Pensées d'un homme qui avance.

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Message par MadDreamer Mer 18 Mai 2016 - 14:03

Je pense qu'une métaphore est plus parlante qu'un discours compliqué Wink

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J'ai regardé la cellule aux murs de pierre depuis le pas de la porte ouverte.
Sur les murs, des traces de griffures incertaines, comme si un lionceau avait tenté de les repousser, sans réaliser qu'il utilisait le mauvais outil.
Au milieu de la cellule, il y avait un trou. Longtemps le lionceau avait tenté de le remplir, pour faire comme s'il n'existait pas, comme s'il avait honte de ce qui fût une vaine tentative de s'échapper de cette cellule.
Mais il s'était avéré que le trou n'avait pas de fond. La faille narcissique, on l'avait appelée.

Quand autrui venait frapper à la porte et m'expliquer que le trou ne devait pas exister, je j'écoutais. Et j'agissais dans son sens.
Puis un jour, alors qu'il me posait la question habituelle en arrivant, "comment tu vas ?", j'ai cassé les codes. J'ai répondu " bof", et la porte avait commencé à s'ouvrir.
Autrui avait retiré son masque de bourreau, pour dévoiler un grand sourire, plein d'authenticité.

Tandis que je réalisais ça, je détaillais les murs de la cellule.
Ce qui m'avait toujours semblé être de la roche incassable me paraissait faux. Je l'ai effleurée, comme pour en apprécier la texture, et le tout s'est effondré, comme un château de sable où on aurait asséché le sable.
Ce sable remplissa le trou, et soudain, ce fût comme si le trou n'avait jamais existé. À le regarder comme ça, l'idée qu'on puisse jamais creuser un trou à cet endroit me paraissait vide de sens.

J'ai regardé autour de moi, pour voir si d'autres personnes en étaient encore là elles aussi. À frapper contre les quatre murs de leur esprit pour tenter d'en sortir. À remplir des trous sans fond.
Il y en avait, c'était évident. De drôles de zèbres, pour certains.

Je me suis demandé si moi aussi j'étais rayé. Testé à la naissance, on m'avait trouvé une grande différence entre QI verbal et QI de performance à cause d'un soucis moteur quand j'étais gamin.
Sûrement ne l'étais-je pas ?
Non. C'est faux. Moi aussi, je portais l'habit rayé du prisonnier dans sa cellule.

J'avais sans doute commencé à le porter à cause de ces gamins qui m'avaient harcelé par le passé.

Autrui, toujours le visage souriant mis un air de musique, grâce à un appareil qu'il avait gardé dans sa poche. Un air de daft punk.
Plus besoin de cachets pour apprécier la musique maintenant.

Parce que tandis que cette musique nous enveloppait, le décor changeait. Des murs apparaissaient. Au début, je les ai regardés avec un air de dégoût. J'en pouvais plus des murs.
Mais ceux là étaient infiniment beaucoup plus beaux que ceux qui dessinèrent ma cellule.
Lumineux. Pleins de passion.
Ils ne m'enfermaient pas, mais traçaient un chemin.
Plein d'embuches, mais tellement beau.
Et sur ce chemin, autrui pourra m'accompagner. Pas en tant que bourreau, mais en tant qu'ami.

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Je détaillerai les images si certains le souhaitent Wink

MadDreamer

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Message par Argos34 Mer 18 Mai 2016 - 14:38

Belle présentation !

Franchir un jour le mur du son ?
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Message par MadDreamer Jeu 19 Mai 2016 - 12:38

Merci Argos Wink

Plus qu'une simple analogie avec un phénomène physique, c'est une représentation de la perception !

Mais j'avance trop vite..

J'ai décidé de tout raconter ici, comment j'en suis arrivé là, mes pensées etc.

C'est parti.

MadDreamer

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Message par MadDreamer Jeu 19 Mai 2016 - 12:39

Musique : FAUVE, infirmière

J'ai redécouvert cette musique hier, elle est vraiment belle.

Partie n°1: Enfiler l'habit du prisonnier [0-16 ans]

Je suis né il y a dix-neuf ans de cela.

Un gamin plutôt insouciant au départ, je vivais mon enfance sans grande particularité. J'ai sauté le CP, parce que j'étais, gamin, passionné par la lecture.

Ma prof de CE1: "D'accord, il vient tous les jours avec un livre différent à l'école, mais il les lit pas, il les survole !"
Mon père: "Ah bah si si, il nous raconte les histoires après"

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai fait des tests alors que j'étais tout petit. Un bon score au QI verbal, et un mauvais en performance, parce que j'avais des problèmes de gestion motrice. (En gros j'aurais pu apprendre à utiliser ma main gauche, au lieu de ma main droite. On m'a mis un bracelet pour que je me rappelle que je devais utiliser la droite)

J'ai changé d'établissement scolaire en CE2 (Déménagement)

C'est pas simple. J'avais toujours eu quelques potes, rien d'exceptionnel mais je m'en foutais.
Mais s'intégrer dans un cercle social alors qu'on est en CE2 et que tous les groupes sont déjà formés, c'est pas simple avec les notions sociales qu'on peut avoir à huit ans.

J'ai commencé à developper une mentalité assez mauvaise. Après réflexion, je pense que c'était l'ignorance la plus totale de mes pairs qui m'a poussé à chercher de l'attention en faisant des conneries.

