Zébritude et résilience

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Message par Invité Ven 19 Oct 2012 - 9:46

Un traumatisme peut être un événement avec une grande rupture (il y a un avant et un après) mais aussi un phénomène qui se répète dans le temps. La durée et la répétition sont des paramètres à prendre en compte. Alors, oui, je partage le point de vue de Doinel sur Fusain.

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Message par Invité Ven 19 Oct 2012 - 9:54

Dans ce cas, je suis disqualifié en tant que spécimen valide de petit-traumatisé. Laughing
Mais alors, lorsque tu parlais de personnes en grande souffrance à cause d'un petit traumatisme, as-tu la certitude qu'il ne s'agissait pas souvent de cas similaires ?
De ces personnes qui ont subi non pas un (même si elles n'en ont mémorisé qu'un) mais une série de petits chocs répétés et identiques dans leur sens ? De poly-petit-traumatisés ?
Car ce genre de cas doit être courant, chaque "petit" traumatisme étant nié dans sa réalité tant par celui qui l'inflige que par celui qui le subit, "relativisé", ce qui augmente le risque qu'il soit reproduit sans qu'on s'en préoccupe.

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Message par Doinel Ven 19 Oct 2012 - 10:00

Je pense que l'importance du traumatisme se "mesure" aux effets durables qu'il a sur la personne.

Il y a des événements extraordinaires (dans le premier sens du terme) et des événements très ordinaires mais répétitifs.

Les premiers mettent à mal les défenses de l'enfant et de la personne. Les seconds empêchent ces défenses de se construire convenablement ou les détruisent à petit feu.

J'ai connu un petit événement assimilable à la gifle. Un jour, énervé contre moi, mon père a pris un martinet qu'il vendait dans son magasin et m'a donné un coup sur la cuisse. Cet événement m'a marqué parce qu'il était exceptionnel, complètement incompréhensible pour moi, mais il ne m'a pas traumatisé parce qu'unique.
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Message par Invité Ven 19 Oct 2012 - 10:13

Cet épisode m'évoque une fois de plus le thème de l'événement dont on ne comprend que bien plus tard qu'il s'agissait d'un des "petits traumatismes répétés". Toujours, donc, la difficulté à apprécier la situation, même la sienne...

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Message par Doinel Ven 19 Oct 2012 - 11:21


Et il peut y avoir eu d'autres événements encore plus difficiles à analyser. Parfois c'est tout bonnement impossible.

Je les ai déjà évoqués sur un autre fil, que tu as lu Fusain, alors excuse moi pour la redite. Je pense qu'ils peuvent faire sens sur celui ci, en rapport avec la possibilité ou la difficulté d'une résilience.

Il existe dans la toute petite enfance des événements qui peuvent avoir une influence déterminante dans l'évolution de la personne. Ces événements ne sont pas oubliés, ils n'ont jamais été mémorisés dans le cortex cérébral. Ils se sont imprimés dans le cerveau reptilien, dans le cerveau émotionnel.

Il s'agit rarement d'événements graves. Un exemple typique est celui d'une mère qui s'occupe de son enfant alors que son esprit est ailleurs. Elle est là mais en même temps elle n'est pas là. Le bébé le perçoit et en ressent une émotion très désagréable qui va s'imprimer à vie dans son cerveau émotionnel.

Sans doute ce bébé a-t'il des prédispositions génétiques pour ressentir ce problème et réagir aussi fortement.

Il y a donc, avant tout traumatisme, un terrain plus ou moins favorable pour le ressentir et pour le surpasser ou non. L'inné et la génétique d'une part (la douance en constituant une partie certainement non négligeable), les événements graves ou anodins de la toute petite enfance d'autre part (dont l'impact est lié au premier point).
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Message par fleurblanche Ven 19 Oct 2012 - 14:56

Il y a donc, avant tout traumatisme, un terrain plus ou moins favorable pour le ressentir et pour le surpasser ou non. L'inné et la génétique d'une part (la douance en constituant une partie certainement non négligeable), les événements graves ou anodins de la toute petite enfance d'autre part (dont l'impact est lié au premier point).

C'est à cause de cela que j'ai dit plus haut qu'on a tous notre lot de traumatismes : interaction inné-génétique-évènement anodin-évènement grave, un cocktail où toutes les combinaisons sont possibles, au point où je finis par me demander si le "non traumatisé" n'est pas un traumatisé qui s'ignore...
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Message par Doinel Ven 19 Oct 2012 - 15:07


Je suis d'accord avec toi fleurblanche.

Cependant, je pense qu'il convient de ne pas trop relativiser. Les Z partagent certainement dans une grande mesure le même terreau pour ressentir des traumatismes.

Même les plus privilégiés d'entre eux ont de fortes chances de trainer des cicatrices là où d'autres n'en auraient pas, ou alors de moins importantes. Mais l'expérience de la vie fait que certains vont souffrir plus que d'autres et que, parmi eux, une partie va montrer des facultés de résilience exceptionnelles.

Ces derniers peuvent atteindre un niveau de paix intérieure qui les fera ressembler aux "privilégiés" et les éloignera de ceux qui n'ont pas (encore) réussi à surmonter leurs traumatismes. Mais ces résilients et ces privilégiés resteront aussi très différents. Les premiers seront peut être plus forts que les seconds par exemple.
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Message par Invité Sam 20 Oct 2012 - 0:05

Fusain a écrit:
Mais alors, lorsque tu parlais de personnes en grande souffrance à cause d'un petit traumatisme, as-tu la certitude qu'il ne s'agissait pas souvent de cas similaires ?

