Le temps ne fait rien à l'affaire

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Message par AnArIoul Lun 21 Fév 2022 - 17:47

Nos routes se sont croisées à l'orée de nos 15 ans.
Quelques minutes par semaine avant de rejoindre le même lycée puis de loin, pendant près d'une année, nous nous sommes rapprochés.
Jusqu'à son départ pour la fac nous nous sommes tour à tour rapprochés, éloignés, tels deux adolescents désireux, attirés, insouciants.

Un an a coulé, presque deux, sans plus se côtoyer qu'au cours de rares soirées pendant lesquelles nous n'interagissions pas ou presque. Au cours de l'une d'entre elles pourtant, parmi les effluves d'alcool et les larmes, elle me fit part de ses regrets, de ses sentiments, et de ses souhaits.
Repartis pour un tour.

Elle a poursuivi ses études et, à 200KM, je passais d'un job à l'autre. Nous partagions les week-end, des bouts de semaines, les vacances.

Nous nous sommes installés ensemble à 21 ans tandis qu'elle se lançait dans la préparation d'un concours et que je débutais un cursus de deux ans. Dans ce contexte (stress de la préparation du concours pour sa part) elle s'est rapidement montrée tour à tour agressive, critique, insatisfaite (la perche est tendue ^^). J'ai rapidement trouver "dur" qu'en plus de mes 32-35h de cours hebdo, de m'occuper de nos courses, de notre linge, de préparer nos repas, de faire notre vaisselle et ménage je doive lui demander une permission de sortie les soirs ou mes camarades de promo "relâchait" la pression. Il ne subsistait de couple que cette fidélité à laquelle nous avions convenu de nous engagé.

Je pense avoir été le plus déçu de nous deux qu'elle ne soit pas admise au concours la première année. Il m'a fallu beaucoup la considérer cet été là, davantage en tout cas que moi-même ou mes souhaits, pour prolonger notre relation d'un an (le temps qu'elle obtienne le concours). Je n'ai pas vécu cette décision comme un sacrifice. J'étais encore à cette époque vis-à-vis d'elle, sinon épris, du moins "empris".
La tendresse et une certaine forme de respect pour les quelques années qui avaient précédé notre emménagement justifiait pour moi d'être concerné par sa situation (ce qui était le cas) et, en l'occurrence, sa réussite. Et, à bien y réfléchir, qu'est-ce qu'une année supplémentaire d'étude, travaux ménagers et de misères "conjugales", face à la perspective d'un carré de ciel bleu ! À plus forte raison que l'année à venir venait de m'être divulgâchée.

Je pense avoir été le plus content de nous deux qu'elle soit admise à la fin de cette deuxième année.
Le jour du résultat nous nous sommes séparés et, pour éviter la répétition d'un schéma que je ne connaissais que trop bien (larmes, "repentir" douteux, promesses déjà affirmées par le passé et *pas besoin de vous faire un dessin pour le reste*), j'ai voyager en France (Ardèche) et à l'étranger (Écosse/Irlande). Nous avons peu échangé durant ces semaines mais suffisamment pour qu'elle me retrouve, à Belfast, au débarcadère du ferry. La bière a sans doute diminué ma vigilance et, en dépit des "misères " passées, je me souviens que c'est surtout pour avoir été touché, presque épaté par cette marque d'attention inhabituelle, cette écoute qu'elle a su m'accorder ce soir-là, que je me suis retrouvé une nouvelle fois à partager, les fesses à l’air, une couche à ses côtés.

De retour sur nos terres respectives j'ai réaffirmé mon vœu de ne pas relancer notre relation. Nous avons chacun emménagé dans une collocation à la rentrée universitaire suivante.

J'ai céder face aux assauts, presque pour être tranquille (voire ne pas avoir à changer de N° de téléphone) au bout de quelques semaines seulement.
J'ai parallèlement, et presque tout aussi rapidement, tout laisser tomber: études, interactions sociales (sauf avec elle), éloignement familial... Une bonne déprime, copieusement arrosée de cannabis, à attendre que le temps, la négligence, ou les deux ne la fasse me « lâcher ».
Elle n'est pas partie.

J'ai "déraillé" en avril 2011 à la suite d'une soirée (alcool/cannabis).
Ça c'est manifesté à partir du lendemain de manière pour le moins étonnante puisque j'ai manifesté de la jalousie (je m'étais convaincu de son infidélité) alors que j'avais eu à subir ses attaques sur le sujet (sans fondements ni même motifs d'inquiétude) depuis le début de notre relation.