Pas de potes. Réputation d'asocial de l'école. Mais c'était le primaire, c'était soft.

Ce n'était pas le collège. Les gamins ont une telle haine en eux, parfois, c'est effrayant.
Je me rappelle m'être fait voler et vandalisé ma trousse, affichée aux yeux de tous devant le gymnase, certains avaient chié dedans.

J'avais pas développé l'idée du social. Je me rappelle m'être fait harceler très régulièrement par les autres élèves, par exemple en classe de troisième je me suis fait tabasser par un élève de sixième devant toute la cour de l'école.

Niveau résultats ça allait. Je foutais rien en cours, j'avais des notes correctes. (J'étais entre 11 et 12 dans un bon établissement privé)

Je me suis réfugié pendant un moment dans les bouquins, mais les jeux vidéos ont commencé à prendre une grande place dans ma vie.
Quand je repense à cette période de ma vie, je me dis que j'avais un monde intérieur riche.

Je pense que j'avais développé une barrière à un niveau émotionnel pour réussir à surmonter le harcèlement que je pouvais vivre. J'étais vide d'émotions, par pure protection.
Les seules fois où cette barrière pouvait se fêler, j'étais défait, au bord des larmes. "Comment est-ce que je suis sensé me sentir alors que tous ces gens me détestent ?"

Je n'étais même pas en contact avec ma famille, j'avais décidé de me couper de toutes relations sociales. Inconsciemment, parce que consciemment ça me frustrait.

Un de mes jeux à l'époque était d'être aussi insolent que possible avec les psys.

Lycée. Les gens se calment, mais j'avais toujours rien pour moi. Je ne prenais pas soin de moi, j'étais seul, tranquille mais frustré.

Je commence à faire du jeu vidéo de haut niveau. Ça me permet de me défouler sur quelque chose, valoriser mon ego.

J'ai pris de l'alcool pour la première fois à la fête de fin du lycée, avec les terminales. Je me rappelle avoir été bourré dans la rue, avec des gens me demandant si j'allais bien.

Je suis rentré dans une école post-bac pour ne pas trop me fouler, pour ne pas passer par une classe préparatoire.

-----

L'habit du prisonnier dont je parlais dans mon texte plus haut : Cette partie de ma vie m'a appris que mon moi "naturel", innocent, était profondément indigne d'être aimé pour ce qu'il est.
Si tu ne te défends pas alors on viendra te détruire.
Je ne me rappelle pas avoir rigolé sincèrement avant mes dix sept ans.


Partie n°2: La cellule [17 ans]

Arrivé en école, j'essayais de socialiser tant bien que mal. (Et plus mal que bien, je dois dire)

Pas vraiment d'atrocités, j'étais juste le mec invisible.

Je me rappelle être "tombé amoureux" d'une fille que je connaissais à peine. Un réflexe un peu stupide qu'on a dans ce genre d'obsessions malsaines, c'est d'en parler à tout son entourage.

MadDreamer: Quand on est gamin, on regarde les dessins animés Disney, et on voit la princesse tomber amoureuse du prince charmant.
A l'époque, on s'était dit que la princesse avait réussi à percevoir ce que le prince charmant avait tout au fond de lui, profondément, son identité véritable.
Elle l'aime pour ce qu'il est.

Puis un jour, tu vas tomber en crush sur une nana, tu essaiera timidement, avec toute ton innocence, ta bonne volonté, et tu te prendras un bash très violent.

C'est là que ta vision des choses change. Ce qui compte, ce n'est pas ton identité la plus profonde, c'est l'apparence. Ce qui compte n'est pas d'être valeureux, mais de le paraitre.
La princesse est amoureuse du prince charmant parce que le prince charmant est beau gosse et vient d'une bonne famille.

Tandis que j'en parlais à une connaissance, il a utilisé le terme "friendzone". C'était avant la période 9gag où l'idée était utilisée et ré-utilisée.

Donc j'ai regardé sur internet. Je suis tombé sur un site qui s'appelle "ArtDeSéduire", et j'ai commencé à lire des bouquins sur des théories sociales.

Le premier livre que j'ai eu entre les mains était "Real World Seduction" de Swinggcat.

Ce bouquin vous explique une notion qui s'appelle le "prizing", l'idée que le succès dans les relations sociales est fonction du message sous-jacent de votre communication, "essaie tu d'être lié avec moi où est-ce que j'essaie d'être lié à toi ?"

Ce livre m'a profondément touché. Ce genre de considération m'étais totalement inconnu.

Mais quand on a aucune bases sociales, avoir cette notion exactement est extrêmement mauvais : on n'a aucune calibration, et c'est juste extrêmement weird.

J'ai lu, j'ai lu, j'ai lu. Bouquins après bouquins, théorie sociale après théorie sociale.

Je m'en tirais plutôt bien, parfois !

J'ai commencé à sortir véritablement avec des potes. J'ai découvert le joint, j'ai appris à apprécier l'alcool.

J'ai rencontré une fille avec qui ça aurait pu se faire, mais avec qui j'ai ressenti un lien profond.

Quand cette relation s'est transformée en relation conflictuelle, j'étais défait, dépressif, je regardais ma vie et je la trouvais affreuse. Je me suis scarifié à l'époque. Ce genre de démarche est tout à fait naturelle, lorsque ta douleur psychologique est trop forte, la douleur physique permet de se concentrer sur autre chose.