Je n'en sais rien d'où mon questionnement...Je me trouve complètement démunie devant ces personnes car concrètement, celles-ci ne peuvent exprimer leur malaise, elles vont étouffer leur douleur. Si elles en avaient pleinement conscience, serait-ce mieux ? A trop réfléchir à ces douleurs, nous oublions les côtés positifs de notre vie. Il y en a toujours, même en cherchant dans le petit recoin.

Par exemple, en arrivant en France, j'ai du faire d'énormes efforts d'adaptation, de compréhension de ce nouveau monde. L'avantage est que l'effort ne me pose pas problème. J'ai le goût de l'effort, ce qui semble manquer à beaucoup de zèbres. Cela a représenté un grand avantage dans mon développement d'étudiante et dans ma vie professionnelle.

Dans ce cas, je suis disqualifié en tant que spécimen valide de petit-traumatisé. Laughing

Fusain, Ta participation à cette discussion a un sens. Ce n'est pas anodin. Ma première réaction a été de penser cela mais j'étais curieuse de prendre connaissance de ce que tu voulais dire. Comme tu as pu le constater, peu de personnes sont capables de parler de ce sujet. C'est difficile. Si tu as lu les différents témoignages, tu as du sentir l'investissement émotionnel intense. Alors, ton intervention signifie que tu sens quelque chose, tu ne sais pas si c'est vraiment cela et que tu as des doutes. Ce sujet t'interpelle.

Ensuite, je n'irai pas jusqu'à dire, comme Fleurblanche, que tout le monde est traumatisé. Tout le monde a été blessé, à souffert à un moment ou un autre de sa vie, garde le souvenir de cette souffrance mais ne voit pas sa "vitalité" profondément remise en cause. J'ai toujours mis des guillemets quand j'ai utilisé le terme de "normal". Pour moi, c'est juste une idée théorique qui représente une vie dans la "moyenne". Dans mon fil de présentation, je parle beaucoup de normalité car j'ai des doutes sur son existence. Je peux vous assurer que je connais des personnes heureuses, épanouies, tout en ayant connu des moments difficiles. Elles n'ont pas gardé les souffrances liés à ces moments dans leur âme, dans leur coeur.

Et je partage le point de vue de Doinel sur le fait qu'il existe des terreaux plus favorables aux blessures. La résilience, cette capacité à rebondir, est le pouvoir de les transformer en force (avec une fragilité résiduelle juste sur la cicatrice... faut pas se leurrer). Certains n'arrivent pas à être résilients et choisissent parfois la solution radicale pour s'en sortir.

Quand on lit les témoignages des résilients, il y a un point commun flagrant. Je vous laisse le découvrir. Il est là et c'est quelque chose de profond, de positif.

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Message par fleurblanche Sam 20 Oct 2012 - 17:14

Flagrant ? Sûr ? Smile
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Message par Invité Sam 20 Oct 2012 - 17:31

Je peux vous assurer que je connais des personnes heureuses, épanouies, tout en ayant connu des moments difficiles.

Je crois que personne n'en doute, et c'est bien pour cela qu'une personne qui ne parvient pas à ce stade, en plus de souffrir, culpabilise, en général. (Ce qui rend d'autant plus blessants les commentaires du style "Tu t'y complais". Mais laissons cela). Parce que la clé existe, que des gens l'ont trouvé, ils témoignent de l'existence de cette clé, et ça a l'air si facile. La voie a l'air si naturelle.
Mais en fait, non, et je ne vois pas non plus quel est ce point commun aux personnes résilientes : je veux bien que tu nous le donnes. Wink

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Message par Invité Sam 20 Oct 2012 - 22:02

Certains résilients l'ont écrit sur le fil, d'autres l'ont écrit sur d'autres fils : une conception spécifique du bonheur. Prendre chaque moment de bonheur intensément, sans se poser de question, et le savourer pleinement.

Cette idée apparait. L'évidence était évidente pour moi lol! car j'ai la même conception du bonheur. Cela sous-entend un rapport au temps particulier....

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Message par Invité Sam 20 Oct 2012 - 23:52

Condition nécessaire, mais suffisante, je ne crois pas.
Et puis, le problème de la souffrance est qu'elle empêche la survenue de ces moments, ce qui nous place dans un système en boucle.

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Message par Invité Sam 20 Oct 2012 - 23:56

Justement, quand on est résilient, on arrive à créer ces moments, à savoir les identifier..La plupart du temps, on passe à côté sans s'en rendre compte.

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Message par Invité Sam 20 Oct 2012 - 23:58

Je prends un exemple tout bête.
Je suis avec ma fille. Nous sommes bien ensemble. L'atmosphère est saturée d'amour. Je vais le savoir tout de suite et bien, j'en profite à fond....

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Message par fleurblanche Dim 21 Oct 2012 - 0:06

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 0:07

C'est donc une conséquence de la résilience et non une cause.
Lorsque je vis un tel moment, j'en profite - mais je sais aussi à quel point ils sont rares. Que de fois je me suis dit "c'est quand même pas mal, la vie, sans angoisses".

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 0:29

C'est peut-être une conséquence....

