées avec la passion d’un mouton pour les trains, c’est les autres que je ne veux plus voir. Pourquoi les moutons n’ont-ils pas la même fascination pour le cheval de fer que les vaches ? C’est vraiment des choses que je n’apprendrai jamais à l’école, ceci me donne une raison ou une excuse de plus, s'il m'en fallait, pour ne plus y aller. Et maintenant que fais-je faire ? J’entends la musique et battre les tambours derrière cette phrase, c’est la faute à maman, à Becaud, et ses vieilles rengaines, comme je dis pour la taquiner. Au fond j’aime bien les chansons qui racontent quelque chose avec émotion, et de préférence en français pour que je puisse comprendre toute les subtilités. Donc j’aime bien ces anciens tubes, en plus ils font un pont entre maman et moi quand on les écoute dans la voiture. Le reste du temps, il est difficile de traverser la rivière de nos différences, nos rives sont, comme deux continents les meilleurs jours, deux planètes le plus souvent. J’aurai aimé que ma maman soit comme la lune, qu’il y est en son creux une mère de la tranquillité. J’ai entendu à la radio que l’on a observé une éruption volcanique gigantesque sur Vénus, et il semblerait que son atmosphère tourne à toute vitesse. Ma mère doit plutôt être cette planète là, sauf qu’elle est loin d’être une étoile du berger guidant les marins, non, elle attire juste, comme un phare maudit, les tordus et les ratées. Sa vie amoureuse est un anti-conte de fée, elle rencontre un pseudo-prince charmant qui se transforme rapidement, et bien avant le troisième chapitre, en crapaud, il est vrai que les crapauds sont doués pour faire gober n’importe quoi. Déjà mes pas me mènent vers l’école, la force des habitudes ou le mécanisme d’un réflexe Pavlovien, je ne pensais pas avoir une part si importante d’un ancêtre commun avec les chiens dans ma moelle épinière. Je pense à la moelle épinière, car en aucun cas mon cerveau qui a tant souffert dans ce collège n’a pu commander mes jambes dans cette direction, tant et tant il a échafaudé des stratégies pour commander mes pieds  vers une course effrénée dans le sens opposé du collège, qu’aujourd’hui il ne peut que vouloir aller ailleurs. Comme un conducteur qui vient de s’apercevoir de son microsommeil, je me ressaisis, je serre plus fort le volant de ma vie, et je bifurque à droite dans une petite rue à sens unique. À sens unique ! Alors qu’elle m’ouvre des multiples horizons, cela n’a aucun sens. C’est les rues, qui mènent vers le collège, qui devraient être étroites à ne pouvoir se croiser, être balisées dans une seule direction, au moins en arrivant on ne se ferait pas d’illusion, le chemin aurait la structure de ce qui nous attend, nous pourrions dès l’entrée jeter nos chimères dans le caniveau, jeter nos oripeaux d’illusions au sol ; purger, comme on vide un gros bouton purulent, nos espoirs de notre cervelle. À l’école primaire j’étais dans un cocon où je m’ennuyais un peu, je rêvais de la sixième, de l’école des grands. Très vite j’ai compris le lien étroit entre le rêve et le cauchemar, naissant de la même somnolence, ils s’entremêlent comme deux dragons, de loin ce n’est que magnificence, de prêt on ne voit plus rien, on sent juste la brûlure et le souffle chaud pénétrer la chair. Il va bien valoir que je trouve un endroit pour passer la journée, un endroit où je me sentirai bien, où personne ne s’étonnera de me voir, un endroit cultivant la discrétion et le silence. Il y a bien le bois derrière l’immeuble, mais c’est trop près de la maison et le petit groupe des troisièmes, ceux qui me donnent toujours une tape sur la tête en m’appelant miniminus quand ils me croisent, y vont pour fumer des joints. Les cigarettes qui rendent idiot, eux, ils ne risquent rien, cela pourrait même leur donner une illusion d’intelligence. Il y a bien un endroit auquel je pense, un endroit qui sent bon le bois et son frère frêle de cellulose, un lieu de calme et de silence où les gens ont la tête tellement absorbée dans leurs belles pensées sérieuses, qu’ils ne peuvent pas prendre cas d’une petite souris comme moi. Un palais où les lingots s’ouvrent pour montrer leurs vraies valeurs. La bibliothèque. Celle de notre ville est immense, des milliers de livres y dorment en étant rarement dérangés par la population. La première fois que j’y suis allée c’est en cm1, avec la classe (déjà à l’époque on me reprochait de parler comme une adulte), cela a été un enchantement, je m’étais éloignée du groupe qui regardait les BD, la perspective, de toutes ces étagères remplies de milliers d’histoires traversant les siècles et les idées, me subjugua toutes en me donnant le vertige.