Je suis resté bloqué sur l'idée pendant près d'une dizaine de jours avant d'entamer un parcours médical (généraliste, urgences psy, suivi psy en libéral) et une médication pour un diagnostic de bouffée délirante (anxiolytiques/antipsychotiques, si je me souviens bien).

J'ai essentiellement reçu soutien/accompagnement de ma mère (qui habitait alors à 500KM) au cours des mois qui ont suivi et non pas de la personne qui prétendait vouloir partager ma vie. C'est pourtant chez cette personne, à sa demande, qu'après avoir repris du poil de la bête et redressé ma situation j'ai emménagé. Quelques mois, déprime, arrêt de travail puis urgences psy et, cette fois, hospitalisation dans la foulée (un mois en "urgence"/un mois en "consolidation/sevrage" - grosso modo).
Revue des doses à la hausse avec ajout d'un antidépresseur.
J'ai exposé alors aux médecins ma principale difficulté : je ne m'épanouissais pas dans mon "couple", dont je ne comprenait plus le fonctionnement (décalage paroles/actes, demandes/attentes changeantes, parfois contradictoire, ...) sans parvenir pour autant à en sortir.

À ma sortie de la clinique je me suis installé chez mes parents et n'ai pas (re-re) rompu avec elle.

Six mois plus tard (printemps 2013 - pour celles ou ceux qui sont toujours là ^^), alors que j'étais aller la retrouver pour le week-end, elle m'a demandé, avant que nous allions nous coucher, si je ne trouvais pas qu'elle avait "grossi". Elle a eu beau faire référence à un régime alimentaire riche je ne crois pas, pour que l'espèce de couillon qui écrit ses lignes ait trouvé l'idée seul (et sans être particulièrement éveillé alors sur le sujet), qu'elle ait pu ignorer à ce moment-là sa grossesse débutante.
Après avoir, je pense, feint une fausse naïveté ("Tu crois?" "Pourtant on a fait attention" – elle avait cessé la prise de sa pilule quelques mois auparavant  Razz ) elle m'a questionné sur mes intentions si "c'était ça"  Razz .
Nous n’avions jamais évoqué auparavant de projets familiaux.
J'ai déambulé assez machinalement dans les rues et la calme relatif d'une ville la nuit avant de retourner auprès d'elle une heure après. J'étais prêt à accepter sa décision de poursuivre sa grossesse autant que d'y mettre un terme. Je lui ai précisé alors que si elle souhaitait interrompre cette grossesse, je respecterais sa décision, je ne mettrais pour autant pas un terme à notre relation.

Test de grossesse positif le lendemain.

Une semaine a passé avant que nous ne nous revoyions (+/- 500KM entre nos habitats respectifs) et qu'elle me fasse part de sa décision de poursuivre sa grossesse (tout du moins elle m'a informé que la belle-mère, la mienne, y consentait.  Razz ).

Elle s'est rapidement rapprochée de moi et nous avons tôt réaménagé ensemble.
Si j'ai vécu les mois qui ont séparé ma sortie d'hospitalisation de notre ré-emménagement plutôt sereinement (traitements? distance entre nous? ...) j'ai rapidement déchanté de me trouver, à l'encontre des promesses dont elle m'avait abreuvé les mois précédents, une nouvelle fois dans cet enfer conjugal. Aux critiques/reproches (incessants, contradictoires, parfois) passés s'ajoutaient à présent, vis-à-vis de moi, ses pressions quant à mon rétablissement et ses jugements, "sentences", sur mes capacités à répondre aux besoins (principalement financiers) d'un enfant à naître...

Troisième hospitalisation.

Je suis sorti de la clinique quelques jours avant la naissance de notre enfant et, malgré mes incertitudes sur notre capacité, à sa mère et moi, à trouver une "recette de vie" conciliable sur du long terme, je n'avais pas plus d'appréhension vis-à-vis de la naissance que celles, assez naturelles, qui résultent de l'inconnu d’une telle situation.
J'ai accompagné sa mère à presque tout les rendez-vous de pré-naissance (suivi gynéco chez une sage-femme, échographies, ...) mais je mentirais en affirmant que j'ai réalisé ce qu'allais impliquer d'être père avant le samedi 26 octobre 2013 à 7h24 et que j'ai rencontrer notre garçon.