Alors, si je reprends mon exemple, je suis dans le moment. J'oublie le passé et le futur. Je ne me dis pas que c'est un moment rare. Je suis là et pleinement là.
Ces moments me rendent forte. Sans ces petits instants de bonheur, je n'arriverais pas à vivre. Lors des périodes très dures, je m'accrochais à ces instants de bonheur, de joie ou de beauté. Je tenais grâce à eux. Ils pouvaient correspondre à des instants fugitifs mais je les accueillais en moi sans retenu. Je dirais (en exagérant un peu) que les résilients sont des hédonistes de la vie Smile

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Message par fleurblanche Dim 21 Oct 2012 - 0:29

ça pourrait à la fois être une cause et une conséquence de la résilience, comme un cercle dans lequel les 2 éléments se nourrissent.

Je dis ça parce qu'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été une enfant pleine de vie et de gaieté, et mes contrariétés ne duraient jamais très longtemps. Jusqu'à l'âge adulte je suis ainsi. Je suppose que cette personnalité de base m'a aidée à rebondir avec plus de facilité devant les chocs de la vie.


Dernière édition par fleurblanche le Dim 21 Oct 2012 - 0:33, édité 1 fois
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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 0:32

Personnellement, j'aime la vie avec une certaine fureur, et je garde un optimisme de fond même quand je suis désespérée....La tristesse, la souffrance ne m'empêchent pas de vivre ces instants.

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 0:34

Possible; l'angoisse, par contre, ternit tout. (Les moments "sans" paraissent d'autant plus chatoyants).

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 0:41

Je connaissais des crises d'angoisse...mais jamais une angoisse sourde.
Maintenant, je n'ai plus ces crises où je m'effondrais, où me gorge se nouait, où je me sentais en danger...

Nous sommes peut-être à des étapes différentes de la résilience ?

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 0:45

J'espère. ça voudrait dire que je suis sur ce chemin.
Tiens, je me demande ce que ça peut signifier de "mieux" encaisser des traumatismes "objectivement" plus importants et "moins bien" des "broutilles".


Dernière édition par Fusain le Dim 21 Oct 2012 - 1:02, édité 1 fois

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Message par fleurblanche Dim 21 Oct 2012 - 0:58

Je ne trouve pas cela curieux , je pense que ça s'explique par le fait qu'on n'a pas les mêmes talons d'Achille, les même domaines de faiblesse. On souffre par rapport à ce à quoi on est le plus sensible, ce qui nous atteint plus profondément.
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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 12:13

Je ferais aussi une autre hypothèse : parfois, les contre-coups ne se font sentir que plus tard. Et quand cela se manifestera, tu auras du mal à faire le lien entre le malaise et ces événements (j'ai lu ce que c'était avant que tu ne l'effaces).

Dans mon passé, j'ai eu des comportements à risque. Je me mettais en danger inconsciemment, pour me sentir en vie. Alors, il faut avoir conscience que certains événements, qui semblent venir de l'extérieur, sont recherchés par nous....C'est un propos assez difficile à avaler. Mais dans mon cas personnel, je l'ai fait. Cela ne veut pas dire que ce comportement corresponde à ton cas.

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 13:08

Non, en effet. Je ne pouvais pas imaginer que la situation fût dangereuse; donc, même inconsciemment je ne pouvais pas être en train de "me mettre en danger".
Je ne détaille pas (j'ai effacé car je ne veux pas qu'on se focalise sur mon cas).

La résilience me fait l'effet d'une alchimie complètement empirique et aléatoire. Comme si on ne pouvait constater qu'après coup le chemin qu'on a emprunté, en constater la cohérence - mais rien ne s'est fait consciemment, rien n'a été planifié, on aurait pu emprunter un chemin très cohérent et échouer.

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 13:23

Dans le vécu, on ne se rend pas compte qu'on est sur le chemin de l'acceptation...C'est tortueux et on est torturé. Sur ce chemin, j'ai été obligée de me faire mal, de me mettre en danger. C'était débile et j'aurais pu subir de graves conséquences. A posteriori, c'était comme si je jouais à la roulette avec ma vie. Ca passe ou ça casse. Puis il y a une petite lueur qui a percé et je m'y suis accrochée. Cette lueur peut être une personne, une découverte sur l'extérieur (à la fin, on en a marre de se concentrer autant sur soi !!), etc...N'importe quoi pourvu que cela nous fasse prendre conscience que malgré tout, la vie vaut la peine d'être vécu. Pour moi, c'est l'écriture et ma fille.

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 13:53

Plus je te lis, plus j'ai l'impression que les mécanismes de ce qu'on appelle de manière générique "la résilience" sont très différents selon la nature du traumatisme. Un peu comme "la guérison" si on parle de maladies différentes et d'organes différents touchés.
Car pour ma part, je n'ai jamais douté que la vie valût le coup d'être vécue; ma "découverte" récente c'est que l'humanité vaut le coup d'être aimée; mais cela ne gomme rien, justement parce que le traumatisme, chez moi, pointe du doigt la fragilité de tout ce qui est notre vie. Aussi, amour de la vie et saveur des bonheurs fugaces ne sont pas des armes contre, c'est presque le contraire. Ils sont la citadelle menacée.
Mais la résilience c'est le remède à la fragilité...
Oh ! c'est inextricable, ce truc !

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 14:10

Oui, je suis d'accord avec toi... Very Happy
Chacun a sa manière d'y arriver. Le principal est d'y arriver.
Mais j'ai toujours conscience que la résilience n'est jamais acquise (cf. le message de mon questionnement). C'est fragile, un équilibre fragile. J'ai donc une attitude différente de la tienne : je prends les plaisirs, les joies à ma portée sans penser au futur. Je ne veux pas gâcher ce qui est à ma portée. En même temps, je me dis qu'être dans l'instantanéité pose problème pour se construire. Faut-il un projet bien élaboré alors qu'on est presque sûr que ce projet ne se réalisera pas tout à fait comme on l'a voulu ?

