Un nouveau type bizarre parmi vous...

Bonjour à toutes, bonjour à tous.

Je rejoins aujourd'hui votre forum après une courte période d'errance d'une trentaine d'année, temps au cours duquel j'aurai vécu des choses très agréables comme le rejet de la part de mes semblables, un sentiment de clivage intellectuel permanent, une pensé saturée par des milliers d'idées arborescentes, de nombreux échecs sentimentaux et personnels et même les joies d'un traitement anti-psychotique pour une supposée maladie bipolaire.
Mon parcours est tout ce qu'il y a de plus lisse, et de plus classique:
scolarisé avec deux ans d'avance, autonome, inadapté à l'autorité et au système, j'ai eu la chance de ne pas être diagnostiqué quand il était encore temps de convertir mon potentiel en réussite dans les études.
Mes parents ont opté pour la politique de l'autruche, préférant me faire soigner en psychiatrie pour mes troubles du comportement plutôt que de me faire tester par une psychologue.
Ainsi j'ai brillamment passé toutes mes études secondaires à glander sur les chaises 510 de mon collège, puis au lycée, non sans quelques problèmes à avoir l'air d'être un parfait crétin, et usant pour ce faire de toutes les subtilités offertes par notre magnifique éducation nationale et son personnel.
Malgré mes efforts, je n'ai pas réussi à louper mon baccalauréat littéraire, option sciences, que j'ai obtenu auréolé du 17/20 en philosophie sur le sujet suivant:
"Si le Droit est relatif aux temps et aux lieux, doit-on renoncer à l'idée d'une Justice Universelle?"
À la lumière de ma propre situation il ne m'a pas été très difficile de répondre, et c'est donc uniquement grâce à la chance, et aussi grâce à quelques autres bonnes notes que j'ai pu intégrer un cycle universitaire qui se révéla désastreux.

Passionné par trop de choses, en quête d'un vrai sens à donner à ma médiocre existence, j'ai opté pour la prépa-médecine où j'ai échoué deux années de suite.
Curieusement brillant dans les disciplines haïes du reste de mes congénères, et en dépit de ma formation initiale, j'ai obtenu la moyenne rédactionnelle de 6/20 en sciences humaines et sociales, et 36/40 en embryologie, histologie et biologie de la reproduction. J'aurai pu tripler mais la composante économique aura été déterminante, à un moment, je me suis dit que gagner ma vie rapidement pourrai me permettre une indépendance propice à davantage de réalisation personnelle.
Quand-même un peu tourmenté par se cuisant revers, j'ai passé les concours Sage-Femme et Infirmier que j'ai eu tous les deux, avec sensiblement les mêmes résultats pour deux cursus -presque- aux antipodes l'un de l'autre.
J'ai finalement choisi de devenir infirmier, car j'adorais "Urgences" et que l'idée de passer ma carrière à patauger dans le liquide amniotique ne m'enchantait qu'à moitié.
Trois ans plus tard, après des études dont j'aurai fait un calvaire, en mélangeant les cahiers de l'internat et ceux de l'infirmière, j'ai été travailler en réanimation polyvalente pour débuter, puis j'ai multiplié les missions d'intérim sur les pires plateaux techniques de ma chère région Côte d'Azur, à Nice et alentours.
Lassé par les machines, en quête d'humanité, j'ai fait un 180° et me suis installé en libéral, une activité pérenne ici-bas, que je mène au travers de moment plus pénibles que d'autres depuis 2006.

D'un naturel perpétuellement insatisfait, tendu vers toujours plus de complexité, et d'antinomie, j'ai depuis réalisé d'autres choses:
Devenir photographe professionnel comme mon papa, qui était spécial lui aussi, entre sa chaire d'ethno-anthropologie à Jussieu et son diplôme d'ingénieur en mécanique, et tenter de gagner du fric avec mon modeste talent.
Devenir Pilote de Ligne comme mon cousin Philou qui a eu la chance d'être embauché chez AirFrance à la sortie de l'ENAC... Moi j'ai du me fader l'ATPL théorique par correspondance avec Oxford Aviation Academy, et parallèlement obtenir toutes mes licences dans un FTO de la région. Ca m'aura couté un oeil, d'autant plus que je n'ai jamais vraiment travaillé depuis, car la crise est bien là, et que l'espace aérien de notre vieux continent n'y a pas échappé.
J'ai été "dépisté" comme étant doué d'un haut potentiel intellectuel, choses dont j'ai toujours du mal à cerner les contours, il y a très peu de temps.
Il semble que la majeur partie de mes problèmes cliniques, dépressions et autres sensations "délirantes" trouvent leurs racines dans une structuration particulière de mes réseaux neuronaux, là où on a vainement tenté d'étouffer leur fonctionnement à grands renforts de camisole chimique.

