Ratures, rayuratures et autres altéri-tératures en pyjama (et en musique)

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Message par Omnia vanitas Dim 24 Avr 2016 - 21:33

Depuis que je sais écrire : j'écris, je crie, en lettres capitales ou à voix basse, pour ne pas me laisser noyer, continuer à surnager, le corps flottant en surface.
Je ronchonne, je griffonne, à l'encre grise, en pattes de chats. Des trucs pas très intéressants, mais bon, qui doivent néanmoins être figés d'une façon où d'une autre.

Je suis un fantôme et je hante la ville
A l'encre effaçable des rêves indélébiles.

Et pour rester dans le thème (particulièrement bien adapté au format forum, avec les questions que soulève "l'incarnation" numérique désincarnée), on va ressortir un vieux mantra. Pour commencer.

S’incarner bien - en chair
Notes sur un carnet vélin clair :
---- De chair et d’eau mes chers vieux os
---- De jeux de mots ce Je d’escroc
Osant l’éther, oh sans l’étau
Des sens - enfer - descend l’écho
--- Dans la présence et dans l’absence
--- Ou dans l’oubli : réminiscences
Courant sur le lit d’une peau
Couvrant est le cri de l’appeau
--- Le Je perché, léger, répond,
--- Pépie, gazouille, comme un pinson,
Mutique aux Parques le verbe opaque,
Devise avec une illusion
--- Pis encore puisqu’il fait l’effort,
--- Puis le soir puisqu’il faut l’espoir
Il y croit c’est sa déraison

Oeillères aujourd’hui ou demain,
Hier, ou mercredi matin.



Dernière édition par HazaH le Sam 30 Avr 2016 - 21:34, édité 2 fois
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Message par Omnia vanitas Lun 25 Avr 2016 - 21:03

Au sujet du busy-ness (is bizness as usual) et de sa tristesse contemporaine -

Cerveaux hydrophiles serviteurs abreuvés
Perfusés abrégés dilatés en vase-clos
Coquilles de noix dérivant délicates

Aveuglés au néon confus cherchant comment
Contrarier les courants remonter le ruisseau

Terre en vue ! Mais cartographie manquante
Eau, céans :
Sans repère ni passé
Ici, maintenant, ne pleuvent plus se former

Ni figures baroques, aqueux fragments de pluie
Ni les perles nacrées de la mélancolie

Ici tombées du ciel pluriel tombées des yeux.



Dernière édition par HazaH le Sam 30 Avr 2016 - 21:30, édité 1 fois
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Message par Omnia vanitas Mar 26 Avr 2016 - 21:41

[Nous sommes des filtres, des filets de pêche. Ce qui fait notre "individualité" humaine n’est en définitive que le motif de maillage. Quant au reste, ces corps singuliers ne sont vivants que parce qu'ils sont traversés par la même onde, le même flux de l'histoire et de la vie. Parfois dans le flux/flot de ces remous qui nous traversent, on glane quelques pépites dans nos filets [chercheurs d'or de la perception]. Et de ces fragments rares et précieux avec une précision d'orfèvres on reconstruit des œuvres d'art d'un sens qui à la fois préexistant à tout dans l'infini mais qui restait néanmoins à trouver et à forger. Et c'est le sens de la vie. Ces fragments de sens perçus à découvrir, q'en servir pour de construire le sens admis et réinventer, réinventer jusqu'à la couleur de son propre chalutier. Et une première partie de la vie consiste à découvrir son propre filet, éprouver la résistance de sa corde, ses lacunes, ses usages. Une partie peut ensuite être dévolue au raccommodage. Mais en définitive, il faut voyager, explorer, sillonner, écumer tous les flots, y passer notre nasse encore et encore, et en retenir ce qui en fait le singulier.
Pour qui, pour quoi ?
Je ne sais pas.
Parce ce que ce résidu est l'exception, la valeur ajoutée, le sel - l'eau évaporée - tout à la fois de nos larmes, de nos rêves, de nos vies - de tout cela condensé

Même s'il est vain de vivre
Comme il est vain de créer

Tous les châteaux de sable
finissant tôt ou tard émiettés.]

(D'une traite, à finir de raccommoder plus tard)



Dernière édition par HazaH le Sam 30 Avr 2016 - 21:28, édité 1 fois
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Message par Omnia vanitas Mar 26 Avr 2016 - 21:42

Intensité - instant cité trop tôt trop tard
Sans regret ni regard - tombé à côté

Au rébus des hasards
Au non-lieu des temps morts

~

Voir. Être vu.
Entendre. Être entendu

Voire : être perçu.
Pas étonnant que ça galvanise autant. Ceux, rares, qui le trouvent.
Ce jeu de mots, ce double-sens. Cette reconnaissance du je qui s'est tu.

Voir. Oui mais voir vraiment.
Mettre à jour, mettre à nuit, mettre à nu.
Mettre au jour ce qui donne à être vécu. Et être vu en retour. (Mais être vu en entier.)