Cette mauvaise période m'a plongé dans de profondes réflexions philosophiques, c'est là que l'interrupteur a été enclenché.

MadDreamer, sous la pluie, regarde le ciel, avachi sur une chaise, défait.
"Quelle preuve véritable ai-je que cette pluie existe véritablement ? Que cette sensation d'humidité a un quelconque lien avec la réalité ?"


MadDreamer: C'est quoi quelqu'un de bien ? Nulle part dans la réalité, il est gravé dans le marbre l'idée que pour être quelqu'un de bien, il faut réaliser telle action, ou qu'une personne mauvaise pense comme ça ou comme ça ?
J'existe, déjà ? Qui sait.
Non, je suis, sûrement. Pense à Descartes.

Mais pense à Matrix. Le jour où Néo est sorti de la matrice, quelle preuve avait-il vis à vis du fait que la réalité nouvelle qu'il avait découverte avait un quelconque semblant de vérité ?
Pense à Inception.
On ne peut pas voir une vérité objective au delà de ses émotions, ma vision est bornée à ma perception.

Mais ce que je peux percevoir n'a pas forcément de lien avec la vérité.
Je décide de définir l'existence comme la somme des perceptions relatives à moi. C'est à dire, ma perception de moi-même, la perception que les autres ont de moi, la perception que les autres ont des résultantes de mes actions, et ainsi de suite par effet papillon.

"Papa, maman, je me suis taillé le bras au couteau"

J'ai redoublé ma première année d'école d'ingénieur.

Partie n°3: le trou au milieu de la cellule [18 ans]

La théorie que j'avais découverte a au moins eu le mérite de m'envoyer au charbon, parler à des gens : j'ai commencé à developper peu à peu des relations sociales. J'ai lâché les jeux vidéos.

J'ai été sur un forum de mecs qui allaient draguer des filles dans la rue. J'en ai rencontré un. Deux. Dix. Cinquante.

"Qu'est-ce qui fait leur réussite dans leurs relations sociales ?"

Je suis allé parler à des filles dans la rue, poliment. "Salut, je t'ai trouvée jolie donc je suis venu te parler !"

Une fois, deux fois, cinquante fois, cent fois, deux cent fois.

Ce genre de démarche permet de se désensibiliser du fait d'aller parler aux gens. Pour un homme qui comme moi, n'avait pas eu de véritables relations sociales jusque là, il s'agissait d'une libération.

Sur ce même forum, j'ai ouvert un journal, où j'ai commencé à faire le compte rendu de mes interactions sociales, mes pensées du moment.

Je ne détaillerai pas les démarches que j'ai pu réaliser pour sortir de ma zone de confort. Toujours est-il que je grimpais les échellons de l'échelle sociale.

Mais d'où venait ce besoin ? Avec le recul, puisque je me définissais vis à vis de mon enfance par mon pouvoir social, j'essayais d'en avoir toujours plus.

D'où l'image du trou sans fond. C'est comme un bucket qui n'aurait pas de fond, et qu'on remplirait avec du poulet.
S'il n'y a pas de fond, vous aurez beau mettre en place des usines pour remplir ce bucket aussi vite que possible, il restera vide.

Partie n°4: Frapper contre les quatre murs de sa cellule [18-19 ans]

J'étais très bien entouré socialement. Je faisais des soirées chez moi, où il y avait vingt ou trente personnes.

Un jour un de mes potes est arrivé, avec un grand sourire. "Mec, j'ai de la MDMA, ça te dit de tester ? Very Happy"

Et c'est parti !

Pour ceux qui ne connaissent pas la MDMA, ce truc bloque la recapture de la dopamine et de la sérotonine au niveau synaptique : le système cérébral de récompense est activé en permanence.
On vit la musique.
Le tactile devient extraordinaire.
On aime le monde, une sensation comme jamais je n'en avais connu auparavant. La boule de chaleur au milieu de la poitrine.

En six moix, j'ai pris quatre fois de la MDMA, une fois du LSD. Je m'éclatais bien avec mes potes, et je me sentais bien.

J'ai séché énormément de cours. J'ai eu quatre rattrapages dans mon école, parce que j'avais rien foutu.
Mais bon, je suis quand même sensé être surdoué, à la base. J'ai bossé un minimum, et j'ai eu les quatre.

"Comment j'ai pu en arriver là ? Ce genre de comportement ne colle pas du tout aux valeurs que mes parents ont pu m'inculquer."
MadDreamer: C'est marrant, les différences de perception qu'on peut avoir.
Quand j'étais gamin, j'allais au macdo peut être... une fois par mois ?
Je trouvais ça tellement bon. Le burger, les frites. Il y a un goût particulier aux frites du macdo, toi même tu sais.
Et je me disais, "quand j'aurai mes propres sous, j'irai plus souvent !"
Puis je suis arrivé dans la vie étudiante. J'y suis allé une fois par semaine, deux fois par semaine, trois fois par semaine.
Et plus ça allait, plus ça avait un goût de cantine.

Pareil pour la clope. Quand t'es gamin, tu te dis "C'est triplement con. C'est pas bon. Ça te ruine ta santé. Ça te nique tes thunes. Jamais je toucherai à ça"
Puis tu te met à fumer petit à petit, et tu commences à penser "c'est mon petit plaisir du moment".