Je me rappelle d'abord d'avoir aimé ce silence feutré qui pousse les gens à murmurer, semblable au sentiment que l'on peut avoir, croyant ou non croyant, quand on pénètre dans une église, une mosquée, un lieu de culte. Ce vieux bâtiment restauré, entre moderne et ancien, donne un esprit particulier. Le hall d'entrée, où à la place des anciennes portes d'usine  a été installé des parois de verre, donne une lumière chaude sur le parquet chêne foncé. Il est agréable j'imagine de s'installer sur un des deux fauteuils en cuir jouxtant l'entrée, chauffé par les rayons bas du soleil d’hiver et épouser par les coussins le corps doit se sentir apaisé, la chaleur doit faire exhorter l'odeur du vieux cuir juste craqueler comme les premières ridules des adultes trentenaires aux coins des yeux. En rentrant, du bout de mes doigts j'ai caressé un des fauteuils, pour m'assurer que leurs promesses sont à la hauteur de mes envies, le seul bémol c'est la proximité du bureau d'accueil et le va-et-vient de l'entrée. Pourtant qu'il est agréable de tourner les pages à la clarté de la lumière naturelle tout en étant dans un cocon de chaleur et de cuir. Qu'elle bel état fœtal pour un lecteur, propice à la dégustation d'aventure, neuf et vierge pour apprécier la lecture, je me suis dit que j'en trouverai un autre plus enclin à l’intimité indispensable entre l’auteur et son lecteur. Je me rappelle du tourbillon en voyant tant et tant de livres réunis dans un même endroit, des petits, de poches, des grands, de sac à dos, j'imagine ! Des touts neufs sentant encore l'encre fraîche, des vieux ayant tellement bourlingués que leurs oreilles sont toutes écornées, des à couvertures souples pour laisser glisser les histoires, et d'autres à couvertures rigides pour des choses peut être plus durs et plus sérieuses. Mais mes préférés, d'un point de vue du toucher et de l'odeur, c'est ceux reliés en cuir de couleurs, vert, marron ou noir. Le papier à l'intérieur pour certain et jauni et fragile, on peut y voir des micrograins de beauté tentés de manger les mots, mais qu'elles odeurs ! La qualité du papier est un bon marqueur de son âge et de la richesse de l'époque de son impression, ça, je l'ai entendu à la radio dans une émission. J'aime l'objet Livre comme certains aiment les roses ou les vêtements. Je me promenais dans les allées comme je le ferais dans un jardin botanique à travers buisson et arbres centenaires, le livre lui aussi séquestre par sa nature du carbone, tout en libérant des idées, des émotions, du savoir et du rêve, c'est sa respiration. Le nez en l'air, les yeux partout, mon égarement m'avait, à l’époque, attirée vers une étagère reprenant la forme d’une armoire normande à la perspectif infinie, marquée : Astre et Espace. Le tourbillon du savoir m’avait, (et encore aujourd’hui) coupé les jambes et pourtant, j’ai pu parcourir l’univers en deux heures, je dis deux heures mais dans ce tourbillon le temps m’a paru relatif en m’éloignant de notre système solaire. À ce moment-là dans ma vie, les naines blanches ont disparu des histoires pour enfants, pour devenir des soleils en fin de vie essoufflés par une existence d’éclat.
Oui je vais faire de la bibliothèque mon sanctuaire, mon lieu de voyage immobile, mon bateau à l'ancre lourde et ivre de voir le monde défiler autour de lui. Ici je vais choisir mes vies, sauter d'un cheval qu'une indienne m’aura échangé contre le manuscrit de Calimity Jane et de Phoolan Devi, Courir au galop jusqu’à une piste de terre et de nids de poules pour voler au-dessus de la cordillère des Andes avec Adrienne Bolland. Je la lâcherai juste avant qu'elle trouve le chemin, la faille, le passage entre ses deux falaises comme plutôt lui avait indiqué une voyante, j’atterrirai sur l’avion de d’hélène Boucher pour l’accompagner dans son record de vitesse sur 1 000 kilomètres laissant dans la traîne de son avion de nombreux hommes. Je la laisserai festoyer cela, pour ma part je volerai, de mes propres ailes jusqu'au Tibet, là je mettrai mes pas dans les pas de sagesse et de déraison d'Alexandra Davis-Néel. Enfin c’est en société avec Olympe de Gouge que je finirai pour prendre un thé. Toutes ces femmes valent mille Erzog, et autant qu’un Guillaumé, elles ont un défaut majeur, celui de ne pas faire partie de la bonne caste, celui de ne pas avoir entre les jambes une excroissance phallique conférant ce sentiment si légitimé par notre culture, de surpuissance. Mais il suffit de fouiller les coins cachés de notre histoire, de parcourir les rayons mis en avant de la bibliothèque pour les découvrir, ces femmes ont brisé le joug social pour tout simplement montrer le meilleur et le pire de leur nature humaine à l’égal des hommes. Heureusement, l'an dernier un joli petit carnet résumant et résumant les livres sur les femmes aventurières ou ayant marqué l’histoire, m'a été donné par une pionne de l'école, elle m'aimait bien, et moi aussi, dommage qu'elle ne soit pas restée. J’ai toujours ce trésor de carnet sous l’oreiller de mon lit qui me rappelle par infusion à travers le coussin dans mes rêves, que malgré l’apparence faible que je peux avoir, je pourrai vivre des choses grandes. Hélas, en ce moment l’infusion, faite de ces belles feuilles, n’est pas performante, mes songes sont plutôt sombres et statiques. Il ne me reste plus qu'à rentrer dans ce palais. Enfin si j’arrive à passer sans me faire voir de Madame Bertin la bibliothécaire. Elle semble vouloir garder ce château du savoir et d’histoires, juste pour elle, moins il y a de gens et mieux elle se porte, il semblerait.