Beaucoup d'idées reçues se sont envolées dans la salle d’accouchement: il était propre, il était beau, il sentait bon…

J'ai appris assez vite (suffit de s’y mettre ^^) et j'ai aimé m'occuper de lui et, souvent, simplement passer du temps ensemble ou le regarder dormir ou faire des roulés-boulés en gazouillant.

Par envie, par souci aussi de me préserver (traitements) et de récupérer, je souhaitais rester à la maison avec notre enfant et sa mère pendant quelques mois, un trimestre, peut-être plus. Nous n'avions pas de difficultés financières. J'ai communiquer mon souhait à ma compagne d'alors convaincu, notamment du fait de la fatigue de l'accouchement (et des  différentes suites) dont elle avait du mal à récupérer, qu'elle en serait a minima contente.

"La place d'un papa n'est pas à la maison".

Je ne sais pas si j'ai été plus choqué, triste, ou révolté (en silence bien sûr ^^) à la suite de sa réponse. Je n'ai plus eu trop de temps pour m'épancher sur la question.

J'ai débuté en intérim. Elle a "validé" à condition que je travaille, minimum, 35h par semaine.
De chaînes de productions en missions d'inventaires, de nettoyages de locaux industriels en travaux divers, j'ai parfois cumulé trois missions (2 agences d’intérim/3 employeurs) par semaines parfois se chevauchant sur la même journée. En à peine 2 mois, bien que j'ai pu même faire des heures supplémentaires chaque semaines, cela ne lui a pas convenu. Mes emplois manquaient de stabilité et consigne était donnée de trouver un CDI (vite).
J'ai trouvé un CDI de 30h hebdo en quelques de jours. Seulement 30h / semaine, mais dans le cadre d'un CDI, c'est passé (presque) « crème ».
Pour un temps durant car, +/- 2 mois après (encore) elle m'a "offert"... Une offre d'emploi. Razz
Docteur, je vais devenir chèèèèèèèèèèvre !
Plus proche de mon domaine d'étude, vrai, plus "valorisant" pour elle (travail dans la « culture »), sûr, mais pour un contrat saisonnier de 6 mois.
Pour l’anecdote elle pointera au tribunal (affaires familiales), un an plus tard, mon instabilité professionnelle.  Razz

En dehors du boulot, ou pendant mes coupures, je rentrais pour me promener avec le petit et suppléer sa mère.
J'ai beaucoup aimé ces moments et d'autant plus, je crois, qu'ils constituaient les seules accalmies dans la tempête que je traversais chaque jour. Ces instants, aussi, m'apaisaient et me réconfortaient face au flot tristement régulier, mais pas neuf, des attaques conjugales et des interdits de plus en plus nombreux. En guise de nouveauté, depuis le retour de la maternité, je n'ai pas réussi à satisfaire les nouvelles exigences (combinées au retour de caprices passés) autrement qu'en m'adaptant au jour le jour.

J'ai dû composer assez vite avec l'incertitude qu'elle accepte ou non que je dorme dans notre (du coup, aussi, mon) lit!
Après quelques semaines à alterner entre notre lit et le canapé, utilisant parfois les deux dans la même nuit (rarement viré du canapé pour aller rejoindre le lit...), sans véritable motif, sans même de cohérence, j'ai pris mes quartiers à l'étage (marre d'être plus fatigué en arrivant au taf qu'en repartant le soir ^^).
Il est peut-être judicieux que je précise que son attitude ne relevait pas de motifs sexuels (mon « trilili » était déjà puni depuis… Pfiou ! C’est quand même fou qu’il suffise simplement d’avoir une main et un cerveau pour respecter le non-consentement d’une personne (et devenir sacrément philosophe). Ça devient en revanche incompréhensible pour moi quand je rapproche le ratio de femmes, sinon maltraitées, du moins peu considérées de ce point de vue dans le couple et le taux de manchots en France.