Les personnes, qui ont une zébritude prononcée et qui m'ont rencontrée, me disent toutes la même chose : tu es forte, très forte mais en même temps, tu as une fragilité intrinsèque. On n'arrive pas à y voir clair....

Quand on lit la littérature sur la résilience, on comprend que cette qualité n'est pas acquise. On peut succomber à une petite pichenette alors qu'on a vécu les pires horreurs dans le passé. A l'origine, c'est un terme de physique : capacité à revenir à sa forme première. Il doit y avoir une usure à un certain stade. Mais je préfère ne pas regarder trop longuement cet aspect...

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Message par Invité Dim 21 Oct 2012 - 14:15

..du moins, je préfère ne pas exprimer ma conviction dans un espace publique. Evidemment, j'ai bien regardé cette question sous toutes les coutures...

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Message par Invité Mer 24 Oct 2012 - 23:15

En ce moment, je réfléchis beaucoup sur ce qu'est être heureux...J'ai essayé d'estimer le temps où j'ai été heureuse dans ma vie. C'est peut-être un jeu pervers. Ce temps ne pèse pas lourd. C'est peu mais, en même temps, j'ai eu une dose de bonheur.

Et je me cherche en me plantant, en blessant des personnes sans le vouloir. Que dois-je faire ? Au final, dans ces questionnements, j'oublie ma résilience, mes traumatismes. Je suis là, maintenant, et je m'interroge sur la vie qui serait la plus cohérente avec moi. Je ne m'interroge plus trop sur mon passé car il fait partie intégrante de moi. Est-ce le signe de la résilience ? Ou reste-t-on marqué à jamais sans pouvoir sortir de cette chose collante qui donne une teinte particulière à la vie ?

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Message par Doinel Mer 24 Oct 2012 - 23:36


Mon avis, c'est que ce n'est pas le temps pendant lequel on a été heureux qui compte, c'est ce qui reste de ce bonheur en nous, ce que les souvenirs de ces moments de bonheur nous apportent encore aujourd'hui.

J'ai souvent tendance à penser que le mieux pour moi est de rester dans ma tour d'ivoire, dans ma solitude affective choisie depuis quelques mois. Je ne voudrais plus faire de mal. C'est une béquille, j'en suis conscient. Je l'abandonnerai peut être un jour, quand ma spontanéité me dira que je dois prendre un risque, quitte à souffrir et faire souffrir.
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Message par Invité Jeu 25 Oct 2012 - 0:04

J'ai donc une attitude différente de la tienne : je prends les plaisirs, les joies à ma portée sans penser au futur

Ce n'est pas moi qui choisis de faire cela, ou pas, et c'est tout le problème...

J'ai essayé d'estimer le temps où j'ai été heureuse dans ma vie. C'est peut-être un jeu pervers. Ce temps ne pèse pas lourd. C'est peu mais, en même temps, j'ai eu une dose de bonheur.

Je me suis longtemps posé cette question en me rappelant d'une période de deux années où j'étais, non pas tout à fait heureux - car seul - mais sans angoisses et en éprouvant consciemment une sensation d'équilibre et "d'être à ma place" plus jamais connue par la suite. J'ai cherché la clé. Je ne l'ai pas retrouvée, ou du moins elle n'a pas fonctionné. Je pense que c'était une erreur. Nous évoluons sans cesse, sans savoir comment et à quel point, et cette clé, valide il y a maintenant 15 ans, est périmée, je crois.

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Message par Invité Jeu 25 Oct 2012 - 0:07

Doinel, Peut-être as-tu raison ? Il me reste des souvenirs de quelques minutes de pure joie qui m'ont plus marquée que les périodes "heureuses" (calmes). J'en garde encore la saveur, les odeurs, les mouvements de mon corps, les sons. Cela ressemble à la cristallisation...Mais la joie n'est pas le bonheur. C'est un moment où on sort de nous-même, dans un mouvement d'adhésion à la vie.
Etre heureux, ça signifie quoi ? Comme être heureux en amour, ça signifie quoi ? Je le sais de moins en moins. Ca file entre mes doigts. J'ai peut-être tendance à confondre le bonheur avec un calme plat, sans douleur...Un peu comme l'état d'ataraxie....

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Message par Doinel Jeu 25 Oct 2012 - 10:51

Etre heureux c'est quoi?

Je ne sais pas.

Pour moi ce ne peut être le calme plat. J'ai connu, ça me désespère.

J'ai besoin de sensations fortes. Fortes mais douces. Ressentir physiquement la présence de l'être aimé à ses côtés. Se nourrir mutuellement de petits gestes tendres et anodins. Ressentir une tendre souffrance tellement on sent souvent son cœur se serrer d'amour. Se parler avec une bienveillance partagée, refaire le monde ensemble, rire beaucoup. Orienter ses pensées vers l'autre le plus possible. Respecter des moments d'isolement, parce qu'une douce intensité a besoin de plages de repos. S'engueuler parfois, mais sans agressivité, comme si on se disait "t'es un con, t'es une conne mais je t'aime". Etre triste quand l'autre est triste, gai quand il est gai.