Chapitre III
Me voilà devant la porte d’entrée de la bibliothèque, personne à l'horizon, j’entre d’un pas franc de souris apeurée et méfiante, semblable à un enfant devant le sourire d’un dentiste roulette à la main. Les yeux aux aguets pareils à un chevreau sentant l’ombre du loup caché derrière un fourré, je passe la partie découverte de l’accueil. Ouf je suis passée, je me faufile pour me fondre très vite dans l’allée des romans provenant du grand continent américain, d’Ushuaia à l’extrême nord du Canada. Quel bonheur cette senteur, je prends un roman au hasard,  je l’ouvre en son centre pour planter mon nez au milieu ses pages semblablement à ce que je ferai avec une fleur de jasmin d’un matin arabe, j’aspire la fragrance de sa rosée fraîche et volatile. J’aspire, toute la trame du livre, avec l'odeur, j’hume les histoires, les idées, les humeurs, je suis une abeille à la sortie de l’hiver  me gavant d’un parterre de fleurs fraîchement écloses. Mon pollen de lettres sur les cils du nez, je bourdonne de plaisir dans l’allée, la lumière tamisée du lieu me semble éclatante, le bois des meubles devient bois de rose. Mon regard butine au hasard les tranches de livres qui sont semblables à des tranches d’existence que l'on vit par procuration, Bernard Clavel sent la terre et la neige, Amarok me lèche le visage,  je sens, la douleur, la chaleur de ceux qui sont partis sans rien, pour démarrer une autre vie. D’Hemingway, j’hume le nectar du verre de rhum de La Havane qu’il a la main, tout en sentant sous la paume de mes mains, la peau parchemin, à force de sel et de soleil de son vieil homme. Alexandre Dumas a la fragrance des drogues rapides, et me fait confondre trois et quatre. Je viens de voir une ombre furtive passer au loin, peut-être un fantôme me dis-je en rigolant. Je repars dans mon vol d'hyménoptère enivré pour tomber nez à nez avec Cyrano, c’est des souvenirs de centaines de verres bus, et d’une ivresse aérienne qui me revient de l’an dernier. Tant qu’à boire des breuvages interdits et légèrement soufrés, je viens partager une coupe de champagne et la couleur des sentiments avec Kathryn Stockett, ce n’est pas raisonnable pour une fille de mon âge, je laisse la raison à ceux qui ne savent pas imaginer leur vie et affectionnent les chemins tracés par deux barres parallèles métalliques froides, entêtés à garder le même écartement de gare en gare, voulant toujours se mettre au niveau à chaque passage de routes. Ce parcours est grisant au point de continuer à engloutir et engloutir tous ces mets jusqu’à ce que je ne puisse plus rien avaler. Il faut que je fasse une pause dans ma traversée, repue comme après un repas de baptême je me dirige vers le fond de la bibliothèque pour m'asseoir sur une chaise certainement laissée là par Eugène Unesco. Dans une demi-somnolence, quelque chose me trouble et m’attire l’œil depuis un moment, je n’avais jamais vu cette porte avant. Elle est moins haute que l’habitude que leur donne les menuisiers, le pommeau rond est fait de nacre détient en son centre le dessin d’un œil, d’un œil fermé. Je tourne autour, mais que d'un côté, en n’osant la pousser. Je décide de m’installer dans un coin, sur un de ces fauteuils de vieux cuir faisant l'angle, en prenant un livre à l’aveugle intitulé manuel d'intégration dans un environnement hostile, le regard double, visant deux foyers, les écrits et la porte. Cela me fait penser à la fois où j’ai souhaité m’intégrer dans le groupe. Voulant appliquer le principe des vases communicants, je m’étais dit, à l’époque, qu’il fallait transvaser les haines sur une autre tête, qu’elle soit turque ou d’une autre nationalité peu importe, la stigmatisation n’a pas de passeport, le prétexte ethnique n’est qu’une focale comme une autre pour canaliser leurs envies de déverser leurs rages. Qu’est ce qui peut réunir une bande de boutonneux autour d’un projet commun, qu’elle est le meilleur moyen pour fédérer une bande de cerveaux chou-fleur après le passage d’une horde de lapins crétins affamés. Qu’est ce qui rassemble un groupe homo sapiens sapiens resté bloqué il y a des milliers d’années dans leur évolution. Trouver un souffre-douleur, un autre souffre-douleur. La loi de l’école veut que : soit tu fais partie des bourreaux, soit tu fais partie des victimes ; soit tu allumes le bûcher, soit tu es sur le bûcher, selon la position tu n'apprécies les nuances orange jaune des flammes de la même façon. Soit tu coupes les têtes soit tu perds la tête. Ils veulent de la sorcière, il fallait que je me trouve une remplaçante, un objet de substitution, une fontaine à Subutex, une autre à habiller de miroir aux alouettes, une copie à badigeonner de miel pour ces nuées d'insectes. Il faut que j'apprenne les chants des sorciers africains, ceux qui font se détourner les nuées de criquets vers la contrée d'à côté, apprendre comme les magiciens à faire focaliser l'attention sur autre chose, pour pouvoir disparaître tranquillement. Un chien lâche son os pour un plus gros, une lionne poursuit la proie la plus facile à attraper, un sadique torture la fille qui va hurler le plus. Dans la classe il y a une fille un peu grosse et qui a deux ans de retard scolaire, dès qui ont deux ans de retard mental dans la classe il y en a toute une grappe, mais elle a redoublé deux fois. Elle ne comprend rien en cours, son bulletin est d’une constante sidérante, elle a  la chance qu’aucun prof n’est encore inventé les notes négatives. Elle travaille pourtant, comme si elle était dans des sables mouvants, plus elle y met de l’énergie plus elle s’enfonce. Elle n'est pas dans son élément, demandez à un crocodile de monter à un arbre, il sera remisé dans la catégorie des nuls, des incapables, des bons à rien et tant qu'on lui dira : « monte, monte à l'arbre, c'est ta seule planche de salut », il n'y arrivera pas, il fixera l'arbre comme une montagne prête à l'ensevelir. Il suffirait peut être de lui montrer sa rivière, là où il réconciliera toutes ses aptitudes, fendant l'onde avec la maestria de la grande musique, tout le monde a un domaine de compétence.