J'ai 36 ans, je suis végétalien, je m'appelle Manu, mon QI moyen est de 145 et je me sens totalement perdu.
Je ne comprend pas ce monde où simultanément je m'ennuie et je crains de ne pas avoir assez de temps pour tout apprendre, tout savoir de ce qui m'intéresse.
Il parait qu'il n'est jamais trop tard, alors, fidèle à moi-même, à l'instant où je vous écrit ces mots je suis aussi en train d'écrire un livre, de penser à mes patients, et de faire des mathématiques probabilistes dans le cadre d'études en mécanique quantique, jouant avec la Théorie de Monte-Carlo dans l'espace de Schwartz, assaisonnant le tout avec une bonne dose de symbolisme, et un soupçon d'ésotérisme...
Je suis content de venir à votre rencontre, souhaitant que le parcours qui m'a mené ici ne cesse pas de me guider vers toujours plus de connaissance, intime, personnelle, mais aussi vers de nouveaux échanges dont je suis certain d'apprendre beaucoup.

Merci pour votre accueil, et à bientôt, j'espère!!

Bonsoir Manu/Castle Bravo (pourquoi pas Charlie ?), et bienvenue !

Une superbe présentation (j'adore ton style, c'est pauvre à dire mais c'est sincère), étonnamment "classique" dans le contenu, néanmoins (bon, ok, en cumulant pas mal d'éléments retrouvables ici et là ^^).

J'espère de tout coeur qu'entre tes patients, les proba, la phyQ et tout le reste, tu auras quelques instants pour découvrir et apprécier le forum. A bientôt !

Salut. Bienvenue.

Sympa, bienvenue.

Présentation au style bien sympathique en effet, bienvenue à toi et au plaisir de te (re)lire!

Bonsoir et bienvenue parmi nous

Merci à vous!
Je dois vous avouer être dans un état d'incrédulité latente, comme si mes années à avaler le discours et les pilules de mes bons docteurs s'étaient brutalement transformées en une vaste et très mauvaise blague, qui au delà d'avoir couté des sommes folles au système de protection sociale, aura surtout considérablement enrichi les pharmaciens et les laboratoires... Bref, comme d'habitude, un patient qui se met à aller mieux, à moins consommer de soin, c'est un petit drame pour ces comparses.
Enfant, ma précocité ne faisait aucun doute. J'ai bêtement cru que c'était un don qui s'éteignait faute d'être entretenu, sans réaliser que mon chemin accidenté, encore aujourd'hui, n'en était en fait qu'une des multiples manifestations.
Un autre point que je serai curieux de partager avec celles et ceux qui en "souffrent"
J'ai appris tout récemment que la synesthésie n'était pas limitée aux associations de sons, de nombres et de couleurs. Je n'ai jamais rien éprouvé de tel, en revanche, lorsque je marche, ou que je conduis, pire quand je me concentre sur l'écoute d'un discours lors d'une discussion, je vois apparaitre en transparence de multiples formes géométriques, des vecteurs en mouvement et de équations... La neuropsy m'a dit que c'était aussi une forme de cette étrangeté du fonctionnement de nos hémisphères. J'ai toujours été angoissé par ce phénomène, pensant un temps que tout le monde voyait ce genre de choses, j'ai ensuite cru que c'était un genre d'hallucination visuelle, appuyant la fausse bipolarité pour laquelle on m'a "traité" durant de nombreuses années.
Avez vous déjà remarqué de tels phénomènes? est-ce fréquent chez les zèbres? J'ai commencé à absorber de la littérature à notre sujet, mais il n'est fait mention de ce genre de symptômes qu'en de très courts passages. Aussi, auriez vous un ou des ouvrages à me conseiller?
Merci d'avance pour vos réponses. Bonne nuit à tous!

bienvenue, en retard  

Salut Castle Bravo,
bienvenue ici
et bonne pêche dans tout ce mic mac...
je ne m'y connais pas du tout, ni en synesthésie ni en hallucinations, hélas... pas de bouquin à te proposer...