J'allais "dire bonjour" à notre fils (4-5 mois à cette époque), l'embrasser, le matin avant de partir bosser. Pendant plusieurs jours ça a égayé mes journées. Je l'appréciais d'autant plus que sa mère, qui dormait le matin, me laissait relativement tranquille après m'avoir distribué les consignes (quand nous nous « croisions »). Et puis un matin, sans crier "gare", la porte de la chambre était fermée.
J'ai interroger ma compagne le soir-même: elle refusait que j'ai des attentions à l'égard de notre enfant si je n'en avais pas à son égard également (+/- « Fais ce que je te demande et la porte se rouvrira »).
Elle justifiera cet épisode, au tribunal, en affirmant s’être enfermée par peur de moi.

Le lendemain de notre « conversation » j’ai évoqué notre séparation.
Notre fils, jusqu’à ses 6 mois, n’a pas fait (mais pas du tout) ses nuits. Sa mère avait de grosses difficultés au quotidien (ce n’est pas un reproche ou une sentence de ma part) mais elle refusait mes demandes d’aides – voire me tenait à l’écart. Chaque disponibilité que je dégageais pour être auprès d’eux était pour elle l’occasion de se reposer ou sortir. Nous n’avons que rarement jusque-là, comme ensuite, eu l’occasion de nous trouver, ensemble, et d’apprendre à vivre à trois.
Cependant, la principale cause du climat conjugal, concernait un désaccord sur notre avenir familial. Notre bail prenait fin le 30/06 de cette année-là. Dès janvier elle m’a fait savoir qu’elle désirait emménager, à compter du 1er juillet, chez ses parents non loin de chez nous. Dès janvier je me suis opposé à cette perspective. Je devais y tenir car, peut-être pour la 1re fois depuis 2006, j’ai maintenu ma position (toute lavette à ses limites). Enchaînant alors les emplois, comme décrit plus haut, je l’ai incité à ré-envisager notre avenir de jeune famille hors du giron de la sienne.

Sans surprise elle n’a pas revu sa position. Plus surprenant, par contre, je n’ai pas non plus revu la mienne.

À force de rabaissements et humiliations, ce qui a commencé à me gêner quand elle s’en prenais à moi de la sorte devant le petit, ce que pourtant j’encaissais avant en silence dans ce qu’avait été le huis-clos de notre couple, et à cause de ses menaces de me priver de notre enfant en cas de séparation, je lui ai demandé de partir chez ses parents (15 jours avant la date prévue pour elle et notre garçon car, de mon côté, No way).

Le piètre amant, le vilain conjoint ou le mauvais père que j’avais déjà eu le temps de me révéler être, car telles étaient les représentations que j’avais déduites après plusieurs années de remise en cause, sans pour autant les comprendre et sans cohérence avec mes tentatives d’adaptation permanentes, a pourtant été très sollicité.

Nous n’habitions plus ensemble. Je poursuivais le travail. La mère de mon fils s’est montrée très « attentionnée » alors vis-à-vis de ma famille (grand-parents, arrière grand-parents, sœur et limite oncles/tantes) : tous se voyaient alors proposé de passé du temps avec notre garçon. J’ai de mon côté souvent essayé de le voir à cette période notamment pendant les week-ends ou coupures. Ça n’est pas arrivé. Le petit dormait (sieste) à chaque fois que je me présentais pour le voir sur invitation de sa mère qui oubliait régulièrement, dans ces moments, d’enfiler tout ou partie de sa tenue.

Je n’y vois pas là ne conduite humiliante ou rabaissante de sa part. J’ai surtout éprouvé de grandes, très grandes, difficultés à ne pas y succomber.
« Une main et un cerveau, une main et un cerveau, une main et un cerveau... »

Ainsi, un mois après que nous avions cessé de vivre sous le même toit (et sans autre interactions avec notre garçon que les photos adressées par sa mère + petits commentaires plaintifs), je lui ai présenté un formulaire de rupture de PACS (en vigueur depuis 2012, cela avait pour moi un pré-mariage, pour elle il s’agissait d’un apport substantiel de point sur un barème de mutation que la naissance du petit et ma situation lui ont permis d’exploser) qu’elle n’a consenti a signer que parce que j’avais, autrement, la possibilité de le dissoudre seul (ce que je n’ai précisé qu’après son refus de signer spontanément).

Quasi rupture des communications de sa part y compris vis-à-vis de notre fils que je n’ai pas vu des semaines durant. Dans quelques écrits, à l’époque, je lui demandais de séparer notre lien (rompu) et celui qui me liait à notre fils (et vice et versa).