J’ai donc lâchement décidé, c’était un mardi, de mettre ma stratégie en place, l’imprégnation de la lecture des liaisons dangereuses m’avait donné tous les outils de noirceur en mettre en place, j’ai puisé au fond de moi toute la haine que j’ai reçu depuis mon entrée au collège, c’est bien plus facile que je le croyais le puits est sans fond. Ce jour-là a commencé par le cours de dessin, si on peut appeler ça un cours car la prof d’art plastique a le charisme d’une limace, et l’autorité d’un phacochère devant un groupe de lions affamés. J’avais mis un plan d’attaque dans la nuit, d’abord m’asseoir à côté d’elle, c’est souvent la seule place de fille qui me reste, les gamines superficielles mimant les adultes régressives vont par paire pour pouvoir alimenter leur discutions récipient d'air, pour mieux faire circuler d’une tête à l’autre tête la maigreur famélique de leurs idées. Le jour où elles apprendront la théorie du vide, si elles font des études, elles auront un avantage significatif entre leurs deux oreilles, elles ont appris à lire dans des magazines de mode, elles piochent leurs comportements et leurs embryons d'idées dans la même "littérature" affligeante. Comme une poche plastique oubliée sur un air d'autoroute, elles volent au gré du flux de voiture en s'emplissant de l'air pollué environnant, aimant et détestant ce qu'on leur dit d’aimer et de détester, avec une durée si courte dans leurs convictions qu'elle ferait pâlir de peur un éphémère si on lui disait que son existence, a la durée de leurs convictions. Certaines, si elles marchent sur la plage et qu'elles ramassent un coquillage pour le mettre à l'oreille, n'entendront rien, normal c'est le coquillage qui écoutera le flux et le reflux des vagues produites par la cavité creuse de leurs pauvres boîtes crâniennes. Je ne vais pas en rajouter pour expliquer mon sentiment à leur égard, ma méchanceté se rapproche de la leur, je ne me reconnais plus, écoutez plutôt ce que j’ai fait, cela certainement vous laissera un dégoût pour ma personne, il ne sera rien par rapport à celui qui je m’inspire.
Voilà comment tout cela s’est passé, et ce dont j’ai si honte d’avoir fait :
Une fois que tout le monde fut assis, ce qui prit comme d'habitude dix bonnes minutes et pas de celle qui font soixante secondes non, les plus longues, celles de soixante-quinze secondes. Fabrice le petit caïd de la classe commença à piocher dans sa réserve de projectiles, un élastique entre son pouce et l’index, la fronde mi-humaine mi-plastique est prête, un premier vint me percuter l’oreille droite, le petit bout de papier me fouette le sang. Un deuxième me percute la nuque, enfonçant un peu dans mes entrailles le peu d’estime de moi-même, (L’estime est comme une vrille, quand elle tord mes boyaux dans le sens inverse de la rotation de la terre pour s’en aller.). Les rires gras qui suivent en se propageant dans la classe, me cingle les joues comme une paire de claques. Je ravale ma salive, je ferme les yeux, afin que mes paupières refoulent l’eau, qui a eu tendance à condenser à la surface de mes globes oculaires, puis je lève le doigt. Un hochement de la tête du seul adulte de la classe m'autorise à parler dans ce bruit.
— Madame, est ce que je peux changer de place, je n’ai pas assez de place à côté de Karine.
À ces mots la classe se fige, certains sont stupéfiés, d'autres cherchent à comprendre pourquoi les premiers se sont tus. Le brouhaha incessant tombe en surdité, (ce qui est un exploit dans le cours de dessin) ma voisine met un certain temps à comprendre ce qui se passe réellement, elle baisse la tête, réflexe conditionné par des années de victimisation. Puis comprenant toute la teneur de mon propos et mon changement de case, passant de victime à assassin, elle rougit d’un écarlate ahuri. Elle croyait être sur le même bateau que moi, elle était persuadée d’avoir mes coudes serrés contre les siens, d’avoir quelqu'un à la barre pendant qu'elle fait la vigie, que nenni. Au lieu de cela elle vit une mutinerie, je la trahis dans notre accord ; l’accord implicite des petits, des "qui craints", des têtes de Turque, qui doivent se soutenir, ou à minima ne pas se déchirer. Elle avalera trois bountys à la récréation pour adoucir sa douleur,  le sucre, son faux ami viendra se déposer sur la plaie profonde et à vif, que je viens d’inciser.
— Si tu veux Camille, me répond le pantin au tableau, avant même que l’information ait réussi à être correctement traitée par ses synapses.
Je ramasse mes affaires et je vais pour m’installer à côté de Franck le toutou de Fabrice, ils ne sont plus sur la même table depuis que le proviseur a donné l’ordre de les séparer après une de leurs énièmes frasques.
— Dégage, vient pas à côté de moi, me lance-t-il en me voyant regarder la place vide qui lui tient compagnie. Je m’assois. Toute la classe se met à rire.
— S’il vous plaît les enfants en silence, dit la prof en bruit de fond. Je regarde Fabrice qui est trois places plus loin sur la droite, et je lui dis.
— Je te propose une partie de projectiles en dix points, je joue mon goûter. Au même moment je sors de mon sac un paquet de Granola que je lui exhibe.
Il s’apprête à me répliquer mais la prof se retourne, il se tait, puis une fois que la craie à repris son rythme, mon adversaire de jeu me lance.
— Si je le veux, je n’ai qu’à te le piquer à la récré.
— Tu refuses le combat. Les deux rangs autour de nous se taisent, ils n’en croient pas leurs yeux, moi l’insignifiante, moi le microbe, celle que l’on pousse dans les escaliers, que l’on insulte par habitude, que l’on frappe pour varier l’habitude, je déclare la guerre. Cela est aussi surprenant qu'une attaque simultanée de la principauté d'Andorre contre les deux pays jouxtant ses frontières, aussi extraordinaire qu'un quinze en maths pour eux. L’agneau, pourtant déjà inscrit au menu afin d’aiguiser les dents des loups, se permet de lever la tête. La petite, celle à qui on vole régulièrement son dessert à la cantine, ou quand on ne lui vole pas, on lui écrase le nez dedans sans qu’elle bronche, celle-là même se met à réagir. Celle qui n’ose se déshabiller au vestiaire de sport et que les groupies du groupe avec leurs deux ans de plus et leurs corps et leurs seins de pétasse, s’amusent à mettre de force sous la douche en la traitant de petites filles toute en pinçant sa poitrine si plate à côté de celle de ses bourreaux, celle-là fait un geste de rébellion. Je les entends se dire « si les faibles se rebellent ou va leurs mondes ? »
— OK, mais c’est cinq jours de Granola que je vais gagner. Fabrice ne voit pas l’utilité de parler de sa contrepartie, pour cela il aurait fallu que l’idée de perdre puisse effleurer son esprit.

