Submergée par une introspection incessante depuis peu

Bonjour,
j'ai fait une dépression il y a quelques mois et depuis je suis sous antidépresseurs. A peu près en même temps je me suis rendue compte que étais en introspection permanente. Des que je ne suis pas "furieusement" occupée a quelque chose mon cerveau tourne tourne tourne trop.
Je me rend compte que depuis mon enfance (je dirais que cela a commencé au moins en 6eme mais peut être avant) j'utilisais mon temps a rêver. Je m'enfuyais dans des histoires fantastiques que j'inventais au fur et a mesure.

Je ne sais pas si c'est les antidépresseurs, la thérapie, ou ma prise de conscience de ce qu'implique la douance (pour moi jusqu'à peu cela se limitait a être bonne en logique et a comprendre facilement sans faire trop d'efforts), mais depuis peu je ne me met plus a rêver. A la place je fait de l'introspection, j'accumule des questions et des réflexions sur tout. Peut être que ces pensées étaient la avant mais je ne m'en rendais pas vraiment compte. Aussi a l'époque, lorsque ma rêverie ou mes pensées étaient interrompues par quelque chose j'oubliais totalement ce a quoi j'avais pensé. La vie était donc "vivable".

Je me demande si mes rêves éveilles étaient un système de défense que j'ai mis en place enfant sans m'en rendre compte et que l'âge et la thérapie on petit a petit écartés au profit d'une pensée sur moi et sur le monde.

Je voulais savoir si d'autres parmi vous avaient connu cela.

Merci pour vos retours.

Salut,
Moi aussi je fais ça et je le fais depuis... hum aussi loin que je m'en souvienne. Je n'ai pas l'impression que ce soit un système de défense pour moi car très souvent, je suis très calme lorsque je fais mes petites escapades dans mes autres mondes (dans n'importe quel type de transport, c'est radical, et aussi dès que je marche. Si dans ces cas, je me tais plus de 2mn c'est que je suis partie. Et sinon avant de dormir. Mais aussi tout au long de la journée, en gros dès que je n'ai pas obligation de me concentrer ou alors que je devrais l'être, mais que ça m'ennuie, et comme je m'ennuie souvent dans la journée, je "pars" souvent aussi). Je ne suis pas du tout gênée par ça au contraire (même si bon, quelque fois je m'inquiète pour ma santé mentale), mais on m'a dit plusieurs fois que ça mettait certains autres mal à l'aise (le fait que je puisse ne pas décrocher un mot durant 8h de voiture par exemple ) .
Et oui comme toi, j'oublie ma rêverie si on m'interrompt (même si je peux parfois la retrouver mais ça fait comme si ma scène avait "le charme rompu"). Et si ma scène était importante, et que bien sûr, on m'a coupé au moment fatidique, ça a le don de m'énerver...

Bon, après je pense que oui, comme tu dis "tes pensées [d'introspection] étaient là avant". En fait, elles sont dans les histoires inventées mais seulement, il faut les analyser ces histoires. Un peu comme un film: scènes, personnages et récurrences. Et aussi les émotions des personnages et tes émotions à toi en tant que "spectateur". Et au final, je trouve qu'on voit quand même qu'il y a des grosses questions inconscientes qui te sont propres, là dessous. En tout cas, pour moi c'est flagrant quand on fait les parallèles entre mes mondes et les personnages de chaque.



PS: j'espère que c'est de ça dont tu voulais parler et pas du fait de faire de l'instrospection 24h/24 sans filtre? Sinon j'suis HS dsl

Merci pour ta réponse Elmoon.
En fait mes rêveries ne me dérangeaient pas du tout. Cela me permettait de m'endormir rapidement et de partir dans un univers incroyable quand je m'ennuyais au boulot ou quand je me promenais. Comme toi donc.

Mais je ne réussis plus a "rêver", Il ne reste que l'introspection a la place. Elle est permanente. J'en arrive a avoir mal au crane. Je me demande si d'autres ont vécu se passage d'un univers onirique jeune a un questionnement rationnel permanent en vieillissant.

Tu es sûre que c'est dû au vieillissement et pas aux médicaments?

elod :j'aurais tendance à penser comme Elmoon que c'est dû aux médicaments .La seule fois où j'en ai pris ça m'a fait cet effet là mais ça reviendras quand tu arrêteras le traitement (et ne l'arrêtes pas pour ça hein si on t'en a prescrit c'est que tu en as besoin ) ,l'avantage de cette intropsection c'est que ça te permettra de faire le point pour savoir exactement ce que tu veux ou tu veux aller ,tes besoins ,tes désirs ....

Merci Sandra, j'espère que c'est ça. Cela ne me dérange pas de réfléchir sur moi meme et au monde mais a ce point cela me fatigue

J'ai beaucoup "rêvé", petite et ado, et ne le fais plus du tout depuis longtemps. Et je ne prends pas de médicaments. Maintenant je suis plutôt en train d'analyser, de projeter, etc.
Parfois ça tourne bien bien en rond, d'ailleurs, et là j'essaie de dire stop...

Moi je rêve presque tout le temps mais des fois j'aimerai arrêter car j'ai l'impression de rêver ma vie au lieu de la vivre !

Bonjour Elod,
cette introspection te permet de revenir à toi-même et d'apprendre à te connaître.

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Moi je me créais des histoires fantastiques/science fictionesque, dont les personnages et les lieux changeaient lorsque je changeais d'école, de travail ou de pays. Il m'arrivait très souvent de rêver en marchant ou pendant une discussion.

Je ne sais pas quoi te dire Diane. Il m'arrive de me dire que cela serait plus simple si je pouvais m'enfuir dans mes rêves a nouveau, mais cela ne dure pas. Je préfère faire face a la réalité. Je ne veux pas être toute seule dans mes pensées jusqu'à ma mort, je voudrais vivre le plus pleinement possible. Mais bon, parfois j'ai envie de dire stop a ma tête.

Justement, comment fait-on pour mettre son cerveau en pause ?

Haha, très drôle.
On ne peut pas arrêter de penser !

On ne peut pas mettre quoi que ce soit de côté. Ce qui te choque, t'ennuie ou t'interloque, les souvenirs, n'importe quoi, ça revient à la surface. Un jour ou l'autre.

Les rêveries permanentes, pour moi ce n'est pas trop grave et ça fait simplement partie de mécanismes d'évasion, de contournement des limites du réel et de la frustration qu'il engendre.
Oui oui, je fais partie des gens qui sont toujours ailleurs et qui rêvent intimement de fuir, là-bas, fuir ! La chair est morte hélas ! Et j'ai lu tous les livres...

La grande question, c'est de canaliser tout ça.
Comme pour cette introspection intenable : écrire, se dépenser physiquement, marcher, rester dans sa bulle à aplanir tout ça, ce sont des pistes.
Le tout est d'obtenir quelque chose de stable à la fin.
[et c'est la fille de 18 ans la plus ingérable du monde qui écrit ça ]
Mais sérieusement, l'écrire : écrire quelque chose, ça veut dire que c'est posé. Que ce n'est plus dans ta tête.
Et ça te permet d'avancer plus loin...
D'y revenir plus tard ...
Au lieu de considérer ta tête comme une cocotte pressurisée.