J’ai reçu la première convocation des affaires familiales début septembre 2014. J’avais au préalable été convié, au cours de l’été, à la gendarmerie et au tribunal (section correctionnelle). Pendant ce temps j’essayais de mettre en place une médiation afin d’organiser notre parentalité post séparation.
Quand on est pas sur la même longueur d’ondes...

Je me serais passé, en toutes circonstances, de cette découverte des méandres procédurales, de l’injustice dont ont peut faire l’objet, et de l’absence de conséquences pour qui dévoie à la loyauté / sincérité requise dans ces contextes. Ces manquements qui, déjà pour moi à l’époque, n’avaient ni légitimité ni intérêt d’aucune sorte dans le but de définir un cadre sécure, matériel et affectif, favorable à l’épanouissement de l’enfant (un seul dans notre cas).

Il aura fallu presque 5 ans (4 jugements prononcés par 3 juges différents, 2 expertises psy à mon égard, un nombre incalculable de courriers d’avocats, d’injonction à communiquer des infos ou documents, de significations en tout genre...) pour que j’obtienne un droit d’accueil normal (dit « classique »).

J’ai été sidéré, il en reste aujourd’hui l’incompréhension, par la facilité avec laquelle une femme (cette femme car je ne cherche aucunement à généraliser), et jeune mère, peut compromettre un homme avant tant de facilité en dépit de toute légitimité.
(J’ai conscience que bien plus de femmes ont eu à subir, ou subissent, des traitements anormaux, violents, de la part d’hommes mais je livre ici un témoignage sans intention de généraliser mon expérience. Je vous remercie donc de ne pas tirer à boulet rouge d’autant plus que des propos posés, réfléchis, favorisent un échange sain et constructif)

Des quatre plaintes dont j’ai eu à répondre à la gendarmerie en 2014 je n’ai pas pu démontrer l’absence de « visites intempestives » au domicile de ses parents ou de « menaces » à son encontre de ma part. J’ai évoqué la seule visite que j’avais faite chez mes ex beau-parents pour leur demander des explications sur le comportement de leur fille (qui n’était pas là ce jour-là). Pour des dégradations matérielles qu’elle me reprochait j’ai pu me dédouaner avec plusieurs tickets de CB (boîte de nuit).
Salvatrice maniaquerie !
Sur la questions du « harcèlement » j’ai fait part de mon étonnement (pour être poli) au délégué du procureur car la situation me paraissait, a minima, inversée. « Chance » m’a été donné de récupérer mes relevés téléphoniques sur une période de 6 mois (3 avant la séparation et 3 après, en gros) et de démontrer ce que j’avançais (je n’avais pas encore d’avocat de mon côté). Résultat sans appel : elle m’avait appelé ou tenté de le faire 6 fois plus qu’à l’inverse et les proportions étaient avoisinantes en ce qui concernait les SMS.

Classement sans suite au motif d’une « infraction insuffisamment caractérisée ».
Sérieux ?
Remise en cause gratuite de mes droits civique, mais surtout, parentaux (ce qui a fait partie des débats face aux affaires familiales) et, en lieu et place d’excuses (de la part des képis surtout) qui ne m’auraient pas parues choquantes ou inappropriées, d’un rappel à mon accusatrice que les institutions n’ont pas vocation à soutenir des vendettas personnelles, j’étais entré tout blanc au poste mais en suis sorti à jamais gris, au regard des affaires familiales notamment.

Je suis presque sans mots pour qualifier mon expérience face aux affaires familiales. Je ne peux d’ailleurs pas véritablement en tenir rigueur à l’institution, ni mêmes aux juges, qui n’ont fait qu’appliquer une sorte de standardisation des modèles et ont dû composer avec les accusations de la mère de notre fils.

Sans mots, je le suis tout à fait en revanche pour qualifier mon rapports aux choix effectués par mon ex compagne au surlendemain (quand elle a retrouvé ses vêtements ^^) de notre séparation mais davantage encore, pour définir son attitude à l’égard de notre fils.

À force d’assister impuissant à la dégringolade de mon fils (suivis médicaux/paramédicaux pour lui à l’initiative de sa mère intensifs et disproportionnés, hospitalisations, (...) jusqu’à ce qu’il en arrive à refuser de s’alimenter pendant 5/6 jours) j’ai pris la décision de renoncer à mon droit d’accueil et j’ai préparer mon changement de région (déménagement).