Bienveillance, attention, tendresse, une passion douce, une douceur passionnée.
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Message par Invité Jeu 25 Oct 2012 - 12:04

Oui. Le calme plat ne me convient pas non plus..
Quand on est plongé dans des périodes chargées, avec beaucoup de douleur, on vise aussi ce calme plat. Quand on demande du mouvement dans un contexte stable, c'est le summum. C'est un peu la cerise sur le gâteau. Mais le mouvement implique aussi le risque, donc la possibilité de souffrir...On n'en finit jamais.
J'assume la prise de risque et de troquer des moments intenses de bonheur contre de la douleur. Psychologiquement, je n'arrive pas à me détacher de l'idée que le bonheur se paye un jour ou l'autre. Je pense que c'est la résultante de mon histoire.

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Message par Invité Jeu 25 Oct 2012 - 12:11

Fusain a écrit:
J'ai donc une attitude différente de la tienne : je prends les plaisirs, les joies à ma portée sans penser au futur

Ce n'est pas moi qui choisis de faire cela, ou pas, et c'est tout le problème...

Loin de moi, l'idée que tu puisses choisir ce type de comportement...Nous sommes ce que nous sommes. Certains de nos comportements résultent de choix mais l'attitude en question ne donne pas lieu à un choix.

Je pense qu'il y a des nuances dans la résilience en fonction du type de traumatismes.
Les traumatismes que j'ai subits ont touché mon essence, ma volonté de vivre. Quand tu perds tous tes repères étant enfant, tu ne sais plus comment vivre, comment arriver à te construire. Tu vas à l'aveugle, surtout quand aucun adulte ne te guide vraiment. Mon attitude par rapport aux joies fugaces s'explique par rapport à cette construction. Ma seule certitude est l'ici et le maintenant.

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Message par Invité Jeu 1 Nov 2012 - 21:22

Coucou fil...Je ne m'occupe pas très bien de toi. Alors, je vais te dire ce qui m'a marquée et peut avoir un rapport avec toi.

Les échanges avec Fusain sur son fil ont été une expérience qui m'a remuée. Cet enfermement dans un schéma où notre image à nous-même est aussi fragile, entre non existence et surdimensionnement. Ne pas vouloir de cadeaux pour ne pas risquer d'être transformé en une valeur marchande, ne plus avoir de doute sur la gratuité du cadeau. En faire toujours trop pour prouver son amour alors qu'on sait pertinemment que l'autre ne percevra qu'une infime partie de l'effort, de l'implication. Une telle blessure profonde ne peut se guérir facilement. Fusain n'est pas résilient, il est sur le chemin de la résilience.

Je crois que l'une des manifestations les plus importantes du résidu de ma blessure est mon rapport à la mort. Je suis hantée par sa pensée. Petite, je m'imaginais morte. L'image qui apparaissait était le grand cosmos, sans aucune trace de mon passage. Je me demandais pourquoi exister si notre vie ne change rien, s'il n'y a pas d'avant et d'après. Evidemment, cela me plongeait dans une angoisse terrible que je gardais pour moi. Cette hantise, je l'ai combattue de mon mieux. Mais ma fille qui est très tourmentée par la mort ne cesse de me renvoyer à ma hantise. J'ai du lui dire que j'allais mourir, qu'elle allait mourir. Elle me demande l'assurance que je serai à ses côtés toute sa vie. Je ne peux pas lui mentir. C'est terrible. Cela me fait mal de devoir dire une telle chose à une petite fille de 4 ans. Elle me regarde de ses grands yeux confiants et me demande de lui promettre l'impossible. Je ne suis pas capable de le faire...

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Message par fleurblanche Dim 4 Nov 2012 - 14:30

Bonjour SoleilSombre Smile !

Sans avoir à mentir à ta fille, tu pourrais lui présenter les différentes croyances qui existent en ce qui concerne la mort et l’au-delà.

C’est plus facile de donner de l’espoir quand on en a soi-même. Depuis qu’elles sont petites, j’ai partagé avec mes filles mes croyances (en Dieu). Puis au contact de l’école et d’autres familles, elles se sont rendu compte que tout le monde ne croyait pas à la même chose. Et j’en ai profité pour leur parler des différentes croyances (et non croyances), ainsi que des différentes cultures. En d’autres termes, elles feront leur choix, je leur ai juste montré le chemin que moi j’ai suivi, ce qui m’a amené à le suivre, et ce que j’en ai retiré. Elles feront leur choix en fonction des convictions qu’elles auront développé, suite aux évènements de la vie et à leurs expériences personnelles. J’espère seulement qu’elles développeront les mêmes convictions que moi.

Mais c’est dommage qu’à 4 ans ta fille soit tourmentée par l’idée de la mort. Peut-être y a-t-elle été confrontée de près ? A mon niveau, sachant ma petite très sensible, je l’empêche de suivre certains genre de films (ou informations) dramatiques ou avec des scénarios catastrophes qui pourraient la heurter, la perturber, car je me dis que je dois l’aider à conserver son insouciance le plus longtemps possible.

Bonne journée ! Smile
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Message par Mowa Dim 4 Nov 2012 - 18:59

Fleurblanche, dans mon expérience la conscience de notre mortalité n'est pas liée aux films, ni aux infos.

Ma fille a aujourd'hui 5 ans 1/2 et est, elle aussi, passée par une phase de questionnements incessantes sur la mort. Il lui a pour cela suffi de s'interroger (entre autres!) sur l'absence de grand-père de mon côté. Mon père est pourtant décédé largement avant sa naissance, elle ne l'a donc pas connu ni directement "perdu".