— À toi l’honneur, microbe, rajoute-t-il en ricanant normalement (normalement pour lui c’est forcément un rire bête).

Je sors de ma trousse mon arme, je l’ai fabriquée hier soir, , mon arme est constituée de trois élastiques tressées, s’il y a après ce coup d’état une enquête policière je ne pourrais nier la préméditation, j’ai préparé ce moment dans les moindres détails. Mes morceaux de papier aussi sont confectionnés d’avance, tous ont la même forme et le même poids, sur cinquante préparés j’en ai sélectionné quinze. Je vise, ma main droite s’éloigne de ma main gauche en forme de fourche, j’ajuste et je lâche. Sans hésitation l’obus de papier percute le dos de la grosse, étant passée de l'autre côté je dois l’appeler comme cela. C’est plus facile de faire du mal à sa victime quand on peut l’insulter, la déshumaniser. Un point, Fabrice enchaîne et marque aussi. Je vise maintenant les oreilles, en l’annonçant d’avance. Les tires fusent. Mouche pour moi à deux reprises, un coup de moins pour le petit caïd. Je fais semblant de ne pas voir les yeux de Karine devenir rouges, il faut avoir une vision sélective pour être bourreau, mais je sais tellement bien ce qu’elle ressent. Au fond de moi il y a forcément une résonance, j'essaye de l'étouffer, de la juguler, de la museler, de saucissonner tous ces sentiments d’empathies, de bienveillances, de consciences de la souffrance de l’autre, je veux les jeter dans le Styx pour qu’ils brûlent à jamais en enfer. Sa souffrance résonne dans mes tripes, je lutte pour que ce diapason ne soit pas celui des pas des troupes de fantassins quand ils traversent les ponts.
Je suis à huit chiques réussies sur neuf, le caïd à sept. Il me regarde, son honneur, sa place, sa position de roi des crapauds au milieu des batraciens atrophiés est en jeu, il est furieux, la perte de contrôle n'est pas loin. Il réfléchit, toute son intelligence est au service de son pouvoir (petite majesté des mouches) puis il me lance :
— Si on touche la prof cela vaut deux points.
Ce n'est pas une question, je n'ai pas mon mot à dire, j'ai voulu jouer, et bien voilà, je n'ai plus le choix, je comprends aussi à ce moment-là que peut-être Fabrice n'a plus le choix depuis longtemps. Le matin en se levant et en arrivant au collège il doit endosser son costume de petite frappe qu’il s’est fabriqué pour exister, le devoir de se conformer à ce qu’il montre a pris la place sur ce qu’il est.
Je tends l'élastique, la prof se retourne à ce moment-là, ouf je le camoufle en plongeant ma main dans ma trousse. Elle se doute de quelque chose, je le vois bien, il y a peu de bruit dans la classe, fait rare pour ses cours. Comme une biche vouée à servir de repas dans la forêt au moment où ; les oiseaux ont arrêté de chanter ; les feuilles ont stoppées leurs frissonnements innocents ; et les lapins ont plongé dans leurs terriers, elle a les sens en éveils, ne sachant d'où le malheur va frapper, refusant d'y croire alors que son instinct lui dit le contraire, comme une vision aveugle, elle se retourne, bien obligée, vers la perspective inachevée qu'elle a tracée au tableau. Inquiète, elle brosse les dernières lignes qui en feront une rue bordée de roses trémières. Je ne peux plus reculer, à nouveau je bande entre mes doigts le propulseur de ma fronde mi-humaine mi-mécanique, le projectile est en place, mais je me rends bien compte qu'il est trop léger pour avoir une trajectoire droite jusqu'à ma nouvelle victime, elle est bien à huit mètres. Dans ma tête cela tourne, je n'ai pas l'habitude de monopoliser mes connaissances pour faire du mal, ma partie noire doit être bien sombre pour que je l'aie enfouie aussi profondément. De l'eau, le papier va pomper le liquide et s'alourdir. J'immerge ma roquette de papier dans le pot de mon pupitre, qui d'habitude sert à nettoyer mes pinceaux. Mon arme est à nouveau chargée, je tire, le projectile traverse la classe et frappe à l'épaule la blouse blanche de la professeur déchue de sa classe. Le papier, après avoir marqué d'un halo bleu sale le tissu blanc de la blouse tombe par terre, vidé de son venin, mais encore plein de mépris, son cadavre de papier au sol la nargue. Il crache encore une peu de son sang bleu. Il est le