Au plaisir de te croiser un de ces jours dans une rencontre sudiste !

Bienvenue

Castle Bravo a écrit:
Un autre point que je serai curieux de partager avec celles et ceux qui en "souffrent"
J'ai appris tout récemment que la synesthésie n'était pas limitée aux associations de sons, de nombres et de couleurs. Je n'ai jamais rien éprouvé de tel, en revanche, lorsque je marche, ou que je conduis, pire quand je me concentre sur l'écoute d'un discours lors d'une discussion, je vois apparaitre en transparence de multiples formes géométriques, des vecteurs en mouvement et de équations...  

Il me semble que ce n'est pas particulièrement présent chez les zèbres (je dis ça sans aucune source), il y a même quelques sondages sur le forum à propos je crois.
C'est cependant une chose présente dans l'enfance (pas chez tous), lors de la structuration cérébrale. Là je peux t'indiquer le livre de Stanislas Dehaene (Professeur de psychologie expérimentale au collège de France) : Les Neurones de la lecture.

Est ce que ce qui apparait a un lien directe avec ton activité "externe" ? Est ce que tu les contrôles ? Est - ce anarchique ?

Bienvenu ami et collègue infirmier .

Bienvenue !

[quote="Bibo"]

Castle Bravo a écrit:
Il me semble que ce n'est pas particulièrement présent chez les zèbres (je dis ça sans aucune source), il y a même quelques sondages sur le forum à propos je crois.
C'est cependant une chose présente dans l'enfance (pas chez tous), lors de la structuration cérébrale. Là je peux t'indiquer le livre de Stanislas Dehaene (Professeur de psychologie expérimentale au collège de France) : Les Neurones de la lecture.

Est ce que ce qui apparait a un lien directe avec ton activité "externe" ? Est ce que tu les contrôles ? Est - ce anarchique ?

Hello à tous, merci pour vos messages!
Merci Bibo pour la référence, je vais faire davantage de recherches, y incluant du coup ce prof que tu as évoqué.
Les images qui se sur-impriment à ma vue du réel apparaissent toujours dans les moments où je me concentre sur une tâche essentiellement intellectuelle. Cependant, sans qu'il y ait de lien manifeste à tout les coups, que ça soit en forme ou en nombre, les polygones et vecteurs de forces que je voit se "diluent" dans ma perception, ils m'apparaissent comme en filigrane et souvent j'arrive non pas à les contrôler mais à en prédire l'apparition ainsi que la direction... c'est à vrai dire assez difficile à expliquer, je l'ai relié à la notion d'équilibre et de centre de gravité tant sur le plan physique que symbolique, et je tente au moment où cela survient de comprendre quelle composante de la scène présente une perturbation...
Encore un concept très simple tiens...

Je me l'explique aussi par mon goût pour la géométrie, la trigonométrie et la mécanique, des sciences que je comprend et que j'aime beaucoup, dont l'apprentissage est très illustré de schémas qui se bousculent dans ma mémoire... aussi, lorsque j'observe une machine, ou un édifice, je ne peux m'empêcher d'en scruter les détails et de penser aux valeurs de masse, de porte-à-faux, d'angles, d'accélération, de potentiels divers et variés. Je fais ça en élaborant une série de plans dont j'extrait une forme de compréhension des choses.
C'est aussi dans ces moments là que je me sens aboli dans mes propres limites, et que l'idée de me fondre dans le continuum quantique prend le dessus sur un raisonnement certes arborescent mais totalement cloisonné.
Je fais alors des progrès, même dans l'adversité, et je crois que je m'élève au dessus des contingences terrestres, ce qui au final n'est pas désagréable pour quelqu'un qui passe son temps à s'inquiéter de choses bien trop matérielles

...en pleine forme quoi...

...Sainte-Marie? au fond, à gauche.


...Merci.

