Être autiste... Votre définition...

En ce qui me concerne...

Je ne comprends pas l'instinct grégaire qui régit le genre humain et ses besoins de rapports sociaux si complexes à développer et à entretenir.

Mes modes de communication passent principalement par la photographie (que j'ai repris depuis quelques mois après 5 ans de pratique intensive et une destruction de tout mon travail sans regret) et l'écriture depuis plus de 30 ans...

Pour la communication orale, c'est tellement complexe à gérer que j'essaie au maximum de l'éviter.
Lorsqu'il faut en permanence déchiffrer le ton, les intonations, les mots, le sens de la phrase, le but de la conversation (sociale) et qu'en plus tu as envie de disparaitre dans l'instant à cause de l'ennui qui te ronge, tu évites autant que possible d'être confronté à cet exercice...

Être autiste, c'est vivre dans un pays étranger sans avoir jamais la possibilité de comprendre ses habitants, les coutumes, les habitudes, les règles implicites et tout ce qui compose le compose...

Être autiste, c'est attendre un bus 20 minutes alors que tu es en retard et une fois dedans, descendre à l'arrêt suivant à cause des personnes qui parlent tellement fort qu'elles couvrent le son de la musique qui sort des écouteurs de ton casque audio.

C'est espérer chaque matin et chaque soir que personne ne viendra s'asseoir à côté de toi pour un trajet de quelques dizaines de minutes dans le train ou le métro.
C'est avoir envie de sortir de cette rame de métro qui se remplit peu à peu parce-que les gens finiront par te toucher (involontairement) par manque de place ou parce qu'ils viennent s'asseoir à côté de toi et qu'il te touche en bougeant...

C'est prier chaque jour pour que le téléphone pro ne sonne pas, qu'on ne t'adresse pas la parole pour autre chose que des conversations professionnelles, se dire en arrivant qu'on à hâte que la fin de journée arrive pour retourner vivre dans sa bulle... Loin du monde... A l'abri de tous...Chez soi... Et en espérant ne pas croiser de voisins qui auront envie d'engager la conversation.
C'est se sentir en sécurité car tu sais que le téléphone ne sonnera jamais (le téléphone fixe se trouve rangé dans un placard) et un téléphone portable qui ne sert qu'à envoyer des sms, à naviguer sur Internet et à écouter de la musique.

Être autiste, c'est compliqué tous les jours car c'est un handicap invisible...
Et surtout parce qu'il existe encore des personnes qui pensent que l'autisme est une maladie...

Heureusement que je vis dans un monde à part...
Très loin d'ici...
Cela me permet d'avoir un endroit que je ne partage avec personne...

"Je n'appartiens tout simplement pas à ce monde. J'habite la Lune avec frénésie. Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de cette terre étrangère, agressive. Je n'arrive pas à penser aux choses concrètes, elles ne m'intéressent pas. Je ne sais pas parler comme tout le monde. Mes mots sont bizarres et viennent de loin, d'un endroit où personne ne se rencontre. Que ferais-je une fois plongée dans mes mondes fantastiques et incapable de remonter à la surface ? Parce que c'est bien ce qui risque de m'arriver. Je partirai et ne saurai pas revenir. Je ne saurai d'ailleurs pas qu'il existe un "savoir revenir". Et je n'en aurai peut-être tout simplement pas envie."

"Cette voix s'accrochant aux consonnes. Ce soin à bien prononcer chaque lettre. Tu parles littéralement. Pourtant, on te comprend mal. Comme si l'extrême précision de ton langage révélait, dans chaque mot, un chaos de plus en plus évident au fur et à mesure que tu essaies d'être comprise."

Citation de quelques vers de la poétesse Alejandra Pizarnik

Je ne crois pas qu'elle fût autiste, mais cette conscience d'être autre, et son appel pour percer ce qui n'est pas palpable me semble assez bien évocatoire. (avec le côté tourmenté/révolté/poétique en plus ou moins)

Tes mots sont parfaitement les miens Autiste Asperger, à quelques détails près.

C'est avant tout une manière singulière de percevoir, concevoir et ressentir le monde, et donc une solitude exacerbée. Voir, sentir, entendre... plus de choses et plus intensément avec une sensibilité plus poussée physiquement et émotionnellement. Tantôt un magnifique cadeau tantôt un beau fardeau.

C'est ne pas pouvoir vivre comme tout le monde.
Trouver une voie professionnelle, trouver une personne avec qui partager sa vie : une mission bien complexe.

C'est cacher sa différence et se battre en silence comme une forme de jeu que chaque victoire remplie de joie mais parfois fatiguant.

C'est aussi une richesse.

Je me heurte parfois à une telle incompréhension de la part de mes contemporains qu'un épouvantable doute m'étreint : suis-je bien de cette planète ? Et si oui, cela ne prouve-t-il pas qu'eux sont d'ailleurs ? - Pierre Desproges

C'est foncer vers l'erreur et ne pas considérer le mur, les pieds et le choc... et recommencer. À peu de choses près.

C’est marcher courbe dans un monde droit.

C'est, semble-t-il, avoir un scaphandre dans une foule quand il fait 45°

izo a écrit:C’est marcher courbe dans un monde droit.

Pour te parodier, c'est marcher droit dans un monde de fourbes

Il ne me semble pas que l'honnêteté soit l'exclusivité des autistes. Suis-je autiste ? Je n'en ai pas l'impression, pourtant certaines de mes sensibilités et de mes réactions m'y font penser.

je ne suis pas autiste mais j'en ai quelques traits moi aussi,

ma définition serait

être autiste est être dans une bulle qui n'est pas le monde mais dont on sait qu'elle peut se balader dans le monde, c'est refuser de s'abreuver à ce monde et de ne pas se faire contaminer par lui

c'est rester soi malgré tout, c'est une fermeture ouverte où l'ouverture est cachée aux autres et donne sur des univers qu'ils ne connaissent eux pas

J'ai du mal à cerner l'autisme et à le définir objectivement.

Dans certains cas, ça se voit vraiment sur la personne. Par sa gestuelle, ses expressions faciales, sa manière de répondre, sa tendance à prendre tout au premier degré.

moi aussi je suis autiste asperger j'aimerais en parler avec toi

non.

hahaha pauvre bigflo , à moi tu peut me parler tu sais que j'en suis un je peut te comprendre ..

autrement je me retrouve dans certains de ton énoncé , perso je socialise peut mais un peut juste , sur les forum c'est différent sur les tchat , aussi on n'est loin en terme de violence sociétal comme les usa, la notre société est gratiné, la compétition, le rabaissement , te critiquer alors que l'autre sais rien sur toi , j'associe ça à de la violence , pour tout dire à l'évocation de batir une cabane au fond d'un bois bien planquée, certains rient, moi pas, ils sont jaloux car dans le fond ils aimeraient mais ils ne peuvent pas ,trop obéissant qu'ils sont , la trouille pour leurs petites images de se que pensent d'eux leurs semblables , la encore je suis fort peut socialisé je bosse pas je fais pas l'esclave , je prend le salaria pour l'esclavage moderne ni plu ni moins tu y rencontre des gens qu'ils faudrait évité souvent , j'y est pas ma place , marquer ma différence est d'une part me faire une cabane dans un bois, je cherche l'endroit actuellement , pensée différemment c'est vivre différemment ,je compte pas suivre la masse je l'ai jamais fais , peut importe leurs mépris , quitte à bafoué des lois des règles trop astreignante ou contraignante que je reconnaît pas et inutile je m'en fiche ,autant se respecter ..

la dessus j'attend pas d'être compris par mes contemporains .