symbole, du mépris ultime, elle est si seule derrière son bureau, nous sommes si nombreux plein d’énergies négatives de l’autre côté. Ces chiques aux pieds du bureau sont comme des morceaux d'elle, belle feuille au départ emplie de promesse sur le papier du ministère de l'éducation, puis froissée, coupée, mise en boule pour servir de projectile de première ligne, un sursaut de dignité pendant le vol, pour finir détritus au pied d'une estrade de bureau devenu caniveau pour la lie de son art. Fabrice enchaîne son tir, neuf heures vont sonner et la prof n'ose se retourner, elle fait semblant de ne pas avoir senti le premier impact. Au premier rang Léa lève le bras pile dans la trajectoire inventée par la fronde de Fabrice.
— Aille, s'écrit la gourdasse au bras levé, elle est une victime collatérale.
J’ai gagné, le brouillard et la pluie ont fait vaincre certaines armées (demandez à Napoléon), l’impondérable fait partie intégrale de l’issue. J’ai gagné et je suis sûr de mon fait en cet instant, je laisse un court instant couler dans mes veines ce sang épais, riche et noir il me donne la satisfaction d’être bonne dans le mal.
La jubilation de ma victoire est de courtes durées, je ne défilerai pas sur les champs Élysée, je n'ai pas le temps de planter mon regard de triomphe sur le vaincu car la prof se retourne, elle a les yeux rouges, j'y vois tout son désespoir et l'énergie qu'elle met pour ne pas s'effondrer, j'oriente mon visage vers Karine qui me regarde avec l'incompréhension des gens qui sont trahis par les leurs. La nausée, le dégoût de moi me serre la gorge, mon estomac se convulse pour me fuir, mes tripes tant emplies de ce que j’ai voulu refouler pour être cette peste se tordent pour se purger, je voudrais être une fleur qui vit son cycle à l'envers, me ramasser sur moi et redevenir graine sous terre, profondément sous terre. La sonnerie dans sa bonté donne le signe de la dispersion générale, les chaises grincent, les sacs justes gavés des affaires de chacun s'arrachent du sol, un bouchon se condense à la porte de sortie, cette dernière riche de ses années d'expériences, tremble devant cette horde, et s'ouvre presque toute seule dans un fracas.
Je ne peux suivre le troupeau, mes jambes, qui elles aussi ont honte de moi, refusent de me porter vers le groupe, me privant de mon intronisation, de ma mutation de gibier à prédateur, de ma sublimation en son sein. Étant contrainte à l'immobilisme, je ne peux qu'observer la salle où à présent nous ne sommes plus que deux. Je la vois, et je ne vois plus qu’elle, ces yeux rougis deviennent brillants de larmes, la lèvre qui légèrement sursautée en trémolo tout à l’heure déforme maintenant sa bouche, la douleur de l'humiliation plisse son front et colore en coupe rose son visage. Sa main tremblante (celle qui sait d’un bout de craie apparaître de doux paysage au tableau) est nouée dans un mouchoir de papier, n'arrive même plus à se positionner correctement devant sa bouche pour étouffer un hoquet sanglotant. Je sens au plus profond de moi son désarroi, il ricoche dans mon être de montagne en montagne, de vallée en vallée en s’amplifiant, c'est l'écho sur le mur de ma culpabilité. Je brille d'une lueur sombre issue d'un feu alimenté au charbon noir de ma honte. On perçoit déjà la pression à la porte de la classe de l’heure suivante, elle me regarde, ravale dans un effort contrit sa salive au goût de couleuvre, et me dit :
— Cela va aller ma petite, toi tu es gentille, vas, tu vas être en retard.
— Oui Madame, répondis-je, en appuyant sur le mot Madame pour pas qu'elle oublie qui elle est.
Cela aurait été plus facile de me faire punir, de subir le retour de mes actes, de purger ma peine, pour diminuer mon sentiment de culpabilité. Le pire c’est qu’elle ne sait pas ce que j'ai fait, à quoi je me suis abaissée, à quel point, comme les autres je me suis roulée dans la fange. Il doit être dur pour ces enseignants de se faire démolir pour les êtres que vous souhaitez aider à se construire.