SoleilSombre, je ne sais si cela peut t'aider mais elle s'est beaucoup apaisée (ainsi que son frère cadet, dans les 3 ans et quelque à l'époque) depuis que je lui ai expliqué que oui, c'est vrai, les mamans aussi ça peut mourir, mais que si ça devait m'arriver elle devait savoir une chose: c'est que je ne l'aurai pas fait exprès et que je n'aurai jamais voulu l'abandonner, mais que quand la mort vient on ne peut pas choisir. A quoi j'ai ajouté que c'était quand même peu probable, mais que quoi qu'il arrive qu'elle devait toujours savoir que je l'aime très fort et que je serais toujours dans son coeur (comme elle dans le mien) même si je n'étais plus là pour de vrai. Et puis nous avons fait la liste de qui pourrait s'occuper d'elle (et de son frère) si je n'étais plus là, à commencer par papa, etc.

Après cela, elle a encore posé quelques questions jusqu'à, un soir, formuler clairement: "Maman, j'espère que tu ne mourras pas tant que je suis encore petite, parce que j'ai très besoin de toi. Mais des fois, les mamans aussi ça peut mourir, c'est très triste mais quand on meurt on ne peut pas choisir."

Et depuis, elle n'en a plus parlé, et son frère non plus. Il aura bientôt 4 ans, on verra si ça ressort aussi chez lui, où si c'est intégré puisqu'il ne perdait pas une miette de ces échanges, jusqu'à opiner d'un "moi aussi!" retentissant à cette dernière phrase de sa soeur.
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Message par Invité Dim 4 Nov 2012 - 20:18

Merci Fleurblanche.
Je suis athée. Il m'est très difficile de lui expliquer l'existence d'un au-delà.

zébrée, En effet, ma fille a pris conscience de la mort à 2,5 ans quand elle s'est aperçue que je n'avais pas de père. Elle m'a interrogée pourquoi je n'avais pas de père. J'ai dû lui expliquer. J'ai donné les explications que tu mentionnes. Mais rien n'y fait. Elle va dire "Maman, on est jeune toutes les deux" pour se rassurer. Elle m'a également dit qu'elle a besoin de moi, qu'elle est trop petite. J'ai beau lui expliquer, elle bloque.

C'est bête. Mon père m'avait toujours dit qu'il serait à mes côtés. Mais je l'ai perdu à 15 ans. De telles paroles laissent une trace indélébile. Et compte tenu de mes origines, ces paroles ont eu un effet terrible....
J'ai la conviction qu'on transmet, malgré nous, des peurs, des névroses à nos enfants. Ma fille a une peur intense de l'abandon alors qu'elle n'a pas vécu d'événement marquant.

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Message par fleurblanche Lun 5 Nov 2012 - 0:16

Fleurblanche, dans mon expérience la conscience de notre mortalité n'est pas liée aux films, ni aux infos.
Je n'ai pas dit que c'était le cas de la petite de 4 ans. La concernant, j'ai émis l'hypothèse qu'elle avait du y être confrontée de près pour être à ce point tourmentée.

Par ailleurs, il est conseillé d'aborder ces sujets sensibles en fonction de la maturité, et de la sensibilité des enfants. Et aussi, en cas d'enfant très empathe, d'éviter de l'exposer à des nouvelles ou des histoires traumatisantes. Déjà qu'un pour un adulte empathe c'est parfois difficile de remonter la pente, alors pour un enfant...

J'ai la conviction qu'on transmet, malgré nous, des peurs, des névroses à nos enfants
Je me suis déjà posée la question, et j'ai fini par me dire que, plus que leur transmettre nos peurs, nos enfants auraient surtout la capacité de ressentir nos émotions à nous. A cause de la force des liens qui nous unit à eux. Mais peut-être que les 2 mécanismes sont possibles...
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Message par Mowa Lun 5 Nov 2012 - 0:31

Et moi ce que j'essayais de dire, sans doute pas très clairement, c'est qu'au même âge ma fille aussi avait fait une fixation là-dessus, sans y avoir été exposée autrement que par sa propre réflexion (pas d'images en tout cas, éventuellement une fois ou l'autre les infos à la radio, et encore).

Aborder les sujet sensibles en fonction de la maturité de l'enfant, je ne peux évidemment qu'adhérer... Que faire lorsque c'est l'enfant qui aborde le sujet, et d'une manière qui ne laisse planer aucun doute sur sa détermination à le creuser jusqu'au bout?

Je suis également convaincue que plus un enfant est petit plus il ressent nos états intérieurs (comme nous ressentons d'ailleurs les siens), ce qui inclut la peur mais pas seulement, heureusement.
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Message par fleurblanche Lun 5 Nov 2012 - 0:56

Par "aborder", je voulais dire "discuter" et "donner les réponses" en prenant en compte la maturité et la sensibilité, qui peuvent changer d'un enfant à l'autre pour le même âge. Pour essayer de limiter les dégâts possibles. Niveler les réponses, quitte à les compléter au fur et à mesure que l'enfant grandit en âge et en maturité.
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Message par mama zèbre Lun 26 Nov 2012 - 11:52

Résilience pour moi n'est qu'un mot, un de plus inventé par des gens supposés compétents pour mettre des étiquettes sur des choses qu'ils ne comprennent pas, mais selon certains il s'appliquerait assez bien à mon cas.
Visiblement je traverse sans encombres des évènements qui mettraient d'autres personnes sur le tapis. Je ne me l'explique pas vraiment. Instinct de survie ou égocentrisme exacerbé ? Et cela peut-il d'ailleurs vraiment s'expliquer ?
Tout ce que je sais, c'est que mon fils, catalogué HP dysharmonique, est totalement dépourvu de ce je ne sais quoi, de cette capacité à la résilience dirons-nous pour faire simple. Tout l'accable, tout le touche avec force et l'abbat, mais contrairement à ce qui se passe dans mon cas, il a du mal à s'en relever.
Donc je dirais, en fonction de sa zébritude, soit on est mieux armé, soit on l'est moins... mais dans ce cas, peut-on apprendre la résilience ?