Cette décision a été difficile à prendre.
Cela a cependant été moins douloureux que de me séparer de lui (de sa mère surtout) en 2014, alors que je ne savais pas dans quel contexte je pourrais vivre ma paternité vis-à-vis de lui ni même, vu l’état d’esprit de sa mère, si je pourrais tout simplement le faire, alors que j’ai fais le choix (il y a un an) de renoncer à l’accueillir convaincu que son quotidien s’en trouverait, malgré moi, meilleur.

C’est triste de constater, a posteriori, que ça a été le cas mais j’en suis heureux pour lui. Je préfère le savoir « mieux » à la suite de mon départ que de le voir crever à petit feu, sous mes yeux, sans pour autant rien y pouvoir faire.



C’est long et possiblement ennuyeux.
Bravo à ceux qui ont persévéré s’il y en a (je ne vais tout de même pas vous remercier de ne rien vous avoir demander ^^ ).
Ce « témoignage » constituait pour moi une étape supplémentaire nécessaire pour entretenir l’apaisement que j’ai, paradoxalement, su trouvé dans l’œil du cyclone.

J’ai entretenu un ton détaché tout au long de l’écriture, comme je le fais IRL sur ce sujet depuis que j’y parviens, car c’est plus facile pour moi d’appréhender cette partie de mon vécu avec recul et humour.

J’espère que mes propos n’heurteront personne, là n’est pas mon souhait et, si tel était le cas, je te (vous) prie d’accepter mes excuses sincères.

En ce qui me concerne, pardon pour cette pointe d’égoïsme, mais le sac est à présent un peu plus léger ! Je crois que pour cela, par contre, je peux vous remercier.



An Ar Ioul
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Message par Topsy Turvy Lun 21 Fév 2022 - 19:20

Wow.
Il faudra que j'y revienne par petites touches, ou d'une traite dans de bonnes conditions. C'est long, c'est dense, mais ce n'est pas ennuyeux. Au contraire. Ça secoue.
Merci pour ce témoignage bouleversant, dont j'apprécie le ton "détaché" et les touches d'humour.
En résumé, bravo d'avoir sauvé ta peau et de prendre de la distance sur des vécus difficiles voire traumatisants. Tout mon respect aussi d'assumer un retrait au profit du petit.
Je sais par observation de tiers combien ça peut rendre fou quand un parent accuse l'autre (voire la progéniture aussi !), quand la justice et les diverses instances associées sont convoquées, quand le délire prend des proportions hallucinantes,...
Ça peut être très très très compliqué. Et la justice peut être très très très injuste.
Douces pensées à toi.
(Ainsi qu'aux autres par ici qui en bavent ou en ont bavé en couple et/ou dans la séparation.)
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Message par Wich Lun 21 Fév 2022 - 21:19

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Message par Stef-âne Lun 21 Fév 2022 - 22:33


Bon courage An Ar Toul, j'ai l'impression que "tu t'es fait avoir".
Je pense que ta compagne cherchait un géniteur, et un porte-monnaie, pas certain qu'elle t'aimait et voulait former un couple avec toi.

Sad

( Heureusement que tu as un peu d'humour et que tu sois conscient de prendre du recul).
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Message par AnArIoul Mar 22 Fév 2022 - 0:01

@Topsy Turvy: J'ai au moins cette chance que mon fils n'ait pas "adhéré" ce qui, j'imagine, doit être proche de l'insoutenable pour un parent qui ne le mérite pas (en ayant à l'esprit qu'un parent qui le "mériterait ne serait probablement pas là). Et j'ai l'espoir que dans un futur (le moins lointain possible) il se manifestera pour me voir. Je suis optimiste car nous avons, en dépit du temps qui nous a été imparti, établi et développer une relation étonnamment forte.
Quoi qu'il en soit il y aura toujours chez moi un couvert et un lit pour lui.

@Qhi: La partie manquante de l'équation: Sad Sad Sad Sad Sad Sad Sad Sad Sad Sad  - Sad  - Sad  - Sad  - Sad  - Sad - Sad - Sad  - Sad  - Sad - Sad = Razz
(C'est mieux je crois si l'on peut éviter mais, autrement, ça vaut vraiment les litres perdus).