J'arrive à me déplacer, je me dirige vers le bâtiment de science naturelle, je fais un détour par les toilettes en espérant me passer de l'eau salvatrice sur le visage pour me laver de l'affront que je me suis fait, pour effacer le déguisement de mauvaise Camille qui me va si mal. Un bruit se mêle à l'eau du robinet. Des sanglots ? Des petits gémissements d'un animal agonisant ? Je sais pertinemment de qui vient cette plainte. J'aimerais enfermer à double tours mon intuition afin de ne pas reconnaître la voix qui se cache derrière cette douleur, pour pouvoir éviter encore un peu la résultante directe de ma tentative d'intégration et de migration. Ce n’est pas de faire le mal le plus dur, c’est d’en assumer la maternité, et de porter sur son dos cet enfant dont on tant honte.
— Karine c'est toi, karine.
— Va-t’en, tu es comme les autres.
— Non, je vais d'expliquer. Elle me coupe avec la froideur de la haine.
— Tu es pire que les autres, car j’ai cru en ton amitié.
Les mots comme des grenades à fragmentation MK II de la seconde guerre mondiale explosent à mon oreille, Chaque lettre, fragment de ces mots me frappent comme une flèche enduite de curare, ces projectiles de haine me transpercent à me déchirer les organes intérieurs, mais je trouve finalement un certain réconfort à être punie, j'ai envie qu'elle me frappe fort de ses mains, cela expurgera ma faute. Troquer des coups physiques pour atténuer ma culpabilité, je signe de suite le contrat, dites-moi où il faut faire ma griffe ! Hélas il n'y a pas de document à signer, il est caduc de fait. Chacune de nous garde ses rancœurs pour qu'elles emplissent nos mal-êtres, l'inflation de la haine et de la culpabilité qui ronge se portent bien, la floraison et pour bientôt. Je suis vide et à la fois pleine, un tourbillon prend la place de mes pensées, c’est le néant, plus rien l’espace d’un instant, puis comme un tsunami une nausée immense arrive à l’horizon de mon noir océan. Mon regard croise un miroir sale amputé d’une large oreille ne permettant de réfléchir qu’une maigre bande de mon visage. La demi-personne que j’y vois me dégoûte.
Ce n'est pas moi !
Et pourtant oui. La fétidité de mes actes macère dans mon estomac qui ne le supporte plus, la marée nauséabonde de déchet monte en spasmes abdominaux, je cours puis je plie mon corps, une main tenant mes cheveux, l'autre appuyée sur le réservoir des w-c, je vomis. Je me vide de moi-même, rajoutant des mauvais goûts dans ma bouche tout en la brûlant à coup d’acide gastrique. Des morceaux plus gros se coincent entre ma gencive et mes lèvres, je suis obligée d’utiliser ma langue, celle qui a été si habile à faire du mal tout à l’heure, pour les décoincer, quelques autres morceaux sont autour de mes lèvres et sur mon menton. Il n'est pas si facile d'être de l'autre côté quand on a une emphatique si forte, torturer son prochain demande des qualités que je n'ai pas, des dispositions dont j'ignorais l'existence. N'est pas tyran qui veut, l'art de faire souffrir sans ressentir d'émotion sauf celle de la jouissance n'est pas donné au premier amateur venu, il faut un certain niveau, du mépris de l'autre, de sadisme et du non-amour. À chacun sa sur-douance, je n'ai vraiment pas les cartes pour ce rôle, pas les épaules et pas le mental. C'est certainement une bonne chose  pour mon entrée au paradis (je n’y crois pas), mais ; pour ma survie dans cet enfer scolaire ; pour le temps présent, celui de demain et d'après-demain ; pour la réalité qui fait sonner mon réveil cinq fois par semaine comme un avis à la population avant d’emprunter le chemin de l’échafaud, tout cela n'a rien de rassurant. Je ne veux pas me trouver d’excuse, mais tous les matins d’école mon petit-déjeuner a le goût de dernier repas, la boule qui naît dès le soir en me couchant et qui grossit pendant la nuit emplit mon estomac ne laissant que peu de place pour les céréales, tartines et chocolat au lait. Le soir pour m’endormir, et pour apaiser ma boule, j’image des tas de choses ; un orage local dévastant l’école ; une tempête contraignant la population à rester chez soi ; l’annonce bienheureuse d’une épidémie par les autorités obligeant tous les enfants à rester chez eux pour quinze jours ; une maladie douce et incurable m’obligeant à rester à la maison ; et les jours les plus durs, la victoire totale du sommeil sur le réveil.
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Message par lyra22 Jeu 27 Mar 2014 - 15:10