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Message par SoleilSombre Ven 28 Déc 2012 - 23:10

L'avantage du terme resilience est de designer un phenomene de capacite a garder son integrite malgre les vicissitudes de la vie. Les mots aident a penser, a tel point que nous apprehendons mieux certains domaines selon les langues.
Ton fils n'a jamais ete en situation de montrer qu'il est resilient ou non selon ma comprehension. Le probleme de la resilience est qu'elle ne se montre qu'a l'epreuve des traumatismes. On ne peut dire d'un tel qu'il sera resilient ou non tant qu'il n'aura pas vecu un traumatisme. Je sens ma fille tres forte mais je ne peux pas me prononcer sur sa resilience.
La resilience n'est jamais acquise. Je me dis qu'un jour, je pourrais basculer. J'ai un cas tres proche de moi qui a bascule apres avoir vecu de lourds traumatismes parce qu'un dernier traumatisme n'a pas ete supporte...
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Message par mama zèbre Sam 29 Déc 2012 - 14:51

effectivement soleil sombre, tu as raison. mon fils n'a heureusement pas eu à se relever d'un traumatisme important. Mon raisonnement était un peu foireux, je m'en rends compte. Là, je le sens vulnérable mais qui sait comment il pourrait réagir face à un grand trauma.
Et tu as raison, la résilience n'est pas acquise. Je reste pourtant convaincue qu'il s'agit d'une capacité que certaines personnes développeront et d'autres pas.
Je m'interroge aussi quelques fois sur le poids de nos expériences de vie sur notre descendance. Pour survivre à une enfance et une adolescence extrêmement pénibles (et là je parle de vrais traumas que je n'ai pas du tout envie d'évoquer sur le net)je me suis blindée, et j'ai parfois l'impression que toute cette émotivité que je me suis interdite a déteint sur mon fils.
En discutant avec une amie qui a également vécu des épisodes dramatiques (famille décimée par le régime Khmer), je me suis rendu compte que sa fille aussi, comme mon fils, vivait dans une sorte de désespoir continu.
Un peu comme si toutes les émotions surmontées (ou refoulées)par les parents s'étaient reportées d'une génération. Or cette jeune fille, comme mon fils, est zébrée...C'est intrigant ces points de convergences...

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Message par SoleilSombre Sam 29 Déc 2012 - 20:37

Bonsoir Mama zèbre,

Je me pose exactement la même question...Ma fille présente aussi des caractéristiques de zébritude. Elle est très angoissée. Dès les premières semaines de vie, elle nous fixait de ses grands yeux. Et elle commence juste à avoir de vrais rires (à 4 ans).
Nous transmettons des parcelles de nous-mêmes, malgré notre volonté. Quoi qu'on fasse, les enfants sentent nos blessures et les intègrent dans leur comportement.

Oui, je pense aussi comme toi que certaines personnes ont cette capacité en sommeil qui se réveillera si nécessaire.

Ma question initiale du fil portait sur le lien entre résilience et zébritude. Les deux touchent la capacité d'adaptation, une sorte d'outillage pour s'en sortir (dans la vie / sur le plan intellectuel).
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Message par mama zèbre Lun 31 Déc 2012 - 15:45

Oui, je m'éloigne du coeur de la discussion. Désolée.
Le fait est que je n'ai jamais eu l'impression que les zèbres étaient mieux armés que les autres pour traverser l'existence.
Ils pensent plus vite, différemment, peuvent effectivement se montrer très efficaces quand ils le veulent, mais ils sont souvent moins sociables, ils ressentent tout trop fort et cette hypersensibilité débouche souvent sur un mal-être profond, sur une souffrance intime qui peut être très difficile à surmonter. Ils sont souvent très lucides, mais cet aspect peut à la fois jouer en leur faveur et en leur défaveur. Idem pour leur mémoire sur-performante : c'est terrible de ne pratiquement rien oublier... Bon c'est un ramassis de lieux communs mais tout ça, c'est pour rappeler qu'il y a beaucoup de zèbres en psychiatrie aussi...
Personnellement j'ai toujours pensé que j'étais résiliente car mes premières années de vie (je parle là des 5-6 premières années, c'est après que ça a basculé) avaient été très équilibrantes, mais à lire certains posts, je me rends compte que cette hypothèse n'est pas forcément valable...
Comment savoir ?

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Message par Aethos Ven 4 Jan 2013 - 10:53

Après avoir lu et vu des choses qui m'ont évidemment et pour changer beaucoup touché sur ce fil, je viens mettre mon petit grain de sel rose de l’Himalaya Rolling Eyes

Pour avoir fait des "études" touchant de près à l'écologie en général et à l'écologie appliquée en particulier, je souhaitais vous donner cette approche environnementaliste que nous avons de la résilience:

La résilience est la capacité de tout écosystème à se remettre d'un événement ou de toute série d'événements considéré(e) comme critique scientifiquement (en ceci qu'il ou qu'elle porte atteinte à l'intégrité (comprenons ici stabilité) dudit écosystème).