Quand tu ne travailles pas, tu met en place toutes les stratégies mentales possibles et imaginables pour ne pas travailler. Crises ménagères, etc.
Le pire, c'est que quand tu t'y met finalement, tu te dis, "c'est con, ça pourrait m'intéresser"
"Putain, où sont passé mes ambitions de quand j'étais au collège ? Je vaut mieux que ça. Ma perception est conditionnée par mon système d'habitude, donc il suffit de prendre les bonnes habitudes."

Alors je vous donne tout de suite mon opinion sur le sujet: c'est des conneries.

Le système de pensée dans lequel j'étais enfermé à ce moment là fonctionne comme ça :
-Mauvaise estime de soi (Se fier à des techniques pour avoir une intégration sociale)
=>Déprime
=>Frustration
=>Rage (Ce moment où tu met la grosse musique bien énervée, et que tu dis que tu vas tout niquer)
=> Effort

C'est tout à fait louable, mais les efforts se nourissent de quelque chose de négatif : votre mauvaise estime de vous même.

Toujours est-il que j'ai fait trois semaines de gestion parfaite de ma vie. J'avais tout, l'alimentation parfaite, le rythme sportif / travail parfait, donner des cours pour me faire des sous, m'intéresser à énormément de domaines, etc.

MadDreamer: Une émotion a un sens (frite ou potatoes), mais aussi une intensité (Une seule ou double dose ?)
Dans la société actuelle, les êtres humains sont libres, et égaux en droit, mais qu'en est-il dans la réalité des faits au niveau de leur bien être ?

Dans la société actuelle, il y a un système financier pyramidal. Un système affectif pyramidal. Eh bien moi je viens parler de système émotionnel pyramidal.

Quand t'es gamin, que t'as pas de potes, un jour tu vas avoir quelques amis avec lesquels tu vas trainer au lycée, mais sans les voir à l'extérieur. Et là tu te dis "ouais, c'est bon, je sais ce que c'est l'amitié".
Mais t'es complètement dans l'illusion.
Tu n'es pas capable d'imaginer le véritable lien profond qui peut unir deux personnes.

De la même manière, et si tu étais aujourd'hui dans cette même illusion ?

D'accord, j'ai passé des caps. Comme Néo a passé un cap quand il est sorti de la matrice.
"Pourquoi j'ai mal aux yeux ?" "Tu vois clair pour la première fois. Dors Néo, les réponses vont venir".

Mais il n'avait à ce moment là aucune preuve d'être dans une quelconque sorte de vérité.

Mes émotions ont été bridées quand j'étais gamin. J'imagine une boule, qui serait moi, avec des flashs lumineux qui en sortiraient : des émotions.
Le bridage posé, c'est une barrière un peu au delà de cette boule, qui me sanctionne à chaque fois que je les laisse trop aller.

Je place à une distance infinie de cette boule, lorsque les émotions s'expriment en toute liberté, le génie artistique, et le génie mathématique.
Parce que finalement, des génies comme Beethoven sont juste des gens qui ont eu une image, une idée dans leur tête, et qu'ils ont réussi à recommuniquer grâce à la musique.

On est pas tous égaux sur un système émotionnel. Tout en haut de la pyramide, Mozart. Enfin non, je le cite parce qu'il a la meilleure capacité de communication. C'est sans doute un illustre inconnu qui siège tout là haut.
Un ami: "Ouais, peut être que ça existe. Et alors, quoi ? Trouve une machine qui permet de voyager sur cette pyramide alors.
Mais pour le moment, redescend sur terre. Concentre toi sur tes études. Tu devrais lire imparfait libre et heureux, avant de passer sur la méditation de pleine conscience."


Puis, je suis retombé. Bas.



Prise de MDMA. Seul. Je m'étais juré d'arrêter.
Trois jours plus tard, une nouvelle. J'étais vraiment pas bien.

[Insérer ici un bug dans la matrice]

Partie n°5: Ouvrir la porte [19 ans]

MadDreamer: Puis un jour, alors qu'il me posait la question habituelle en arrivant, "comment tu vas ?", j'ai cassé les codes. J'ai répondu " bof", et la porte avait commencé à s'ouvrir.

Trouver une machine qui permet de voyager sur la pyramide ? Je crois que je l'ai trouvée. Je lui ai donné un nom : authenticité.

J'étais avec mes potes sous MDMA, on était dans la phase "amour universel".

"Tu sais mon pote, quand on aura quarante ans, je reviendrai prendre des nouvelles. J'ai envie de savoir ce que tu deviens !"

On a fait les gamins. On a ressorti les kaplas.
On a fait des trains électriques à travers l'appart, parce qu'on était totalement dans l'ambiance.

WAIT WAIT WAIT. wait. Stop.

...

Ces gens... m'aiment pour ce que je suis véritablement. Ce que je partage avex eux est COMPLETEMENT fonction de ce que je peux exprimer, de ce que je communique verbalement. Je peux être moi-même à deux cent pourcents.

J'ai regardé mes complexes. Les quelques boutons que je peux avoir sur la gueule, des vêtements qui sont totalement niqués. Mon enfance.

Ils n'avaient plus de sens.