@Stef-âne: J'ai suis arrivé à cette même impression il y a quelques année. Fort heureusement le c** cicatrise comme le reste. Et pour les blessures d'orgueil ça a été, au moins, une belle mise en perspective sur l'échelle de la gravité des choses.
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Message par Topsy Turvy Mar 22 Fév 2022 - 11:59

Sans aliénation parentale, c'est moins l'horreur. Je vous souhaite d'y échapper dans la durée. De ce que je comprends en te lisant, elle te vise directement, sans te viser à travers l'enfant, ni le viser lui. Qu'en est-il de ta famille d'origine dans le bordel (si ce n'est pas trop indiscret) ?
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Message par zebrisse Mar 22 Fév 2022 - 14:04

Merci pour ton témoignage AnArloul : c'est une histoire très touchante. Smile

Je ne sais pas si c'est approprié, mais cela m'inspire de te partager cette chanson :
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Message par AnArIoul Mar 22 Fév 2022 - 14:52

J'ai pris de la distance avec le concept d'aliénation parentale. Je me suis rendu compte, au gré de mes recherches sur le sujet, qu'il pouvait s'agir d'une situation créée par un parent pour nuire à l'autre (et parfois se victimiser en justice ensuite) mais aussi de tentatives de démonstrations d'aliénation de l'autre parent, parfois farfelues, et ce uniquement, et sans préoccupation pour l' (les) enfant(s). Je te passe les variantes...
C'est difficile d'adhérer, je trouve, à une "idée" qui recouvre tant de réalités aussi différentes, voire opposées, dont pourtant chacune (des réalités) se réclame.

Elle me visait, tu l'as bien compris, mais elle ne l'a jamais fait (ou rarement) directement ou en face de moi. Notre fils, comme un gosse, me répétait les "remarques" (c'était son mot) qu'il entendait. De la même manière qu'il me parlait de l'école ou de ses activités. Cela a commencé quasi dès qu'il a su parler (et le coquin a parlé tôt ^^ ). Il me disait avoir des secrets avec sa mère qu'elle ne voulait pas que je connaisse. Ceci quand il ne me récitait pas mes droits et devoirs inscrits dans le jugement en vigueur. Soit. J’ai demandé des explications à la mère à l'époque essentiellement parce que notre bonhomme me l'avait demandé (décalage entre le discours maternel et ce que le petit voyait ou vivait à la maison ou critiques gratuites sans visées éducatives je crois). C'est la seule et dernière fois que je l'ai fait. Là aussi à la demande de notre garçon qui, pour m'avoir parlé, avait été grondé/puni. Il n'a plus voulu par la suite que je rapporte à sa mère ce qu'il me confiait.
Nombre de ses décisions ne visait certes pas directement notre fils mais n'ont pas manqué de générer chez lui beaucoup d'interrogations. Difficile de comprendre pourquoi, après avoir été "convié" à l'une des premières hospitalisations du petit, ça n'a plus été le cas par la suite. D'autant plus que ma présence avait eu à l'hôpital un effet calmant. Alors que par la suite, informé par la mère que notre fils « avait été hospitalisé/était rentré à la maison depuis/tout allait bien », rien d'autre à faire pour moi que de rassembler les "preuves" de ma paternité (comme c’est plaisant Razz) et de récupérer le compte-rendu médical. Les équipes me rapportaient le comportement d'un enfant intouchable, presque hystérique, pendant les examens. Ce qui m'a été confirmé par une soignante lorsque j'ai eu à l'accompagner à un rendez-vous de suivi: "bah alors, t'es tout calme aujourd'hui!" (dans le genre).
Idem à la maison où, si je savais que sa mère avait les difficultés dont elle me faisait parfois part (pour ensuite repousser mes propositions d'aide), c'était de mon côté très tranquille et plutôt facile à la maison.

(Liste non exhaustive mais je commence à saturer)

Pour répondre à ta question je n'ai pas demandé d'avis ou de conseils à mes parents avant de prendre la décision de renoncer aux accueils. Ils ont compris ma décision (premiers témoins de mes misères conjugales puis parentales) et l'ont accepté. Ils m'ont dit de leur côté vouloir continuer de voir leur petit-fils. Ce que j'ai compris et accepté. Ils l'accueillent d'ailleurs depuis mon départ pour déjeuner deux fois par semaine. J'ai proposé ce fonctionnement (face aux difficultés rapporté par la mère à certaines époques) pas moins de 3-4 fois par le passé sans jamais qu'elle y consente.
Vous savez vous marchez sur la tête?