La résilience, digne héritage de l'approche systémique, pourrait se définir aussi comme ceci... (postulat de la systémique-> tout système tend nécessairement son équilibre et s'il venait à le perdre, il tendrait à le retrouver ;-):

Capacité propre à un système dans son ensemble à maintenir sa cohésion fonctionnelle et structurelle malgré les dysfonctions des variables le constituant...

L'avantage de la systémique, c'est que reportée à l'échelle individuelle (physis, ontos, logos, pathos), elle permet d’instituer tout individu comme un système en lui-même...or plus le nombre de variables composant un système est grand...plus l'impact relatif de chacune d'entre elle sur l'ensemble du système est faible...cet impact étant encore minimisé par le principe des facteurs émergents (nouvelle variable structurante et fonctionnelle naissant des relations entre les variables du système)...

Toute pensée (logos) en arborescence, dans sa qualité d'approche globalisante et intégratrice, a tendance à multiplier le nombre de variables conscientisées et exprimées au sein du système de l'individu (ontos, logos, physis et pathos)...augmentant par voie de conséquence simple sa résilience ;-)

Sleep j'espère ne pas vous avoir ennuyé...mais j'aime bien cette approche, qui ne se veut ni dogmatique ni essentielle, mais qui à l'avantager de tirer ses origines aussi bien dans les sciences dites humaines(psycho-socio...) que dans les sciences dites dures (physique, biologie, chimie)...

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Message par SoleilSombre Ven 4 Jan 2013 - 22:11

Merci Aethos
Ce point de vue est intéressant car il offre des ouvertures à la réflexion. La lecture de ton explication ne fut pas ennuyeuse.

Si je résume, la pensée arborescente serait un atout pour maintenir le système interne ? Donc, les zèbres seraient mieux armés ?
Mais est-ce que l'aborescence est intégrante ? Quand je lis les témoignages, on a l'impression que la pensée court, galope et ne parvient pas toujours à une vue d'ensemble. Les idées partent dans plusieurs directions. Elle permet bien une conscience plus grande de tous les éléments intervenant dans un événement (car elle balaye large) mais le pouvoir intégrant n'est pas évident chez tout le monde....Ceci expliquerait pourquoi certains zèbres sont plus résilients que d'autres ?
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Message par Aethos Lun 7 Jan 2013 - 11:15

J'ai eu peur de ma pensée...bien souvent...et pourtant systématiquement, j'avais l'intuition qu'elle m'avait aidé...aidé à percevoir et à démêler...

Je crois qu'au fond je l'ai toujours acceptée cette pensée...galopante certes, mais au combien "puissante" puisqu'elle parvenait même à contenir et à adoucir mes émotions, mes sentiments, elle me permettait de voir plus loin...enfin je crois...

Cette résilience dont nous parlons est effectivement propre à chacun, et comme l'intelligence elle est unique sous certains aspects.

LA pensée "arborescente" favorise l'émergence de solutions parfois illogiques au premier abord, souvent capillotractées, toujours créatives...

Je me suis souvent demandé, dans mes doutes insondables et indicibles si je possédais telle ou telle compétence pour arriver aux objectifs qu'on me fixait (professionnels, personnels, etc.)...et j'ai eu peur...très peur de cette pensée qui partait dans tous les sens...pourtant à chaque fois elle me ramenait à l'évidence...

Si je ne possède pas la solution, ce n'est pas qu'elle n'existe pas...et là la résilience intervient...elle permet d'approcher l'autre (partenaire professionnel, compagnon, ami...) en lui disant ceci: j'aimerais t'aider à atteindre tes objectifs...mais pour cela j'ai besoin de ton aide ;-)

Comme lors d'une rupture, d'un licenciement, d'un clash personnel, d'une crise existentielle...la pensée absorbe les données...et là se créer le mariage insolite de la pensée et de l'émotion...à l'image du "complexe argilo-humique ;-)" qui autorise la vie sur terre et qui se déroule caché dans les entrailles des vers de terre...un mariage entre le minéral et l'organique...unique et improbable...

La pensée et l'émotion...terreau absolu de toute création...de tout espoir...de toute vie émotionnelle...

Je pense que la résilience est l'un des piliers de ce qu'aucun appelle l'intelligence émotionnelle...elle permet la perspective, la mise en abîme des événements et des gens...elle nous rappelle que nous sommes à la fois un et multiple...sans être schizo...mais bien pourtant composé de tiraillement qui confinent souvent au paradoxe...tout à la fois blanc et noir...

Le sentiment d'être légion...la résilience puise une grande partie de sa puissance particulière dans l'empathie...lien intangible et permanent qui nous lie les uns aux autres... qu'on le veuille ou non... et cette force incommensurable déplace jusqu'au montagne, elle galvanise la volonté...

La pensée qui fait peur, cette pensée dont on nous a dit souvent:" tu penses trop"...se retrouver dans une situation physique et être à des milliers de kilomètres de là dans sa tête...c'est aussi une forme de résilience...d'ex-corporation... Base du recul...

Certains zèbres sont plus résilients que d'autres...comme tout le monde ;-) Un zèbre est un zèbre... toujours unique dans ses rayures et pourtant si normalement unique... Rien d'étonnant alors à se voir doté à Qi, expérience, apprentissage, éducation égale, de capacités si formellement différentes...

Je ne crois plus beaucoup dans l'égalité...mais je me battrai toujours pour l'équité....et la résilience...comme son amie l'empathie, sont des clefs pour arriver à faire mieux avec moins ;-)
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