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Message par Flo tant Jeu 27 Mar 2014 - 21:52

Bonsoir Lyra22.
C'est un peu court un point virgule, même si cela peut être lieu de spectacle.
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Message par Gianpao Mar 30 Déc 2014 - 21:26

Zzita a écrit:Pour moi tu en fais un peu trop, ça gagnerait en légèreté et en fluidité de ne pas aller chercher les étoiles, l'apoptose, ou encore "couronne de lumière"


Je partage l'essentiel des remarques de Zzita concernant l'intro sujet du fil. J' ajouterai, quitte à me faire incendier s'il y a des incendiaires, que les parenthèses me semblent des animaux parasites à chasser et détruire dans les textes. Avec les parenthèses, on a l'air d'hésiter, de vouloir se justifier, or de deux choses l'une (malgré mon non-aristotélisme, j'assume l'apparente contradiction, ce qui est, vous l'avouerez, typiquement non-aristotélicien...). Dans un texte de polémique comme celui ci présentement, un essai ou un article de presse, les parenthèses me semblent acceptables parce qu'on ne cherche pas à écrire un récit crédible, juste à partager des idées. De deux choses l'une, donc, soit ce qu'on met entre parenthèses mérite d'être mentionné dans le texte, donc les parenthèses sont alors inutiles et nuisibles, soit ça ne mérite pas de figurer dans le bouquin, donc il faut le supprimer, simplement.

Deuxièmement, car ce n'est pas fini, prennent patience mes contempteurs, les parenthèses signifient que l'auteur prend la parole au milieu du récit, ce que je trouve insupportable. Selon moi, dans le récit, l'auteur doit disparaître. Il est sous le plancher du théatre, dans le trou du souffleur, derrière les décors, sur les cintres, aux lumières, puisqu'il est à la fois auteur, machiniste, éclairagiste et décorateur,  mais le spectateur ne doit jamais le voir, sinon ce n'est plus du théatre, ça devient du cirque, un numéro de clown mais rien d'autre !

Maintenant je me tais, pour le moment...

Et je vais lire la nouvelle qui suit l'intro (exergue me semblerait plus juste...).
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Message par Flo tant Mar 30 Déc 2014 - 21:33

Merci de ton message. Je ne partage pas ton point de vu sur les parenthèses, ni sur la disparition de l'auteur. J'en prends à témoin Mo Yan. Mais tout cela reste entre para- thèse.
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Message par Gianpao Mar 30 Déc 2014 - 22:15

Ah, j'avais pas remarqué que tu es à Bordeaux... Mardi prochain, j'y viens et je vais proposer une tite rencontre l'après midi, ça peut t'intéresser ?
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Message par Flo tant Mar 30 Déc 2014 - 22:27

C'est sympa, mais je serai en déplacement car je travaille. Par contre je viens souvent sur Périgueux.
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Message par Gianpao Mar 30 Déc 2014 - 22:33

Ah, super, on peut envisager des dates !
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Message par Flo tant Mer 31 Déc 2014 - 10:31

J'attends des dates courant février. Je te recontacte.
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