On passe une vie pour certains à chercher une pièce manquante, sous la forme d’un mot, d’un geste, d’un baiser, d’un regard qui ferait sens, d’un feu de joie, d’un grand brasier. D’une étincelle ou d’un embrasement de ciel - éclairant le grand mystère le temps des braises qui couvent encore ou l'unique crépitement d'un flash.

Calligraphie des affects, kaléidoscopie des regards.
Certains voient le même point gris - minuscule, et d’autres vont le voir en grand - noir.

Et je peux voir - sans être vu
Ou me faire entendre- sans que de moi - cela soit jamais su.

~

Instantané  - instant tanné, enfui dehors
Sans après ni remord - recuit solidifié

Au rebut des hasards
Aux adieux aux temps morts

~

Apache, assez : à bout portant
A pas feutrés (diligemment)



Dernière édition par HazaH le Sam 30 Avr 2016 - 21:27, édité 1 fois
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Message par Omnia vanitas Mar 26 Avr 2016 - 21:44

[Parmi tous les arts, ne compte vraiment, en définitive, que celui de(s) (l')amour(s). Tout le reste n'est que broderie, divers tissements, raccommodage épars de ce qui aspirait à être dit autrement et sans paroles. Le coeur est toujours le moyen d'expression le plus immédiat, le plus spontané (mais aussi paradoxalement le moins simple). Qui travaille au coeur des choses, au coeur des gens surtout, sur la matière première la plus concrète, la plus essentielle et la plus mystérieuse qui soit : celle dont nous sommes tous faits. Mes chairs vieux os. Matériaux contre lesquels sonnent harmonies et dissonances qu'on appelle sentiments, émotions. Résonances qui partagent avec le répertoire de la musique l'impermanence d'une vibration se propageant dans l'air - transitoires et fugaces et parfois entêtantes à déraison.

Mais. Lorsqu'on ne peut, lorsqu'on ne veut travailler au coeur ce matériau premier. Alors pour exprimer quand même, on finit par se mettre au patchwork à quatre accords, au point de croix aromatisé sel de pastel, voire à l'élevage de poèmes polypodes à 5, 8 ou 12 pieds. En attendant de. Dans l'attente de. Pour dire, l'auxiliaire être sans l'avoir, pour ne pas se gâcher. Même si c'est moins important, moins vital peut-être (car il s'agit de vivre vraiment).

Mais à la fin du jour, il en reste au moins quelque chose de tangible, de concret, productions-briques semi-finies qu'on pourra toujours réutiliser plus tard, lancer contre d'autres vitrages (sous les pavés la plage, et puis d'autres révoltes), décorer avec goût pour offrir, ou pourquoi pas même - un jour - mêler à celle d'un autre et construire. Fragiles assemblages bien souvent éphémères et incertains (à vouloir trop poser de briques sur l'édifice, tout s'effondre et tombe à l'eau : jouer et perdre au mikado), mais dont, si nous en sommes de bons architectes, de la structure les défauts - fers à béton bien frêles - deviendront - un jour peut-être - des bras de levier,  des forces,  des ponts à haubans tendus deux à deux entre tellement de variétés de monde.  Pont de fortune pour une nuit, ou pont d'acier rouge pour la vie. Dans un cas comme dans l'autre, tout finira sous les eaux du temps engloutis.

A mes pieds sur les galets, les vagues murmurent encore le bruit du temps qui coule et des ponts qui tombent, à des miles de là. Rengaine sans paroles sans début ni fin des rouleaux. C'est le bris de leur chute qui a mené toute cette eau-là si loin, jusqu'à mes mollets. Alors qu'importe. Qu'importe si les châteaux de sable sont noyés par la marée. Qu'importe si l'espoir n'a jamais appris à nager.

Sur mes pieds, près des galets. Qu'importe j'ai appris à marcher, j'ai appris à nager.]


(Et ça suffit comme ça pour aujourd'hui. Ce sont des bouts de rien que j'ai accumulé avec le temps, je les dilue ici, je ne sais pas pas précisément pourquoi.)


Dernière édition par HazaH le Sam 30 Avr 2016 - 21:26, édité 1 fois
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Message par Omnia vanitas Sam 30 Avr 2016 - 21:23

Vie des idées, ou vide et idées.
Ou lorsque le savoir savamment ordonné cartographie catégorisé exploré civilisé atteint son point de non-sens, son point d'ambiguïté.

Minimalisme, perfectionnisme, utra-réalisme... surréalisme, rhumatisme et jementousisme. Catégorisme par l'absurdisme, votre altesse sérénissime.

Et puis au fond tous les "ismes". Tous ces isthmes, presque-îles en devenir - et puisqu'il paraît que l'homme en est une -, voués de toute façon à finir érodées par les vagues des jours et des éons puis détachés des continents habités et des savoirs usités.

Toutes ces idées qui finiront toutes un jour tôt ou tard par s'éloigner du rivage par se noyer. En deux temps, trois mouvements. Atlantides en devenir, inéluctables, que la tectonique des ans et des livres fera peut-être resurgir au détour d'une prochaine ère. Ou peut-être dévorera dans le grand tout de l'oubli, dans le grand rien, là bas, sous mer. A trente milles lieux sous l'éther.

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