Il y a des questions à laquelle on peut trouver des réponses à un niveau intellectuel. Elles paraissent bateau.
Du style, la question que tout le monde se pose mais dont personne ne parle. "Est-ce que je suis digne d'être aimé pour ce que je suis véritablement ?"
Mais redémontrez le autant de fois que vous le souhaitez à l'intérieur de votre tête, vous n'aurez pas avancé tant que vous n'aurez pas trouvé la réponse à un niveau vicéral. Au niveau de votre système émotif.

Deux idées : Authenticité, communication.

MadDreamer: Tu as vu le voyage de Chihiro ? Je l'ai vu deux fois. (Bon, j'admet, sous MDMA à chaque fois)
Ce film a un poids extraordinaire au niveau des idées.

Au début, la petite fille est avec ses parents en voiture, c'est la partie "fascination"
Et on est tous passé par là.
On a tous regardé nos parents avec fascination. "Papa". "Maman".
Je m'imagine les regarder comme il y a dix ans, quand je devais lever la têter pour les regarder.

Puis ils arrivent dans le village japonais traditionnel, et il y a de la nourriture à manger.
"Installons nous et mangeons, s'il y a le moindre problème j'ai ma carte de crédit !"
Chihiro refuse, s'enfuit, et alors que la nuit tombe, des créatures étranges commencent à apparaitre dans le village.
Elle retourne voir ses parents, qui ne sont plus humains, ils se sont transformés en cochons.
Nous avons tous vécu cette période.
Après la fascination, on apprend à voir nos parents comme des êtres humains, avec leur faiblesses, et leur dépendances psychologiques.
A une société de consommation dont les valeurs permettent de manger sans permission si on a de l'argent.
Réfléchissez y. C'est totalement absurde au niveau de l'être humain.

Par la suite, Chihiro rentre dans un monde qui est une critique de la société de consommation.
Je citerai deux moments importants :

Le sans visage qui offre de l'or à Chihiro, chihiro qui refuse:

Pensées d'un homme qui avance. Chihiro-25

C'est tout à fait logique. Mettez vous à la place de chihiro, l'idée d'argent n'a pas d'impact sur elle: c'est l'innocence.
Ce sont de petits bouts de cailloux jaune, sans aucune valeur.
Elle veut retrouver ses parents, et quitter ce monde, c'est tout.
"Ce que je cherche ne peut être acheté"

Yubaba qui vole une partie du nom de Chihiro:

Pensées d'un homme qui avance. 8_9gcnF

"Chihiro ? C'est un bien trop joli nom pour une fille comme toi. Dorénavant, tu t'appellera Sen."

... J'ai vraiment besoin d'expliquer ?

La société actuelle nous a appris qu'avoir une meilleure bagnole que son voisin, c'était bien. Qu'avoir une aisance sociale et beaucoup de potes, c'était bien.
Les publicités nous font courir après un idéal de beauté.
Les valeurs de la société actuelle sont des valeurs extrinsèques: Le pouvoir social. L'argent. L'apparence.

Tout ça n'avait pas de sens quand on était gamins. Ça n'avait pas de sens avant que ces gamins m'enfilent la tenue du prisonnier.
On s'est tous transformés en cochons. On a tous perdu une partie de notre identité.
Qui est authentique aujourd'hui ?

-----

Si vous pouvez libérer votre esprit de notions comme l'argent, le bien, le mal, la manière dont les choses doivent être faites... Vous pouvez faire ce que vous voulez. Il n'y a pas de réussite, il n'y a pas de succès. Il n'y a que vous.

J'ai véritablement considéré le développement personnel à l'envers en fait.
Au lieu de considérer qu'il y a quelque chose, là dehors, que je dois obtenir, "m'améliorer", j'ai considéré l'inverse.
La réponse est en moi. Je l'ai oubliée, c'est tout.

Soirée deux jours plus tard :

"Comment tu vas ?"
"Bof. Et toi"
"Bah bien. Pourquoi bof ?"
"Tu veux vraiment des détails ?"
"Carrément"

Discussion authentique. Ce qui me touche véritablement. Mes réflexions.

Discussion une heure après avec une fille en bas de la cour de l'immeuble.

"Je peux t'avouer un truc ? J'ai pris deux fois de la MDMA en trois jours, je vais vraiment pas bien ces temps-ci."
[blabla]
Réponse de cette fille après : "Je peux t'avouer un truc ? Des fois, j'hésite à prendre la quinzaine de para, un soir, histoire que tout soit terminé le lendemain."

Ce moment était beau. Authenticité.
On a rigolé. Sincèrement.
On a tissé du lien. Sincèrement.

Il n'y avait plus de techniques. Plus de forcing.
J'étais moi. C'est tout.

Cette sensation que j'avais trouvée sous MDMA, d'authenticité, d'acceptation de l'autre avec mon identité la plus profonde... Je pouvais la reproduire avec tous.

J'étais arrivé dans le monde des relations authentiques, et saines.
Dont la qualité est cent fois meilleure qu'auparavant.
MadDreamer: Autrui avait retiré son masque de bourreau, pour dévoiler un grand sourire, plein d'authenticité.

J'ai repensé à mes anciennes réflexions.
Elles tiennent la route, elles sont pas connes. La philosophie de la perception, c'est un truc de dingue, je comprends que beaucoup de gens perdent la tête à cause de ce truc là.
... Mais et alors ?
J'ai pas besoin de ça pour vivre.