Castle Bravo a écrit:C'est aussi dans ces moments là que je me sens aboli dans mes propres limites, et que l'idée de me fondre dans le continuum quantique prend le dessus sur un raisonnement certes arborescent mais totalement cloisonné. Je fais alors des progrès, même dans l'adversité, et je crois que je m'élève au dessus des contingences terrestres, ce qui au final n'est pas désagréable pour quelqu'un qui passe son temps à s'inquiéter de choses bien trop matérielles

les formes je les vois pas je les (res)sens, en mouvements de danse, en chorégraphies, qui se dessinent dans l'air, mais sinon j'aurais pu dire exactement la même chose en conclusion
Sainte-Marie, ils font demi-pension ?

Ah oui. Bien-sur!
Pour qui sait mimer un malaise assez profond et surtout qui voudrait se frotter à la vraie pathologie psychiatrique, histoire de mesurer à quel point nous sommes maladivement normaux (dans le fond), il y a un superbe hôpital de jour où l'on peut boire du café gratis, jouer au ping-pong, faire de la poterie, et se faire prescrire tout un tas de spécialités anxiolytiques et sédatives...

J'y ai même exercé en tant qu'étudiant. Un vrai vol au dessus d'un nid de coucous
Les toubibs ne sont pas dupes mais leur égo leur interdit de reconnaitre l'innocuité de leur démarche thérapeutique, alors ils prescrivent des neuroleptiques et des benzodiazépines, glandent eux aussi entre leur bureau, la fac et le staff, ils ne cherchent que rarement à comprendre la source du mal mais ils sermonnent toujours leurs ouailles sur l'impérieuse nécessité à les aider à trouver un vrai sens à leur vie.
Heureusement, les laboratoires sont sympas, et surtout très généreux: 1000 boites de Tranquilor prescrites = une semaine all-inclusive en république dominicaine pour le docteur et sa charmante épouse, une petite conférence interne avec placement de produit et hop! c'est l'avalanche de cadeaux merdiques, stylos en toc, blocs notes, porte-clés, réglettes ECG (indispensable pour un psychiatre), champagne et petits fours à gogo...

L'ambiance y est généralement enfumée, l'ennui est la règle, les activités sont monotones et le tout financé par l'assurance maladie.
Pour les cas les plus graves, dont le parcours est fait d'aller-retours dans différentes structures, ça devient un foyer de substitution et on a ensuite, en tant que soignants, toutes les peines du monde à leur faire reprendre le cours d'une existence autonome...
Donc je déconseille au final, d'ailleurs, c'est même pas référencé sur TripAdvisor, c'est dire ^^

Castle Bravo a écrit:
Les images qui se sur-impriment à ma vue du réel apparaissent toujours dans les moments où je me concentre sur une tâche essentiellement intellectuelle. Cependant, sans qu'il y ait de lien manifeste à tout les coups, que ça soit en forme ou en nombre, les polygones et vecteurs de forces que je voit se "diluent" dans ma perception, ils m'apparaissent comme en filigrane et souvent j'arrive non pas à les contrôler mais à en prédire l'apparition ainsi que la direction... c'est à vrai dire assez difficile à expliquer, je l'ai relié à la notion d'équilibre et de centre de gravité tant sur le plan physique que symbolique, et je tente au moment où cela survient de comprendre quelle composante de la scène présente une perturbation...
Encore un concept très simple tiens...  

C'est fou. Ce qui est étrange c'est que ça intervienne un peu sans crier GARE.
Quand ce genre de chose m'arrive, c'est que je suis en pleine représentation mentale de concepts ou d'objets que je modélise et modifie (très plaisante par ailleurs cette activité). Au final cela devient un réflexe, sinon la compréhension m'est impossible.

Castle Bravo a écrit: aussi, lorsque j'observe une machine, ou un édifice, je ne peux m'empêcher d'en scruter les détails et de penser aux valeurs de masse, de porte-à-faux, d'angles, d'accélération, de potentiels divers et variés. Je fais ça en élaborant une série de plans dont j'extrait une forme de compréhension des choses.
C'est aussi dans ces moments là que je me sens aboli dans mes propres limites, et que l'idée de me fondre dans le continuum quantique prend le dessus sur un raisonnement certes arborescent mais totalement cloisonné.
Je fais alors des progrès, même dans l'adversité, et je crois que je m'élève au dessus des contingences terrestres, ce qui au final n'est pas désagréable pour quelqu'un qui passe son temps à s'inquiéter de choses bien trop matérielles

Donc dans ces moments là, c'est voulu ?

Disons que c'est concomitant... Et qu'à la longue j'ai appris à jouer avec...