Ma sœur côtoie également notre fils à l'occasion de réunions de famille. Ce sont mes principaux canaux d'information même si j'échange directement avec l'école aussi.

Bref, tout le monde est "content" (il faudrait peut-être demander confirmation à madame qui a peut-être trouver le moyen, depuis, d'entrer en conflit avec elle-même - si vous me permettez une pointe d'humour), même si en ce qui me concerne je doive pour l'instant me contenter d'être content que mon fils aille mieux.

Le gros avantage de la naïveté, et peut-être le seul d'après mes expériences, c'est pour moi de continuer d'avancer plein d'un espoir qui ne se tarit pas au fil du temps.
Paradoxe d'une perspective plutôt rassurante qui pourtant, peut-être, ne s'accomplira pas.
Bah, j'en tirerai les leçons dans l'au-delà!
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Message par AnArIoul Mar 22 Fév 2022 - 15:11

@zebrisse,

Je connaissais Michel: enchanté Gérard ^^

Dire que pendant près de 8 ans j'ai reçu les regards de femmes que je croisais en mode "mais quelles emmerdes peut bien vouloir me faire celle-là"... Sans possibilité d'avoir de prise là dessus.
Chat presque noyé part vivre au sommet de l'Everest!

Le clip ne me renvoi pas à mon vécu mais la fin soutient tout à fait mon rapport à l'espoir que j'évoque à la fin de mon précédent post.
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Message par Stef-âne Mar 22 Fév 2022 - 20:58

AnArIoul a écrit:

Je connaissais Michel: enchanté Gérard ^^
.
 Tu connaissais Jean-Claude Dusse, mais pas Martin Circus .....Shocked
 Je te souhaite de rencontrer une "Marylène", pour aller danser, Very Happy  
 
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Message par AnArIoul Mer 23 Fév 2022 - 23:54

Que j'apprécie les ânes!
Ils ont pillé Babybel ou suis-je plus jeune encore que je ne le pensais?

Un dilemme cependant me taraude: lorsque je suis en état de danser je ne suis plus en état de conduire  Razz

Bah, restons fidèle à soi et ne cherchons pas, surtout depuis que j'ai (ré)appris à (re)vivre.
Il y aura bien une rencontre parmi les rencontres.
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Message par Stef-âne Jeu 24 Fév 2022 - 13:55

AnArIoul a écrit:Que j'apprécie les ânes!
C'est parce que tu en est un? Âne ArIou , are you?

Un dilemme cependant me taraude: lorsque je suis en état de danser je ne suis plus en état de conduire  Razz

Danser ou conduire, il faut choisir (comme "boire ou conduire)

Bah, restons fidèle à soi et ne cherchons pas, surtout depuis que j'ai (ré)appris à (re)vivre.
Il y aura bien une rencontre parmi les rencontres.

Ne t'attends pas à rencontrer "Gérard", ça fait plus de 10 ans qu'il attend (là-haut ou ailleurs), pour te souhaiter la Bienvenue. Embarassed
Tu l'a reconnu dans la vidéo des "Martin Circus", le mec tout de blanc vêtu (blanc, comme son nom).
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Message par AnArIoul Jeu 24 Fév 2022 - 14:11

Stef-âne a écrit:
AnArIoul a écrit:Que j'apprécie les ânes!
  C'est parce que tu en est un? Âne ArIou , are you?

Plutôt deux fois qu'une!

Un dilemme cependant me taraude: lorsque je suis en état de danser je ne suis plus en état de conduire  Razz

  Danser ou conduire, il faut choisir (comme "boire ou conduire)

Du coup je danse pas tant que ça...

Bah, restons fidèle à soi et ne cherchons pas, surtout depuis que j'ai (ré)appris à (re)vivre.
Il y aura bien une rencontre parmi les rencontres.

  Ne t'attends pas à rencontrer "Gérard", ça fait plus de 10 ans qu'il attend (là-haut ou ailleurs), pour te souhaiter la Bienvenue. Embarassed
  Tu l'a reconnu dans la vidéo des "Martin Circus", le mec tout de blanc vêtu (blanc, comme son nom).

Ok. Pierre a été licencié ?
Bon j'espère, surtout pour lui, qu'il a quelques accueils en attente sinon ça peut vite traîner en longueur.
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