Tandis que je réalisais ça, je détaillais les murs de la cellule.
Ce qui m'avait toujours semblé être de la roche incassable me paraissait faux. Je l'ai effleurée, comme pour en apprécier la texture, et le tout s'est effondré, comme un château de sable où on aurait asséché le sable.
Ce sable remplissa le trou, et soudain, ce fût comme si le trou n'avait jamais existé. À le regarder comme ça, l'idée qu'on puisse jamais creuser un trou à cet endroit me paraissait vide de sens.

Un pote (Ink) avait lu mes réflexions par rapport au système émotionnel pyramidal. Il m'a conseillé de venir à une réunion zèbre, parce qu'il pensait que ça pourrait me plaire.

Premier zèbre à qui je parle: Si tu pouvais faire le métier que tu veux dans la vie, tu ferais quoi ? Sans aucune considération d'argent, de temps, etc.
MadDreamer: Tu veux la version courte, ou la version longue ?
Premier zèbre à qui je parle: Comme tu veux.
MadDreamer: Ok. Je définis personnellement l'existence par la somme des perceptions, mon existence est donc l'union de ma perception de moi même, et des perceptions d'autrui sur moi. Si je pouvais faire ce que je voulais ? J'essaierai de me diriger vers quelque chose de meilleur dans ces domaines.
Réussir à provoquer des émotions positives d'une manière massive. Ecrire un bon bouquin, ou faire de la bonne musique.
*sourire autour de moi*

J'aime vraiment les gens là bas. J'ai l'impression de ne pas avoir à filtrer les idées qui me viennent à un niveau intellectuel, philosophique, sociétal.

Partie n°6: un monde meilleur

Je me suis remis à lire.
J'apprends à découvrir la vie sous un oeil nouveau, de jour en jour.

MadDreamer: Autrui, toujours le visage souriant mis un air de musique, grâce à un appareil qu'il avait gardé dans sa poche. Un air de daft punk.
Plus besoin de cachets pour apprécier la musique maintenant.

Je commence à m'intéresser à plein de domaines.
Je me sens vraiment bien. C'est bluffant.

MadDreamer: Parce que tandis que cette musique nous enveloppait, le décor changeait. Des murs apparaissaient. Au début, je les ai regardés avec un air de dégoût. J'en pouvais plus des murs.
Mais ceux là étaient infiniment beaucoup plus beaux que ceux qui dessinèrent ma cellule.
Lumineux. Pleins de passion.
Ils ne m'enfermaient pas, mais traçaient un chemin.
Plein d'embuches, mais tellement beau.
Et sur ce chemin, autrui pourra m'accompagner. Pas en tant que bourreau, mais en tant qu'ami.

Il y a toujours des murs.
Je reste esclave de ma perception.
Mais cette fois-ci, cette perception est belle. Elle ne m'enferme pas, elle me permet d'aller de l'avant.
Autrui n'est pas contre moi. Il est avec moi.
Le trou a disparu.
Il reste du travail bien sûr. Mais le chemin est tracé.

La musique n'a jamais été aussi belle.
Mes amis n'ont jamais été aussi géniaux.
Je n'ai jamais été autant en paix.
Je n'ai jamais eu une telle vision, vis à vis de ma vie.
Remplie de crasses. Mais belle.
C'est moi.

Merci


Dernière édition par MadDreamer le Jeu 19 Mai 2016 - 16:24, édité 4 fois

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Message par MadDreamer Jeu 19 Mai 2016 - 15:16

Fini ! J'espère avoir la chance de pouvoir avoir des retours Wink

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Message par Argos34 Jeu 19 Mai 2016 - 16:03

MadDreamer a écrit:Fini ! J'espère avoir la chance de pouvoir avoir des retours Wink

Passionnant ! Merci.


MadDreamer a écrit:Il y a toujours des murs.
Je reste esclave de ma perception.
Mais cette fois-ci, cette perception est belle. Elle ne m'enferme pas, elle me permet d'aller de l'avant.
Autrui n'est pas contre moi. Il est avec moi.
Le trou a disparu.
Il reste du travail bien sûr. Mais le chemin est tracé.

La musique n'a jamais été aussi belle.
Mes amis n'ont jamais été aussi géniaux.
Je n'ai jamais été autant en paix.
Je n'ai jamais eu une telle vision, vis à vis de ma vie.
Remplie de crasses. Mais belle.
C'est moi.


Tu as trouvé une pépite : l'authenticité.

Et une voie lactée : la communication.

Ne les lâche pas.


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Pensées d'un homme qui avance. Empty Re: Pensées d'un homme qui avance.

Message par Aliocha Jeu 19 Mai 2016 - 17:57

Bonjour MadDreamer
Récit très intéressant, très bien écrit et construit, tu emporte ton lecteur. J'aime beaucoup.
Ta théorie relative aux perceptions est intéressante car elle permet une analyse, la prise en considération de ses particularités et la canalisation de celles-ci vers des perspectives lumineuses pour soi et les autres.
Comme travail sur soi c'est pas négligeable, c'est même énorme de mon point de vue.
Enfin si tu peux donner plus de détail sur la notion d'authenticité, je suis preneuse ( I know, je suis ch....te).

A plus tard !
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Message par MadDreamer Jeu 19 Mai 2016 - 20:32

Merci pour vos réponses, elles me font plaisir !

C'est assez étrange comme impression parfois, quand je regarde mon pavé, je vois ma vie, toutes mes considérations, il n'y a pas grand chose que je cache.

Aliocha:

Je viens de lire ta présentation (avec véritable plaisir d'ailleurs), et ça me fait plaisir de pouvoir te répondre. Si mon parcours peut en aider certains, c'est avec grand plaisir.

D'ailleurs, je tiens à noter que tu es, dans le langage relatif à certains sites de "séduction" que j'ai pu fréquenter, ce que j'appellerais une LSE (Low Self Esteem) soft.

Soft. Pas Hard. Je pense qu'on passe à une mauvaise estime de soi vraiment violente lorsqu'on apprend, plus ou moins consciemment, à se créer un "personnage", une barrière de sociabilité, une facade jugée acceptable aux yeux d'autrui.

Mais toi, tu es dans des mécaniques où l'idée de succès te parait inateignable parce que tu as une estime de toi, basse, et où tu te dévalorise consciemment afin de pouvoir minorer l'attente d'autrui, et ne pas décevoir ton entourage : une de tes peurs.

Je te conseille de lire Imparfait, libre, et heureux de Christophe André. Très bon bouquin.

Je pourrai aller plus loin dans la psychanalise, mais je crois qu'il ne s'agit pas de l'objectif de ce post, donc c'est parti !

L'authenticité :

Très souvent, qu'on le réalise ou non, on est dans une démarche de culpabilisation.

Cette culpabilité peut provenir de différents points. En ce qui me concerne, il s'agissait surtout de considérations sociales.
"Cette fille dans la rue me plaisait, je ne suis pas allé lui parler"
"On me répète depuis que je suis gamin que j'ai un potentiel de folie, mais je ne réussis pas à l'exploiter"
"Je sais que pour être correct à un niveau social il faut que je me comporte de telle, telle, ou telle manière, mais je ne réussis pas"
"Je sais que fumer cette cigarette c'est mal, mais je le fais quand même"
"Je sais que je devrais bosser, mais je n'arrive pas à m'y mettre"

Cette culpabilisation est à la fois cause et conséquence d'une mauvaise estime de soi. Au naturel, on est "indigne d'être aimé".

Je suis double.
Je suis le moi véritable, celui qui agit à sa manière seul.
Je suis le "sur-moi", le moi social. Celui qui apprend à filtrer ses dires en contexte social, pour que les sorties de mon système de réflexion soient jugées acceptables.
Pour toi, il s'agit du toi qui se sent obligé de dire "pardonnez mes fautes d'orthographe", "j'ai été tellement nulle à telle, telle, ou telle période de ma vie"

Parce qu'on a peur.
Nos idées, mentalement, sont inacceptables.
Jamais, avec ce système de pensée, on ne peut aller voir quelqu'un et dire "franchement, un truc qui me travaille véritablement ces temps ci c'est [Insérer une véritable problématique]"

On se juge soi même. Sans pitié.

Là, je suis en train de me revoir en train de le dire à l'oral, sans savoir comment l'exprimer à l'écrit.
Ouvrir mes mains, les mettres dos à mes hanches, et les écarter.
"Pfiouuuuuu. Zen. Stop. Fuck ces considérations"

C'est quoi ce système d'auto-torture mentale ?
Ce monde où je n'ai pas le droit d'être moi même ?
Je suis humain. Une partie infime, mais néanmoins importante de l'humanité.
La société n'a pas à m'expliquer qui je dois être.

Je suis comme ça. Point.
J'ai le droit d'être mal parfois.
J'ai aussi le droit d'être heureux.
J'ai même le droit de m'être torturé mentalement.

Je me revois encore sous MDMA avec mon ami, en train de fumer des cigarettes à son balcon.
A déballer les dossiers un à un.
"Ouais, mon enfance a été comme ça, comme ça, comme ça".
Lui qui me regardait avec un sourire franc une année auparavant, alors que je lui disais "tu sais, avant j'étais plus réservé", en me disant "Yes ! Tu te met enfin à parler de toi, ça n'arrive jamais ! On vient de passer un cap dans notre amitié !"
A parler de ma philosophie de la perception. A lui parler de culpabilisations que je pouvais avoir. Par exemple, le fait que je puisse prendre de la MDMA alors que c'était tout à fait contrare aux valeurs qu'on m'avait inculquées plus jeune.

Pourquoi les complexes que je pouvais avoir aurait la moindre influence ?
On avait une relation qui était basée sur de véritables discussions, profondes, ou chacun mettait une partie de son soi véritable.
Sa perception de moi était totalement fonction de ce que je pouvais partager avec lui en étant moi même.

Regardez.
Aujourd'hui, je vous ai détaillé ma vie. Je pourrais très bien m'auto-flageller, "désolé d'être comme ça, comme ça", mais non.
Je suis. Point.
Ce que je raconte est directement relié à mon histoire. A mon identité.
Et dans l'hypothèse où quelqu'un arriverait et me dirait que c'est vraiment de la merde ce que j'écris, ça ne m'influencerait pas vraiment.
Pourquoi s'en préoccuper ?

Il y a ces gens qui m'aiment pour ce que je suis véritablement.
Les autres ont l'air d'avoir tellement peu de poids, à côté.

Beaucoup de gens se disent "je ne sais pas qui je suis".
Vraiment ?
Tu ne sais pas ce que tu as envie d'être plutôt.
Qui tu es... est présent. Inconditionnellement.
Tu es là. Tu es tes envies parfois jugées débiles, tu es cette personne qui est parfois confiante, parfois non. Tu es cette personne qui est parfois forte, et parfois faible.
Tu es... humain ?
Et c'est magnifique.

Prends cette humanité. Va la partager, là, dehors. Les gens découvriront une personne intéressante. Tu as trente cinq ans, comment tout ce que tu as vécu pendant toutes ces années pourrait-il être jugé inintéressant ?

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Message par Aliocha Dim 22 Mai 2016 - 11:49

Bonjour MadDdreamer,

Je te remercie de ta réponse et je suis contente que ma présentation t'ait plu.

Je ne connaissais pas cette terminologie relative à l'estime de soi. Je peux dire de façon certaine c'est qu'aujourd'hui l'estime que j'ai de moi est relativement plus importante que ce que cela a pu être à une époque.
Tant que les choses avancent, même s'il reste du travail, c'est positif.

Ce que tu évoque quant à l'authenticité montre que tu as activement réfléchi à la question et à tout ce qui relève de ton "être", de l'"Être" en général.
La culpabilité c'est le noeud du problème, certaines règles (sociales, esthétiques, morales, éducationnelles...) sont tellement enracinées qu'elles s'érigent en "impératif catégorique" au sens de Kant. le spectre est tellement large de ce que l'on peut s'imposer, que l'espace dans lequel on peut se mouvoir peut se réduire fortement.
J'ai vécu ces reproches incessants que tu dirigeait contre toi et qui étaient relatifs à tes attitudes et tes comportements lors de situations que tu cite en exemple et je le vis encore même si c'est moins aigu.

Car si nous sommes la résultante de l'interaction entre le moi et le surmoi, j'ai l'intuition que cette résultante peut générer une souffrance lorsque l'un des facteurs exerce une force plus importante.

Effectivement notre identité est là, elle est présente. Le fait même d'être conscient du conflit est une manifestation de l'essence de notre être.
Lorsque tu dis :
"Aujourd'hui, je vous ai détaillé ma vie. Je pourrais très bien m'auto-flageller, "désolé d'être comme ça, comme ça", mais non.
Je suis. Point.
Ce que je raconte est directement relié à mon histoire. A mon identité.
Et dans l'hypothèse où quelqu'un arriverait et me dirait que c'est vraiment de la merde ce que j'écris, ça ne m'influencerait pas vraiment.
Pourquoi s'en préoccuper ?"


Je vois là un pas important car il me semble que tu intègre, non seulement intellectuellement, mais surtout émotionnellement la nécessité de ta libération, de désépaissir ton masque et de simplifier ton rapport au monde.
Et ça c'est extrêmement intéressant, vivre cette libération, comme cette soirée avec ton ami, renforce ton expérience de cette réalité : ta singularité est appréciable et appréciée, les autres t'apportent mais tu représente également une richesse pour les autres.
Je ne pense pas être arrivée à ce stade, mais j'ai la conviction d'être dans ce processus. J'y vais à tâtons (je suis longue à la détente).
Un exemple concret : je résous peu à peu une contradiction, une dissonance cognitive concernant mon rapport au matériel. Durant une grande part de ma vie je n'ai que peu donné d'importance à tout ce qui était matériel et à tout ce qui relevait de l'apparence, j'avais d'autres centres d'intérêt ce qui me convenaient parfaitement.
Puis je ne sais pas ce qui a pu arriver mais je me suis mise à intégrer les valeurs de certaines personnes de mon environnement. il fallait que j'intègre leurs codes pour "valoir" aux yeux d'eux (j'ai incarné la figure cochon du voyage de Shihiro).
Aujourd'hui je n'en suis plus là, je me suis débarrassée de beaucoup de choses, je me suis délestée de ces pesanteurs et je ressens les bienfaits apportés à cette part de mon être qui a cessé de se "diluer dans l'avoir". Ça paraît vraiment idiot, je me demande encore aujourd'hui comment j'ai pu oublier, masquer à ce point ce qui constitue une valeur fondamentale, un mur porteur de qui je suis.
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Message par ifness Lun 4 Juil 2016 - 19:44

J'ai souvent décrété (après réflexion) qu'une métaphore dénaturait la pensée.
..............
Jésus parlait par paraboles : on a pu juger des malentendus.(J'écris un texte sur la connerie de Dieu).
...............
La métaphore est à la mode : elle semble illustrer la Pensée de manière compréhensible et/ou poétique.
...............Mais rien ne vaut la pensée elle-même : la pensée chiante.
Chiante 2 fois : 1) pour la formuler (il est plus ludique de créer une métaphore)
2)pour la lire et comprendre (il est plus ardu de pénétrer une pensée que de voguer sur la vague d'une métaphore)
La métaphore est donc paresse de l'esprit.

Ton texte est très beau. Tu es doué.
Il va falloir faire quelque chose, de tout ça !

Mais quoi ?
Crée, bordel ! Crée !

J'ai des milliers de pages écrites (manuellement) et je ne sais qu'en faire.
Certaines, je les juge très bonnes (comme je juge très bonnes certaines de tes lignes).

Je suis vieux. Tu es jeune.
Donc ?


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